Almadianos Eiyuuden – Tome 1 – Chapitre 18

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Chapitre 18

***Point de vue de Kurats.***

Sans toucher quoi que ce soit, la femme avait fait en sorte que les cartes de bonnes aventures tournent comme un tourbillon jusqu’à ce que plusieurs de ces cartes s’alignent devant Lunaria.

C’était sans aucun doute une technique qui utilisait de la magie. Cette femme est beaucoup plus qualifiée que ces agaçants mages de la cour royale, pensait Bernst en lui-même.

Quant à Lunaria, son cœur sautait d’excitation.

Ou peut-être que ce sentiment était instinctif, il lui disait que la diseuse de bonne aventure n’était pas aussi inoffensive qu’elle le semblait.

« La carte du soleil — cela montre votre ambition d’atteindre le futur que vous cherchez, il montre aussi que vous devrez faire face à une confrontation difficile dans un proche avenir, et que votre avenir dépendra de la force de votre détermination. Si vous vous trouvez dans une impasse, s’il vous plaît ne croyez pas que vous n’avez pas le pouvoir de percer. »

{Intéressant... Est-ce que les Arcanas existent aussi dans ce monde ?} pensa Bernst.

Bernst s’était remémoré d’une serveuse de bar qui avait l’habitude de faire ce genre de voyance pour passer le temps. Des souvenirs nostalgiques refaisaient surface dans son esprit.

C’était la première fois depuis des centaines d’années qu’il se rappelait de tels souvenirs.

{Les Arcanas sont-ils populaires ?} demanda Kurats

{N’y avait-il pas de diseurs de bonnes aventures dans ton village reculé ? C’était une pratique assez répandue dans le monde de Dolmand. Je n’étais pas sûr qu’il y en ait dans ce monde, mais il semblerait que sûr cet aspect, c’est similaire,} répondit Bernst.

« ... la force de ma détermination, hein…, » murmura la princesse.

Les mots de la diseuse de bonne aventure semblaient avoir déclenché de forts sentiments chez Lunaria.

« Selon les circonstances, je crois que vous serez obligé de prendre une décision difficile qui devra mettre sur la touche un proche, » déclara la diseuse.

« Mais tant que je suis assez déterminée, j’aurais le pouvoir de surmonter cette épreuve, non ? » demanda Lunaria.

« Oui, c’est sûr, » répondit la femme.

« Bien, » la réaction de Lunaria était, comme à son habitude, claire et directe.

Elle avait la ferme intention de prendre la pleine responsabilité de la décision qu’elle allait prendre.

En tant que membre de la famille royale, c’était son devoir, mais c’était aussi sa fierté, une fierté qu’elle ne pouvait tout simplement pas perdre.

« Vous avez maintenant une belle expression dans vos yeux, la deuxième carte... est la carte de l’amant — mais elle suit le soleil Arcana ? » déclara la diseuse.

« Cela signifie-t-il quelque chose de mauvais ? » demanda Lunaria en se penchant en avant, ayant remarqué l’hésitation dans la voix de la diseuse de bonne aventure.

« Cela n’a pas de mauvais sens pour votre vie amoureuse, » répondit la diseuse. « Tant que vous mettez de la passion dans vos actions, je crois que les résultats suivront. C’est simplement que, puisque la carte des amoureux et la carte du soleil sont connectées, cela pourrait signifier que votre partenaire s’associera avec plus d’une femme. »

« Voulez-vous dire par là qu’il va avoir une concubine ? » demanda Lunaria.

« Eh bien, je ne sais pas exactement s’il s’agit d’une concubine, plus probablement une maîtresse, ou juste une femme avec qui il va se retrouver dans un bordel, » répondit la diseuse.

« Tant que je suis sa femme légitime, ce ne sera pas un problème, » répliqua Lunaria.

Même si la diseuse de bonne aventure avait rarement montré une expression faciale jusqu’à présent, sa mâchoire tomba face aux paroles de Lunaria qui ne contenaient presque aucune hésitation.

