Shiniki no Campiones – Tome 5

Table des matières

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Chapitre 1 : Compte à rebours jusqu’à zéro

Partie 1

Il s’agissait d’un monde avec un océan de couleur d'un bleu pur qui s’étendait partout.

De petites îles flottaient sporadiquement sur cette toile bleue telle des tâches.

Le monde mythologique d'une mer et des îles, Hyperborea. Toba Riona voyageait dans le domaine de la mythologie qui était également appelé le monde des Héros avec Rokuhara Ren et d’autres camarades.

« On est de retour ! Regarde, Cassandre ! »

Ren pointa du doigt depuis le pont du voilier qui naviguait sur la mer avec agilité.

Il y avait une petite île devant eux. La verdure dense des arbres poussant de manière luxuriante sur cette montagne était remarquablement belle pour les yeux alors qu’elle était la seule chose visible sur cette immense mer.

C’était la résidence de la femme importante qui avait offert à Ren et à son groupe le bateau à propulsion magique sur lequel ils étaient montés.

Le propriétaire du navire pouvait se déplacer avec un pilote automatique juste en imaginant la destination. Naturellement, Ren n’avait pas oublié son nom.

« C’est l’île de Byakuren Ou — Luo Hao-oneesan qui est aussi le grand patron du groupe de pirates ! »

« C’est la personne qui est devenue le maître de Riona-sama, n’est-ce pas ? Je suis vraiment excitée ! » déclara Cassandre avec un sourire sincère.

« Un grand maître face à qui même un prodige comme Riona-sama ne peut pas se rebeller — de penser qu’une telle personne existe dans ce monde ! Je me demande quel genre d’individu elle est. »

« Dois-je dire que tu le comprendras si tu la rencontres, ou bien dois-je dire qu’en vérité, si possible, je ne veux pas la rencontrer… ? »

Riona marmonna d’un ton feutré.

Contrairement à Ren et Cassandre qui étaient de bonne humeur, elle était assise tout en serrant ses genoux avec un air lourd et sombre. Son visage semblait indiquer qu’elle était vraiment déprimée.

« Le bon sens ne marche pas du tout contre cet honorable maître, alors c’est fatigant de lui tenir compagnie… »

« Mais tu sais, Riona. Tu as été loin de Luo Hao-oneesan pendant ces quelques jours, n’est-ce pas ? N’as-tu pas pu te détendre pendant ce temps ? »

Ren l’avait fait remarquer. La distorsion spatiale qu’ils avaient l’habitude d’aller et venir entre la Terre et le monde mythologique d’Hyperborea, la porte qu’ils avaient franchie en venant ici était devenue inutilisable maintenant.

Ren et son groupe avaient voyagé jusqu’ici afin de chercher un nouvel itinéraire.

Ils arrivaient à l’île de la déesse, la Vierge de l’Eau qui était l’épouse du dieu guerrier, le Guerrier des Flammes.

La mystérieuse déesse leur avait fait une demande. Puis Ren avait rencontré un « tueur de dieux senior », l’avait confronté, et ils avaient formé une brève équipe — .

« Tu as également argumenté contre cette Kusanagi-senpai avec une bonne intensité. »

« Pour le dire franchement, c’est parce que même s’ils sont tous les deux tueurs de dieux, leur “intensité” est à un niveau différent. Rokuhara-san et Kusanagi-san sont comme le plus faible des quatre rois célestes devant l’honorable maître… »

« Hahahaha. »

Ren avait ri légèrement, même à l’égard de cette phrase impolie.

En fait, c’était exactement comme elle l’avait dit, alors il n’avait rien à redire. D’autre part, Riona qui était assise avec un regard sombre tout en serrant ses genoux avait finalement poussé un lourd soupir et s’était levée.

« Eh bien, je dois rassembler mes forces. »

Elle se dirigea vers la proue du bateau d’un pas ferme et fixa du regard l’île de son maître.

Riona leva le poing avec force et cria héroïquement.

« Faisons de notre mieux ! Je ne céderai absolument pas contre le harcèlement du pouvoir tyrannique ! »

« Quels mots fiables… ! Je vais t’encourager, Riona-sama ! »

Cassandre avait envoyé son soutien par-derrière.

Et puis, une petite déesse avait surgi sur l’épaule de Riona qui brûlait d’esprit combatif.

« Cette fille-oiseau s’enflamme inutilement, hein… Ne vaudrait-il pas mieux le faire avec modération ? »

Sa taille qui était seulement d’environ 30 centimètres la faisait ressembler à une poupée.

Elle était Stella, ou la déesse de la beauté et de l’amour Aphrodite. Elle souriait et riait cruellement sur l’épaule du génie Onmyouji qui agissait comme une reine en temps normal.

« Vu que tu es moins bien classée que cette femme grossière, tu es aussi assez semblable, tu sais ? »

« Tais-toi, Stella ! »

En outre — .

À ce moment, Riona et Stella regardaient devant elles vers l’endroit où le navire avançait. Elles avaient le dos tourné vers Ren et Cassandre. Ren regarda Cassandre à côté de lui.

La belle princesse de Troie lui rendit un sourire heureux.

L’amour envers Rokuhara Ren qui ne pouvait être dissimulé suintait des yeux de Cassandre.

Cet attrait réservé était vraiment charmant. Ren l’avait rapidement embrassé. C’était un baiser où leurs lèvres ne touchaient que légèrement, une bêtise qui se faisait furtivement.

Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Cassandre lui sourit d’une manière encore plus joyeuse.

Ils n’avaient pas pu prendre le temps de passer du temps tous les deux seuls au milieu de ce voyage.

Mais, il avait parfois fait ce genre de contact de peau à peau avec Cassandre et les deux individus avaient déterminé leur sentiment l’un envers l’autre comme ça.

« C’est un secret pour tout le monde, d’accord ? »

« Oui ♪ ! »

Leurs sentiments s’étaient transmis l’un à l’autre par le simple contact visuel. Ils n’avaient même pas besoin de chuchoter.

Même s’ils communiquaient comme ça à l’instant, Riona était brûlante d’esprit combatif. Elle s’était enflammée, et à la fin, elle avait même commencé à faire de la boxe de l’ombre contre un « maître honorable imaginaire ».

« Shih, shih ! Pour le bien de demain ! Visons légèrement le coin intérieur avec un coup de poing, puis donnons un coup de gouge ! Un coup flamboyant ! »

Il semblerait qu’elle n’ait pas du tout remarqué le changement dans la relation entre Ren et Cassandre.

Bien que ce genre de pensée soit aussi envoyé par la petite déesse dont le dos était tourné vers eux tout comme Riona.

{Ren ~. Peut-être que je devrais te poignarder d’un jour à l’autre maintenant…}

Ton instinct est vraiment bon dans ce genre de situation. Comme on s’y attend de la part de Stella.

{Comme on s’y attendrait aussi de la part de Ren. Tu n’essaies pas du tout de le nier. En mettant de côté le fait que ce soit une bonne ou une mauvaise chose…}

En tout cas, Rokuhara Ren était finalement revenu, dans le but de récupérer Toba Fumika qu’ils avaient laissé avec le tueur de dieux Luo Hao, aussi connu sous le nom de Luo Cuilian. Puis ils retourneraient chez eux grâce à la distorsion de l’espace qu’ils avaient découverte sur l’île de la Vierge de l’Eau.

Bientôt, la « fin du monde » commencerait à se produire sur leur terre.

.

La réincarnation de Yatagarasu, Toba Riona.

Afin de former ce seul et unique talent exceptionnel, la fondatrice de la secte magique, Luo Cuilian, lui avait confié l’entraînement des chutes d’eau. Son but était de lui imposer un fardeau physique et mental.

« Cette fille va certainement devenir un phénix parmi les humains — bien qu’elle soit encore un petit poussin. »

Luo Cuilian avait souri à côté du bassin de la cascade où l’eau éclaboussait sans fin.

 

 

Plusieurs jours d’agonie étaient nécessaires dans ce lieu d’entraînement où elle instruisait une fille onmyouji japonaise du 21e siècle.

« Elle est également dotée de l’intelligence qui convient à ce talent. Cependant, je crois que c’est quelque chose qui est un peu “excessif” pour elle. »

« Je vois. Et là, tu as forcé cette Yatagarasu à passer par un dur entraînement. »

Celui qui avait fait ce commentaire était un jeune noble svelte.

Contrairement à Luo Cuilian qui portait la tenue Han, cet homme portait une tenue du Japon ancien.

Une robe à col rond portée par les membres de la cour impériale de couleur orange semblable au soleil du matin, une couleur qui était traditionnellement portée par le prince héritier. Casquette Shinto noire, hakama blanc. Cet homme portait des vêtements qui n’étaient autorisés que pour le prince héritier de la lointaine période Asuka et même d’une période plus ancienne.

Umayado no Ouji. Son autre nom était Shoutoku Taishi.

Il avait une belle allure qui convenait au prince impérial qui était réputé pour son raffinement. De plus, c’était un fantôme. Cependant, à l’heure actuelle, il était assis sur une chaise comme une personne vivante.

Luo Cuilian était également assise. Ils étaient face à face avec une table ronde entre eux.

« Le discernement de Luo Hao-dono est vraiment splendide. Pour être honnête, j’ai aussi eu une impression similaire. »

Umayado no Ouji se couvrit la bouche avec la manche de sa robe en parlant.

« La sœur aînée de ma prêtresse excellait dans l’onmyoudou et l’apprentissage, mais son dévouement dans d’autres domaines que celui-là laisse encore à désirer. Bien sûr, pour ceux qui ont peu de talent, la maîtrise de leur seul point fort est une voie possible. Cependant, avec un tel talent, c’est l’amour parental d’une personne âgée que de vouloir la guider vers le chemin à suivre… »

« Fufufufufu. Le jour où Riona me sera reconnaissante viendra un jour. »

« Umu. Quand nous rentrerons à la maison, je devrais l’instruire encore plus sévèrement. Après tout, il n’existe pas de raccourci vers un lendemain radieux — »

Luo Cuilian et Umayado no Ouji, tous deux étaient de grands compagnons qui pouvaient se vanter d’être incomparables.

C’est peut-être pour cette raison qu’ils avaient pu converser tranquillement avec une profonde compatibilité l’un envers l’autre. Ils dégageaient même l’élégance d’un sage qui appréciait une conversation raffinée dans un ermitage construit au milieu d’un bosquet de bambous.

Mais, il y avait une voix qui ne convenait pas à l’atmosphère des deux. Cette voix était audible depuis un certain temps déjà.

« Ji, Ji-Ji-Jiga Toku Butsurai, buheh, Shoukyou Shoukotsu Shuu, Muryou Hyakusenman, nn, gehoh, Okusai Asougi — fu, fueeeeeeeeennn ! »

Il s’agissait de l’incarnation de Tamayori Hime qui partagait le sang de la fille qui était devenue le sujet de ces deux-là, Aoba Fumika. La voix semblait faire penser qu’elle pleurait.

La chute d’eau frappait son corps. Elle avalait parfois l’eau en récitant désespérément un passage du Sutra du Lotus.

Elle était en train de s’entraîner sans fin à la dure formation qui était aussi assignée à Riona. Elle portait une tenue d’entraînement que sa sœur aînée portait également. L’eau qui tombait continua à frapper son corps.

Incapable de supporter la douleur, Fumika plaida pour arrêter.

« Ta, Taishi-sama ! Luo Hao-sensei ! Je, je pense qu’il est encore trop tôt pour moi de suivre la même formation qu’Onee-chan ! Ça — Puis-je déjà arrêter ? »

« Ce n’est pas bon, Fumika. »

Uyamado no Ouji avait parlé à la miko de Tamayori qui l’avait amené jusqu’ici.

« En effet, votre capacité est bien trop différente de celle de votre sœur aînée. Votre problème est simplement votre faible force d’esprit, votre volonté et votre courage qui sont la pierre angulaire de toute chose. Dans ce cas, plutôt que de vous éduquer à la légère, la discipline qui consiste à traiter votre corps et votre cœur très durement jusqu’à la fin est la meilleure — . »

Même s’il n’était même pas son mentor, Uyamado no Ouji lui parlait avec un air de je-sais-tout.

« J’admire les yeux perspicaces de Luo Hao-dono qui a vu clair dans tout ça. Permettez-vous d’être poussé à l’extrême dans le coin. Pour le dire dans les termes de votre génération, “Arrêtez de râler et rassemblez vos tripes !”. »

« Fu, fueeeeeeennn ! »

« Comme attendu de Taishi-dono. Vous avez donc déjà appris le discours vulgaire de la populace. »

Luo Cuilian avait ignoré les pleurnicheries de Fumika et l’avait louée avec admiration.

En réponse, Uyamado no Ouji afficha son sourire gracieux et magnanime.

« Ha, ha, ha, ha. Vraiment, c’est embarrassant. Alors que j’ai été ressuscité à l’époque de Fumika, diverses choses me paraissent curieuses. J’ai involontairement appris beaucoup de choses qui ne sont pas appropriées pour quelqu’un de mon statut. Et à cette occasion, je suis entré dans le sanctuaire d’Hyperborea… »

Uyamado no Ouji leva les yeux vers le ciel bleu qui s’étendait au-dessus de lui.

Doucement, il parla avec un « visage de quelqu’un plongé dans un monde à lui » dans une humeur joyeuse.

« Contrairement à l’époque où j’étais en vie, à l’heure actuelle, aucun pays ni aucune cour ne m’a attaché. Peut-être sera-t-il aussi agréable de voyager dans ce soi-disant monde des héros seulement accompagné de la miko de Tamayori. »

« Je, je pars aussi ? — Bu, bubah ! »

Fumika cria depuis le bassin de la cascade vers Uyamado no Ouji qui murmurait alors qu’il semblait joyeux.

Fumika répliqua alors que l’eau de la violente chute d’eau entrait dans sa bouche. En revanche, le sourire d’Uyamado no Ouji garda son calme jusqu’à la fin.

« Bien sûr. Après tout, vous pourriez dire que vous êtes mon assistante. »

« Ta-Ta-Taishi-sama, est exactement comme le fait mon Onee-chan, bubabah ! »

« En fait, depuis mon retour du fond de la terre d’Hyperborea — de la terre de la mort où nous avons rencontré le Dieu Apollon, je me sens vraiment bien. Mon âme est pleine de vitalité, à tel point que j’en oublie presque que je suis déjà mort. Ça me donne envie de faire un voyage… »

Uyamado no Ouji avait ignoré Fumika qui souffrait de l’entraînement de la cascade et avait parlé avec indifférence.

C’est vrai. Pendant tout ce temps, Uyamado no Ouji possédait Tamayori Hime dans ce voyage jusqu’à présent. Cependant, à l’heure actuelle, il se manifestait sans même utiliser le moindre médium et errait avec son corps fantomatique.

Le prince impérial de l’ancien Japon avait fait face à la grande héroïne de la Chine et avait parlé franchement.

« Luo Hao-dono. J’ai une requête. Pouvez-vous me prêter une carte ? »

***

Partie 2

« Veux-tu partir en voyage avec Fumi-chan à la traîne ? »

Ren avait été déconcerté par cette soudaine déclaration.

Il s’agissait de la première chose qu’Umayado no Ouji avait dite lors de leur réunion après plusieurs jours.

« En d’autres termes, Taishi-san veut voyager dans cette Hyperborea ? »

« En effet. »

Umayado no Ouji avait parlé avec désinvolture.

Ils étaient arrivés il y a quelques heures sur l’île qui était la demeure de Byakuren Ou. Mais quand ils avaient visité le manoir du propriétaire de l’île, on leur avait dit qu’elle et Toba Fumika étaient sur une autre île pour s’entraîner.

Alors qu’ils attendaient dans la chambre d’amis, Uyamado no Ouji y était venu seul à l’improviste.

« Je pensais au moins vous informer à l’avance de ça. »

« Si Fumi-chan est aussi d’accord, alors ça ne me dérange pas vraiment. »

« Ha, ha, ha, ha. Vous n’avez pas vraiment besoin de vous inquiéter pour ça. »

Le prince avait ri avec élégance et de façon aristocratique avant de continuer.

« Vous êtes également en plein voyage urgent. C’est bien si vous rentrez rapidement chez vous. »

« En d’autres termes, Fumi-chan est réticente. Taishi-san est aussi assez maléfique. »

Ren avait remarqué l’arrière-pensée de l’autre partie et avait murmuré.

Si Fumika était séparée de Rokuhara Ren et de sa sœur aînée, elle ne pourrait compter sur personne dans ce monde mythologique qu’est Hyperborea. Elle penserait qu’il n’y aurait pas d’autre choix que de suivre Uyamado no Ouji — .

« Il n’y a après tout aucune chance que cette fille veuille rester avec l’honorable maître. »

Riona fit un signe de tête afin de démontrer qu’elle comprenait.

« Je comprends. Suivons ce plan. Je vais moi-même convaincre Fumika. »

« Hein ? Es-tu d’accord avec ça, Riona ? »

« Oui, ce sera vraiment pitoyable pour Fumika-sama si elle est laissée seule ! »

Cassandre avait également plaidé aux côtés d’un Ren surpris.

Cependant, Riona les avait ignorés calmement.

« En y repensant, même si nous ramenons Fumika sur Terre comme ça, elle ne finira que comme Chiaotzu de Dragon Ball. »

« Chi, Chiao, qui ? »

Cassandre était confus. D’un autre côté, Ren l’avait immédiatement compris.

« Ah. Tu veux dire, “Tu ne peux pas suivre ce combat, alors reste derrière”. »

« Oui. L’ennemi cette fois-ci est très probablement Athéna. D’après l’histoire de Rokuhara-san, elle a changé de classe et en plus, elle a même obtenu une compétence supplémentaire de l’élément feu d’Apollo… Ce sera vraiment une dernière bataille de boss, et il est possible que cela devienne même une calamité à l’échelle mondiale. Rester derrière dans l’hyperboîte et entrer dans la “chambre hyperbolique” sera plus sûr. »

Riona avait parlé longuement et de façon très logique.

Elle avait considéré les choses jusqu’à ce point en un instant. Elle avait eu l’esprit vif comme prévu. Ren avait été impressionné. Au contraire, Umayado no Ouji souriait avec ironie pour une raison quelconque.

« Taishi-san, qu’est-ce qu’il y a ? »

« Je pense juste, comme prévu. Toba Riona est vraiment un phénix parmi les humains, c’est une sagesse magnifique. »

« Plutôt que de me donner des mots de louange, aidez-moi en me donnant de bons mots pour mon propre cas, afin que ce maître démoniaque permette aussi mon retour sur Terre… Cette personne a l’intention de me retenir ici de toute façon, n’est-ce pas ? »

« Compris. »

Umayado no Ouji répondit à la demande de Riona avec un sourire méchant.

.

Grâce à la discussion secrète et à l’accord d’arrière-salle, tout s’état déroulé sans problème à partir de là.

« Voici la situation. Vas-tu affronter la fin du monde sur la Terre où le dernier boss le plus fort t’attend, ou resteras-tu ici ? Fais comme tu le souhaites. »

« Uuuu. Comment peut-il n’y avoir que ces deux choix… ? »

Fumika avait été facilement menée par le bout du nez par sa sœur aînée et avait choisi de rester en arrière dans l’Hyperborea.

Et puis, du côté de ce maître obstiné,

« Faire en sorte que Uyamado-dono me soit redevable, c’est ça ? Très bien. Riona, compte tenu de cette vivacité d’esprit, je vais vous permettre de rentrer chez vous. »

« Merci beaucoup pour votre générosité ! »

Elles étaient en quelque sorte arrivées à un tel accord après un tel échange.

Rokuhara Ren et la petite déesse Stella qui habitait dans son corps. Toba Riona. La Princesse Cassandre. Le groupe avait ainsi quitté l’île de Byakuren Ou.

Ils étaient entrés dans la distorsion spatiale qu’ils avaient découverte dans l’île de la déesse de la Vierge de l’Eau et ils s’étaient dirigés vers la Terre.

Quant à ce passage vers ce monde alternatif, l’intérieur était rempli à ras bord d’innombrables lumières. C’était éblouissant comme un kaléidoscope, mais — .

« Hein ? Cette personne, qui est-ce ? »

Ren avait remarqué une personne suspecte.

L’entrée de la distorsion spatiale était un grand amas de lumière. Il y avait un vieil homme portant une cape à capuche juste devant.

La cape était vraiment usée et poussiéreuse, comme si elle avait fait un long voyage.

Par-dessus tout, il y avait le visage du vieux. Il était vraiment froissé. Son visage débordait de fatigue et de tristesse, comme s’il avait traversé de nombreuses épreuves.

Le vieil homme marmonnait avec des lèvres desséchées.

« La révélation de Jésus-Christ… que Dieu lui a donné afin de montrer à ses serviteurs ce qui doit bientôt arriver. Il l’a fait connaître en envoyant son ange à son serviteur Jean — . »

Le vieil homme n’avait pas cessé de marmonner même après que Ren et le groupe soient arrivés tout près.

Loin de là, il ne leur avait même pas jeté un coup d’œil.

« Excusez-moi, bonjour ? Avez-vous peut-être quelque chose à nous dire, monsieur… ? »

Il n’y avait pas eu de réaction, même lorsque Cassandre s’était adressé à lui d’une voix douce.

Le vieil homme regardait fixement la distorsion spatiale avec des yeux non concentrés. C’était comme s’il regardait quelque chose derrière cette lumière.

« J’ai regardé l’Agneau ouvrir le premier des sept sceaux. Puis j’ai entendu l’une des quatre créatures vivantes dire d’une voix de tonnerre : “Viens !”… J’ai regardé, et là devant moi, il y avait un cheval blanc ! Son cavalier tenait un arc, et il a reçu une couronne, et il est parti comme un conquérant déterminé à conquérir — . »

« … Monsieur. Serait-ce possible que vous soyez John-san ? »

Au moment où Riona demanda ça.

Le vieil homme cessa complètement son étrange marmonnement et fixa sérieusement l’incarnation de Yatagarasu.

« Me connaissez-vous, jeune fille ? »

« Ah, non. Vous récitez la Révélation de Jean encore et encore, alors je tente ma chance afin de voir si vous êtes un maniaque enthousiaste de la Révélation de l’Apocalypse ou la personne elle-même, c’est tout… »

Riona répondit maladroitement. Ren l’interrompit.

« J’ai déjà entendu ce nom, l’Apocalypse. Mais je ne sais rien du tout de son contenu. »

« C’est le passage de la prophétie qui a décoré la fin du Nouveau Testament. Pour résumer, il est fort probable qu’un prêtre chrétien du premier siècle, John-san, ait obtenu une vision de la fin du monde. Il a écrit le détail de la façon dont le monde allait atteindre sa fin — . »

« La révélation de John-san ? »

« Oui. Comme prévu de l’autre côté de la distorsion spatiale. Je n’aurais jamais pensé que nous pourrions rencontrer l’auteur de la plus célèbre prophétie de fin du Monde, c’est vraiment absurde. »

Riona avait parlé avec un sentiment sincère.

Par contre, Cassandre, qui était aussi prophète, demandait avec hésitation.

« Vous avez obtenu une vision de la destruction du monde… ? Serait-ce possible que vous puissiez voir la destruction même maintenant ? Devant cette lumière — . »

« Vous comprenez tout à fait. »

John qui semblait être l’auteur de l’Apocalypse. Il l’avait admis clairement avec une franchise qui ressemblait plus à un oncle sympathique qu’à un prophète.

La porte de lumière qu’il regardait fixement. La Terre de Ren et des autres se trouvait de l’autre côté.

« En ce moment, l’heure de la fin approche de ce monde. — Trois grandes capitales seront déchirées, des villes de nombreux pays s’écrouleront, la grande Babylone sera rappelée en présence de Dieu, la coupe remplie du vin de la grande fureur sera donnée… »

« Uwaa. Le voilà, le compte à rebours vers la fin. »

« On dirait que c’est déjà au stade où on ne peut plus rire. Soyons forts, Rokuhara-san. »

« Maintenant — . La fin. Je dois en être le témoin direct avec ces yeux, de la façon dont ça se passe… »

Le corps de John avait légèrement flotté et avait avancé doucement dans les airs.

Tout son corps devint légèrement transparent. Semblable à Uyamado no Ouji, il devait aussi être un fantôme. L’auteur de l’Apocalypse entra dans la porte de lumière et disparut.

Il était entré dans le monde de Ren.

« … Allons-y aussi. »

Ren proclama ça et partit derrière John.

Bien sûr, Riona et Cassandre avaient également suivi.

S’ils avaient franchi la porte de lumière, elle devrait être près de la montagne Ararat en Turquie. Ce serait la Terre qu’ils n’avaient pas visitée depuis longtemps, leur lieu de naissance qui approchait de sa destruction — .

***

Partie 3

Julio Blandelli n’avait pas de passe-temps pour se souvenir du passé.

C’était parce qu’il pensait qu’une telle activité n’était qu’une perte de temps. Cependant, en ce moment, Julio se plongeait dans des réminiscences qui ne lui ressemblaient pas.

+++

« Hé Julio. Qu’est-ce que c’est que ça ? »

Qu’est-ce que ça peut bien être ? Il faisait quelque chose qui fit que Rokuhara Ren fut abasourdi.

L’homme qui avait toujours été chaleureux et sympathique tout en suivant son propre rythme. Cependant, Julio lui-même était aussi exceptionnellement agité. Il répliqua d’une voix qui était embourbée dans la détresse.

« C’est mieux que tu ne demandes pas. Si ma supposition est correcte, je devrai donner une réponse qui n’est pas du tout bonne… ! »

Le paysage que les deux regardaient. Cela devrait être un spectacle familier pour beaucoup de Japonais.

Rokuhara Ren et Julio regardaient cela clairement depuis le toit d’un immeuble.

Le bâtiment était le siège d’une certaine chaîne de télévision. Rainbow Bridge. Un tas de gratte-ciel devant lui. Odaiba — c’était la zone de la baie du Tokyo du 21e siècle.

Cependant, l’eau de mer affluait dans cette zone sous forme d’une série de vagues déferlantes.

— C’était un tsunami géant qui arrivait de la baie de Tokyo.

Il n’y avait pas qu’Odaiba qui avait été avalée par l’inondation. Presque toutes les zones urbaines qui étaient près de la mer, en plus du centre-ville, et même la zone résidentielle qui était plus à l’intérieur des terres, toutes avaient été noyées par de grandes vagues.

De plus, un son lourd *GOUUUUUUUUUUUUNNN* secouait l’air.

« Le Mont Fuji est… »

« Je crains que le Mont Fuji n’entre en éruption… »

La fumée et les cendres volcaniques s’élevaient vers le ciel. Le monde s’est terriblement assombri.

Mais, même alors, la lumière du soleil perçait à travers le voile de poussière et de cendres, illuminant le sol qui était entièrement recouvert d’eau de mer. Mais —

Ren regarda le ciel et chuchota dans un état d’hébétude.

« Le soleil est… avalé par une ombre noire. »

« Ce n’est pas une simple éclipse solaire. Si je dois dire, c’est “la mort du soleil”. Le soleil du matin ne se lèvera pas pour la deuxième fois… »

Les paroles de Julio étaient devenues une « prophétie ».

Même après qu’un jour se soit écoulé, deux jours s’étaient écoulés, le soleil ne s’était pas levé une fois de plus.

La lune avait également disparu du ciel.

Qu’il soit midi ou soir, il n’y avait qu’un rideau gris qui couvrait entièrement le ciel.

Les gratte-ciel de Tokyo avaient été complètement engloutis par une grande inondation.

Il n’y avait aucun signe de baisse du niveau de l’eau.

Julio avait utilisé la magie pour vérifier la situation d’autres endroits.

Non seulement l’archipel du Japon, toute la région de l’Asie, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, le Moyen-Orient, l’Afrique, l’Europe — même le pôle Nord et le pôle Sud, une tragédie similaire se produisait dans le monde entier.

« Il n’y a plus de doute. La fin du monde — c’est le début du malheur. »

Marmonna Julio.

Un monde où la lune et le soleil étaient morts. Les esprits divins qui étaient irrités par ce ciel gris s’étaient alors manifestés les uns après les autres. Même les démons et les bêtes divines étaient venus.

Rouge, bleu, noir, vert, or, argent, etc, des dragons de différentes couleurs étaient également présents.

C’était peut-être les 666 bêtes qui étaient écrites dans la Bible. Cette gigantesque baleine était un Léviathan. Cette énorme bête qui ressemblait à un éléphant pourrait être Béhémoth.

Il y avait aussi un grand serpent argenté qu’on n’avait vu que pendant un moment. Une fille aux cheveux argentés était sur sa tête.

Tout le monde était descendu pour apporter la destruction sur terre.

.

×××

.

Cela s’était produit après qu’un Japonais ait tué Némésis —, il avait réussi à tuer son premier dieu.

Julio avait fait connaissance avec Rend à cause d’un étrange destin. Ils avaient alors entamé une enquête. Ils avaient tenté de résoudre le mystère des distorsions spatiales qui s’étaient produites les unes après les autres.

… Au milieu de cette enquête, cela avait fait des ravages.

L’autorité de la Justice rétributive de Rokuhara Ren avait fait des ravages.

Quand Ren s’était enfui avec la vitesse de la Déesse Némésis, ce n’était pas en augmentant sa vitesse physique. C’est le « temps lui-même » lors du voyage du point A au point B qui avait été raccourci.

Raccourcissement du temps. Pour ainsi dire, il voyageait légèrement vers l’avenir.

… Alors qu’il n’était pas encore habitué à utiliser cette autorité, Rokuhara Ren activa la vitesse du dieu en s’échappant avec ces pieds tout en portant Julio, puis il sauta.

Vers un avenir de plusieurs mois ou plusieurs années plus tard — .

Il semblerait que lorsqu’il avait activé la vitesse divine tout en amenant d’autres humains, le destin des deux s’était enchevêtré et ils étaient partis vers un avenir inattendu.

Mais, le monde futur dans lequel ils avaient glissé était au bord de la destruction.

… Comme ça, le tueur de dieux et son meilleur ami avaient eu un aperçu de la fin du monde.

Et puis, quand ils s’étaient sentis terrifiés à l’idée de mourir eux aussi dans ce monde qui se dirigeait vers la destruction, l’enchevêtrement du destin avait été miraculeusement réglé — ils étaient retournés à leur époque d’origine.

« Ça ne deviendrait pas comme ça si c’est juste une autorité pour se déplacer à grande vitesse… »

Julio s’était parlé à lui-même.

D’innombrables dieux et bêtes divines étaient descendus au stade final de la fin du monde.

En y repensant maintenant, la plupart d’entre eux étaient le type de dieu de basse classe qui n’avait même pas de nom ou d’ange de basse classe. À cette époque, leur expérience face aux dieux était encore peu importante et ils étaient incapables de juger correctement.

Si c’était un face à face, ils pourraient ne pas être un adversaire valable pour Rokuhara Ren.

Cependant — .

« S’il y a autant de présents, il est impensable que Ren puisse se débrouiller seul. »

Bien sûr, c’était un tueur de dieux parce qu’il avait réussi l’impossible, mais…

Et puis par-dessus tout, le grand serpent d’argent qu’ils avaient vu juste un instant. La fille sur sa tête, pourrait-elle être la déesse Athéna… ?

En tout cas, cette tragédie approchait.

« Ce sera bientôt le cas, hein. »

En ce moment, Julio était dans une petite chapelle.

Il faisait face à une grande horloge qui était plus grande que son corps.

L’horloge du Jugement dernier. L’heure affichée était exactement à 23 h 59.

Le manoir occidental construit à la périphérie de la troisième plus grande ville d’Espagne, Valence — .

C’était une propriété qui appartenait depuis la fondation de l’association Campiones. A l’origine, c’était un manoir pour cacher la « beauté endormie du saint Graal ».

Il y avait une petite chapelle sur son terrain.

« La fin du monde commencera quand elle montrera douze heures. » L’outil magique avait été placé ici.

— Il pleuvait abondamment dehors.

Le vent était également intense. En ce moment, Valencia était frappée par une tempête.

Mais, cette tempête n’avait pas seulement touché le sud de l’Europe, elle était si grosse qu’elle avait même englouti toute l’Europe. De plus, cette nuit était humide. Même s’il sera bientôt le milieu de l’hiver.

C’était la partie orientale de l’Espagne dans le sud de l’Europe. Mais, la température ressemblait à la saison des pluies de la zone tropicale.

En fait, le taux de fortes pluies et la température n’avaient cessé d’augmenter depuis plusieurs jours. Une anomalie météorologique à l’échelle de la Terre commençait à se manifester.

« Tôt ou tard, même la glace de l’Antarctique fondra et la surface de la mer s’élèvera également. Et puis — ça deviendra un tsunami géant. »

Julio avait imaginé ce sombre avenir. C’était à ce moment-là que…

Son smartphone vibra dans la poche de sa veste. Un message venait d’arriver.

— La préparation pour démonter le Saint Graal est terminée. En voyant cette courte phrase, Julio changea d’humeur. D’ici, il était temps d’affronter le danger pour ce monde.

« Après tout, il a été dit qu’à l’origine l’association Campiones a été créée par mon ancêtre César pour sauver le monde. Ce n’est pas mauvais de revenir au point de départ comme ça. »

Julio tourna les talons et quitta l’horloge du Jugement dernier.

Il ne s’était plus retourné. A ce moment-là, l’aiguille de l’horloge atteignant 12 heures n’était devenue qu’un problème insignifiant après tout.

Il conduisit sa voiture bien-aimée sous la pluie battante et le vent furieux.

Les avions et les navires cessaient de servir non seulement en Espagne, mais aussi dans presque toute l’Europe. Il n’y avait presque pas de voiture qui conduisait dehors.

Tout le monde avait senti le signe d’une grande anomalie. Tout le monde tremblait de peur, mais à des degrés différents.

Grâce à cela, il pouvait conduire rapidement sans aucune réserve. Il arriva au centre de Valence en un temps record — .

Julio descendit dans le souterrain de la cathédrale.

L’espace souterrain avait été créé intentionnellement lors de la création de l’association Campiones. Il n’y avait pratiquement pas de décoration ici. C’était une « salle secrète » qui n’était entourée que d’un mur de pierre.

C’était aussi grand qu’une salle de classe. Plus de dix personnes, hommes et femmes, s’y réunissaient.

Tout le monde était membre de Campiones. Ils attendaient leur chef Julio. La nationalité, la race et l’âge des membres étaient divers et variés. Cependant, tout le monde était humain.

Quand Julio était arrivé, « quelqu’un de pas humain » était aussi apparu de nulle part.

« J’ai attendu, ô enfant bien-aimée. »

Une femme chevalier portant une armure et un tabard.

 

 

Elle était la protectrice de la Maison Blandelli, la Reine Blanche. Les membres de l’association avaient été stupéfaits par la majesté divine de cette femme qui s’était soudainement matérialisée et ils avaient reculé en toute hâte.

Julio et la reine s’étaient fait face tout en étant observés par tout le monde.

« Ce temps est enfin arrivé, reine. »

« Umu. Plus de cent ans ont passé depuis que j’ai accompagné pour la première fois cet objet gênant appelé le saint Graal — . En y repensant, cela semble long, mais aussi court. »

La reine affichait un sourire ironique sur son beau et galant visage.

Si elle était l’esprit gardien de la Maison Blandelli, elle était aussi la deuxième génération à diriger l’association des Campiones.

Tout comme Rokuhara Ren, le fondateur César était apparemment aussi un voyageur de mondes divers. Lorsqu’il était parti pour un monde nouveau, il avait confié les affaires futures à son esprit gardien.

Trois ans plus tard, la mort de César sera rendue publique et le chef de la deuxième génération sera annoncé.

C’était le plan au début.

Mais, comme prévu, l’effet quant à l’absence de l’homme qui était le roi démoniaque et le tueur de dieux était grand. Esprit gardien, la Reine Blanche avait agi comme le double du corps du fondateur César pendant près de vingt ans.

La troisième meneuse était Monica Blandelli.

Elle était la fille du fondateur César et une magicienne extraordinaire. Monica n’avait pas d’enfant. Le quatrième chef était son neveu. Julio était son descendant.

La lignée du clan Blandelli avait caché un grand trésor pendant des générations.

Ce n’était rien d’autre que le Saint Graal de Valence. Elle était profondément liée à la ligne de Ley de cette région, un trésor sacré qui insufflait vie et vitalité à la terre. D’autre part, il avait absorbé une grande quantité d’énergie vitale provenant de la terre fertile.

Cette énergie vitale n’était autre que la source d’énergie de la Reine Blanche.

Elle était un dieu autrefois, et en plus elle était un puissant dieu de la guerre. Sans « l’énergie du Saint Graal », elle ne pourrait pas exercer son autorité de façon satisfaisante.

150 ans depuis la fondation de l’association. La reine n’avait que rarement utilisé toutes ses forces.

Si elle le faisait à plusieurs reprises, comme prévu, même le Saint Graal épuiserait en peu de temps ses réserves d’énergie et la terre de Valence serait asséchée.

De plus, les dommages causés à la ligne de Ley qui était liée au Saint Graal seraient incommensurables.

Cependant, à l’heure actuelle, une « hache » avait été remise à Julio. C’était l’outil magique qui était préparé par les disciples des Campiones. Cette hache très lourde — avait été balancée avec force en tant que leader de l’association.

Il avait été basculé sur le Saint Graal qui avait été protégé depuis longtemps.

La masse de roche qui brillait d’une couleur rose avait été fracassée pour de bon cette fois-ci. Elle était devenue des centaines de fragments de roche qui s’étaient éparpillés partout.

« Reine ! Vous pouvez tout prendre comme si c’était le vôtre ! »

« Laissez-moi faire. Je vous montrerai à quel point mes prouesses martiales sont puissantes, au plus grand plaisir de votre cœur ! »

Julio cria. La reine répliqua courageusement quant à son assurance.

Les fragments roses de la pierre brisée, tous avaient été absorbés dans le corps de la Reine blanche.

… Maintenant que la fin du monde approchait, ça ne servait à rien de s’inquiéter des dégâts vers la ligne de Ley. Plutôt que cela, s’ils pouvaient avoir la Reine après qu’elle ait absorbé tout le Saint Graal qui avait été séparé de la terre —

Jusqu’à présent, la Dame blanche n’avait pas pu s’éloigner longtemps de Valence.

Maintenant, la pièce la plus forte sous son contrôle était devenue capable d’agir de façon indépendante. C’était l’une des mesures préparées par Julio pour faire face au danger du monde.

***

Partie 4

Rokuhara Ren et ses compagnons étaient finalement rentrés chez eux sur Terre.

Leur point d’arrivée était l’extrémité est du territoire turc, près de la frontière nationale de l’Arménie ainsi que de l’Iran. Un vent fort et des pluies abondantes, et une humidité hors saison les attendaient.

C’était la nuit. De plus, c’était dans une plaine située au pied d’une montagne où il n’y avait pas de lumière.

« C’est comme l’été au Japon ! Une journée d’été quand un typhon est arrivé ! »

« Ren-sama ! Avec cette tempête qui fait rage, on ne peut pas mettre les voiles ! »

Ren et Cassandre parlaient fort pour que leur voix ne soit pas noyée par le bruit de la pluie et du vent.

Riona les avait également comparées et avait crié avec un volume vocal similaire.

« Les vols en avion doivent aussi avoir été annulés dans cette situation. Argh, gênant ! Tout le monde, s’il vous plaît, venez de mon côté ! »

Ils étaient juste à côté d’un cratère que l’on croyait être le site où un météore était tombé, c’était un endroit touristique près de la montagne Ararat.

Tout le monde avait été frappé par la forte pluie. Ils s’étaient rassemblés pour que Toba Riona puisse utiliser sa magie spéciale pour voler librement. Le groupe avait été enveloppé dans une touffe de lumière bleue et s’était envolé.

« Si la situation est si urgente, alors il n’y aura pas de problème même si on est vu et qu’on pense qu’on est un OVNI ! »

Ils avaient été portés par Riona qui avait jeté la prudence au vent — .

Ils étaient retournés au centre de ville de Valencia.

Le reste était simple. Ils avaient contacté leur camarade de Campiones et avaient demandé un ramassage en voiture jusqu’à la cathédrale de Valence.

« C’est une bonne chose que tu aies pu revenir, Ren. Il est bon de voir que la Princesse Cassandre est aussi en sécurité. »

« Julio-sama ! Je suis heureux de pouvoir vous rencontrer une fois de plus ! »

« Nous avons réussi à accomplir la mission d’une manière ou d’une autre. Il y a aussi d’autres choses à discuter, mais nous sommes tous trempés en ce moment. Peut-on prendre une douche d’abord ? »

Cassandre se réjouissait de ses retrouvailles avec Julio, tandis que Ren parlait avec aisance.

Pour l’instant, ils se dirigeaient vers la résidence principale de la Maison Blandelli. Outre la pièce où Julio vivait seul, c’était aussi une maison de maître qui appartenait à sa famille depuis des générations.

Rokuhara Ren, Princesse Cassandre, Toba Riona — .

Les trois avaient finalement pu enlever leur tenue trempée et s’étaient sentis rafraîchis après avoir pris une douche.

Bien que leur anxiété d’avant soit toujours là, ils avaient décidé de faire une pause pour ce soir. Tous les trois étaient entrés dans leur chambre respective.

Ils avaient dormi profondément en préparation de la journée de demain — ou bien cela aurait dû être ça.

.

« Ren-sama. Il y a quelque chose dont je voudrais parler… »

« Cassandre. »

Tard dans la nuit, une fille s’était faufilée dans la chambre de Rokuhara Ren.

Il n’avait pas verrouillé la porte. La princesse de Troie avait ouvert la porte sans même frapper et elle s’était glissée à l’intérieur comme si c’était naturel.

… Il y a peu de temps, Cassandre avait fait un signe avec ses yeux quand ils s’étaient séparés.

Elle avait utilisé un contact visuel parce que Riona était encore à côté d’eux à ce moment-là. Leur relation était à un point où ils pouvaient déjà communiquer par simple signe visuel. Ren comprit immédiatement sa signification et ne ferma pas sa porte à clé. Parce qu’il savait qu’elle viendrait sûrement plus tard.

Ainsi, une réunion entre eux deux seulement avait pu être réalisée.

Ren et Cassandre étaient assis côte à côte sur le même lit. Ils avaient commencé à parler en se serrant l’un contre l’autre. Ils étaient collés l’un à l’autre et ressentaient la température du corps de l’autre.

« Il y a quelque temps, après le départ de John-sama, je l’ai vu. »

« Était-ce une sorte de situation future ? »

Si le prophète de la tragédie avait dit qu’elle avait vu quelque chose, alors c’était évidemment quelque chose comme ça.

Interrogé par Ren, Cassandre acquiesça de la tête avec une expression déprimée.

« Oui… Une grande quantité d’eau de mer s’est déversée sur la terre et a englouti presque toute la terre. Le soleil et la lune ont également disparu du ciel, en échange de quoi des milliers de dragons ont rempli le ciel. »

« Wow. Julio et moi avons déjà vu la même chose. »

Cet avenir était déjà connu. Ren sourit amèrement.

Malgré cela, récemment, son cœur ne se serait pas décomposé même en écoutant la prophétie de Cassandre. Personne ne croirait sa prophétie — qui était la malédiction du dieu soleil Apollon. Dans le passé, même Rokuhara Ren avait presque des doutes à son sujet.

C’est parce que Ren s’y était habitué, ou parce qu’Apollo a été détruit ? Ou c’était à cause des deux ?

En tout cas, ce fut une heureuse découverte. Cependant.

« Ce n’est pas tout. Moi et — Julio-sama allons être mordu par le crochet venimeux d’un monstre. J’ai même vu ce genre de futur… »

« Qu’est-ce que tu as dit ? »

Comme prévu, Ren avait désapprouvé cette prophétie.

Ren avait affiché une expression de colère. Cassandre chuchota avec un visage anxieux juste à côté de lui.

« Je ne connais pas le détail du déroulement des événements, mais nous - nous serons tous les deux avalés ensemble dans la mâchoire d’un grand serpent. Et alors, celui qui enverra le serpent sera la divine fille de Zeus… »

« Athena-san huh. »

Ren murmura.

… Il était conscient qu’il avait une personnalité optimiste. Mais en même temps, il était aussi conscient que la prophétie de Cassandre était correcte cent fois sur cent jusqu’à présent. Plutôt que de douter du futur discours de la princesse de Troie, il serait préférable pour lui de se faire aussi manger par un serpent.

C’est pourquoi Rin sourit joyeusement.

« Ça va aller. Ce n’est pas parce que vous avez été avalés en entier que vous allez mourir à coup sûr. »

« Est-ce que c’est si… »

« En plus, si Julio et Cassandre se font tuer à cause de ce — Je jure que je tuerai Athena-san avec cette main. Je le ferai même si je dois mourir avec elle. Je jure que je me vengerai même si c’est au prix de ma vie. »

Si son interlocutrice était une fille, alors il serait capable de dire des mots vantards, peu importe leur nombre, sans aucune réserve.

« L’éclat sans substance » était comme le credo de Rokuhara Ren. C’est pourquoi, dans sa tête, il avait compris qu’il serait bien de lui dire quelque chose comme « Je te protégerai sans faute ».

Mais il n’avait pas pu le dire exactement parce qu’il savait très bien à quel point Athéna était puissante.

En échange, ces mots sortaient de sa bouche. Même s’il n’avait pas pu promettre qu’il la protégerait sans faute, si c’était un serment de tuer Athéna sans faute — pour une raison quelconque, il avait eu le sentiment qu’il serait capable de tenir cette promesse.

Peut-être, c’était exactement la nature du tueur de dieux.

Et puis, Cassandre fixa le visage du vantard Ren de côté. Il semblerait qu’elle ait trouvé quelque chose dans les yeux du tueur de dieux.

« Je suis heureuse, Ren-sama ! »

La fille l’enlaça soudainement. Et puis sans pause, elle poussa Ren. Ren s’était allongé sur le lit pendant qu’il prenait Cassandre dans ses bras.

La princesse de Troie continuait à retenir Ren tout en rapprochant ses lèvres.

Le baiser était devenu soudainement plus profond. Avec leurs lèvres pressées, sucées et picorées les unes sur les autres. Leur langue s’était entremêlée, montrant leur affection.

Naturellement, le corps de Cassandre qui se trouvait au-dessus appuyait fermement sur le corps de Ren.

