100 en Chance et une Compétence en Domptage de Dragons – Tome 2 – Chapitre 44

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Chapitre 44 : Politique draconique

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Chapitre 44 : Politique draconique

Partie 1

***Point de vue d’Alkelios***

Je n’avais pas pu dormir correctement cette nuit-là. Je m’étais retourné dans tous les sens dans mon lit en continuant à penser aux paroles de ce soldat et à ma visite au palais. Qu’est-ce qui allait arriver ? Qui allais-je rencontrer ? Qu’est-ce que j’allais dire ? Comment devais-je agir ? Qu’est-ce que j’allais faire si… ?

Ce n’était pas de l’excitation ou de l’anticipation que je ressentais… mais de la peur.

Après tout, j’étais un humain et ils étaient des dragons. J’étais faible et ils étaient forts. Sans eux, j’étais encore plus faible. Sans eux, je mourrai, mais avec eux, ma vie serait constamment menacée. J’étais humain et différent, alors ils allaient chercher à m’éliminer. J’étais faible et différent, alors c’était naturel pour eux d’essayer d’attaquer ceux comme moi.

De telles pensées et inquiétudes avaient traversé mon esprit et mon cœur comme d’agaçants moustiques par une chaude journée d’été, me tourmentant toute la nuit, pendant l’intégralité des douze heures. Je commençais à détester le fait qu’un jour sur cette planète signifiait 32 heures. Dans l’ensemble, même une année était plus longue, mais là encore, c’était une autre planète.

Se réveiller le matin avait été un processus cruel et angoissant pour moi, qui n’avait pas bien dormi. Je plissai les yeux vers le plafond pendant plusieurs minutes, puis je roulai sur le côté et tombais du lit. Le plancher en bois dur était assez accueillant pour que j’essaie de gagner quelques minutes de sommeil, mais je savais bien que je ne fermerais pas les yeux si facilement.

Avec une malédiction s’échappant de mes lèvres, je me levais et marchais vers le seau empli d’eau. Je m’étais lavé plusieurs fois le visage puis m’étais séché. Trois bâillements plus tard, j’avais décidé que j’étais trop fatigué pour fonctionner normalement dans un monde rempli de dragon, alors j’avais décidé de prendre une potion de guérison et de Rotiqus afin de récupérer une partie de mes forces. Mon esprit était encore brumeux. Il continuait de penser à ce qui pourrait arriver aujourd’hui une fois au palais.

Pour le dire simplement, j’étais effrayé.

C’était la conclusion à laquelle j’étais arrivé après une nuit de turbulences. J’avais peur des dragons, mais pas de ceux étant devenus mes amis. En fait, j’avais l’impression que c’était le seul moyen que j’avais pour les empêcher de me tuer.

Je savais que j’exagérais probablement parce que j’avais la force suffisante pour me défendre contre la majorité des dragons qui essaieraient de m’attaquer, mais cela ne m’empêchait pas de penser à ceux contre lesquels je ne le pouvais pas.

C’était foireux, je le savais… mais que pouvais-je y faire ?

En renonçant à chercher la cause de mes peurs et à les résoudre, je me suis dirigé vers la salle de restauration de l’auberge. C’était ici que j’attendais Kataryna et Kléo, je me sentais en sécurité avec elles aux alentours.

Après avoir pris un petit-déjeuner, nous avions quitté l’auberge.

Quelques minutes plus tard, nous étions assis devant les portes du mur extérieur du palais royal et nous bâillions à tour de rôle.

« Vous trois êtes ici à cause d’une convocation ? » Nous avait demandé l’une des gardes avec un sourcil levé.

« Oui. Je m’appelle Alkelios. » J’avais répondu.

« Est-ce vrai ? Donnez-moi un moment, » déclara-t-il avant de regarder un registre.

Après environ deux minutes, il était revenu à son poste.

« Eh bien ? » avais-je demandé.

« Un garde a été envoyé pour informer Sire Seryanna de votre arrivée. Vous allez attendre ici, » déclara-t-il.

J’avais cligné des yeux surpris.

Je pensais que nous étions convoqués par Draejan, et non pas par elle. Que se passe-t-il ? Me demandais-je.

« Attendons alors, » déclara Kataryna après avoir laissé échapper un autre bâillement.

