Histoire annexe (3) : Les pêchés du maître chevalier
Table des matières
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Histoire annexe (3) : Les pêchés du maître chevalier
Partie 1
[Point de vue de Teolas Draegan]
Il y a 38 ans, j’ai vu pour la première fois cette petite-fille brillante et enjouée de Brekkar s’avancer dans l’arène pour prouver sa valeur en tant que chevalière. Comme tous les autres maîtres chevaliers de l’époque, moi aussi, j’avais trouvé plutôt étrange de voir une jeune fille ne s’étant pas encore éveillée, venir essayer d’assumer le lourd rôle de chevalière et de rejoindre l’un de nos ordres.
La raison derrière cette opinion partagée était le simple fait que Seryanna Draketerus n’avait pas encore atteint l’état adulte. Nous, les dragons, grandissons en force et en sagesse lorsque nous nous éveillons, mais nous obtenions surtout la couleur de nos écailles et l’élément nous convenant le mieux. Dans les rangs des chevaliers, par exemple, très peu de personnes avaient les écailles : noires, blanches, argentées ou vertes. Ces types de dragons avaient le plus faible potentiel de combat, ils étaient donc mieux adaptés à d’autres emplois. Les écailles bleues et brunes étaient acceptables, mais de nombreux maîtres chevalier recherchaient les rouges. Les écailles rouges pouvaient contrôler aussi bien le feu que la chaleur, mais tous avait le trait commun d’avoir un tempérament explosif et une loyauté sans faille.
Bien sûr, au cours de mes 716 années de vie, j’avais vu différents types de chevaliers, de génies prétendant pouvoir tout faire, comme le jeune de la famille Doesya, ou de ceux rejoignant les rangs à cause de privilèges. La loyauté n’était pas une compétence, mais quelque chose que les membres de la famille royale devaient gagner de leurs chevaliers. Les écailles rouges, en revanche, avaient tendance à offrir leur loyauté beaucoup plus rapidement que les autres, alors que les écailles noires… eh bien, je n’avais jamais entendu parler d’un étant soldat ou chevalier. Ils convenaient plus aux rôles d’assassins. Les écailles vertes étaient spécialisées dans le poison, tandis que les écailles bleues avaient tendance à prendre trop de bains.
Ainsi, en tant que Maître chevalier, j’étais l’un de ceux s’opposant même à ce qu’elle puisse participer. Seryanna Draketerus n’était pas encore éveillée, nous ne savions donc pas comment correctement la former. Elle était une variable inconnue, et nous ne pouvions pas avoir quelqu’un d’aussi instable dans nos rangs.
« Seryanna a remporté son 26e match consécutif ! » avait annoncé l’annonceur.
Malgré mes propres pensées, cette jeune dragonne était restée invaincue dans les rangs des participants.
Un jour avant l’épreuve, j’avais parlé avec les autres maîtres chevaliers et leur avais demandé de modifier un peu les règles afin que notre longue tradition reste intacte. Nous ne pouvions pas faire entrer une non éveillée dans nos rangs, ce serait honteux.
Le test typique serait généralement celui d’un futur chevalier combattant un chevalier faible de bas rang. S’il gagnait, il entrerait dans l’un des ordres Chevalier. Dans le cas de Seryanna, cependant, j’avais demandé à l’un de nos meilleurs chevaliers du rang le plus bas de participes. Mais autant que nécessaire, jusqu’à ce qu’elle se fatigue ou soit déclarée vaincue.
Cela avait été fait de manière à montrer notre ferme résolution à ne pas plier nos règles en faveur d’une non éveillée, même si elle était la petite-fille de Brekkar.
C’était le plan, du moins, mais lors du 26e match, Brekkar entra dans l’arène et tapota doucement sur l’épaule de la dragonne. Elle était épuisée et à bout de souffle. Un autre combat et cela auraient été finis, mais ce vieux dragon avait mis fin à cela.
« Je pense que cela a suffi pour montrer à tous qu’elle est digne du titre de chevalière. Après tout, si ce n’est pas le cas, que devrions-nous faire de ces pauvres qui ont été vaincus par elle en combat régulier ? » demanda le dragon en nous regardant tous avec un regard noir.
« En effet, c’est vrai. Ça devrait suffire. » Blachuar, un vieil imbécile avait été le premier à céder à la pression.
« Moi aussi, je suis d’accord avec ça. » Malkinor hocha la tête avec un sourire, il n’osera jamais à aller à l’encontre de Brekkar.
« Eh bien, je ne le suis pas, » déclarai-je en le regardant droit dans les yeux.
Tu ne peux pas me faire peur, vieux fou, pensais-je.
« Oh ? » Brekkar me fit un sourire et je pouvais sentir un puissant flux de magie s’accumuler autour de lui.
Impressionnant, mais pas suffisant pour me faire changer d’avis, pensais-je en restant ferme sur ma décision.