Il put sentir pleinement le poids et la volupté des parties abondamment charnues de la jeune fille.

Ren arrêta finalement d’embrasser tout en étant encore pressé par la fille.

En échange, il aspirait le cou de Cassandre par en dessous. Ses lèvres et sa langue avaient rampé là-dessus.

« Aa… »

L’allure qu’elle n’avait pas l’habitude de montrer en surface avait été altérée par le gémissement de Cassandre.

« Ren-sama, ça, l’éclairage… »

« Ouais. Au moins pour ce soir, juste nous deux… »

Finalement, les deux individus étaient à fond dans l’excitation, mais à ce moment précis…

*Clic*. La porte de la chambre s’était ouverte. En y repensant, après avoir invité Cassandre à entrer, il n’avait pas fermé la porte à clé. Celle qui était entrée lentement était inopinément — .

 

 

« Riona-sama… !? »

« Ah, c’est vrai. Riona avait quelque chose comme un problème de somnambulisme. »

Toba Riona était entrée dans la pièce avec un regard assoupi et des pas chancelants.

La réincarnation de Yatagarasu, et la partenaire qui était liée à Rokuhara Ren avec l’autorité du Contrat des Ailes. Souvent, elle cherchait à être en contact avec Ren et venait jusqu’à son lit.

« Riona ? »

« Nnn… »

Même quand il s’adressa à elle, Riona elle-même avait l’air somnolente.

S’il la ramenait dans sa chambre comme ça, il pourrait peut-être traverser cette épreuve sans qu’il y ait de désaccord particulier. Ren pensait fugitivement qu’en embrassant Cassandre sur le lit, mais…

« Heh — ? »

Riona reprit soudain ses esprits et regarda autour d’elle à l’intérieur de la pièce, agitée.

Après cela, elle fixa Ren et Cassandre qui étaient empêtrés l’un dans l’autre sur le lit. Ses deux yeux s’étaient ouverts en grand. Son esprit était dans un état d’étonnement et de choc,

« Hein ? Hein ? Eh !? »

Elle répéta le même mot trois fois avant de finalement prononcer des mots qui avaient un sens.

« Ro, Rokuhara-san ? Et aussi la Princesse Cassandre, pourquoi faites-vous une chose pareille ? »

« Riona-sama… »

En ce moment, Ren ressentit de l’admiration.

Contrairement à lui qui était relativement habitué à ce genre de scène de carnage, ce devrait être la première expérience de Cassandre dans ce genre de situation. Cependant, elle souriait doucement à Riona.

Elle l’avait fait en donnant un aperçu de quelqu’un de calme, debout en position haute, sans la moindre timidité.

« En d’autres termes, c’est comme vous pouvez le voir. S’il vous plaît, faites attention à partir de maintenant. Il y aura beaucoup de temps quand je passerai avec Ren-sama, juste nous deux, donc… »

« Eee — !? »

Riona avait finalement crié avec un visage qui indiquait qu’il était choqué du fond du cœur.

.

Et puis, à peu près au même moment où Rokuhara Ren faisait face à un carnage.

La déesse Athéna aussi complotait pour finalement causer des ennuis et visitait un certain endroit. Bizarrement, cet endroit n’était pas si loin de l’endroit où Ren et les autres séjournaient.

« Donc c’est ici. »

Son apparence et sa voix appartenaient à une jeune fille au début de l’adolescence.

Et pourtant, malgré cela, il n’y avait aucune beauté de sa part. Seule sa dignité de reine se faisait remarquer. Athéna qui était descendue pour détruire le monde était devant un bâtiment.

C’était un manoir occidental qui se tenait tranquillement à la périphérie de Valence.

Il y a quelques heures, Julio Blandelli faisait face à l’horloge du Jugement dernier ici.

« Donc, le principal coupable qui cause le coup du sort vit ici…, »

marmonna Athéna.

Elle était vêtue d’une robe verte. Ses cheveux argentés étaient devenus longs.

Cependant, plus de dix serpents vivants se cachaient à l’intérieur de cette splendide longue chevelure. Ils se tortillaient. Les serpents étaient vivants.

Elle n’était plus la fille divine de Zeus. Elle avait elle-même jeté son rang.

L’Athéna actuelle était une reine qui régnait sur la terre, et aussi une déesse de la terre mère en colère.

***

Chapitre 2 : Athéna enragée

Partie 1

Athéna était restée exposée au vent fort et à la pluie pendant toute la durée de l’opération.

La surface ─ la terre que les humains appelaient ainsi était dans le même état partout. Le pays insulaire à l’extrême est, le champ de glace qui s’étendait à l’extrême nord, la crête de glace qui s’élévait à l’extrême sud, le bord du continent à l’extrême ouest… La tempête faisait rage partout à ces endroits, sans fin, avec des pluies torrentielles qui tombaient du ciel.

Naturellement, Athéna était elle aussi mouillée. Elle était constamment trempée.

Ses vêtements absorbaient l’eau et s’alourdissaient. La terre était boueuse. Mais, bien sûr, il n’était pas question que des choses aussi insignifiantes donnent du fil à retordre à Athéna.

Elle continua à errer dans le monde entier sans y prêter attention.

Athéna n’avait rien fait d’autre que marcher sans s’arrêter. Elle traversa la mer, marcha, traversa la mer ─.

En ce moment même, elle constata de ses propres yeux la fureur de la pluie et du vent qui emplissaient le monde entier. Non, c’était justement à cause de la visite d’Athéna que la terre était remplie de vent et de pluie.

Quelque chose que la grande déesse portait secrètement ─ elle provoquait continuellement la « destruction par l’eau ».

De plus, la température était également en hausse dans les terres qu’elle avait visitées.

A tel point que la froideur de l’hiver avait été repoussée et que les gens avaient eu l’impression, à tort, de se trouver dans le sud du pays en été.

Sur les terres déjà chaudes à l’origine, comme le désert ou la jungle, la chaleur, la pluie et l’humidité tourbillonnaient et se transformaient en une atmosphère terriblement désagréable pour l’espèce humaine.

Même les terres qui étaient à l’origine extrêmement froides avaient été visitées par un temps chaud qui était comme un printemps éternel, faisant fondre la neige.

─ La puissance divine du feu qui réchauffait la terre et l’atmosphère.

C’était dû à la flamme qui lui avait été confiée par Apollon qui avait péri à Hyperborée. Ce miracle n’était autre que le grand feu destructeur de monde qui dormait dans le corps d’Athéna.

« Fufufufu »

Athéna s’esclaffa.

« La destruction par l’eau que j’apporte. La destruction par le feu qu’Apollon m’a confiée. Humains de la surface, résignez-vous à ces deux destructions comme au jugement des cieux… »

La surface actuelle, la soi-disant terre de la race humaine, était tout simplement trop sale.

C’était en raison de la civilisation qu’ils avaient bâti. Elle était due à leur existence même. Elle allait d’abord balayer ces créations insensées, éradiquer les humains qui se multipliaient de façon incontrôlée, puis elle créerait un nouveau ciel et une nouvelle terre.

« Fuh »

Athéna imagina l’avenir et sourit férocement.

« Il serait peut-être bon de changer la forme de la terre elle-même. Pour l’instant, elle a la forme d’une sphère, mais… il serait intéressant d’en faire une terre plate. »

Les humains appelaient cette terre « 地球 » (Note : 地球, lire « chikyuu », signifie terre. Il a été créé à partir du kanji /terre et /sphère, il signifie littéralement sphère de terre).

Cependant, même si la terre n’était pas sphérique, mais plane, les dieux n’y verraient aucun inconvénient.

C’était vraiment une possibilité qui n’était permise qu’aux dieux, mais pas vraiment pour les simples dieux, mais uniquement pour le dieu suprême et pour personne d’autre. L’actuelle Athéna avait la liberté et l’atout qui lui permettait d’imposer sa volonté même au ciel et à la terre.

Les cheveux de la déesse qui contenait l’éclat de la lune argentée étaient longs et tout simplement divins.

Plus de dix serpents avaient montré leur visage entre ses cheveux. Les longs et minces serpents tordaient leur corps. C’était la preuve qu’elle avait récupéré le pouvoir d’un ancien dieu suprême.

« Mais, avant de commencer la destruction et la création »

Après avoir voyagé partout sur la surface polluée, Athéna était arrivée à un certain endroit.

« La fin du monde est déjà inévitable grâce à mon jugement. Avec la préparation prise en charge à ce point, même le chevalier du destin ne pourra pas arrêter sa mise en œuvre. Cependant ─. »

La nuit…

Athéna s’était vantée tranquillement tout en menant avec elle un vent fort et une pluie abondante.

Elle se trouvait à la périphérie d’une ville prospère et inesthétique, devant un manoir construit autour de nombreux champs.

C’était un endroit où il y avait une forte présence de tueurs de dieux et de personnes semblables à des dieux. C’était tout à fait normal, il s’agissait d’une métropole où Rokuhara Ren avait élu domicile.

Les personnes au service de cet homme étaient également solidement établies ici. Mais, le point le plus important était ─

« Une existence qui peut éventuellement détourner le cours du destin en utilisant une sorte de “mouvement surprise qui est au-delà du divin”… est ici. Une telle existence doit être éliminée. »

Le sens spirituel d’Athéna, dieu de la sagesse, le lui avait appris.

Elle était une existence qui devait toujours être plus sage que n’importe qui d’autre, dépassant les autres par son ingéniosité et ses manœuvres. Elle avait également été dépeinte comme telle dans la mythologie grecque, où elle était considérée comme la fille de Zeus.

Elle utilisait le hibou comme messager divin. Ses yeux brillants de sagesse étaient également comparés à cet oiseau.

Cependant, à l’origine, Athéna était aussi une déesse du serpent qui débordait d’intelligence. Pour preuve, l’ombre du monstre serpentin Méduse l’avait constamment poursuivie tout au long de sa vie.

La tête de la Méduse, que le héros Persée lui dédia, fut ensuite intégrée au bouclier d’Athéna.

En ce qui concerne la Méduse, elle était la plus jeune des trois sœurs gorgones. En échange de ses cheveux, d’innombrables serpents couronnaient sa chevelure. Après sa mort, on avait également dit qu’elle était une existence qui restait constamment près d’Athéna comme un bouclier. En outre, Athéna était une déesse de la sagesse, mais le nom de Méduse signifiait également sagesse….

À partir de Méduse, les déesses-serpents et Athéna constituaient une existence qui pouvait être vue comme les deux faces d’une même pièce.

« C’est maintenant que le marteau de fer de la déesse doit frapper la prospérité établie au moyen du fer et de l’épée ─. »

Athéna murmura solennellement et s’avança dans le sol du manoir, afin d’éliminer l’obstacle qui devait dormir ici.

+++

La fin du monde devrait progresser chaque seconde.

Cependant, une discussion qui n’avait rien à voir avec elle se déroulait dans la résidence principale de la maison Blandelli. Non, il était vraiment douteux que le contenu de la discussion soit digne d’être appelé discussion…

Si l’on résumait les points de vue des deux camps, on obtiendrait le résultat suivant.

.

La demande du plaignant, Toba Riona

« C-C-C-C-C, C’est vraiment effronté de la part de Rokuhara-san !? Faire une telle chose avec la princesse Cassandre ! Fu, en plus, le faire secrètement dans mon dos ─. »

.

La demande de l’accusé, Rokuhara Ren

« Désolé Riona. Il est certain que faire cela dans ton dos n’est pas bon. Par réflexe, je l’ai caché à cause de mes habitudes du passé. En y repensant, ce serait mieux de le faire effrontément. Je pense que tu t’en es déjà rendu compte, mais ma relation avec Cassandre est devenue comme ça, avec mes meilleurs sentiments ♪. »

.

Riona fit « Fuah !? » et elle perdit ses mots lorsque son Goshujin-sama déclara cela en toute décontraction.

Bien qu’il ait été pris en flagrant délit, Rokuhara Ren ne se comportait pas du tout comme un coupable et il disait cela joyeusement.

Il avait également ajouté ceci.

« Par ailleurs, je pense qu’on ne peut pas vraiment parler d’impudeur. Nous avons agi sournoisement parce que nous étions prévenants, afin de ne pas heurter les sentiments des autres. »

« Pr-Pr-Prévenants envers les autres !? »

Riona se tordit de douleur en entendant cette excuse audacieuse. Rokuhara Ren eut un sourire radieux.

« Oui. Il n’y a pas que toi, Riona, je crois que Julio et Stella seraient également offensés par quelque chose comme ça. »

« C’est certainement vrai. »

Le spectateur 1, Julio, qui était arrivé en courant lorsqu’il avait entendu l’agitation, avait acquiescé.

« Si je disais que je ne suis pas exaspéré par ce que vous faites en cette période d’urgence où la fin du monde approche, je mentirais. Cependant, c’est aussi un peu grossier d’essayer de mettre un terme aux émotions romantiques entre les individus. Vous pouvez garder cette romance tant qu’elle n’entrave pas l’accomplissement de la mission. »

« Merci, Julio ! »

Le joyeux Goshujin-sama fit un signe joyeux vers son « meilleur ami ».

Aussi, spectatrice 2 la minuscule déesse Stella qui s’était montrée dès que l’agitation avait commencé ─ elle avait soupiré « haa » profondément et avait commenté avec un ton de ras-le-bol.

« Je l’ai remarqué depuis longtemps, alors je m’en fiche… Franchement, quand il s’agit de Ren, comme on s’y attend de la part de quelqu’un qui a attiré l’attention d’Aphrodite, tu es un fonceur même sous cet aspect. Eh bien, même la fille-oiseau l’a découvert, alors fais ce que tu veux à partir de maintenant. »

« Comme on s’y attendait de la part de Stella. On peut parler avec toi. »

« Même moi, j’ai fait quelque chose de semblable plusieurs fois, alors on n’y peut rien — . Ce n’est pas vrai ! »

« Attends ! Vous êtes vraiment d’accord avec ça, Stella ? »

« Ou plutôt, qu’en est-il de toi, fille-oiseau ? Ces deux-là se regardaient, se prenaient dans les bras et s’embrassaient dès qu’ils en avaient l’occasion, tu sais ? Et dire que tu n’as rien remarqué du tout, en tant que jeune fille, il y a une limite à être pathétique. »

« C’est plutôt moi qui me suis fait dissuader !? »

Riona était abasourdie. Stella alias la déesse Aphrodite qui nourrissait de l’affection pour Rokuhara Ren, elle pensait qu’elle était sûrement à ses côtés. Et puis…

« Puis-je dire quelque chose ? »

L’autre accusée et aussi la défenderesse de Rokuhara Ren, Cassandre, ouvrit la bouche.

« D’après ce que j’ai observé… Ren-sama et Riona-sama, vous êtes certainement fiancés. Mais, en fin de compte, cette relation n’est limitée qu’à la surface. Un engagement contractuel avec la prémisse que les deux parties feront usage de la force et du statut de l’autre ─ est-ce ce que c’est correct ? »

« Uguh »

Elle avait fait mouche. Riona resta une fois de plus sans voix. En effet.

Elle et son Goshujin-sama ont échangé « ce genre de promesse » pour leurs fiançailles. D’ailleurs, lorsque les fiançailles avaient été évoquées pour la première fois, il lui avait dit ceci.

« Dans ce cas, gardons l’apparence de mari et femme seulement en surface alors que chacun d’entre nous aura une autre personne comme véritable amant ─. »

« Un faux mariage simplement pour la forme, un mariage contractuel. Quelque chose comme ça arrive souvent ─. »

Riona s’en était souvenue alors qu’elle cherchait quelque chose à dire.

Mais elle n’avait trouvé aucune plainte dont elle puisse formuler.

C’était un spectacle honteux qui ne convenait pas à Toba Riona qui était intelligente et douée pour la parole. La princesse troyenne observa son état d’un air serein tout en esquissant un sourire.

« Ne vous inquiétez pas. En fin de compte, je suis quelqu’un qui ne peut pas rester sous les feux de la rampe. Il n’y a rien à changer au fait que Riona-sama sera l’épouse légitime. Je suis satisfaite de pouvoir rester proche de Ren-sama et de lui prouver mon amour de cette manière. »

Ce qui précédait était le plaidoyer du côté de Cassandre.

C’est ce qu’elle avait déclaré avec un sourire doux et mature.

C’était un calme qui venait de la connaissance de l’amour immuable. Ou peut-être était-ce la chaleur du cœur qui provenait du sentiment de plénitude d’être aimé par lui à la fois dans son corps et dans son cœur. Quoi qu’il en soit, quelque chose comme cela soutenait fermement la Princesse Cassandre en ce moment et la rendait forte.

Riona avait été bouleversée par le sourire de la princesse.

Donc ─ quelque chose n’est pas bon dans tout ça, n’est-ce pas !?

Un sentiment inconnu de défaite et de malaise l’habitait. C’était un sentiment qu’elle ressentait pour la première fois depuis sa naissance. Ce n’est pas bon. Riona parla pour se convaincre.

Je dois rester calme… Comme l’a dit le tacticien, Vandels Grineed, « Calmez-vous… Calmez… » D’abord, pourquoi est-ce que je me sens comme ça… ?

Avait-elle vraiment commencé à aimer ce Goshujin-sama ?

***

Partie 2

Elle aimait cet esprit libre et bon à rien, Rokuhara Ren ? Non, non, ce n’était pas possible. Peut-être que ce n’était pas le cas. Il ne devrait pas en être ainsi. Mais, peut-être ─ ?

En premier lieu, nous sommes tous deux liés par l’autorité de Nike…

La déesse ailée Nike qui fut vaincue par Goshujin-sama à Troie.

Le contrat d’autorité des Ailes avait été usurpé au dieu subordonné qui servait Athéna. Il s’agissait d’un pouvoir qui renforçait l’existence d’une personne qui s’élevait dans le ciel en tant que partenaire de Rokuhara Ren.

Ce lien magique et spirituel poussait parfois Riona à prendre des mesures étranges.

Cependant, elle avait parfaitement compris cette question depuis leur voyage à Midgard…

L’autre possibilité à laquelle je pense est la suivante.

Riona avait ignoré avec force cette émotion déconcertante et avait réfléchi sérieusement.

Quoi qu’il en soit, elle se demanda avec ferveur si elle était capable de trouver une raison logique pour laquelle « il » était si présent dans son esprit avant de finalement crier.

« Rokuhara-san ! »

« Qu’est-ce qu’il y a, Riona ? On dirait que tu as réfléchi très fort. »

« Eh bien, dans tous les cas, laissons de côté la question des prétendues fiançailles pour un moment. S’il te plaît, ne flirte pas avec la Princesse Cassandre sous mes yeux… Oui… c’est un problème de “coeur de femme” très délicat ! »

« Coeur de femme ! »

Riona insista avec force auprès de son Goshujin-sama surpris.

« Même si nous ne sommes pas amants, je ne peux pas tolérer qu’un homme proche de moi dirige ses sentiments vers une autre femme que moi. C’est la même chose que l’idole du lycée Meisei ou le superviseur de la salle Ikkoku ! »(TN : Référence à Mix et Maison Ikkoku)

« Eeee, c’est juste une histoire de manga, n’est-ce pas ? »

Rokuhara Ren avait une connaissance assez approfondie des hobbies otaku, même si le fondement de sa personnalité était comparativement non-otaku malgré cela. Il s’était facilement opposé à Riona.

« De plus, tu fais référence aux mangas de l’ère Showa »

« Il n’y a rien de mal à cela… Ou es-tu en train de dire que je suis en train de me laisser distancer par Minami-chan ou Kyouko-san ? »

« Fille-oiseau. C’est un conseil de ma part en tant que déesse de l’amour… en ce moment, tu es presque en train de t’enliser dans un marécage dans lequel tu ne dois pas t’enliser. »

Ren était déconcerté, Riona était dérangée et Stella était exaspérée.

Et alors qu’ils s’étaient égarés dans ce genre d’argumentation.

Il semblerait qu’un appel téléphonique ait été reçu. Julio avait sorti son smartphone. La conversation fut brève. Le visage du responsable de l’association était terriblement sombre après avoir écouté le rapport de son subordonné ─.

« Mauvaise nouvelle. »

L’appel s’était terminé et Julio prit la parole.

« Une déesse que l’on suppose être Athéna est apparue à Valence. De plus, c’est dans une installation de l’association. C’est arrivé dans le manoir qui conserve l’Horloge du Jugement dernier. »

« Que va-t-elle faire dans ce genre d’endroit ? »

L’expression de Rokuhara Ren s’était immédiatement crispée dès qu’il entendit le nom du dieu.

Son visage était celui d’un guerrier. Le jeune noble qui soutenait ce tueur de dieux comme son plus proche assistant secoua la tête.

« Je ne sais pas. Actuellement, cette horloge n’a aucune valeur. Une possibilité à laquelle je pense, c’est peut-être ─. »

Quoi qu’il en soit, ils devaient rapidement se rendre sur place.

Riona changea également d’avis pour le moment et fit un signe de tête à son Goshujin-sama.

+++

Il y avait une petite chapelle à l’intérieur du manoir dans laquelle Athéna avait fait irruption.

C’était l’endroit où se trouvait l’Horloge du Jugement dernier depuis qu’elle avait été amenée ici il y a plusieurs mois. Cependant, la déesse ne lui accorda pas un seul regard.

D’un pas imposant, digne d’une reine, elle s’approcha du bâtiment principal à deux étages.

« Une puissance incompréhensible et redoutable ─ une puissance qui fausse le résultat du karma approprié est tapie ici, attendant le moment de sa libération… Que d’ennuis ! »

Le bâtiment était protégé par un sort magique.

C’était quelque chose qui ne permettait pas l’invasion de qui que ce soit. Ce manoir délabré était une zone confinée qui ne permettait même pas à une personne ordinaire d’en ouvrir la porte.

Mais une barrière formée par une technique humaine n’avait aucun sens devant Athéna.

Il suffisait de chanter un seul mot de pouvoir pour que tout soit réglé.

« Brûler jusqu’au néant. »

La divinité du feu qui lui avait été concédée par Apollon. Ce mot de pouvoir l’invoquait.

En un clin d’œil, le manoir fut enveloppé de flammes ardentes. Le feu commença à brûler avec force. La conflagration brûlante illuminait les ténèbres de la nuit. Même la pluie battante ne pouvait espérer affaiblir la vigueur du feu.

Le manoir était construit en briques et comportait deux étages. Ce n’était pas du tout un petit bâtiment.

Cependant, il redevint cendres en quelques secondes à l’intérieur de ces flammes ardentes. C’était le seul résultat naturel après l’utilisation des mots de pouvoir du feu divin.

Ne parlons pas du bois, même la brique solide avait fondu sous l’effet de la température élevée.

Après que tout ait été réduit en cendres jusqu’à ce qu’il ne reste plus que la base du manoir, la flamme s’intensifia encore avec une force telle qu’elle brûla jusqu’au ciel ─ ou du moins c’est ainsi qu’il devrait en être.

En ce moment même, une scène qui bouleversait la logique se déroulait sous les yeux d’Athéna.

La conflagration qui anéantissait le manoir se réduisit peu à peu !

« Comme je le pensais. »

La flamme finit par disparaître complètement. Athéna la regarda jusqu’au bout et marmonna.

La terre qui devrait contenir tout ce qu’elle contient avait été détruite par le feu et s’était transformée en cendres.

Un lit s’y trouvait silencieusement. Le drap blanc était sali jusqu’à devenir noir. Mais c’était à cause de la suie. Ce n’était pas parce qu’il était brûlé.

Sur le lit noir, une jeune fille salie par la suie dormait profondément.

Sa peau était brune. Ses deux bras étaient repliés sur son ventre. Elle portait un vêtement de nuit. Son sommeil semblait très paisible. Cette fille avait enduré la conflagration d’Athéna.

Et pourtant, la flamme qui avait anéanti le manoir s’était éteinte.

Ce n’était pas un acte qui pouvait être fait par une personne ordinaire. Cependant, si c’était avec la chair d’un tueur de dieux qui possédait une grande résistance à la magie et à la puissance divine, ce ne serait pas étrange du tout ─.

« Il y en a donc un autre… »

Un autre tueur de dieux que Rokuhara Ren. Athéna acquiesça.

« Cependant, il semble qu’elle soit également emprisonnée dans un cercueil de sommeil… Dans ce cas, il me suffit d’abattre le marteau de fer du châtiment divin une fois de plus et de me débarrasser d’elle. »

« A -Attendez, s’il vous plaît, attendez une seconde ! » Soudain, une voix de jeune fille l’interrompit.

Un « esprit vivant » était apparu juste au-dessus du lit. C’était une jolie fille à la peau brune qui portait des vêtements de nuit. Son apparence ressemblait à s’y méprendre à celle de la tueuse de dieux endormie.

« Attaquer quelqu’un comme ça sans rien dire d’abord, c’est trop ! Je suppose que vous êtes une grande déesse avec une lignée extraordinaire. Ne peut-on pas discuter d’abord !? »

« Refusée. »

Athéna avait répondu de manière succincte.

« C’est comme vous l’avez dit. Je n’ai pas l’intention de dialoguer. Périssez. »

« Hieeeeeeeeh !? S’il vous plaît, épargnez-moi ! Mon corps est en train de dormir, donc je suis pratiquement impuissante, vous savez ! »

Il semblerait que son autorité ait été scellée. C’était bien pratique.

Mais elle ne l’avait pas exprimé avec des mots. Elle était rebutée par cet esprit vivant et bavard.

Le ciel nocturne était couvert d’un nuage de pluie qui tombait à verse. Athéna lança rapidement plusieurs éclairs à partir de là.

La foudre qui appartenait à Zeus. C’était l’armement familier de sa fille.

Le nuage de pluie émettait des grondements de basses lourdes qui résonnaient au-dessus d’eux deux. La tueuse de dieux à l’esprit vivant hurla de toutes ses forces.

« Je, je ne peux que tenter mon dernier recours ! Mon corps, s’il te plaît, montre ta force ! »

Sa voix était celle du désespoir. C’était le cri de son âme.

C’est alors qu’une formidable poussée d’énergie jaillit du corps allongé sur le lit.

« Les heureux, accordent la grâce à ceux qui accomplissent le bien ─ ! Les vertueux seront bénis par de bons résultats, les méchants seront confrontés à de mauvais résultats. »

« Mais… c’est ! »

Athéna avait été émerveillée.

L’ondulation du pouvoir qui déformait avec force le résultat du destin. Les gens appelaient cela de la chance, mais c’était aussi quelque chose qu’ils détestaient comme de la malchance.

L’instinct d’Athéna avait perçu l’autorité que ce tueur de dieux dissimulait.

« Bonne et mauvaise fortune, bénédiction et désastre… cette autorité augmente étrangement ces deux types de pouvoirs qui faussent la conclusion du destin. Vous provoquez une fortune commode pour vous-même tout en poussant la malchance à d’autres personnes ─. Quel pouvoir incorrigible et égoïste ! »

Son activation devait avoir été scellée. Cependant…

La peur de la mort ayant servi d’aiguillon, il avait été facilement activé.

C’était vrai. La bête tueuse de dieux était une existence sans vergogne qui faisait constamment ce genre de gâchis. Athéna claqua la langue et entendit le bruit du tonnerre.

Un éclair tomba du ciel.

Elle tomba vers le lit de la tueuse de dieux et vers l’esprit vivant.

Mais Athéna abandonna rapidement ce plan d’action, car l’attaque serait de toute façon bloquée. C’est pourquoi elle ne fut pas surprise de voir la puissance de la foudre absorbée par « quelque chose ».

Un cylindre était soudainement apparu devant la jeune fille et le lit.

C’était une épée de fer plantée dans le sol. Elle brillait comme du platine. Sa lame était aussi grande qu’un enfant. La lame épaisse rappelait celle d’une hachette.

Cette grande épée brillante absorba tous les éclairs d’Athéna et les emprisonna.

« Quelle magnifique épée ! Est-ce qu’une personne bienveillante quelque part l’a envoyée ici pour moi ? J’ai l’impression de l’avoir déjà vue quelque part ! »

Les yeux de la tueuse de dieux à l’esprit vivant s’illuminèrent d’espoir devant ce miracle soudain.

En revanche, Athéna fut complètement choquée cette fois-ci en présence de l’éclat divin de la grande épée.

« De toutes les personnes, pourquoi descendez-vous ici ? L’épée qui contient la lumière divine blanche. Le trésor sacré qui apparaît à la fin de ce monde et protège le monde ─ o L’épée divine du salut ! »

Le sauveur que la fille tueuse de dieux avait appelé avec l’autorité de la fortune ─.

Celui qui possédait cette épée était qualifié de sauveur, de héros. On lui confiait le destin de protéger le monde. C’était l’outil divin par excellence.

Personne ne devrait être chargé de cette responsabilité pendant un certain temps, mais….

Athéna l’avait immédiatement remarqué.

« Je vois… En ce moment, je suis un grand pécheur qui déforme le destin de ce monde et tente de le détruire. C’est à cause de cela que l’épée du salut est descendue. Elle est attirée ici par l’autorité de ce maudit tueur de dieux, afin de me frapper ─ ! »

« Je ne comprends pas vraiment, mais je suis sauvée ! Merci ! »

La fille à l’esprit vivant avait souri avec entrain.

Elle devait penser qu’elle allait pouvoir se sortir de cette crise avec ça. Mais Athéna gloussa. Elle avait compris qu’il n’y aurait plus de chance pour elle à partir de maintenant.

Athéna était un dieu de la sagesse. Elle devenait brusquement éclairée sur divers sujets grâce à une révélation divine.

« Comme je le pensais, la chance et la malchance sont comme une corde emmêlée. Quel malheur pour vous, tueuse de dieux. Certes, cette épée sacrée est un armement de salut légitime au pedigree étonnant. Mais il n’y a pas d’épéiste pour la manier. C’est quelque chose d’un peu trop lourd pour vous qui êtes encore plongée dans le sommeil. »

« Hein ? »

La fille à l’esprit vivant flottait dans les airs, paniquée.

***

Partie 3

Elle alla jusqu’au côté de l’épée divine plantée dans le sol et tendit les deux mains vers sa poignée. Elle l’attrapa et tenta de la retirer, mais en vain. Après tout, elle n’était qu’un fantôme. Elle ne pouvait pas toucher l’épée.

L’esprit vivant sourit largement pour cacher sa gêne.

« Ah, non, peut-être que ça ira, j’en suis sûre. Si tu te déplaces tout seul comme tout à l’heure, et que tu me protèges en pilote automatique alors ─ ».

« Moi aussi, je vous enverrai en enfer cette fois-ci, c’est sûr, de toutes mes forces. »

Athéna sourit d’un air hautain.

« Tout d’abord, je ne devrais pas utiliser l’armement d’un homme comme Zeus. C’est quelqu’un que j’ai appelé mon père, mais en réalité, cet homme n’est rien d’autre qu’un ennemi détestable pour Athéna. Après tout, c’est un homme injuste et infidèle qui a, non seulement violé la déesse Métis, qui est ma mère et aussi mon autre moi, mais qui l’a même dévorée… »

« Vous, vous ne devriez pas exposer la discorde entre les membres de la famille devant d’autres personnes…, » déclara la fille esprit-vivant en faisant semblant de sourire. « Je vais bientôt prendre congé ! Excusez-moi ! »

« Je vous donne un coup de main… N’hésitez pas à partir, au fond du sombre royaume d’Hadès. C’est le territoire où la terre mère règne en maître, le pays de la reine qui gouverne à la fois la vie et la mort. »

La bruyante fille esprit-vivante, le lit où dormait le vrai corps de la tueuse de dieux.

Le sol juste en dessous d’eux s’était soudainement effondré. Un trou ressemblant à un nid de fourmis s’était créé à la surface du sol. Il commença à engloutir la terre, la boue et le lit.

L’esprit vivant s’enfonçait lui aussi à force d’être entraîné par son « lien d’âme » avec son corps de chair.

« Hiiih ! Fait encore de ton mieux, mon corps ! »

Le corps de chair de la tueuse de dieux avait réagi en tentant d’annuler le pouvoir divin et le sort.

C’est pourquoi le lit où dormait la jeune fille s’enfonçait lentement, petit à petit, dans le sol. À l’origine, il devait disparaître à l’intérieur en un clin d’œil.

Athéna informa avec arrogance la tueuse de dieux qui résistait de toutes ses forces.

« Ne demandez plus l’impossible. Le combat acharné de votre corps mérite d’être salué. Mais, avec son âme séparée de lui, même sa résistance désespérée ne servira pas à grand-chose… »

Ce n’était pas le feu ou la foudre qui avaient été empruntés.

Cette fois-ci, Athéna avait sérieusement infligé un châtiment divin en usant de son autorité originelle. Oui. Athéna, qui avait repris sa forme ancienne et s’était unie au « serpent », était une déesse de la terre mère. C’était une déesse de la mort.

La jeune fille ne pouvait pas résister, son corps et son esprit n’étant pas au mieux de leur forme.

« Alors, quelque part, je vous supplie de sauver Aishaaa ! »

L’esprit vivant hurla une prière qui n’était pas digne d’une tueuse de dieux.

Il semblerait qu’elle s’appelait Aisha. Mais ce nom n’avait plus aucune valeur. Le lit et le corps endormi, y compris l’esprit vivant, la tueuse de dieux s’enfonçaient finalement profondément dans le fond de la terre. Ils ne remonteraient plus à la surface ─.

La première victoire pour le départ.

Athéna acquiesça en levant les yeux au ciel.

Le vent et la pluie soufflaient violemment dans l’obscurité. Le ciel nocturne était terriblement orageux. Cependant, une lumière dorée était apparue au loin.

C’était sans aucun doute un oiseau de feu. Un oiseau sacré qui brillait d’une couleur or.

Il semblerait que le serviteur de Rokuhara Ren transportait son maître jusqu’ici. La deuxième bataille allait bientôt commencer.

+++

« C’est très gentil à vous d’être venu, Rokuhara Ren. »

Athéna s’était transformée en une déesse aux cheveux de serpent dans le royaume des morts d’Hyperborée.

L’« ennemi juré » qui était manifestement sous tension et Ren s’étaient retrouvés de manière inattendue à la périphérie du fief de Ren, Valencia.

« J’ai presque terminé la préparation de la purification de la surface polluée. Vous êtes la seule préoccupation restante. Je m’occupe de vous immédiatement. »

« C’est tout à fait exact. »

Ren fit face à la grande déesse qui débordait d’ardeur au combat et marmonna.

« Mais, je suppose qu’il n’y a pas d’autre choix que de se battre après être venu aussi loin ─. J’accepte. Avec ma combinaison dorée et celle de Riona ! »

« Oui ! Donnons-lui une leçon, Goshujin-sama ! »

Yatagarasu volait dans le vent et la pluie de la nuit humide et orageuse.

Elle déploya entièrement ses ailes dorées et vola en traversant calmement le vent qui soufflait. Mais Ren n’était pas le seul à avoir un partenaire ailé.

Athéna avait également fait appel au ciel.

« En échange de Nike qui a été vaincue à mi-parcours ─ sers-moi, Harpyia ! »

C’était un oiseau à visage humain qu’ils avaient également rencontré à Kobe, un monstre de la mythologie grecque.

Son visage et le haut de son corps étaient ceux d’une belle fille humaine. Des ailes d’oiseau lui poussaient des deux épaules. Le bas de son corps était celui d’un oiseau. C’était Harpyia. Son plumage était noir comme celui d’un corbeau.

Mais cette fois, l’oiseau mythique invoqué par Athéna était ─.

Bien qu’elle portait également le nom de Harpyia, son plumage était d’un blanc pur. De plus, elle était énorme.

Ses ailes mesuraient plus de vingt mètres, soit presque la même taille que Yatagarasu. L’oiseau sacré du Japon brillait d’un éclat d’or, tandis que l’oiseau mythique de la mer Méditerranée brillait d’un blanc pur.

Puis, Yatagarasu tira des flammes blanches bleutées de ses deux ailes ─.

Un éclair rouge avait jailli au même moment des beaux yeux d’Harpyia.

Les flammes et les éclairs s’entrechoquèrent dans les airs et s’annihilèrent. Avec ce signal, Yatagarasu et Harpyia entrèrent dans un combat aérien.

Elles se poursuivaient l’une et l’autre tout en tirant des flammes ou des éclairs.

Yatagarasu prit le dos de son adversaire et libéra ses flammes en battant des ailes d’or.

Harpyia l’esquiva d’une roulade souple tout en tournant dans le dos de Yatagarasu et tira un éclair de ses deux yeux.

En réponse, Yatagarasu effectua un virage serré. Harpyia la poursuivit en plongeant instantanément.

Le combat des compagnons oiseaux divins n’avait pas seulement utilisé la puissance de feu pure, ils avaient également essayé de décider de la supériorité des « ailes » en tant que contrôleur du ciel.

C’est à ce moment-là que leurs camarades avaient commencé à s’affronter sur le sol boueux.

« Ô bouclier de la foudre Aegis. Le moment est venu d’écarter ta protection et d’exterminer celui qui s’oppose à moi ! »

« Encore ce truc ! C’est nostalgique ! »

Le bouclier d’Aegis qu’il avait également affronté dans le passé à Troie.

Il s’agissait d’un bouclier carré recouvert de peau de chèvre. Cependant, il flottait dans les airs même sans qu’une main le tienne. Il lança des attaques foudroyantes au-dessus d’Athéna, l’une après l’autre. Sa cible était bien sûr Rokuhara Ren.

Ren avait commencé à courir avec les pieds fuyants de la Déesse Némésis, sauta et fit un pas. Il continua d’esquiver.

Si Rokuhara Ren avait pu résister à tous les éclairs tirés à bout portant, c’était parce qu’il était un tueur de dieux qui possédait la vitesse des dieux ─ une vitesse égale à celle des éclairs.

S’il avait pu éviter l’attaque ennemie, c’était aussi grâce à son mouvement emblématique de sa période de boxeur.

Mais cette fois-ci, il y avait un obstacle qui gênait le « point fort » de Ren.

« Ce regard dans tes yeux, il me donne la chair de poule, tu sais, Athéna-san ! »

« Kukukuku. Le lien de la Méduse vous retiendra pour l’éternité. Vous ne vous transformerez en statue de pierre qu’après avoir cessé de sauter à droite et à gauche à la fin ! »

Athéna avait laissé l’offensive à Aegis.

De plus, elle continuait à regarder fixement Ren. Parce qu’il courait à la vitesse des dieux, la silhouette de Rokuhara Ren ne pouvait même pas être perçue par l’œil d’une personne ordinaire. Malgré cela, ses yeux restaient fixés sur lui ─.

Comme les yeux d’un hibou, les yeux d’Athéna brillaient dans l’obscurité.

De plus, d’autres yeux fixaient Ren. La dizaine de serpents qui poussaient sur les magnifiques cheveux argentés de la déesse, leurs yeux respectifs. Des yeux, tous leurs yeux.

Leurs regards contenaient clairement une malédiction.

Le corps de Rokuhara Ren s’était raidi et ses jambes étaient devenues lourdes.

« Kuh ─ . Alors ! »

Ren augmenta son pouvoir magique pour se débarrasser de la malédiction du regard.

Cependant, le pouvoir d’Athéna, qui s’était transformée en déesse-serpent, avait considérablement augmenté. Même sa tentative n’avait pas porté ses fruits. À ce rythme, il avait l’impression qu’il allait se transformer en pierre. Non, cela ne pouvait que se terminer ainsi.

La foudre d’Aegis était apparue lorsqu’il sentit instinctivement le danger de la pétrification.

Elle avait d’abord arrêté ses mouvements, puis elle avait ajouté une attaque à la vitesse de l’éclair. C’était une combinaison très logique. Ren fit un grand saut et esquiva l’éclair.

Sans attendre, il utilisa les pieds fuyants de Némésis et fit des pas en arrière *Tan, tan, tan !*.

Il ne s’était déplacé que brièvement de cette façon. Cependant, il était revenu dans la ville en quelques secondes. De la périphérie au centre de la ville de Valence, il avait instantanément parcouru plus de 20 km.

« C’est proche des arènes, hein… »

Le stade rond qui ressemblait au Colisée de Rome.

L’hôtel de ville et le bâtiment de la gare situés à proximité étaient des structures que les Japonais qualifieraient de palais blanc. Si c’était une nuit normale, cet endroit serait l’un des quartiers les plus animés de la cité de Valencia.

Mais il y avait un orage ce soir. Il n’y avait pas un seul passant ici ─ non.

Athéna avait jailli du dallage de pierre juste devant lui. On aurait dit une herbe ou un arbre en train de pousser. Ren avait été abasourdi.

« Est-ce que c’est de la téléportation ? »

« L’actuelle Athéna n’est pas une simple déesse. Je suis aussi une grande déesse de la terre mère. Tant que vous êtes sur un sol, je vous sentirai instantanément, peu importe où vous courez. »

Athéna sourit brusquement et fixa Ren avec intensité.

« Je peux vous rattraper en me concentrant simplement comme ceci, comme vous pouvez le voir… »

« Ta compétence spéciale ennuyeuse a augmenté, hein, vraiment ! »

Les yeux d’Athéna et ceux des serpents le regardèrent à nouveau.

Œil, œil, œil ─ Le corps de Ren commençait à se durcir une fois de plus. Plusieurs éclairs l’attaquèrent.

« Si c’est comme ça, je dois fuir à tout prix ! »

Ren s’élança à nouveau de toutes ses forces pour esquiver la foudre.

Il se dirigea vers la Plaza de la Reina qui était aussi un lieu touristique. Athéna sortit à nouveau du sol.

Le bouclier Aegis lança également des éclairs.

Il l’avait encore une fois esquivé en fuyant. Cette fois, il se dirigea vers le marché oriental, le quartier où se trouvaient le musée et l’aquarium.

Puis, Athéna et Aegis réapparurent ─ Ren esquiva le barrage d’éclairs qui pleuvait sur lui tout en courant dans le marché.

Port. Parc. Rempart de la vieille ville. Retour à la plage.

Athéna et le bouclier l’avaient poursuivi dans tous les endroits où il s’était rendu.

Ren arrêta enfin ses jambes et cessa de fuir.

La nuit, la pluie tombait bruyamment sur la plage de sable. Bien sûr, il n’y avait aucune présence humaine ici. La lumière de la ville était visible de loin.

« J’abandonne. On dirait que c’est vrai que je ne pourrai pas m’échapper. »

« Il semble que vous ayez trouvé une solution. »

Ren abandonna en souriant. La déesse-serpent Athéna à qui le bouclier Aegis obéit…

Ils s’affrontèrent une fois de plus en tête à tête. Aucun d’entre eux ne se souciait de son partenaire ailé. Ils se précipiteraient immédiatement à leurs côtés si cela s’avérait nécessaire, s’il s’agissait d’eux.

Bien sûr, le « j’abandonne » de Ren n’était qu’un discours frivole. Athéna devrait aussi le savoir.

La pluie s’était ensuite progressivement affaiblie avant de s’arrêter complètement. Et ce, bien que la pluie ait déjà duré plus d’une semaine.

Peut-être la pluie avait-elle été submergée par l’atmosphère sérieuse qui régnait entre les deux.

C’est alors qu’un bâton apparut dans la main de la grande déesse. L’extrémité était décorée d’ailes d’oiseaux. C’était l’arme préférée d’Athéna.

En ce moment même, ce bâton était lancé vers Ren telle une lance !

« Maintenant ! Il s’agit là du point culminant de la guerre à partir d’ici, Rokuhara Ren ! »

« Dans ce cas, je vais aussi devenir sérieux… Némésis infligera le châtiment divin aux mauvaises actions qui portent atteinte à la vie. Que le jugement de la justice se manifeste ici

─. »

Pour détruire le bouclier d’Aegis qui créait des éclairs et toute la puissance d’Athéna ─.

Ren chanta enfin des mots du pouvoir.

***

Partie 4

Le stock de Justice rétributive s’était suffisamment accumulé à force d’être exposé aux attaques de foudre jusqu’à présent. Si la majorité de ce stock était libéré d’un seul coup, il serait même possible de porter un coup douloureux à Athéna et Aegis !

L’illusion de la déesse Némésis apparut derrière Ren.

Une beauté ailée aux cheveux bleu glacier, au masque noir et au vêtement rouge vif ─.

De plus, il n’y en avait pas qu’un seul. Ils étaient 24, flottant légèrement derrière Rokuhara Ren. Ils s’alignèrent en une seule ligne horizontale et tendirent leurs deux mains.

Des éclairs sphériques crépitaient et étincelaient dans leurs mains !

« Encaisse donc cette force totale venant de moi et de Némésis-san ! »

« Allez-y, Rokuhara Ren… Je répondrai également à cette ardeur avec ma carte maîtresse. Pour vous, il devrait devenir un bouclier qui surpasse Aegis. »

« Eh ─ !? »

Le groupe de Némésis derrière lui avait déclenché la foudre ─ juste un instant avant qu’ils ne le fassent.

Ren fut choqué.

 

 

Juste devant une Athéna qui était encore de petite taille, même si elle était devenue une grande déesse, deux humains apparurent soudains.

Il s’agissait d’un homme et d’une femme encore jeunes. Des cordes blanches ─ non, des serpents d’argent — enlaçaient leur torse et leurs deux bras pour les retenir.

Ils semblaient tous deux inconscients. Leurs yeux étaient fermés.

On aurait dit que la télékinésie ou quelque chose d’autre les maintenait en place. Ils se tenaient droits comme un poteau. L’homme et la femme ressemblaient même à des piliers humains. Ren cria par réflexe.

« Cassandre ! Julio ! »

Il s’agissait de sa princesse de Troie bien-aimée et du jeune homme qui méritait d’être appelé son meilleur ami, même s’ils se connaissaient depuis peu.

Ren envoya immédiatement une pensée. Je vous en supplie, Némésis-san. Attendez encore un peu pour la Justice rétributive… !

Le groupe de déesses avait répondu à cette pensée.

Les coups de foudre de la Justice rétributive avaient été immédiatement interrompus. Cependant ─

Les éclairs qui avaient perdu leur cible avaient explosé en vain dans les mains du groupe de Némésis. L’onde de choc avait soufflé leurs fantômes !

De plus, des éclairs intenses traversèrent Rokuhara Ren de la tête aux pieds !

Les dégâts de l’attaque foudroyante qui devaient se diriger vers Athéna et Aegis furent renvoyés non seulement vers le groupe de Némésis qui disparaissait, mais aussi vers Ren lui-même.

« UWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !? »

Ren cria et tomba.

Il s’était retrouvé face contre terre sur la plage de sable mouillé et il cessa de bouger.

La douleur dans tout son corps était tout simplement énorme. Il ne pouvait même pas deviner laquelle de ses blessures était grave. Mais il était conscient que son cœur s’arrêtait presque.

C’était un gros dégât qui ne convenait pas à un boxeur qui courait partout avec ses pieds.

Athéna regarda l’état de Ren et grommela de satisfaction.

« J’ai senti qu’il serait très intéressant que je puisse intervenir exactement au moment où le karma du passé et du présent est manipulé par vous en utilisant l’autorité de Némésis. Et lorsque j’ai tenté de le faire, cela s’est passé exactement comme je l’avais pensé. Vous avez baissé votre garde, jeune tueur de dieux. »

« Je, je n’avais pas l’intention de baisser ma garde, pourtant… »

Ren avait continué à s’allonger sur le sable mouillé de la plage tout en soulevant son visage et son cou.

Il fixa Athéna qui se tenait tranquillement debout. Cependant, ses yeux étaient embrumés, la déesse qu’il voyait était complètement floue.

Malgré cela, Ren n’avait pas pu s’empêcher de parler d’une voix faible.

« Cassandre… a prévu qu’elle et Julio seraient attaqués… J’ai déjà parlé de cette affaire à Julio et à la reine ─. »

Il confia le rôle de garde du corps à la Reine Blanche qui était capable de se battre à armes égales contre un dieu, même si ce n’était que pour une courte durée.

C’est pourquoi il pensait que le danger ne s’approcherait de Cassandre et Julio qu’après un combat acharné de toutes leurs forces et qu’il n’y aurait plus personne pour les protéger tous les deux. Et pourtant…

Athéna prit alors la parole d’une voix pleine de rires.

« Il y avait certainement une femme chevalier héroïque à côté de ces deux-là. J’aurais eu beaucoup de mal à m’opposer à elle de front. Mais Athéna est aussi un dieu de la tactique. Pensez-vous que les serpents qui me servent ne seront pas capables de faire une attaque surprise ? »

C’était un discours inapproprié pour une courageuse déesse de la guerre ─ non. Ren s’en rendit compte.

« Maintenant que tu en parles, la tactique du cheval de bois de Troie est aussi en partie une idée d’Athéna-san… »

« Haha. La manœuvre et la ruse accompagnent la guerre. J’ai exercé ma sagesse et j’ai obtenu l’atout d’une reine qui dirige toute une armée. C’est tout ce qu’il y a à faire. »

« Tu es après tout quelqu’un qui a fait preuve de favoritisme même à l’égard de cet Ulysse-san… »

Le héros tricheur, Ulysse, était un rustre intelligent et un menteur.

Peut-être que la partie d’Athéna qui protégeait ce genre de personnes devrait plutôt être appelée la partie incommensurable de la déesse Athéna.

C’était une ennemie extrêmement puissante. Cependant…

« … Même si je dois montrer mon esprit et sauver Cassandre et Julio ─, »

murmura Ren d’une voix tremblante pour s’encourager.

Il s’agissait d’un esprit combatif capable de stimuler la vitalité et la force vitale d’un tueur de dieux par-dessus tout. C’était quelque chose qu’il avait appris auparavant, peut-être de Julio.

Cependant, la voix de la déesse informa doucement Rokuhara Ren qui était comme ça.

« Assez. Ne vous forcez pas, tueur de dieux… Le jeune homme et la princesse Cassandre sont sous ma protection. Même s’ils seront placés dans le maelström de la destruction du monde, je m’arrangerai pour qu’aucun d’entre eux ne soit blessé. Je le jure sur le nom d’Athéna. »

Athéna déclara ça avec un sourire ravi.

Cependant, c’était un sourire sadique qui trouvait de la joie à tourmenter un ennemi.

« Les humains seront de toute façon à nouveau nécessaires après que j’aurai détruit ce monde pollué une fois. À ce moment-là, ces deux-là seront utiles. C’est pourquoi vous ─ pouvez déjà arrêter de vous battre. »

« Uwaa. Tu me brises vraiment le cœur, là… »

Penser qu’elle écraserait l’esprit combatif de son ennemi en lui promettant la vie de son otage.

Le talent d’Athéna pour parler, ses négociations étaient très intelligentes et méchantes. De plus, la conscience de Ren commençait à s’embrouiller progressivement ─.

C’est à ce moment-là que l’on s’était rendu compte de la situation. Une idée vint de son partenaire.

« ─ J’y vais tout de suite, Rokuhara-san ! »

« Ho »

Le ciel nocturne avait cessé de pleuvoir. Le Yatagarasu doré vola jusqu’ici au milieu des nuages sombres.

Athéna jeta un coup d’œil et sourit d’un air hautain.

« Elle s’est donc occupée de mon Harpyia. Dans ce cas, il faut que je joue mon autre atout ─ le vrai… »

« Le, le véritable atout !? »

« Écoutez-moi bien, ô vaisseau de la fin. Ô tous les désastres, rassemblez-vous. Devenez mes serviteurs et maniez vos crocs et votre épée pour le bien de votre nouvelle reine ! »

Ren entendit des mots terriblement inquiétants alors que sa conscience s’amenuisait.

Athéna prononça son ordre avec bravoure. Elle ne fixait plus Rokuhara Ren, mais un point dans le ciel.

Le ciel sombre de la nuit. La pluie avait cessé, mais des nuages sombres couvraient le ciel. Et puis devant le regard de la grande déesse Athéna ─ une porte géante était apparue.

Une porte en bois était soudainement apparue de nulle part dans le ciel.

Elle était tout simplement grande. On aurait dit que même les monstres des films de tokusatsu ─ oui, cinquante ou soixante de ce genre de monstres seraient capables de passer par la porte. La fabrication de la porte était simple. Elle n’avait même pas de poignée.

Cette porte s’était ouverte d’elle-même en grinçant fortement.

Ce qui en sortait l’un après l’autre, c’était vraiment des « monstres ».

« C’est ce que Julio et moi avons vu… ! »

Ren réalisa alors que sa conscience était sur le point de s’éteindre.

Une partie de la mer Méditerranée qui faisait face à l’ancienne ville de Valence, la mer de Valence. En ce moment, de nombreuses créatures géantes apparaissaient dans le ciel au-dessus de la ville.

Rouge, bleu, noir, vert, doré, argenté, etc. La couleur des dragons était variée.

Une bête géante qui ressemblait à une baleine plongeant dans la mer depuis le ciel, une bête géante qui ressemblait à un éléphant ─ s’il se souvenait bien, Julio appelait ces créatures Léviathan et Béhémoth.

En outre, il y avait même des géants ailés qui ressemblaient à des anges.

Le nombre de bêtes était de plusieurs centaines, non, plusieurs milliers au total…

« Riona… prend toute ma force restante ─ ! »

« Reposez en paix, tueur de dieux. »

Ren, qui était allongé à plat ventre sur la plage de sable, avait senti quelque chose de froid et de dur se balancer sur sa nuque alors qu’il perdait finalement connaissance.

« Oh. Vous vous accrochez toujours à la vie, même avec ça. Vous êtes tenace, comme on pouvait s’y attendre. Comme je le pensais, il semble qu’un coup de grâce digne de l’ennemi juré des dieux soit également nécessaire pour vous. »

En écoutant le murmure admiratif d’Athéna…

.

« Rokuhara-san !? »

Riona s’était élevée dans les cieux en criant sans la forme de Yatagarasu.

Une douleur courut sur sa nuque transformée en oiseau sacré. Sa connexion spirituelle avec Rokuhara Ren l’en informa. Athéna balançait en ce moment même une faux sur la plage de sable en dessous d’elle.

La grande faux qui ressemblait à l’arme d’un dieu de la mort se dirigeait en ce moment même vers le cou de son Goshujin-sama ─.

Mais, comme on pouvait s’y attendre de la part de la chair d’un tueur de dieux qui ne mourrait pas même s’il était tué.

Il n’était pas encore complètement mort. Leur lien issu du contrat d’autorité des Ailes se connectait encore à peine. Bien sûr, Athéna devrait être sur le point de porter le coup de grâce, mais ─.

« Je ne vous laisserai pas faire ! »

Riona alias Yatagarasu débordait d’esprit combatif et de puissance de tout son corps.

Juste avant qu’il ne tombe, son Goshujin-sama avait attribué toute la puissance magique qui lui restait à Riona. C’est ce qui en avait résulté.

Riona descendit en piqué de toute sa puissance vers la plage où il s’était effondré.

… Actuellement, il y avait une armée de bêtes géantes absurdement grande autour d’elle. Des dragons de différentes couleurs et des anges géants. Presque tous avaient des ailes et volaient dans le ciel.

Naturellement, ils s’étaient mis en travers du chemin de Riona, Yatagarasu, pour l’entraver, mais ─

« Ne vous mettez pas en travers de mon chemin ! Vous feriez mieux de me laisser passer ! »

Tout le corps de Yatagarasu était recouvert de flammes bleues. Elle accéléra tout en dispersant des étincelles autour d’elle.

Les bêtes qui s’approchaient brûlaient d’un feu blanc bleuté rien qu’en touchant cette étincelle. Elles reculèrent devant Riona.

Elle dispersa les obstacles en accélérant encore plus ─.

La vitesse de Riona augmenta jusqu’à rivaliser avec celle de la foudre. Elle descendit vers la plage comme un éclair. Elle cacha son Goshujin-sama derrière ses pieds.

De plus, elle avait l’intention d’écraser Athéna sous ses pieds en atterrissant à l’instant même si la chance le permettait. Mais…

« Alors vous venez, oiseau de feu. »

Athéna s’éloigna rapidement et esquiva les pieds de Yatagarasu.

Elle recula de plusieurs dizaines de mètres d’un seul bond. Comme on pouvait s’y attendre de la part d’un dieu, c’était un mouvement surnaturel. Elle hocha la tête avec un visage serein, même après avoir assisté à la descente de Riona.

La belle chevelure argentée d’Athéna était agrémentée de plus de dix serpents vivants.

Comme prévu, elle n’était pas une adversaire ordinaire. La victoire était revenue à celui qui avait fait le premier pas ─.

« Flamme sacrée pure et claire ! Avec la purification du feu, toutes sortes de malheurs… »

Riona essaya de chanter les mots du pouvoir.

Mais Athéna parla plus vite qu’elle.

« Vous arrivez trop tard. Vous partirez avec votre maître. La porte du pays des morts s’est ouverte depuis longtemps. Partez pour le voyage des morts et obtenez la paix définitive sur mon territoire… »

Eh ─ !? »

Riona avait été étonnée.

Lorsqu’elle le remarqua, un sceau sculpté apparut soudain sur le sol sablonneux où se tenaient les trois pattes de Yatagarasu.

Il s’agissait d’un dessin au trait grossier. Il avait la silhouette d’un visage humain, avec des yeux et un nez, ainsi que des dizaines de serpents dessinés à la place des cheveux ─.

Bien sûr, Riona avait immédiatement compris la signification de ce sceau.

« C’est le portrait de la déesse serpent Gorgone ! La figure originale d’Athéna qu’elle devrait avoir, c’est vraiment la divinité de l’ancienne déesse mère de la terre exactement comme ce que vous avez obtenu ─ ! »

« Fuh. Vous êtes aussi vive que prévu, fille oiseau de feu. Partez ensemble avec cette sagesse inutile. »

La plage de sable où se tenaient Yatagarasu et Rokuhara Ren.

Cette zone avait changé de couleur pour devenir noire et boueuse, engloutissant les vivants comme un marais bouillonnant. Il s’agissait de Riona qui s’était transformée en Yatagarasu et du tueur de dieux qui était encore à peine vivant.

« O esprits divins du bois, du feu, de la terre, de l’or et de l’eau, protégez-moi ! »

Riona psalmodia désespérément une prière d’invocation avec le bec de Yatagarasu.

C’était une technique pour purifier la puissance divine d’Athéna. Cependant, cela ne fonctionnait pas du tout. L’oiseau sacré qui faisait la fierté du Japon s’enfonçait sous terre avec son Goshujin-sama.

.

« Umu. Avec cela, tous les obstacles sont levés. »

Athéna se contenta de regarder la plage qui se vidait.

Après le tueur à l’esprit vivant, elle avait également tué Rokuhara Ren. C’était la deuxième victoire, décisive de surcroît. Il n’y avait déjà plus personne à la surface qui pouvait arrêter le jugement de la déesse.

« Commençons. Le grand œuvre final ─, détruisons ce monde et recréons-le à nouveau. »

C’était une malédiction pour la surface polluée, et une bénédiction pour le nouveau monde qui naîtrait bientôt.

***

Chapitre 3 : Dans la mer d’un monde en ruine

Partie 1

« Uuuuuh. À ce rythme, ce sera la fin pour moi et Rokuhara-san et aussi pour le monde. Nous nous dirigeons à toute vitesse vers la mauvaise fin de tous les membres annihilés, l’épisode final de Space Runaway Ideon ! »

Riona était en train de tomber dans l’obscurité.

Les ténèbres d’un noir de jais s’étendaient à l’infini ─ un espace sombre dont on ne voyait pas du tout le fond. Le corps de Riona tombait sans fin vers le bas.

Sa transformation en Yatagarasu s’était déjà dissipée. Elle retombait sous sa forme d’étudiante en uniforme.

Rokuhara Ren tombait également avec elle, mais sa nuque avait été entaillée par la grande faux de la déesse de la mort. Il fut même touché par le « rebond » de la Justice rétributive ratée.

Il n’était même pas conscient. Vu de côté, il ressemblait à un cadavre.

Alors que son Goshujin-sama était dans cet état, elle ne pouvait rien attendre de sa part.

Leur sort dépendait de Riona. Mais pour l’instant, elle était impuissante. Loin de voler, elle ne pouvait même pas flotter dans les airs. Elle tombait continuellement au fond des ténèbres sans fin.

Il semblerait que son pouvoir spirituel et son pouvoir magique soient complètement scellés.

« À ce rythme… nous arriverons au fond du Naraka ! »

Ces mots n’étaient pas qu’une métaphore, ils signifiaient exactement ce qu’ils semblaient signifier. À l’origine, le Naraka était le nom donné à l’enfer en sanskrit.

Juste après avoir été vaincus par Athéna, ils tombaient dans les ténèbres quand elle s’en était aperçue.

Des dizaines de secondes s’étaient déjà écoulées. Combien de secondes de chute libre leur faudra-t-il encore pour arriver au dernier arrêt ─ ?

« Ou peut-être que moi et Rokuhara-san sommes déjà morts depuis longtemps !? »

Elle pensait qu’ils s’en sortiraient parce qu’ils n’étaient pas encore au fond du Naraka.

Mais peut-être étaient-ils déjà au beau milieu du pays des morts, où elle et son Goshujin-sama étaient en train de goûter à un enfer sans fin où ils continueraient à tomber dans cet espace sombre pour l’éternité ?

Un tel doute commençait même à se faire jour.

Non, non, ce n’est pas le cas. Il y a encore une chance de revenir, peut-être ! se persuada Riona avec force. Et puis elle avait réfléchi.

« Je, je, je, je dois faire quelque chose d’une manière ou d’une autre ! Euh, vous savez, que, aaaaaah, qu’est-ce que je peux faire dans cette situationnnn !? »

Aucune réponse n’avait été donnée. Elle s’agitait à l’extrême tout en tombant au fond de l’obscurité.

C’était un état extrême qui ne convenait pas à Toba Riona, qui se comportait comme un phénix parmi les humains. Finalement, l’intelligence dont elle était fière s’était mise à mal fonctionner.

… Mais.

Riona avait eu de la chance sur un point.

Très récemment, elle avait reçu un entraînement où elle avait été coincée jusqu’à l’extrême et c’était une situation similaire à celle-ci. Toutes ses techniques avaient été scellées par « l’honorable maître » Lu Cuilian et elle avait été forcée de chanter des sutras sous une cascade pendant plusieurs jours. On aurait dit que son maître ne regardait pas Riona, mais en fait elle l’observait correctement.

Son maître, qui était aussi un tueur de dieux, avait dit à sa disciple : « Défaites-vous de votre sagesse ».

Et puis, si Riona ne faisait pas le vide dans son esprit et ne se concentrait pas sur le chant du sutra, une mystérieuse onde de choc l’alerterait sans hésiter.

« Jetez délibérément cette intelligence et atteignez le vide ─ l’état où vous êtes libre de toute sagesse et de toute pensée. »

« Lorsque vous y parviendrez, vous passerez à l’étape suivante. »

La peur de la mort et la confusion, le sentiment d’impuissance, le souvenir de l’entraînement en cascade.

Ses pensées avaient été balayées par tout cela. En ce moment même, la tête de Riona devint d’un blanc pur. Les mots sortaient naturellement de sa bouche.

« Nenpi Kannon Riki ─ Shuuon Shittaisan »

Avec un calme extrême, elle psalmodia un passage du Sutra du Lotus qu’on lui avait durement imposé. La signification en était la suivante : « Même si vous vous trouvez sur un champ de bataille terrifiant, si vous pensez au pouvoir de Kannon, toutes les rancunes se dissiperont entièrement ».

Tout le corps de Riona se mit alors à briller.

La lumière dorée, l’éclat de l’oiseau sacré Yatagarasu débordait de son corps.

Ce n’était pas seulement de la lumière. Riona utilisait la puissance divine de Yatagarasu alors qu’elle était encore sous sa forme de lycéenne, sans même se transformer.

Je suis l’Oiseau de feu. Même en tombant au pays des morts, je suis l’esprit immortel du soleil ─.

Grâce à cette confiance, le corps de Riona flotta dans les airs et cessa de tomber au fond des ténèbres. De plus, elle créa par la pensée un champ de force qui enveloppa Rokuhara Ren inconscient. Ainsi, le corps de son « Goshujin-sama » flottait également avec Riona.

« … Je l’ai fait. »

Riona se sentait plutôt dans l’antichambre tout en marmonnant.

Elle ne pensait à rien, elle laissait tomber toute tension et vidait son cœur. Dès qu’elle atteignit cet état d’esprit, elle put utiliser le pouvoir divin de Yatagarasu à travers son corps normal.

Même le sort de liaison qu’Athéna aurait dû appliquer lorsqu’elle était tombée en enfer avait été facilement ignoré.

« Est-ce l’étape suivante que l’honorable maître a mentionnée… ? »

Riona respira profondément après avoir marmonné quelque chose à la suite de son étonnement.

En tout cas, elle avait échappé de peu à la mort… non. Cet espace sombre était un passage qui menait à l’enfer. S’ils ne s’échappaient pas d’ici rapidement, ils perdraient lentement leur force vitale et finiraient tout de même par mourir ─.

Elle l’avait deviné d’une certaine manière.

Riona leva les yeux vers le ciel.

Elle ne l’avait pas remarqué jusqu’à présent, mais une aurore rouge comme du sang frais couvrait le ciel. C’était une couleur très étrange et inquiétante.

Elle était tombée pendant tout ce temps, donc elle serait capable de « revenir en arrière » si elle se dirigeait vers le haut. C’est la théorie.

« Mais j’ai un mauvais pressentiment… »

Le rideau de lumière rouge s’était superposé en plusieurs couches, couvrant tout le ciel.

On pouvait dire que c’était un spectacle grandiose. Mais un désir indescriptible de l’éviter montait en moi. Instinctivement, il semblait déplaisant. Riona décida de prendre une autre direction.

Était-ce aussi à cause de l’état mental de vacuité ─.

En tout cas, pour l’instant, elle devrait suivre les conseils de son instinct. C’est ce qu’elle pensait sincèrement.

Alors, où devrait-elle se rendre ? Elle ne pouvait pas compter sur son shikigami comme d’habitude. Après tout, les subordonnés de Riona ne savaient pas comment montrer le chemin dans le royaume des morts…

« Stella »

Riona appela vers le corps de Rokuhara Ren inconscient.

« S’il vous plaît, sortez, Stella. »

« Fille-oiseau. On dirait que tu as percé une coquille… »

Une petite déesse de 30 cm de haut apparut silencieusement devant elle.

Elle flotta dans les airs et fixa le visage de Riona d’un air inhabituellement impressionné.

« De penser que tu allais même m’appeler à la place de Ren qui s’est évanoui. »

« Nous sommes après tout des partenaires qui ne font qu’un de corps et d’esprit. Si je ne peux pas au moins remplacer mon Goshujin-sama qui est inconscient, cela affectera la réputation de Toba Riona-sama… C’est aussi parce que Rokuhara-san s’accroche encore à la vie, d’une manière ou d’une autre. »

« C’est ça ! Soigne Ren rapidement, fille-oiseau ! »

Stella semblerait se souvenir de la situation d’urgence. Elle poussa soudainement un cri d’excitation.

« À ce rythme, tout sera fini ! »

« C’est ce que j’aimerais faire, mais nous devons d’abord nous échapper de ce chemin rectiligne qui mène au royaume des morts. Même si je fais de mon mieux pour prodiguer des soins sur cette route de l’Hadès, notre destination sera toujours l’enfer. »

Le visage de Stella semblait indiquer qu’elle était anxieuse. Riona tourna vers elle un regard plein d’attente.

« La déesse Aphrodite ressemble aussi à Athéna. Votre divinité est liée à une ancienne grande déesse. Ne pouvez-vous pas trouver un chemin d’évacuation vers la surface en un clin d’œil ? »

« Hmm… aller tout droit au-dessus n’est pas bon. Ce chemin est, je pense, une entrée vers un autre royaume des morts. »

« C’est aussi ce que j’ai ressenti. Y a-t-il un autre moyen ? »

« Maintenant, regarde ici. Même moi, j’ai perdu beaucoup de pouvoirs après m’être uni à Ren. Tu ne peux pas m’en demander trop, d’accord ? »

« … Sérieusement ? »

« Oui, sérieusement. »

À la fin, elles avaient toutes les deux soupiré : « Haaa ».

Riona grommela parce que son attente avait été trahie.

« J’avais l’impression que nous pourrions nous débrouiller si j’appelais Stella, mais… ah. C’est possible, c’est juste possible ! Utilisons le cercle d’amitié, Stella ! »

Toba Riona était arrivé à un stade supérieur.

C’est vrai. Même si son partenaire était inconscient, elle était capable d’exercer son autorité par procuration, ne serait-ce qu’un peu. C’est pourquoi elle était également capable d’invoquer Stella.

La déesse minimale en question se renfrogna face à la supplique de Riona.

« Tu l’as dit toi-même tout à l’heure, cet endroit est en plein milieu de la route de l’Hadès, tu sais ? Personne ne viendra même si nous appelons… »

« Nous n’avons rien à perdre à essayer, alors essayez. »

« Bon, d’accord… Viens ici, s’il te plaît, ô mon ami de l’étranger que je n’ai pas encore rencontré ! »

La petite déesse de l’amour avait scandé les mots du pouvoir sans motivation.

Sa petite et jolie ceinture brilla d’une couleur rose. Après avoir attendu un moment, l’aide qui s’approchait légèrement d’eux était un personnage qui correspondait exactement aux attentes de Riona.

« … Jeunes filles, vous m’appelez ? »

« Nous avons attendu, John-san ! »

« C’est comme ça ! Mon oncle, pouvez-vous écouter notre demande ? Nous voulons que vous nous guidiez jusqu’à la surface ! »

C’était un moine portant une cape à capuchon. Mais c’était un fantôme.

Il s’agissait du prophète Jean qu’ils avaient rencontré sur leur chemin de retour du monde mythologique d’Hyperborée. Un voyageur des différents mondes qui apparaissait même à l’intérieur de la distorsion spatiale.

Si c’était lui, alors même le chemin de fuite du chemin de l’Hadès était très probable ─.

« Suivez-moi, s’il vous plaît ».

Il semblait connaître le chemin. Le prophète y consentit facilement.

***

Partie 2

S’appuyant sur les conseils du prophète Jean, ils dérivèrent dans l’espace obscur pendant un certain temps.

Les ténèbres qui donnaient l’impression de durer éternellement prirent soudain fin. Riona et Stella, Rokuhara Ren inconscient, puis le fantôme de John, c’était ─.

Ils avaient été soudainement projetés dans la mer.

« Ouahh, salé ! N’est-ce pas de l’eau de mer ? »

« Pfff, retire rapidement Ren de la mer, fille oiseau ! Il va se noyer à ce rythme ! »

Riona se transforma immédiatement en l’oiseau sacré Yatagarasu.

Elle se transforma rapidement en un corps géant dont les ailes mesuraient une vingtaine de mètres.

Elle prit également Goshujin-sama et Stella dans son corps et battit puissamment des ailes ─ elle se précipita de la mer orageuse vers le ciel nuageux.

« C’est… !? »

Bien sûr, la mer s’étendait au-dessous d’eux.

Cependant, la surface de la mer était très agitée, il semblerait clairement qu’il y aurait un tsunami géant ─.

De plus, il semblerait que cette zone soit une zone urbaine. Des groupes de gratte-ciel ont été engloutis par les vagues à plusieurs reprises et emportés par le courant.

L’un des bâtiments était l’un de ceux que Riona se souvenait avoir déjà vus.

« Peu importe comment je le vois, c’est l’Empire State Building, le World Trade Center… ne me dites pas que c’est New York !? »

Un nouveau tsunami était arrivé.

Le groupe de bâtiments d’une hauteur de plus de 500 mètres avait de nouveau été englouti par l’eau de mer. Cette fois, l’eau ne recula plus.

En ce moment même, les gratte-ciel de New York étaient complètement immergés sous l’eau.

Riona examina la direction qui semblait être l’ouest avec les yeux de Yatagarasu et se sentit abasourdie.

L’horizon ─ sa ligne — était couvert d’une flamme cramoisie flamboyante. C’était un grand feu qui se déchaînait pour réduire en cendres le monde entier.

« Destruction… par l’eau et le feu… »

C’était les mots qu’Athéna avait prononcés à plusieurs reprises. Il semblerait qu’Apollon ait également mentionné la même chose.

Riona assista à une autre scène incroyable. Lorsqu’elle se concentra, l’objet vola dans le champ de vision de Yatagarasu, qui pouvait voir jusqu’à une centaine de ri devant lui.

Les personnes qui avaient été englouties par le déluge s’étaient dissoutes en un instant ─.

Même les personnes qui avaient été englouties par la conflagration détruisant le monde s’étaient évaporées instantanément comme prévu ─.

D’abord les premiers. Leur corps entier s’était désagrégé comme une amibe. On aurait dit qu’ils s’étaient transformés en une existence de forme indéterminée qui, d’une manière ou d’une autre, avait des contours humains, puis qu’ils s’étaient assimilés à de l’eau.

Et puis ces derniers. Lorsque le feu prenait une partie de leur corps, ils s’évaporaient immédiatement et se réduisaient en fumée et en vapeur.

Ils ne se tordaient pas d’agonie sous l’eau, ils ne souffraient pas non plus de la chaleur des flammes. Ils avaient été anéantis en un clin d’œil.

Dans ces conditions, il n’était pas possible de les sauver ou de les soigner… !

Riona avait peur. Si le feu ou l’eau arrivaient, c’était déjà la fin.

Alors, comment pourraient-ils arriver à temps ? Alors que la destruction de l’eau et du feu ne l’avait toujours pas atteint ─,

Riona avait impulsivement pris de l’altitude. Elle s’élança rapidement dans le ciel gris. Cependant, il n’y avait aucun nuage nulle part.

La couleur du ciel lui-même était lugubre et se transformait en gris foncé.

Même le soleil, la lune et les étoiles étaient invisibles. Riona grimpa intensément au milieu de tout cela.

À l’origine, il y avait d’abord le mur de la stratosphère qui contenait de l’ozone, puis l’atmosphère à basse température qui atteignait jusqu’à moins 100 degrés et qui obstruait le passage, et enfin l’atmosphère qui atteignait une chaleur énorme en recevant les ondes électromagnétiques du soleil qui assaillaient tout objet volant.

Mais il n’y avait pas de changement de température atmosphérique. Il n’y avait que l’espace gris foncé qui s’étendait.

La fin du monde avait transformé jusqu’à l’état de l’atmosphère intérieure de la terre.

À une altitude de 200 km ─ puis de 300, 400, 500 km… Riona continua de monter intensément.

En peu de temps, elle atteignit l’altitude à laquelle les satellites de reconnaissance et autres étaient positionnés.

Riona tourna son regard vers la surface de la Terre à travers les yeux de Yatagarasu. Elle regardait la « terre mère » du point de vue d’un dieu et elle se désespéra.

« Je n’arrive pas à y croire… »

Riona ne pouvait rien faire, elle était choquée.

Soixante-dix pour cent de la terre était bleue. Cependant, il n’y avait pas de couleur brune ou verte pour indiquer la terre. Elles avaient été englouties par le tsunami et avaient sombré dans la mer.

Et puis, les trente pour cent restants étaient rouges.

La zone que l’eau de mer n’avait pas encore atteinte brûlait.

Tandis que le « bleu » qui désignait l’eau de mer s’étendait, les taches rouges qui signifiaient l’anéantissement par les flammes disparaissaient par endroits. Le « rouge » disparaissait peu à peu.

Tout ─ la terre entière devenait bleue.

« C’est fait. Je suis l’Alpha et l’Oméga, le Commencement et la Fin. Les lâches, les incrédules, les vils, les meurtriers et les idolâtres seront jetés dans l’étang brûlant de soufre. C’est la seconde mort… Oh, l’heure du jugement approche enfin ─. »

C’était le murmure du prophète Jean.

Elle n’avait pas remarqué qu’il flottait juste à côté du visage de Yatagarasu pendant tout ce temps. Il observait tranquillement la scène de la fin du monde.

L’heure du jugement. C’est exact. La prophétie de l’Apocalypse mentionnait que ce n’était pas la conclusion.

Riona se mit à réfléchir.

Cependant, elle ne pouvait pas penser à autre chose que cela.

Elle conserva la forme de Yatagarasu avec la force de l’habitude tout en regardant le monde détruit dans un état abasourdi depuis l’exoatmosphère sans rien faire d’autre.

+++

« C’est une belle vue. Mon ambition s’arrête là. »

Le sourire de l’accomplissement se dessinait sur les lèvres d’Athéna.

Elle regardait l’océan depuis son point d’observation sur une falaise abrupte. Tout était rempli de l’eau bleue de la mer, il n’y avait aucune terre jusqu’à la fin de l’horizon.

La seule exception était ici, la terre sur laquelle Athéna se tenait.

C’était une petite île. Cependant, c’était l’une des rares terres qui restaient dans le monde. Même si l’on cherchait dans tous les coins de cette mer, on ne trouverait rien d’autre qu’une poignée de petites îles.

« Fufufufu, je me demande depuis combien de temps mon cœur ne s’est pas senti aussi clair ? »

Athéna avait fini par esquisser un sourire de satisfaction.

Elle leva soudainement le regard. Le ciel d’un gris profond très déprimant s’étendait là. Il en était ainsi depuis le début de la fin du monde. Il devrait bientôt être temps ─.

Athéna chuchota. « Que la lumière soit. Je la permets. »

La couleur du ciel était devenue instantanément lumineuse.

Il était d’abord devenu azur, comme si le ciel venait d’accueillir le lever du soleil. Puis la couleur rose s’y était progressivement mêlée.

La couleur azur et la couleur rose se mélangeaient dans un motif compliqué… c’était le ciel de l’aube. Cependant, il n’y avait pas de soleil visible à l’horizon à l’est.

Il n’en était pas encore au stade où la lumière de l’aube était accordée.

Ce serait au moment où le rideau du nouveau monde s’ouvrirait enfin ─.

Athéna était satisfaite. Cependant, le monde qui devait être calme devint légèrement bruyant. Les humains remarquèrent le changement.

« Le ciel est lumineux… »

« Oh mon Dieu, merci… »

« Comme c’est beau ─ »

Des soupirs d’admiration sortirent de leurs bouches.

Tout le monde était un humain tout à fait ordinaire.

En fait, environ 70 à 80 humains étaient rassemblés à une certaine distance de la falaise où se tenait Athéna. Ils étaient recroquevillés. Ils n’avaient pour seule possession que les vêtements en lambeaux qui recouvraient leur corps et rien d’autre. Le regard sur leur visage épuisé était vide ─.

Sur cette île, il n’y avait que des rochers escarpés et un sol sablonneux. Même l’herbe ne poussait pas.

Ils étaient restés seuls dans un endroit extrêmement lugubre jusqu’à présent.

Le tsunami et le feu avaient nettoyé la surface polluée et ces personnes avaient survécu à ce baptême ─ non, Athéna avait personnellement permis à ces personnes de survivre.

Elle ne sélectionnait avec soin que ceux qui possédaient une vertu et une piété extraordinaires.

Leur race, leur lieu de naissance, leur âge et leur sexe étaient très divers. Mais chacun d’entre eux était un homme ou une femme fidèle, digne du nouveau monde à venir.

Cependant, il n’y avait qu’une seule exception que l’on pourrait qualifier d’unique parmi eux.

Le jeune qui ne pouvait entrer dans le cadre des personnes pieuses et vertueuses en raison de son excellente intelligence et de son sang-froid, c’était Julio Blandelli.

.

La veste qu’il portait était complètement usée. Lui-même était fatigué.

Malgré cela, Julio Blandelli avait gardé son air aristocratique et son regard puissant en s’asseyant sur un rocher.

« La lumière revient donc dans le monde, même si ce n’est que légèrement.… Comme prévu. »

« Julio-sama. »

Cassandre, assise à côté de lui, s’adressa à lui.

« Cela signifie-t-il que c’est exactement ce que Julio-sama a prédit il y a peu ? »

« Le Ragnarok de la mythologie nordique. L’Apocalypse du Nouveau Testament. La légende de la fin dans l’Ancien Testament. La plupart d’entre eux ne sont pas conclus avec juste l’effondrement du monde. En un sens, après la destruction se trouve l’événement principal ─ le début de la création du nouveau monde. »

Julio baissa la voix et parla rapidement.

« Après que le monde réduit à la seule mer ait retrouvé toute sa lumière, il est fort probable que la terre augmente elle aussi peu à peu. D’ici peu, les plantes et les animaux ─. »

« À bien y penser, la même chose s’est produite en Hyperborée ! »

Cassandre sursauta.

« La terre sera produite par la mort de l’animal sacrifié dans la mer ! »

« Je pense que le même type de phénomène surnaturel se produira également ici. La seule raison qui me vient à l’esprit pour laquelle la race humaine est maintenue en vie, même s’il n’y en a que quelques-uns, c’est uniquement pour construire un nouveau monde. Mais, pour augmenter la population, ce nombre de personnes est un peu aléatoire ─. »

Le nombre de survivants avec eux n’atteignait même pas la centaine.

Julio s’en inquiéta. Il commença à marmonner de manière délibérée.

« Athéna pense-t-elle qu’il est bon que le nombre de survivants de l’humanité soit faible tant que la préservation des espèces est possible ? Si elle donne la bénédiction de la déesse mère de la Terre, alors elle pourra augmenter le nombre à sa guise plus tard. Ou peut-être qu’il y aura une phase de jugement et de renaissance de l’humanité détruite, comme dans l’Apocalypse… Les gens rassemblés ici ne sont que ceux qu’elle a protégés après qu’ils aient attiré son attention… »

Il n’avait pas du tout l’intention de se faire écouter des autres. Il se parlait simplement à lui-même.

Julio était plongé dans ses pensées tout en marmonnant. C’était l’habitude de Julio. Cependant, dans cette situation extrême où il n’y avait rien d’autre à faire que de désespérer ─.

Il cessa soudainement de marmonner.

***

Partie 3

« Julio-sama ? »

« Non. Je pense que quoi qu’il arrive après cela, il n’y a pas lieu d’y réfléchir profondément. »

Comme on pouvait s’y attendre, même lui était extrêmement épuisé mentalement.

Il avait désespérément essayé de se maîtriser jusqu’à présent, mais sa limite n’allait pas tarder à arriver. C’est pourquoi ce genre de mots sortait de sa bouche.

« Ren et Riona sont probablement morts au combat… »

En fait, Julio et Cassandre avaient toujours été inconscients.

Cela ne faisait qu’un jour qu’ils s’étaient réveillés sur cette île stérile. Ils s’étaient rendu compte qu’ils dormaient au milieu de gens qui avaient l’air hagards à cause de la destruction du monde.

A l’origine, ils devaient recueillir des informations sur l’affrontement qui aurait dû se terminer pendant qu’ils dormaient. Quelle conclusion avait été tirée du combat entre Athéna et Rokuhara Ren.

Il y a peu de temps, la déesse en question était venue à l’improviste sur l’île.

Aujourd’hui encore, elle se tenait à l’écart, à une certaine distance. Les pitoyables humains étaient submergés par son extraordinaire divinité et ne pouvaient que jeter de loin des coups d’œil en secrets à la déesse.

Cependant, s’il s’agissait du magicien de haut rang Julio et d’une royauté légendaire comme Cassandre, alors…

Si seulement ils pouvaient s’y résoudre, ils pourraient parler à Athéna autant qu’ils le voudraient. Ils n’y parvenaient pas à cause d’une peur qu’il était difficile d’effacer en eux.

S’ils apprenaient la mort de Rokuhara Ren de la bouche de la déesse…

Cette peur rongeait peu à peu le cœur de Julio. De plus, Cassandre était également plongée dans le chagrin. Elle baissa les yeux tandis que des larmes s’y accumulaient ─.

« Ah ! »

Elle leva soudainement le visage. Elle parla d’une voix tremblante.

« Julio-sama… Il y a encore de l’espoir. »

« Qu’est-ce que vous dites ? Assez de consolation. Ne pensez-vous pas qu’une telle plaisanterie est stupide ? »

Julio avait été offensé par la remarque de Cassandre. Sa voix était rude.

Mais il l’avait tout de suite remarqué. L’expert en sorcellerie, intelligent, était toujours calme et posé. C’était précisément pour cette raison qu’il revint à ses sens avec un souffle et se souvint.

La malédiction qui avait été appliquée à la princesse de Troie ─.

Peu importe le nombre de prophéties qu’elle faisait, personne ne pouvait croire en ses paroles.

L’irritation et la méfiance qui montaient à l’oreille de Julio en ce moment, était-ce... De son côté, Princesse Cassandre ne se déroba pas à la réprimande de son ami et sourit légèrement.

« Pardonnez-moi. Je ne suis pas en mesure d’apprendre le sort qu’ont connu Ren-sama et Riona-sama, mais une certaine scène ─ l’emplacement d’un espoir laissé derrière moi — m’est certainement parvenue. »

« … J’ai compris. C’est pourquoi, n’en dites pas plus. »

Julio insista avec une expression vraiment amère.

« Même si je veux vous louer dans ma tête, mon cœur le rejette. Ce genre de sentiment incohérent est comme une torture. Donnez-moi un peu de temps pour me calmer. »

« D’accord »

Cassandre dévisagea en souriant l’homme talentueux et obsédé par la logique et la raison avant de ─.

Cassandre s’avança hardiment vers la grande déesse. Elle trouva enfin le courage d’affronter Athéna grâce à sa prémonition.

Elle s’était juré de demander des nouvelles du tueur de dieux bien-aimé, quoi qu’il arrive. Mais…

Athéna qui regardait la mer depuis tout ce temps se retourna soudain et dirigea son beau visage vers les humains. Elle leur lança un regard glacial.

Juste après cela ─.

Les enfants de l’homme s’étaient transformés en statues de pierre muettes, sans exception.

Tout leur corps était réduit à une pierre froide et rigide, dans la même posture, lorsqu’ils fixaient la déesse.

Les yeux d’Athéna qui s’était transformée en déesse des serpents étaient les mêmes que les yeux maléfiques de la Gorgone.

Toute la création se transformerait en pierre rien qu’à sa vue. Moins d’une centaine d’humains avaient été conduits à la « mort temporaire » facilement.

Bien sûr, Julio et Cassandre n’étaient pas exclus.

« Faire du tapage devant l’aube du nouveau monde… Quelle bande de bruyants. Votre tour, à vous, humains, viendra bientôt. Dormez là en attendant. »

Athéna parla avec insouciance.

Les humains avaient dépassé le stade des pleurs et des cris face à cette fin du monde et étaient restés déprimés pendant tout ce temps.

Mais lorsque le ciel avait commencé à s’éclaircir, ils s’étaient soudain mis à chuchoter et à parler. Comme Julio et Cassandre.

Athéna avait utilisé la vision maléfique de Gorgon pour les calmer.

Cependant ─.

La parole de la déesse n’atteignit pas les humains pétrifiés. Loin de regarder et d’entendre, ils ne pouvaient même plus penser en tant que statue de pierre.

Même le magicien de haut rang Julio était comme ça.

Mais une seule personne, la princesse de Troie, qui était liée à la lignée des dieux, avait obtenu un sursis.

Pas bon ─ A ce rythme, je vais m’endormir…

Elle ne pouvait plus bouger un seul doigt. Cassandre s’était transformée en une belle statue de pierre. Elle était pétrifiée exactement au moment où elle commençait à marcher vers Athéna.

Sa conscience s’éloigna. Sa vue s’obscurcit également.

Malgré cela, elle réussit à garder son cœur fort. Elle n’avait pas été emprisonnée par le sort de pierre. De son côté, Athéna marmonnait sans connaître les efforts de la princesse troyenne.

« Et maintenant ─. Comme prévu, même moi, je suis épuisée d’avoir accompli la grande entreprise de purification de la surface. Reposons-nous un peu. Même les dieux ont besoin de dormir. Enfants mortels de l’homme, attendez docilement que je sois réveillée. »

Bien sûr, les humains pétrifiés ne pouvaient donner aucune réponse.

Non seulement leur bouche, mais aussi leurs oreilles et leurs yeux étaient scellés. Mais Athéna ne s’attendait pas à ce qu’ils lui parlent.

En fin de compte, cela revenait à raconter ses propres pensées à un troupeau de bétail.

Même Cassandre, qui possédait un tempérament plus exceptionnel que les autres, était déjà à la limite. Elle était sur le point de céder à l’irrésistible somnolence.

Mais, au moins avant cela ─.

Ren-sama ! S’il vous plaît, soyez en sécurité d’une manière ou d’une autre !

Alors qu’elle perdait connaissance, elle souhaita du fond du cœur la survie du tueur de dieux qu’elle aimait.

+++

Le regard de Riona devenue Yatagarasu balaya la terre entière depuis les hauteurs.

La troisième planète du système solaire qui avait la forme d’une boule ─. À l’origine, elle devait faire coexister le côté nuit et le côté jour.

Cependant, en ce moment, la planète entière était sombre comme la nuit.

Bien que le soleil se trouvait à 150 millions de kilomètres, sa lumière ne parvenait pas jusqu’à eux.

La Terre était maintenant un territoire où le sens commun et les lois de la physique ne fonctionnaient plus.

Pourtant, les yeux de Yatagarasu, qui était un esprit du soleil, n’avaient aucun problème avec l’obscurité.

Elle fit plusieurs fois le tour de la planète bleue et prit une vue étendue du monde inférieur ─ elle était devenue très abattue.

Riona se promena seule en altitude en soupirant.

La planète bleue flottant dans l’espace noir qui avait été photographiée par satellite, en ce moment même, elle regardait la même chose de ses propres yeux. Mais…

« Où que j’aille, il n’y a que la mer. Quant à la terre, je ne trouve que la banquise de l’océan Arctique et de l’Antarctique… »

Il n’y avait que le bleu profond de la mer qui s’étendait à perte de vue.

Mais seule la zone située près des pôles nord et sud avait une couleur blanche qui indiquait la présence de glace. Cependant, la taille était vraiment petite par rapport à la photo satellite que Riona avait vue dans le passé…

Très vite, un changement se produit sur le globe bleu.

La planète entière était ─ soudainement devenue lumineuse.

Des tourbillons blancs, c’est-à-dire des nuages, se formèrent progressivement ici et là.

Peut-être qu’un changement s’était produit à la surface. Riona, sous sa forme de Yatagarasu, baissa rapidement d’altitude.

… Lorsqu’elle revint dans l’atmosphère terrestre, la couleur du ciel était étrange.

L’azur et le rose se mélangeaient. Le ciel de l’aube se prolongeait à l’infini.

Mais la lumière de l’aube, qui devrait être visible dans le ciel de l’est, ne pouvait être aperçue où qu’elle vole. Elle ne pouvait même pas trouver une trace du halo du soleil.

« Le premier lever de soleil de l’année est-il encore reporté… »

Riona avait traversé une mer de nuages blancs en descendant.

Comme prévu, elle était épuisée. Elle voulait un endroit où se reposer. Cependant, il n’y avait pas de terre à la surface qui se transformait complètement en mer.

─ Après avoir volé sur une très longue distance, elle découvrit finalement une petite île.

.

« Rokuhara-san, on dirait qu’il est vraiment mort… »

« Il est déjà gravement blessé, et pourtant son traitement s’est terminé très tard. Honnêtement, il n’est pas certain qu’il puisse se réveiller à nouveau… »

« Ste, Stella ? Votre humeur est vraiment différente de la normale, vous savez ? »

Riona avait été paniquée par le marmonnement désespéré de Stella.

Elle était avec la petite déesse qui était sa seule camarade en ce moment à côté de Rokuhara Ren qui était allongé face contre terre. L’endroit où ils se trouvaient était une petite île solitaire avec seulement des rochers autour.

Il y avait aussi une plage de sable au bord de la mer, bien qu’elle soit petite.

Riona avait dissipé sa transformation dès qu’elle avait atterri là et elle avait fait sortir Goshujin-sama et Stella.

Elle sortit le charme de guérison qu’elle avait également utilisé à Troie et le mit dans sa bouche. Sans hésiter, elle fit un bouche-à-bouche avec Rokuhara Ren et fit couler l’effet miraculeux dans son corps.

Même Stella, qui était habituellement ennuyeuse, regardait la scène avec un visage solennel.

Après un certain temps d’attente, la blessure externe que portait le jeune homme ─ son cou entaillé ─ s’était raisonnablement refermée. Les blessures comme les brûlures et les égratignures étaient également proprement guéries.

Cependant, Rokuhara Ren ne montra aucun signe de réveil.

***

Partie 4

Sa respiration et les battements de son cœur étaient toujours à l’arrêt. Lorsqu’elle ouvrit ses yeux fermés, elle put voir que ses pupilles étaient également ouvertes. C’était la même chose qu’un cadavre.