J’avais haussé les épaules et avais essayé de trouver quelque chose à faire pour passer le temps.

Environ vingt minutes plus tard, la dragonne rousse était finalement arrivée à la porte.

« Ouvrez les portes et laissez-les passer, » ordonna-t-elle.

« Oui, Sire Seryanna ! » Ils avaient tous fait un salut et avaient agi comme ordonnée.

Après que nous soyons entrés, la dragonne nous avait accueillis avec un câlin.

« Je m’excuse pour cette convocation inhabituelle, mes amis, » nous avait-elle dit.

« Pas besoin de t’en soucier. Mais pourquoi ce Draejan nous a appelés ? » demandai-je curieusement.

Seryanna détourna le regard un moment, mais elle ne répondit pas.

« Suivez-moi, la princesse Elleyzabelle a demandé à vous rencontrer, » avait-elle déclaré.

J’avais cligné des yeux de surprises puis avais regardé Kléo et Kataryna, qui haussèrent simplement les épaules. Elles aussi ne savaient pas de quoi il s’agissait. Par contre, je souhaitais que cette réunion se déroule bien ou que, au bout du compte, je sois encore en vie sans être enfermé dans une cellule en attente de mon exécution.

En suivant Seryanna, j’avais regardé le palais. Cela m’avait rappelé beaucoup de bâtiments que j’avais vus dans les jeux en films de fantasy. Chaque pierre, chaque colonne et même les haies du jardin semblaient indiquer que c’était un lieu de grande élégance et de raffinement. Juste en suivant la dragonne rousse à travers cet endroit, j’avais ressenti le besoin de gonfler ma poitrine, de me tenir plus droit et d’apparaître plus digne qu’avant.

Le nombre de gardes patrouillant dans cet endroit dégageait un certain sentiment de sécurité, mais aussi de danger. Si quelque chose arrivait, ça n’aurait pas été beau à voir. S’échapper de cet endroit était un exploit qu’aucune personne ordinaire ne pourrait accomplir, mais grâce à tous les jeux d’infiltrations auxquels j’avais joué, j’avais trouvé une quantité surprenante de faille dans leur sécurité. Le manque de caméra en était la principale raison, mais il y avait aussi la manière dont les gardes eux-mêmes patrouillaient. Même s’ils semblaient intimidants, un assassin expérimenté pouvait même marcher derrière eux sans se faire repérer.

« Est-ce que c’est moi ou il serait très simple d’infiltrer cet endroit ? » avais-je demandé en regardant autour de moi.

« Le palais royal de Drakaria possède le titre d’endroit le plus sécurisé du royaume d’Albeyater. Je ne crois pas que ça soit si simple d’infiltrer cet endroit, » répondit Seryanna.

« Je pourrais toujours passer par les portes de devant, » renifla Kataryna.

« J’utiliserai juste mes ombres pour me cacher. Donne-moi n’importe quelle nuit de l’année et je pourrai même atteindre les chambres du roi et de la reine, » se vantait Kléo.

« Je me garderai de déclarer de telles choses dans le palais, ça pourrait être mal pris, » nous avait avertis Kataryna d’un ton sérieux.

Après avoir traversé le grand jardin, nous étions finalement arrivés à l’entrée. Alors que cet endroit était assez grand, j’avais l’impression que le palais du parlement de Bucarest était bien plus grand.

Les deux gardes à l’entrée saluèrent Seryanna et nous laissèrent passer. Une fois à l’intérieur, je m’étais retrouvé une fois de plus à court de mots pour décrire la beauté du lieu. Les peintures exquises accrochées au mur, la tapisserie, aux colonnes en spirale avec des dragons sculptés, à la moquette conduisant à un escalier en colimaçon, aux élégants lustres suspendus au plafond par une chaîne dorée. Tout ça m’avait rendu muet.

« Tu vas gober une mouche comme ça, » gloussa Kléo.

« Ouais… j’étais juste… cet endroit est… wôw, » dis-je, stupéfait.

« C’est l’un des nombreux palais dont notre royaume est fier. On dit que plus de 1000 dragons ont travaillé sans relâche pour le construire, » avait déclaré Seryanna.

« Incroyable..., » dis-je.