« Alors, à partir de maintenant, tu seras celui qui la formera ! » déclara Brekkar avec un sourire en poussant Seryanna vers moi.
« Hein ? » Je clignai des yeux surpris quand je vis la timide dragonne lever les yeux vers moi.
« Pourquoi devrais-je le faire ? » demandai-je en fronçant les sourcils.
« Parce que le roi m’a dit que je pouvais choisir le maître chevalier que je voulais qu’elle serve. En outre, elle deviendra la chevalière royale de la Troisième Princesse alors, tu n’as pas besoin de te soucier d’avoir dans tes rangs une non éveillée. Je suis à peu près certain qu’elle créera le sien bien assez tôt ! » annonça Brekkar avant de laisser échapper un rire.
La dragonne était emplie d’espoir et brillait de joie. Elle était beaucoup trop gaie pour une chevalière, nous devions être sérieux, sans émotion, car nous étions les symboles de nos seigneurs.
« Si c’est un ordre du Roi, très bien. » Je hochai la tête et acceptais la décision.
La joyeuse dragonne vint vers moi avec un sourire radieux, elle déclara qu’elle deviendrait si forte que je ne serais jamais déçu d’elle. C’était un beau rêve que j’allais me dépêcher de briser. La jeune fille devait comprendre la dure réalité de ce monde avant de pouvoir grandir.
Je pensais à la jeter parmi les chevaliers les plus expérimentés et les laisser l’emmener dans une mission difficile où la faire combattre des ennemis bien plus puissants. Il y avait beaucoup de façons d’éliminer ce sourire joyeux de son visage. Savoir quand cacher ses émotions était après tout crucial pour un chevalier.
Heureusement pour moi et malheureusement pour elle, je n’avais jamais eu à la pousser dans ces situations. La tragédie ayant marqué l’histoire d’Albeyater l’avait à jamais affecté. Non seulement ses parents, mais la plupart des membres de sa famille étaient morts à la suite de cet événement, massacrés comme des animaux par de vils humains.
Maintenant, au lieu d’un sourire enjoué, je devais me soucier de cette haine brûlante qui remplissait ses coups et son regard. Ma stratégie avait fait un tournant de 180 °, mais c’était le travail d’un maître chevalier. Nous devions prendre un diamant brut et le polir au mieux possible.
En théorie, je pourrais maintenant utiliser un certain nombre de raisons pour lui retirer son titre de chevalière royale, mais après avoir entendu dire que Brekkar souffrait de l’Explosion Berserker, j’avais décidé de ne pas le faire. Si je le faisais, je craignais de recevoir plus de haine que nécessaire. Tout Albeyater manifestait de la sympathie pour la famille Draketerus et je n’avais jamais eu l’intention de devenir l’ennemi public numéro un.
Dans tous les cas, j’avais le génie de la famille Doesya, qui était un plaisir à entraîner. Draejan suivait toujours mes ordres à la lettre et faisait tout son possible pour faire ses preuves. Pour moi, il était la véritable image idéale d’un chevalier, tandis que Seryanna, avec son tempérament brûlant et le cœur taché de haine et de rage envers les humains, était loin d’être idéale.
Malgré tout, je l’avais entraînée au mieux de mes capacités. C’était mon devoir.
Puis, 30 ans plus tard, après avoir réussi à étancher toute sa haine, je pouvais enfin la voir comme une personne digne du titre de chevalière royale. Personne ne la regardait avec des yeux méprisants ou douteux, et sa force était souvent prouvée dans des duels amicaux et les missions réussies.
Je pensais depuis un moment déjà qu’une fois éveillée, elle deviendrait l’un de mes meilleurs chevaliers, mais elle ne l’avait pas fait. La plupart des chevaliers de mon ordre, tout en acceptant sa force et ses exploits, avaient renoncé à la possibilité qu’elle devienne une vraie dragonne adulte. C’était une chose tellement étrange que même moi, je commençais à me demander pourquoi elle ne s’était pas encore éveillée. Aucun dragon que j’avais rencontré ne s’était développé aussi lentement.
Ce n’était pas la seule chose étrange chez elle. Il semblait que presque tous les dragons autour d’elle ne la voyaient pas autrement que comme une enfant. Ses prouesses au combat, son esprit tactique et ses coups sans merci étaient pour la plupart ignorés. Mais ceux qui étaient mariés à une dragonne éveillée ne pouvaient pas être attirés du tout par elle. C’était comme si elle avait une aura qui éloignait les hommes. C’était étrange, très étrange.
Habituellement, après avoir servie en tant que chevalier pendant deux ou trois ans, une dragonne recevrait beaucoup de demandes de mariage tout au moins, elle aurait au moins trois ou quatre dragons remuant la queue derrière elle.
Si c’était à cause de son attitude difficile à aborder ou autre, je n’en avais aucune idée.