Elle ne s’était pas attendue à ce genre de réponse d’une jeune femme amoureuse.

Est-ce que les filles sont si tolérantes ces temps-ci qu’elles ne voient pas d’inconvénient à partager leur homme avec une maîtresse ?, pensa la diseuse de bonne aventure. Mais la vérité était qu’elle n’était pas beaucoup plus âgée que Lunaria.

Pendant ce temps, Bernst ricanait secrètement à lui-même.

Pour le bien des ambitions de Bernst, il était très important de savoir si Lunaria pouvait tolérer ou non une concubine.

« La dernière carte est... le mage, » déclara la diseuse.

La diseuse de bonne aventure regarda après ça Kurats comme si elle l’examinait.

Elle ne pouvait pas le percevoir uniquement à partir de son apparence, mais à partir des mouvements de la puissance magique présente dans l’énorme corps du jeune homme, elle pouvait percevoir qu’il était en fait un mage.

« Que signifie celle-ci ? » demanda Lunaria.

« Tant que vous clarifiez vos intentions, celui qui est dans votre cœur vous permettra de combler votre amour, peu importe les obstacles. Il s’agit d’un mage qui contrôle votre amour, et rien n’est impossible avec son pouvoir, » répondit la diseuse.

« Ohh... En d’autres termes, vous dites que mon amant atteindra mon propre statut par lui-même ? » demanda Lunaria.

« Oui, je dois admettre que même moi je suis surprise par ces choix... à quel point le destin doit-il vous aimer pour pouvoir obtenir autant de cartes fortes en une seule session ? » demanda la diseuse.

La diseuse de bonne aventure ne pouvait pas s’empêcher de se sentir comme extrêmement chanceuse, car des choix aussi puissants ne pouvaient pas arriver par une simple question de probabilité, elle avait l’impression qu’une puissance supérieure était en jeu.

Elle avait le pressentiment que la jeune fille devant ses yeux et son futur amant apporteraient sans aucun doute un grand chaos et une grande gloire au pays.

« C’était une session merveilleuse. Madame la diseuse de bonne aventure, combien de temps allez-vous rester dans la capitale royale ? Je voudrais que vous lisiez à nouveau ma fortune si une occasion se présente, » demanda Lunaria.

« Je suis une prêtresse qui sert Gnochiss, la déesse du destin et du jugement. La raison pour laquelle je fais ce travail de divination est pour obtenir du matériel d’étude pour l’église, et pour vous dire la vérité, je pensais retourner à la maison demain, » répondit la diseuse.

« Je vois, c’est dommage, mais vous avez ma gratitude pour avoir aujourd’hui lu mon avenir, » déclara Lunaria.

« Que la Déesse nous permette de nous revoir, » déclara la femme.

La diseuse de bonne aventure inclina profondément la tête, et Lunaria lui montra un sourire rafraîchissant avant de se tourner vers Kurats avec une expression faciale suppliante.

« Regarde, la voyance était vraiment géniale alors je me suis juste..., désolée..., » déclara Lunaria.

« Je comprends, je comprends, je suis d’accord pour être ton porte-monnaie pour aujourd’hui, ça me va, Luna, » déclara Kurats.

« Aaaah! » s’exclama-t-elle en réaction.

La seule raison pour laquelle Kurats appelait Lunaria sous ce petit nom était pour éviter de révéler son identité devant la diseuse de bonne aventure. Il ne s’attendait pas à ce que Lunaria soit aussi ébranlée par ça.

Voyant Lunaria devenir agitée tout en ayant sur son visage de nombreuses nuances de rouge, la diseuse de bonne aventure avait souri malicieusement avant d’ajouter du combustible au feu.

« L’avenir de ce monsieur et son pouvoir magique sont très loin de l’ordinaire, vous devez le garder fermement près de vous. Ne le laissez pas partir, » déclara-t-elle.

« Hiiii !? »

De la vapeur semblait sortir de la tête de Lunaria alors qu’elle continuait à murmurer des bêtises telles que. « Ça, ça... Je ne prévois pas de... C’est... M,-mais, je... » et d’autres choses similaires. Ça allait prendre du temps pour qu’elle parvienne à retrouver ses sens.

