100 en Chance et une Compétence en Domptage de Dragons – Tome 2 – Chapitre 39 – Partie 2

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Chapitre 39 : En chemin vers Drakaria

Partie 2

Avec un sourire aux lèvres, elle s’approcha du bar et je suivis juste derrière elle.

« George, comment vas-tu ? » le salua-t-elle.

« Hm ? Ah ! Seryanna ! Content de te voir ! » répondit-il avec un sourire éclatant.

Pour préciser, ce nain n’avait pas une grosse barbe étouffante ou des membres et des doigts incroyablement épais. Il ressemblait à un petit humain, mais avec une tête légèrement plus grande. Ses muscles étaient épais et fermes, et son front était rempli de rides. Une longue queue de cheval attachait ses longs cheveux gris sur son dos et il portait de simples vêtements de lin.

Après avoir rempli la chope, il l’avait placé sur un plateau à côté de sept autres.

« Table six, Lili ! »

Une serveuse dragonne mignonne avec deux couettes couleur châtaigne et des taches de rousseur était venue au comptoir et avait récupéré le plateau. Elle m’avait fait un clin d’œil puis était partie.

« Hum ! » La rousse avait attiré mon attention en toussant un peu.

Hein ? Pourquoi me regarde-t-elle comme ça ? me demandais-je. Mais je n’étais pas sur la même longueur d’onde.

« Alors, pourquoi es-tu ici, Seryanna ? » demanda George le nain.

« Nous nous dirigeons vers la capitale. As-tu vu une dragonne aux écailles noires vêtue en noir avec une autre aux écailles argentées ? » demanda-t-elle.

« Oh, ces deux-là sont avec vous ? » demanda-t-il, surpris.

« Tu les connais… ou plutôt, qu’ont-elles fait ? » Elle plissa les yeux.

« Elles ont loué la dernière chambre ici à l’auberge. Une vraie chance si tu veux mon avis. Alors la nuit dernière, elles prenaient un verre et une bande de gros dragons musclés ont commencé à se battre avec elles. »

« Un combat ? » Seryanna leva un sourcil.

« Ouais, un combat. Ils étaient juste une bande de bâtards excités qui pensaient que l’argentée était une proie facile. La fille leur a dit qu’elle était déjà prise..., »

Cette fois, c’est moi qui ai demandé. « Déjà prise ? »

« Ouais, et puis ils ont été un peu rudes avec elle, et ont fini par se faire tabasser comme une bande d’aventuriers débutants. Je dirais que cette dragonne est puissante ! » Il hocha la tête.

« Bien sûr qu’elle l’est. Alors, où sont-elles maintenant ? » demanda Seryanna.

« Je pense qu’elles sont encore dans leur chambre. Sont-elles vos compagnons ? » demanda-t-il.

« Oui, » elle hocha la tête.

« Eh bien, je peux vous dire la chambre dans laquelle elles séjournent. C’est au deuxième étage, tout au bout du couloir sur la droite. Vous ne pourrez pas les manquer, » il sourit.

« Merci. »

Nous avions quitté le bar et étions montés à l’étage. Tout comme le nain l’avait dit, nous avions facilement trouvé la chambre, car de l’autre côté il y avait un bain. Nous avions frappé deux fois, et Kléo avait ouvert la porte.

« Grande sœur ! » La joyeuse dragonne avait sauté dans les bras de Seryanna.

« C’est bon de te voir aussi, petite sœur, » répondit-elle.

« Oh ? Vous deux êtes enfin sortis ! Eh bien ! Avec Alkelios là-bas, j’étais sûre que tu ne resterais pas malade trop longtemps ! » déclara Kataryna en se dirigeant vers la porte.

« C’est bon de vous revoir toutes les deux. Comment s’est passé votre séjour ici ? Eh oui, ça n’a pas pris tant de temps. C’était une simple grippe, » j’avais haussé les épaules.

En m’entendant, Kataryna se mit à rire.

« Comme prévu de toi ! » déclara-t-elle.

« Nous étions bien, rien à craindre ! Allons-nous partir maintenant ? » demanda Kléo.

« Oui, comment sont les repas ici ? » demanda Seryanna.

« Assez bon. Allons-nous descendre et commander quelque chose ? » demanda Kataryna.

« Je suis partant pour ça ! » dis-je avec un sourire.

« P-Partant pour ça... ? » Kléo me regarda un peu confuse.

« C’est une expression… c’est comme si je disais : je suis d’accord avec ta suggestion, » expliquai-je.