Chaque chevalier au service de la royauté pouvait prendre au plus deux à trois semaines de vacances chaque année pour rendre visite à leur famille ou s’occuper d’autre chose. Au cours des huit dernières années, cependant, Sire Seryanna avait repoussé cette limite plus d’une fois pour récolter des Champignons Sanglants, indispensable pour la potion permettant de retenir l’Explosion Berserker.
Ce champignon était assez rarement vu dans le marché et peu de personnes savaient comment le cultiver. Il était encore plus difficile de les chercher lorsque d’autres dragonnes visaient les terres de Brekkar. Le matriarcat de ce pays était parfois assez effrayant, surtout quand elles ciblaient certains dragons.
Néanmoins, si cela continuait, il ne faudrait pas attendre longtemps avant que Sire Seryanna ait un couteau sous la gorge et qu’elle soit forcée de choisir entre son grand-père et servir ce pays. Je la connaissais bien, donc j’étais certain que même si cela lui brisait le cœur, elle choisirait de servir Albeyater.
Environ 30 ans après que j’ai pris Seryanna sous mon aile en tant que son Maître Chevalier, mon meilleur élève, Draejan Andrakarus Doesya, était venu me voir un jour et m’avait remercié de lui avoir appris ce qu’il connaissait sur le fait d’être un chevalier. Les nobles supérieurs semblaient l’apprécier et lui avaient proposé de se voir attribuer son propre ordre de chevalier. Cela m’avait fait plaisir de l’entendre et de lui donner ma bénédiction. Maintenant, si seulement Seryanna s’éveillait, alors avec un peu de chance, elle suivrait ses traces.
Honnêtement, j’avais toujours pensé que ces deux élèves se marieraient et donneraient naissance à une puissante famille de chevaliers prestigieux. C’était mon propre rêve idiot, mais sept ans plus tard, Draejan s’était approché de moi et m’avait demandé si je connaissais Sire Seryanna.
Le choc que j’avais reçu en entendant cette question avait fait tomber ma mâchoire au sol. Comment était-il possible que je ne me sois jamais rendu compte que ces deux-là étaient si idiots ? J’étais leur maître chevalier et ils avaient sûrement eux beaucoup de missions ensemble. Il était donc impossible pour moi de comprendre comment il était possible que Draejan ne l’ait jamais remarquée.
Est-ce que l’aura de Seryanna était si puissante qu’elle en était devenue invisible ?
En poussant, un gros soupire, j’avais commencé à lui parler de la jeune dragonne et de sa performance en tant que chevalière, parfois sous son propre commandement sur une ou deux missions.
« Maître Teolas, excusez mon impolitesse, mais je peux lire les rapports de missions moi-même. Ce qui m’intéresse, c’est comment elle est en tant que dragonne, » me dit-il avec un sourire.
Eh bien, regarde donc ça ! Il s’intéresse à elle en tant que dragonne. Je n’aurais jamais pensé que parmi toutes les personnes, il serait immunisé contre l’aura de Seryanna, pensais-je en lui faisant un sourire narquois. « Est-ce qu’elle a attiré ton attention, Draejan ? »
« C’est peut-être vrai. » Il acquiesça. « Mais ce que je veux savoir, c’est si la rumeur selon laquelle elle serait liée à ce Brekkar Draketerus est vraie. »
« Oh ? Brekkar ? Oui. Sire Seryanna est sa petite-fille. » Je hochai la tête. « Mais comment se fait-il que tu ne le saches pas ? » Demandai-je en plissant les yeux.
« Maître Teolas, jusqu’à présent, je me souciais peu des dragonnes, alors je me suis simplement concentré sur l’entraînement. On m’avait dit d’être assez réfractaire à tout ça en tant que chevalier de votre ordre, mais je peux vous assurer que c’était intentionnel, » déclara-t-il avec une étrange fierté dans la voix.
« Est-ce vrai ? » Je fronçai les sourcils et me demandai si j’avais peut-être tort de croire qu’il était immunisé contre son aura.
Il se pourrait bien qu’une telle chose n’ait jamais existé et Sire Seryanna elle-même était une dragonne inaccessible en raison de sa personnalité et de son attitude générale.
***
Partie 2
Après cette série de questions, nous avions parlé un peu de ses missions récentes et d’autres choses du monde, mais c’était probablement la dernière fois que j’avais eu l’occasion de lui parler de manière aussi décontracté.
L’année suivante avait été marquée par d’innombrables changements, dont le plus désagréable avait été la restructuration de l’armée de Brekkar. J’avais connu plusieurs dragons et dragonnes de là. J’en avais même formé quelques-uns moi-même, mais à ma grande surprise, presque tous ceux ayant même un peu de loyauté envers la reine et le roi d’Albeyater avaient été démis de leurs fonctions.
Quand je m’étais promené un jour dans leur camp à l’extérieur de Drakaria, j’avais été surpris de voir autant de voyous et de canailles portant la prestigieuse armure de notre pays. Certains de ces imbéciles avaient même essayé de m’approcher avec l’intention de me voler en pleine journée.