Au bout du tapis, juste entre les deux escaliers, j’avais vu deux grandes portes dorées sur lesquelles se trouvaient deux sculptures de dragons européens.

Curieux à ce sujet, j’avais demandé. « Qu’est-ce qu’il y a là-dedans ? »

« C’est la salle du trône où Sa Majesté accueille habituellement ses invités ou pour tenir des audiences. » Répondit Seryanna.

« La salle du trône ? Hm, mais pourquoi habituellement ? Quelque chose est arrivé ? Est-ce qu’ils font des réparations ? » avais-je demandé.

« Ah, non… Sa Majesté a actuellement certaines circonstances, elle n’est pas apparue en public récemment..., » répondit Seryanna en baissant les yeux vers le sol avec un regard triste.

Nous avions monté les escaliers de droite et, au moment où nous avions atteint le sommet, nous avions rencontré un dragon portant une longue robe bleue brodée de fil d’or et rose. Il avait de longs cheveux bruns, tombants plus bas que ses épaules et avait une expression grave sur le visage. En tant que dragon, sa queue était cachée sous la robe et ses ailes étaient de taille moyenne et couverte d’écailles brunes et dorées.

« Bonjour, monsieur le Premier ministre Elovius, » déclara Seryanna en s’inclinant devant lui.

Nous avions tous suivi son exemple, sauf Kataryna qui avait plissé les sourcils.

« Bonjour, Sire Seryanna. Je vois que vous amenez des invités particuliers dans le palais. Sur convocation, si je peux demander ? » Il nous regarda le menton levé.

« Sire Draejan Andrakaryus Doesya les a convoqués, mais la Troisième Princesse Elleyzabelle Sojourn Seyendraugher souhaite les voir en premier, » répondit-elle docilement.

« Je vois. Ma sœur l’a fait, Hm ? » Il avait ensuite plissé les yeux en me regardant.

Qu’est-ce qu’il y a avec lui ? Je m’étais demandé en déglutissant.

« Je suis surpris que vous ameniez… un humain à l’intérieur du palais royal, Sire Seryanna, » Dit Elovius, montrant clairement à quel point il était dégoûté face à mon espèce.

J’avais dégluti et je ne pouvais que me demander ce qui m’avait fait découvrir.

« Il a reçu une convocation officielle et je peux vous assurer que…, » Seryanna avait essayé d’expliquer, mais il a levé la main pour l’arrêter.

« Je ne me soucie pas de telles choses. Chevalière royale, mais vous devriez savoir très bien quelle honte est d’être juste à ses côtés pourrait apporter à la troisième Princesse, sans parler de votre propre réputation. Je le dis par inquiétude, mais vous devriez le faire sortir de la capitale avant qu’il ne montre ses vraies couleurs et ne commence à mordre le bout de votre queue. »

« Je comprends, votre excellence, » déglutit Seryanna.

« Je me demande si vous le faites… dois-je vous rappeler la douleur et la souffrance que son genre a causée à la famille royale ? Vous de tous, devez savoir ce dont ils sont capables, Sire Seryanna. Votre famille a le plus souffert à cause d’eux et a fait face à la possibilité de ne plus exister. Où avez-vous oublié les larmes que vous avez versées sur la tombe de vos parents ? » demanda-t-il froidement.

« Non, votre excellence… mais je crois que tous les humains ne sont pas comme ça. » Elle parlait à peine assez fort pour les deniers mots, mais il était clair qu’elle était secouée à la fois par la présence de ce dragon et par ses paroles.

Pendant ce temps, je ne savais pas quoi dire. Tout ce que je savais c’était qu’Albeyater, comme tous les autres royaumes dragon, était en guerre contre les humains et que Brekkar se trouvait il y a quelque temps dans une bataille qui avait failli lui coûter la vie. Cependant, le vieux dragon était maintenant complètement guéri. Quant aux parents de Seryanna, tout ce que je savais, c’était qu’ils n’étaient plus en vie, mais leur mort avait-elle à voir avec la guerre ?

« Je prie pour que vous réfléchissiez, Sire Seryanna. Contrairement à moi, Sa Majesté ne peut pas prendre cette… intrusion à la légère. Bonne journée, » déclara-t-il avant de partir.

