Chapitre 134 : La puissance de l’autorité
Partie 2
Dans cette pièce somptueuse, avec certains des meilleurs meubles que l’on puisse trouver dans le royaume, le tout pour le plaisir de Sa Majesté, en plus de ces deux servantes, je n’avais vu que deux autres personnes ici : l’ambassadeur d’Akutan et le roi des dix épées lui-même. Ils étaient repartis de la fenêtre à un endroit où seuls les oiseaux dans le ciel pouvaient voir ce qu’ils faisaient ou parlaient.
« Bel endroit que tu as ici, votre Majesté… » dis-je en me dirigeant calmement vers la table remplie de fruits frais et de collations.
J’avais ramassé un raisin et l’avais jeté dans ma bouche.
« Délicieux aussi. Je suppose que le meilleur pour celui qui les gouverne tous, n’est-ce pas ? » demandai-je en regardant le roi.
« T-Toi ! Ne sais-tu pas qui je suis ?! » il m’avait crié dessus.
« Oui, tu es le roi des dix épées. » J’avais hoché la tête en ramassant un autre raisin. « Tu viens d’essayer de tuer ta propre femme et tu as même donné l’ordre de tuer ta fille. Tu es donc un très mauvais homme. » J’avais énoncé ça puis j’avais mangé le raisin.
« Quoi ? C’est dans mon droit en tant que roi de faire ce que je juge bon avec ceux qui sont sous moi ! De quel droit me refuses-tu cela ? » déclara-t-il indigner.
« Moi ? Je suis beaucoup de choses…, » dis-je en prenant un autre raisin. « J’ai raté ça…, » avais-je souligné.
La Roumanie était un pays où le vin était une boisson courante sur une table traditionnelle aux côtés de diverses autres spécialités locales, donc d’une certaine manière, presque tous les Roumains connaissaient le goût du raisin et savouraient cette étrange baie comme un fruit moyen ou commun. Les marchés en étaient souvent remplis pendant la récolte, et il y avait beaucoup de recettes basées sur eux. Les seules fois où j’avais bu du vin, c’était pendant les grandes vacances comme Noël, Pâques ou le Nouvel An. C’était une tradition qui n’avait pas pour but d’enivrer les enfants de vin, mais plutôt de célébrer la fête.
« Je suis le roi ! Je décide qui vit et qui meurt ! Et elles… elles ont essayé de me prendre mon royaume ! Elles… » J’avais levé la main, l’arrêtant au milieu de sa phrase.
« Maintenant, voici l’idée étrange que j’ai eue. Le royaume ne se retrouverait-il pas normalement entre les mains de ta fille de toute façon une fois que tu auras pris ta retraite avec ta femme ? Une fois la princesse mariée, son mari deviendrait le roi ou tu pourrais la nommer reine et déclarer ton petit-enfant comme le prochain roi, le père de l’enfant n’étant que le conseiller de la reine. Tu sais, comme n’importe quel autre pays ? Pourquoi risquerait-elle à un moment donné ta colère pour essayer de prendre quelque chose qui allait naturellement être la sienne, et plus encore, ruiner la relation père-fille qui aurait pu l’aider pendant son règne ? T’avoir en tant que conseiller aurait été bien mieux qu’en tant qu’ennemi, n’est-ce pas ? » avais-je demandé en prenant un autre raisin et en le mettant dans ma bouche « C’est délicieux, je devrais en rapporter pour en donner à ma femme, » avais-je dit.
« C’est… ça…, » le roi me regardait avec de grands yeux, ce qui était probablement sa première réaction normale depuis un moment.
Après tout, j’avais juste pointé du doigt la vérité qui était juste sous son nez pendant tout ce temps.
« — Quant à ta femme. Tu as dit que c’était une femme adultère qui couchait avec tout le monde, pourtant son corps est si maigre et faible qu’elle peut à peine marcher. Comment ferait-elle même ça ? De plus, tu aurais dû remarquer que son ventre grossissait maintenant, n’est-ce pas, pourtant… Je ne pense pas qu’elle ait couché avec quelqu’un depuis la dernière fois que tu lui as rendu visite dans sa chambre, n’est-ce pas ? » avais-je demandé avec un sourire en prenant un autre raisin.
