Chapitre 5 : Trop faible, pour le moment ?
La personne marchant devant moi, la dragonne guerrière du nom de Seryanna Draketerus, était vraiment effrayante ! Il y avait autour d’elle cette étrange et puissante aura, le type qui nous disait de rester à l’écart, ou bien vous finiriez comme de la viande hachée prête à être servie à un redoutable monstre. Cela m’avait fait peur et m’avait fait dresser mes cheveux. Si je pouvais la comparer avec quelque chose, c’était peut-être comme si j’étais au milieu d’une cage avec de la lave alors que des centaines d’assassins étaient prêts à me sauter dessus. Leurs lames étaient sûres de tailler votre chair fragile, mais toutes sortes de poisons et toxines vous garderaient en vie assez longtemps pour éprouver toute la douleur atroce de leur torture à vous offrir. Bien sûr, vous seriez au courant de tout cela avant même que cela n’arrive. Eh bien, ce genre de peur et de sentiment de danger était ce que je ressentais en ce moment. Quant à savoir pourquoi j’étais dans ce genre de situation, c’était assez simple.
Afin que nous ne soyons pas attaqués par des bêtes dangereuses plus faibles qu’elle, Seryanna relâchait une puissante aura menaçante autour d’elle. Cela faisait le travail, mais malheureusement, cela effrayait même les petites créatures qui pourraient devenir notre dîner, comme les lapins.
Quand j’avais ressenti pour la première fois cette aura redoutable, j’avais tremblé comme une souris prise au piège dans une salle remplie de chats affamés, mais au fil du temps, je m’y étais habitué. Finalement, mon corps et mon esprit avaient commencé en quelque sorte à ignorer cette pression, mais me focaliser sur le fait de m’y habituer pourrait avoir un rapport avec mon adaptation à sa présence.
« Encore combien de temps avant que nous n’atteignions cet endroit ? » Ai-je demandé à un moment tout en tenant mon estomac pour l’empêcher de grogner.
Cela faisait quelques heures que nous nous étions rencontrés. Mon estomac était vide et mes pieds me faisaient mal. Je ne portais pas mes vêtements modernes et confortables, mais des vêtements typiques du niveau 1. J’avais une veste de cuir, une paire de chaussures en cuir, une chemise en lin et un pantalon simple tenu par une corde, ce qui faisait que le voyage était un vrai cauchemar. Dans tous les cas, je ne m’en plaignais pas tant. Quant à savoir pourquoi je portais de tels vêtements, eh bien, ils étaient les éléments de bases avec lesquelles j’étais arrivé dans ce monde.
En ce qui concernait mes compétences, les 100 de chances m’avaient permis d’éviter les rochers pointus juste à temps. Avec ces types de chaussures, marcher dessus risquait de faire mal !
« Demain. Pour le moment, garde tes yeux ouverts pour toutes plantes étranges. Je m’occuperai de n’importe quel monstre nous attaquant. » Répondit-elle avec une expression stoïque sur le visage.
« Je vais essayer... » Dis-je, mais j’étais plus inquiet de l’endroit ou je marchais que des monstres qui voudraient me sauter dessus pour me faire un câlin avec ses griffes acérées et mortelles.
En parlant de plantes, j’avais pu en voir quelques-unes de spéciales. Elles avaient toutes sortes de feuilles et de pétales tordus, d’étrange forme, et la plupart ressemblaient à des plantes d’un écrivain fantastique. Bien sûr, je n’en reconnaissais aucune, et Seryanna passait devant elles sans le moindre souci. Je ne pouvais que supposer qu’elles soient communes, ou plutôt, qu’elles ne l’intéressaient pas.
Les détails qu’elle avait mentionnés au sujet du champignon me rappelaient un poison souvent utilisé dans les jeux, je pense que son nom était amanite. Mais cette chose avait des taches blanches sur la tête. Celui que cherchait Seryanna était entièrement rouge.
Quand nous avions atteint une petite rivière, j’étais sur le point de m’approcher pour boire de cette eau cristalline, mais elle m’avait arrêté. Ramassant un petit caillou, elle le jeta dans l’eau et un énorme serpent à la peau parfaitement camouflée s’éloigna. Je m’étais presque sali en voyant cette créature rampante.
« Comment allons-nous... hein ? » Lui demandai-je, mais elle m’avait offert la réponse en se dirigeant vers un arbre qui faisait office de pont.
Malheureusement, il n’était pas proche de nous. Cette chose était à une demi-heure de marche. Nous pouvions le voir de loin, car il était énorme, presque six mètres de diamètre et assez longs pour s’étendre sur les deux rives de la rivière.