Nous étions tous restés inclinés quelques secondes de plus puis nous avions repris notre chemin. Pourtant, les choses dont ce dragon avait parlé m’avaient un peu inquiété. Il semblerait que le passé de Seryanna n’était pas aussi simple que ce que je pensais.

Je me demande ce que cela signifie pour elle d’être tombée amoureuse de moi ? Avec quel genre de sentiments luttait-elle ? pensais-je en la regardant alors qu’elle nous faisait avancer dans les couloirs.

Ni Kataryna ni Kléo n’avaient dit quoi que ce soit. Nous l’avions calmement suivie en espérant qu’aucun autre dragon ne se dresse sur notre chemin. En même temps, je priais pour ne pas rencontrer le roi aujourd’hui parce que je voulais vraiment rester en vie, ne pas devenir une tache de sang sur ces murs exquis.

S’arrêtant devant une porte en bois noire, Seryanna frappa trois fois et annonça son arrivée.

« Votre chevalière, Seryanna Draketerus, a amené ceux que vous avez convoqués, Votre Altesse. »

« Entrez. » La voix d’une femme vint de l’autre côté.

J’avais dégluti.

***

Partie 2

En poussant sur la porte, Seryanna l’ouvrit et nous étions entrés dans l’élégante chambre d’une femme noble de grande classe. Rentrer dans la chambre de la troisième Princesse était... inattendu, mais je devais dire que le luxe et le goût exquis étaient une chose définissant quelqu’un de sang royal.

La dragonne était très belle, mais l’air raffiné l’entourant augmentait sûrement sa qualité de plusieurs façons. Comme le dragon qui était Premier ministre, elle avait deux couleurs d’écailles, blanches et dorées, mais pour elle, je ne ressentais pas la même aura oppressante.

« Oh, alors tu es celle que cette chevalière appelle “Maître”, » demanda calmement Kataryna.

« En effet, je le suis, » la princesse Elleyzabelle hocha la tête et répondit d’un ton calme.

Seryanna marcha à côté d’elle et se tenait à ses côtés avec sa main sur la poignée de son épée. Dans un instant, cette réunion avait pris une note très sérieuse.

« Un plaisir de vous rencontrer, Votre Altesse ! Je suis Thraherkleyoseya Draketerus, » s’est présentée Kléo et s’était inclinée poliment comme il se devait.

Hm, et là je pensais qu’elle était incapable de montrer un côté poli et élégant ? L’apocalypse doit être arrivée… pensais-je en la regardant.

« Kataryna Georg, » se présenta la dragonne argentée.

« Je m’appelle Alkelios Yatagai, » je fis de même et m’inclina devant la princesse.

« Un plaisir de rencontrer ceux que ma Chevalière royale considère comme ses amis, » elle acquiesça.

« Je devrais dire que le plaisir est à nous, mais votre convocation est un peu étrange. Tout d’abord, nous avons été appelés au palais par des gens impolis suivant ce Draejan, et le comité d’accueil était en fait composé uniquement de Seryanna. Maintenant, il semble que le premier que nous allons rencontrer n’est pas le soi-disant général qui a envoyé la convocation, mais vous, la troisième Princesse qui aurait énormément perdu de pouvoir, » déclara Kataryna avec un sourire en regardant la dragonne droit dans les yeux.

Seryanna ne pouvait réfuter ses paroles. Elle ne pouvait que détourner le regard et faire une grimace.

Quant à moi, j’avais été un peu surpris par l’attaque soudaine.

« C’est vrai. Mon parti est seulement composé de ceux que vous voyez présents dans cette salle et d’une forgeronne qui n’a pu venir, et dont je vous prie d’excuser son absence, » avait-elle révélé calmement.

« Sommes-nous aussi inclus ? » demanda Kataryna en plissant les yeux.

« Bien que votre force fournirait une aide impressionnante, je ne souhaite en aucun cas vous forcer à me soutenir, » avait-elle répondu.

« Dis le mouton déguisé en louve, » sourit Kataryna.

Heu… Eh bien, j’ai vécu pour entendre celle-ci aussi… J’avais regardé la dragonne avec une expression vide.

« Dans le passé, vous m’avez peut-être considéré comme un mouton, mais maintenant… je suis plutôt une louve, » sourit-elle.