« Bon sang..., » murmura Kurats.

Kurats haussa les épaules et puis il conduisit Lunaria jusqu’à l’ombre des arbres d’un parc. Quant à la diseuse de bonne aventure, elle regardait de loin son dos avec des yeux sérieux, son expression ayant complètement changé par rapport à celle qu’elle avait précédemment.

« Quel homme intéressant... ! Peut-être que cela signifie que Jormungand n’est pas encore condamné ? Si possible, s’il vous plaît, n’échouez pas dans ce moment si crucial, » murmura-t-elle.

Puis, la diseuse de bonne aventure tourna les yeux vers les ombres noires qui commençaient à entourer Kurats et Lunaria, avec un regard de dédain et de mépris.

 

***Point de vue de Lunaria.***

S’accrocher à Kurats ? Même si elle l’avait affirmé, je n’ai jamais été enseignée sur de telles pratiques... Non, j’ai cependant entendu parler de cela par les servantes... Je serais gênée à mort si je faisais ça ! M-Mais si cela devient nécessaire alors... Non, non, non, je réfléchis beaucoup trop en avance ! pensa Lunaria.

Du point de vue de Lunaria, Kurats était un homme dont les bras la rassureraient, un homme flexible qui la laisserait s’amuser, contrairement à son mentor, Rosberg.

Et peut-être, dans les profondeurs de son subconscient, elle l’avait considéré comme un membre du sexe opposé.

À cause de cela, les paroles de la diseuse de bonne aventure avaient touché un point essentiel, rendant Lunaria extrêmement énervée.

Attends un peu. Techniquement, j’ai toujours le droit d’hériter du trône et hier encore, il est devenu baron... Un rang de comte aurait suffi, alors maintenant... Alors, s’il réalise un exploit au bon moment, il y a une possibilité que…, pensa Lunaria.

Avant qu’elle s’en apercevait, Lunaria commença à considérer les conditions préalables qui seraient nécessaires pour qu’elle épouse Kurats. Quand elle avait pris conscience de ses propres pensées, elle était redevenue très troublée.

Que se passe-t-il pour que je mette à penser de cette façon dernièrement ? C’est comme si je suis vraiment…, pensa-t-elle.

« ... Luna »

Le cœur de Lunaria avait sauté dans sa poitrine.

Même Lunaria, qui n’avait aucune expérience de l’amour, connaissait instantanément la signification de cet état et du soulèvement suffocant qu’elle avait subitement ressenti.

Quand ai-je…, pensa-t-elle.

Alors qu’elle s’était plongée dans ses rêveries aigres-douces, son épaule avait été tenue par Kurats qui l’avait ensuite traînée vers lui. Le cœur de Lunaria était palpitant et son visage était rouge vif.

Cependant, l’expression du visage de Kurats n’avait montré aucun signe de douceur.

« Nous avons de la compagnie, alors reste près de moi, » déclara Kurats.

Observant les deux personnes en se tenant à une centaine de mètres, Mordred resta caché en ricanant. C’était parce que les assassins entourant Kurats et Lunaria avaient commencé à bouger.

Tout ce que tu as à faire est de souffrir d’une mort disgracieuse qui t’ira si bien, alors je viendrai pour sauver la vie de Son Altesse Lunaria !, pensa Mordred.

Ayant une confiance absolue dans sa dissimulation, Mordred n’avait jamais pris la peine d’envisager la possibilité qu’il ait été découvert.

Pour commencer, la quantité de mana et ses compétences magiques n’auraient jamais pu permettre à Mordred d’atteindre le sommet, c’était grâce à ses techniques de dissimulation, qui lui avaient donné un grand avantage dans la collecte de renseignements, que Mordred avait réussi à devenir chef des mages de la cour royale.

Il comptait aussi sur ses collaborateurs talentueux, qui étaient cachés dans le noir et prêts à une attaque sournoise. Dans une autre vie, Mordred aurait pu très facilement devenir un assassin exceptionnel.