Ayez pitié de l’insensé qui tente de voler les dieux, car ils abattront son âme et son cœur, non son corps !
Ou alors comme dit le proverbe. Je n’étais pas un dieu, mais j’étais un éveillé supérieur avec un rang élevé dans l’armée d’Albeyater. Ainsi, mon choix était de détruire leur corps, mais pas leurs âmes. J’avais clairement fait savoir à tous les membres de l’armée que ce comportement était inacceptable et qu’ils devaient à moins de vouloir finir comme leurs amis, apprendre à se contrôler.
Une semaine plus tard, les activités odieuses de cette armée réformée de Brekkar avaient été réduites en gravité et en fréquence. La rumeur se répandit parmi eux que s’ils faisaient quelque chose de trop évident ou de trop violent, ils n’auraient même pas l’occasion de mendier pour une peine d’emprisonnement.
Plusieurs mois après cet événement, j’avais été surpris d’apprendre que Sire Seryanna était revenue au château de Seyendraugher, mais notre première réunion était tout sauf favorable. Il semblerait que Sire Draejan ait été mis au défi de se battre en duel avec un jeune humain, le prix étant le droit d’épouser Sire Seryanna.
Pourquoi proposerais-tu un duel alors que tu aurais pu le tuer directement là ? C’est un humain et il ne ressemble même pas à un noble, pensais-je en entendant l’histoire de Sire Draejan pour la première fois.
Je ne pouvais même pas avoir de pitié pour ce jeune garçon qui semblait plus faible que mon plus bas chevalier. En toute honnêteté, j’espérais que le duel se terminerait en un clin d’œil, mais avant même que je puisse commencer, Sire Seryanna arriva.
« Attendez ! » Cria-t-elle.
Son apparition soudaine ici m’avait définitivement surpris, mais ce qui m’avait encore plus surpris, c’était de découvrir qu’elle traînait avec la bête du champ de bataille, Kataryna Georg. J’étais l’un des rares à avoir assisté à sa bataille cinq siècles plus tôt, lorsqu’elle avait massacré sans pitié nos ennemis.
Cette dragonne était comme un tourbillon de mort et de carnage, attirant vers elle tous les ennemis autour d’elle pour les couper en petits morceaux. Quand ses épées s’étaient brisées, elle les avait jetés et avait volé celle de l’ennemi. Quand elle avait besoin d’un bouclier, elle le prenait sur un cadavre du sol. Lorsque son armure s’était brisée, elle utilisé de la glace pour se protéger des coups de l’ennemi.
Peu importe qui se tenait devant elle, elle ne s’arrêtait pas avant que leurs têtes ne roulent sur le sol. Certains l’avaient appelée la fureur de glace, d’autres la sorcière de glace sanglante. Du côté de l’ennemi, ils l’appelaient la traîtresse Berserk. Elle avait beaucoup d’autres surnoms, mais peu importe comment on l’appelait, cette dragonne était à la fois crainte et admirée.
Sa Majesté, le roi Feryumstark, nous avait ordonné de ne pas l’attaquer et de rester à l’écart jusqu’à ce qu’elle ait fini. À la fin du combat, la dragonne était venue vers nous, couverte de sang, de la tête aux pieds, et son armure de glace donnait l’impression qu’elle avait été faite à base de sang. Dans sa main droite, elle tenait une épée à deux mains brisée et dans la gauche, elle tenait la tête du général ennemi.
Cette jeune dragonne se tenait devant quelqu’un d’aussi important qu’un dragon à écaille d’or et pourtant elle ne bronchait pas et ne montrait aucune expression sur son visage. C’était comme si elle regardait l’horizon lointain avec les yeux d’un dragon mort.
Je me sentais frissonner juste en me tenant près d’elle, et je savais à ce moment que peu importe ce que je ferais, je ne pourrais pas la vaincre.
Cette fureur de glace se tenait maintenant devant moi et affirmait que cet humain était son ami.
En un instant, j’avais eu l’impression que tout le destin d’Albeyater reposait sur les épaules de ce faible. Qu’est-ce qu’un jeune humain comme lui pourrait faire sans équipement et arme appropriés contre quelqu’un comme Draejan, qui était armé jusqu’aux dents ?
Je pouvais le voir maintenant, un seul coup et la tête du garçon s’envoleraient, puis la fureur de glace nous transformerait tous en une œuvre d’art à base de notre sang et tripes. Son humour artistique sombre se répandrait ensuite dans tout Drakaria jusqu’à ce qu’elle devienne une ville fantôme.
Dire que je transpirai ou que j’avais l’air effrayé ? Nan ! Ma peur et ma sueur s’échappaient avant que mon corps ne me donne vraiment l’impression de l’être. Maintenant, j’attendais l’inévitable.