S’il vous plaît, arrêtez avec l’analogie de mouton et du loup, vous faites saigner mon cerveau ! pleurai-je intérieurement.

Il y avait eu un moment de silence tendu entre nous avant que Kataryna ne laisse échapper un soupir et parle en notre nom.

« Alors, dis-nous, Troisième Princesse, pour quelle raison nous as-tu convoqués… ou pour être précis, pourquoi Alkelios a-t-il été convoqué au palais ? »

« Une bonne question. » Elle hocha la tête et ferma les yeux pendant un moment avant de répondre en me regardant directement. « Comme vous le savez, ce n’est pas moi qui ai envoyé cette convocation, mais Draejan Andrakaryus Doesya. Ce dragon fait partie du groupe de la sixième princesse et deviendra bientôt le général responsable de l’armée de Brekkar. Les soldats rassemblés devant les murs de la ville qui ont été au combat il y a 38 ans par le grand-père de Sire Seryanna, Brekkar Draketerus, » avait-elle expliqué calmement.

« Et pourquoi ce dragon aurait-il besoin de voir Alkelios ? » demanda Kataryna, mettant la pression sur le mot « besoin ».

La princesse avait souri et avait répondu. « Fu~ pourquoi croyez-VOUS qu’il a besoin de cet humain ? »

Kataryna plissa les yeux et laissa échapper un grognement. Sa queue bougeait, ce qui montrait son impatience.

« Je n’ai pas le temps pour de tels jeux, écaille dorée. Soit tu révèles ce que tu sais, soit nous partons, » avait-elle menacé.

« Je ne pense pas que ce serait une bonne idée..., » avais-je souligné.

« Les jeux politiques ne sont pas quelque chose que j’apprécie ou dans lesquels je souhaite participer, » grogna-t-elle.

Ah oui, elle les déteste absolument à cause de ce qui est arrivé à son amie, m’étais-je souvenu.

« Très bien, alors. La raison de la convocation est de simplement voir l’homme qui prétend être l’amoureux de Sire Seryanna. C’était ma seule intention, mais… Draejan pourrait avoir autre chose en tête. » Elle ferma les yeux un instant. « C’est un dragon qui méprise les humains, donc je ne crois pas que ses intentions soient amicales, » avait-elle déclaré.

J’avais dégluti.

« Mais qu’est-ce que j’ai fait ? » demandai-je, surpris.

« Vous êtes humain et cela suffirait à attirer sa colère et celle de la plupart des dragons du palais, mais à part cela, vous avez également volé le cœur de sa… fiancée, » répondit-elle calmement.

« Hein ? Eh bien, je suis humain… Je ne peux rien faire à ce sujet, mais nous ne sommes pas tous mauvais et… attendez… Fiancée ? » Je fronçai les sourcils. « Qui ? Quand ? » Je tirai ma tête à gauche.

« Moi, » Seryanna répondit à mes questions.

« Grande sœur ? » déclara Kléo, surprise.

« Hooo~ ? » Kataryna était également intriguée.

J’étais choqué. Ces mots m’avaient pris par surprise et m’avaient donné un coup dans le menton. Mon esprit avait cessé de fonctionner, l’air était coincé dans mes poumons et mon cœur était comme pris dans des barbelés.

Personne ne disait rien, attendant ma réaction, tandis que Seryanna me regardait avec un regard d’excuse. Honnêtement, je ne savais pas quoi faire.

M’avait-elle menti tout ce temps ?

Était-ce une blague ?

Était-ce une stratégie pour m’agacer et m’utiliser ?

Je ne savais pas et j’avais aussi peur de la vérité. Mon monde s’effondrait soudainement autour de moi. Le sol se brisait sous mes pieds. Ma force quittait mon corps.

Qu’est-ce qu’il se passe ? me demandais-je.

« Je suis désolée..., » s’excusa-t-elle en baissant les yeux.

« Pourquoi ? » avais-je demandé.

« Si je disais que c’est parce que vous n’êtes pas assez fort pour la protéger, comprendrais-tu ? » demanda la princesse.

« Quoi ? Bien sûr que non ! Qu’est-ce que cela a à voir avec le fait qu’elle soit fiancée avec ce mec ?! » criai-je.

« Alkelios, s’il te plaît calme-toi, » me déclara Seryanna d’un ton apaisant.

