100 en Chance et une Compétence en Domptage de Dragons – Tome 4 – Chapitre 125 – Partie 2

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Chapitre 125 : Se vider l’esprit avant le tournoi

Partie 2

N’ayant plus rien à faire ici, nous avions décidé de quitter le Colisée et de revenir le jour du tournoi.

« Cela me rappelle Rome, » déclara Kalderan sur le chemin du retour.

« Rome ? » Demanda Coshun en plissant les sourcils.

« C’est une ville ancienne qui appartenait à une ancienne civilisation de notre monde natal… En 72 après JC, l’empereur Vaspasien a commencé à construire une structure similaire à celle-ci, ils l’ont baptisée Amphithéâtre Flavien en l’honneur de la dynastie Flavienne. Quoi qu’il en soit, cet endroit était une construction gigantesque pour l’époque, un véritable colosse qui pouvait contenir entre 50 000 et 80 000 spectateurs. Là, tout comme ici, le roi de cette ancienne nation organisait des compétitions et des spectacles dans lesquels des gens connus sous le nom de gladiateurs se battaient pour leur vie. Bien sûr, il y avait aussi des événements religieux qui s’y déroulaient, mais c’était surtout connu pour être le terrain de batailles sanglantes, où la vie et la mort étaient laissées au caprice du roi, » expliqua-t-il puis il regarda la structure géante derrière nous.

« Personnellement, je n’ai jamais vu le Colisée dans la vraie vie, et je ne peux pas dire que cela m’a marqué malgré l’avoir probablement vu dans un livre ou des images… Est-ce que ça y ressemble ? » avais-je demandé à Kalderan en regardant le bâtiment derrière nous.

« C’est une image éclatante de celui-ci… mais plus grand. » dit-il avant de pousser un soupir « Parfois, je suis étonné des choses que les gens de ce monde peuvent construire, tandis que d’autres fois, je suis horrifié par la stupidité avec laquelle ils les utilisent, » il secoua la tête.

J’avais jeté un coup d’œil une fois de plus sur le Colisée, puis j’étais parti. Coshun ne semblait pas impressionné par ces choses, et si nécessaire, les dragons d’Albeyater pourraient probablement construire quelque chose de mieux et de plus grand. Peut-être que ceux de l’Empire Embryger l’avaient déjà fait.

Pendant les deux jours suivants, j’avais fait le tour de la ville, visitant divers endroits pour essayer de mieux comprendre comment vivaient les gens. Ce que j’avais vu n’était pas le paradis, mais ce n’était pas non plus l’enfer. Il y avait un manque général de motivation et une volonté de vivre très faible. Il y avait beaucoup de ceux qui se sentaient opprimés ou sans avenir, mais il y avait aussi ceux qui, même dans ces conditions, pouvaient lutter et faire du profit. Habituellement, c’était ces personnes qui avaient essayé d’ignorer le monde politique et simplement de faire de leur mieux avec le peu qu’elles avaient. Ils n’espéraient pas plus et ils ne s’attendaient pas non plus à un changement.

Lorsque le roi était mentionné, ils arboraient souvent un faux sourire et prétendaient être impressionnés par les lois et la politique actuelles. Ils louaient le roi comme s’il était le soleil, les lunes et les étoiles, tout à la fois, mais il y avait ceux qui ne parlaient que quelques mots et refusaient de mentionner autre chose.

Grâce à ma chance, j’avais pu tomber sur une perturbation dans les bidonvilles. Trois gardes avaient enfoncé la porte d’un pauvre roturier et l’avaient traîné après l’avoir ligoté avec une corde. L’homme avait crié qu’il ne parlait pas du mal du roi qu’il avait été piégé, mais les gardes ne voulaient pas écouter. Une fois qu’ils l’avaient traîné au milieu de la route, ils l’avaient exécuté sur place et l’avaient jeté dans un fossé. Ils avaient alors rappelé à tout le monde de ne pas parler en mal de Sa Majesté ou ils allaient subir un sort similaire ou peut-être même pire que le sien.

Apparemment, le roi avait donné un ordre de censure… ne faites que des éloges à son sujet, mais ne mentionnez jamais la reine ou la princesse. Cependant, les citoyens n’étaient pas des idiots. Même lorsqu’ils étaient opprimés comme ça, dans certains coins de la ville, il y avait ceux qui murmuraient des mots d’espoir sur la reine et la princesse, priant de toutes leurs forces pour qu’elles finissent par détrôner le roi fou.

Chaque fois que je retournais à l’auberge, je voyais Ildea, celle pour laquelle ils priaient, assise sur sa chaise, regardant par la fenêtre et essayant d’être aussi silencieuse que possible. Coshun avait essayé plusieurs fois de lui parler, de lui donner de l’espoir, mais cela ne semblait pas possible.

La lueur d’espoir dans ses yeux commençait à s’estomper et à diminuer à chaque minute qui passait. Elle adorait le royaume des Dix Épées, mais… elle n’était pas assez forte pour y remédier. Elle n’était pas assez sage ni influente pour provoquer un changement et maintenant son propre père la cherchait… morte ou vivante.