Mais alors, l’impensable était arrivé. Le garçon fut le premier à attaquer, mais Draejan esquiva à la dernière seconde. Le dragon jouait, mais je savais que si cette frappe avait touché, cela aurait été dur pour lui. Draejan avait été sauvé par une chance.
Avec la bataille qui se déroulait devant moi, je pouvais sentir la force de leurs coups. Tous deux pourraient combattre à armes égales contre certains de mes meilleurs chevaliers. Non, j’irai même jusqu’à dire qu’à part les Maîtres chevaliers, il n’y avait personne ayant la force de les défier, et j’étais un éveillé supérieur.
Ce qui était le plus effrayant dans cette bataille, à l’exception de la présence effrayante de Kataryna Georg, était le fait qu’un seul coup de Draejan pourrait tuer Alkelios, mais que l’inverse n’était pas vrai. La différence d’armes et armures était un si grand fossé que l’humain n’avait aucune chance, alors qu’il avait probablement plus de force et de vitesse.
J’avais moi-même entraîné Draejan, alors je savais qu’il ne pouvait pas avoir ce pouvoir sans compter uniquement sur sa force. Il utilisait de la magie comme fou et jouait comme s’il possédait la scène.
Peut-être que la seule personne pouvant constater à quel point Draejan était chanceux que l’humain utilise une épée de basse qualité était Kataryna Georg. Ses yeux pouvaient suivre tous leurs mouvements et sa sagesse surpassait de loin la mienne. Je ne pouvais donc que deviner qu’elle voyait facilement ce que je ne pouvais pas voir.
Quand j’avais vu la possibilité de mettre fin au duel, j’avais rapidement levé la main et dit : « Je déclare officiellement ce duel terminé. Sir Draejan gagne. »
Si je ne l’avais pas annoncé, les deux auraient probablement continué et l’humain serait finalement mort.
Ce qui avait ensuite suivi avait été la déclaration de soutien de Kataryna Georg à la Troisième Princesse. En d’autres termes, elle avait fait un geste politique qui ferait marcher la plupart des nobles dragonnes avec la queue entre les jambes. Elle n’était vraiment pas un pouvoir contre lequel on pouvait jouer.
Malheureusement, mon ancien élève, Draejan, n’avait pas pu voir l’horreur que je voyais. J’avais essayé de lui expliquer tout en laissant de côté certains détails, mais il ne semblait pas que j’aie réussi.
Pendant un moment, je pensais que les choses avaient repris leur cours naturel. Alkelios avait tenu sa promesse à ne pas entrer dans le palais de Seyendraugher et Kataryna Georg avait choisi la jeune sœur de sire Seryanna comme apprentie. J’avais entendu dire que son programme d’entraînement était assez dur. Tellement, qu'après un jour, la dragonne à écaille noire avait essayé de fuir son professeur en utilisant toute sa puissance. Elle avait été attrapée en plein vol puis transformée en sculpture de glace. Elle resta ainsi pendant quelques heures jusqu’à ce que le soleil la dégèle enfin.
J’avais aussi entendu une autre étrange rumeur à propos de Kataryna Georg. Apparemment, elle s’était battue avec quelqu’un au milieu de la ville. Les dégâts causés avaient suffi à faire perdre connaissance au Premier ministre Elovius, mais ce dragon avait réussi à s’en sortir.
Je n’étais pas allé voir les conséquences parce que je ne voyais aucune raison de le faire. Au lieu de cela, ce que j’avais fait était d’envoyer quelques-uns de mes chevaliers pour espionner Alkelios. Il y a environ deux semaines, ils avaient perdu sa trace. Il avait probablement fui la ville.
Personne ne blâmerait l’humain de s’être enfui. Après avoir affronté Sire Draejan et perdu, il était devenu la risée des Chevaliers et probablement une cible de harcèlement pour les nobles idiots. À propos de ces derniers, je doute qu’ils aient réellement le courage de faire quelque chose à ce sujet. Avec Kataryna Georg les regardant comme un mouton regardant un délicieux troupeau de loups, je parierais avec mon salaire d’une année qu’ils n’auraient même pas la chance d’essayer ce qu’ils avaient prévu.
Environ une semaine après la disparition d’Alkelios de Drakaria, j’avais reçu une convocation de Sa Majesté, le roi Feryumstark. Au début, j’avais trouvé cela étrange, mais si mon roi avait besoin de moi, je ne pouvais qu’obéir.
Alors que je me dirigeais vers le bureau de Sa Majesté, il m’était arrivé de voir Sire Seryanna et Sire Draejan de l’autre côté du couloir.
Pendant un moment, je ne pouvais pas en croire mes yeux, mais cette dragonne s’était finalement éveillée. J’étais honnêtement très heureux de la voir devenir adulte, comme si elle était ma propre fille. Sire Draejan la félicitait probablement pour ça aussi, elle était sa fiancée après tout.
« Draejan... Je vous dis cela par “bonté de cœur”. Si vous osez me toucher à nouveau… je vous tuerai, » lui dit-elle soudainement. Puis elle s’éloigna.