« Me calmer ? Comment veux-tu que je le fasse ?! Tu viens d’être présentée comme fiancée de ce dragon ! Ne fait-il pas partie d’un autre groupe politique ? Cela ne signifie-t-il pas que tu trahis également la troisième princesse ? Et moi dans tout ça ? Quand étais-je censé le découvrir ? À ton mariage ? Il suffit de passer et de me demander : “Veux-tu être l’homme d’honneur de mon mariage avec l’homme dont je ne t’ai jamais parlé ?” » demandai-je, outré.

Il était clair que mes émotions et mes sentiments allaient tous mal. Rien dans mon esprit n’avait de sens. Tout ce que je savais, c’était que j’avais été trahi et qu’on se moquait de moi. Tout ce que je savais, c’était que la dragonne pour laquelle je voulais presque tout sacrifier, y compris ma propre espèce, se révélait avoir un fiancé dont elle ne m’avait jamais parlé.

N’était-il pas clair que j’avais été abandonné ? N’était-ce pas clair que j’étais utilisé ?

Comment pourrais-je expliquer mes sentiments ? Comment pourrais-je même la regarder après cela ?

Était-ce aussi la raison pour laquelle elle avait soudainement posé des questions sur un mariage et avait mentionné que si elle en avait reçu l’ordre, elle devrait le faire ? Où était le combat pour nous ? Où était cette lutte ? Est-ce que je ne signifiais rien pour elle ?

Toutes ces questions, toutes ces pensées bouleversaient mon esprit et mon cœur. Je ne savais pas quoi croire, regarder où penser.

D’apprendre que la femme que j’aime à un fiancé… était… choquant. Et cela s’était clairement vu sur mon visage.

« Sire Seryanna, peut-être que vous avez eu tort de choisir cet homme, » déclara alors la princesse.

« Quoi ? » Dis-je en sentant ma rage atteindre son apogée.

« Non, je ne le crois pas… Alkelios, calme-toi et écoute. Ce n’est pas ce que je veux… Le roi a envoyé une déclaration officielle. Ce fut un geste politique qui permet de voler le pouvoir politique de la troisième princesse. Comme elle l’a dit plus tôt, il ne reste plus que moi sous ses ordres. Ce dragon, je ne l’ai même jamais rencontré avant hier, et cet engagement m’a choqué autant que toi maintenant. S’il te plaît, crois-moi, mon cœur t’appartient et non à Draejan, » me dit-elle d’un ton déchirant, alors qu’elle luttait dur pour ne pas pleurer.

Je l’avais écoutée. Je l’avais regardée, mais les mots confiance ne sonnaient plus en moi.

Je me sentais vide et perdu… je me sentais abandonné.

« Alors… Qu’est-ce que tu veux faire ? » lui ai-je demandé.

« Je... » Elle s’arrêta et baissa les yeux.

Pourquoi hésites-tu ? Pourquoi ? avais-je pensé.

Si elle m’aimait, elle aurait immédiatement dû déclarer qu’elle voulait être avec moi et non avec lui.

« Seryanna..., » j’avais pris une profonde inspiration. Puis je lui demandais d’un ton tremblant. « Le roi te l’a ordonné… ordonner d’épouser cet homme. » J’avais dégluti. « Ta maîtresse, la Troisième Princesse, ne semble pas contre… alors..., » je serrai les poings et déglutis à nouveau. « Tu… Qu’est-ce que tu… qu’est-ce que tu veux faire ? » Lui ai-je demandé.

La dragonne rousse serra son poing contre sa poitrine et baissa les yeux, avec un visage troublé.

Il n’y avait qu’un mot que je voulais entendre d’elle, une seule phrase… Qu’elle se battrait pour être avec moi.

« Je veux être avec toi, mais je vais épouser Draejan pour l’empêcher de te faire du mal..., » répondit-elle en me regardant.

Ses mots s’étaient arrêtés à son nom. Le reste n’avait pas été capté par mon esprit.