« Je vois… Bizarre, » elle inclina la tête puis arrêta d’enlacer Seryanna.

« Allons-y, alors ! » déclara Kataryna en sortant, verrouillant la porte derrière elle.

Ainsi, nous étions tous descendus pour prendre à manger avant de partir pour la capitale. La nourriture était acceptable, mais quelques épices en plus n’auraient pas fait de mal.

☆☆☆

***Point de vue de Seryanna***

Pour moi, c’était un peu gênant d’agir comme si la nuit précédente n’était pas arrivée. Je me sentais toujours fautive de ce qui s’était passé, mais cela soulevait une autre question. Qu’allait-il se passer une fois que je me serais éveillée ?

La plupart des dragons changeaient complètement d’apparence quand ils passaient par l’éveil, il était donc très probable que je finisse avec une paire de cornes, une queue, peut-être une paire d’ailes, et beaucoup d’écaille sur le corps. Une telle apparence serait considérée comme indésirable d’un point de vue humain.

Si en ce moment je n’étais pas assez attirante pour lui, alors en viendrait-il à me détester dans le futur ?

Cela me faisait souhaiter pour la première fois de ma vie de ne pas m’éveiller et rester aussi humaine que possible. J’aimais de plus en plus Alkelios, mais… ça me faisait me sentir mal de ne pas pouvoir lui offrir ce qu’il souhaitait… je n’étais pas parfaite pour lui.

Avec ces sentiments dans mon cœur, je pouvais à peine profiter de mon repas. Les autres s’amusaient, et Alkelios aussi, mais pour moi, c’était comme si c’était un autre monde.

Après que nous ayons mangé, nous avions quelque chose à boire et avions attendu une demi-heure pour se remettre avant d’aller à l’écurie de Khosinni. Je chevauchais avec Alkelios, tandis que Kataryna et Kléo avaient une monture à part.

Plusieurs heures après notre départ de l’auberge, nous étions arrivés à notre premier point de bivouac. Nous avions cuisiné un repas simple et ensuite nous nous étions entraînés. J’avais essayé de me faire une sorte de masque pour éviter de montrer que j’avais un problème. Alkelios ne semblait pas l’avoir remarqué, mais une fois qu’il était allé se laver, j’avais pris Kataryna et Kléo à part.

Avec un cœur lourd, je leur avais dit ce qui s’était passé pendant le temps où nous étions séparés.

« C’est… inattendu, » avait déclaré Kléo.

Après m’avoir entendue, elle n’était pas d’humeur à blaguer.

« Oui… pour que quelque chose comme ça arrive, » Kataryna secoua la tête.

« Je sais… Depuis, ma poitrine me fait toujours mal et je me demande si peut-être il ne me voit tout simplement comme pas assez bien pour lui..., » déclarai-je en regardant le feu crépitant.

« Je ne pense pas que ça soit ça, » déclara Kataryna en secouant la tête.

« Mais… même si je sais que quelque chose comme ça n’était pas censé arrivé ! » rétorquai-je en la regardant dans les yeux.

« Ça dépend. Quand j’étais encore jeune, j’avais un ou deux mâles qui finissaient dans une position similaire, mais contrairement à Alkelios, ils me blâmaient tous pour ne pas être assez jolie ou d’autres absurdités comme ça, » elle haussa les épaules.

« Je ne comprends pas. Que veux-tu dire ? »

« Ah ! Ça me rappelle, Iolaus une fois est également devenu mou. C’était le lendemain de son réveil, je pense… Depuis, nous ne l’avons pas fait, » Kléo avait dit ça en se grattant l’arrière de la tête puis avait ajouté. « Il a beaucoup de nuits à rattraper. Hehehe, »

« Kléo, essuie ta bave, » avait déclaré Kataryna.

« Ah ! Désolé ! » Ma petite sœur avait alors ri.

☆☆☆

***Quelque part de loin. Point de vue d’Iolaus***

J’avais soudainement senti le regard d’un prédateur affamé et je m’étais rapidement retourné.

Il n’y avait rien là… pas même un lapin.

« Qu’est-ce que c’était ? » pensais-je à voix haute.

C’était comme si je me mettais soudainement dans un repaire de prédateurs sauvages qui attendaient juste le bon moment pour me déchirer en lambeaux. C’était si effrayant, j’avais dégluti involontairement. Par la suite, j’avais continué à me déplacer avec précaution, gardant mes yeux ouverts pour tout danger et mes oreilles pour les sons suspects.

☆☆☆

***De retour au point de vue du groupe d’Alkelios. Point de vue de Seryanna***

« Alors, tu dis… que des choses comme ça arrivent ? » lui avais-je demandé.