Pour monter dessus, Seryanna n’avait besoin de faire qu’un saut, mais j’étais un humain. Il n’y avait aucun moyen de sauter aussi haut, je ne pouvais même pas faire un dunk. Voyant cela, elle avait claqué la langue et m’avait aidé en me saisissant littéralement par le cou et en me jetant là-haut comme un sac de pommes de terre. Je devais admettre que cette femme avait une sacrée force.
« Si tu vois des yeux à la surface, esquive. » Me dit-elle en traversant.
Je prêtais attention à mon environnement, mais je souhaitais qu’aucun de ces monstres ne vienne.
« Dites, quelle est la force des monstres ici ? » Avais-je demandé après avoir traversé la rivière en toute sécurité.
« C’est bizarre... Je n’ai jamais traversé cette rivière sans avoir au moins été attaqué une fois... » dit-elle en regardant derrière, ignorant ma question.
« Peut-être sommes-nous juste chanceux ? » Ai-je dit, mais ensuite, je m’étais souvenu de mes 100 de chances. Est-ce que ça pourrait être cela ? Me demandai-je.
Si c’était un RPG classique, et que la chance influait les chances d’être attaqué sur le pont sous forme d’événement, peu importe la chance qu’il fallait pour l’éviter, je ne serai pas abattu par des serpents géants, et d’autres monstres.
Seryanna ne réfléchit pas trop longtemps sur la rivière, car elle était visiblement en retard, et ne voulait pas que nous campions proche de celle-ci.
Combien d’heures y a-t-il dans un jour dans ce monde ? M’étais-je demandé en levant les yeux vers le ciel.
Pour autant que je le sache, la durée d’un jour dépendait strictement de la vitesse de la rotation d’une planète autour de son axe. Compte tenu de la probabilité que ce monde soit semblable à la terre, mais avec une surface plus grande, il y avait une forte probabilité qu’un jour soit plus long que ce à quoi j’étais habitué.
Quand nous nous étions arrêtés à l’endroit où nous devions faire notre camp, j’avais décidé de lui poser la question.
« Sir Seryanna, c’est peut-être une étrange question, mais combien d’heures y a-t-il par jour ? »
Mes options étaient simples : demander, et obtenir une réponse ; ne rien demander, et rester dans le noir. Il y avait aussi la troisième option, commencer à compter les secondes, ce que je préférerais ne pas faire.
« Question étrange... 32 heures. » Répondit-elle.
« Draconique ou humaine ? » Lui avais-je demandé avec scepticisme après avoir entendu la réponse.
Elle avait plissé les yeux en me regardant. Était-ce un avertissement ?
« Les heures sont des heures, elles ne sont ni draconiques ni humaines. »
« Donc, 1 heure dure 60 minutes, et 1 minute dure 60 secondes ? » Ai-je encore demandé, en testant un peu ma chance.
« Oui. Cela a toujours été comme cela depuis que Chronos a offert le temps à notre monde. » A-t-elle expliqué.
« Chronos ? Comme le père de Zeus ? » Demandai-je, en me demandant si la mythologie grecque s’étendait en quelque sorte à ce monde.
« Quoi ? » demanda-t-elle en plissant les yeux et en fronçant les sourcils.
« Est-ce faux ? » Avais-je demandé.
Elle hocha la tête. « Chronos est le dieu primordial du temps. Zeus est le dieu de la foudre et de la virilité. Cronos est le père de Zeus. Mais en effet, certains groupes primitifs croient toujours Chronos, le dieu est le même que Cronos, le titan, pour ne pas mentionner le fait que Cronos est un monstre barbare qui a mangé ses propres enfants. Mais assez avec cela. Nous allons faire le camp ici, et continuer notre voyage demain. Le soleil ne sera pas levé avant 12 heures, donc tu peux te reposer en premier. » M’avait-elle dit cela ainsi, puis elle avait commencé à installer le camp.
« D’accord. Désolé d’avoir demandé quelque chose de stupide... » Lui dis-je.
« Ce n’est pas important. Les humains ne sont pas connus pour leur intelligence ou leur gentillesse envers ceux qui leur sont différents. » Avait-elle durement déclaré.
D’une certaine manière, j’avais l’impression que ma mission ici ne sera pas très facile, surtout si les humains étaient en effets tels qu’elle les décrivait. D’un autre côté, je sais maintenant que cette planète est bien plus grande que la terre, et qu’elle partage des parties de notre mythologie. Est-ce à cause de cet être semblable à Dieu qui nous avait envoyés ici ou est-ce que ces dieux ont réellement existé ? Je réfléchis en m’écartant et la regardant rassembler des pierres pour un petit foyer.
En parlant de cela, je n’avais pas vu Seryanna porter de sac à dos. Autant que je m’en souvienne, pendant la période médiévale, les gens ne parcouraient pas une forêt sans rien. Quelque chose pour faire un feu était une nécessité, de même qu’une couverture pour de longues nuits froides. En y réfléchissant attentivement, cette planète avait des nuits et des jours plus longs que sur Terre, il était donc très peu probable que les gens voyagent sans préparations.