Malgré cela, Stella se portait bien. Dans ce cas, ils pouvaient s’attendre à ce qu’il reste une étincelle de vie, et pourtant ─.

« En fait, fille-oiseau. J’ai l’impression que j’approche aussi de ma limite… »

« S-S’il vous plaît, ne rapportez pas quelque chose comme ça avec ce ton grave. Je deviendrais seule dans ce monde détruit ! »

Riona se plaignit faiblement, ce qui était rare de sa part.

Cela n’amusa même pas Stella, qui sourit à peine, le visage émacié. Elle lui fit un signe de tête pour la réconforter.

« Eh bien, quoi qu’il arrive, restez forte… Il se trouve aussi que j’ai une idée sur quelqu’un qui peut aider, plus ou moins, alors je vais essayer de l’appeler comme cadeau d’adieu ─. »

« Stella !? »

« Viens, ami juré de la déesse. C’est le moment de répondre à ton alliance avec la reine de Chypre… »

Stella chantait d’une voix fatiguée. Sa ceinture brillait d’une couleur rose.

Mais cela ne dura qu’un instant. L’adorable silhouette de la petite déesse de 30 cm s’estompa et disparut aussitôt.

La déesse de la beauté et de l’amour Aphrodite, la partenaire qui s’était unie à Rokuhara Ren.

Riona, qui avait assisté à sa disparition, était restée sans voix.

« Pas possible… »

« Oh. Vous êtes donc en sécurité, sorcière oiseau de feu. »

« !? »

Appelée par quelqu’un, Riona se retourna précipitamment.

Le propriétaire de la voix galante et du beau visage était quelqu’un de connu d’elle. Chevauchant un cheval blanc, la silhouette du chevalier équipé d’une cotte de mailles, d’un bouclier rond et d’une longue lance appartenait à une vieille connaissance.

« Reine ! Alors vous aussi, vous allez bien !? »

Le chevalier protecteur de Julio, la Reine Blanche.

Les yeux de Riona brillaient de leurs retrouvailles. Mais la reine sourit d’un air amer. Elle poussa un soupir d’épuisement.

« À ce propos, je ne sais pas si vous pouvez m’appeler bien… Alors que le monde était en train de s’effondrer, j’ai combattu les milliers de dragons à plusieurs reprises tout en continuant à échapper à l’avancée du feu et du déluge. »

« Cela doit être difficile… »

« Umu. J’ai fini par être plus usée qu’en traversant une centaine de guerres… »

Le casque de la reine était peint en blanc, comme sa tenue.

Cependant, il était couvert de poussière grise. Elle enleva son casque,

« Peu importe ce que vous et Rokuhara Ren allez faire après ça, pour l’instant je suis trop épuisée. Afin de préserver mes dernières forces, je vais changer de forme. Ne me réveillez pas, quoi qu’il arrive, jusqu’à ce que vous ayez vraiment besoin de moi. Vous comprenez ? »

« Eeh !? »

Devant la surprise de Riona ─.

La femme chevalier blanche et son cheval disparurent soudainement. En échange, une longue lance roula sur le sol. Sa lame était ébréchée et égratignée sur toute sa surface.

« Reine ! Reine ! Même vous, vous me laissez toute seule !? »

Riona ramassa le fer de lance en acier en pleurant un peu.

Il n’y eut aucune réponse. Le corps transformé de la Reine Blanche ne répondait pas du tout. Même si elle gardait l’espoir qu’il converse avec elle comme une arme magique à la volonté indépendante ─.

Riona se retrouva à nouveau seule.

A côté d’elle, il n’y avait que Rokuhara Ren qui était allongé, impuissant.

Il était pareil à un cadavre, quelle que soit la façon dont elle le regardait de côté. Même lorsqu’elle l’inspectait, elle ne pouvait penser qu’à un cadavre. La petite déesse Stella avait également disparu, comme prévu…

« Dites, jeune fille. »

« C’est vrai ! J’ai toujours John-san avec moi ! »

Riona se réjouit que quelqu’un lui ait parlé.

Même lorsqu’elle sortait de l’atmosphère terrestre, le fantôme du prophète Jean l’accompagnait. Bien sûr, ce n’était qu’un « gentil fantôme » qu’ils avaient rencontré par hasard. Il n’avait pas de lien fort avec eux. Mais Riona qui était rapidement assaillie par la solitude et le désespoir tourna un large sourire vers lui.

« Surmontons ce problème ensemble ! Avez-vous un conseil à me donner ? »

« Non… J’approche aussi de ma limite. Après avoir volé avec vous pour assister à la fin du monde, je me suis épuisé de façon inattendue… »

« Uwah. Même John-san suit ce modèle !? »

Le prophète John avait l’air d’un moine en pèlerinage avec le manteau à capuchon qu’il portait.

Il sourit avec le visage d’un vieil homme bienveillant. Il lui parla calmement.

« Mais, permettez-moi au moins de répondre à votre souhait. Faites attention au “vaisseau” en possession de la déesse. Et puis, cherchez une épée brillante… »

« Je retire ce que j’ai dit ! Restez avec moi plutôt que de me donner des conseils ! »

« Adieu, ô élu… »

Le fantôme du prophète s’était donc également évanoui.

Les épaules de Riona s’affaissèrent. Elle s’assit faiblement sur le sol.

Elle regarda le ciel avec étonnement. La couleur azur et la couleur rose se mélangèrent. Les nuages brillaient d’or comme si le soleil du matin les baignait de lumière. C’était vraiment le ciel de l’aube.

Mais ─ il n’y avait aucun signe de lever de soleil.

« C’est le monde après la mise en œuvre du projet d’instrumentalité humaine… attendez, je vois. »

Riona baissa la tête en réfléchissant de manière morose.

« Si le temps du jugement arrive comme John-san l’a dit, l’événement principal de la fin du monde sera à partir d’ici. On ne sait pas quel genre de changement se produira aussi dans l’état des cieux et de la terre. Ce n’est pas parce que le monde semble s’être un peu calmé que je peux être optimiste ─. »

Ensuite, elle fixa à nouveau le jeune homme endormi.

Elle n’avait pas senti de respiration, même lorsqu’elle toucha ses lèvres. Elle ne sentait aucun pouls, même lorsqu’elle lui prenait le poignet. Le tueur de dieux Rokuhara Ren était mort, quelle que soit la façon dont elle voyait les choses.

Oui ─. Il était déjà bien de conclure ainsi à ce moment-là.

Il était sans aucun doute mort. Mais, mais, justement à cause de cela.

« Quelqu’un qui meurt par obéissance juste parce qu’on le tue… n’est pas digne d’être un tueur de dieux. Au moins, de mon vivant, je vous ferai régner comme le grand roi démon du siècle ! »

Même le jeune qui était si facile à vivre s’allongeait en vain sur le dos en ce moment.

Maintenant qu’il en était ainsi, elle devait provoquer la renaissance du Roi-Démon, même si elle devait tout risquer. Riona enleva le blazer de son uniforme en même temps que sa détermination.

Elle s’était mise complètement nue, puis elle l’avait déshabillé.

Pour l’instant, elle ne laissa que son pantalon et mit à nu le haut du corps de Rokuhara Ren. Un corps à la fois svelte et musclé apparut.

Riona s’allongea sur lui. Elle l’embrassa en lui bouchant les lèvres.

C’était le début de la cérémonie de renaissance du Roi-Démon.

« Le rituel secret de la “Résurrection des morts” pour rappeler les morts à partir d’une source souterraine. Abe no Seimei a été capable de le faire, alors il est impossible que Toba Riona ne puisse pas le faire ─. »

Ses lèvres se détachèrent des lèvres froides de son maître et murmurèrent.

À l’époque où elle ne savait pas encore que Rokuhara Ren était un tueur de dieux.

Riona avait conclu hâtivement qu’il était mort alors qu’il était dans le coma. Elle y pensa en renonçant à faire des soins. Même pour un grand onmyouji comme elle, Hangon était la seule magie qu’elle ne devait pas faire. Car c’était un sort qui n’était pas autorisé aux humains.

Cependant, à l’heure actuelle, Riona avait brisé cette interdiction de manière intentionnelle.

« Comment la compagne d’un homme qui a tué même un dieu peut-elle s’effrayer d’un tabou de ce niveau ! »

Riona l’embrassa encore une fois pour lui faire respirer le sort par la bouche.

Un baiser avec un cadavre. La sensation des lèvres froides n’était pas aussi mauvaise qu’elle le pensait.

« Je m’adresse humblement au grand dieu du royaume des morts. Accordez moi votre miséricorde, accordez votre bénédiction… Je souhaite humblement à Saki-Mitama et Kushi-Mitama. Accordez-moi votre protection, accordez-moi votre salut… »

Elle psalmodia le verset du sort et sépara leurs lèvres pour respirer.

Mais elle reprit immédiatement le baiser et respira le sort d’onmyoudo qu’elle pétrissait dans le corps du tueur de dieux. Elle répéta cela et l’embrassa encore et encore.

« Reviens, Rokuhara Ren ─ ! »

 

 

Riona s’était dévouée pour lui tout en donnant des ordres telle une reine.

+++

J’aurais pu mourir.

Rokuhara Ren marchait tout en pensant cela avec insouciance.

Il se dirigea vers une petite rivière qui coulait dans une belle plaine verdoyante. La rivière n’était pas très large. L’eau était également très claire, de sorte que l’on pouvait voir clairement le gravier au fond de la rivière.

Cependant, de l’autre côté de cette belle rivière, il y avait les ténèbres.

Rien n’existait, seules les ténèbres s’étendaient de l’autre côté de la petite rivière.

Il y avait une rougeur qui colorait subtilement cette obscurité. Cela lui fit également sentir à quel point elle était sinistre.

Ce serait la fin s’il entrait là-dedans ─. Ren l’avait compris. Et pourtant, ses jambes avançaient toutes seules.

« Il est enfin temps de quitter ce monde. En y repensant, la vie a été courte. »

Il avait parlé comme s’il s’agissait de l’affaire des autres alors qu’il arrivait juste à côté de la rivière.

De plus, pour une raison inconnue, il n’avait plus de vêtements. Le haut de son corps était nu et il ne portait qu’un pantalon. Il n’avait pas non plus de chaussures et marchait pieds nus.

« Bon, je vais traverser un endroit qui ressemble à la rivière Sanzu, ça doit être quelque chose comme ça. »

Ren ne sentait rien de déplacé par rapport à sa propre apparence tout en adoptant un point de vue philosophique. Ses pieds bougeaient encore d’eux-mêmes ─ *splash — *.

Avec un bruit d’éclaboussure, le pied droit de Ren entra dans la rivière.

L’arrière de son pied avait eu la sensation de marcher sur des cailloux. L’eau de la rivière était terriblement chaude. Ren avait même l’impression que c’était agréable. C’était à ce moment-là.

« Vous ne devez pas, Ren-sama ! »

« Alors tu viens aussi, Cassandre. »

La princesse de Troie était soudainement apparue et elle l’avait serré dans ses bras.

Elle exerça toutes ses forces pour entraîner Ren hors de la petite rivière. Cependant, le corps de Ren ne reculait pas le moins du monde. Loin de là, ses pieds avançaient de deux, trois pas ─.

*Splash, splash, splash*

Il posa le pied sur le fond de la rivière sans problème et se dirigea vers l’autre rive.

« C’est ici que vous devez endurer ! S’il vous plaît, Ren-sama, ne bougez pas ! »

Cassandre le retint par-derrière.

***

Partie 5

La sensation des seins voluptueux qu’il avait caressés à maintes reprises lui était transmise dans le dos. Ren continuait à marcher en la portant sur son dos.

Mais il mit toute la gentillesse dont il était capable dans sa voix et parla à l’amante qui était sur son dos.

« Tu ne peux pas venir, Cassandre. Tu mourras aussi si tu traverses cette rivière. »

« Exactement ! C’est la rivière Styx qui coule au fond de la terre — . C’est l’au-delà, c’est pourquoi Ren-sama, s’il vous plaît, retournez sur la terre ! »

Cassandre avait encore haussé le ton.

« De plus, j’ai obtenu une prophétie ! La période où la fille de Zeus se repose est notre dernier espoir ! »

« Notre dernier espoir. D’une certaine manière, cela sonne bien pour le titre d’un film. Mais… »

Ren répondit d’une voix sans tension.

« Je pense que c’est déjà impossible pour moi… On dirait que c’est le bon moment pour moi. »

« Allez-vous partir seul, en me laissant derrière vous ? »

« Si je peux t’emmener, alors bien sûr je voudrai être avec toi pour toujours. Mais si je fais cela, Cassandre ira dans ce monde. »

« Ren-samaaa »

Cassandre l’appela d’une voix déchirante. Cette fois-ci, elle fit le tour pour se retrouver devant Ren.

Mystérieusement, la princesse qui descendait de la lignée de Dieu flottait dans les airs. Elle faisait la même chose que le prophète Jean.

Ren s’était finalement arrêté de marcher.

Son sentiment à l’égard de Cassandre avait empli sa poitrine et ses jambes s’arrêtèrent naturellement.

Mais il n’arrivait pas à se faire à l’idée de retourner sur le bord de l’eau. Même s’il la chérissait et l’aimait autant.

Ren embrassa la joue en larmes de Cassandre et lui chuchota à l’oreille.

« Ne pleure pas. Tu ne peux pas laisser se perdre le serment d’Athéna de te laisser vivre quoi qu’il arrive. »

« Je ne veux pas vivre sans Ren-sama ! »

« J’aimerais que tu ne dises pas une chose pareille. Si tu m’aimes bien, c’est d’autant plus vrai. »

« Ren-samaaa… ah »

Cette fois, Ren lui coupa la parole en l’embrassant sur les lèvres. Il lui sourit.

« Vas-y maintenant. Veille aussi sur Julio. Ce type a l’air d’être fiable, mais il y a des endroits où il est un peu difficile à gérer. »

« Je, je refuse… Si Ren-sama n’est pas avec moi alors ─ oh ? »

« Eh ? »

Ren et Cassandre avaient soudainement été tirés vers l’arrière.

Quelque chose comme de la télékinésie invisible portait Ren. Il avait l’impression d’avoir été arraché au courant de la rivière et jeté sur la berge ─.

Lorsqu’il s’en était aperçu, le corps de Ren avait été jeté sur la berge de la petite rivière.

« Aah, Ren-sama ! »

Cassandre disparut avec la même soudaineté que lorsqu’elle était apparue.

Ren ne comprenait pas ce qui se passait et se sentait déconcerté.

« Que se passe-t-il… ? »

Le ciel était d’un rouge fou. Il devina que c’était le soir.

En ce moment même, Rokuhara Ren se trouvait sur l’herbe qui poussait près de la rivière. Il était allongé sur le dos et regardait le ciel. Juste au-dessus de lui, une fille apparut soudainement, de plus, c’était au-dessus de sa taille. Cette fois-ci, ce n’était pas Cassandre ─

« Eh, Riona ? »

« C’est exact, Goshujin-sama. Il semble que ton attachement à la princesse Cassandre ait ralenti ton départ vers ce monde. C’est grâce à cela que j’ai pu me précipiter ici juste à temps. »

Riona était apparue en se plaçant à cheval sur la taille de Ren.

De manière incroyable, elle était nue ─ sans le moindre morceau de tissu sur son corps. C’est pourquoi il pouvait clairement voir la finesse de Riona.

Sa peau blanche et douce brillait comme si elle était éclatante de jeunesse. Il n’y avait pratiquement pas de viande inutile sur son corps. Mais, bien que ses seins soient modérés, ils étaient fermement bombés.

Ils ressemblaient à de belles collines. Même les tétons roses sur les pointes étaient extrêmement beaux.

La ligne autour de son ventre et de son nombril, sa taille était très sensuelle, de plus cette finesse lui rappelait la beauté d’une fille d’un âge risqué. Il se sentait même légèrement immoral. La partie en dessous avait également des cheveux fins comme de l’herbe sombre, ce qui rendait ce sentiment encore plus fort.

Riona pouvait se transformer en oiseau et se couvrir de plumes. Cependant, les poils de son corps étaient très fins, semble-t-il.

Une fille aussi belle chevauchait la taille de Rokuhara Ren dans son costume de naissance. Elle regardait le visage de Ren sans ciller avec l’arrogance d’une reine.

« C’est inutile, même si tu résistes. »

Riona sourit et lui parla d’une manière pompeuse.

« Rokuhara-san est actuellement sous mon charme. Tu es en train d’être affecté par le sort Hangon, il t’est donc impossible de t’en débarrasser par la force. »

« Tu as raison »

Le corps de Ren, à partir de la taille, ne pouvait même plus tressaillir.

Il ne pouvait pas non plus renverser la position entre leurs deux corps. Mais quelle était la raison pour laquelle elle avait commencé à faire cela ─ ?

Alors que Ren était dubitatif, Riona prit soudain la main droite de Ren.

« Comment ça va, Rokuhara-san ? »

« Le corps de Riona, il est chaud. »

La main droite de Ren avait été guidée vers son estomac.

Une sensation de chaleur fut transmise à sa paume. Non, les genoux de Riona et l’intérieur de ses cuisses minces tenaient les côtés de Ren de gauche à droite, donc la peau humaine était également chaude à cet endroit.

Pour une raison qu’il ignorait, Ren ne portait pas d’autres vêtements que son pantalon.

Riona partagea sa chaleur avec un Rokuhara Ren mourant tout en lui parlant avec condescendance.

« Ce monde, le royaume des morts, est un monde d’hiver où il n’y a que du froid. Si c’est maintenant, peut-être es-tu encore capable de retourner dans le monde des vivants où il y a de la chaleur. C’est pour cela qu’il faut faire preuve de courage et retourner là où il fait chaud. Montre tes tripes et retourne là où je suis, Rokuhara Ren ! »

« Hmmmm, mais tu vois… »

« Ta réaction est bien trop faible — !? »

« Je ne veux pas… J’ai fait de mon mieux jusqu’à présent pour empêcher la destruction du monde, mais il semble que le monde soit déjà détruit. Athéna a aussi juré qu’elle protégerait Julio et Cassandre quoi qu’il arrive, alors ça m’a fait penser qu’il n’est peut-être plus nécessaire que je fasse de mon mieux ─. »

« Je t’en prie, ne pense pas cela ! Il y a encore moi dans le monde des vivants ! »

« Alors tu n’as qu’à aller chez Athéna. Tu pourras demander à la grande déesse de te protéger avec Cassandre et Julio. »

« Ce n’est pas une blague ! »

Riona s’était mise à cheval sur Ren tout en parlant.

« Je n’ai pas l’intention de mourir avant d’avoir lu le dernier chapitre de Glass Mask ! C’est pourquoi il est hors de question que je laisse la civilisation terrestre se détruire… J’ai même appris secrètement le sort de Hangon pour ressusciter l’auteur en cas de besoin et je l’ai préparé pour pouvoir l’utiliser à tout moment ! »

« Et tu l’as utilisé sur moi en cet instant ? »

Ren avait été très impressionné.

« Tu ne sais vraiment pas ce qui te sera utile dans la vie, hein… »

« Mais le sort Hangon est vraiment difficile, même pour un grand onmyouji comme moi, le taux de réussite de ce rituel secret dépend en grande partie de la chance. La volonté de vivre de Rokuhara-san l’affecte aussi grandement. »

« Alors, j’en ai déjà assez. Je prendrai ma retraite ici ─. »

« Eei, tu ne sais pas quand abandonner… »

« C’est le contraire. C’est là que tu dis que je sais quand abandonner, n’est-ce pas ? … Non, d’abord je suis déjà mort, donc ça n’a pas d’importance que j’abandonne ou pas. »

« En plus, tu réponds sans arrêt… Très bien. Alors je vais te faire une suggestion spéciale. »

Riona, nue, avait pris la parole d’un air suffisant.

« Cela ne me dérange pas de donner des “récompenses” comme ça parfois. C’est pourquoi, travaillons dur ensemble sur la Terre de l’après-destruction du monde ! »

« Récompense ? »

« Oui, comme montrer ma peau nue comme ça, ou donner un baiser… »

« Riona. »

Ren prit inconsciemment un air sérieux et s’adressa à cette reine condescendante.

« Franchement, je ne suis pas quelqu’un d’inexpérimenté avec les filles au point de dire oui lorsqu’on me demande de faire de mon mieux pour autant. Ta suggestion ne me touche pas vraiment. »

« Heh ? »

« C’est bizarre de dire ça moi-même, mais je peux me procurer ce genre de choses assez facilement par moi-même, alors tu sais… »

« Nnnaa, maintenant que tu le dis ! »

Riona était très perplexe face à la réplique calme de Ren.

« Rokuhara-san a cet attribut d’homme frivole qui ne sied pas à un protagoniste, n’est-ce pas ! »

« Hahaha, c’est bien vrai. »

« M-Mais quand même. C’est aussi bizarre pour moi de dire ça, mais je suis une fille vraiment belle et charmante, non ? N’as-tu pas envie de faire des choses agréables avec ce genre de fille ? Ne ressens-tu pas des désirs mondains ou de l’attachement à la vie soudainement en train de monter avec le sentiment d’excitation ─. »

Ren fit un sourire insouciant. Riona se précipita désespérément vers l’avant.

« Franchement, je me suis déshabillée avec l’intention d’en profiter. S’il le faut, j’envisage même d’y aller à fond avec la mentalité d’une actrice qui ne rechigne pas à faire des scènes de chambre… »

« C’est vrai. Tu penses vraiment à des choses étranges. »

« Tu es plutôt apathique !? »

« Non, tu vois… une relation sérieuse, une liaison, le sexe occasionnel, plus qu’un ami, mais moins qu’un amant ─ j’ai vécu diverses relations avec des femmes et voici ce que j’en pense à la fin. »

Ren s’adressa à la jeune fille géniale qui était très immature en ce qui concerne la romance.

« Comme je l’ai pensé à la fin, c’est l’amour qui est important. »

« L’amour !? Alors même que tu es un homme frivole…, cela ne te ressembles pas, Rokuhara-san ! »

« Non. C’est très important, l’amour. Je l’ai remarqué ces dernières années, mais je ne suis pas gêné par la personnalité ou le look d’une femme. Ce qui est important, c’est juste le sérieux du sentiment qu’elles dirigent vers moi ─ en fonction de ça, ça me donne envie de répondre à leur sentiment aussi, quelque chose comme ça. »

« Si c’est comme ça, cela ne veut-il pas dire que même une femme harceleuse anormalement collante n’est pas un problème pour toi ? »

« Oui, oui. Je ne suis jamais allé jusqu’à sortir avec elles, mais il m’est arrivé de rencontrer ce genre de personnes lorsque j’étais au Japon. J’ai essayé d’en interpeller une qui jetait un coup d’œil dans la boîte aux lettres de mon appartement. »

Rokuhara Ren avait confiance en ses capacités de communication.

Après avoir fréquenté divers hommes et femmes, sa conscience de soi avait bourgeonné ce qui fait qu’il semblait être très faible face à ceux qui étaient « sérieux ».

Si quelqu’un l’abordait avec sérieux, il aurait envie de lui rendre la pareille, voire plus.

« Bien sûr, Riona est la meilleure partenaire que je puisse demander, mais ce n’est pas comme si notre relation était une relation où nous dirigeons l’amour l’un vers l’autre sérieusement. C’est pourquoi quelque chose comme la séduction ne me frappe pas vraiment ─. »

« Veux-tu bien patienter une seconde ? »

Riona sursauta en réalisant la situation et lui coupa la parole.

***

Partie 6

« À l’instant… J’ai une objection à l’égard de la remarque de “tout à l’heure”. »

Riona avait parlé avec hésitation.

« Même moi, je suis très consciente de ton importance, Rokuhara-san… J’ai même rampé la nuit dans ton lit. »

« Mais c’est à cause de l’autorité de Nike-san qui t’a reliée à moi, n’est-ce pas ? »

Le dieu subordonné d’Athéna, la déesse ailée Nike.

L’autorité qu’il lui avait usurpée était le Contrat des Ailes. Toba Riona était devenu le serviteur de Ren à cause de son effet et cela lui avait permis d’accéder à une puissance spectaculaire.

Mais le contrecoup de cette décision l’avait poussée à rechercher un lien fort avec Ren.

Parfois, comme lorsqu’ils voyageaient dans le Sanctuaire de Midgard, elle se glissait fréquemment dans le lit de Ren. Elle le faisait inconsciemment, comme quelqu’un qui faisait du somnambulisme.

Cependant, maintenant qu’elle l’avait mentionné, Ren l’avait remarqué. Après leur retour de Midgard et à Hyperborée, il n’y avait pratiquement plus de reptation nocturne de sa part ─.

Grâce à cela, il avait pu flirter fréquemment avec Cassandre…

Riona était toujours à cheval sur Rokuhara Ren. Sa posture était très provocante, mais son expression semblait terriblement embarrassée.

« Oui. Je cherche à établir un lien profond avec mon maître en tant que serviteur. Poussé par une telle impulsion, je me suis faufilée dans ta chambre, Rokuhara-san, nuit après nuit. Mais, j’ai pris peur ─ à partir du milieu, j’ai fait très attention pour ne plus le faire. J’ai mis plusieurs verrous sur la porte de ma chambre, je me suis mis un charme de liaison avant de dormir. »

« Effrayée ? »

« J’ai pensé que si je continuais à être comme ça, je pourrais tomber amoureuse de toi, Rokuhara-san… »

Riona avait finalement regardé vers le bas.

Mais Ren, qui était en position de la regarder d’en bas, vit clairement. La fille géniale qui se comportait toujours comme une reine se mordait les lèvres avec un air très embarrassé et des yeux larmoyants.

Puis son corps blanc et nu devint rouge vif, du visage jusqu’aux orteils. Cela devait aussi être dû à sa honte.

Puis Ren parla sérieusement.

« Avoir peur de tomber amoureux d’autres personnes, c’est comme ce qui arrive à une école primaire avant la puberté… »

« Moi, je ne peux pas faire autrement ! Quelque chose comme ça, c’est la première fois pour moi ! »

« Je me suis fait ma première petite amie quand j’étais à la maternelle, tu sais ? Je pense que la première fois que j’ai eu une relation sérieuse, c’était quand j’étais en sixième année d’école primaire ─. »

« Je ne veux pas entendre parler d’autres femmes dans ton passé ! »

« Hahaha, désolé. »

« Il y a aussi le fait que tu entretiens une relation avec la princesse Cassandre, Rokuhara-san, cela m’a vraiment affligée de le découvrir ! »

En ce moment, Riona manifestait une émotion qui ressemblait beaucoup à de la jalousie.

Bien sûr, les sentiments qu’elle éprouvait à l’égard de Ren en étaient au stade compliqué de « Plus qu’un partenaire d’affaires, peut-être un intérêt amoureux ? »

Cependant, il s’agissait sans aucun doute de quelque chose qui ressemblait de près à un « amour sérieux »─.

Dans ce cas, il était dans la nature de Rokuhara Ren de vouloir y répondre.

Ren était allongé dos contre la terre et Riona le chevauchait. Il leva sa main droite et lui caressa doucement le côté du bout du doigt.

« Eh ─ ? »

« Tu me récompenseras bien, ma reine ? »

« Certes, j’ai dit cela, mais, nn… — »

Du côté de Riona, le bout de son doigt avait rampé jusqu’à la douce face externe de sa cuisse.

Un toucher doux qui effleurait, mais pas tout à fait. Il était allé plus loin en caressant doucement son dos et son épaule blanche, le haut de son bras, son coude, le dos de sa main, ses doigts, etc ─.

Quel que soit l’endroit qu’il touchait, Riona se mordait les lèvres d’un air peiné et elle empêchait sa voix de s’échapper.

Après l’avoir bien compris, il attaqua une nouvelle fois la zone qui semblait être son point faible.

« Ah… »

« Riona, détestes-tu ce genre de choses ? »

« Je, c’est une récompense, donc pas vraiment… nnn »

Le corps blanc et nu de Riona se teinta d’un léger rouge qui n’était pas le résultat de sa honte.

Sa peau était très claire, il était donc facile de voir le changement de couleur de sa peau. Sa peau nue était lisse comme de la soie, et la texture de sa peau qui était transmise au bout de ses doigts était incroyablement agréable.

« Ma-Mais ─ ça m’a un peu irrité… »

« Pourquoi ? Essaie de le dire. »

« Rokuhara-san, tu es apparemment très expérimenté… il ne semblera pas que ton expérience en la matière soit en faible… »

« Je suis souvent félicité par ma tante et ma grande sœur à propos ─ ouch ! »

Il avait l’intuition qu’il la mettrait en colère s’il disait cela.

Cependant, pour l’instant, la curiosité de Ren de savoir comment la fille à califourchon sur lui allait réagir l’emporta et lorsqu’il le testa ─ il fut surpris.

Riona mordit soudain l’oreille gauche de Ren qu’elle avait coincé.

« Voilà ! Je ne veux pas entendre parler d’une femme d’avant ! »

« Roger. Je m’en souviendrai. »

Elle s’était immédiatement mise en colère devant lui et ses yeux s’étaient rétrécis.

Ren ne bougea pas d’un poil et fixa les yeux de la jeune fille au tempérament chaud. Elle devrait être bien plus lente que les autres filles de son âge. Cependant, peut-être grâce à l’atmosphère de l’endroit ─.

Cette fois-ci, Riona avait immédiatement remarqué l’invitation sans paroles.

Elle hésita un moment. Elle montra une rare expression d’indécision, puis le visage de Riona se rapprocha nerveusement…

Ren leva également le haut de son corps et l’accueillit.

C’était devenu un baiser profond. Lorsque Ren inséra sa langue, elle répondit également avec empressement de son côté. Leurs langues s’entremêlèrent ─

Après un long échange, les lèvres des deux individus se séparèrent enfin.

« Ah… à ton oreille, Rokuhara-san, il y a du sang… »

« C’était douloureux. Mais ce n’est pas grave parce que je considère cela comme un insigne d’honneur. »

« Rokuhara-san, tu es vraiment un idiot… ah »

Les lèvres de Riona qui sourit avec gentillesse… cette fois-ci, l’initiative fut du côté de Ren qui l’embrassa.

On sentait que ça allait se transformer en un autre long baiser, mais…

« Re, Ren-sama ! Et aussi Riona-sama, que faites-vous tous les deux ? »

Cassandre était apparue à côté d’eux sans qu’ils s’en aperçoivent.

La princesse de Troie qui avait disparu pour une raison inconnue il y a peu de temps était revenue ici. Elle arriva à la scène concluante de Riona chevauchant Ren qui était assis sur le sol et les deux s’embrassant.

Devant Cassandre, qui restait immobile, l’air abasourdi ─

« Ah, eerr. C’est vrai ! C’est d’abord toi qui l’as dit, n’est-ce pas ? Tu as dit que jusqu’à la fin, je suis la première dame, tandis que tu resteras dans l’ombre, princesse Cassandre. Avec une telle prémisse, je ne pense pas qu’il y ait de problème particulier avec ce que nous faisons… »

Riona avait immédiatement passé sous silence ce qui s’était passé.

« Soutenons pleinement toutes les deux notre mari à partir de maintenant ! »

« Pas possible… Je pensais que Riona-sama, qui ignore les relations amoureuses entre un homme et une femme, aurait besoin de vingt ans pour arriver à cet état mental, et pourtant ─. »

« Oh, tu pensais à quelque chose de vraiment grossier, n’est-ce pas ? »

La conversation des deux filles était très animée.

Cela devrait être une scène de carnage, mais pour une raison ou une autre, Ren avait l’impression que c’était agréable. Comme prévu, il n’était pas amusant pour lui de partir en laissant ces deux-là seules ─.

Il se demanda si ce qu’il ressentait était la vitalité de quelqu’un qui veut vivre.

Quelque chose de chaud bouillonnait dans tout son corps.

En même temps, la volonté de contre-attaquer emplissait son cœur. Ren murmura.

« Je veux essayer de rendre la monnaie de sa pièce à Athéna qui a fait ce qu’elle voulait comme elle voulait ─. Je vais peut-être essayer de défier un combat de repêchage du perdant. »

Rokuhara Ren avait annoncé sa revanche d’un ton léger, ce qui lui ressemblait.

.

… En ce moment, sans s’en rendre compte, Ren dormait près de la mer.

C’était un endroit lugubre où il n’y avait que de la roche. Une petite île avec, au mieux, des mousses qui poussaient sur le récif. On aurait dit qu’il ne restait que peu de temps avant l’aube.

Riona, complètement nue, dormait juste à côté de lui.

Ren lui-même ne portait rien d’autre qu’un pantalon.

« Ah, Rokuhara-san… ? »

Son partenaire s’était réveillé dans le même timing.

Elle se leva tout en lui parlant avec des yeux endormis. Ren avait également répondu.

« Bonjour, Riona. Je t’ai vraiment beaucoup dérangé. »

« Non, c’est très bien que tu puisses te ranimer… attends ! J’ai réussi ! J’ai magnifiquement lancé le sort de Hangon avec succès ! »

La tension de Riona monta soudainement et elle éclata de rire.

Et puis elle jeta un coup d’œil à son corps et remarqua qu’elle était dans son costume de naissance. Elle cacha ses seins modérés, mais joliment dessinés avec ses bras ─.

Elle fixa le visage de Ren, l’air terriblement embarrassé, et parla en marmonnant.

« J’ai fait un rêve étrange. Pour une raison inconnue, mon apparence était aussi comme ça ─. »

« Ce n’était pas un rêve, tu sais ? Regarde. »

Ren pointa son oreille gauche.

C’était l’endroit où Riona l’avait mordu au bord de la rivière Sanzu ou plutôt de la rivière Styx. Il avait encore mal. Du sang séché collait à la plaie en forme de dents.

Riona fit « !? » et son corps se raidit en voyant cela.

Ren fit un clin d’œil à sa charmante partenaire et regarda le ciel étrange.

La couleur azur d’un ciel juste avant l’aube se mêlait à la couleur rose de la lumière de l’aube. Les nuages à la dérive brillaient d’un éclat doré. Et pourtant, le soleil du matin n’était visible nulle part.

Le lever du jour avant l’aube se prolongeait à l’infini. C’était extrême, même pour une anomalie.

Mais bon, il n’y avait pas de nuit qui ne se termine pas. Il voyait aussi que le matin était proche. C’était peut-être le bon moment pour commencer son redémarrage.

***

Chapitre 4 : Avant le Jugement Divin

Partie 1

Le ciel était teinté en ce moment de la couleur azur de l’aube.

Le soleil ne s’était toujours pas montré, mais pour une raison inconnue, un rayon de couleur rose ondulait ici et là dans le ciel, comme s’il recevait la lumière du matin.

Il s’agissait clairement du résultat obtenu après un détournement de la loi de la nature.

La Terre avait été brûlée avec acharnement et avait en outre été exposée à une inondation à l’échelle planétaire.

Actuellement, le monde de Ren et son petit groupe n’était plus qu’un vaste océan.

Et puis, à propos de la résurrection de Rokuhara Ren ─

Il plongea dans cette mer et s’y immergea à plusieurs reprises. Il s’était déshabillé avant ça et il n’avait plus qu’un boxer bleu marine comme vêtement. Heureusement, le boxer était fabriqué en polyester et en nylon, comme le maillot de bain, et pouvait donc servir de substitut.

La température était modérément chaude et la température de l’eau n’était pas non plus très froide.

Mais il n’y avait pas d’outil pour la plongée sous-marine. La profondeur à laquelle il pouvait plonger et le temps dont il disposait n’étaient pas très importants.

Malgré cela, Ren resta sous l’eau aussi longtemps qu’il le put et nagea au gré de ses envies. Il vérifiait soigneusement l’état de la mer.

L’eau est vraiment propre.

Ce bleu était plus profond que le bleu marin. La couleur bleue de l’eau était plus proche de l’azur.

C’était la même chose que la mer d’hyperborée qu’il voyait tous les jours jusqu’à il y a quelques jours.

Aucun déchet ne flottait dans l’eau de mer claire. Il n’a pas non plus vu de créatures marines. Il n’y avait que du sable au fond de la mer autour de l’île. Il n’y avait pas non plus d’algues.

Pour ainsi dire, il n’y avait aucune présence de vie dans cette mer.

Bien que ─.

À l’instant même, de grosses tortues passèrent devant Ren. Leur corps mesurait environ deux mètres. Cependant, il n’y aurait pas de problème s’il ne considérait pas ces tortues comme des êtres vivants.

Après tout, il s’agissait de shikigamis créés par la technique d’onmyouji de Toba Riona.

Les grandes tortues nageaient à l’intérieur de la mer à une bonne vitesse. En ce moment même, elles remontaient à la surface de l’eau. Elles avaient l’intention de retourner sur la petite île où se trouvait Riona.

Sa respiration atteindrait bientôt sa limite. Ren suivit les grandes tortues.

.

La quasi-totalité du monde était immergée dans la mer.

Il ne restait que très peu de terres. Même s’ils allaient jusqu’à la mer à la recherche d’une terre où ils pourraient s’enraciner, cela finirait sûrement par être un effort vain ─.

« Ce n’est pas garanti. Envoyons les shikigamis pour vérifier. »

Riona l’avait annoncé tout à l’heure.

C’était après qu’elle se soit réveillée avec Ren et qu’elle ait remis de l’ordre dans son apparence.

La petite île où ils dormaient tous les deux ne comportait que des rochers et une petite plage. Il n’y avait pas d’herbe qui poussait, ni même d’arbre. De plus, il n’y avait même pas un seul insecte, encore moins un oiseau ou un animal.

Ren déclara à ce moment-là. « C’est certain qu’à ce rythme, nous allons mourir de faim. Nous ne sommes pas en état de combattre Athéna. »

« Oui. Mais, si ma prédiction est correcte ─. »

Riona s’était accroupie et elle écrivit des lettres sur le sable du bout des doigts.

Il s’agissait d’une phrase bien spécifique. « 依吾指教 奏上三精 急急如律令 Igo Shikou Soujou Sansei Kyuukyuu Nyoritsuryou ».

Lorsque l’eau de mer qui avait été recueillie à la main avait été projetée sur ces lettres, des tortues de la taille d’une paume de main en étaient sorties. Elles n’étaient pas seulement dix ou vingt. C’était comme une véritable « ponte de tortue », plusieurs centaines de mini-tortues étaient nées et elles étaient entrées dans la mer l’une après l’autre.

Les tortues avaient gonflé dès qu’elles avaient été immergées dans l’eau et elles avaient atteint une taille d’environ deux mètres de long ─.

Plusieurs heures après.

Les tortues géantes étaient retournées sur la plage de la petite île en compagnie de Ren.

Elles se dirigèrent vers Riona qui les attendait avec un mouvement plus agile qu’on ne pouvait l’imaginer vu leur forme.

« Comment ça va, Rokuhara-san ? »

« À l’intérieur de la mer, il n’y a pour le moins rien à trouver dans la zone proche de cette île. Il y a une chose qui m’a gênée, mais… Mais nous pourrons en parler plus tard. »

« Alors, vérifions d’abord le résultat de la force principale. »

Pendant que Ren et Riona regardaient ─

Les grosses tortues qui rampaient sur le sol ouvrirent la bouche. *Quelque chose fut rapidement craché. C’était un produit de la civilisation que même Ren connaissait.

« C’est du poisson en boîte, hein… »

Le contenu de la boîte pouvait être prédit à partir de l’illustration sur la boîte. Cependant, il ne pouvait pas lire les lettres du texte.

« De quelle langue s’agit-il ? »

« C’est de l’écriture arabe. Il semblerait que ce soit de la sardine huilée. Il y a aussi du couscous en conserve… Peut-être que cet endroit se trouve à l’origine quelque part en Afrique du Nord. Comme l’Algérie ou le Maroc, » commenta Riona.

Sous les yeux attentifs de leur maître, les grandes tortues-shikigami avaient craché plus de dix boîtes de conserve au total. En outre, il y avait aussi beaucoup de boissons en bouteille. Eau minérale, jus d’orange gazeux, soda au citron, il y avait aussi un jus noir inconnu.

Riona avait été satisfaite des gains de ses subordonnés.

« Il semblerait qu’il y ait aussi des ruines sous-marines de la civilisation précédente à Hyperborea. J’espérais que nous pourrions obtenir des biens terrestres si nous fouillions le fond de la mer à grande échelle. »

« C’est appréciable. Grâce à cela, nous pouvons nous en sortir pour le moment. »

Ren avait essayé de prendre l’une des boîtes de conserve.

Les shikigamis avaient avalé la nourriture et la boisson récupérées, il pensait donc qu’elles seraient gluantes à cause de la salive ou du suc gastrique, mais ce n’était pas le cas. La nourriture était mouillée par l’eau de mer, mais elle n’était pas collante. Comme on pouvait s’y attendre de la part des familiers invoqués par la sorcellerie.

« Quelle chose commode ! »

« Il semblerait qu’une ville soit en train de s’enfoncer dans une zone relativement proche. La profondeur de l’eau n’est pas non plus très grande, alors remontons beaucoup de choses utiles. »

Riona s’accroupit et posa sa main sur la tête de la tortue-shikigami.

En faisant cela, elle pouvait obtenir des informations de ses subordonnés qui se promenaient dans la mer. Mais contrairement à Ren qui se réjouissait, Riona elle-même fronçait les sourcils, perplexe.

« Qu’est-ce qui ne va pas Riona ? »

« Il y a aussi quelque chose qui m’a dérangée. En fait, j’ai eu l’impression d’être déconcerté avant que tu ne plonges dans la mer, Rokuhara-san… »

Il semble que Riona nourrisse le même doute.

C’était pour cela que Ren avait plongé dans la mer et que Riona attendait elle aussi des informations de la part de ses shikigamis. Les deux acquiescèrent l’un à l’autre et parlèrent en même temps.

« La mer est trop propre alors qu’il y a eu un tsunami géant il n’y a pas si longtemps. »

« Oui. Il n’y a pas que la surface de la mer, il n’y a pratiquement plus de bois flottant sous l’eau. Les villes que nous avons construites ne font que s’enfoncer et deviennent des ruines sous-marines ici et là… »

Riona avait réfléchi tout en parlant avec certitude.

« Les corps des victimes qui ont été emportés à la surface ─ ne peuvent être trouvés nulle part. »

Normalement, au lendemain d’un tsunami,

Il devrait y avoir d’innombrables objets qui auraient été emportés par la mer et qui auraient dérivé jusqu’à cette île.

Des objets de différentes tailles, et surtout des cadavres d’êtres vivants. Surtout si cet endroit est proche d’une ville, il ne serait pas étrange que cette plage soit couverte de cadavres humains.

+++

Riona était occupée juste avant que Ren ne plonge dans la mer.

Une petite île qui n’avait que des rochers et une petite plage ─ elle était en train de graver une sorte de sort dans un de ces endroits rocheux. C’était l’écriture du Yin Yang et des cinq éléments.

« 水生木大吉 »"木生火大吉""火生土大吉""土生金大吉""金生水大吉" (TN : Ils semblent signifier que l’eau crée le bois, le bois crée le feu, le feu crée la terre, la terre crée le métal, le métal crée l’eau. Le cycle des cinq éléments).

Riona lui expliqua brièvement.

« Le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau des cinq éléments du Yin Yang ─ c’est en somme la version orientale de la théorie des quatre grands éléments que sont la terre, l’eau, le feu et le vent. En mettant les cinq éléments en bonne circulation et en affinité, cela a formé la prière de l’Immense Récolte des Cinq Céréales. »

Le résultat était clair, même d’un point de vue extérieur.

Lorsqu’il revint de la mer, l’endroit rocheux où le sort avait été taillé se transforma en un sol avec de la terre.

De plus, après l’avoir observé pendant un certain temps, l’herbe et les fleurs avaient poussé, et même les palmiers étaient devenus plus grands les uns après les autres. Il y avait même de l’eau de source claire qui jaillissait et devenait une petite source.

Ce coin avait la taille d’un petit parc public.

Mais le paysage de l’île morne s’en trouva grandement modifié.

« C’est la même chose que l’île créée à partir de l’animal sacrificiel en Hyperborée, » dit fièrement Riona.

« L’île va s’étendre progressivement, des forêts et des rivières vont même apparaître, et la vie va naître. Son échelle est petite, mais c’est une reproduction de ce miracle. »

« Incroyable. Avec cela, il devient vraiment facile de survivre. »

Ils étaient devenus capables de s’abriter et de s’abreuver sans trop d’efforts.

De plus, le palmier pouvait également être utilisé comme matériau vivant. Heureusement, une dizaine d’arbres poussaient. Ils étaient encore jeunes, mais ils portaient déjà des fruits.

Ren grimpa immédiatement à un arbre et laissa tomber une noix de coco sur le sol.

« Cette agilité est conforme aux attentes quant à toi, Rokuhara-san… Au fait, si tu t’habillais maintenant ? J’ai du mal à savoir ce que je dois faire dans cet état. »

« Ah. Désolé, j’ai oublié. »

Depuis qu’il était sorti de la mer, Ren ne portait qu’un simple caleçon jusqu’à maintenant.

Il n’y aurait aucun problème à rester habillé ainsi avec la température chaude, et il ne voulait pas laisser ses vêtements, qui étaient les seuls qui lui restaient pour l’instant, se mouiller.

Riona était gênée et elle détournait les yeux de ce corps à moitié nu dont on dit souvent qu’il est étonnamment musclé.

Ren fit un clin d’œil à la réaction adorable de sa partenaire.

« Tant que ça ne te dérange pas, ça ne me dérange pas de rester comme ça tout le temps. C’est libérateur. »

« Ne dis pas de bêtises, tu devrais commencer à préparer le feu ! »

« Hahaha. Roger. »

Ren prit une pierre de taille moyenne et ouvrit la noix de coco.

Il s’agissait d’utiliser l’extérieur de la noix de coco en remplacement du bois de chauffage. En outre, il avait également ajouté la fibre d’écorce d’arbre et avait allumé le feu à l’aide du briquet que Riona avait parmi ses possessions personnelles ─.

« Le feu étant pris, fortifions-nous avec un repas maintenant ! »

Avec la proposition de Riona, ils commencèrent à prendre des repas qui faisaient office de pause.

