Chapitre 47 : Conversation amicale
Partie 2
« Désolée… Bien que je sois généralement celle qui dit aux autres de ne pas parler en énigmes, finalement, il semble que je n’ai pas écouté mes propres mots. » Je m’étais frotté la tête et je lui avais fait un faible sourire.
« Alors, parle sans, s’il te plaît… Peut-être, que comme ça je pourrai je pourrai comprendre, » me déclara-t-elle.
J’avais hoché la tête.
« Avant de parler de la force d’une femme, je pense que je dois parler de ta force en tant que dragonne. Je ne sais pas si quelqu’un te l’a dit, mais être éveillé a plus à voir avec le sens fondamental du mot qu’avec la croissance physique. S’éveiller signifie trouver ce qui est vrai pour soi. Cela signifie devenir celle qui est fidèle à la voix de son cœur, » déclarai-je.
« Est-ce vrai ? » Elle fronça les sourcils.
J’avais hoché la tête à nouveau.
« C’était peut-être une croyance de Zerudan, mais je ne l’ai pas trouvée à Albeyater. Peut-être que personne n’a pris la peine de le vérifier, cependant, je peux le prouver très simplement. Combien de dragons as-tu connus avant qu’ils ne s’éveillent ? » demandai-je.
« Quelques-uns, » répondit-elle.
« As-tu remarqué un changement après leur éveil ? Leur personnalité reste en grande partie la même, mais quelques aspects différents les font qu’ils semblent changés. Dans certains cas, ils se sont probablement éloignés de toi, n’est-ce pas ? » demandai-je.
« Oui, mais n’est-ce pas parce qu’ils se sont éveillés et ne me voient que comme une enfant ? » me demanda-t-elle.
J’avais secoué la tête.
« Les dragons ne sont pas idiots. En général, nos instincts sont plutôt bons. Pour la société, ceux ayant dépassé l’âge de maturité sont juste ceux après leur éveil. Ceux comme tu es actuellement sont considéré comme des dragons n’ayant pas encore trouvé leur véritable soi. Ce sont des dragons qui portent encore un masque très épais et s’interdisent de faire beaucoup de choses, » avais-je expliqué.
« Quoi ? » Répondit-elle confuse.
« L’éveil signifie devenir le vrai soi. Rappelle-toi juste ça, et quand tu te rendras compte que tu vas à l’encontre de ce que tu crois… ou de ce que ton cœur et ton âme croient, alors essaye de les suivre pour une fois. Tu pourrais te retrouver inopinément en train de débloquer les conditions pour t’éveiller. » J’avais souri et lui tapotai la tête. « C’est pour cela que tu es vue comme une enfant. »
Elle fronça les sourcils et regarda le sol.
« Si seulement c’était aussi simple… Peut-être que je ne suis pas destinée à m’éveiller. » Grommela-t-elle.
« Faux. » Je secouai la tête.
« C’est vrai, après tout… après tout… » Elle avait hoqueté. « Si j’étais éveillée avec plus de pouvoir… si je n’étais pas si faible… j’aurais pu arrêter ce duel… j’aurais pu protéger Alkelios, et il… il ne m’aurait pas dit “Adieu” ! » Rétorqua-t-elle alors que ses larmes coulaient.
Je m’étais levée et étais allée au feu pour vérifier la viande. C’était presque prêt, alors j’avais attendu là un moment. Une fois prête, je l’avais rassemblé dans une assiette et étais revenue vers Seryanna. J’avais placé le plat entre nous et avais pris une bouchée de viande grillée.
« C’est bon, » avais-je dit.
Elle avait également pris un morceau. Son estomac l’exigeait par une bruyante protestation.
Nous avions tout mangé en silence. Une fois que nous avions été rassasiés, nous nous étions lavé les mains dans la rivière et j’avais sorti quelques fruits juteux pour étancher notre soif. À ce moment-là, le ciel s’était complètement obscurci. C’était la nuit.
« Je ne pense pas que tu sois à blâmer pour ce qui est arrivé à Alkelios. C’est quelqu’un qui doit apprendre à se prendre en main. La force que l’on a dépend de beaucoup de choses, y compris certaines décisions pouvant changer une vie, » déclarai-je en jetant une autre pierre dans la rivière, elle avait rebondi trois fois.