J’avais dégluti.
Sont-ils en mauvais termes ? Mais n’est-ce pas sa fiancée ? Que se passe-t-il ? J’avais réfléchi un moment, alors que je me souvenais de tous les événements passés, y compris son inquiétude inhabituelle qu’elle avait manifestée pour Alkelios, je réalisai tout à coup que j’avais peut-être fait une erreur.
Laissant échapper un gros soupir, j’avais décidé d’aller lui parler plus tard et peut-être aussi réprimandé cet idiot de Draejan, mais je devais d’abord aller voir Sa Majesté, le roi Feryumstark.
Je m’étais approché de la porte du bureau du second étage et j’avais frappé trois fois.
« Entrez. »
Avec une respiration calme et un air stoïque sur le visage, je pénétrai dans la pièce assez grande. Il y avait de grandes bibliothèques couvrant les murs et un grand bureau en bois à l’arrière, près de la fenêtre. Le dragon ayant fabriqué ces meubles était une personne que j’avais rencontrée par hasard deux siècles plus tôt. Il était assez vieux et malgré ses mains tremblantes, il avait fait un travail magnifique sur plusieurs morceaux de bois. Les dessins inspiraient l’élégance et le sens de l’art. Les lignes gravées me donnaient souvent l’impression qu’elles étaient vivantes ou coulaient comme si elles étaient faites d’une sorte de liquide.
Il me faudrait au moins quatre siècles pour atteindre ce niveau de compétence, mais je pensais souvent que si je prenais ma retraite un jour, ramasser des boiseries et les travailler pourrait ne pas être une si mauvaise idée. Mon vieux cœur serait apaisé par le travail effectué sur des détails aussi fins et minutieux.
Dans cette pièce impressionnante, Sa Majesté se tenait devant la fenêtre, regardant Drakaria. Ses ailes dorées étaient pliées et ses mains étaient dans le dos. La façon dont la lumière du soleil baignait ce dragon me faisait souvent me demander si je regardais vraiment un mortel.
Pourtant, cela ne semblait pas être une simple convocation occasionnelle. La présence qu’il dégageait malgré son apparence calme et pacifique était écrasante, même pour quelqu’un comme moi.
« Votre Majesté, pourquoi ai-je été convoqué ? » demandai-je à voix basse tout en restant à la porte.
« Viens plus près, » m’avait-il dit.
J’avais obéi et m’étais approché du bureau. Sans sa permission, il était considéré comme extrêmement impoli de se rapprocher de lui. Faire irruption dans sa pièce même par erreur pourrait faire perdre son cou à un dragon et valoir à sa famille une sévère punition. Après tout, il y avait des choses que personne n’était autorisé à faire, quoi qu’il arrive.
Pour Sa Majesté, quiconque s’approchant de lui sans exposer son objectif ni demander à s’approcher était un assassin potentiel ou alors, c’était quelqu’un ne sachant pas comment respecter ses écailles dorées.
« Teolas, tu m’as bien servi ces derniers siècles, mais je ne peux m’empêcher de me demander si tu ne commences peut-être pas à rouiller, » demanda-t-il.
« Votre Majesté, mes os ont toujours craqué comme une vieille porte rouillée, mais c’est uniquement parce que j’ai réussi à atteindre l’éveil supérieur tardivement, » j’avais répondu d’une manière calme et polie.
« Vraiment ? Alors pourquoi n’as-tu pas pu voir le joyau que Sire Seryanna avait amené avec elle au palais ? » demanda-t-il. Puis il tourna légèrement la tête, juste assez pour pouvoir me regarder du coin de l’œil.
« Joyau ? Puis-je vous demander de quoi vous parlez, Votre Majesté ? A-t-elle découvert un trésor perdu depuis longtemps ? » demandai-je alors que je fronçai mon front.
***
Partie 3
Même si j’étais vieux, j’étais loin d’être sénile. Si Sire Seryanna avait effectivement trouvé quelque chose de précieux, j’aurais été l’un des premiers dragons à le savoir. Si c’était une arme, elle aurait alors demandé mon avis sur la manière de la manier correctement. Son amie Dregarya l’aurait également sentie et le chahut qu’elle aurait provoqué aurait suffi à alerter mes yeux dans le palais.
Malgré tous mes efforts pour comprendre, je ne pouvais pas y arriver. Sa Majesté avait alors prononcé un nom.
« Alkelios Yatagai. »
« Hein ? » Je clignai des yeux en raison de la surprise.
Comment ? Ce garçon serait-il une gemme ? Je me demandais alors que j’étais encore plus confus.
« Soupir, il semble que la vieillesse ait vraiment atteint ton esprit. » Sa Majesté se retourna et secoua la tête.