Heureusement, les tortues-shikigami revenaient petit à petit et recrachaient leurs gains récupérés au fond de la mer à un rythme favorable. Tout était trempé, mais il y avait beaucoup de choses immédiatement utiles comme un couteau, un seau, des vêtements et une couverture, une tente, des aliments scellés, etc.

Ils réchauffèrent des conserves près du feu et préparèrent du poulet mijoté à la tomate et des sardines à l’huile.

Après avoir fini ce repas simple, ils se mirent à table.

***

Partie 2

« Alors Riona. À propos de l’absence de cadavres. »

« J’ai une hypothèse. »

Ren avait soudain abordé le sujet. Son partenaire avait répondu immédiatement.

« La fin du monde qu’Athéna a provoquée. Peut-être ─ en plus de provoquer une crise sans précédent qui pourrait ne jamais se reproduire, le phénomène est de ceux qui changent complètement la marche du monde à l’échelle planétaire. »

« … Changer ? »

« Tu sais, le capitaine du groupe qui a grandement animé le monde a fait de même, n’est-ce pas ? La création d’un monde où les vacances d’été ne s’arrêtent pas pour l’éternité. Le passage à un monde où le chat parle. Tu ne la connais pas celle-là ? »

Riona parlait avec désinvolture. Mais Ren pencha la tête, perplexe.

« Je crois que j’en ai un peu entendu parler, mais c’est tout. »

« C’est pour cela que quelqu’un qui a des connaissances otaku pleines de trous est juste… Alors, qu’en est-il de la boîte de téléphone “Et Si” ? »

« Je pense que je peux comprendre. »

Ren l’avait compris. Et si la magie existait. Et si l’argent était considéré comme inutile.

C’était un objet de rêve qui a créé un tel monde « et si ».

« Ensuite, la question de savoir si cette fois-ci est conforme aux attentes ─. »

« C’est sans aucun doute “Si seulement tous les êtres vivants sur terre étaient effacés et que le monde était réinitialisé à l’état neuf”. Quand la terre entière a été enveloppée d’eau et de feu… Je l’ai vu du ciel. Les humains engloutis ont disparu en un instant. »

Riona avait parlé petit à petit en fouillant dans sa mémoire.

« Eh, en y réfléchissant bien, je pense qu’il faut peut-être interpréter cela comme le fait qu’ils ont “disparu” avant de mourir noyés ou brûlés. Regarde, c’est exactement ce que nous avons aussi remarqué… »

« Parce que les cadavres des victimes n’existent nulle part ? »

Ren n’était pas convaincu et pencha la tête.

« Mais quand même. C’est une très grande catastrophe qui fait sombrer toutes les terres de la planète dans la mer, tu sais ? Même si elles ne disparaissaient pas, toutes les créatures vivantes allaient mourir d’elles-mêmes, n’est-ce pas ? »

« En fait, le mythe originel ─ le mythe du déluge à divers endroits dans le monde est comme ça. »

Riona avait répondu rapidement.

« Dans le grand déluge de ce type d’histoire, l’humanité ne meurt pas noyée, mais “disparaît comme dans un certain projet d’instrumentalisation”… il existe aussi une telle théorie. »

« Vraiment ? »

« Le prototype du mythe du déluge est probablement le modèle de l’Hyperborée, patrie originelle des langues indo-européennes, ou peut-être a-t-il été établi quelque part dans l’ancienne Mésopotamie qui était proche de cette région. Le schéma de base est le suivant. »

.

  1. Un dieu qui ne pouvait pardonner l’existence de l’humanité a provoqué un grand déluge.

  2. Cependant, seul un humain informé au préalable a créé un navire et a survécu au déluge.

  3. L’eau s’est retirée plusieurs jours plus tard, le survivant a atteint une terre et a commencé une nouvelle vie.

.

Riona continua à en dire plus.

« Franchement, la plupart des mythes sur les inondations sont fidèles à ce modèle. Et puis “les innombrables corps noyés” qui devraient naturellement se trouver là ne font leur apparition nulle part. »

« Pourquoi cela ? »

« C’est tout simplement parce qu’il ne correspond pas à l’image d’un “nouveau monde où tout ce qui est à la surface a été emporté”… peut-être. Contrairement aux dégâts causés par les inondations dans la réalité, l’inondation de la mythologie a simplement privilégié l’image. »

Dans la célèbre arche de Noé, le survivant était probablement resté sur l’eau pendant environ deux mois.

Après avoir dit cela, Riona ajouta.

« Le plus ancien mythe du déluge que l’on puisse confirmer dans la littérature ─ L’arche d’Utnapishtim en Mésopotamie, la période du déluge y est d’environ vingt jours. Dans le déluge de Deucalion de la mythologie grecque, l’inondation dure environ dix jours. Avec une période aussi courte, il est impossible qu’un corps noyé se soit déjà décomposé en terre, et pourtant l’histoire entre dans le nouvel épisode du monde sans que les cadavres d’humains et d’animaux n’apparaissent nulle part. La raison pour laquelle le mythe du déluge “n’est pas une histoire d’homme mort par noyade, mais une histoire de réinitialisation et de réorganisation du monde” est là. »

« Je vois. L’intrigue est donc basée sur le redémarrage. »

« Oui. Ce monde aussi est peut-être ─ si des terres un peu plus propices à la vie sont créées, ce sera le début du nouveau monde. D’ici là, le soleil du matin ne se lèvera pas comme maintenant et “l’aube” continuera éternellement à attendre le lever du jour de Gaïa. »

Ren était enfin convaincu et leva les yeux au ciel.

La couleur de base du ciel était l’azur, auquel se mêlait parfois une lumière rose. Le ciel de l’aube. Le temps qui était l’opposé du crépuscule ─.

Riona regarda la mer et le ciel et soupira.

« Les êtres vivants sur terre ont disparu sans même laisser derrière eux des cadavres noyés. Le ciel est dans un état absurde qui a complètement ignoré la rotation et la révolution, le lien entre la terre et le soleil. L’endroit où nous nous trouvons pourrait être une sorte de monde mythologique… »

« Ici ? Veux-tu dire la terre entière ? »

« Oui. La Terre est devenue un monde où le mythe du déluge est reproduit dans son intégralité. C’est vraiment la boîte à idées. On peut aussi l’appeler projet d’instrumentalisation de l’humanité. »

« Certes, ce n’est déjà pas un monde où la logique fonctionne… »

« Eh bien, la légende de la fin qui est dérivée du mythe du déluge ─ comme l’Apocalypse de l’Ancien et du Nouveau Testament, l’intrigue y est cependant encore plus absurde que cela. Après la destruction du monde, les humains morts seront tous ressuscités et soumis au jugement dernier. C’est là qu’il sera officiellement décidé s’ils iront au paradis ou s’ils tomberont en enfer. »

« Eh ? Les hommes morts vont tous être ramenés à la vie ? »

« Oui. Lorsqu’ils seront tous ressuscités, ils passeront tour à tour par le Jugement dernier. C’est là qu’il sera décidé s’ils seront invités à entrer dans le royaume de Dieu ou s’ils tomberont en enfer. »

« Si c’est comme ça »

Ren avait soudainement commencé à réfléchir.

« Si le dieu est vaincu alors que tous les humains morts ont été ramenés à la vie et que le jugement dernier est arrêté, tout est bien qui finit bien, n’est-ce pas ? »

« … Je pense que oui, » affirma Riona tout en affichant un air étonné.

« Par exemple, le Projet d’Instrumentalité Humaine a échoué et l’humanité disparue va revenir. Ou alors il y des Dragon Ball, et tout le monde reviendra à la vie de toute façon. Certes, j’ai l’intuition que ça peut devenir le même résultat comme ça… La Terre en ce moment est un monde mythologique ─ un espace extraordinaire où le sens commun ne s’applique pas, alors c’est d’autant plus… »

« Il semblerait qu’il y ait un intérêt à l’essayer ! »

« Cela pourrait être ─ ah, non non. »

Riona avait nié, paniquée.

« Certes, la Révélation dans le judaïsme et le christianisme est ainsi, mais Athéna est une divinité de la mythologie grecque en fin de compte. Même avant cela, elle était une déesse de la terre mère qui symbolisait le serpent et était largement vénérée dans l’ancienne région méditerranéenne. Elle et cette Méduse sont les deux faces d’une même pièce. Je pense que la possibilité qu’elle mette en œuvre la résurrection de l’humanité comme ce qui est écrit dans l’Apocalypse est faible. »

« Mais même l’histoire de la Bible s’est déroulée dans une zone proche de la mer Méditerranée il y a bien longtemps, n’est-ce pas ? N’y a-t-il pas de lien entre les deux ? »

Ren n’avait pas abandonné cette idée et avait continué. C’est alors que Riona se mit à réfléchir,

« C’est… Même le déluge de Deucalion dans la mythologie grecque est considéré comme un plagiat d’un déluge mythologique d’une autre région. »

Il y a très longtemps. Le roi des dieux Zeus était en colère contre les humains injustes et prévoyait d’effacer l’humanité par un grand déluge. Deucalion était le seul à connaître ce plan. Il monta à bord d’un navire avec sa femme et survécut au déluge ─.

Ren acquiesça.

« C’est à peu près la même chose que l’Arche de Noé. »

« Mais l’histoire après leur retour sur la terre ferme est différente. Les survivants ne sont plus que Deucalion et sa femme. Alors qu’ils sont désemparés parce qu’ils sont trop peu nombreux, la déesse Thémis apparaît devant eux et leur dit de lancer un caillou. Lorsque le mari et la femme font cela, des humains mâles et femelles naissent l’un après l’autre du rocher lancé. »

Riona afficha une expression perplexe.

« Il ne s’agit pas d’un renouveau, mais d’une nouvelle naissance en fin de compte. Elle n’arrivera pas dans un développement commode comme nous le souhaitions. »

« Mais souviens-toi, c’est Cassandre qui l’a dit. »

Ren avait parlé doucement, mais avec passion.

Alors qu’il était sur le point de traverser le Styx, la princesse Cassandre et Riona se succédèrent et l’arrêtèrent. À ce moment-là,

« Elle a dit qu’il restait de l’espoir sur l’île où se trouve Athéna. Je pense que c’est une prophétie. »

« La princesse Cassandre l’a-t-elle dit !? »

.

Abstraction faite de la question de savoir si la renaissance complète de l’humanité se réalisera ou non,

Pour l’instant, ils chercheraient d’abord Athéna qui devrait être quelque part dans la mer ─.

Tous deux décidèrent de ce plan et commencèrent à agir. Finalement, Riona aussi répondrait au sentiment de Ren s’il y avait un espoir, même s’il n’était qu’infime.

« Ce sera après tout aggravant de se contenter de serrer les genoux de peur en obéissant ! »

Ils devaient donner à Athéna une revanche au moins une fois, quoi qu’il arrive.

Pour cela, Riona libéra des shikigamis non seulement vers la mer, mais aussi vers le ciel. Le faisceau de charmes se transforma en une volée d’hirondelles bleues et ils se mirent en route.

Les hirondelles s’étaient dispersées dans toutes les directions.

« Je suis entré en contact avec ton âme, Rokuhara-san, en utilisant le sort de Hangon, mais la princesse Cassandre est aussi une prophétesse et une prêtresse d’un monde mythologique. Il n’est pas étrange qu’elle puisse faire la même chose. Maintenant, je vais croire que la prophétie n’est pas un rêve que mon goshujin-sama a vu et faire tout ce que je peux. »

Bien que son cœur soit impatient, il n’y avait rien à faire en attendant le rapport de ses shikigamis.

C’est peut-être pour cette raison que Riona avait abordé un sujet.

« Au fait, quant à la destruction de la terre pour cette fois, ce qui est devenu le facteur décisif, c’est ce super objet appelé le Vaisseau de Fin qu’Athéna a préservé, mais ─ cette chose est une énigme… »

« Une énigme, dis-tu ? »

« Je me demande quel genre de légende est liée à cet objet qui a provoqué la destruction du monde. De plus, il devrait provenir d’une région qui a un lien avec Athéna dans une certaine mesure ─. »

« Riona, as-tu une idée ? »

« Aucune. »

« En y repensant, il y a eu ce film de héros, n’est-ce pas ? Le méchant a rassemblé cinq pierres de pouvoir extraordinaires et a divisé par deux la population de l’univers. »

Riona avait immédiatement objecté quant à la mémoire de Ren.

« Oui, oui. C’est quelque chose qui “arrive souvent” dans les comics Marvel. Des personnes ou des objets surpuissants qui peuvent changer le monde changent complètement le monde pour de vrai ─ ce genre de chose arrive dans cet univers à la fréquence d’une fois toutes les quelques années. »

« Eh, si souvent ? »

« Oui. Et après de nombreux rebondissements, les héros ramèneront le monde à la normale d’une manière ou d’une autre, ou bien ils s’adapteront à l’environnement modifié et entameront un nouveau chapitre. »

« Naturellement, nous n’avons que la possibilité de ramener le monde à la normale ici. »

« Oui. En fait, je… cet outil divin, le Vaisseau de la Fin, j’ai l’espoir que le monde changé puisse être réinitialisé si nous volons cet objet. Je pense qu’il y a plus de chances que ce soit le cas plutôt que d’opter pour une renaissance complète de l’humanité en arrêtant le jugement dernier. »

En tout cas ─

S’ils ne faisaient rien, ils ne pouvaient que désespérer ensemble.

C’est peut-être pour cette raison que leur réunion stratégique, mêlée de discussions oiseuses, avait été remplie de passion. Ils s’étaient assis sur un rocher au hasard et avaient conversé face à face. C’était aussi un moment d’épanouissement à deux.

Ren avait soudain pensé à quelque chose et avait fixé son regard sur le visage de sa partenaire.

Leurs regards se croisèrent. Riona détourna le regard, embarrassée.

« Qu’est-ce qu’il y a, Rokuhara-san ? »

« Non, tu vois. Je trouve que tu es belle, Riona. »

« … !? Q-Quoi, qu’est-ce que tu dis si soudainement !? »

« Tu le dis souvent par toi-même, Riona, n’est-ce pas ? Je parle du fais que tu es une belle fille. Je le pense aussi. »

« O, bien sûr que j’en suis consciente, mais… Rokuhara-san, tu ne m’as jamais fait de compliments à ce sujet jusqu’à présent, n’est-ce pas ? »

« Bien sûr. Notre relation n’était pas comme ça jusqu’à présent. »

Ren sourit à sa partenaire timide et troublée.

***

Partie 3

« Mais ce qui se passe aujourd’hui est légèrement différent de cette époque. N’est-ce pas ? »

« C’est, enfin, tu as raison, mais… »

La distance entre les deux s’était visiblement réduite, tant physiquement que mentalement.

Mais Riona était toujours gênée. Ren, qui n’avait pas l’intention de se précipiter, sourit joyeusement et s’arrêta.

Riona avait alors baissé les yeux d’un air gêné.

« Je, je veux bien faire ceci et cela avec toi, Rokuhara-san, mais…. Mais en y réfléchissant bien, on ne sait même pas si la princesse Cassandre est en sécurité en ce moment, alors faire ce genre de choses, ça pique un peu le cœur ─. »

« Cassandre est peut-être… non, elle est sans doute en sécurité. »

Ren avait parlé avec conviction.

« Athéna a juré en tant que dieu qu’elle les protégerait, elle et Julio, quoi qu’il arrive. »

« D-Dans ce cas, il me semble que nous pouvons faire confiance à…. C’est comme ce qu’a dit Umayado no Ouji, rompre un serment est un acte suicidaire qui porte atteinte à l’identité du dieu. Je vois. Si la princesse Cassandre va bien, je peux aussi me sentir soulagée et être proactif envers toi, Rokuhara-san ─ eh ? J’ai l’impression que quelque chose est un peu erroné… ? »

Cette histoire d’amour à laquelle elle n’était pas habituée avait apporté une nouvelle confusion à Riona.

« Normalement, quelqu’un ne commence-t-il pas un nouvel amour ou ne cherche-t-il pas une nouvelle rencontre parce que l’amant précédent est parti et non pas parce qu’il est en sécurité ? »

« C’est très bien. Les autres sont les autres, nous avons notre propre façon de faire. »

Sa partenaire troublée était adorable. Ren parla avec le sourire.

« Se préoccuper de savoir si quelque chose est normal ou non, cela ne ressemble pas du tout à toi, Riona. »

« Uuuuu. C’est exactement comme tu le dis, mais quand même ─ ─ ah ».

Soudain, le regard de Riona se tourna vers le bas.

Une grande tortue avec une carapace de près de deux mètres de long était arrivée à ses pieds sans qu’elle s’en aperçoive. Tout comme les hirondelles bleues qu’elle avait libérées auparavant, cette tortue était également le shikigami de Riona.

Ses yeux intelligents se tournèrent vers son maître, attirant son attention sur quelque chose.

On dirait qu’ils communiquent par les yeux. Riona avait fait son rapport d’un ton modéré.

« … On dirait qu’il a trouvé ce que nous cherchons. »

« L’emplacement d’Athéna a-t-il déjà été trouvé !? C’est incroyable, c’est énorme ! »

« Non. J’ai également fait en sorte qu’ils recherchent quelque chose d’autre. Il y a eu un succès à ce sujet. En fait, j’ai été conseillé par le prophète John-san. Il m’a dit de chercher une épée brillante ─. »

+++

Si elle se transformait en l’oiseau sacré Yatagarasu, alors même le grand ciel appartiendrait à Toba Riona.

Elle pourrait voler librement. Mais si elle en avait envie, elle pouvait aussi entrer dans la mer et voyager sous l’eau comme si c’était son propre territoire, sans grande difficulté.

Elle ne faisait que rarement ce genre de choses, car cela ne convenait pas à un oiseau sacré qui devait appartenir au ciel.

Cependant, Riona se transforma en Yatagarasu et plongea dans la mer d’azur. Elle venait d’atteindre le fond de la mer.

Elle se trouvait à environ 400 km au nord-ouest de la petite île où ils avaient construit leur modeste base.

Une ville s’enfonçait à environ 40 à 50 mètres sous l’eau. Cependant, la situation était très différente de celle de la zone où les Shikigamis s’approvisionnaient.

Celui-ci est dans un état vraiment désastreux…

Au fond de la mer ─, il y avait une zone brûlée qui s’enfonçait dans l’eau.

La ville entière avait été brûlée par les flammes, avec une chaleur accablante. C’était un site où de nombreuses vies et de nombreux bâtiments avaient été anéantis par les flammes.

Il ne restait que du béton armé et des bâtiments en pierre.

Mais même ces derniers avaient fondu à vue d’œil et ne conservaient qu’à peine leur forme de base. De plus, peut-être à cause de l’effet des brûlures causées par la chaleur intense, les bâtiments devenaient de plus en plus ternes et blancs dans l’ensemble.

Le grand feu de la destruction assurée qu’Apollon avait confié à Athéna ─.

C’est une zone qui avait été brûlée par cette flamme.

Puis Riona s’était promenée un moment dans la zone dévastée par le feu et s’était sentie convaincue.

Comme je le pensais, c’est la ville de Valence…

Elle s’y était rendue plusieurs fois depuis qu’elle avait fait la connaissance de Rokuhara Ren.

La troisième ville d’Espagne, Valence ─. Elle avait reconnu le paysage urbain.

La cathédrale qui était aussi le centre de la ville, Torre del Miguelete.

Le rempart du Moyen Âge qui entourait la vieille ville. Le bâtiment de la gare qui ressemblait à un palais. Etc.

Cependant, elles étaient toutes devenues ternes et blanches. Leur forme s’était également effritée pour ressembler à une statue de glace fondue. C’était un spectacle désastreux qui ressemblait vraiment à une scène de la fin des temps.

Yatagarasu s’élança élégamment vers l’avant au milieu de tout cela.

Comme une raie battant sa nageoire pectorale, les ailes dorées se déplaçaient lentement de haut en bas.

En dehors de la ville, comme prévu, l’eau est trop propre…

Il n’y avait pas de déchets dérivant dans l’eau ni de cadavres d’humains ou d’animaux.

Riona confirma de visu la situation à l’intérieur de la mer limpide tout en allant jusqu’à sa destination.

La périphérie de la ville était éloignée du centre. Le nombre de bâtiments était également faible. À l’origine, il devait y avoir un paysage de campagne qui s’étendait paresseusement à cet endroit. Riona était déjà venue ici.

Le manoir occidental qui abritait l’horloge du Jugement dernier ─ ou plutôt ses ruines.

Les fondations du manoir ne subsistaient qu’à peine. Tout le reste n’était pas différent d’un terrain vague.

C’est pourquoi, c’était comme s’il ne restait aucun vestige de son ancienne apparence, mais ─.

Un coin brillait d’une lumière de couleur platine.

Une épée de grande taille et émettant une radiance divine était enfouie dans le sol. Seules la poignée et la partie reliée à la lame étaient exposées à l’extérieur, le reste était sous terre.

L’épée que John-san a prophétisée, c’est peut-être celle-là…

Elle ne pensait pas que ce genre de trésor pouvait être trouvé aussi facilement.

Bien que l’équipe d’exploration qu’elle avait envoyée en mer pour s’approvisionner l’ait trouvée, elle ne pouvait pas être ramassée avec la force limitée du shikigami. Ils avaient toujours avalé leur cible à l’aide de la puissance magique et ils l’avaient ramenée ainsi sur la terre ferme. Mais cette épée qui avait l’air importante avait facilement dévié leur pouvoir magique.

Ainsi, Riona était donc venue en personne ─.

Grâce à la télékinésie de l’oiseau sacré Yatagarasu, elle l’arracha du sol comme on récolte des radis.

L’épée était recouverte de terre. Mais la terre avait été emportée par la marée et la forme de l’épée avait été rapidement révélée.

La longueur de l’épée de platine brillante était de près d’un mètre ─.

C’était une épée longue à double tranchant, à l’apparence imposante et héroïque. Il ne faisait aucun doute qu’il s’agisse d’une épée divine ou d’une épée mystique à la lignée incroyable. Riona en était sûre.

Et puis, il y avait un autre point qui méritait d’être souligné.

Pourquoi vient-il aussi avec un humain ?

L’épée brillante n’était pas la seule chose enterrée.

Une fille dormait profondément sous la protection de la radiance émise par l’épée divine. Bien qu’elle ait été enterrée sous l’eau depuis longtemps, elle n’était même pas mouillée. Elle n’était même pas salie par la terre.

Un joli visage, une peau brune et un déshabillé ample. Elle se souvenait l’avoir déjà vue.

Si je ne me trompe pas ─ c’est la mystérieuse princesse endormie !

La princesse endormie qui était enfermée dans le bâtiment principal de ce manoir.

Une fois, elle s’était transformée en esprit vivant, avait pris pour cible la petite sœur de Riona, Fumika, et avait planifié d’obtenir sa liberté. C’était une personne mystérieuse non identifiée.

.

Rokuhara Ren attendait sur la petite île qui leur servait de base.

Il accueillit Riona qui revenait sous la forme de Yatagarasu et se sentit surpris. Il y avait une fille familière à côté de sa partenaire après qu’elle ait dissipé sa transformation.

« Merci beaucoup ! Je suis vraiment reconnaissante que vous m’ayez sauvée ! »

L’ancienne princesse endormie les salua énergiquement.

C’était la fille que Riona avait récupérée avec l’épée brillante. Elle se présenta brillamment, toujours vêtue du déshabillé que Ren l’avait également vue porter dans le passé.

« Je m’appelle Aisha. Je vous en prie, traitez-moi bien. »

« Cette Aisha-san, en bref, elle est un Roi-Démon tueur de dieux que l’ancêtre de Julio a scellé, semble-t-il. Parce qu’elle était liée à la ligne de Ley de Valencia par le Saint Graal qui était la source d’énergie de la Reine Blanche, elle dormait tout le temps. »

Riona, qui semblait avoir entendu l’histoire, lui en expliqua les grandes lignes.

« Oui. Mais si la terre est détruite, alors la ligne de Ley et tout le reste disparaissent aussi maintenant, »

dit Mlle Aisha en souriant.

« Maintenant, je suis vraiment libre. Tous les deux, vous avez l’intention de ressusciter le monde, n’est-ce pas ? Je vais aussi vous aider, alors faisons de notre mieux ensemble ! »

« Vraiment ? C’est une excellente nouvelle. Je suis Rokuhara Ren. »

Ren devint tout sourire avec cette rencontre inattendue et tendit sa main droite.

Aisha lui avait alors rendu un sourire éclatant et avait répondu à la poignée de main.

« Je ne suis pas utile pour des choses comme la force physique ou autres, mais je suis quelqu’un qui a beaucoup d’expérience pour faire face aux dangers du monde. Je pense que vous pouvez compter sur moi dans ce domaine. »

« C’est incroyable, Aisha-san. As-tu de l’expérience ? »

Ren et son groupe avaient également été témoins du danger qui menaçait le monde à chaque fois qu’ils se rendaient dans un monde mythologique.

Cependant, il fut surpris d’apprendre que les tueurs de dieux ayant une expérience similaire n’étaient pas rares. Aisha parla avec un peu de vantardise, avec l’air d’une grande sœur bien informée.

« Voyager dans les mondes mythologiques est chose courante. Ce genre de choses est tellement courant que j’ai même envie de dire “C’est le danger habituel pour le monde comme d’habitude” ♪. »

« Plusieurs de ces dangers ont été causés par toi, Aisha-san, n’est-ce pas ? »

« … »

« Ah, tu ne le nies pas. »

« Non non. Il est impossible que quelqu’un de mon niveau puisse faire une chose aussi scandaleuse, n’est-ce pas ? »

Le Roi-Démon qui avait été scellé par l’ancêtre de Julio, César Blandelli.

Ren se souvint de cette histoire et en fit une plaisanterie, mais de manière inattendue, c’était la vérité. Aisha détourna son regard et esquiva la question.

De son côté, Riona regardait attentivement cette femme roi-démon.

« Quoi qu’il en soit, ton caractère est l’exact opposé des “seniors” trop peu sociables que j’ai rencontré jusqu’à présent. Comme le marquis-sama, l’utilisateur de loups, ou l’honorable maître Luo Hao-sama… »

« Ah. Ces gens sont mes amis. Il ne serait pas exagéré de les appeler mon demi-frère et ma demi-sœur. »

« C’est sans aucun doute une exagération, n’est-ce pas ? Il n’est pas possible d’avoir ce genre de relation avec ces gens qui ont une personnalité horrible et un problème de communication, absolument impossible que cela soit vrai ! »

Riona rétorqua à l’affirmation infondée d’Aisha avant de hausser les épaules.

« Quoi qu’il en soit, mes shikigamis sont en train de chercher l’emplacement d’Athéna. Nous ne pouvons qu’attendre leur rapport, donc pour l’instant il n’y a rien d’autre à faire que de se tenir prêt. »

« Alors, je prie pour qu’une bonne nouvelle arrive bientôt. »

Pour une raison inconnue, Aisha avait souri avec confiance.

« Le moi d’aujourd’hui doit avoir beaucoup de chance ! »

« La chance ? Qu’est-ce que tu veux dire, Aisha-san ? »

« La vérité, c’est que j’ai une autorité qui peut appeler la chance. C’est peut-être à cause de cela que les bonnes choses m’arrivent naturellement. Même cette fois-ci, c’est Riona-san qui m’a trouvée ! »

« Ah ─ »

Riona leva les yeux, le visage surpris.

Le ciel azur avant l’aube. Une seule hirondelle bleue volait en cercle. C’était l’un des shikigamis qu’elle avait envoyé à la recherche d’informations.

.

Étonnamment, c’était exactement comme l’avait dit Aisha.

« L’île qui semble être la cachette d’Athéna est située à 1200 kilomètres à l’est-nord-est de notre position actuelle. De plus, j’ai pu confirmer la survie de Julio et de la princesse Cassandre. »

Au camping, un feu de camp avait été préparé, une tente avait été montée et les préparatifs de camping étaient terminés.

C’est là que Riona s’était soudainement mise à parler. Un miroir créé grâce à l’art secret de l’onmyouji servait d’écran improvisé. Il projetait le paysage vu par le shikigami volant.

─ Une île de taille moyenne flottait sur la mer.

C’était une île désolée où il n’y avait que de la roche. Près d’une centaine de statues de pierre se tenaient dans un coin de cette île. Elles avaient un rendu très réel qui donnait l’impression qu’elles pouvaient se mettre à bouger à tout moment. Elles ressemblaient tout à fait à des humains vivants.

Il y avait aussi des statues de pierre qui ressemblaient exactement à la princesse de Troie Cassandre et à Julio Blandelli.

Il y avait des dragons à l’allure féroce sur la falaise et la plage qui faisaient face à la mer.

─ Ils flânaient, s’étalant négligemment sur le sol, reposant leur corps. Le nombre de dragons qui volaient au-dessus de l’île en groupe n’était pas non plus mince.

« Je me demande où est Athéna ? »

Ren confirma la situation de la base ennemie et marmonna.

La meneuse, la figure de la grande déesse, n’était visible nulle part. Riona répondit.

« Au moins, elle n’est pas à la surface. Peut-être part-elle ailleurs. Mais, personnellement, je pense qu’elle est tapie quelque part dans l’île. L’esprit de la terre de cette île est étrangement fort, il semble qu’elle soit sous la puissante protection d’Athéna. »

Le décor de la base ennemie qui avait été projeté sur la surface de la source…

Il avait changé d’image en réponse aux paroles de Riona.

***

Partie 4

─ Il avait d’abord projeté l’ensemble de l’île vue d’en haut. C’était une terre qui n’était formée que de roches escarpées. Au centre, il y avait un visage de femme dessiné au trait simple…

Autour du contour, il y avait également plusieurs lignes ondulées qui ressemblaient à des serpents.

« L’image sculptée au centre de l’île est le symbole de la Gorgone. C’est le symbole d’une ancienne déesse mère de la terre, et ce n’est autre que le sceau sculpté d’Athéna qui a réussi à s’unir à Méduse de sorte qu’elles sont maintenant les deux faces d’une même pièce. »

Ren marmonna en réponse à l’explication de Riona.

« Un millier de dragons le protègent. Cela signifie que c’est la base d’Athéna. »

« Oui. Si nous nous approchons sans réfléchir, les dragons se jetteront sur nous sans poser de questions… C’est bien que nous ayons découvert la base de l’ennemi, mais ce n’est pas non plus une très bonne nouvelle ─. »

« Il n’y a rien à faire, vous savez. Tout à fait, la fortune et l’infortune se succèdent après tout. »

Aisha avait donné son avis avec un sourire amical. Elle était toujours enjouée.

« Plutôt que de regarder de ce côté-là, si vous le voulez bien, allons chercher ce qu’il faut pour gagner ! N’y a-t-il pas quelque chose, quelque chose qui peut nous donner une chance de gagner ─. »

« Nous n’avons aucun moyen de gagner si nous ne dépendons que de notre force de frappe. »

Riona poussa un profond soupir.

« Notre carte maîtresse, la reine blanche, est dans cet état. »

Une longue lance avait été plantée dans le sol à l’emplacement de leur campement.

La lame de la lance était entièrement rayée. « Ne me réveillez pas, quoi qu’il arrive, jusqu’à ce que vous ayez vraiment besoin de moi ». La reine qui avait laissé ces mots derrière elle était réduite à cela.

« Et Aisha-san, tu as dit que tu “n’avais pas confiance en tes capacités”, n’est-ce pas ? »

« Je suis vraiment désolée. Quoi qu’il en soit, je ne suis vraiment pas douée pour les combats… »

« Il est tout à fait mystérieux qu’une telle personne puisse être un tueur de dieux. Tout d’abord, il est impossible de tuer un tel dieu…, » rétorqua Riona. Aisha prit la parole sur un ton agité.

« Impensable ! J’ai toujours souhaité m’entendre avec les dieux. Mais, pour une raison ou une autre, les malheurs se répètent et il en résulte quelque chose que je n’avais pas prévu… »

« “…” »

La remarque surprenante d’Aisha fit que Ren et Riona échangèrent un regard.

« Ce qui vient de se passer est vraiment une confession étonnante, n’est-ce pas ? Cette personne, bien qu’elle n’ait aucune intention de tuer, avait fini par tuer des Dieux plusieurs fois… Je ne peux l’entendre que comme ça. »

« Oui, je me demande quel genre de vie elle a eu jusqu’à présent… »

« Peut-être qu’au moment critique, elle nous aidera en utilisant une certaine méthode. Mais il semble que cela ne servira à rien, même si nous lui répliquons tout de suite. »

Une communication sans voix utilisant la télépathie.

Il ne semblait pas que ce soit utile, même s’ils pensaient à Mlle Aisha plus que ça, alors Ren regarda une autre arme, l’épée brillante qui était posée sur le sol.

« Cette épée, elle est vraiment magnifique, hein. »

« Oui, oui. Cette épée, c’est en fait “l’épée du héros-sama” qui sauvera le monde. Elle a été fabriquée pour nous anéantir, nous les tueurs de dieux ─ c’est l’arme la plus puissante de l’univers, vous savez ? »

Son nom était l’épée divine du salut.

Aisha avait donné en toute décontraction une information supplémentaire choquante.

« Dans le passé, même Luo Hao-oneesama et Voban-oniisama ont été troublés par cette épée ! »

« Certes, il s’agit d’une épée divine à l’atmosphère étrangement grandiose. Ce ne sera pas étrange du tout même si elle a ce genre de statut. Mais ─. »

Riona, qui avait été dérangée par cette épée pendant tout ce temps, répliqua immédiatement.

« Pourquoi une telle chose vous a-t-elle protégé, Aisha-san ? »

« Je pense que peut-être, elle a reconnu mon caractère, ou la justesse de mon comportement, ou quelque chose comme l’amour ou le courage ! … Ah, cette explication n’est-elle pas bonne ? »

« Oui. Veuillez trouver une explication plus logique. »

Riona afficha rapidement son attitude de reine habituelle face à l’insouciante tueuse de dieux.

Aisha avait réfléchi profondément « Uuuun » à la demande de reprise, puis

« Ah. Quand Athéna m’a attaqué, c’est elle-même qui l’a dit ! »

.

─ Pour l’instant, je suis un grand pécheur qui déforme le destin de ce monde et tente de le détruire.

A cause de cela, l’épée du salut est descendue.

.

« Je vois. À l’origine, ce monde ne devait pas périr. »

Ren acquiesça après avoir appris la remarque de son ennemie jurée.

« Et pourtant, Athéna a tenté de déformer l’avenir. L’épée divine du salut est descendue pour l’en empêcher. »

« Oui. C’est quelque chose qui arrive souvent quand on voyage dans le passé. »

Mlle Aisha avait encore une fois dit quelque chose de scandaleux.

« Si vous faites quelque chose qui modifie l’histoire, la “force de correction” agira et transformera ce changement en “n’a pas eu lieu”. C’est pourquoi quelque chose comme la bifurcation du futur et la création d’un monde parallèle, comme dans les romans de SF, n’arrivera pas. »

« Je vois. Donc par exemple, même si nous sauvons Sakamoto Ryouma de l’attaque d’Oumiya, après cela une autre cause de décès se produira et Ryouma mourra vers la fin des trois ans de l’ère Keio sans faute. »

« L’épée divine du salut a dû descendre pour cela aussi. Mais… »

Aisha fixa l’épée divine qui gisait sur le sol, le visage troublé.

« Il n’y a pas de héros-sama qui soit digne de cette épée en ce moment. Les tueurs de dieux comme nous ne pourront absolument pas l’utiliser. »

« … Eh bien, la scène a été préparée à ce point. »

Ren avait réfléchi un moment avant de parler soudainement.

« Essayons d’improviser plus tard. Je vais essayer de me déchaîner sur l’île d’Athéna. »

« … Rokuhara-san, as-tu l’intention de te battre ? »

Ren avait immédiatement répondu à cette question.

« Oui. Vous ne pouvez pas obtenir un petit tigre sans entrer dans l’antre du tigre. Je veux aussi voler cet objet mystérieux qui détruit le monde pendant que j’y suis. »

S’ils ne se précipitaient pas, même en sachant que c’était dangereux, ils ne progresseraient pas plus que cela.

Il semblerait que sa partenaire soit du même avis, et Riona hocha la tête sans crainte. Apparemment, elle n’avait pas du tout l’intention de l’arrêter. Cependant, lorsqu’il lui fit un clin d’œil avec le sentiment de « Comme attendu de la part de mon partenaire », elle parut soudainement embarrassée et baissa les yeux ─.

+++

Quelques heures plus tard.

Rokuhara Ren pénétra seul dans le territoire ennemi.

C’était l’île solitaire sur la mer qu’Athéna utilisait comme base.

Ici, des dragons à l’allure féroce étaient omniprésents. Leur long corps s’enroulait sur le sol rocheux et désolé. D’autres déployaient leurs ailes dans le ciel, attrapant élégamment le vent et profitant de leur vol.

Rouge, bleu, noir, vert, blanc ─ il y avait des dragons de toutes les couleurs.

C’était un nombre si important qu’il n’avait même pas envie de compter. Il pensait qu’il n’y aurait pas de problème en général s’il estimait grossièrement qu’il y avait plusieurs milliers de dragons.

Il y avait également une bête géante ressemblant à un éléphant, un Béhémoth sur terre, un géant ailé ressemblant à un ange dans le ciel, un Léviathan ressemblant à une baleine dans la mer autour de l’île, et d’autres encore. Cependant, leur nombre était remarquablement inférieur à celui des dragons qui occupaient 80 % de l’espace.

Quoi qu’il en soit, Ren marchait tranquillement dans cette zone dangereuse.

Il visa le centre de l’île ─ la zone où était gravé le symbole de la Gorgone. Cette île différait de la base que Riona avait fait de son mieux pour aménager, il n’y avait ici qu’un endroit rocheux. C’est pourquoi il était impossible de s’y perdre.

« Je ressens vraiment les regards enflammés qui se posent sur moi. »

Ren était l’objet de toutes les attentions alors qu’il marchait tranquillement.

L’armée de bêtes qu’Athéna avait invoquée ─. Elles ne se contentaient pas de suivre Rokuhara Ren du regard, des émotions intenses comme la combativité, l’intention de tuer et la fureur étaient également lancées ouvertement vers lui.

En outre, il pouvait entendre plusieurs voix, même sans tendre l’oreille.

*Uuuuuuuuuuu… *

*Nn ─ ooooooOOOOOOoooo ─ !*

*GUOOOH ! GUOOOH ! GUOOOH ! GUOOOH !

Tous émettaient des grognements et des hurlements menaçants. Même les géants ailés qui semblaient être des anges exprimaient leur hostilité avec un hurlement qui ressemblait à celui d’un gorille malgré leur belle apparence.

« Si toutes ces filles m’encouragent, je pourrai goûter à ce que l’on ressent quand on est une idole. »

Rokuhara Ren sourit ironiquement tout en continuant à marcher.

Les bêtes de la fin des temps ne s’étaient pas précipitées sur lui d’un seul coup. Il avait une petite idée de la raison. Parce qu’il sentait un regard unique qui surpassait même les milliers de dragons.

Un regard plus puissant que tout ce qui existe sur cette île et débordant de la majesté divine ─.

« Et si tu te montrais maintenant, Athéna-san ? »

« Malheureusement, je ne peux pas faire ça ».

Une réponse était venue du ciel.

Deux yeux flottaient sur le ciel qui se parait des couleurs du lever du soleil.

C’était le regard d’une jeune fille, et pourtant il rappelait celui d’une chouette en chasse ou d’un serpent venimeux qui aurait trouvé sa proie ─ c’étaient les yeux de la déesse Athéna.

Sans parler des dragons, la taille des yeux était bien plus gigantesque que celle d’un cumulonimbus dérivant dans le ciel.

« Je suis un peu fatiguée d’avoir accompli l’exploit de détruire le monde. Mon corps a encore besoin de repos… Rokuhara Ren, je souhaite vous accueillir personnellement, vous qui avez réussi à prolonger votre vie, mais il est encore trop tôt. Laissez-moi dormir encore un peu. »

« C’est décevant. J’espère un match revanche ici. »

« Hou ? Dites-vous que vous êtes capable de compenser votre défaite contre moi ? »

« Je peux. Athéna-san a déjà prêté serment après tout. Que tu protégeras Julio et Cassandre sans faillir. Cette fois, tu ne peux pas utiliser la tactique de l’otage. »

« Kukukuku ! Vous êtes déterminé, ô jeune tueur de dieux ! »

La voix d’Athéna qui résonnait dans le ciel était remplie de la joie de la bataille.

« Très bien. Je vais d’abord vous tester pour voir si les bêtes au service de cette reine seront capables de vous déchirer membre par membre avec leurs griffes ! Allez-y ! »

« Alors, venez donc me voir ! »

Ainsi, ─

Les bêtes enragées l’assaillirent l’une après l’autre de toutes parts.

D’habitude, il accumulait une réserve de Justice rétributive avant de lancer une attaque à outrance. C’était le schéma de Rokuhara Ren pour une victoire certaine.

Cependant, cette fois-ci, le même type d’attaque totale s’abattait sur lui.

Un dragon essaya d’écraser le petit Ren de tout son poids. Il y avait aussi un dragon qui essayait de le mordre et de le réduire en lambeaux avec sa bouche pleine de crocs.

Les griffes du dragon tombèrent comme des éclairs. Des flammes brûlantes sortaient de la bouche.

La queue flexible vint frapper à une vitesse qui dépassait celle du son, comme un fouet. L’ange géant donna un coup de poing. La patte avant du Béhémoth piétina. Le Léviathan fit pleuvoir des éclairs depuis le fond de la mer.

Parmi eux, il y avait aussi un dragon qui creusait sous terre et lançait une attaque-surprise par le bas.

Esquiver toutes ces attaques à la vitesse de l’éclair était le point fort de Ren. Il se balançait légèrement ici et là, dansant comme un papillon. Il continua à danser, esquivant chacune des attaques féroces des bêtes ─ ce n’était pas tout.

Chacun d’entre eux tombait juste après avoir attaqué Ren.

Les dragons, les autres bêtes, aucun d’entre eux ne faisaient exception. Comme s’ils étaient victimes d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral, ils s’effondraient sur le sol, impuissants.

Ceux du ciel tombaient en vain.

Même si Ren continuait simplement à esquiver les attaques et rien d’autre ─.

Les yeux d’Athéna, apparus dans le ciel, s’ouvrirent en grand, émerveillés.

« Oh !? Vous avez donc mis au point une technique étrange, tueur de dieux ! »

« J’ai eu une idée en venant ici. J’ai pensé qu’il deviendrait une attaque mortelle en un seul coup si j’y parvenais. »

Les dragons s’étaient précipités sur Ren qui souriait. Ils tentèrent de le frapper avec leur nez puis d’enfoncer leurs dents dans le corps avant de l’avaler tout entiers.

Ren se faufila légèrement à travers l’attaque qui devait s’abattre sur lui.

Vu de côté, on aurait dit qu’il traversait simplement le dragon. Mais à ce moment-là, Ren prononça des paroles de pouvoir en chuchotant.

« Némésis prononcera le châtiment divin à l’acte méchant qui a porté atteinte à la vie. Que le jugement de la justice vienne ici ─. »

Cela avait libéré une frappe de justice rétributive dès l’instant où il a été attaqué, sans avoir à en faire des réserves.

Cependant, il ne l’avait pas appliqué à l’adversaire de front comme il l’avait fait jusqu’à présent.

Il renvoya les dégâts de la rétribution directement à l’intérieur du corps de l’ennemi ─ à l’organe important qui semblait être le cœur de l’ennemi. C’était le point important qui serait l’équivalent du cœur d’un être vivant normal. C’était quelque chose qui agissait comme la source de la puissance magique et de l’énergie vitale des bêtes mythologiques.

Quoi qu’il en soit, le dragon était mort au moment où il s’était croisé avec Ren.

Le centre de son corps devait avoir été troué en subissant la puissance même utilisée par ses propres crocs. C’était les dégâts causés par l’autorité de la déesse Némésis, la Justice rétributive.

« Que le jugement de la justice vienne ici… Que le jugement de la justice vienne ici… »

Il psalmodia tout en dansant véritablement pour esquiver les attaques avec l’agilité offerte par la vitesse divine.

En conséquence, un certain nombre de bêtes et de Rokuhara Ren se croisaient et cela se répétait. À chaque fois, les assaillants s’effondraient, impuissants, morts.

***

Partie 5

Le cœur des bêtes vaincues s’effondrait instantanément et se transformait en poussière.

Il ne stockait pas de Justice rétributive. Il envoyait un châtiment à chaque fois qu’il était attaqué et faisait en sorte que l’adversaire meure instantanément. C’était une nouvelle tactique de combat.

« J’ai fait la même chose dans le royaume des morts d’hyperborée et j’ai perdu, mais…. Ce serait mieux si je le faisais aussi comme ça à ce moment-là. »

Ren s’était vanté. Le fantôme de la déesse Némésis se blottissait contre son dos.

Ses cheveux bleus glacés s’étiraient en longueur, son visage d’une beauté incomparable était caché par un masque. La robe cramoisie qu’elle portait et ses ailes d’un blanc pur affichaient une pureté qui n’avait rien à envier à celle de n’importe quel ange.

Dix minutes à peine s’étaient écoulées depuis le début de la bataille.

Cependant, plus de 200 bêtes avaient déjà été anéanties.

« Quelle intelligence de votre part, Rokuhara Ren ! Dans ce cas, j’accepte votre défi ! »

« Oups. L’autre camp a également envoyé sa tour en avant, hein. »

Un dragon battit puissamment des ailes et vola vers Ren.

De plus ─ ce corps énorme était enveloppé d’étincelles éclatantes et arrivait avec une vitesse divine qui était proche de celle de l’éclair. Oui. Sa vitesse était égale à celle de Rokuhara Ren qui était doué pour s’enfuir.

Athéna avait accordé la vitesse divine à son subordonné dans une tentative sérieuse d’abattre Ren.

C’était juste après que Ren ait légèrement sauté pour esquiver le poing d’un géant de type ange qui le frappait de face.

À ce rythme, la patte avant du dragon le percutera lorsqu’il atteindra le sommet de son saut.

Et ensuite, il serait déchiré par les griffes tranchantes. Mais Ren ─ manipula le temps. Il fit chuter la vitesse de chute de son corps qui sautait en vitesse divine.

*Sha ─ !*

La griffe du dragon coupa l’air vide.

L’espace qu’il avait découpé en balançant ses griffes à pleine puissance devrait être l’endroit où se trouvait Rokuhara Ren à l’origine.