« Oui. Ce n’est pas… extraordinaire, » Kataryna haussa les épaules.

« Il ne t’a pas non plus blâmé pour son petit accident, comme dire que tu n’es pas assez jolie ou pas humaine, » souligna Kléo.

C’était vrai, il s’était simplement excusé et m’avait étreinte jusqu’à ce que j’arrête de pleurer. Peut-être que j’avais réagi d’une manière excessive ?

« Maintenant que j’y pense, tout ça pourrait être dû au stress ? » déclara Kataryna en se grattant la tête.

« Stress ? » avais-je demandé avec un froncement de sourcil.

« Oui. Je veux dire, c’est un humain entouré de dragons en tout temps. Le dernier membre de son espèce qu’il a trouvée a essayé de le tuer AINSI que ses amis. D’après ce que j’ai compris, c’était aussi le fait que jusqu’à maintenant, il n’avait jamais eu à s’inquiéter pour sa propre vie et celle des autres. Il est tout à fait possible qu’il ait vécu une vie extrêmement protégée, au point où il ne s’est pas livré à un vrai combat jusqu’à ce qu’il te rencontre, Seryanna, » expliqua Kataryna.

« N’est-ce pas un peu absurde ? Bien que… il m’ait dit que l’endroit où il vivait n’avait pas de chose comme de la magie, » je l’avais dit en regardant le feu.

Le froncement de sourcil n’avait jamais quitté mon visage parce que je n’arrêtais pas de réfléchir à ce sujet, essayant de comprendre ce qui n’allait pas chez moi ou lui.

« Nous devons également prendre en considération son âge. Comparé à nous, il est comme un petit sortant à peine de son œuf. Peu importe comment l’on regarde les choses, tout va à une vitesse anormale même pour nous… Cela étant dit, nous, dragons, avons une très longue durée de vie par rapport aux humains, qui meurent avant leur cinquième décennie. Je veux dire, j’ai déjà 759 ans. Tu n’as même pas encore deux siècles, et Kléo doit encore atteindre le premier, » avait dit Kataryna.

« Cette année, je vais sur mes 127 et Kléo 78..., » déclarai-je.

« Vous êtes littéralement des enfants par rapport à moi ! Hahaha ! » Elle avait ri.

« Non, tu es juste un fossile ayant expiré, » avait calmement répliqué Kléo.

« Regarde ça ! » elle lui fit une pichenette.

« Unu~ ! » Kléo gémit et frotta l’endroit frappé.

Leur blague m’avait fait rire, ce qui était une première depuis que nous nous étions retrouvés.

« Mais oui, Seryanna… détends-toi. C’était probablement juste à cause du stress. Donne-lui du temps, et de l’espace pour respirer. Ne le place pas dans une situation dangereuse, sinon il pourrait craquer…, » recommanda-t-elle.

« Craquer ? » demandai-je, surprise.

« Oui. Ce garçon ne le sait probablement pas lui-même, mais il est sur le point de craquer..., » il y avait un regard triste dans les yeux alors qu’elle disait ça. « Je pouvais le sentir chaque fois que je m’entraîne avec lui. Il ne met jamais toute sa force dans ses coups, et il y avait plusieurs fois quand il a tressailli ou fermé les yeux alors que j’étais sur le point de frapper. C’est clairement un signe qu’il n’est pas habitué aux situations dangereuses… ou à des batailles. Ces choses prennent du temps…, » déclara-t-elle en laissant échapper un soupir.

« Il y a aussi la fierté masculine que tu dois prendre en compte, » Kléo avait dit avec un sourire.

« Effectivement. Comme je l’ai déjà dit, la plupart des hommes, qu’ils soient dragons ou non, tiennent fermement à leur fierté. Ils ne peuvent apparemment pas se permettre de montrer une faiblesse devant les femmes, surtout si elles leur plaisent. J’ai vu beaucoup d’idiots se battre devant moi pour prouver leur… valeur. Bleah ! Comme si, ça m’intéressait, » elle roula les yeux.

« Je ne pense pas comprendre..., » dis-je.

La plupart du temps, les hommes m’ignoraient. En dehors d’Alkelios, aucun n’avait vraiment été intéressé par moi. En tant que tel, je n’avais jamais eu l’expérience d’avoir des hommes au-dessus de moi ou essayant de m’impressionner d’une façon quelconque.

« Tu es un peu trop dense, grande sœur, » Kléo me tapota la tête avec un regard de pitié.