« Ça… ça… mais ces mensonges et elle m’a menti… et elle…, » le roi se tenait la tête alors qu’il essayait de donner un sens aux choses.
Peut-être… que je n’aurai pas à le tuer…, pensai-je.
Quand je m’étais retourné pour prendre un autre raisin, cependant, j’avais entendu le roi gémir de douleur. Je m’étais rapidement retourné et j’avais vu une épée sortir de sa poitrine.
« Toi aussi, Askarius ? » demanda le roi, les larmes aux yeux alors que du sang coulait de sa bouche.
Avec un sourire bien visible, le héros humain retira son épée du dos du roi et l’essuya du sang avec l’élégance d’un noble, mais à mes yeux, il n’était plus qu’un criminel maintenant.
« Alkelios Yatagai, je dois dire que vous avez mes remerciements solennels pour m’avoir aidé à obtenir ce qui m’appartient de droit, » dit-il d’un air nonchalant.
« Ce qui t’appartient ? » avais-je demandé en haussant un sourcil alors que je m’efforçais de retenir ma colère.
Les deux esclaves tremblaient de peur, mais sous les ordres du sort, elles n’oseraient ni bouger ni dire un mot. Elles gardaient juste les yeux fermés et essayaient de rester aussi immobiles que possible, comme les meubles de la pièce.
« Oui, ce qui est mien, car voyez-vous, cet ignoble roi a déjà signé l’acte par lequel moi, Askarius Leden, hériterait du royaume de lui en cas de… malheureux décès, » déclara-t-il avec un sourire.
« Penses-tu vraiment que je vais te laisser faire ? » lui avais-je demandé.
« Oh, je suis tout à fait certain. Vous irez là-bas, déclarerez avoir tué le roi et ensuite j’assurerai le suivi et me proclamerait le nouveau souverain. C’est assez ingénieux, n’est-ce pas ? » demanda-t-il en me regardant droit dans les yeux.
Lorsqu’il avait dit cela, j’avais ressenti une pression terrible sur ma tête et mon cœur s’était agité de colère. Les écailles cachées sur mon corps étaient agitées et je pouvais sentir mes énergies se déplacer en moi. Je poussai un gémissement en tenant ma tête, la douleur devenait de plus en plus forte.
« Oh, vous pouvez très bien résister, n’est-ce pas ? Mais ne vous inquiétez pas, en un rien de temps, vous deviendrez ma marionnette tout comme ce sac de chair inutile ici, » déclara Askarius en donnant un coup de pied au roi mort sur le côté.
Chaque fois qu’il parlait, je sentais la pression augmenter et je reculais.
« Peu importe à quel point vous êtes puissant, à quel point vos capacités sont fortes, en fin de compte, votre esprit est celui qui est le plus vulnérable. C’est pourquoi moi, le héros humain Askarius Leden, je suis le plus puissant des terriens qui est venu dans ce monde dépravé et primitif ! » il avait ri à la fin.
« Plus tôt, vous avez mentionné que vous aviez une femme, n’est-ce pas ? J’aimerais la rencontrer ! Peut-être qu’elle est juste mon genre ! Une fois que vous serez sous mon contrôle, vous serez une arme bien plus puissante que ne l’étaient ces trois crétins. Après tout, est-ce que trois héros humains éveillés marcheraient vraiment seuls ici pour m’aider avec un royaume qui n’avait même pas un éveillé ? Soyons sérieux maintenant, la force punitive envoyée à l’origine comme force d’aide par l’empire Akutan aurait dû suffire, mais pour une raison inconnue, elles ont été détruites. » Avait-il déclaré.
Plus il parlait, plus ses mots semblaient s’enfoncer plus profondément dans mon esprit et tentaient de s’en emparer. J’avais l’impression que je ne pouvais pas m’accrocher à des pensées saines. Il n’y avait aucune raison pour moi de me battre pour ce royaume, il était logique de laisser les humains être comme ils le souhaitaient et être parmi d’autres héros humains ne sonnait pas si mal… Mes pensées, ils commençaient à se pencher dans la direction qu’il souhaitait.