« Non, c’est de ma faute… J’étais trop faible… Il n’est qu’un humain, » grommela-t-elle.
« N’es-tu pas en train de le regarder de haut là ? » Demandai-je en plissant les sourcils.
« Je ne le ferai jamais..., » Elle s’arrêta à la moitié de sa phrase. « Oui… Je l’ai fait, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle.
Je hochai la tête.
« De toutes les personnes, je devrais être celle ne pensant jamais cela ! » Elle grogna en attrapant un caillou à côté d’elle et en le jetant dans la rivière, il avait rebondi sept fois.
« Ne sois pas si dure envers toi-même, » lui déclarai-je.
« Alors… Qu’est-ce que je devrais faire, Kataryna ? Qu’est-ce que je peux faire ? Je ne peux même pas rester avec mon amoureux ! » Elle pleura en se cachant le visage avec les mains.
Des gémissements s’échappaient de ses lèvres alors que plus de larmes encore coulaient sur ses joues.
« Apprends à être ce que tu es vraiment..., » lui déclarai-je en souriant.
« Ce que je suis ? Une femme ? » Demanda-t-elle.
« Une chevalière royale qui est aussi la femme étant tombée amoureuse de cet humain d’un autre monde, » répondis-je.
« Ça semble étrange. » Répondit-elle.
« Apprends tout cela, et tu n’auras plus de difficulté à t’opposer à quelqu’un comme Draejan. » Je souris.
« Comment ? Il est beaucoup plus fort que moi ! »
« Alors, deviens plus forte. Combats, combats, explore des donjons si nécessaire. Mais fais tout ce qu’il faudra pour devenir plus forte. » Lui avais-je dit.
« Mais il a tout ce pouvoir politique avec lui ! Je ne peux rien faire contre lui, » avait-elle ajouté comme pour s’en excuser.
« Alors, apprends à les vaincre. Deviens rusée et habile à rassembler des informations. Apprends à lire tes amis comme tes ennemis, puis utilise cela contre eux. Apprends les lois. » Je lui avais dit ça.
« Mais je suis une chevalière royale… mes devoirs sont envers la troisième princesse. » Gémit-elle.
« Fie-toi à tes amis pour t’aider en cas de besoin, » lui avais-je dit.
« Toi… tu me dis que je ne peux pas reculer… qu’il y a encore de l’espoir ? Sais-tu ce que tu me demandes de faire ? » Demanda-t-elle.
« Être toi-même. Mais si tu ne me crois pas… pour l’instant, attends simplement, » j’avais fermé les yeux et m’étais allongée.
« Attendre… pour quoi ? » Demanda-t-elle.
« Pour Alkelios… ou sa réponse à tes désirs, » déclarai-je.
« Mes désirs ? » Demanda-t-elle une fois de plus.
« Tu veux réclamer cet humain comme étant tiens, n’est-ce pas ? » avais-je demandé.
« Quoi ? »
Quand j’avais ouvert les yeux et l’avais regardé, j’avais vu qu’elle était rouge comme une tomate.
« Tu veux enlacer Alkelios, enrouler ta queue autour de lui, et feuler comme une dragonne folle contre n’importe quelle autre femme osant l’approcher. Moi exclue, bien sûr, » j’avais rigolé.
« Quoi ? Je ne le ferais jamais..., » déclara-t-elle, mais je l’avais arrêtée quand elle m’avait vue plisser les sourcils.
« Tu ne ferais jamais quoi ? Le réclamer comme étant tiens ? Alors, pourquoi souffrir et pleurer ici si tu ne veux pas de lui ? Laisse-le à une autre femme. Laisse-le devenir leur problème maintenant. » Je haussai les épaules.
« Comment peux-tu dire ça ? » Rétorqua-t-elle.
« Alors ? Es-tu en train de dire que tu ne le laisseras pas à une autre ? » Demandai-je.
« Je n’ai pas exactement... » Elle s’arrêta et baissa les yeux en fronçant les sourcils.
Je laissai échapper un autre soupir.
Peut-être qu’elle n’est pas encore prête ? Je me demandais ça.
Cela aurait pu être un peu tôt, mais nous étions bien partis pour le moment. Seryanna devait s’occuper de ses propres sentiments et réfléchir à ce qu’elle voulait pour son propre avenir, mais si je la laissais maintenant, elle penserait sûrement à quelque chose de stupide, alors j’avais décidé de lui donner matière à penser.