« Au lieu de rester là comme un roc, peux-tu aller chercher du bois pour le feu ? » Me dit-elle.
« Oh ? Oui, bien sûr... juste des branches sèches et des bâtons, n’est-ce pas ? » Demandai-je.
Levant un sourcil, elle me jeta un regard étrange. J’avais peut-être dit quelque chose d’étrange, mais elle n’ajouta rien, elle avait juste secoué la tête et était retournée ramasser des pierres.
Avec un soupir, j’avais commencé à regarder autour. La première chose que j’avais faite était de prendre un bâton et de commencer à fouiner. La dernière chose que je voulais s’était d’être mordue par un serpent dans un monde où un anti-venin serait compliqué à trouver.
Eh bien, j’ai 100 de chances, peut-être que rien ne m’arrivera ? Oh, comme je souhaite que ça en soit ainsi ! ai-je pensé en commençant à ramasser des bâtons et des branches cassées.
En regardant autour, j’avais repéré une plante intéressant. Elle avait la forme d’une dionée attrape-mouche bleue, mais elle ne paraissait pas dangereuse. Au début, j’avais pensé à la ramasser, mais mon instinct m’avertit d’un piège possible. Je m’étais arrêté et l’avais simplement regardé de loin. En levant mon bâton, je l’avais poussé, mais aucun gaz n’en était sortie ou autre joyeuseté. Il n’y avait pas de vignes mouvantes, et la feuille supérieure de la plante ne bougeait pas non plus. La curiosité me piquait d’aller le récupérer, mais mon instinct de joueur me hurlait : c’est un PIÈGE !
Je vais la laisser là et en parler à Seryanna... Pensai-je en continuant de chercher du bois.
Quand j’étais retourné au camp avec du bois plein les bras, j’avais été confronté à une scène surprenante. La chevalière se tenait à côté du feu, mais son armure était posée à côté d’elle. Elle portait quelque chose de semblable à une épaisse chemise de soie en dessous, et je devais dire que ces gros ballons n’étaient pas là quand je l’avais vue pour la première fois. L’armure cachait bien son potentiel érotique. Comme une note, elle était assise sur une chaise et derrière elle, je pouvais voir deux tentes de camping pour dormir. À côté de celles-ci se trouvait un simple bâton avec un cristal bleu. Pour ce qu’elle faisait, elle découpait la viande de ce qui semblait être une araignée géante.
« Erm... Est-ce ça ? Et tout ça ? » Demandai-je en restant aussi loin de la chose morte que possible.
« Oh ? Tu es de retour ? Tu n’as pas rencontré d’araignées, n’est-ce pas ? On m’a attaqué dès ton départ, je l’ai tué et ai réussi à repousser le reste. » Dit-elle en levant la tête et essuyant la sueur de son front. De petites perles coulaient autour de son cou et dans son décolleté légèrement exposé, tandis que ses longs cheveux roux étaient attachés en une queue de cheval.
J’avais dégluti.
« Oui... j’ai ramassé du bois, et que voulez-vous dire par araignées ? » demandai-je en inclinant la tête vers la gauche.
« Cette partie de la forêt est infestée par ces araignées géantes. Je suis surprise que tu aies eu le courage d’aller si profondément dans la forêt. » Expliqua-t-elle en montrant la carcasse à côté d’elle.
« Heu... Infestée ? » Demandai-je, surpris.
Je n’avais même pas vu un insecte là-bas, encore moins une araignée géante.
« Oui, mais si tu as un cristal de protection comme celui-là ou une fleur de Cupula à portée de main, ça devrait aller. » Me dit-elle.
« Je n’en avais pas... Attends, vous me dites que je me suis aventuré dans une forêt remplie d’araignées géantes ? Pourquoi ne m’avez-vous pas averti ? » Lui avais-je demandé alors que je plaçais le bois à côté d’elle, essayant de mon mieux d’éviter les pattes velues de l’araignée.
« J’étais occupée. D’ailleurs, je ne t’ai pas dit d’aller ainsi dans la forêt. Si tu avais cherché autour du camp, ça aurait suffi, mais je pensais que si tu rencontrais une araignée, tu finirais par courir et crier. » Me dit-elle calmement.
« Heu.. Mais.. pff... » J’avais essayé de dire quelque chose, mais je ne trouvai aucun contre-argument.
Elle avait en quelque sorte raison, et elle n’avait pas besoin de porter mon poids, d’autant plus que je n’étais d’aucune utilité au combat.
En parlant de fleurs... pensai-je en me souvenant de l’étrange dionée attrape-mouche bleu.