« Je vous demande pardon, mais il n’est qu’un paysan humain qui a failli être tué par Drajean et..., » je n’avais pas pu finir mes mots, car les doigts du roi étaient enroulés autour de mon cou et j’avais été soulevé du sol. « Argh… Votre Majesté ? » Demandai-je tout en me débâtant. Mais c’était comme lutter pour ouvrir la gueule d’un lézard géant des rivières.
« Le fait même que cet humain soit venu ici avec Sire Seryanna aurait dû te faire comprendre qu’il y avait quelque chose de spécial. Je veux dire, même moi je connais la profondeur de sa haine pour les humains. D’après ce qu’on m’a dit, cette dragonne n’a jamais souri depuis 38 ans, » m’avait-il dit.
« Je ne comprends toujours pas, Votre Majesté, » déclarai-je alors que je tenais sa main plutôt que d’essayer de l’ouvrir.
« Bien que je reste actuellement aux côtés de ma femme plus que ce que le public sait, cela ne signifie pas que je suis devenu sourd et aveugle, Teolas, » il m’avait lancé un regard noir.
« Q-Qu'est-ce qui a à voir avec Draejan ? » demandai-je.
« Tout, » il me lança un regard noir et je pouvais sentir ses griffes transpercer ma peau.
« GAH! » avais-je crié de douleur.
« Il a osé revendiquer la pleine propriété de l’armée de Brekkar, alors même que j’avais l’intention de la lui confier uniquement temporairement. Il a forcé la petite-fille de mon ami à se livrer à des fiançailles qu’elle n’a jamais voulues et méprises du fond du cœur, mais il a surtout failli tuer l’humain qu’elle a amené, » il l’avait résumé pour moi, mais je craignais que l’élément le plus important soit le dernier bout.
« P-Pourquoi cet humain est-il si important, Votre Majesté ? » Demandai-je.
« Pourquoi ? » Il plissa les yeux et la pression de sa présence augmenta au point de me donner l’impression que chaque respiration allait être ma dernière.
Le fait qu’il ait réussi à entrer dans le lit de Seryanna ou à devenir ami avec Kataryna Georg ne devrait pas le rendre si important pour que le roi d’Albeyater puisse agir ainsi. Non, c’était ridicule pour lui d’agir pour un humain, alors qu’il l’aurait à peine fait pour un dragon. Même quand l’annonce de l’Explosion de Berserk prochaine de Brekkar, il n’avait même pas donné l’ordre de chercher un traitement.
Certains avaient dit que Brekkar lui-même avait demandé de ne pas gaspiller les ressources du pays pour un vieux dragon mourant comme lui, mais cela devait être un mensonge. Le royaume d’Albeyater aurait certainement souffert de la perte d’un grand général comme lui.
« Peut-être que tu es vraiment devenu aveugle, vieux lézard, » déclara Sa Majesté en me libérant.
J’étais tombé au sol et m’étais senti trop faible pour me relever. J’étais à bout de souffle, et je tremblais de partout. C’était à moitié dû à la peur d’avoir fait quelque chose de mal et l’autre venait de la présence de Sa Majesté elle-même.
« C-C’est possible… Votre Majesté, mais… puis-je vous demander en quoi ? Q-qu’est-ce que Votre Majesté a vu chez cet humain que je n’ai pu voir ? » demandai-je alors que j’utilisais toutes mes forces pour ne pas m’évanouir.
Sa Majesté se dirigea une nouvelle fois vers la fenêtre et relâcha son aura qui me cloua au sol.
« Courage. Passion. Détermination. La force de lutter contre l’impossible... » Il s’arrêta puis me regarda. « Et la possibilité d’accomplir le rêve de ma femme. »
« Le rêve de la Reine ? Une alliance… avec les humains ? Une fin à la Grande Guerre ? » demandai-je alors que mes yeux sortaient presque de leurs orbites.
Si cet humain pouvait amener notre pays vers un futur meilleur, je pourrais alors comprendre pourquoi le roi le chérissait tant. Même pour la population générale d’Albeyater, le rêve de la reine était bien plus important que celui du roi. Après tout, nous étions une société matriarcale, malgré le fait que le Premier ministre Elovius avait récemment repris l’essentiel du travail de la reine.
« Votre Majesté, je comprends maintenant pourquoi vous voudriez garder cet Alkelios Yatagai à votre portée, bien que je ne vois pas en quoi il pourrait être utile pour ce rêve. Cependant, puis-je demander ce que j’ai fait de mal pour m’attirer votre rancune ? » demandai-je en m’agenouillant.
« Ne vois-tu pas comment il serait utile ? Laisse-moi clarifier cela. Tout d’abord, il est l’un des rares humains étant tombés amoureux d’une dragonne. Deuxièmement, cette dragonne est connue pour avoir une haine très profonde pour les humains. Troisièmement, elle a une influence politique assez élevée au sein de la famille Draketerus, même si elle n’en est pas consciente. Sire Seryanna en fin de compte est la dernière matriarche de sa famille. Les terres brûlées du Champ de Bataille font toujours partie de son domaine, » avait-il expliqué.