Pendant ce temps, Kurats et Lunaria étaient au coin d’un parc, se reposant sur un banc à l’ombre de quelques arbres.

Cet endroit était très pratique, car il était difficile pour l’œil humain de bien voir au sein d’un groupe dense d’arbres.

Ayant continuellement suivi les deux cibles depuis leur sortie du château, les assassins ne pouvaient manquer cette opportunité.

Bien sûr, la vérité était que Kurats les incitait intentionnellement à venir à lui.

« ... »

Silencieusement, trois assassins avaient attaqué le dos de Kurats ensemble. Kurats pensait qu’ils voulaient le neutraliser avant d’attaquer leur cible, Lunaria.

« Allez demander aux loups noirs de la forêt de vous apprendre avant d’essayer de vous faufiler jusqu’à moi ! » déclara Kurats.

Bien que son dos soit attaqué, Kurats ne jeta pas un seul coup d’œil derrière lui, il balança simplement son bras gauche.

Le coup avait l’air décontracté, mais contrairement à son apparence, sa puissance était extraordinaire.

Les armes toujours en main, les corps des assassins étaient pliés et avaient été envoyés volés à des dizaines de mètres. Une fois qu’ils atteignirent le sol, ils se crispèrent un peu avant de devenir complètement silencieux et de cesser de bouger.

L’attaque des trois hommes était une simple diversion, mais comme Kurats ne bougea jamais son regard, il pouvait voir un autre assassin, qui venait l’attaquer du front.

Alors qu’il avait probablement été ébranlé par cela, il n’y avait aucun changement dans l’expression de l’assassin. Il se précipita vers lui en mettant en évidence une lame qui avait reçu une lueur pourpre en raison du poison qui avait été appliqué dessus à l’avance.

« Désolé, mais ma peau est faite de muscles. Ce genre de lame ne peut pas me blesser, » déclara Kurats.

{Ta peau est faite de muscles ? Tu sais que cela n’a aucun sens, n’est-ce pas !?} Bernst réfléchissait instinctivement à tout, et on ne pouvait pas le blâmer pour cela.

Kurats avait poussé son poing en avant plus vite que l’œil pouvait le voir.

Le pouvoir destructeur du coup de poing était évident compte tenu de l’état actuel des trois hommes qui avaient attaqué Kurats par-derrière.

Mais l’assassin n’avait pas évité le poing, au lieu de cela, il avait déplacé son épée vers l’intérieur du bras maintenant sans défense de Kurats. Ou plutôt, il avait essayé de lui planter sa lame dans le bras.

« Impossible ! » Malgré l’entraînement très long et difficile qu’il avait probablement accompli pour atteindre son niveau actuel, l’assassin ne pouvait pas s’empêcher de crier par erreur.

La peau de Kurats ne semblait avoir aucune protection, et pourtant elle avait fini par repousser la lame avec une solidité semblable à celle d’une armure d’acier.

L’assassin était désespéré, cela n’avait laissé aucune coupure, aucune égratignure ou même aucune rougeur sur le bras de l’ennemi, mais ses pensées furent bientôt interrompues par le poing qui l’atteignit finalement et le rejeta comme ses associés.

« Aargh! »

Kurats avait estimé qu’il s’était assez retenu, mais finalement, ce coup direct dans l’abdomen lui avait garanti que son attaque avait fait une rupture des organes internes de l’ennemi.

Peut-être que si Kurats ne s’était pas arrêté, le coup aurait brisé la totalité du corps de l’ennemi et qu’il aurait en conséquence moins souffert.

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4 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre et bonne continuation!

  2. amateur_d_aeroplanes

    Merci. Deux fautes repérés :

    « Nous avons de la compagnie, alors reste »s » près de moi, » déclara Kurats.

    c’était grâce à ses techniques de dissimulation, qui lui avaient donné un grand avantage dans la collecte de renseignements, que Mordred avait réussi à devenir chef  »les » mages de la cour royale.

  3. Excellent ! merci

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