Chapitre 27
Malgré son raisonnement, l’instinct d’Oliveira lui avait fait ressentir une nette peur envers Kurats, bien qu’il ne l’admettrait jamais volontiers.
Bien que Kurats s’appelait lui-même un mage, sa force pouvait faire passer les chevaliers de la capitale royale pour de simples nouveau-nés.
Et surtout, même s’il était complètement isolé sur le territoire de l’ennemi, Kurats n’était aucunement inquiet.
Serais-je capable de faire la même chose ?
Quand cette pensée lui traversa l’esprit, Oliveira secoua la tête tandis qu’un frisson coulait sur sa colonne vertébrale.
Non, ce n’est pas le moment de trop réfléchir à la situation. Je dois lui montrer les limites de l’être humain.
« Je me demande combien de temps durera ton sang-froid. »
Je t’ai eu — !
À ce moment-là, Oliveira croyait sincèrement qu’il avait gagné. C’était ainsi parce qu’il avait eu la confirmation que son monstre s’était glissé dans l’ombre de Kurats.
Même si la cible était physiquement plus forte qu’un ogre, cela ne serait d’aucune utilité si la personne était retenue par sa capacité spéciale.
{On dirait qu’il interfère depuis un autre endroit.}
{Qu’est-ce que tu veux dire ?}, demanda Kurats, tout en se sentant confus, car il avait l’impression que ses pieds avaient été collés au sol avec de la colle à séchage rapide.
{Pour faire simple, il s’agit d’une magie semblable à un certain type de magie qui passe par un plan d’existence différent afin d’interférer avec les objets dans le plan régulier.}
{Ce qui veut dire... quoi exactement ?}
{Ne te fais aucun souci ! En fin de compte, ce n’est qu’une forme parmi tant d’autres de la magie d’interférence ! Écoute, tu peux juste utiliser tes muscles pour te sortir de là !}
{Oh, si c’est si simple, tu peux me laisser faire !}
Kurats n’avait aucune idée de ce que Bernst venait de dire, mais s’il n’avait besoin que de ses muscles pour résoudre le problème, alors il n’y avait aucun problème.
« Impossible ! Comment peux-tu encore bouger !? »
Des accents de terreurs pouvaient être entendus dans la voix d’Oliveira.
La capacité du monstre à retenir quelqu’un à travers son ombre s’apparentait à de l’hypnose.
Ce n’était pas une contrainte physique, donc il était impossible de résister à cette technique pour un guerrier qui n’était pas un mage, peu importe combien il était expérimenté.
Casper n’était pas un chevalier incompétent, et pourtant il avait été complètement impuissant devant la capacité spéciale de ce monstre.
Cependant, les muscles de Kurats agissaient eux-mêmes en vérité comme des impulsions magiques et ils avaient toujours assez de mana à opposer sur n’importe quel type de contrainte magique qui leur était opposé.
Pour cette raison, Oliveira n’avait pas réussi à maîtriser les muscles magiques de Kurats, ce qui avait entraîné le résultat précédent.
« Ne pense pas que c’est suffisant pour arrêter mes muscles ! »
... Si tes muscles étaient normaux, tu aurais sans aucun doute été pétrifié sur place.
Oliveira avait finalement commencé à penser qu’il avait défié quelqu’un qui ne devait pas être provoqué.
« Démon ! »
Pourtant, la puissance physique d’Oliveira n’était que moyenne, donc il n’y avait absolument aucun moyen qu’il puisse s’échapper de Kurats.
Par conséquent, à l’heure actuelle, son seul choix pour survivre était de faire tout ce qui était en son pouvoir pour enterrer Kurats ici même.
« Vas-y ! Tu dois le blesser, même si ce n’est qu’une fois ! »
Un groupe de singes tueurs et de loups sabres étaient apparus de la forêt, les uns après les autres.
Il y avait en tout 30 animaux invoqués.
Si ces monstres étaient tués, Oliveira se retrouverait avec très peu de cartes à jouer.
Bien que l’on puisse se demander s’il serait utile d’utiliser le surnombre pour attaquer Kurats, il n’avait pas d’autre choix que d’essayer.
Même s’ils ne pouvaient pas le tuer, ils devraient au moins pouvoir lui faire du mal... !
L’atout d’Oliveira était une espèce de monstre qu’il avait découverte récemment et qui avait la capacité de maximiser la douleur ressentie par toute cible.
Ce qui voulait dire que si Kurats était blessé d’une manière ou d’une autre, une nouvelle voie d’évasion s’ouvrirait. C’était pourquoi Oliveira avait prié pour que cela arrive.
Cependant, ses espoirs avaient été misérablement anéantis.
« C’est quoi, un cirque ? Pourquoi rassembles-tu tous ces animaux domestiques ? »
Souriant, Kurats avait attrapé le long bras d’un des singes tueurs et avait ensuite balancé le corps du monstre comme si c’était une arme.
« Gah ! »
Le singe tueur s’était écrasé sur un loup sabre en laissant échapper une voix étouffée, comme si l’intérieur de sa gorge avait été bloqué.
Puis, parce que Kurats avait utilisé trop de force, le monstre avait été séparé de son bras et le reste de son corps a éclaté comme un ballon, couvrant les autres monstres avec ses entrailles.
Même ces monstres, qui ne connaissaient pas la peur, ressentaient instinctivement que leur vie était menacée.