« Je deviendrai une cible juteuse si je ne compte que sur la vitesse ! Je compte sur toi, Némésis-san ! »

Il appela le fantôme de la déesse qui se blottissait contre son dos.

Instantanément, le dragon qui volait à la vitesse divine tomba au sol. La Justice Rétributive fut transmise et son cœur à l’intérieur de son corps fut déchiré. L’attaque de griffes qu’il avait lancée fut repoussée.

Ren sourit.

Raccourcir le temps de voyage d’un point A à un point B, c’était la vitesse de l’éclair.

Dans ce cas, il pouvait aussi multiplier le temps que cela prenait. S’il mettait plus de trente secondes pour arriver à l’endroit où, à l’origine, il n’avait besoin que d’une seconde, quelle serait la confusion du côté de l’attaquant ─ .

Varier le tempo à volonté. Maîtriser non seulement la vitesse, mais aussi la lenteur malgré la difficulté.

S’il s’agissait d’un contre un, il n’était pas possible pour lui de perdre.

Cependant, le nombre de dragons à qui la grande déesse Athéna avait conféré la vitesse de la foudre n’était pas unique. Le nombre de dragons s’éleva immédiatement à neuf.

Les dragons étaient couverts d’éclairs et d’étincelles. Ils se précipitèrent sur Ren à la vitesse des dieux.

C’était une attaque féroce de neuf dragons. Des griffes qui tranchaient… des queues se balançant. Attaque. Morsure. Souffle de feu. Griffes. Morsure. Griffes ─.

Ren les avait tous évités grâce à un mouvement qui contrôlait librement le tempo.

Au même moment, les cœurs des dragons qui s’étaient vus accorder la vitesse des dieux avaient été frappés par la Justice Réparatrice ─.

Tous étaient morts et ils s’étaient transformés en poussière. La victoire était totale. Cependant, neuf bêtes vêtues d’éclairs attaquèrent une fois de plus avec une rapidité qui rivalisait avec la foudre !

Comme on pouvait s’y attendre, cette différence de nombre était importante.

S’il ne parvenait pas à esquiver, ne serait-ce qu’une seule fois, Ren serait déchiré à l’instant même.

En revanche, Athéna pouvait jeter autant de pions qu’elle le souhaitait. Elle n’avait plus qu’à attendre lentement l’erreur de Rokuhara Ren.

… Mais il ne pourrait pas remplir son rôle d’appât s’il ne tenait pas le coup ici !

« Eh bien, il ne semble pas qu’Athéna puisse créer des sous-fifres rapides de façon illimitée ─. Je n’ai pas d’autre choix que d’aller le plus loin possible ! »

Ren avait souri sans crainte et il s’était motivé.

.

« Rokuhara-san est vraiment très agile aujourd’hui… non »

Même à distance, Riona était capable de sentir l’état de son partenaire qui se battait avec acharnement au loin.

C’est parce qu’elle était liée à lui par un lien de conservation. Cependant, son déchaînement d’aujourd’hui était quelque peu différent de celui d’avant. Il n’était déjà pas au niveau de « être en bonne forme » ou « ses mouvements étaient vifs »…

« Rokuhara-san a-t-il augmenté sa puissance par rapport à avant… ? »

« Alors Riona-san, qu’en est-il de ton côté ? » demanda Aisha d’un air inquiet.

Elle ne portait plus de déshabillé. Elle portait une robe à motifs floraux qui avait été remontée du fond de la mer et séchée correctement. En outre, elle portait un hijab bleu ─ un voile utilisé par les femmes musulmanes pour cacher ses cheveux.

Cependant, Riona n’arrivait pas à donner une bonne réponse. Elle soupira.

« Ce n’est pas bon. Comme prévu, la malédiction de pétrification d’une grande déesse ne peut pas être dissipée facilement, même avec ma technique. Je ne sais pas si j’y arriverai même en prenant plus de temps… »

« Pas question… »

Les deux femmes étaient entrées secrètement dans l’île d’Athéna. De plus, elles venaient du côté opposé à celui où Rokuhara Ren avait atterri ─ au coin où il était hérissé de statues humanoïdes.

Il s’agissait d’une mission d’infiltration utilisant comme appât son Goshujin-sama qui se déchaînait.

L’épée divine du salut avait sa lame enveloppée dans un tissu en lambeaux, attachée avec une corde, et portée sur le dos d’Aisha. Riona portait dans sa main la longue lance en laquelle la reine blanche s’était transformée et l’utilisait à la place d’un bâton.

C’est ainsi qu’elle avait pu retrouver ses amis, et pourtant,

« Julio et la princesse Cassandre… ont l’air de ne pas pouvoir être soignés. »

Les épaules de Riona s’effondrèrent.

Il y avait des douzaines de statues de pierre qui semblaient être d’anciens humains. Un peu plus loin, il y avait deux statuts qui ressemblaient exactement à ses compagnons.

La princesse Cassandre s’apprêtait à faire un pas en avant, le visage déterminé.

Derrière elle, Julio se tenait également debout. Son expression était empreinte de détresse, ce qui ne lui ressemblait pas.

Dès qu’elle les découvrit, Riona posa un charme sur les deux statues de pierre. En tant qu’incarnation de Yatagarasu encore plus avancée, elle tenta de dissiper la malédiction de toutes ses forces, et pourtant ─.

La princesse et le jeune noble étaient encore pétrifiés.

« Si nous parvenons à les sauver, nous pourrons également écouter la prophétie de la princesse plus en détail, et pourtant… »

« Riona-san, un, un monstre vient aussi par ici, tu sais !? »

Il semblerait qu’il n’y ait même pas eu le temps de se sentir déprimé.

Riona leva les yeux vers la direction que lui indiquait Aisha.

Un dragon à la vue perçante se dirigeait vers eux à grande vitesse. Ses yeux étaient injectés de sang et brûlaient d’ardeur au combat.

Devrait-elle se transformer en Yatagarasu et l’intercepter ? Riona hésita.

Si elle faisait cela, elle serait entraînée dans la mêlée, qu’elle le veuille ou non. Ils étaient tous les deux une équipe d’enquêteurs. Ils ne devraient pas participer à la bataille. Mais, afin de se protéger ─.

Elle réfléchit pendant quelques secondes. Pendant ce temps, la dame tueuse de dieux cria vers le ciel.

« Alors, que quelqu’un, que quelqu’un nous aide, s’il vous plaît ! »

« Aisha-san !? Il n’y a que des ennemis ici, vous savez !? »

Le dragon descendit du ciel et ouvrit grand la mâchoire.

Apparemment, il avait l’intention de cracher des flammes. On pouvait voir des flammes vaciller au fond de sa gorge.

À ce moment-là, un autre dragon se précipita sur le côté. Il mordit le cou de son camarade qui visait Riona et Aisha et ils commencèrent à se battre entre eux !

Riona avait été abasourdie.

« Eh, comment ? »

« Merci beaucoup ! Ah, si tout le monde est d’accord, devenez notre assistant s’il vous plaît ! »

Aisha avait appelé le ciel une fois de plus.

Aussitôt, de nombreuses bêtes se mirent à hurler successivement d’une voix forte et courageuse, comme si elles répondaient à l’appel du tueur de dieux.

*GUuuuooooOOOOOOH ! GUuuuuooooOOOOOOH !*

* GUOH ! GUOH ! GUOH ! GUOH ! GUOH ! *

Et puis, les querelles intestines entre alliés s’étaient multipliées.

L’armée des bêtes de la fin des temps se rassembla dans l’île. Environ quarante pour cent d’entre elles attaquèrent soudainement leur camarade avec leurs crocs, leurs griffes, leur poing et leur corps de géant.

Le groupe qui cherchait une bonne occasion d’attaquer Rokuhara Ren, qui se battait seul jusqu’à présent, avait fait une telle chose !

Les éclaboussures de sang des luttes intestines jaillissaient partout sur la terre et dans la mer. En un sens, c’était une scène épouvantable qui correspondait à la guerre finale.

« … Serait-ce l’autorité d’Aisha-san ? »

« Ah, oui. J’ai le pouvoir de me faire beaucoup d’amis. Tout le monde écoute mon “souhait” avec beaucoup de gentillesse. »

La femme roi des démons sourit gentiment. Riona répliqua immédiatement.

« Aisha-san, vous avez dit cela d’un ton léger, mais, en fait, c’est une terrible autorité de lavage de cerveau de groupe, n’est-ce pas ? Mais, pour l’instant, c’est une grande aide… S’il vous plaît, continuez à le faire ! »

L’existence de la tueuse de dieux Aisha était devenue une manne inattendue.

Même les serviteurs de la déesse Athéna avaient été privés de près de la moitié de leurs effectifs. Si la cible était un être humain ordinaire, cette autorité n’aurait-elle pas mis des dizaines de milliers de personnes sous son emprise ?

Si elle est négligente, c’est tout un pays qui tombera entre les mains d’Aisha-san…

Riona comprit une partie de la raison pour laquelle elle était scellée tout en se défiant en disant « Avec une telle situation, tout est permis ! »

Et puis, un événement encore plus étrange avait été causé par cette irrégularité ─.

« … fumu »

Les yeux d’Athéna qui flottaient dans le ciel.

Les yeux à longue fente se rétrécirent. La déesse semblait ruminer.

« Il n’y a pas que Rokuhara Ren qui soit là. La tueuse de dieux qui aurait dû être enterrée dans le monde souterrain s’est également montrée. Peut-être devrais-je ouvrir la porte des catastrophes une fois de plus dans ce cas… »

La voix de la déesse résonnait dans le ciel, lugubre. Elle résonnait solennellement.

« Écoute attentivement, ô vaisseau de la fin ─. Fais remonter à la surface tous les maux et toutes les calamités ! »

« Est-ce que c’est cet article ? »

Riona se transforma immédiatement en hirondelle bleue.

Elle grimpa jusqu’à une hauteur où elle pouvait avoir une vue d’ensemble de l’île et observa la situation.

Une île composée uniquement de roches. Au centre ─ autour de l’endroit où le sceau de Gorgone avait été gravé, un trou béant s’était créé. C’était un gouffre d’un diamètre d’environ 40 à 50 mètres.

De l’air brumeux jaillissait de l’énorme trou.

« Uuu. Comme je le pensais, cette chose me donne vraiment la chair de poule… »

Riona ressentit quelque chose qui ressemblait à une pensée négative face à ce brouillard qui se répandait dans l’air.

La rage. La haine. La tristesse. Le ressentiment. La jalousie. Bref, c’était un air qui était rempli de malice. Mais, très vite, le brouillard que l’on devrait appeler gaz de négativité s’était répandu partout ─.

L’un après l’autre, ils étaient devenus des bêtes.

L’armée de la fin des temps qui était centrée des dragons, Athéna avait augmenté son nombre.

Cette fois-ci, le nombre de naissances s’élevait également à un millier.

Rokuhara Ren continuait à sauter partout en courant à la vitesse des dieux et tuait instantanément une bête chaque fois qu’il en croisait une. Il lui arrivait même de massacrer plus de dix bêtes en moins d’une minute.

Cependant, sa partenaire Riona avait compris.

Son endurance, sa puissance magique et surtout sa concentration pour contrôler la subtilité de la vitesse des dieux approchaient de la limite.

On ne savait pas non plus si le lavage de cerveau de la tueuse de dieux Aisha affecterait également la nouvelle armée. Et puis le plus gros problème était ─

« C’est grave ! Le mystérieux super objet, le Vaisseau de la Fin. Athéna l’a fusionné avec la terre de cette île… »

Riona descendit près de son camarade et passa de la forme d’hirondelle à celle de fille.

Les luttes intestines des bêtes se répandaient dans toute l’île. Au milieu de ce maelström, seul l’espace autour de la tueuse de dieux était calme.

Aisha s’était déplacée vers les statues de pierre qui étaient autrefois humaines et elle avait penché la tête.

« Fu, fusionné ? Qu’entends-tu par là ? »

« Avec le vaisseau fusionné avec la terre, il ne peut pas être volé ou déplacé. Nous ne pouvons pas non plus enquêter lentement sur la zone, nous ne pouvons que nous retirer temporairement pour l’instant et réfléchir à un nouveau ─. »

« Non, Riona-sama. »

Soudain, une voix nostalgique se fit entendre.

« On ne peut pas se retirer d’ici. L’espoir n’est laissé qu’au fond de ces terres. »

« Princesse Cassandre !? »

Riona s’était retournée, stupéfaite.

La prophétesse de la famille royale de Troie était derrière elle lorsqu’elle s’en aperçut. La malédiction de la pétrification fut dissipée et la statue redevint la belle princesse en chair et en os.

Et comme prévu, Julio était également aux côtés de la digne princesse en chair et en os.

« On dirait que c’est le moment de décider de la victoire et de la défaite. Je suis vraiment en retard, mais je vais aussi prêter ma force. »

Le leader de l’association Campiones débordait d’un esprit combatif calme et de son habituelle sérénité malgré sa tenue usée.

***

Chapitre 5 : Le Dernier Espoir… ?

Partie 1

La Justice rétributive directement dans le point vital à l’intérieur du corps de l’ennemi.

Les pieds fuyants de Némésis n’étaient pas non plus un simple moyen de transport à grande vitesse. Il contrôlait même le tempo de la vitesse, ce qui permettait un mouvement à l’apparence changeante qui trompait l’adversaire.

L’autorité que Ren avait volée à la déesse de la justice Némésis, la justice rétributive.

Des méthodes d’utilisation qu’il n’avait jamais envisagées jusqu’à présent défilèrent dans sa tête l’une après l’autre. Son corps les reproduisit alors facilement dans la réalité.

Grâce à cela, il ne portait aucune blessure, même après avoir tué plus de 600 bêtes.

Pour une raison que j’ignore, je me suis mis en marche comme ça.

Même Ren était devenu conscient de lui-même après que les choses en soient arrivées là.

─ Une mâchoire de dragon le chargea de face. Il sauta légèrement. Il s’éleva facilement à une hauteur de sept ou huit mètres et esquiva facilement. Le dragon qui avait chargé Ren tomba mollement sous lui et se transforma en poussière.

Mais il était dangereux de sauter en l’air juste parce qu’il le pouvait.

Comme il n’avait pas d’ailes, son saut dans les airs ne faisait que suivre l’élan. Après avoir atteint le sommet de son saut, il ne pouvait que retomber. Il était alors complètement sans défense.

En fait, un dragon s’approchait rapidement de Ren qui tombait.

De plus, il était vêtu de foudre ─ un dragon auquel Athéna avait conféré la vitesse des dieux. La bête qui ne perdait pas en vitesse même face à Rokuhara Ren qui sautait partout à la vitesse de l’éclair rattrapa splendidement Ren en plein vol. Elle devrait ensuite lui déchiqueter le corps.

Cependant, Ren se l’était imaginé dans son esprit. Décélération. Décélération. Décélération. Décélération ─.

Avec une vitesse réduite, Rokuhara Ren n’était plus en vitesse de croisière. Vu de côté, on aurait pu croire qu’il s’était arrêté en plein vol. En réalité, il tombait au sol à la vitesse d’un centimètre par seconde.

La bête rapide avait perdu sa cible à cause de ce frein soudain.

Le dragon bardé d’éclairs mordit l’air vide. Ren accéléra encore une fois. Il atterrit sur le museau du dragon et sauta à nouveau en l’utilisant comme point d’appui.

Cette fois, il atterrit sans encombre sur le sol dur.

Quelque chose tomba en même temps que lui. C’était le cadavre du dragon en vitesse divine qui l’avait attaqué.

Ren resta intentionnellement immobile à cet endroit. Il fut immédiatement arrosé de flammes venant de trois directions. Trois dragons volèrent vers lui et crachèrent des flammes de leur bouche en même temps.

Avec ces jambes, Ren avait bien sûr pu évacuer instantanément vers une zone sûre située à dix mètres du front.

Des flammes cramoisies tourbillonnèrent derrière Ren qui s’échappa de là. Trois dragons tombèrent et s’écrasèrent sur le sol. Leur cœur devait brûler à l’intérieur de leur corps.

Les yeux d’Athéna qui étaient apparus haut dans le ciel ─ ils s’étaient rétrécis avec intérêt.

« Une bataille splendide. Mais bientôt, il sera temps que vous vous essouffliez. »

« J’aurais préféré que l’on parle plutôt d’échauffement du corps. Je suis quelqu’un qui s’échauffe minutieusement, alors c’est parfait. »

« Haa, haa, haa, haa. »

Sa respiration était légèrement saccadée en raison de la demande d’oxygène. Son cœur battait fort, et le nombre de ses battements cardiaques augmentait également. Il transpirait beaucoup.

Si cette situation perdurait, la limite de son endurance arriverait soudainement ─.

Ren l’avait bien compris grâce à son expérience d’athlète.

De plus, Athéna, qui se cachait, donna un ordre à son armée. Elle n’avait fait qu’émettre sa voix avec élégance, comme une reine.

« Vous vous êtes bien battu seul… Maintenant, laissons ce tueur de dieux se reposer un peu. »

« Uwa. C’est vraiment un mauvais coup. »

Ren avait spontanément grogné d’une petite voix.

À ce moment-là, il lui serait plus facile de maintenir son rythme en se déplaçant continuellement. S’il se reposait, sa tension s’effilocherait et la fatigue l’envahirait d’un seul coup.

Puis les bêtes avaient cessé d’attaquer, comme l’avait ordonné leur général.

Plusieurs centaines de bêtes se rassemblèrent autour de Ren. Bien qu’elles lui envoyaient des regards féroces et des intentions meurtrières de partout sur le sol et dans le ciel, elles ne s’attaquaient pas du tout à lui.

De plus, les luttes intestines entre les bêtes à l’extérieur de cet encerclement se poursuivaient.

Le nombre de bêtes ayant participé à la lutte interne s’élevait probablement à plusieurs centaines. Près de la moitié de ce nombre était constituée de bêtes qui avaient été amenées à devenir leurs alliées grâce à l’autorité de Mlle Aisha.

Les deux camps avaient attaqué sans hésitation leur ancien allié, se déchirant et se mordant l’un l’autre.

C’était exactement un combat où le sang était lavé par le sang des autres.

Dans ce champ de bataille, Rokuhara Ren avait bénéficié d’un repos qui s’était transformé en un compte à rebours vers sa mort.

« Haa, haa, haa, haa… » Sa respiration ne se calmait pas. Comme prévu, sa limite allait bientôt arriver ─.

« Rokuhara-san ! »

« J’ai attendu, ce serait bien que tu apportes une bonne nouvelle si possible. »

Il avait encore le sang-froid nécessaire pour montrer une attitude plaisante face à la télépathie de Riona. Cependant, la réponse de sa partenaire était vraiment cruelle.

« Je commencerai par les mauvaises nouvelles. Fais de ton mieux pour les appâter un peu plus. »

« Oups. Bientôt, ce sera dangereux à mes côtés. »

« Il n’y a rien à faire, c’est une demande de la princesse Cassandre après tout. »

« Eh ─ ? »

« Julio a également dit que c’est le moment où la victoire et la défaite seront décidées. Il a également dit qu’il t’enverrait des renforts, Rokuhara-san. »

« En d’autres termes, ils sont tous les deux sauvés !? »

C’est une bonne nouvelle qui insuffla de l’énergie à son corps à bout de souffle.

Ren grimaça et fixa les yeux d’Athéna qui flottaient dans le ciel de manière provocante.

.

« De penser que Julio et la princesse pétrifiés ont pu être soignés aussi facilement… »

Riona grogna. Elle lança un regard à Aisha qui souriait gentiment.

« L’autorité de la guérison ─ de plus c’est la super capacité d’un tueur de dieux-sama. S’il vous plaît, dites-moi plus vite si vous avez quelque chose comme ça ! Ne savez-vous pas à quel point j’étais inquiète en ce moment ! »

« Je suis désolée ~. Je n’avais pas confiance en ma capacité à dissiper la malédiction d’une déesse ~. »

Le visage souriant d’Aisha était vraiment trompeur.

Cette personne n’avait certainement aucun lien avec les douleurs d’estomac dues à l’anxiété et à l’inquiétude. Riona réalisa douloureusement que la personne qui se trouvait devant elle était un illusionniste sans égal, même dans les univers parallèles.

Même les pouvoirs dont elle disposait étaient des choses désagréables comme la chance, le lavage de cerveau en masse et la guérison toute-puissante.

« Vraiment, comme l’a dit l’ancêtre de Campiones, c’est une personne qui ressemble à Parupunte… » (TN : Un sort dans Dragon Quest qui ne peut être utilisé qu’en combat et qui provoque des effets complètement aléatoires)

« En effet. »

Le descendant de cette personne, Julio Blandelli, était d’accord avec elle.

« Mais, l’épée divine que la belle au bois dormant a apportée pour nous ─ c’est un cadeau incroyable. Je peux voir une chance avec ça. »

Julio avait planté deux armes dans le sol.

La longue lance en laquelle sa protectrice, la Reine Blanche, s’était transformée. Puis l’épée divine du salut. On disait que c’était l’épée qui avait été accordée au héros afin de lui permettre l’extermination des Rois-Démons.

« En y réfléchissant, votre ancêtre, Julio, était aussi un tueur de dieux… »

« Oui. L’information concernant cette épée divine était inscrite dans le grimoire qui avait été conservé pendant des générations par l’association Campiones… Il y a des dieux qui ont une relation profonde avec “l’épée d’acier” comme le dieu de la guerre Arès ou le héros Achille. Beaucoup d’entre eux sont des hommes et des conquérants. On les appelle les héros d’acier ─ on dit que seuls ceux qui ont le statut suprême, même parmi eux, ont la qualification pour manier l’épée divine du salut… »

Julio sortit la lance de la reine.

La pointe était fissurée et avait un aspect usé. La lame était également ébréchée ici et là. Elle présentait de nombreux défauts.

En revanche, l’épée divine du salut du monde n’avait pas la moindre égratignure. Elle était remplie d’une froide et claire radiance de platine. Julio poussa doucement la pointe de la lance sur la lame céleste.

« Vous voyez, en fait, notre reine a aussi cette qualification. »

« Eh ? Cette personne, quel genre de personne est-elle vraiment ? »

Riona était choquée. Julio était resté calme jusqu’au bout, même s’il répondit avec force.

« Elle n’est pas une personne. C’est un dieu, qui plus est un dieu de la guerre enragé. Elle est la reine qui a gouverné le pays des femmes guerrières que l’on connaît sous le nom d’Amazone dans la mythologie grecque ! La reine qui a gouverné le cheval, la lance et le chevalier, voilà sa véritable identité ! »

« Mais…, la reine des Amazones !? Elles sont les alliées jurées des Troyens ! »

Cassandre, qui était aussi une résidence du mythe, poussa un soupir d’admiration.

L’épée divine et la longue lance qui étaient sous le regard de tous. Les deux lames entrèrent en contact ─ et une lumière les enveloppa toutes les deux. C’était une lumière blanche éblouissante mais claire.

C’est alors que les deux armes ne firent plus qu’une.

La longue lance était pleine d’égratignures. La pointe de la lance avait été remplacée par la lame de l’Épée Divine du Salut. C’était un chef-d’œuvre sans faille, sans la moindre entaille.

La lame était épaisse et à double tranchant comme une hachette, contenant un éclat de platine ─.

Julio fit pivoter la longue lance renaissante et la lança vers le ciel comme on lance un javelot.

« Je ne sais pas si c’est la vérité ou un mensonge, mais il y a aussi une théorie selon laquelle l’épée du salut est à l’origine de la légende d’Excalibur ! Reçois ce pouvoir et déchaîne-toi, reine ! »

« Laisse-moi faire, mon enfant bien-aimé ! »

La voix vaillante de la Reine Blanche tonnait depuis la longue lance qui s’élevait.

*GOuuuuuuNN !*

La lance volait en faisant un bruit de tonnerre.

La reine s’était présentée devant Riona complètement épuisée juste après la fin du monde. Cependant, en ce moment même, l’arme que l’on devrait appeler la Lance Divine du Salut débordait d’aura divine.

L’épée divine absorbée partagea sa vitalité avec la lance.

La lance divine qui volait comme un éclair arriva à l’emplacement des bêtes qui entouraient Rokuhara Ren à une vitesse que l’œil ne pouvait suivre. Elle transperça les ennemis les uns après les autres.

Les bêtes de la fin des temps ─ dragon, ange, Béhémoth, et autres. Leurs points vitaux avaient été percés.

Au moment où la pointe de la lance avait frappé, un trou s’était ouvert dans le corps des bêtes. Torse, cou, poitrine, etc., la lance s’enfonçait dans tout ce qu’elle pouvait atteindre, puis pénétrait.

Après avoir abattu une bête, il s’envolait immédiatement vers la bête suivante. Il continuait à zigzaguer dans les airs.

Des dizaines de bêtes avaient déjà été massacrées en trois minutes. L’impression de Riona passa de l’admiration à l’exaspération au milieu.

« C’est déjà tout à fait une lance brutale et déchaînée ! »

« Il semblerait que tous les utilisateurs de l’épée du salut soient de puissants ennemis qui ont poussé mon ancêtre César dans ses retranchements. Ce déchaînement de violence est plutôt compréhensible, » commenta Julio.

À ses côtés, Cassandre l’encouragea. « Maintenant, Riona-sama ! C’est notre chance ! »

***

Partie 2

Comme on pouvait s’y attendre de la part d’une princesse de Troie issue d’une famille de militaires, elle était sensible au déroulement de la bataille.

Avec le renforcement de la lance divine volante, le fardeau du Goshujin-sama de Riona devrait également être réduit. Riona se transforma enfin en Yatagarasu et s’élança vers le ciel azur.

« Nous allons jeter un coup d’œil à l’intérieur de cette chose ! »

Elle battit ses ailes d’or et s’enfonça dans le sol.

Pour être plus précise, elle était entrée à l’intérieur de l’outil divin, le vaisseau de la fin des temps qui était fusionné avec la terre et avait ouvert sa bouche ─.

« Kuuuuuuh ! C’est un endroit terriblement dégoûtant ! »

L’intérieur de la cuve était rempli à ras bord de gaz gris et brumeux.

Riona ─ La vue de Yatagarasu s’était obscurcie.

L’intérieur du Vaisseau de la Fin était un vaste espace. Cependant, il n’y avait que de la brume grise qui le remplissait, et c’était donc une utilisation inutile de l’espace.

Riona vola tout droit vers la partie la plus profonde.

C’est tout. Et pourtant, c’était terriblement fatigant. Ce gaz gris, « l’aura du mal », débordait ici. La haine. L’envie. La colère. Le malheur. La mort inattendue. La maladie. La calamité. Le désespoir ─.

Même pour l’oiseau sacré Yatagarasu, c’était un grand fardeau que d’entrer en contact avec cet air inquiétant qui débordait.

« Paroles secrètes de feu et de soleil, je te demande de purifier et de nettoyer tout péché impur ! »

La lumière dorée jaillit de tout le corps de Yatagarasu.

En enveloppant son corps de « l’aura du soleil » en tant qu’esprit du soleil, elle repoussait l’aura négative. C’est ainsi qu’elle arriva enfin au plus profond.

« J’ai trouvé quelque chose qui a l’air important ! »

En bas, il y avait un objet qui ressemblait à un œuf en forme d’ellipse. Il brillait faiblement.

Cependant, même si elle brillait, la lumière était terne et peu visible. Il devait s’agir de l’objet auquel Princesse Cassandre faisait allusion lorsqu’elle a dit : « Quoi qu’il en soit, allez prendre quelque chose qui se trouve au fond de cette zone ! »

Riona activa sa télékinésie et attira l’objet en forme d’ellipse vers elle.

Elle fut récupérée dans les plumes de Yatagarasu. Après cela, elle grimpa à toute vitesse, afin de s’échapper à l’espace qui ne comportait que de la brume grise ne serait-ce qu’une seconde plus vite ─.

Le trou ouvert au zénith n’était autre que l’entrée du Vaisseau de la Fin.

Yatagarasu s’était envolé de là et avait atterri sur le sol d’une manière ou d’une autre.

« Mission terminée ! Tout le monde est prié de commencer à évacuer ! »

Riona lança l’appel dans le ciel de l’île d’Athéna.

Son Goshujin-sama ne devrait pas tarder à atteindre ses limites. Il n’était pas nécessaire de rester plus longtemps.

+++

« Ils se sont enfuis… »

La belle voix d’Athéna résonna dans le ciel azur.

Seuls les yeux énormes de la déesse flottaient au-dessus de l’île qu’elle avait elle-même créée. Ils regardaient le nouveau monde où le temps de l’aube se prolongeait à jamais.

Le troupeau de bêtes sur l’île en contrebas reposait leur corps. Ils étaient plusieurs centaines.

Le groupe de Rokuhara Ren et de la tueuse de dieux Aisha était déjà parti. Comme on pouvait s’y attendre de la part de ceux qui possédaient les pieds de Némésis et l’oiseau sacré doré. Ils s’étaient magnifiquement échappés de la base d’Athéna.

Même si elle envoyait des poursuivants, cela n’aurait aucun sens.

Et puis, ces types avaient volé quelque chose dans le Vaisseau de la Fin ─.

« … Comme je le pensais, c’est moi qui dois les soumettre personnellement. Même si l’aube du nouveau monde est enfin arrivée, il y a toujours ce problème. »

Le sens spirituel d’Athéna la mettait en garde.

Il serait dangereux qu’elle ne détruise pas ce qui avait été volé et qu’elle n’anéantisse pas les tueurs.

Heureusement, la renaissance du monde était terminée. Le corps d’Athéna qui se reposait en vue de l’étape suivante allait lui aussi bientôt ─ avoir fini de se reposer.

« Partez maintenant, mon armée. »

Les yeux de la déesse disparurent du ciel teinté d’azur.

En échange, une Athéna aux cheveux de serpent sous forme de fille s’était finalement manifestée juste au-dessus du symbole de la Gorgone sculpté au centre de l’île qui lui servait de lit.

Athéna, qui avait enfin retrouvé son corps matériel, pointa du doigt vers l’ouest.

« Au-delà de cette mer, ce sera le dernier champ de bataille. Ô foule de bêtes qui invoquent la fin des temps, avancez avec moi. Devenez la pierre angulaire qui construira le nouveau monde et mourez. »

C’est l’instruction de la reine qui est à la fois impitoyable et puissante.

En réponse à cela, les bêtes qui peuplaient l’île poussèrent des hurlements féroces les uns après les autres.

*GUuuuooooOOOOOOOH ! GUuuuuooooOOOOOOOH ! GUuuuooooOOOOOOOH ! GUuuuooooOOOOOOOH !*

Athéna avait écouté les hurlements tonitruants avec plaisir pendant que ─.

Son corps immature flottait légèrement dans les airs. Elle volait à l’avant comme le général qui dirigeait toute l’armée, afin de lancer un raid sur le territoire ennemi avec l’armée de bêtes géantes.

« Nous réglerons cela avant que l’aube ne se lève, assassins de Dieux ! »

.

Ils avaient réussi à s’enfuir de l’île d’Athéna ─.

Rokuhara Ren et ses amis avaient été transportés par les ailes de Yatagarasu et étaient revenus d’une manière ou d’une autre sur la petite île où ils avaient établi leur camp de base.

Naturellement, il y eut aussi ce genre de scène lorsqu’ils se calmèrent.

Dès son arrivée sur la plage de l’île, Cassandre fondit en larmes en raison de ses émotions et elle sauta sur Ren.

« Ren-sama, j’ai souhaité te rencontrer ! »

« Moi aussi. Je suis heureux de pouvoir te rencontrer à nouveau comme ─. »

« Oui, oui ! Les retrouvailles émouvantes, c’est bien beau, mais n’oubliez pas que c’est maintenant une situation d’urgence… »

Celle qui avait jeté de l’eau froide sur l’étreinte des deux, c’était Riona dont les yeux brillaient.

Ren et Cassandre donnaient l’impression d’être un couple qui s’apprêtait à s’embrasser pour les retrouvailles, alors Riona avait fait une demande supplémentaire.

« S’il te plaît, arrête avec l’étreinte et le flirt, Goshujin-sama ! »

« Mon Dieu. Riona-sama, vraiment. »

Cassandre se sépara à contrecœur de Ren. Elle marmonna son mécontentement.

« Même si vous avez monopolisé Ren-sama pour vous-même jusqu’à présent… »

« Vous aussi, Princesse, arrêtez avec ces soupçons injustes… Ju, ce n’est pas parce que j’étais seule avec Rokuhara-san que nous avons commis une erreur ! »

« En d’autres termes, il n’y a pas eu d’erreur nocturne ? »

Riona ne pouvait pas répliquer calmement, alors que la princesse Troy la surpassait de loin.

Et en ce qui concerne Ren, il hocha la tête en faisant « ouaip ouaip ».

« J’imagine que oui. Moi aussi, j’ai cessé depuis longtemps de commettre de telles bêtises de manière irréfléchie. En y pensant, faire quelque chose comme ça doit être accompagné d’un sentiment approprié. N’est-ce pas Riona ? »

« Ne me demande pas une chose pareille… »

« … ? Désolé Ren, mais je ne comprends pas vraiment de quoi vous parlez tous les trois en ce moment. »

Julio, qui était le seul à faire une grimace, parla calmement.

« Il y a plusieurs points qui ne peuvent pas être expliqués logiquement à moins qu’un sentiment romantique ne se forme entre Ren et Riona. Mais, une telle chose devrait être impossible pour toujours… »

« Non non, Julio. Tu ne pourras pas comprendre ce qui se passera entre deux personnes si ─. »

« Rokuhara-san, toi aussi, ça suffit de parler inutilement comme ça ! »

Il s’agissait d’une conversation entre amis très animée.

Sur l’épaule gauche de Ren, qui était au centre de la scène, une petite déesse nostalgique apparut soudainement. Il s’agissait de Stella, qui mesurait trente centimètres.

La déesse de la beauté et de l’amour croisa les jambes d’un air hautain et commenta depuis l’épaule de Ren.

« … On dirait que la situation s’est un peu améliorée. »

« Mon dieu !? Comme c’est adorable ! »

Aisha, qui observait les Ren et les autres avec un sourire chaleureux s’exclama soudainement.

Elle se rapprocha jusqu’à être à côté de Ren et lança un regard brûlant vers la poupée Stella.

« Dire que Rokuhara-san a un compagnon aussi petit ! Excuse-moi, je suis Aisha, quelqu’un qui aide ton maître avec amour et courage… »

« Ah, oui, oui. Eh bien, vous semblez aussi être un tueur de dieux, j’attends beaucoup de vous. »

« Uuu. Cette attitude inamicale la rend plutôt irrésistible ! »

Aisha n’avait pas l’air ennuyée par le traitement que lui inflige Stella.

De façon inattendue, il se peut qu’elle ait été traitée avec méchanceté à plusieurs reprises. Quoi qu’il en soit, Ren s’adressa à son autre qu’il avait enfin retrouvé.

« On dirait que Stella aussi s’est améliorée, je suis soulagé. »

« Cela a pris du temps, mais j’y suis parvenue. »

Stella s’était assise sur l’épaule gauche de Ren et haussa les épaules.

Son visage s’était légèrement assombri et elle lui chuchota à l’oreille.

« Pendant ce temps, Ren, il semblerait que tu jouais beaucoup avec la fille-oiseau… »

« Hahahaha. C’est bien, non ? Après tout, Stella et moi, puis Riona et Cassandre sommes comme les équipages d’un même navire. »

« Mon passé qui me rend incapable de me plaindre à tel Ren est détestable… »

Stella soupire « haa » avant de disparaître avec un bruit sec.

Cette fois-ci, elle était apparue au sol, sur la plage de sable. Le butin de guerre qu’ils avaient ramené était posé là.

Un objet en forme d’œuf qui était deux fois plus grand que Stella ─.

Il avait une couleur écarlate et brillait faiblement. Il avait été récupéré dans l’outil divin du Vaisseau de la Fin. Stella frappa plusieurs fois sur sa surface lisse.

« Et… pourquoi une telle chose devient-elle un espoir ? »

« Ah, oui. En fait moi aussi ─ je ne connais pas les détails, » avoua timidement Cassandre.

« Je l’ai senti en parlant avec Julio-sama. L’objet qui coule au fond de ce navire deviendra le dernier espoir, d’une manière ou d’une autre… »

« E-En y pensant princesse, c’est ce que vous m’avez dit. »

Riona avait parlé avec un léger désarroi.

« Il devrait y avoir quelque chose en bas, alors prenez-le. C’était très vague… Je pensais que c’était parce que c’était une prophétie et que la malédiction d’Apollon s’était activée. »

« Je m’excuse… »

Cassandre recula et s’excusa.

Riona avait déjà inspecté l’objet. Ren et Aisha avaient eux aussi essayé de le toucher, de le frapper, de le soulever vers le ciel, mais l’« œuf mystérieux » ne montrait aucune réaction.

La personne la plus sage parmi ces membres, Toba Riona, marmonna avec un visage pensif.

« Nnn. J’aimerais qu’il y ait un indice sur la façon de l’utiliser. Au moins, si nous comprenons quel genre d’histoire a cet outil divin appelé le Vaisseau de la Fin ─. De quel genre de dieu et de mythologie cet objet est issu... »

« Pas bon, on n’a pas le temps de réfléchir ! Regardez le ciel de l’est ! »

Le partenaire qui se trouvait sur son épaule les avertit soudain.

Ils n’avaient pas perdu de temps pour observer les environs avec agitation. Ils comprirent immédiatement quelle était la direction de l’est. À l’horizon d’une direction, le soleil se montrait sans qu’ils s’en aperçoivent.

Un halo doré ─ Seule son extrémité supérieure apparaissait au-dessus de la mer. Il émettait les premières lueurs du jour !

Le nouveau monde se teintait peu à peu de rose.

Même si pendant tout ce temps le ciel était de la couleur de l’azur mélangé à du rose comme si c’était avant l’aube.

En ce moment, le ciel était illuminé par la lueur du matin et le ciel ne se colorait que de rose. À ce rythme, le ciel deviendrait progressivement plus lumineux. D’ici peu, la nuit disparaîtrait complètement et deviendrait le matin ─.

***

Partie 3

Stella prit la parole avec un visage désespéré.

« Quand le matin viendra, ce sera enfin le début du nouveau monde ! Si cela se produit, même le retour à la normale du monde réformé dont vous avez tous parlé deviendra impossible. Parce que la situation actuelle où tout est renouvelé sera fixée comme le “présent du monde”… ! »

« En tout état de cause, cela signifie que le délai est proche. »

Ren murmura. « On a l’impression qu’on n’arrivera pas à temps si on rumine lentement, mais comment vas-tu, Riona ? »

« C’est pourquoi il n’y a aucune chance que la réponse vienne aussi facilement ─ ! »

Alors que Riona était à bout de nerfs, quelqu’un murmura.

« Je comprends. »

« Eh ─ !? Sérieusement Julio !? »

L’autre membre intelligent avait hoché la tête devant Riona, choquée.

« Il y a bien longtemps, il n’y avait pas la moindre malice dans le monde où vivaient les humains. C’était une utopie merveilleuse et paisible. Il y avait quelque part une belle jeune fille. Les dieux lui offrirent une boîte unique. C’était la boîte qui contenait toutes sortes de calamités… on avait prévenu la jeune fille de ne jamais l’ouvrir et pourtant, la jeune fille l’ouvrit. »

Julio s’était soudain mis à parler d’un conte populaire.

Il n’avait même pas prêté attention à l’étonnement des autres membres et avait continué à parler.

« Toutes sortes de maux et de désastres se sont envolés de la boîte. Le monde paisible s’est immédiatement transformé en un monde de souffrance, taché d’épreuves et de souffrances ─. Cependant, grâce à l’espoir qui subsiste au fond de la boîte, l’homme peut vivre sans désespérer… »

C’était une histoire que même Ren avait déjà entendue. Riona prit immédiatement la parole.

« Julio. N’est-ce pas la boîte de Pandore ? »

« Oui. »

Le leader de Campiones confirma immédiatement.

« D’après ce que je sais, c’est l’objet le plus approprié pour être la véritable identité du Vaisseau de la Fin. »

« Mais ce vaisseau doit être un objet directement lié à la destruction du monde. »

Riona marmonna ceci.

« Je n’ai jamais entendu dire que la boîte de Pandore était liée à un tel événement de fin de siècle ─ »

« Non. La clé est le déluge de Deucalion. La version grecque du mythe du déluge qui a été fortement influencée par l’Arche de Noé. Vous semblez l’oublier, mais, Pandore est la tante et la belle-mère de Deucalion. »

« Ah ─ Je vois. »

Riona sursauta et afficha un visage compréhensif. Il semblerait qu’elle ait réussi à comprendre.

Julio poursuit ses explications.

« L’époux de Pandore qui ouvrit la boîte était Épiméthée. Le petit frère du sage Prométhée. Prométhée possédait la clairvoyance, c’était un grand sage qui prévoyait l’avenir. Enseigner à l’humanité comment utiliser le feu était aussi la grande œuvre de Prométhée. Mais, parce qu’il soutenait trop les humains, tous les dieux, à commencer par Zeus, le dénoncèrent. »

« Le fils du sage Prométhée était Deucalion ! Il prit pour femme la fille de Pandore ! »

Riona s’était finalement jointe au discours de Julio.

« Deucalion s’est fait dire par son futur père savant qu’un jour il y aurait un grand déluge. C’est pourquoi il a créé une arche et s’est préparé à cette catastrophe. La chronologie de la boîte de Pandore jusqu’au déluge de Deucalion n’est en fait séparée que par l’alternance des générations de parents à fils. C’est donc comme ça, Julio ? »

« Oui. »

Julio acquiesça.

« De ce point de vue, je pense qu’il n’y aura pas trop de problèmes si vous interprétez que la boîte de Pandore a détruit le monde. Après tout, l’utopie qui n’avait jamais été touchée par la moindre catastrophe jusqu’alors a été ruinée au point d’attirer la colère des Dieux en une seule génération. »

L’enquête sur les mythes menée par la faction des cérébraux.

Ren fut impressionné « Je vois, c’était donc comme ça » et marmonna.

« D’après cette histoire, la boîte de Pandore est aussi un objet qui a réformé le monde, n’est-ce pas ? Après tout, elle a radicalement changé le monde humain qui était paisible comme le paradis. »

« Ah ─ c’est certainement vrai. »

Riona, qui avait déjà abordé ce sujet, était d’accord.

« Et puis, l’espoir est resté dans la boîte… »

« Quel espoir cette chose peut-elle devenir pour nous ─ ? Quoi qu’il en soit, testons-la. »

Ren fit de nouveau face à l’objet en forme d’œuf posé sur la plage.

Il s’approcha et essaya de le toucher. Que se passerait-il maintenant qu’ils connaissaient le nom de Pandore qui était très probablement un mot-clé pour cet objet ?

L’instant d’après, le paysage environnant changea du tout au tout.

+++

Rokuhara Ren se tenait dans un endroit inconnu.

Le ciel gris s’étendait jusqu’à l’horizon. Et c’était bien cela. En dessous de l’endroit où il marchait, il y avait également une surface grise. Il n’était même pas certain qu’il s’agisse d’un sol.

Même s’il devrait se trouver sur l’île qui était leur base après la destruction du monde il y a quelques secondes !

Ses camarades n’étaient pas là non plus ─ non.

« Pourquoi Aisha-san est-elle la seule à être ici avec moi ? »

« C’est peut-être parce que nous sommes les seuls à être appelés ici. À cette frontière de la vie et de l’immortalité… »

La « tueuse de dieux » Aisha, qui était la seule à côté de Ren, avait l’air calme.

Son atmosphère était celle de l’air doux habituel. Elle regardait autour d’elle avec nostalgie. On aurait dit qu’elle était habituée à cet espace étrange.

« Quel genre d’endroit est-ce, Aisha-san ? »

« Contrairement au monde réel ─ cet endroit est comme un monde d’esprit. En réalité, nous ne serons pas en mesure de visiter ici à moins que nous soyons une existence composée uniquement d’un esprit ou d’une âme. Mais des gens tels que d’incroyables magiciens ou nous-même, nous pouvons venir ici avec notre corps de chair. »

Si par nous, elle entendait les personnes qui avaient assassiné des Dieux, alors…,

Aisha regarda autour d’elle comme si elle cherchait quelqu’un.

« Il se passe ici des choses très particulières. Par exemple, un dieu peut intentionnellement sortir du domaine de l’immortalité et rencontrer son ennemi juré, le tueur de dieux… ah, c’est bien ce que je pensais. »

Lorsqu’il remarqua qu’il y avait quelqu’un devant le regard de l’ancienne belle au bois dormant.

Une femme, qui semblait être une dame, était assise sur une chaise dont l’accoudoir et les pieds étaient décorés d’or.

Elle était vêtue d’un ancien vêtement qui ressemblait beaucoup à celui de Stella. Un voile couvrant la tête cachait la partie supérieure de son visage.

« Hé, vous deux. »

La dame voilée leur parla.

Sa silhouette assise sur la chaise possédait le raffinement d’un chat. Elle avait l’air vraiment sensuelle. Cependant, sa voix contenait quelque part une réverbération enfantine.

« Que savez-vous de Prométhée et de son frère ? Ils appartenaient à la race des Titans, et le frère aîné était surtout un grand homme qui a même été reconnu par le Seigneur Zeus. C’était un homme prévoyant qui voyait l’avenir. De plus, il possédait une intelligence capable de tromper même les dieux. »

Elle avait soudain récité un mythe. Ren avait regardé fixement la dame.

Pour une raison ou une autre, il avait ressenti de la nostalgie, comme s’il rencontrait un parent proche.

« Le nom de Prométhée signifie quelqu’un qui pense à l’avance. Et le nom de son petit frère Épiméthée signifie quelqu’un qui pense plus tard. Contrairement à son frère aîné, il était considéré comme un imbécile qui agissait sans penser aux conséquences. Mais en fait, on peut dire la même chose de vous deux, n’est-ce pas ? »

« Moi et Aisha-san ? »

« Mais bien sûr. Un humain un tant soit peu intelligent ne songerait même pas à chercher la bagarre avec un dieu, et encore moins à en assassiner un ─. Vous, les assassins de dieux, vous êtes un rassemblement d’imbéciles inégalés. Même s’il n’y a pas de lien de sang, il n’y a pas de mal à vous considérer tous comme apparentés à Épiméthée. Vous êtes tous les enfants illégitimes de l’imbécillité. »

La dame les avait agressés verbalement en faisant des commentaires défavorables sans réserve.