Maintenant, je vois pourquoi Draejan voulait tellement l’épouser. En faisant cela, il aurait accès à la fois à l’armée de Brekkar et aux terres du Champ de Bataille, qu’il pourrait ensuite développer à sa guise. Non seulement cela, mais il pourrait utiliser son influence. Après tout, les paroles de la matriarche sont bien plus importantes que celle de leur mari. Pensais-je alors que tout commençait à se reconstituer dans mon esprit.
Ses mouvements étaient stratégiques, mais dans cet âge d’attitude et de grande agitation, ils apparaissaient comme invisibles.
« Imagine simplement ce qui se passerait si Albeyater annonçait le mariage entre la matriarche d’une maison ducale avec un humain sans statut ni rang sur le continent humain, » m’avait-il dit.
« Les rumeurs propagées par les échelons supérieurs de la société humaine perdraient leur crédibilité. Jusqu’à présent, ils ne nous ont décrits que comme des monstres déchaînés incapables de ressentir de l’amour ou de l’affection, » avais-je dit.
« Exactement. De là à l’établissement d’un traité d’alliance avec l’un des pays étrangers, comme le Royaume des Dix Épées, par exemple, ce ne serait plus un rêve fou. »
« Mais quelque chose comme cela ne peut arriver que si Alkelios réussit à la fois sur les champs de bataille politique et militaire, » avais-je souligné.
« Je suis certain que nous pouvons lui trouver de bons professeurs s’il ne laisse pas sa propre marque ici. Quant à ce que tu m’as fait subir… non, à Albeyater. Eh bien, tu as presque chassé cette personne irremplaçable, » me déclara-t-il en baissant les yeux.
J’avais senti un nœud dans la gorge et j’avais dégluti.
« Le duel… j’aurais dû l’arrêter. » Dis-je.
« Effectivement. Tu aurais dû te rendre compte que quelque chose n’allait pas, qu’un humain ordinaire ne peut pas simplement apparaître dans le palais de Seyendraugher de cette manière. Tu aurais dû être le premier à te demander pourquoi il était là, mais tu pensais plutôt à lui comme un insecte inutile. Si Kataryna Georg et Sire Seryanna n’étaient pas arrivées à temps au duel, le garçon serait mort n’est-ce pas ? » demanda-t-il.
J’avais hoché la tête.
Draejan à ce moment-là avait l’intention de le mutiler gravement ou de le tuer. Le fait que ces deux-là soient arrivés à ce moment-là. C’était comme si les cieux eux-mêmes tordaient les lois de ce monde juste pour qu’il puisse avoir une autre chance de vivre.
« Alkelios n’est probablement même pas conscient qu’il était vraiment proche de la mort. Mais en laissant de côté le rêve de ma reine, s’il mourait, notre guerre aurait alors été contre Kataryna Georg et Brekkar Draketerus lui-même, » déclara Sa Majesté.
« Quoi ? Pourquoi Brekkar ? » demandai-je, surpris.
« Parce qu’Alkelios est l’individu l’ayant soigné de l’Explosion de Berserk. Je n’ai pas besoin de te dire ce qu’un dragon pense d’une dette de vie ? » expliqua-t-il.
En entendant cette histoire improbable, j’avais senti le sang quitter mon visage et mes genoux faiblir.
Cela faisait plus de sept siècles que je vivais et j’avais vu plus de choses que je ne pourrais compter, mais je ne pouvais même pas commencer à comprendre quelle sorte d’entité était cet Alkelios Yatagai. Il serait préférable de le décrire simplement comme une catastrophe naturelle ambulante qui avait tordu et avait changé le destin de tous ceux avec qui il était entré en contact.
Ce garçon humain a-t-il gagné la faveur des dieux pour avoir un tel pouvoir ? Me demandai-je.
« Comprends-tu maintenant ce que tu as fait ? » m’avait-il demandé.
« À peine, Votre Majesté, mais je ne peux que demander comment réparer mes erreurs ? » Demandai-je en baissant les têtes jusqu’à ce que mon front touche le sol.
« Va chez la famille Doesya. Parle avec ma fille et son mari. Vois ce qu’ils savent de Sire Draejan et découvre s’ils complotent contre moi. Au cas où ils le seraient, je pourrais difficilement croire que ma fille puisse être capable de quelque chose comme ça, alors il doit y avoir quelqu’un qui la manipule depuis l’ombre, lui insufflant des pensées folles. Découvre qui est cette personne ou cette organisation. Découvre toutes les saletés sur les Doesya que tu peux trouver, et je voudrais que tu établisses une liste pour moi de tous les alliés et connaissances de Draejan. Comprends-tu quelle est ta mission, Sire Teolas Draegan ? » Ordonna-t-il d’un ton ferme et puissant.
« Oui, Votre Majesté. Votre humble serviteur comprend et procédera à cela immédiatement, » répondis-je avec mon front touchant toujours le sol.
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