Cependant, il a fait un lapsus… il avait mentionné ma femme.
Quand j’avais repensé à Seryanna puis à l’image de cet homme essayant de la reprendre, je m’étais senti à nouveau énervé malgré toute la douleur que je ressentais.
« Abandonnez simplement, cédez à mes paroles et devenez ma marionnette. Vous savez que c’est la bonne chose à faire ! » Askarius parlait avec des mots qui sonnaient comme du miel sucré.
« M-Ma femme..., » J’avais réussi à parler alors que je creusais à l’intérieur de moi-même pour trouver la force dont j’avais besoin.
« Votre femme ? Ne vous inquiétez pas, je vais m’occuper d’elle, vous voulez ça aussi, non ? Que je… lui fasse l’amour, tous les soirs ? » il rit.
Il avait recommencé la même erreur stupide, et je pouvais à nouveau sentir cette énergie monter en moi. C’était la partie dragon de moi, celle qui prétendait tenir sa dragonne, celle qui ne laisserait jamais vivre un bâtard comme celui-ci !
« COMMENT OSES-TU ?! » criai-je à pleins poumons en libérant le rugissement d’un dragon à écailles dorées.
Mes ailes s’étaient déployées et ma transformation s’était faite. Une vague de pression de ma part s’était relâchée dans toute la capitale, et je ne pouvais même pas dire combien avaient entendu ce rugissement dominant que j’avais, mais c’était suffisant pour me sortir de son sort de contrôle de l’esprit. Quoi qu’il ait fait, c’était inutile contre l’écaille dorée de l’Autorité !
« C-Comment est-ce possible ? » demanda Askarius avec peur en me regardant.
J’étais enragé, et donc, j’avais peu de contrôle sur moi-même. Je m’étais précipité et l’avais attrapé par la tête, puis de toutes mes forces, puis je l’avais déchiré. Dans ma colère, je ne m’étais pas simplement arrêté là et j’avais libéré les flammes purificatrices de mon souffle de feu, carbonisant ses restes et m’assurant que son existence immonde soit complètement effacée.
Peut-être parce que je n’avais pas le contrôle approprié dans cet état, mais mes flammes étaient allées plus loin qu’elles n’auraient dû. Le corps du roi avait également été couvert par ça, puis les deux servantes avaient également connu une fin malheureuse. Je ne pouvais même pas me souvenir si elles criaient ou non. Une fois que j’étais revenu à mes sens, je ne pouvais voir que leurs restes carbonisés alors qu’elles se tenaient dans les bras de l’autre dans leurs derniers instants.
J’avais fait claquer ma langue, ennuyé d’avoir été forcé de les tuer accidentellement, puis j’avais marché durement sur les restes calcinés d’Askarius.
« J’espère que tu pourris en enfer, salaud égoïste ! » J’avais grogné.
Pourtant, ce n’était pas bon. Le rugissement de tout à l’heure était assez puissant. Quand j’avais jeté un coup d’œil à l’extérieur, j’avais vu que le public commençait à peine à se relever. Beaucoup d’entre eux avaient vomi et mes compagnons n’allaient pas mieux. Risha et Drumora répandaient un arc-en-ciel de vomi, et Kalderan fit semblant d’être dur pendant un instant seulement avant de les rejoindre.
« Je dois m’excuser auprès d’eux plus tard, mais… je suppose qu’il est temps de trouver une excuse pour… ça, » dis-je en regardant les restes du roi.
En poussant un soupir, je m’étais demandé si tout allait bien se passer.
« Je souhaite… Je souhaite que mes paroles atteignent ceux qu’ils doivent atteindre et que je sois guidé pour dire les bonnes choses pour mettre fin à tout ce gâchis et rétablir la paix dans ce royaume, » avais-je dit avant de prendre une profonde inspiration et de sortir avec la dignité et la puissance qu’un duc du royaume d’Albeyater était censé montrer.
merci pour le chapitre