Sa bouche qui n’était pas cachée par le voile souriait. Cependant, ce n’était pas un sourire moqueur, mais selon Ren, c’était un sourire qui provenait d’une profonde affection.

« C’est une coïncidence, mais, moi aussi, je suis quelqu’un qui est le plus souvent utilisé comme exemple de femme folle. Comme la femme qui a ouvert la boîte de Pandore qu’il ne fallait pas ouvrir ! Vraiment, vous ne trouvez pas que c’est une histoire grossière ? Même si c’est toujours la colère et la barbarie des imbéciles qui changent le monde ! »

« Comme je le pensais, vous êtes Pandore-kaasama ! »

Aisha avait appelé la dame d’une manière surprenante.

Ren fut surpris. Son compagnon tueur de dieux lui sourit largement.

« La plupart des dieux détestent nous voir, mais la déesse Pandore est différente. Elle s’occupe de nous comme une mère qui veille sur tous les tueurs de dieux ! »

« Oui. Que peuvent faire des fous qui sont raillés par la société ─ ? »

Pandore s’exprima avec audace, le visage d’une beauté inégalée.

« Vous ne serez pas satisfaits si vous ne les vainquez pas tous, n’est-ce pas ? C’est pourquoi je soutiens beaucoup ma famille, les tueurs de dieux. »

« C’est pour ça que tu es notre mère, hein… »

Ren se sentit profondément ému et fixa à nouveau la dame.

« Je pensais que Pandore-san était une humaine ? »

« C’est ce que disaient les anciens Achaioi, que Pandore est une femme humaine créée par Dieu. Mais la vérité est différente. Je suis moi aussi l’un des anciens grands dieux. Mais les gens de l’époque ont réécrit mon histoire pour qu’elle “n’existe pas” ─. »

Le voile de la dame s’était envolé de lui-même.

Ce qui apparut fut un beau visage qui semblait être à la moitié de l’adolescence. Mais, même si c’était un visage enfantin, il était rempli d’un calme mature et d’une allure parfaite en tant que femme.

« À cet égard, Pandore et Athéna se trouvent dans des circonstances similaires. Elle a vu son passé de déesse-serpent Gorgone étouffé et refait en fille filiale de Zeus. C’est pourquoi même si elle sortait un outil divin provenant de moi ─ Pandore, je n’avais pas vraiment l’intention d’interférer. Mais, maintenant, c’est différent. »

Pandore chuchota avec un sourire qui contenait de l’envoûtement.

« Fufufufu. Je suis toujours l’alliée de mes enfants mignons, peu importe quand… bien sûr, si quelqu’un de lâche abandonne le combat tout seul, je l’abandonnerai sans poser de questions, mais c’est quelque chose que je ne ferai jamais, quoi qu’il arrive, à l’égard de toutes les bêtes tueuses de dieux que vous êtes. Maintenant, recevez l’aide de votre mère ! »

« Merci, Okaa-san ! »

Ils venaient à peine de se rencontrer, mais Ren l’avait dit sans réserve. Et puis il remarqua quelque chose.

« Si nous pouvons te contacter, Okaa-san, de cette façon, est-ce grâce à l’espoir que nous avons récupéré dans la boîte ? »

« Oui. Vous vous êtes bien débrouillés. Je vais vous apprendre à l’utiliser. Le reste dépendra de vos propres capacités. Faites-le bien. »

Un objet en forme d’œuf était apparu sur la main droite de la mère Pandore.

L’objet que Cassandre avait prophétisé comme un espoir. La surface était écarlate et contenait un éclat terne. Cependant, en ce moment même, il devint soudainement une chose éblouissante et brillante.

Ren l’avait pris et avait sursauté.

Dès qu’il l’avait tenu, « ce qu’il faut faire » avait flotté dans son esprit.

Aisha devait ressentir la même chose. Elle acquiesça avec un visage plein de motivation. Pandore regarda ses deux enfants adoptifs et parla avec satisfaction.

***

Partie 4

« C’est vrai. “Destinée” et “Histoire” ont tendance à détester les tueurs de dieux parce qu’elles continuent à se faire rouler dans la farine par vous tous, mais ─ il semblerait que cette fois-ci seulement, elles vous assisteront à contrecœur. Comme l’envoi de l’épée du salut. Il n’y aura pas de mal à s’en souvenir… »

La voix de leur mère adoptive s’éloigna peu à peu.

L’environnement s’assombrit progressivement. En peu de temps, il fit complètement noir. La conscience de Ren s’estompait et il réalisa qu’il revenait à la réalité.

.

« … ra-san ! Rokuhara-san ! »

« Et aussi, Aisha-sama, s’il vous plaît, reprenez-vous ! »

Il semblerait que Ren soit resté immobile, hébété, pendant tout ce temps.

Sa conscience s’éclaircit rapidement en entendant la voix de Riona et de Cassandre.

Aisha semblait dans le même état. Julio lui secouait l’épaule. Les tueurs de dieux réveillés sursautèrent et se regardèrent.

« Tu te souviens d’Okaa-sama, Ren-san !? »

« Bien sûr. Avec ça, nous n’avons pas d’autre choix que de le faire, Aisha-san. »

« Désolé de vous déranger alors que vous êtes tous les deux en train de vous échauffer, mais ─ nous entrons également dans le point culminant par ici. Préparez-vous rapidement à l’interception. »

Julio déclara cela sans passion et il indiqua une direction.

Cela devait être l’est. Le soleil se déplaçait pour terminer son lever sans encombre. La boule de lumière qui paraissait floue à l’horizon était apparue à moitié sortie.

Sur la circonférence extérieure du cercle, seule la partie la plus basse du soleil était cachée par la surface de la mer.

Le lever du soleil devrait être terminé dans dix minutes seulement.

Mais même ce magnifique lever du jour n’était rien de plus qu’une toile de fond. Une armée de bêtes comptant plus d’un millier d’individus était déployée dans le ciel, avec le soleil levant en toile de fond.

L’ensemble de l’armée s’approchait progressivement de cette zone.

La grande déesse Athéna volait en tête, débordant de la majesté d’un grand général.

C’était enfin le dernier moment critique. Ren jeta un coup d’œil en dessous de lui. L’objet en forme d’œuf, l’espoir était placé là. L’éclat de sa surface n’était plus terne.

L’espoir de Pandore brillait de mille feux.

« Commençons. Nous devons nous-mêmes effectuer plusieurs contre-attaques. »

« Oui ! Comme on dit, rendons à César ce qui est à César ! »

Les deux tueurs de dieux acquiescèrent l’un à l’autre, puis Ren reprit l’Espoir.

L’objet en forme d’œuf se transforma immédiatement en boîte en bois. C’était une petite boîte de la taille de sa paume, mais elle était très lourde. Il la lança de toutes ses forces vers la mer.

Tout en regardant l’armée de bêtes et Athéna qui s’approchaient par là…

Bien sûr, la force physique de Ren était celle d’une personne ordinaire, et la petite boîte tomba en arc de cercle et s’enfonça dans la mer avec une éclaboussure. Mais…

La petite boîte qui devait normalement flotter sur la mer s’était ─ instantanément énormément agrandie.

Il s’agissait d’une boîte rectangulaire. Elle devait mesurer entre 40 et 50 mètres de long. De plus, l’intérieur de la boîte était complètement creux, comme un abîme où les ténèbres s’étendaient.

Cassandre avait été la première à le remarquer.

« Ren-sama ! C’est peut-être le vaisseau de Pandore-sama que j’ai appris par ouï-dire ─. »

« Oui. Nous avons également reçu l’autorisation de sa propriétaire d’origine de le refaire. Mais l’intérieur est vide, il faut le remballer à partir de maintenant. »

Cette fois, Ren avait crié à tue-tête.

« Et maintenant. L’air de tous les maux qui a appelé la calamité ─ revenez à votre place d’origine ! »

« Comme vous êtes superficiel, Rokuhara Ren. »

La voix d’Athéna était venue du ciel.

Elle volait en ce moment même au premier rang, à la tête de toute son armée. Elle laissa échapper une voix pieuse à l’égard de la lutte de Ren.

« Peu importe que vous ayez préparé le même contenant que le Vaisseau de la fin, cela ne suffit pas. Après tout, ces bêtes ont accepté mon règne depuis longtemps. Il n’y a aucune chance qu’elles retournent à l’intérieur de la cage par elles-mêmes ─. »

« Eh bien, je suppose que c’est comme tu le dis… »

Ren l’avait facilement reconnu. C’était vrai.

Dans l’histoire originale de la boîte de Pandore, ce n’est pas parce qu’il reste de l’espoir que l’histoire se termine bien.

La maladie et le désastre sévissaient dans le monde, mais nous vivions en gardant un petit espoir dans notre poitrine. L’histoire se terminait avec ce genre de nuance.

C’est pourquoi ce n’était pas du tout suffisant avec juste ça ─.

« C’est mon travail à partir d’ici… Némésis infligera le châtiment divin aux mauvaises actions qui nuisent à la vie. Que le jugement de la justice vienne ici ─ ! »

Rokuhara Ren était prêt à contrôler la cause et l’effet avec son corps et son âme en jeu.

Sa compagne, Aisha, avait également joint ses mains devant sa poitrine, comme pour une prière, et elle s’était mise à psalmodier avec ferveur.

« Même une bonne personne rencontrera le mal alors que ce n’est pas encore le bon moment pour obtenir de bons résultats. On rencontrera la bonté lorsqu’on arrivera au moment où les bons résultats mûrissent. Les bons résultats doivent accompagner les bonnes personnes. Les mauvais résultats doivent accompagner les mauvaises personnes… »

+++

L’armée de bêtes se déploya derrière Athéna. Ils étaient près d’un millier.

Cependant, cette armée était en plein chaos en ce moment même.

D’innombrables petites sphères de lumière jaillissaient et suivaient leurs déplacements, plusieurs centaines de sphères de lumière pour chacun d’entre eux. La grande quantité de lumière volait rapidement et jouait avec les bêtes magiques d’Athéna.

Ren observait cette scène en chuchotant depuis le sol.

« C’est vous tous qui êtes devenus l’élément déclencheur qui a créé ce genre de monde creux. Pour les centaines de millions de vies qui ont disparu, vous avez tous commis le mal. Je vous infligerai à tous le châtiment qui s’impose. »

De nombreuses bêtes balançaient leurs griffes et leurs bras pour se débarrasser des sphères de lumière.

Ils avaient mordu et remué tout leur corps. Mais rien n’y fit. Alors que les sphères de lumière les suivaient partout, les bêtes féroces perdaient toutes mollement leurs forces ─.

Ils avaient été transportés jusqu’à la mer qui s’étendait au-dessous d’eux.

La boîte vide de Pandore flottait là, le couvercle ouvert.

Portées par les innombrables petites lumières, les bêtes étaient aspirées l’une après l’autre dans la boîte.

La lumière qui avait réalisé un tel exploit ─. Chacun d’entre eux était une punition. Une punition pour le péché d’avoir enlevé les vies de ceux présents sur Terre…

« Je compte sur toi, Némésis-san. »

Ren appela la déesse de la justice pour qu’elle exécute le châtiment des mauvaises actions.

« Le coupable qui a anéanti tous les êtres vivants… les tueurs de la fin des temps, accorde-leur avec moi le châtiment qui convient ! »

Le fantôme de la déesse Némésis apparaissait toujours derrière Ren.

Mais cette fois-ci, elle s’était manifestée dans les airs, bien au-dessus de sa tête. Sa taille était également complètement différente. Sa taille était énorme. Elle atteignait plusieurs centaines de mètres.

Elle n’était pas du tout inférieure, même face à l’armée de bêtes qu’Athéna menait depuis le côté opposé ─.

Les ailes d’un blanc pur s’étendaient largement. Cette figure divine débordait de la majesté d’une grande déesse descendue dans le monde de l’Apocalypse.

Ren murmura en direction de son autorité qui s’était manifestée.

« Bien sûr, nous, l’humanité, avons commis un mal considérable, un péché originel et d’autres choses. Mais nous ne devrions pas encore avoir commis un péché si grave que nous devions être balayés de la terre si soudainement. Et toutes les vies autres que celles de l’humanité ne sont pas du tout concernées… »

Et pourtant, le châtiment divin sous la forme d’un grand déluge et d’une conflagration destructrice s’était abattu sur la terre entière.

La cause principale qui devint le catalyseur qui appela ceux-là. C’est sans doute le Vaisseau de la Fin ─ c’est-à-dire les bêtes qui avaient été libérées de la boîte de Pandore par Athéna.

L’incarnation des cœurs malveillants, de l’aura négative, de la calamité et de la maladie.

Le péché et la présence inquiétante des bêtes avaient déclenché le châtiment divin. C’était exactement la raison pour laquelle la justice rétributive fonctionnait. Ren en était convaincu.

À ce rythme, toutes les bêtes pourraient être remises dans la boîte si Athéna n’intervenait pas.

Et puis la grande déesse en question avait ─

.

« Tsk ! Un dieu de l’épée d’acier est invité ici ! »

« Je vais vous demander de m’accompagner dans un match pendant un certain temps. Moi aussi, j’ai déjà commandé une armée. Il ne me manque rien pour affronter la déesse de la guerre ! »

Elle se précipitait dans le ciel alors qu’elle était en plein duel.

Athéna, dont les cheveux faisaient pousser des serpents, avait des ailes de hibou qui lui poussaient dans le dos. Elle maniait habilement une grande faux qui ressemblait à celle d’un dieu de la mort.

L’ennemi qui l’attaquait avec une longue lance ou la bloquait avec un grand bouclier était une femme chevalier.

Chevauchant un cheval blanc qui s’élançait dans le ciel, son corps était protégé par une armure d’un blanc éclatant ─.

La Reine Blanche qui était autrefois la chef du clan des Amazones et la protectrice du clan des Blandelli. Elle s’était manifestée dans un corps matériel après une longue période et elle volait librement.

C’était pour bloquer le chemin d’Athéna qui tentait de se précipiter vers Rokuhara Ren au sol.

La lame de la lance divine dans la main de la reine brillait.

« Maintenant. Ô pointe de lance qui m’a été donnée par l’épée du salut, libère ta force ! »

La pointe de la lance dirigée vers le ciel était la lame de l’épée divine du salut.

La lame émettait une lumière platine rayonnante. De multiples éclairs en jaillirent et attaquèrent Athéna. La grande déesse du serpent et du hibou invoqua immédiatement un bouclier.

Un bouclier en forme d’ellipse sur lequel était gravé le visage de la Gorgone, femme monstre aux cheveux de serpent ─.

Le bouclier divin flottait dans les airs sans qu’aucune main ne le tienne. Il devint une barrière qui protégea son maître des éclairs qui approchaient. Les deux yeux de la Gorgone gravés sur la surface du bouclier brillaient faiblement.

Tous les éclairs lancés par la lance divine furent effacés.

Cependant, la Reine Blanche affichait un sourire féroce et continuait à lancer des éclairs sans relâche.

Athéna fronça les sourcils, protégée par le bouclier de la Gorgone.

« Maudite soit-elle ! Les légendes associées à l’épée du salut sont donc véridiques comme on peut s’y attendre. Cette épée contenant des éclairs inépuisables qui apparaissent à la fin du monde ─ ! »

En ce moment même, le nombre de bêtes se réduisait à vue d’œil dans le ciel du champ de bataille.

L’autorité de la déesse Némésis les amenait dans la boîte vide de Pandore sans qu’ils puissent résister. De minuscules sphères de lumière se rassemblèrent en nombre incalculable et s’enfoncèrent dans les bêtes de la fin des temps.

Un exploit aussi stupéfiant, même le tueur de dieux ne devrait pas ─.

« Il ne devrait pas pouvoir faire ça… Je vois. Vous vous servez même du destin et de l’histoire qui détestent les tueurs de dieux, leur ennemi juré, Rokuhara Ren ! Et puis Aisha ! »

Athéna avait compris l’astuce.

Elle annonça sa rage et son compliment aux deux qui exerçaient leur autorité sur le sol tout en se creusant les méninges.

Comme on pouvait s’y attendre, les suppôts du dieu étaient des ennemis et des obstacles de taille. Il fallait donc qu’elle réponde par une contre-attaque.

« … Connaissez la fureur de la déesse aux yeux brillants, la glorieuse Athéna. L’Olympe grondera sous l’effet de l’autorité véhémente de l’éclat de ses yeux. Le ciel tremble de peur et la terre tremble. Ô océan, clamez et fulminez avec des flots déferlants ─. »

Athéna remua légèrement ses belles lèvres et commença à psalmodier d’une petite voix.

***

Partie 5

… Bien qu’elle ait l’air d’une jolie fille, Aisha était une combattante intrépide.

Bien sûr, son corps et son cœur étaient encore jeunes. Elle était une existence que tout le monde reconnaissait comme étant éternellement une jeune fille de dix-sept ans, mais en réalité, elle était une vétérante qui vivait à la même époque que ses collègues tueurs de dieux, le « marquis » et le « fondateur de la secte ».

Elle s’était également rendue fréquemment dans de nombreux mondes mythologiques.

Récemment, elle avait perdu le contact, mais elle avait aussi fait l’expérience du voyage dans le temps.

Une existence extraordinaire comme celle du tueur de dieux avait également de nombreuses chances de voyager dans des endroits hors du monde. Comme l’avait fait Rokuhara Ren.

C’est pourquoi Aisha le savait très bien.

« L’histoire est comme un conte avec une trame fixe ─. Même si un voyageur du temps fait une erreur qui change l’histoire, la force corrective agira sans faute et transformera ce changement en “quelque chose qui n’est jamais arrivé”. L’histoire progresse comme il a été décidé… »

Aisha marmonnait avec un calme qui faisait ressembler ce qu’elle disait à une prière.

Oui. Même si une personne historiquement importante avait été sauvée par un voyage dans le temps et qu’elle n’était pas morte à l’époque où elle aurait dû mourir à l’origine,

Cette personne allait mourir tragiquement quelques jours ou quelques années plus tard, puis l’histoire suivrait son cours.

C’était le « secret du monde » qu’Aisha connaissait. Contrairement aux romans de SF, le paradoxe temporel ou les mondes parallèles n’existaient pas dans le monde où elle vivait.

Tout cela parce que la force de correction agissait d’une manière ou d’une autre !

… Cependant, lorsqu’Aisha rencontra le demi-dieu qui devrait être appelé le protecteur de l’histoire et qui gouvernait ce pouvoir, cette personne lui exprima une montagne de rancunes.

« Allez au diable ! Cette maudite sorcière qui perturbe le cours de l’histoire à sa guise ! Maudite crétine absolue qui n’est surtout pas capable de faire preuve de discrétion, même parmi les idiots de tueurs de dieux ! Je tiens à dire que je ne te prêterai jamais la main, même si l’enfer gèle, mais je ne peux pas le dire maintenant ! »

En fait, même maintenant, elle avait l’impression d’entendre faiblement cette violence verbale… !

Il est fort probable qu’Aisha ait été la seule à l’entendre. Elle l’avait perdue à cause d’une certaine circonstance, mais, dans le passé, elle avait aussi le pouvoir de voyager dans le temps, donc son instinct dans cet aspect était aiguisé.

En tout état de cause, le pouvoir de corriger l’histoire était envoyé depuis l’au-delà du temps et de l’espace.

Vers Aisha et Rokuhara Ren ─.

Son compatriote, le jeune homme, tentait de rendre la justice rétributive à une échelle qui dépassait les limites de son pouvoir, et pourtant il obtenait des résultats. Il s’agissait de la force correctrice de l’histoire qui le poussait à agir.

Elle avait l’obligation absolue de corriger l’arrivée du futur qui anéantissait la terre et l’humanité.

Et puis, Aisha aussi l’assistait.

« La grâce pour les personnes chanceuses, s’il vous plaît, accordez-la aussi à Ren-san. De bons résultats devraient accompagner ceux qui font le bien. Celui qui tente de faire le bien suprême devrait recevoir la protection suprême… ! »

Aisha avait le pouvoir d’appeler la bonne fortune plus près d’elle.

L’une des façons de l’appliquer était la compétence spéciale secrète qui accordait la protection de la bonne fortune à quelqu’un. Elle ne le faisait donc que rarement, mais cela ne poserait aucun problème si c’était lui. Peut-être.

« Ren-san ! S’il te plaît, occupe-toi de la touche finale ! »

« Laisse-moi faire. Grâce à toi, Aisha-san, je n’ai pas l’impression que je vais échouer quoique je fasse. »

Rokuhara Ren, qui exerçait son autorité à côté d’elle, sourit sans crainte.

.

Ren était donc convaincu.

Il était convaincu qu’il était l’individu actuellement la personne la plus chanceuse de l’histoire de la terre. Tout se passerait bien, quoi qu’il fasse. Même sans qu’il fasse quoi que ce soit, tout irait bien ─.

« Peut-être que même s’il y a un assassin qui vient me prendre pour cible... »

Il sentait que la chance le suivait partout. Ren murmura.

« … Alors le moi de maintenant n’aura même pas besoin de repousser l’assassin… »

« Oui. Ce sera une situation d’homme chanceux où l’assassin trébuchera tout seul et son couteau poignardera son propriétaire dans son élan. »

« Ah. J’ai eu ce genre d’expérience plusieurs fois, vous savez ~ ! »

Lorsque Riona lança une telle interjection, Aisha répondit également avec insouciance.

On aurait dit qu’ils manquaient de tension. Mais c’était aussi parce qu’ils étaient en train de réussir à renverser la situation. L’air du champ de bataille changeait.

L’armée de bêtes qu’Athéna dirigeait ─

Tous avaient finalement été entraînés dans la boîte vide de Pandore.

Pour l’instant, il n’y avait qu’une paire de personnes qui se battaient dans le ciel avant le lever du jour.

La Reine Blanche qui brandissait la lance du salut avec son cheval de guerre volant. La déesse Athéna, pleine de majesté, comme si tout le ciel était son trône, des ailes de chouette déployées sur son dos.

En ce moment même, des éclairs jaillissaient comme des vagues furieuses de la lance divine que brandissait la reine.

Le bouclier de Gorgone qui flottait dans les airs bloquait tous ces éclairs. De plus, Athéna qui contrôlait le bouclier affichait un sourire serein avant même qu’ils ne s’en rendent compte.

« Vous perdez un peu de vitesse, chevalier blanc ! »

« Eh bien, même cela n’est pas un problème ! Charger le plus loin possible et laisser le reste à ses compagnons d’armes, c’est aussi de la chevalerie ! »

« Fufufufu ! Je ne déteste pas un tel esprit ! »

Les deux combattantes avaient poursuivi leur offensive et leur défense tout en continuant à s’affronter.

Julio regarda leur combat et murmura.

« Il est certain que la force de la reine diminue. Elle sera à la limite de gagner du temps pour nous, Ren. »

« Roger. Je vais essayer de la frapper fort à pleine puissance. »

« Ren-sama ─ ! »

Cassandre appela alors que l’heure était enfin arrivée.

« Je ne vois pas quel sera l’avenir de ta tentative, Ren-sama. Mais je crois que cela se passera bien… ! »

« Merci. Je transformerai sans faute tes paroles en prophétie. »

Ren leva le pouce et répondit à la fille qu’il aimait.

Puis il fixa la mer qui s’étendait devant ses yeux, la boîte de Pandore vide qui y flottait. Tout ce qui avait été lâché dans le monde sous la forme d’une armée de bêtes était complètement revenu.

Ce n’était plus une boîte vide ─.

Il était dans un état qui n’était en rien inférieur à celui dans lequel Athéna l’avait utilisé comme Vaisseau de la Fin.

« … Faisons le jugement de la justice une fois de plus, Némésis-san. »

Le fantôme de Némésis était toujours au-dessus de nos têtes. Il ressemblait à un archange.

« La boîte de Pandore est un objet qui a réformé le monde ─. Elle a transformé un monde paisible sans aucune calamité en un endroit dangereux où la malice sévit. Elle a créé une aura de mal qui infeste la surface et a transformé le monde en un endroit où les flammes et les inondations descendent comme une punition divine. Il a anéanti toutes les vies de ce monde… »

Les mots qui énumèrent les péchés étaient des mots de pouvoir pour réaliser la justice.

Ren chanta solennellement et pointa du doigt la cible du jugement. La gigantesque boîte flottant sur la mer. Son véritable nom était la boîte de Pandore ─.

« Faisons fonctionner cette boîte une fois de plus, afin de changer le monde. Comme l’a dit Aisha-san, rendons à César ce qui appartient à César ! »

Il s’agissait là aussi d’une justice rétributive qui dépassait les limites de Ren.

C’était un souhait trop ambitieux. La chance était largement inférieure à une chance sur dix mille. Une entreprise difficile avec des chances de réussite inférieures à 0,000 1 %. En temps normal, il n’aurait même pas tenté l’expérience.

Cependant, si c’était maintenant, il y avait les forces qui soutenaient Rokuhara Ren.

En réponse à l’ampleur de la bonne action qu’il essayait d’accomplir, la grâce de la bonne fortune qui menait tout dans une bonne direction ─.

La volonté surnaturelle qui voulait corriger l’histoire réformée pour qu’elle suive son cours ─.

Ren fixa la boîte de Pandore sur la mer tout en joignant son index et son majeur. Il les poussa vers l’extérieur. Comme s’il appuyait sur un bouton de réinitialisation.

Les dés étaient jetés.

Tout ce que Ren voyait commençait à devenir flou… !

.

… Rêve. Il avait l’impression de voir un rêve dans un état d’hébétude.

… La conflagration qui avait réduit en cendres tout ce qui se trouvait à la surface. Le tsunami qui avait balayé des zones dévastées par le feu. Les destructions causées par l’eau et le feu couvraient la surface de la terre bleue partout.

… Pour une raison ou une autre, Ren regardait cela depuis le ciel, en orbite satellite.

… Cependant, cela commençait à revenir en arrière.

… La couleur bleu profond qui montrait la destruction de l’eau, la couleur cramoisie qui montrait la destruction du feu. La taille de la surface de la couleur diminuait pendant qu’il regardait.

… Une table ronde bleue. Une planète si belle qu’il voulait l’appeler flottait là.

.

Et puis, le monde se mit à bouger.

Rokuhara Ren était sur une plage au moment où il reprit connaissance. Cependant, elle était différente de la petite île qui leur servait de camp de base. C’était une plage remarquablement plus étendue que cette maigre île.

Lorsqu’il regarda de l’autre côté, il y avait un groupe de gratte-ciel un peu plus loin.

C’était un paysage familier. C’était le paysage qu’il avait vu depuis la plage qui était aussi un lieu touristique sur le rivage de l’ancienne ville de Valencia.

*Chirp chirp*. Il pouvait entendre le gazouillis d’un petit oiseau.

C’était le matin. Le vent frais était agréable. Le soleil matinal qui se levait dans le ciel de l’est illuminait doucement la région de Valence, située sur la côte est de la péninsule ibérique.

Un goéland cria quelque part.

*Kuaa. Kuaa. Kuaa. Kuaa.*

Bien sûr, ses amis étaient à ses côtés. Ils regardaient autour d’eux d’un air dubitatif.

« Est-ce que ça a marché… ? »

« En regardant brièvement, il semble que l’état réformé du monde ait été réinitialisé… »

Après que Julio et Riona aient murmuré cela.

Une fille lui sauta soudainement dessus.

« Ren-sama ! »

« On dirait qu’on a réussi à s’en sortir, Cassandre. »

Ren savoura le bonheur de retrouver la princesse troyenne en lui rendant son étreinte.

Il se laissa emporter par l’élan et embrassa le front de Cassandre. L’ambiance festive ne devrait pas poser de problème en ce moment. La princesse elle-même souriait joyeusement. Bon, il y avait le problème de Riona qui faisait « … !? » avec des yeux écarquillés ─.

Quoi qu’il en soit, cette période sinistre où l’aube se prolongeait avait pris fin.

Cependant, la voix raide d’Aisha avait complètement détruit l’ambiance festive.

« Re, Ren-san, c’est ! »

« Bien sûr que oui. Le match n’est pas encore terminé, hein… »

*Une femme-chevalier en armure tomba du ciel.

C’était la Reine Blanche qui tenait une longue lance. Il semblerait qu’elle ait perdu son cheval et qu’elle soit seule à présent. Le protecteur de la maison Blandelli était allongé face contre terre.

La reine tenta de se relever tant bien que mal.

Ses mains poussaient sur le sol sablonneux pour soulever le haut de son corps. Cependant, son corps ne faisait que trembler ─

« Il semble que je n’aille pas plus loin… Le reste dépend de vous tous. Luttez avec acharnement. »

La reine déclara cela avant de disparaître.

En échange, la Lance divine du salut fut abandonnée. Elle était plantée dans le sable de la plage.

Et puis, enfin ─

La déesse Athéna, ailée et aux cheveux de serpent, descendit du ciel. La personne transcendante qui avait apporté la fin comme dans l’Apocalypse souriait déjà de manière hautaine.

***

Chapitre 6 : La conclusion entre Dieu et la Bête

Partie 1

« Comme prévu, vous avez entièrement récupéré. »

Athéna parla en descendant du ciel.

Cependant, elle n’avait pas atterri sur le sol. Elle continua à flotter à une hauteur qui lui permettait de regarder Ren et son groupe de haut. Elle les regardait avec un visage rempli de la fierté du dieu suprême.

« Rokuhara Ren et Aisha ─ vous êtes deux tueurs de dieux. Comme je le pensais, les bêtes tueuses de dieux sont des ennemis puissants et incomparables qui sont les ennemis acharnés de nous, les dieux… Peu importe à quel point nous vous avons acculés, vous tenterez sûrement de renverser la situation désespérée et de réaliser votre but sans vous soucier de vos apparences. C’est magnifique. »

Elle n’avait pas affiché la moindre nuance sur le fait d’être une pauvre perdante.

Il semblerait qu’Athéna leur adressait ses louanges du fond du cœur. De plus, le dos de la déesse aux cheveux de serpent qui flottait dans le ciel se mit soudain à briller.

Des ailes de lumière aux couleurs de l’arc-en-ciel poussaient dans le dos d’Athéna.

Il y en avait plus d’une vingtaine. Ils s’étendaient en cercle comme un paon qui déployait ses plumes ─ c’était vraiment sublime.

Mais en même temps, elle contenait un air sinistre indescriptible.

Avec ses ailes rondes qui scintillaient de sept couleurs sur son dos comme une auréole, la déesse regardait vers le sol !

 

 

Ren demanda tout en ressentant de vagues craintes face à la sérénité de l’ennemi.

« À t’entendre, on a l’impression que tu savais que nous allions pouvoir en faire autant ? »

« Naturellement. L’aura qui emplissait le champ de bataille me l’indiquait. La volonté du ciel est du côté de l’ennemi. Faites attention… Après avoir vu ce présage, il est du devoir du général de résister quand il le faut. »

« Uuu. Athéna-san, elle est vraiment très calme…, »

murmura Aisha. La déesse parla calmement.

« Bien sûr que oui. Essayez d’y réfléchir. La lumière et les ténèbres, le bien et le mal, les dieux et les diables, et par-dessus tout dieu et tueur de dieux ont continué à être en conflit pendant une longue période qui a dépassé l’éternité. Même maintenant que la guerre a traversé des milliers, des dizaines de milliers d’années, elle n’a toujours pas atteint une conclusion ─ dans ce cas, ça ne sert à rien de s’inquiéter chaque fois que la situation penche du côté de l’ennemi. »

Athéna avait vaillamment parlé avec grandeur.

« La seule chose à faire est de se battre sérieusement jusqu’à la fin, lorsque l’issue est décidée. »

« En d’autres termes, tu vas encore inverser la situation à partir d’ici et provoquer une nouvelle fois la fin du monde ? »

« En effet. »

Une réponse immédiate à la question de Ren.

Athéna esquissa soudainement un petit sourire.

Ce sourire était empreint d’une clairvoyance et d’une ambition impossibles à atteindre pour quelqu’un qui n’était pas un dieu transcendantal. Julio, qui en fut témoin, soupira.

« L’Armageddon, c’est certainement quelque chose comme ça, mais c’est douloureux de se faire dire une telle chose en face… »

« C’est un dieu après tout. On ne peut pas s’attendre à une mentalité fragile de sa part, hein… »

Riona avait également commenté avec anxiété.

Juste après, Cassandre avait sursauté et son teint avait changé. Elle cria rapidement.

« N, non ! Riona-sama, protège Ren-sama ! »

Son ton était terriblement pressant. Elle avait peut-être eu une sorte de prémonition.

Et là, Athéna s’était déjà mise en mouvement. D’un simple geste de la main, des gouttes d’eau noire ─ plurent du ciel comme une tempête !

*Zazazazazazazazazazazaz — !*

La forte pluie noire creusa d’innombrables petits trous dans le sol.

Même la roche dure de la plage s’était couverte de trous. Les gouttes de pluie noires ne montraient aucun signe d’arrêt. Elles continuaient d’attaquer Valencia et surtout les humains !

Heureusement, les gouttes de pluie avaient été effacées avant de toucher Ren et d’autres personnes.

Le corps du tueur de dieux s’était défendu contre la puissance de la pluie noire.

« Hi, hieeeeeeeh!? »

« Tout le monde, venez à nos côtés ! »

Aisha cria et se tint la tête. Ren couvrit Cassandre derrière lui et appela ses camarades.

Le comportement des deux était complètement différent, mais ils avaient une constitution commune.

Leur corps déviait et annulait les pouvoirs qui relevaient de la malédiction ou de la magie. Cette résistance est ─.

S’ils se concentraient, même la puissance magique se déchaînant autour d’eux serait effacée. En ce moment, la pluie noire ne tombait pas seulement sur les deux tueurs.

Julio, Cassandre et Riona s’étaient rapprochés de cette zone de sécurité.

Mais la pluie s’était abattue sur pratiquement toute la plage, sauf près d’eux. Tout ce qui se trouvait sur le sol se transformait en objet criblé de trous.

Seule Athéna flottait tranquillement dans le ciel, des ailes de lumière comme une auréole sur le dos.

C’est alors que Rokuhara Ren ─ pencha la tête.

« Eh… ? »

Il était resté perplexe, puis murmura la phrase habituelle.

« Némésis-san, allez. Que le jugement de la justice vienne ici ─ ! »

D’habitude, il pouvait invoquer le fantôme de la déesse avec ça.

La Némésis ailée descendait derrière Rokuhara Ren et lançait un contre. Mais cette fois, il n’avait même pas l’impression que le stock de Justice rétributive était rempli.

Même s’il avait subi une attaque aussi féroce ─ !?

« Que le jugement de la justice vienne ici ! Wouah, ce n’est pas bon comme prévu. Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Tu ne peux pas utiliser l’autorité de Némésis ? Qu’est-ce qui ne va pas Ren ? »

« Ah, Ren-sama… »

Ren fit une nouvelle tentative et il sentit enfin la perte de ses capacités. Julio fut également surpris. Cassandre baissa les yeux de chagrin, Riona était ─

« Elle a fait quelque chose à Rokuhara-san, n’est-ce pas ? »

Elle leva courageusement le visage et fixa Athéna dans le ciel.

Elle l’indiqua avec l’index de sa main droite. Une lumière éblouissante jaillit du bout de ce doigt.

« Le ciel s’assombrit soudainement ─. Viens oiseau divin doré, perche-toi sur l’arc de l’empereur… ! »

Le rituel secret de la grande purification de l’oiseau d’or.

Le sort de foudre qui fusait convergeait vers la lumière du soleil comme un laser.

Si c’était la Riona d’avant, elle ne pourrait pas l’utiliser sans d’abord se transformer en Yatagarasu et manifester les douze généraux divins. Cependant, maintenant qu’elle avait atteint une croissance rapide, Riona était capable de libérer le sort rapidement dans son corps humain.

Le moment où le sort de lumière avait été lancé ─

Athéna tendit sa main droite devant elle. Le bouclier de Gorgone apparut pour protéger la déesse flottante et bloqua le rayon de chaleur de foudre.

Mais la pluie noire s’était finalement arrêtée en même temps que cela.

« Vous êtes devenue plus forte qu’avant, sorcière de l’oiseau de feu. »

« Le plus important, c’est Rokuhara-san ! En scellant sa technique signature comme ça, vous utilisez une tactique révoltante, n’est-ce pas, même si vous êtes une déesse ! »

« Non. Ne vous méprenez pas. »

Athéna sourit d’un air arrogant et jeta un coup d’œil vers une certaine personne.

Ren jeta également un coup d’œil dans cette direction. Le visage d’Aisha tressaillit maladroitement.

« Ne me dis pas que c’est la faute d’Aisha-san !? »

« Vous savez, c’est la faute de la protection de la bonne fortune qui a été accordée à Ren-san ~ ! »

La femme tueuse de dieux afficha un sourire comme si elle jouait les idiots.

« Vous savez, la fortune et le malheur arrivent tour à tour. Jusqu’à présent, Ren-san était l’homme le plus chanceux de la planète depuis sa création. Aujourd’hui, je pense qu’une malchance incroyable s’abat sur toi à cause du recul que tu as pris. Mais peut-être que c’est plutôt une chance que cela s’arrête avec le scellement d’une seule capacité ! »

Il s’agissait d’une « recherche de lueur d’espoir » trop forcée.

Riona rétorqua d’un air sombre.

« Il n’y a aucune garantie que cela s’arrête à ce seul cas, et même ce dernier est notre principale force de frappe, c’est donc le pire développement. C’est donc de cela qu’il s’agit dans la prémonition de la princesse Cassandre… »

« Oui… C’est pourquoi Riona-sama est peut-être notre dernière lueur d’espoir… »

« Tout le monde, redonnons-lui du courage et de l’esprit pour cela ! »

« J’aimerais vraiment faire cela, mais qu’en est-il de la réalité, Ren ? »

« À ce propos ─, je pense que ça va être un peu dur… »

Ren grommela en écoutant la consolation inutile d’Aisha et l’anxiété de son meilleur ami Julio.

Bien sûr, même ainsi, il n’avait pas d’autre choix que de se battre avec tout ce qu’il avait, mais c’était trop brusque. Cependant, c’était le prix à payer pour pouvoir réinitialiser la fin du monde, alors il ne pouvait que l’accepter ─.

« Eh ? »

Ren douta de ses yeux.

Tout ce qui l’entourait se transforma soudainement en pierre. Julio, Riona, Cassandre. Et il n’y avait pas que ses compagnons.

Même la plage de sable doux sous les pieds ─ se durcissait en roche.

Les arbres qui se dressaient sur la plage, leur écorce et leurs feuilles vertes se transformaient également en roches grises.

Non, cela ne s’était pas arrêté là.

Même la vague qui déferlait vers cette plage s’était durcie, se transformant en une surface rocheuse ondulante. Lorsqu’il regarda au loin, même les gratte-ciel en béton armé se transforment en tours rectangulaires en pierre ─.

Ren tressaillit.

« Tout le monde devient de la pierre… ? »

« Ce n’est pas si surprenant. Mes yeux sont ceux d’une Gorgone. Le simple fait d’enterrer dans un cercueil de pierre tout ce qui est à ma portée de la vue n’est qu’un jeu d’enfant. Le problème vient plutôt de vous deux. Comme on pouvait s’y attendre, une astuce ordinaire ne fonctionnera pas sur la chair des assassins… »

Athéna regarda Ren et Aisha du haut du ciel.

Les yeux de la déesse suprême brillaient d’un éclat doré lorsqu’ils s’en aperçurent. Ces yeux étaient les mêmes que ceux de la Gorgone gravés sur la surface du bouclier mystique qui la protégeait.

Jusqu’où s’étendait le regard divin de la déesse ?

Seuls Rokuhara Ren et son compagnon tueur de dieux Aisha avaient réussi à ne pas être pétrifiés dans un rayon de 50 kilomètres ─ non.

« Re, Ren-san !? Il semblerait que nous soyons également en danger ! »

« Pourquoi ? »

Ren fut tout autant étonné qu’Aisha.

***

Partie 2

Ils possédaient une formidable résistance qui repoussait tous les types de malédictions. De telles choses ne leur collaient pas facilement à la peau tant qu’elles n’étaient pas inspirées directement dans leur corps.

Même si cela devait être le cas, le bas du corps des deux se durcissait comme de la pierre.

La zone autour de leur estomac devenait également plus dure à un rythme soutenu.

La partie pétrifiée du corps s’étendait progressivement vers le haut !

Dans les airs, Athéna regardait la surprise des deux tueurs de dieux en psalmodiant quelque chose.

« … Connaissez la colère de la déesse aux yeux brillants, la glorieuse Athéna. Avec la puissance furieuse des yeux brillants, Plympus doit gronder. Le ciel sera effrayé et la terre tremblera. O océan, clameur, déchaînez vous sur les courants d’air déferlants ─ »

« Qu’est-ce que c’est que ce poème ? Est-ce que c’est une sorte de sortilège ? »

Athéna sourit à la question de Ren.

« Ceci ? Je l’avais déjà préparé depuis que j’ai remarqué que la bénédiction du destin était à vos côtés. J’ai placé des mots de pouvoir sur le vent et les ai dissous dans l’atmosphère en croisant les lames avec ce chevalier blanc. Une prière pour disperser la mort temporaire dans ─. »

L’atmosphère. En d’autres termes, elle dispersait des sorts dans l’air.

Ren comprit ce que cela signifiait et ressentit de la peur.

« Ne me dis pas que parce que nous respirions cet air… la magie de pétrification opère depuis l’intérieur de notre corps ─ ! »

« Vous devinez correctement. C’est comme ça. »

Elle les avait eus. Dans une situation normale, quelqu’un aurait pu se rendre compte de sa ruse.

Mais l’excitation de réinitialiser la fin du monde ne permit à aucun d’entre eux de détecter le piège d’Athéna.

Est-ce la victoire de la déesse qui a vu loin ─ ?

« Je vais vous envoyer tous les deux dans le royaume d’Hadès une fois de plus, en plus de vous transformer en pierre. Bien sûr, cette fois-ci, je vous y enverrai personnellement afin que vous ne puissiez pas revivre. Je réduirai en miettes le cadavre de deux tueurs de dieux au fin fond de la terre et j’ancrerai ma victoire dans le marbre. Faites attention, ennemis des dieux. »

« Yo, tu n’as pas besoin d’être si attentif comme ça ─ !? … Ah »

« Aisha-san ! »

Finalement, même le beau visage d’Aisha commença à se transformer en pierre.

Ren lui-même sentait que son visage devenait raide. Ils allaient tous deux se pétrifier des orteils à la tête d’ici peu.

C’est à ce moment-là que les deux tueurs de dieux s’étaient soumis au regard maléfique de la Gorgone.

+++

Ils ne mourraient pas vraiment même s’ils étaient tués ─

C’était le trait racial de la bande d’individus problématiques appelée tueur de dieux.

Leur vitalité était si vigoureuse qu’elle ne pouvait être qualifiée que de vulgairement vive. Mais, malgré cela, la déesse suprême Athéna réalisa un piège méticuleux et parvint à lier ses deux ennemis jurés.

Ils ne pouvaient plus résister après s’être fait piéger jusqu’ici.

Rokuhara Ren s’était transformé en pierre sans vie, tout comme sa collègue Aisha.

Cependant ─ bien que son aînée qui montrait occasionnellement une partie de son aspect monstrueux malgré sa terrible beauté n’ait plus aucune carte restante, le junior Ren avait un dernier atout dans sa manche.

« Ren-sama. Ren-sama. »

« Ne t’endors pas. Maintenant que tu es arrivé jusqu’ici, il s’agit d’une bataille de l’esprit ! »

« Rokuhara-san, attends ! »

Il avait l’impression que ses compagnes l’appelaient.

Et alors qu’il n’était plus qu’une statue de pierre incapable de bouger le moindre doigt, Ren comprit que ce n’était pas seulement son sentiment. Parce qu’il sentait clairement leur pensée.

« Ren ! Maintenant que nous en sommes arrivés là, je m’y résoudrai aussi ! »

Il n’y avait aucun doute. C’était Stella.

« Il s’agit d’une bataille terriblement dangereuse, j’ai donc fait de mon mieux pour ne pas me faire remarquer jusqu’à présent, mais…. Il est impossible que la déesse de la beauté et de l’amour Aphrodite cède face à une déesse stupide comme Athéna ! »

Sa « partenaire » parlait passionnément en lui.

Le lien qui l’unissait à elle était toujours aussi fort. Cela signifie que toutes ses autorités n’avaient pas été scellées.

De plus, la pensée de son autre partenaire l’atteignait également.

« Écoute bien. La déesse de la terre mère de type serpent qui est représentée par Gorgone est une divinité qui régit la vie et la mort. Le lien de la pétrification est son autorité en tant que dieu de la mort, un pouvoir qui accordait une “mort temporaire”. C’est pourquoi ─ tu devrais pouvoir continuer à vivre si tu résistes à la mort en utilisant le symbole de l’immortalité. »

Cette fille était également liée à lui par l’autorité qu’il avait usurpée à la déesse Nike.

En effet. Le pouvoir que possédait Rokuhara Ren était triple. La justice rétributive de la déesse Némésis, puis les autorités de Nike et d’Aphrodite ─.

Heureusement, les deux autorités restantes étaient en sécurité. Dans ce cas !

« Stella, utilise le Cercle de l’amitié ! »

« Laisse-moi faire ! … Fille-oiseau, c’est le moment d’offrir un hommage à la déesse de l’amour. Le pouvoir de protéger Ren à ta place, toi qui es devenue inutile maintenant ! »

La déesse minimale était apparue sur l’épaule gauche de Ren pétrifié.

Une taille fine qui semblait facile à briser comme une poupée. La ceinture blanche qui l’entourait brillait d’une couleur rose. La personne que Stella avait invoquée ─ c’était Riona qui était pétrifiée juste à côté.

La statue de pierre silencieuse ne répondit pas.

Mais une forte pensée était émise par tout le corps de Riona pétrifiée. Même si elle ne pouvait plus bouger son corps, sa conscience était toujours éveillée !

« Il ne s’agit pas d’un hommage, mais simplement d’un prêt ! … Le pouvoir de l’esprit divin du feu et du soleil Yatagarasu, je te le confie pour un temps, Rokuhara-san ! »

« Merci ! »

Le corps de Rokuhara Ren, qui s’était transformé en pierre, s’était mis à briller en or.