Me sentant faible dans les jambes, je m’étais affalé sur le sol et j’avais eu l’impression que le monde entier s’était brisé autour de moi. Une étrange obscurité tourna et se tordit dans mon cœur alors que des lances de douleur surgissaient et le poignardaient sans pitié. Je voulais pleurer, mais j’étais vide à l’intérieur. Je voulais crier, mais je n’avais pas la force d’ouvrir la bouche. Je voulais faire quelque chose, mais je n’avais pas idée de quoi… j’étais perdu…

Non, j’avais perdu… et j’étais perdu.

Mon amoureuse m’avait abandonné, mais peut-être que tout cela avait été une rétribution à ce qui s’était passé avant, quand je n’avais pas réussi à lui rendre son amour, quand j’étais resté mou. J’avais échoué tant de fois que peut-être elle était celle qui se sentait la plus trahie.

Je ne savais pas quoi faire, alors j’avais levé les yeux et avais dit « je vois… alors c’est un adieu… pour nous... » Je m’étais alors levé et étais retourné vers la porte.

Kléo m’avait appelé ainsi que Kataryna, mais je ne pouvais les entendre.

J’étais dévasté…

***Point de vue de Kataryna***

Après qu’Alkelios ait prononcé ces mots et se soit retourné, Seryanna l’avait appelé, mais il n’avait pas répondu. Blessée par ce qui était arrivé et leur relation, elle s’était effondrée sur le sol et avait pleuré.

Cette scène était déchirante et je ne pouvais qu’imaginer ce que ces deux traversaient. Quelle sorte de douleur ressentaient-ils pour qu’ils s’effondrent tous deux comme ça ?

Kléo se précipita vers sa sœur pour la réconforter, tandis que la princesse serrait ses poings. Peut-être que ça n’était pas le résultat qu’elle espérait, ou peut-être que Draejan était arrivé auprès d’Alkelios avant nous. Ce qui m’avait surprise c’était la décision de Seryanna. La volonté et la force dont elle aurait besoin pour se sacrifier pour l’homme qu’elle aimait n’étaient pas quelque chose qu’une femme normale pouvait faire. Pour cela, j’avais développé un sentiment d’admiration pour elle.

Mais, à mon avis, cela ne laissait qu’une chose sans réponse, alors j’avais tourné mon regard vers la princesse.

« Est-ce vraiment la fin pour eux ? » avais-je demandé.

« Je ne voulais pas que ça soit le cas..., » répondit-elle en laissant de côté son masque de royauté.

Elle parlait comme une dragonne regardant son amie blessée et partageait aussi sa douleur.

« Alors ? » avais-je demandé.

« C’est la vérité… Alkelios n’est pas assez fort pour rivaliser avec Draejan. Non seulement dans une bataille de force, mais aussi de mots. Quant à moi, je n’ai pas le soutien nécessaire pour changer l’idée du roi, » avait-elle déclaré.

« Espères-tu que je te donnerai un coup de main ? » avais-je demandé.

« Je voulais vous le demander… mais seulement si Alkelios se montrait assez fort pour supporter la décision de Seryanna. Cependant, vous l’avez vu vous-même… il a abandonné, » elle m’avait regardé dans les yeux, et il y avait de la colère en eux.

« Le garçon est juste confus en raison de tout ce qu’il a vécu jusqu’à maintenant… donne-lui du temps. » Je laissai échapper un soupir.

« Il ne nous reste plus de temps ! » Cria-t-elle.

« Alors, utilise mon nom et gagne un peu de temps. » Je lui fis un sourire en coin.

« Quoi ? » Elle cligna des yeux confus.

« Je vais m’occuper d’Alkelios… Ah, Seryanna… tu te souviens de cette conversation ? » Lui avais-je demandé.

Elle n’avait pas réagi.

« Eh bien, je suppose que nous en parlerons plus tard… pour le moment, je vais aller voir ce qui lui est arrivé. Oh, et si à la fin, Alkelios ne traverse pas cela… Je finirai peut-être par faire quelque chose... de mal. » Je penchai ma tête sur le côté en souriant avant de partir.

Je ne voulais pas donner d’explication à la princesse. C’était son travail de le comprendre avant qu’il ne soit trop tard. Quant à moi, j’étais une éveillée supérieure. Ceux comme moi n’avaient pas à suivre les règles classiques et en tant que telles, traiter avec nous pouvait être considéré comme dangereux.

« Soupir… c’est pour ça que je déteste la politique des dragons, » déclarai-je en me grattant la tête.

***

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