« Cela pourrait être un peu trop tôt ou juste le bon moment, mais il est clair que toi et Alkelios traversez une période très difficile. À mes yeux, tout cela n’est pas si grave, mais ce n’est que moi. Je suis une éveillée supérieure et mon esprit ne suit plus la logique normale. Comme c’est comme ça, cependant, pourquoi n’acceptes-tu pas de faire un petit quelque chose pour moi jusqu’à ce que tu aies la réponse d’Alkelios ? » Demandai-je.
« Mais il lui est interdit de me voir... » Dit-elle.
« Oublie ça. Concentre-toi sur ce que j’ai dit et prends-le comme quelque chose de tout à fait possible. Qu’en dis-tu ? » Demandai-je.
« Hm... » Elle se frotta le menton et regarda le sol.
La dragonne prit son temps pour répondre, mais je n’avais pas parlé pour me plaindre. Plus je la pousserai à se dépêcher, plus les chances qu’elle se brise et retourne dans son cocon seraient grandes.
« D’accord, je vais te croire parce que tu es mon amie. » Elle hocha la tête.
Amie, hein ? pensais-je.
C’était bon de savoir que j’avais de nouveau des amis, mais cette fois, je n’allais pas les perdre avec des jeux politiques idiots. Non seulement j’étais beaucoup plus puissante maintenant, mais je savais aussi comment complètement arrêter leurs bouches bruyantes quand je le voulais.
« Pendant que je m’occupe d’Alkelios et obtiens de sa part une réponse par rapport à ce qu’il souhaite pour vous à partir de maintenant, réfléchis à la même chose. Juste, penses-y sans te soucier des résultats du duel. Ne te préoccupe même pas de mettre la force politique et militaire d’Alkelios en équilibre avec les autres, pense simplement à cela du point de vue de Seryanna Draketerus. Pas la chevalière royale, pas la noble, pas la guerrière, juste la femme étant tombée amoureuse d’un homme. Après y avoir réfléchi, établis un plan sur la manière dont tu souhaites l’avenir. Deviens plus forte et élimine tes faiblesses en t’améliorant. Si tu es faible, deviens plus puissante. Si tu n’es pas suffisamment confiante, alors donne-toi les raisons de l’être. Construis-toi petit à petit, pas à pas, et ne t’inquiètes pas du résultat final, d’accord ? » Lui expliquai-je.
« Je pense que je comprends… Heu, pourrais-tu le répéter une fois de plus ? » Demanda-t-elle en penchant la tête.
« Bien sûr. » Je lui avais fait un sourire et m’étais répétée.
De la façon dont je voyais les choses, Seryanna n’était pas une dragonne qui avait du mal à comprendre de telles choses, mais il y avait beaucoup de nouveaux objectifs et tâches à prendre en compte à partir de maintenant. Beaucoup d’entre eux étaient des choses dont elle ne se souciait pas de faire avec qui que ce soit, cependant, ce que je lui avais dit était le moyen le plus rapide et le meilleur qu’elle pouvait prendre sans traverser un drame interminable. Alkelios ne quittera certainement pas Drakaria et la dragonne obstinée finirait par le rencontrer tôt ou tard. Une seule nuit de passion était tout ce dont ils avaient besoin pour relancer les choses, mais à ce moment-là, les problèmes non résolus entraîneraient plus de drames, et honnêtement, je n’avais ni le temps ni la patience de tout gérer. C’est pourquoi j’étais en train de forcer mes conseils dans la tête de Seryanna.
Une fois que la dragonne avait compris, j’avais prévu de faire la même chose avec Alkelios.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre !
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
PS : He bien, Kata nous prouve pour une fois qu’elle à vraiment de la sagesse et que son titre de supérieur n’est pas là juste pour faire beau !
Merci pour le chapitre! Ha on sort enfin du prologue de l’histoire 🙂
Je vois pas en quoi on sort du prologue de l’histoire ?
Je trouve ça un peu réducteur comme vision des choses.
C’est juste une étape vers un autre arc qui possède la même importance, sauf qu’on est dans la politique même et non plus au niveau de l’individu.
Merci pour le chap ^^