Ils avaient compris que provoquer cet homme par négligence ne signifierait qu’une seule chose : une mort certaine.
Voyant les monstres stopper leurs élans, Oliveira leur cria dessus.
« Qu’est-ce que vous faites !? Dépêchez-vous de tuer cet homme ! »
« Hé, pourquoi ne viens-tu pas me voir toi aussi ? Tu as le droit d’utiliser toute la magie que tu veux, d’accord ? »
« Qui donc es-tu !? »
La capacité d’Oliveira en tant que mage était inférieure à la moyenne, c’était le moins qu’on puisse dire.
Les paroles de Kurats avaient donc percé un point vital.
« Tu ne me laisses pas le choix, je ne voulais pas utiliser ce truc contre des gens comme toi, mais quelqu’un doit te remettre à ta place ! »
Bien que son contrôle sur le monstre qu’il allait appeler fasse toujours défaut, Oliveira était déterminé à l’utiliser.
Car, après tout, s’il était vaincu par Kurats ici, Oliveira n’aurait de toute façon aucun avenir.
« Viens ! Tortue de roche ! »
Soudain, un énorme rocher qui ressemblait à une petite colline s’était mis à bouger alors que plusieurs membres en sortaient lentement.
C’était un monstre de type rocheux, mesurant de plus de 20 mètres.
Pour Oliveira, ce monstre était le plus gros, à part ceux du genre dragon.
Peu importe la force de Kurats, il n’y avait aucune chance qu’il puisse faire quoi que ce soit contre l’énorme masse de la tortue rocheuse, il était raisonnable qu’Oliveira le croie.
« Je me demande s’il peut se battre avec plus de force que l’ours aux yeux rouges. »
Cependant, Kurats leva les yeux vers la tortue de roche avec un sourire intrépide.
Peut-être parce qu’il était irrité par le sang-froid de Kurats, le visage d’Oliveira était devenu rouge quand il avait donné cet ordre à la tortue de roche.
« Piétine-le ! »
Comparée au singe tueur de tout à l’heure, la tortue rocheuse était étonnamment lente.
Le fait qu’Oliveira croyait que ce monstre serait utile ici montre bien qu’il n’avait probablement pas beaucoup d’expérience au combat contre des adversaires forts.
« Ce n’est pas parce que je peux facilement m’échapper que je le ferai. »
La terre tremblait alors que la tortue de roche abaissait puissamment son pied.
Pour créer ce genre de pression, le monstre devait probablement peser au moins des tonnes, ou plutôt des dizaines de tonnes.
Alors qu’un bruit sourd retentissait, un grand nuage de sable se leva, cachant à Kurats la vue d’Oliveira. Mais bien qu’il n’avait pas encore pu voir le résultat, Oliveira n’avait aucun doute que Kurats avait été écrasé sous le pied du monstre.
Cependant.
« Vas-y ! Essaie de mettre un peu plus de poids dans ton coup. Tu es en ce moment en dessous du niveau d’un ours aux yeux rouges. »
« C’est quoi ce bordel !? »
Le corps de la tortue de roche mesurait plus de 20 mètres de long et plus de 6 mètres de haut.
Le monstre n’avait utilisé que son pied, mais quand même, quel genre d’humain pouvait calmement supporter le poids d’une créature aussi énorme ?
Cela aurait dû être physiquement impossible.
Oliveira n’avait jamais entendu parler de quelqu’un atteignant une telle force monstrueuse, même avec l’utilisation de la magie fortifiante.
« Qu’est-ce que tu fais ? Écrase-le ! Peu importe si tu te casses une jambe, piétine-le maintenant ! », cria Oliveira, tout en se sentant déconcerté.
Mais le maître monstre au cœur froid et inhumain d’autrefois n’était nulle part visible dans son apparence.
Tout ce qui restait en lui était la peur de l’inconnue, une peur de ce qu’il ne pouvait pas comprendre.
Comme ordonnée, la tortue de roche avait mis plus de son poids dans son pied, mais Kurats n’avait pas bougé d’un pouce.
Cependant, puisqu’il utilisait ses deux mains pour tenir le pied de la tortue de roche, son corps était resté sans défense. Les loups sabres et les singes tueurs avaient profité de cette occasion pour l’attaquer.
À ce moment-là, Oliveira attendait le dernier souffle de Kurats, mais tout ce qu’il avait entendu, c’était un murmure plein de mépris sincère.
« C’est tout ce que tu as ? »
Le corps de la tortue de roche semblait avoir commencé à flotter dans les airs avant de tourner autour de l’environnement de Kurats comme un tourbillon.
« C’est impossible ! »
Les monstres qui allaient attaquer Kurats avaient tous été anéantis en un instant.
Kurats tenait le gigantesque corps de la tortue de roche et le déplaçait comme si c’était un simple bâton qu’il avait trouvé sur le bord de la route.
Ce spectacle irréel avait enfin brisé la santé mentale d’Oliveira.
« C’est complètement fou. C’est juste un rêve. Ce doit être un mauvais rêve... »
Kurats avait ensuite frappé la tortue de roche sur le dos, faisant à nouveau trembler la terre avec force.
Du fait que c’était une tortue, le monstre ne pouvait pas se relever tout seul.
D’une certaine façon, c’était triste à voir...
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La, cela dépasse en effet les lois de la physique 🙂
Ouais, triste à voir… J’ai pitié pour les animaux invoqués… Merci pour le chap ^^