Je lui avais lancé un regard noir et elle se recula.

« Donc, Alkelios n’a jamais agi comme un dragon typique ou un humain ? » demandai-je.

« Ouaip ! C’est pourquoi je peux dire qu’il n’y a aucun problème avec toi, et lui-même ne le pense pas. N’être pas assez belle où quoi que ce soit est tout simplement une pensée stupide de ta part. Il ne pourrait pas être parfait, mais garde à l’esprit, Alkelios n’est ni un dragon ni un humain normal. Il a à peine appris à se battre et a encore du mal à s’adapter. Je ne serais pas surprise s’il faisait une erreur stupide tôt ou tard, » déclara Kataryna en poussant un soupir.

« Je vois… mais s’il se trompe ? » demandai-je.

En regardant dans mes yeux et en utilisant un ton de voix grave, elle avait dit. « Tu te sentiras sans doute mal. Ça ne va pas être beau à entendre ou voir non plus. Il va probablement te montrer le pire côté de lui. »

Je déglutis.

« Alors… qu’est-ce que je devrais faire ? » demandai-je à nouveau.

« Toi ? Rien, » elle secoua la tête. « Tu as juste besoin de serrer les dents et de rester avec lui. Peu importe ce qu’il dit, ou bien comment il te regarde, rappelle-toi juste que ce sera son pire moment. Ce sera aussi un test pour vous deux… si tu peux encore l’aimer après ça, alors… Je doute que même le roi puisse vous séparer, » elle me fit un doux sourire.

« Donc, j’ai juste besoin de tenir le coup, mais qu’en est-il de lui ? » lui avais-je demandé. « Et s’il ne redevient pas lui-même ? »

« C’est là que nous intervenons ! » elle me fit un sourire.

« Je ne comprends pas, » je fronçai les sourcils.

« Peu importe quel côté de lui il va te montrer, il aura probablement mal après. Quand je verrai le bon moment, je vais m’assurer de le redresser d’une façon ou d’une autre. Après tout, nous sommes ses amies, et il a la chance d’avoir moi ayant déjà atteint l’éveil supérieur et qui a déjà été témoin de beaucoup de choses tout au long de ma longue vie. Je vais pouvoir lui faire passer cela, ne t’inquiète pas ! Tu as juste besoin d’être forte pendant ce moment de crise ! » elle me tapota l’épaule.

« Et si… même après tout ça, il ne redevient pas lui ou… pire… arrête de m’aimer ? » lui demandai-je, un peu craintive.

« Alors… Je le tuerai, » répondit-elle froidement.

« Quoi ? » J’avais cligné des yeux surpris.

« S’il devient si brisé au point que je ne puisse plus rien y faire, au lieu de le laisser sombrer dans la folie, je lui rendrais service en le tuant de mes propres mains. De cette façon, ni nous, ni le royaume, ni qui que ce soit d’autre n’auront à le craindre ou bien à souffrir à cause de son pouvoir qui se détraquera, » déclara-t-elle froidement.

Je déglutis en la regardant dans les yeux. Il n’y avait pas de mensonges dans ses mots. C’était son plan. Comme elle avait atteint l’éveil supérieur, je ne pouvais même pas dire que je pouvais encore faire quelque chose pour l’arrêter. Là encore, si Alkelios finissait comme ça, je ne pensais pas que j’aurais souhaité le faire.

« Pourtant, ce n’est pas comme si c’était ce que je souhaitais vraiment… c’est le pire des cas. Compte tenu de sa chance, je ne pense pas que les dieux le laisseront en arriver là, d’autant plus qu’aucune de nous ne le souhaite, » elle me fit un faible sourire.

« Oui… il souhaitait avoir tout le temps dont il avait besoin pour prendre la meilleure décision quant à savoir s’il devait m’épouser ou non. Peut-être que tout ce drame en est un résultat direct ? » demandai-je en me souvenant de ses paroles.

« Ça le pourrait. Après tout, il souhaite ne pas avoir une seule once de doute quand il arrivera à cette conclusion, n’est-ce pas ? » demanda Kataryna.

« Alors, toute cette affaire est sans aucun doute un test… un test basé sur la volonté, l’espoir et… l’amour, » acquiesçais-je.

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8 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci, pour le chapitre.

  3. Merci pour le chap ^^ Il était un peu plus sérieux que d’habitude… J’aime de plus en plus ce novel !

  4. Merci pour le chapitre.

  5. Merci pour le chapitre.

  6. Merci pour le chapitre.

  7. merci pour cet excellent chapitre

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