« Heu, est-ce que la fleur Cupula ressemble à quelque chose comme ça, mais en bleue ? » Demandai-je en faisant un simple dessin sur le sol.
« Hm ? Oui. Comment sais-tu à quoi ça ressemble ? » demanda-t-elle en haussant un sourcil.
« Il y en a une là-bas. Peut-être est-ce la raison pour laquelle je n’ai pas été attaqué ? » Demandai-je.
« Absolument. Tu as vraiment de la chance. Demain matin, je vais aller la chercher. » Me dit-elle avant de recommencer à découper la viande d’araignée.
Je m’assis de l’autre côté et j’essayai d’éviter que mes yeux ne restent fixés sur sa poitrine en mouvement tandis qu’elle utilisait le couteau pour découper le monstre. Au début, je me demandais ce qu’elle allait en faire, mais une fois qu’elle avait allumé le feu, j’avais compris que c’était pour notre repas. Cela avait un peu le goût du poulet, la viande n’était pas trop dure, mais j’avais besoin de plus mâcher que d’habitude.
Alors que je profitais de mon repas, de la viande d’araignée sur un bâton, j’avais remarqué quelque chose de particulier. Seryanna ne portait pas de sac, mais la quantité d’objets m’entourant, allant du sceptre étrange aux tentes, me semblaient un peu étranges.
Où a-t-elle caché tout ça ? Me demandai-je avant que mes yeux ne se dirigent vers son décolleté.
En secouant ma tête, je me débarrassai des pensées perverses et décidai de simplement le lui demander.
« Heu, je viens de remarquer, mais d’où viennent toutes ces choses ? »
« Hm ? De mon sac à main. » Répondit-elle calmement en attisant le feu.
« Sac à main ? » Avais-je demandé, et à ce moment, je m’étais souvenu d’un vieil adage : Le sac à main d’une femme est comme un abîme sans fin rempli de plus de choses que vous ne pussiez compter ou porter.
Bien sûr, cela était toujours utilisé comme blague, parce que les hommes ne pouvaient rien trouver à l’intérieur même si leur vie en dépendait. Il y avait deux choses que les hommes de la Terre craignaient le plus : perdre les clés de sa voiture dans le sac à main de leur femme et la perte de la télécommande de la télévision lorsqu’un jeu allait commencer. En tant que joueur, ce que je craignais le plus était une perte de connexion internet ou une panne de courant. Encore une fois, j’avais 18 ans et dans ma dernière année de lycée. Les clés de la voiture dans le sac à main de ma femme étaient le cadet de mes soucis. J’avais des examens à préparer pour mon avenir, malheureusement, je ne passerai aucun de ceux-ci après avoir été jeté dans un monde fantastique.
« Ceci. » Elle avait soulevé un petit anneau avec une pierre rouge attachée.
« C’est un sac à main ? » Ai-je demandé en levant un sourcil.
« Quoi ? Non, c’est juste une bague. Le sort “Sac à main” est lancé dessus. » Expliqua-t-elle.
« Sac à main ? Pourquoi pas Boîte à objet ? » avais-je demandé en pensant aux inventaires de jeux.
« Parce que le sort est sur un anneau et non une boîte. » Expliqua-t-elle comme si c’était quelque chose de normal.
J’avais renoncé à essayer de comprendre le pourquoi du sort et avais décidé de simplement l’accepter comme ce qu’il était : un moyen pratique de transporter des objets.
Alors que le ciel s’assombrissait et que la lumière de notre feu devenait forte, je commençai à repenser à ma famille. Je me demandais ce qu’ils faisaient en ce moment et à comment ils avaient réagi face à ma soudaine disparition. Avec un long soupir, je levai les yeux vers les branches d’arbres, pensant pouvoir regarder le ciel, mais je ne pouvais rien y voir du tout. Tout était caché derrière d’innombrables couches de feuilles et de branches. C’était normal, j’étais au milieu d’une forêt.
« Sir Seryanna... » Ai-je dit.
« Quoi ? » Demanda-t-elle de l’autre côté du feu.
« Pensez-vous que je puisse survivre dans ce monde ? » Lui ai-je demandé.
Elle était restée silencieuse un long moment.
« Tu es trop faible... » Répondit-elle.
C’était une réponse décourageante, surtout quand elle venait de quelqu’un comme elle, mais je n’allais pas laisser tomber. Tant que j’aurai cette compétence de Dompteur de Dragon et mes 100 de chances, il y avait peut-être de l’espoir pour moi. Et c’était ainsi que s’était terminé mon premier jour dans ce monde étrange.
Merci pour le chapitre !
En VA ça doit faire « IT’S À TRAP » j’étais mort de rire X) (ou « it was » mais ça fait moins bien ^^)
Merci pour le chatpitre.
Merci pour le chapitre
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