La veille du tournoi, j’avais demandé à Kalderan de me prêter sa sagesse. Je lui avais raconté ce que j’avais vu et ce que j’avais entendu ainsi que ce que Coshun m’avait conseillé, puis j’avais avoué que je ne savais pas vraiment quoi faire à ce sujet.

« Tout au long de l’histoire, peu importe le monde ou l’âge, il y aura des mentions de royaumes et d’empires qui s’élevèrent autrefois jusqu’aux étoiles puis s’effondrent à la vitesse de la lumière. Certaines nations naissent du jour au lendemain, tandis que d’autres luttent encore pour survivre lorsque le temps et la société ont fait de leur mieux pour les enfouir dans l’anonymat. À l’heure actuelle, nous ne pouvons que spéculer sur ce qui est arrivé à certains d’entre eux, tandis que pour d’autres, nous n’avons que les documents clairs rédigés par la partie victorieuse. Cependant, il y a quelque chose que j’ai remarqué parmi les nations de ce monde… » dit-il puis il m’avait regardé dans les yeux.

J’étais resté silencieux et j’avais attendu qu’il continue.

« Presque tous ont prospéré ou chuté grâce à un mythe ou une légende… un ou plusieurs individus qui ont dépassé tous les autres avec une puissance écrasante. La plupart des nobles sont nés de cette façon, même ce pays, le nom des dix épées vient des dix grands épéistes qui ont pu nettoyer cette terre avant d’ensuite s’unir pour former ce royaume. Leur chef, la Première Épée Kor, est celui qui deviendra plus tard le roi fondateur. » il me l’expliqua.

« Je ne comprends toujours pas ce que cela a à voir avec notre situation actuelle. » Répondis-je en haussant les sourcils.

Kalderan rit.

« Quoi ? » Je fronçai les sourcils de confusion.

« Eh bien, actuellement, tu as l’impression que peu importe le choix que tu fais, ce n’est peut-être pas le bon choix, n’est-ce pas ? » il me le demanda en souriant.

« Oui. » J’avais hoché la tête.

« Cela signifie qu’en réalité, tu n’as en fait qu’un seul choix, » il sourit.

« Qui est ? » J’ai demandé.

« Agir comme toi-même le ferais et foutre de côté tout le reste. Ne pense pas à ce qui est bien et mal pour les autres, essaye de penser à ce qui est bien et mal pour toi. » il m’avait alors tapoté l’épaule et avait continué. « Alkelios, tu as probablement oublié, mais tu es fort. Tu es beaucoup plus fort que n’importe lequel des chevaliers ou des soldats de cette capitale, et d’après ce que j’ai vu jusqu’à présent, je ne doute pas une seule seconde du fait que tu pourrais être comme l’un des personnages principaux de ces mythes et légendes qui peut amener la chute d’une nation ou un changement complet. Sois intrépide et audacieux, pas un lâche ou un paresseux. » Il m’avait souri.

« Je ne deviendrai jamais lâche. » Je le fusillais du regard.

« Bien sûr, à moins que tu ne laisses tous ces trucs stupides te dévorer et te remplir de plus de stress que tu ne peux en supporter. » il me tapota l’épaule deux fois puis se retourna. « Je pense que j’ai dit tout ce que j’avais à dire, maintenant il est temps de le découvrir, mais… » il s’arrêta puis me regarda « Peu importe ton choix… je pense que la plupart d’entre nous resteront avec toi. Donc, que tu abandonnes Ildea ici ou non, nous n’allons pas t’en vouloir. Tu n’es pas un dieu, tu n’es encore qu’un humain. »

Kalderan m’avait laissé à mes pensées et j’étais resté là à regarder la porte.

« Je n’ai jamais prévu d’abandonner Ildea… était-ce même un choix ? » Je me l’étais demandé en me grattant l’arrière de la tête puis en poussant un lourd soupir.

Demain, c’était le début du tournoi et avec lui le compte à rebours final.

 

***Point de vue d’Askarius Leden***

Le roi Kor commençait à montrer de plus en plus son instabilité mentale. Aujourd’hui, il avait découpé une femme de chambre… alors qu’elle respirait encore parce qu’il pensait que quelqu’un avait placé une sorte de sort d’écoute dans son estomac. C’était tellement ridicule que je ne pouvais même pas commenter. De plus, il n’aurait aucun moyen d’être au courant des appareils d’écoute. S’ils les inventaient ici, je devais sérieusement réfléchir au fait de savoir s’il était si sage ou non de le faire avaler à une femme de chambre?

C’était ridicule, mais en même temps, sa confiance en sa reine était tombée au sol et ses soupçons à son égard remontaient sur le toit. À tout moment maintenant il pourrait commettre une erreur qu’il ne pourrait pas corriger et qui ferait tomber le royaume entre les mains d’Akutan.

Pendant que j’y pensais, on avait frappé à ma porte.

« Seigneur Askarius, il y a trois fonctionnaires de l’empire Akutan qui ont dit avoir une réunion avec vous. » Annonça le domestique sans ouvrir la porte.

« Laissez-les entrer. » J’avais répondu et j’avais ensuite placé certains de mes documents les plus sensibles dans le tiroir droit de mon bureau.

Quelques instants plus tard, ces trois-là étaient entrés dans la pièce.

« Yo ! Ça fait un moment, n’est-ce pas ? » Celui avec une attitude suffisante et sans courtoisie était Bilden Skarad, un héros humain qui avait atteint le statut d’éveillé il y a environ quatre mois.

Il était spécialisé dans le combat avec une épée à deux mains, sa capacité augmentait sa force et son agilité, tandis que la plupart de ses compétences et objets compensaient son endurance presque inexistante. L’équipement qu’il portait était un cadeau direct de l’un des meilleurs forgerons d’Akutan.

Son maniérisme, cependant, laissait beaucoup à désirer, mais compte tenu du fait qu’il était un délinquant dans une école, ce n’est pas du tout surprenant. D’autre part, Yoldas Makarun, le bel homme qui se tenait à côté de lui était une élite parmi les élites et le fils d’un riche homme d’affaires. Eh bien, toute cette renommée et cette fortune étaient sans valeur ici.

Yoldas avait de longs cheveux noirs attachés en queue de cheval et il préférait porter des articles et accessoires de thématiques asiatiques. Même son épée était un katana sur mesure qui agissait comme un sceptre. Oui, cet homme aux allures de samouraï était en fait un sorcier, et un sorcier assez puissant en plus.

« Pourquoi nous avez-vous appelés, patron ? » demanda le troisième, tandis que Yoldas restait silencieux.

Zeberan Brutus, le troisième, était un homme massif dont on ne croirait pas qu’il était au début de la vingtaine. L’homme était aussi chauve qu’on pouvait l’être, mais son corps était couvert de muscles et de cicatrices du temps où il était videur de la Triade. C’était peut-être la raison pour laquelle il était devenu un tank, mais je ne pouvais toujours pas comprendre pourquoi il avait également acquis des compétences de guérison. Zeberan était un véritable paladin.

« Il semble que vous n’avez pas lu du tout le contenu de ma lettre. » Je poussai un soupir puis me redressai.

« Nous l’avons fait, ces idiots ont juste oublié. » Yoldas me l’avait dit.

« Est-ce vrai ? » Je plissai les yeux et Zeberan et Bilden détournèrent les yeux, le regard honteux. « Quoi qu’il en soit, vous êtes ici pour participer au tournoi de demain organisé par Sa Majesté le Roi Andarkuzzi Ammerandiel Kor. Bien sûr, vous serez placé dans les dernières étapes de la compétition et… »Avant que je puisse terminer, Bilden interrompit.

« Attendez ! Attendez ! Attendez ! Vous nous avez appelés jusqu’à cette terre juste pour participer à une compétition stupide ? » demanda-t-il en haussant un sourcil.

« Si vous aviez la patience d’attendre que je vous écoute, j’aurais expliqué la vraie raison pour laquelle je vous ai appelé ici. » Je plissai les yeux vers lui.

« Oh, pardon. » Il m’avait montré un sourire idiot puis s’était gratté l’arrière de la tête.

« Maintenant, la vraie raison pour laquelle vous êtes ici est d’abord d’éliminer en secret tout combattant qui pourrait être une menace pour Akutan. Bilden, tu utiliseras ta furtivité pour accomplir cela, mais seulement après t’être assuré qu’ils ne peuvent pas être enrôlés dans nos rangs. Yoldas, tu seras en charge de cette partie, propose-leur de bonnes offres. De plus, il est possible que des rebelles se faufilent parmi les participants du tournoi, lorsque cela se produit, vous vous en occuperez tous les trois au nom de l’empire Akutan. Quant à Zeberan, tu participeras au tournoi en tant que concurrent et écraseras quiconque se dressera sur ton chemin. Les décès accidentels sont acceptables, mais essaye de les éviter. » Je leur avais expliqué en aussi peu de mots que possible qui n’entraîneraient pas de confusion ultérieure.

« Nous comprenons. » Répondirent-ils à l’unisson, mais ensuite, Yoldas s’avança et dit quelque chose de plutôt… troublant.

« Je ne pense pas que vous ayez encore reçu ce rapport, mais l’armée qui était censée arriver en tant qu’Aide humanitaire avait été anéantie par une force inconnue. »

« Quoi ? Comment l’avez-vous découvert ? » avais-je demandé.

« Plusieurs marchands ont remarqué les dommages causés à la zone, puis j’ai comparé l’emplacement avec la route que l’armée était censée emprunter… » il expliqua.

« MERDE ! » J’avais juré et claqué mon poing sur le bureau, provoquant une petite fissure dedans. « Je suppose que nous devrons nous débrouiller sans eux… » dis-je avec un grognement.

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