Ren reprit instantanément sa liberté. Tous ses membres redevinrent de la chair vivante. Le lien de la pierre fut splendidement secoué.

Sans pause, Ren ─ s’était envolé vers le ciel.

« Oh ! Il vous reste encore de la force ! »

Ren laissa derrière lui Athéna qui le félicita et monta très haut dans le ciel.

Un vol parfait. La lumière dorée qui enveloppait Ren était le pouvoir spirituel de Yatagarasu lui-même. Dans ce cas, il était tout à fait naturel qu’il puisse voler.

Son altitude augmenta rapidement à une vitesse proche de celle du son.

« Le ciel est mon territoire, c’est un jeu d’enfant ! »

Un corps spirituel proche de Ren s’exprima fièrement.

C’était Toba Riona qui portait son blazer. Cependant, tout son corps était transparent. Elle n’était plus qu’un fantôme et sortit de son corps pétrifié.

« Même si le soleil meurt en même temps que le coucher du soleil, il ressuscitera à chaque lever de soleil. C’est le symbole de l’immortalité ─ ! »

Riona s’enorgueillit dans son corps fantomatique.

« Si le pouvoir de l’esprit Yatagarasu et du tueur de dieux Rokuhara Ren ne font qu’un, même la pétrification de Gorgone n’est pas à craindre ! »

« Oui. Pour l’instant, prenons de la distance par rapport à l’ennemi et réfléchissons à une stratégie. »

Ren s’adressa à Riona qui l’accompagnait pour devenir sa conseillère. Il diminua la vitesse de son vol ascendant et s’arrêta finalement en plein vol.

Le territoire de la province de Valence devrait se situer bien en dessous.

Les montagnes verdoyantes, les forêts et les champs, les habitations éparpillées ici et là, et surtout l’ancienne ville de Valence.

Mais il n’y avait qu’une couleur grise et froide qui s’étendait sous lui. Toute la zone était pétrifiée. Les yeux maléfiques de la Gorgone possédaient une puissance absurde.

« Se pourrait-il que la ville entière soit devenue de la pierre... »

« Non. Cela ne s’arrête pas là, même l’extérieur de cette ville est entraîné sans aucun doute. Il suffit d’un coup d’œil pour s’en rendre compte. »

Au moment où le corps fantôme de Riona déclara cela, la vue de Ren s’était améliorée.

Il était capable de voir en détail jusqu’à la fin de l’horizon lointain.

C’était l’œil de l’oiseau sacré Yatagarasu. La zone touchée par le phénomène de pétrification ne se limitait pas à la seule ville de Valence.

« Le regard d’Athéna a peut-être même atteint jusqu’à la province voisine. L’ampleur des dégâts est absurde… »

Même sans la boîte de Pandore, le pouvoir divin d’Athéna était très puissant.

Alors qu’il était en proie à la peur, un avertissement était soudain venu de son épaule gauche.

« Non, ce n’est pas bon Ren — . On dirait qu’on n’a plus le temps d’y aller doucement ! »

Stella, assise sur l’épaule gauche de Ren, avait l’air effrayée, le visage figé.

Elle indiqua silencieusement une direction. Là, Athéna apparut soudainement. Les ailes aux couleurs de l’arc-en-ciel qui ressemblaient à celles du paon étaient sur son dos comme une auréole.

La déesse suprême flottait calmement dans les airs tout en marmonnant.

« Vous vous êtes splendidement échappé même maintenant que vous avez perdu les pieds de fuite de Némésis ─. Comme prévu, Rokuhara Ren. Mais, Athéna ne vous perdra pas de vue avec juste ça… »

« Uwah ! »

Ren s’était immédiatement éloigné d’Athéna.

Il s’envola brusquement avec le vol de Yatagarasu et partit au loin dans le ciel.

La déesse aux cheveux de serpent leva sa main gauche. De cette main ─ plusieurs centaines de serpents sortirent d’un seul coup.

Pour être plus précis, d’inquiétantes vapeurs d’un noir de jais prirent la forme de serpents.

C’était vraiment un torrent de serpent noir. Juste avant que leurs crocs ne l’atteignent, Ren s’éclipsa et s’échappa avec une lumière dorée qui l’enveloppait.

« Beau jugement ! Si tu avais été englouti par cela, ce sera la fin de la ligne pour toi — ! »

« Même si nous avons l’immortalité de la part de deux personnes qui se chevauchent en nous !? »

« Tu es stupide Ren, la déesse mère de la terre qui nourrit la vie est aussi un dieu de la mort qui récolte la vie ! Cet individu va vraiment venir t’achever tout seul. Cette chose devrait avoir un effet extraordinaire, même parmi les nombreuses malédictions de la mort ! »

Le corps fantôme de Riona et Stella sur son épaule commentèrent ensemble.

 

 

Il volait en les écoutant. Cependant, Ren mit immédiatement le frein. Il sentait une menace qui lui faisait dresser les cheveux sur la tête.

Du freinage brusque à l’arrêt soudain. Il flottait dans le ciel et regarda fixement vers l’avant.

─ Une présence désagréable planait sur la région.

« Ne soyez pas si pressé, tueur de dieux. Venez affronter la mort que je vous ai accordée. »

« Comme je le pensais ! »

Athéna se présenta une fois de plus avec une téléportation instantanée.

Avec un halo aux couleurs de l’arc-en-ciel dans le dos, elle lança un torrent de serpent noir de sa main gauche. Cette fois, Ren s’échappa en s’arrêtant immédiatement de voler.

Il avait immédiatement effectué une chute libre. Il piqua du nez sans faire beaucoup d’efforts.

La mort noire était également passée par là. Mais…

« Fufufufu. Vous êtes face à Athéna qui a été servie par la déesse ailée Nike, vous savez ? C’est vexant de penser que je vais prendre du retard dans la technique de vol ─ ! »

Athéna était juste devant les yeux du Ren qui tombait.

La déesse piqua également du nez vers le sol à la même vitesse. Cependant, elle le fit tout en se concentrant sur Rokuhara Ren avec un sourire serein et les yeux d’un prédateur chassant une proie.

Stella cria depuis l’épaule gauche de Ren.

« C’est, c’est vrai Ren ! Le ciel est aussi le territoire de cette femme stupide, alors il n’y a aucun moyen de lui échapper ici ! »

« Fufu ─. La princesse Aphrodite fait preuve d’une grande perspicacité. »

« Uuuu. Ce regard condescendant, c’est extrêmement irritant, mais tu ne dois pas la concurrencer par devant ! Quoi qu’il en soit, tu dois secouer Athéna ! »

« Oiseau sacré, resplendis tel un éclair ! »

Riona tomba en chute libre avec Ren tout en chantant un sort.

***

Partie 3

L’éclair de la Grande Purification de l’Oiseau d’Or avait subitement surgi de tout le corps de Ren et attaqua Athéna.

« Hmm ─ Bouclier de Gorgone, protège-moi. »

« Maintenant, Rokuhara-san ! »

« Bon, allons-y ! »

Riona et Ren s’échappèrent à nouveau tandis qu’Athéna invoqua son bouclier.

Ils avaient commencé à accélérer vers la ville de Valencia au sol. Ils s’éloignaient de la présence de la déesse en ligne droite dans une diagonale descendante.

Le quartier de la ville de Valence pétrifiée, dans le ciel juste au-dessus ─.

Les bâtiments de la ville de Valence étaient à l’origine très variés : briques, béton armé, bois, etc. Mais ils étaient tous en train de se transformer en pierre grise et fade à l’heure actuelle.

Même la route asphaltée ou le sol nu s’étaient transformés en pierre.

Parfois, il apercevait des humains, mais il s’agissait bien sûr de statues de pierre. Bien qu’ils aient finalement réussi à survivre à la fin du monde, ils avaient été immédiatement entraînés dans un autre désastre.

Ren avait réfléchi en regardant le terrible spectacle.

Comme prévu, il n’y aurait pas de sens même s’il courait dans tous les sens sans riposter.

Il fallait d’abord fuir avec les pieds agiles dont il était fier, puis porter une attaque qui visait le point faible de l’ennemi qui le poursuivait. L’utilisation de ses jambes pour la première fois aurait un sens s’il y parvenait.

C’est pourquoi ─ Ren avait atterri sur le sol.

C’était une pelouse dégagée. Pourtant, c’était le centre de la ville de Valence.

Son nom était Estadio de Mestalla. Il serait plus facile à comprendre pour les Japonais s’il était écrit Stadium Mestalla.

C’était un terrain de football. Mais ce n’était pas un stade comme on en trouve partout.

C’était la base du Valencia CF, un club vétéran de la Liga Espanyol. Bien qu’il ne soit pas aussi célèbre que le Camp Nou ou le Santiago Bernabeu, cet endroit était comme une terre sainte pour les enfants de Valence qui étaient fous de football.

Même la pelouse verte était pétrifiée.

L’herbe ayant été taillée peu de temps auparavant, le sol était légèrement ondulé, mais la sensation n’était pas si différente d’un sol plat et il pouvait marcher dessus.

Ren n’essaya plus de voler et resta immobile alors que la lumière dorée l’enveloppait toujours.

Stella, sur son épaule gauche, avait été déconcertée.

« Que fais-tu, Ren ? »

« Comme je le pensais, nous avons besoin d’un atout. Utilisons une fois de plus le Cercle de l’amitié. Celui qu’il faut appeler, c’est l’épée du salut. »

« L’épée divine du salut, ou plutôt maintenant la lance divine du salut, n’est-ce pas ? Mais… »

demanda le corps fantômatique de Riona.

« Ce pouvoir ne peut pas être utilisé consécutivement, n’est-ce pas ? Il a juste été utilisé pour emprunter mon pouvoir avant cela donc ─ »

« Ce n’est pas grave. Nous nous débrouillerons d’une manière ou d’une autre, n’est-ce pas Stella ? »

« C’est bien, Ren et moi sommes devenus plus forts qu’avant… C’est la grâce d’avoir accompli le retour du royaume de la mort dans le sanctuaire d’Hyperborée. »

« Comme prévu, c’est la cause de l’élévation du niveau. »

Riona avait fait un grand signe de tête.

« Umayado no Ouji est aussi devenu soudainement plus fort, donc je me doutais que c’était le cas. »

Dans le monde mythologique de l’Hyperborée, le dieu et le héros se rendaient parfois au fond du royaume de la mort.

Lorsqu’ils accomplissaient une quête difficile, on disait qu’ils éveillaient un « nouveau pouvoir ». Le dieu du soleil Apollon avait également obtenu un pouvoir en faisant cela.

En fait, depuis ce voyage ─.

Ren était secrètement conscient que ses capacités s’amélioraient.

« Mais Ren ! Il n’y a aucune chance qu’un tueur de dieux reçoive la qualification pour utiliser l’épée du salut ! »

« Mais rien n’est joué. Sans une arme d’au moins ce niveau, je pense que nous ne pourrons pas nous opposer à Athéna.… D’ailleurs, il y avait aussi ce conseil. »

Il s’était dit la dernière partie à voix basse.

Le destin deviendrait leur allié cette fois-ci seulement ─. Bon, il n’avait pas l’intention de s’appuyer sur quelque chose de peu fiable comme le destin, mais, à ce stade, il devait utiliser tout ce qui pouvait l’être.

« Bon sang, je me fiche de ce qui va se passer ! … Viens, ô lame de salut ! Viens vite nous prêter main forte ! »

Stella avait scandé en soufflant.

La ceinture de la petite déesse brillait en couleur rose ─ à la fin, elle était arrivée.

Une longue lance descendit du ciel comme un éclair et sa pointe s’enfonça dans le sol *zun !*. Mais l’ennemi arriva presque en même temps.

« Oo, quel étrange destin ! Un tueur de dieux s’appuie sur une arme qui devrait être son ennemi irréconciliable. »

Elle traversa l’espace une fois de plus en utilisant la téléportation instantanée ─.

La grande déesse Athéna aux cheveux de serpent poussa un soupir.

+++

Et puis Ren tendit la main.

Il saisit la poignée de la Lance Divine du Salut et la retira du sol ─

« Comme prévu, ce n’est pas bon ! »

« C’est pourquoi je te l’ai déjà dit, idiot ! »

La longue lance n’avait même pas bougé.

Quelle que soit la force exercée par Ren, la lance plantée dans le sol ne se soulevait pas d’un millimètre. La violence de Stella pouvait être considérée comme une réaction très naturelle.

Riona, qui avait regardé la scène du début à la fin, soupira :

« Eh bien, ça ne peut pas se passer comme ça… En premier lieu, Rokuhara-san, tu es un roi fictif et non un héros… »

« Ce n’est pas bon. J’ai l’intuition que ça peut marcher quand même ! »

Ren grommela en pensant à sa mauvaise intuition.

En fait, une image se formait alors qu’il était en train de courir dans le ciel.

Cette lance avait été retirée du sol et la lame brillait radieusement sous la lumière du soleil ─. Une telle scène clignota à l’arrière de son esprit l’espace d’un instant.

« Fufufu. Êtes-vous satisfaits ? Maintenant, il est temps de partir pour le monde souterrain. »

Un torrent de serpents noirs jaillit à nouveau de la main gauche d’Athéna.

Il attaqua Rokuhara Ren de face pour l’avaler comme un tsunami. Ses réflexes et son instinct défensif le suppliaient de s’envoler.

Mais il préféra rester sur ses positions.

Il augmenta la puissance magique de tout son corps. La lumière dorée qui enveloppait son corps devint encore plus rayonnante.

Serait-il capable de supporter cela ? Ren avait immédiatement crié.

« UWAAAAAAAAAAAAAH !? »

« Même éradiquer la population d’un pays est possible… cette “mort” est capable d’une telle chose. Même pour un tueur de dieux, ce n’est pas quelque chose qui peut être enduré longtemps. »

Le torrent de malédiction qui jaillissait de la main gauche d’Athéna ne faiblissait pas.

La vapeur noire prit la forme de serpents et cela se précipita en un grand essaim de plusieurs milliers, non plusieurs dizaines de milliers. De plus, comme elles arrivaient avec l’élan d’une avalanche de terre et de rochers, elles inondèrent même l’intérieur de sa bouche sans pitié ─.

« Kuh... »

Ren n’avait pas pu tenir et il s’était envolé pour s’échapper dans le ciel.

Il avait réussi à s’échapper du torrent de mort noire. Cependant, un frisson qui le faisait trembler l’envahissait. Bien qu’il soit à peine capable de voler, il titubait.

« Qu’est-ce que c’est que ce… ? Quelque chose de très froid… »

« C’est la malédiction de la mort ! Si tu ne coupes pas la partie du corps où circule la malédiction, tu seras ravagé par un poison mortel et tu ne pourras que mourir, Ren ! »

« Même si tu dis ça, tout mon corps a été baigné par cette substance… »

« Pourquoi ne l’as-tu pas esquivé correctement ? »

« Pour l’instant, calme ton esprit et concentre-toi ! Maintiens ta conscience fermement et détruis la malédiction d’Athéna de la manière habituelle. »

« Nn... Je le fais, mais je n’ai pas l’impression que ça marche… »

Ren se précipita à nouveau vers le ciel avec ses compagnons.

Stella sur son épaule gauche et Riona qui l’accompagnait en tant que fantôme. Elles s’étaient disputées pendant le vol.

Cependant, sa vitesse diminuait visiblement.

La malédiction de la mort rongeait progressivement le corps de Rokuhara Ren. Voler était incomparablement plus difficile qu’avant.

De plus, Athéna avait coupé le chemin de retraite de Ren.

Les ailes qui ressemblaient à une auréole arc-en-ciel battirent. Elle plana en un seul point dans le ciel et fixa avec satisfaction le groupe de Ren qui se dirigeait vers elle. Le sentiment de supériorité d’un chasseur qui avait coincé sa proie fit sourire la déesse.

Ren frémit.

À ce rythme, il se précipiterait vers Athéna de son propre chef !

Il devait changer de direction d’une manière ou d’une autre. Mais à cause de la malédiction, tout son corps était apathique. Même le simple fait de penser était fatigant. Pour ne rien dire de la fuite ou du combat ─

« Ren ! »

« Rokuhara-san ! »

Même en écoutant les deux femmes, Ren ne pouvait pas arrêter sa fuite en avant.

Athéna leva enfin sa main gauche. Elle avait l’intention de porter le coup de grâce. La vie de Rokuhara Ren était exactement comme une bougie face au vent en ce moment…

Cependant, Ren avait souri. Parce qu’il avait gagné son pari.

C’est plutôt Athéna qui était abasourdie.

« Mu ─ oooh !? »

Son bras gauche avait été sectionné par la longue lance qui avait jailli de la surface.

Le bras gauche d’Athéna se dirigeait droit sur Ren. La pointe brillante de la lance s’enfonçait dans le coude, coupant la chair et l’os.

Le bras blanc et fin de la déesse tomba sur le sol.

La longue lance qui avait accompli ce grand exploit s’envolait elle aussi vers la surface où se trouvait son porteur.

Le nom de la lance était bien sûr la Lance Divine du Salut. La personne qui l’avait lancée depuis la pelouse du stade de football pétrifié Estadio de Mestalla était ─

la Princesse de Troie Cassandre.

La prophétesse de la tragédie attrapa négligemment la lance qui revenait.

Le beau visage de Cassandre s’était empli d’un esprit combatif et courageux.

.

La princesse Cassandre était membre d’une famille de héros issus du sang des dieux.

Elle se consacra à ses études en tant que prêtresse d’Apollon et reçut le pouvoir spirituel de la clairvoyance. Elle avait également reçu l’enseignement du plus grand héros de Troie, son grand frère Hector, et elle s’était familiarisée avec les arts martiaux.

C’était un personnage remarquable qui dépassait de loin le commun des mortels.

Mais même dans ce cas, elle n’était pas à la hauteur des héros mythologiques.

Cette fois encore, elle fut réduite à l’état de pierre ─ ou du moins c’est ce qu’il devrait en être. Cependant, c’était la deuxième fois qu’elle était frappée par les yeux maléfiques de Gorgon.

« … loin, c’est le moment ─ »

Cassandre avait aussitôt scandé « une certaine écriture ».

C’était peut-être une bénédiction. Contrairement à ce qui s’était passé auparavant, elle n’avait pas perdu connaissance cette fois-ci.

« J’ai l’impression de pouvoir rester éveillée cette fois-ci ! »

La Lance divine du salut se tenait à côté de Cassandre pétrifiée. Et puis ─ tout à coup, elle obtint une prémonition. Cette lance allait être retirée une fois de plus et briller radieusement sous la lumière du soleil… !

« Ren-sama ! »

Cassandre pria de tout son cœur, puis elle sentit le pouvoir spirituel de prêtresse.

La puissance divine de la déesse Aphrodite appelait la lance divine. L’instant d’après, Cassandre, qui était encore pétrifiée, fut également amenée.

Lorsqu’elle s’en rendit compte, elle se trouvait à l’angle d’un endroit qui ressemblait à une arène.

Son bien-aimé Rokuhara Ren se trouvait également au centre du vaste espace. La Lance Divine du Salut était plantée juste devant lui.

La lance et l’être aimé de Cassandre affrontaient Athéna dans le ciel.

Que pouvait-elle faire pour l’aider ? Ce serait comme dans le royaume des morts d’Hyperborée où elle n’avait pu qu’assister au duel entre le dieu Apollon et son amant. Dans ce cas.

« Oui. Comme Fumika-sama à l’époque ─ »

C’est la miko de Tamayori qui l’avait dit.

***

Partie 4

Si l’on mettait son cœur dans cette incantation, quelque chose d’étonnant se produirait ─.

« Visiteur du pays des morts lointain, c’est le moment de venir ! »

Au moment où elle priait, des morceaux de pierre tombaient du corps de Cassandre.

La pétrification qui la liait avait été facilement dissipée. En ce moment même, elle était protégée par un héros plus noble que quiconque.

Cassandre l’avait senti en s’approchant.

Vers l’atout qui était toujours planté dans le sol de pierre, la Lance Divine du Salut ─.

« Hector-oniisama, s’il te plaît, prêt moi ta force ! »

Elle prononça le nom du héros qui ne devait en aucun cas être inférieur à la reine des Amazones.

La princesse de Troie avait magnifiquement sorti la lance divine.

La pointe de la lance en platine était baignée par la lumière du soleil matinal et elle brillait enfin de tous ses feux. Cassandre tint cette longue lance en l’air et la lança de toutes ses forces.

Afin de sauver Rokuhara Ren qui était coincé dans le ciel.

.

La longue lance avait magnifiquement tranché le bras gauche d’Athéna.

Cassandre jeta la lance du sol. Elle saisit facilement l’arme de salut qui revenait et en pointa la pointe vers le ciel cette fois.

Elle rassembla sa belle voix et cria.

« Ô lame du salut, fais apparaître ici même l’éclair du jugement ! »

« Oh !? Vous avez donc obtenu la protection d’Hector, princesse de Troie ! »

L’électricité dégagée par la lance divine au sol engloutit Athéna.

La déesse qui avait tourmenté Rokuhara Ren avec un torrent noir de jais fut férocement frappée par un torrent de foudre cette fois-ci. Elle tombait.

Ren avait ressenti de l’admiration après l’avoir regardée du début à la fin.

« Une puissance étonnante. C’est donc l’appui du destin. De plus, Cassandre est aussi étonnante ! Elle a appelé l’âme de son grand frère une fois de plus ! »

La vue de l’oiseau sacré Yatagarasu qu’il avait emprunté à Riona.

Grâce à cela, il avait pu voir en détail la silhouette de la princesse de Troie sur le sol, même depuis le ciel.

 

 

En ce moment même, un fantôme se tenait tout près de Cassandre.

Un beau jeune homme portant une armure de bronze et un casque. Il avait un corps large et musclé. Mais son corps était transparent, montrant qu’il était une âme ─.

C’était le héros Hector qui s’était targué d’une valeur exceptionnelle même pendant la guerre de Troie.

« En y repensant, la princesse a également accompli un retour du royaume des morts en Hyperborée… C’est pourquoi son pouvoir augmente encore plus qu’avant ! »

Stella déclara ça depuis l’épaule de Ren.

« Elle a même appris la technique utilisée par la petite sœur de la fille-oiseau ! »

« C’était à sens unique, mais elle m’a même envoyé un message par télépathie. »

Ren acquiesça également.

Elle l’avait également fait lorsqu’il avait failli mourir à la fin du monde. Cassandre lui avait envoyé une image d’une prémonition du futur il y a peu de temps. C’est pour cela que Ren avait fait son pari.

Il s’était utilisé comme appât et avait attiré l’attention d’Athéna ─.

Ainsi, celui qui sortirait la lance divine aurait plus facilement le temps de renverser la situation. C’était un pari qui ne pouvait être fait sans une confiance absolue dans la prémonition de Cassandre.

« Peut-être est-ce là aussi le pouvoir de l’amour… »

« Rokuhara-san ! Ne dis pas de choses stupides, nous devrions aussi aller en finir avec ce combat ! »

L’âme de Riona avait crié.

Cassandre continuait de lancer des éclairs sur le sol avec la lance du salut. Bien qu’Athéna se soit bien défendue en utilisant le bouclier de Gorgone, elle ne pouvait pas contre-attaquer.

Les éclairs se transformèrent en vagues déferlantes qui l’assaillirent.

La puissance était trop grande pour qu’Athéna puisse totalement le bloquer avec la défense de son bouclier.

Cependant, il était impossible que l’attaque féroce de Cassandre se poursuive indéfiniment. Après tout, elle n’était pas le héros qui devait brandir l’arme du salut…

L’âme de Riona s’était exprimée avec un regard désespéré.

« Si nous n’en finissons pas ici, la chance de victoire ne se représentera pas pour la deuxième fois ! »

« Tu as raison. Mon corps est déjà à sa limite ─ ! »

Son corps avait été totalement affecté par la malédiction de la mort. Ren grommela.

L’âme de Stella et de Riona avait disparu. Afin de ne pas déranger le tueur de dieux qui allait livrer la plus grande bataille de sa vie, Ren psalmodia afin d’exercer pleinement le pouvoir qu’il avait emprunté à Yatagarasu.

« Paroles secrètes de feu et de soleil, exorciseurs et purificateurs de toutes sortes de péchés impurs ! »

*Des flammes blanches bleutées enveloppèrent le corps de Ren.

La flamme ardente avait une forme. Elle déployait ses ailes. C’était la silhouette du Yatagarasu à trois pattes ─ se transformant en oiseau de feu, Ren se précipita au sol.

Il tomba au-dessus d’Athéna qui bloquait les éclairs avec le bouclier de Gorgone.

La flamme bleue s’enflamma et engloutit immédiatement le stade de Valence

.

« Ren-sama est dans cette flamme… »

Cassandre regardait la flamme intense de tout près.

Elle se tenait au-dessus du toit de l’Estadio de Mestalla qui, pour elle, ne ressemblait qu’à une arène.

Ce stade, qui pouvait contenir 50 000 personnes, avait la forme d’un mortier. Le stade était largement ouvert.

Mais seul le côté ouest de la tribune était recouvert d’un toit. C’est de là que Cassandre regardait la flamme.

La plupart du sol et des sièges du public étaient enveloppés par des flammes d’un blanc bleuté.

Les flammes s’enflammaient en rugissant et en explosant fréquemment. Entre ces flammes et le toit où se tenait Cassandre, il n’y avait au mieux qu’une dizaine de mètres.

La vague de chaleur et le vent ascendant s’élevaient impitoyablement jusqu’à cet endroit.

… Voyant l’oiseau de flamme descendre vers le sol, la princesse troyenne avait immédiatement saisi la Lance Divine du Salut avec force.

La lance divine s’envola instantanément vers le ciel.

Cassandre, qui tenait le manche, s’était envolée avec elle.

L’esprit de son grand frère Hector était encore derrière elle. Grâce à lui, elle comprenait naturellement comment utiliser la lance divine. C’était un trésor sacré extraordinaire.

Mais même la Lance divine du salut ne pouvait rien faire de plus.

Que se passait-il avec Rokuhara Ren et Athéna à l’intérieur de cette flamme rugissante ─ ? Cassandre ne pouvait que prier pour la sécurité de son amant.

.

Puis, dans le tourbillon de flammes.

Le duel entre le dieu et la bête atteignait enfin son apogée.

Ils ne peuvent rien faire, comme en témoigne la façon dont ils ignoraient les flammes tourbillonnantes.

« Rokuhara Ren, vous êtes vraiment un adversaire redoutable… Mais il sera bientôt temps pour vous de sombrer dans un sommeil éternel. Avez-vous pris votre résolution ? »

« Franchement… c’est ce que je voulais te dire… »

Athéna, qui avait perdu son bras gauche, avait transformé son bras droit, du coude à la main, en une lame.

La lame légèrement incurvée donnait l’impression d’un katana, d’une épée incurvée ou de la lame d’une faux. La pointe transperçait le flanc de Ren.

En revanche, Ren tenait fermement Athéna qui le pourfendait.

Bien sûr, ce n’était pas une étreinte qui venait de l’amour, c’était pour déclencher la dernière attaque qu’il portait.

La malédiction de la mort l’affectait et il ne pouvait plus sauter ni courir. C’est pourquoi il avait fait ce choix.

« Hé ─ peux-tu écouter une demande de ma part... ? »

chuchota Ren tout en continuant d’enlacer Athéna.

Cela pourrait être considéré comme un murmure à l’oreille de la déesse, mais en réalité, il s’agissait de mots magiques. Pour que le tueur de dieux qui avait utilisé tous les atouts qu’il avait entre les mains puisse continuer à se battre encore maintenant ─.

Il continua à chuchoter d’une petite voix tout en s’accrochant désespérément à sa conscience qui s’estompait.

« Je veux régler cette affaire sans qu’il y ait de chance ou de malchance en jeu. Cela ne me dérange pas que tu rompes toute relation avec moi en faisant de cette affaire la dernière, mais je te demande… Je veux frapper Athéna avec le marteau de fer de la justice, le châtiment divin de la justice rétributive cette fois-ci, c’est sûr. D’accord, Némésis-san ─ ! »

« Imbécile ! Même si l’autorité de Némésis est encore scellée aujourd’hui ! »

Athéna se moqua avec mépris. Cependant, Ren sourit d’un air frivole.

« C’est vrai. Mais, je suis quelqu’un qui se fait beaucoup dorloter par une dame plus âgée, alors… Némésis-san aussi n’a pas l’air d’être mécontente de moi ─ ! »

« Qu’est-ce que c’est ? »

Juste un instant avant qu’il ne s’effondre ─ non.

Il était mystérieux, même pour lui, de constater qu’il pouvait encore être conscient, tant il était blessé.

Malgré cela, Rokuhara Ren marmonnait afin de conserver sa disposition « frivole et facile à vivre n’importe quand et n’importe où » jusqu’à la fin.

Comme il l’avait compris lors de son combat contre Apollon, c’était finalement le seul moyen de remporter la victoire.

 

 

Il continuerait à être lui-même jusqu’au bout du monde. Il ne pourrait pas faire quelque chose comme combattre un dieu sans être capable de persister dans son propre style.

─ Et puis.

Ren avait prononcé ces mots.

« Que le jugement de la justice vienne ici… ! »

« Ku... uguh ─ »

Il avait serré avec force le corps d’Athéna alors qu’il était poignardé par elle.

Sa main droite derrière son dos, son index et son majeur se ─ transformaient en lame et entaillaient profondément la peau douce d’Athéna. Tout comme la façon dont le côté de Ren était jaugé en ce moment même.

La malédiction noire devint un torrent et jaillit du bout des doigts qui transperçaient la déesse.

Le pouvoir de mort dont Ren avait été complètement infecté ─.

Il l’envoya directement dans le corps d’Athéna.

Tout était un contre-pied de l’autorité de Justice rétributive, une rétribution pour les actes répréhensibles commis.

Est-ce le caprice ou l’amour de la déesse Némésis qui avait fait de ce projet un succès ?

Ou peut-être que la malchance apportée par Mlle Aisha s’était transformée en chance à ce moment précis ? Ou peut-être était-ce simplement à cause des réserves de force cachées de Ren ? La raison n’était pas claire.

Quoi qu’il en soit, Athéna et Ren tombèrent ensemble avec un bruit sourd.

Double KO.

Cependant, Ren était convaincu.

Qu’une main secourable serait sûrement tendue vers lui ─ .

***

Épilogue — Vers le monde du héro une fois de plus

Partie 1

Le duel contre Athéna qui avait semblé long s’était achevé finalement.

Rokuhara Ren était vraiment épuisé, physiquement et mentalement, après avoir traversé plusieurs jours de tempête et de drame. Il était également gravement blessé. Il était toujours hospitalisé, même après trois jours.

Il était allongé sur le lit d’hôpital et regardait la fenêtre avec étonnement.

Comme il se trouvait au deuxième étage, il ne pouvait voir que le ciel bleu et les arbres qui poussaient dans l’enceinte de l’hôpital. Il n’y avait pas de paysage excitant.

Cependant, il pouvait entendre la voix des enfants qui jouaient à l’extérieur.

On entendait aussi le bruit des gens et des chariots qui allaient et venaient rapidement dans le couloir de l’hôpital. Rokuhara Ren et ses camarades avaient réussi à rétablir la stabilité du monde.

Fuu ─. Ren soupira.

S’il considérait son corps couvert de blessures comme le prix à payer, il n’avait rien à redire.

Mais il était terriblement fatigué. Peut-être que ce serait bien s’il se détendait rapidement. Ren désigna la fenêtre et parla solennellement.

« Au moment où les feuilles tombent de l’arbre, peut-être que je ─. »

« Ren-sama… »

Cassandre avait saisi discrètement la main de Ren.

Elle lui rendait visite tous les jours et lui servait d’interlocutrice. Aujourd’hui encore, elle était assise à côté de son lit. Ren se retourna vers la fille qu’il aimait.

Les deux s’étaient dévisagés et c’est à ce moment-là que l’ambiance était devenue « sympa » ─.

L’autre visiteur rétorqua qu’il fallait se mettre en travers du chemin.

« Qu’est-ce que c’est que cette atmosphère étrange ? C’est un palmier, donc ses feuilles ne tombent pas même en hiver ! »

« Maintenant que tu le dis, c’est vrai. »

Ren sourit frivolement à la remarque de Riona.

Des palmiers avaient été plantés partout dans la ville de Valence, dont la température est très clémente. Même sa spécialité locale, l’orange, était devenue un arbre de bord de route. C’était une ville vraiment tropicale.

Ren s’était allongé sur le lit « Ahhhh » et il parla.

« Vous voyez, c’est rare que je sois à l’hôpital et que l’on s’occupe de moi comme ça. Alors j’ai pensé à essayer un truc que je ne peux pas faire d’habitude. »

« Ren-sama. Je reviendrai demain avec des sucreries ! »

Cassandre sourit joyeusement.

Elle portait une tenue moderne composée d’un chemisier blanc et d’une jupe moulante marron. Par ailleurs, Riona portait un pull bleu et un legging noir.

Ren leva le pouce vers les deux belles filles.

« Joli. Je vais bientôt avoir envie de manger du gâteau. »

« Tu es déjà complètement rétabli, alors sors rapidement de l’hôpital ! Rokuhara-san, tu t’emportes parce qu’il s’agit d’une chambre pour un et que tu penses à faire sur le moment des bêtises ! »

Ren fit un clin d’œil à Riona qui était la seule à être de mauvaise humeur ici.

« À ce propos, Cassandre et Riona, vous venez expressément ici. »

« C,c’est aussi un problème. En, en fin de compte, je ne suis venue que pour rendre visite à un patient, je n’ai pas du tout l’intention de suivre tes manières de play-boy, Rokuhara-san ─ »

Riona détourna le regard, gênée. De son côté, Cassandre avait l’air mécontente.

« Je devrais venir ici seule dans ce cas. Même si je l’ai dit à Riona-sama à plusieurs reprises… »

« Si la princesse Cassandre est seule ici, cet hôpital deviendra un foyer de relations sexuelles illicites ! »

« Je pense que ça ira parce que ce n’est pas illicite. »

Ren riait avec insouciance dans un vacarme qui ne convenait pas à une chambre de patient.

Il y a trois jours, après que lui et Athéna aient fait un double KO, le phénomène de pétrification qui avait attaqué l’est de l’Espagne avait été résolu naturellement.

L’enquête menée ultérieurement avait révélé que la zone touchée était très étendue.

La zone pétrifiée ne se limitait pas à la ville de Valence, elle s’étendait à quarante pour cent de la province de Valence et même à la province voisine de Castille-La Manche.

Lors de ce duel, la région s’était embrasée.

La terre sacrée du Valencia, Mestalla, brûlait dans des flammes crépitantes tandis que les citoyens libérés de la pétrification veillaient sur elle.

C’est Riona et Julio qui avaient sauvé Ren de ce grand incendie.

Grâce au pouvoir spirituel de Yatagarasu, il n’avait pas été brûlé. Mais il était sur le point de mourir à cause de son duel avec Athéna. Il fut donc soigné par la magie et amené dans un hôpital qui coopérait secrètement avec l’association Campiones et y fut hospitalisé ─.

Trois jours plus tard. Ren s’était complètement rétabli.

.

« La ville est complètement revenue à la normale. »

Après avoir été contraint par Riona de quitter l’hôpital.

Ren regardait la ville avec inquiétude depuis la banquette arrière de la voiture.

Comme on peut s’y attendre dans la troisième ville d’Espagne, il y avait beaucoup de piétons et de voitures. Il y avait aussi des touristes. Tout le monde portait une veste ou un manteau épais. L’atmosphère était paisible.

Nous étions déjà au milieu de l’hiver.

Mais la froideur de Valencia, qui faisait face à la mer Méditerranée, n’était pas si dure. Comme il l’avait vu tout à l’heure, il y avait aussi beaucoup de palmiers et on n’avait pas vraiment l’impression d’être en hiver.

Riona était également assise à l’arrière avec Ren.

« La plupart des habitants de la planète ne se souviennent pas de la fin de ce monde. Ils se souviennent du temps anormal, mais ils ne se souviennent absolument pas du tsunami et des incendies qui ont suivi. »

Après avoir dit cela, Riona ajouta.

« … Bon, mais… Une partie des magiciens de haut rang se souvient vaguement de l’arrivée de la fin du monde. Même les gens ordinaires, ceux qui ont un excellent sens spirituel parmi eux, ont vu la situation de cette époque en rêve ─. »

« En rêve ! »

« Peut-être qu’une vague de publication de prophéties sur la fin commencera dans le monde entier… »

Riona avait prédit cela à côté de Ren, surpris.

Mais cela ne s’était produit que parce que le monde était en paix.

Comme on pouvait s’y attendre, le tueur de dieux n’avait pas le droit de s’occuper d’un monde totalement pacifique. Mais ils avaient empêché la fin du monde provoquée par le caprice d’un dieu.

« Il n’y aura donc pas de problème pour l’instant, même si je me détends. »

Ren murmura.

« Mais avant cela, je n’étais pas encore une personne active. C’est vrai. Allons quelque part avec tout le monde pour jouer et oublier Dieu ou quoi que ce soit d’autre. Invitons aussi Aisha-san. »

« C’est une excellente idée ! Bien sûr, Julio-sama viendra aussi, n’est-ce pas ? »

Les yeux de Cassandre, assise sur le siège passager, pétillèrent.

Cependant, Julio Blandelli, le meilleur ami qui était venu chercher Ren avec la voiture, conduisait sans mot dire. Bien qu’il conduise prudemment, on dirait qu’il était en train de réfléchir.

Ren l’appela.

« Qu’est-ce qui ne va pas Julio ? »

« … Ah, désolé. En fait, j’ai découvert plusieurs motifs d’inquiétude. »

.

La résidence principale de la maison Blandelli qu’ils avaient visitée après tant de temps.

Ils se dirigèrent vers le vaste salon de la grande demeure et s’assirent sur le canapé. Ils attendirent que le maître de maison à l’air mélancolique ouvre la bouche ─.

« Je l’ai appris juste avant d’aller te chercher. »

Julio s’était soudain mis à parler.

« Aisha-sama… l’ancienne belle au bois dormant a laissé une lettre dans sa chambre. Il y est écrit : “Merci pour tout. J’ai pris ma décision, alors je vais partir en voyage”. »

« Aisha-san est déjà partie !? »

Après ce duel, Aisha était restée dans le manoir de Blandelli.

De penser que leur séparation serait aussi abrupte. Ren était surpris. Puis Julio prit la parole.

« Et puis, c’est arrivé ce matin, mais…. En fouillant dans les vieux documents de l’association Campiones, une donnée incontournable est apparue. Il s’agit d’une donnée sur le phénomène de distorsion spatiale. »

« Cela semble intéressant. »

Riona commenta avec intérêt.

« En y repensant, c’est d’abord le cas de “distorsion spatiale apparaissant fréquemment” qui nous inquiétait. Eh bien, peut-être que le nombre d’apparitions de points de distorsion va diminuer maintenant que la manœuvre d’Athéna est arrêtée ─. »

« Certe… d’une certaine manière, nous avions l’impression d’avoir atteint la fin heureuse, mais… »

Julio parla d’un ton sombre.

« La fin du monde par Athéna et la fréquence des distorsions spatiales, qu’il y ait ou non une relation de cause à effet entre les deux ─. Je me suis dit qu’il fallait y réfléchir encore une fois, et je l’ai trouvé juste après. Une donnée qui mentionnait Peut-être que la cause principale qui a appelé les distorsions spatiales dans le monde n’est autre que la tueuse de dieu, Madame Aisha… »

« Eh ? »

Ren avait été abasourdi. Le jeune noble intelligent haussa les épaules.

« Madame Aisha, qui vivait à la même époque que mon ancêtre Campione César, possédait autrefois le pouvoir de voyager dans le temps et l’espace. Mais cette autorité a commencé à se déchaîner à cause d’une certaine situation et a provoqué des distorsions spatiales partout dans les différents mondes. »

Julio avait l’air très sombre, même lorsqu’il parlait d’une voix monocorde.

« C’est pourquoi les distorsions spatiales sont un passage qui relie le monde réel au monde mythologique créé par l’autorité de Madame Aisha. La plupart du temps, elle n’apparaît pas lorsqu’elle dort tranquillement. Mais, lorsque ce sommeil devient plus léger, les distorsions seront générées à une fréquence plus élevée ─ ! »

« Était-ce écrit dans les choses que tu as trouvées, Julio ? »

« Oui. »

« J’ai parfois vu un coté sombre en elle, mais si c’est la raison pour laquelle elle a été scellée, alors cela explique plusieurs choses… »

Riona était impressionnée. Cassandre vint alors aux côtés de Ren.

« Euh, Ren-sama, à ce propos… »

La prophétesse maudite de Troie lui murmurait à l’oreille.

***

Partie 2

Le contenu surprenant rendit même Ren sans voix, comme prévu. Il fixa spontanément Cassandre. Elle aussi souriait, le visage troublé.

« … Il semble que Cassandre ait eu à l’instant une prémonition. »

Pour l’instant, il devait le signaler. Ren prit la parole.

« On dirait qu’une distorsion spatiale va bientôt apparaître dans ce monde quelque part et qu’Aisha-san y entrera joyeusement. »

« Empêchons-la d’une manière ou d’une autre ! »

Riona cria.

« Nous devons retenir cette personne et vérifier tous les faits ! »

« C’est vrai. En fonction de la situation, nous devrions également envisager de la sceller à nouveau. »

Julio avait également donné son accord avec sérieux. Une nouvelle voix l’interrompt à ce moment-là.

« … Je me pose la question. Ce n’est pas quelqu’un que l’on trouve parce qu’on la cherche. Je pense que se préparer au pire et abandonner cela à l’irrationalité de ce monde est aussi un choix valable. »

C’était la voix d’un jeune homme. Mais elle ne provenait ni de Ren ni de Julio.

Sans que personne ne le remarque, un jeune asiatique s’était glissé dans le coin du salon. Il s’appuyait sur le mur tout en manipulant un smartphone dans une main.

Il avait l’air d’être à la fin de l’adolescence ou au début de la vingtaine.

Sa voix était mignonne pour un homme adulte. Il n’était pas non plus très grand. Son apparence était celle d’un bel homme qui n’avait rien à se reprocher. Il était mince.

Cependant ─ son regard était très entêté et excentrique.

Même maintenant, ses yeux ne se détachent pas du smartphone et se concentrent sur l’écran… Mais, lorsqu’il remarqua le regard de Ren, il rangea son smartphone dans la poche du sweat à capuche qu’il portait.

Il s’était immédiatement approché de Ren et s’était agenouillé.

Bien que sa tenue soit décontractée avec un sweat à capuche noir, un jean et des baskets, il s’était agenouillé comme un chevalier jurant fidélité et s’était exprimé avec respect.

« Je m’appelle Lu. C’est un honneur de faire votre connaissance. J’ai pour règle de ne pas aller à l’encontre des tueurs de dieux, alors n’hésitez pas à me dire quoi que ce soit si vous avez une affaire à régler. Cependant ─ »

Le jeune homme Lu avait ajouté en douceur.

« Je n’obéirai à aucun ordre allant à l’encontre de la volonté de mon maître Lu Cuilian. »

« Eh ? Vous êtes un disciple de Luo Hao-oneesan !? »

Ren avait été surpris. Le jeune homme Lu, qui semblait être un Chinois, acquiesça et regarda Riona.

« Oui. Je suis dans la même situation que la fille là-bas. Si je suis venu lui rendre visite aujourd’hui, c’est aussi en raison des instructions du maître… C’est ainsi, avec les meilleures salutations de shao shimei, femme disciple. »

« Je n’ai jamais entendu dire qu’il y avait un disciple senior !? »

« Idiote. Il n’est pas possible que le maître parle de chose qui ne vous regarde pas. Eh bien, vous n’êtes pas le seul à être un prodige comme un phénix parmi les humains. »

Le jeune homme Lu s’adressa à Riona, abasourdie, d’un regard condescendant.

Ce jeune homme qui se comparait à un phénix était certainement entouré de l’aura d’une personne extraordinaire.

Son corps possédait une acuité que seul un humain s’étant entraîné à la danse ou aux arts martiaux à l’extrême pouvait posséder. Une qualité extraordinaire se dégageait de ses mouvements et de ses muscles. Il avait quelque chose de particulier.

« Excusez-moi, je ─ ! »

Cassandre s’adressa au jeune homme Lu qui était toujours agenouillé.

« J’ai déjà rencontré Lu-sama ! »

« Ah, c’est exact. C’était au poste d’observation de la distorsion spatiale. Vous êtes la princesse qui était avec Apollo, n’est-ce pas ? Eh bien, c’est une bonne chose que vous ayez trouvé un endroit où vous installer. »

Le jeune homme Lu se montrait vraiment brusque, même à l’égard d’une beauté sans pareille comme Cassandre.

Il coupa rapidement court à la conversation et se leva finalement levé. Il s’approcha de Riona et montra son smartphone qu’il avait sorti de sa poche.

« Il y a un message du maître pour vous. Je vais le lire maintenant. »

« Cet anachronisme d’honorable maître utilise un smartphone !? »

« Ce n’est pas du tout le cas. Elle détestait même la vue d’une machine à vapeur en disant que c’était le symbole de la dépravation de l’humanité. J’ai secrètement enregistré le message verbal que le maître m’a demandé de vous transmettre avec mon smartphone. »

« Uwaa »

Il semblerait que le tueur de dieux Lu Cuilian était aussi intense que d’habitude.

L’enregistrement commença devant Riona qui était découragée par le tempérament de son maître. Même à travers le petit haut-parleur du smartphone, la belle voix qui rappelait le son de la cithare ne perdait rien de sa vivacité.

Pour résumer le contenu de ce message

.

À Riona.

Ne vous relâchez pas dans votre entraînement quoi qu’il arrive. Un seul jour de paresse retardera de trois ans le perfectionnement de vos compétences. Cependant, il arrive que l’on joue au pays des fées ou que l’on se salisse dans la fange de la mondanité (à partir de là, il y a eu un long discours sur la mentalité à adopter pour s’entraîner soi-même, c’est pourquoi nous l’avons omis).

Maintenant, cela me rappelle quelque chose.

Récemment, j’ai souvent entendu parler de la rumeur d’Umayado no Ouji et Fumika.

On apprend que Umayado-dono est devenu empereur à un certain endroit d’un nouveau continent et qu’il a construit un empire. Il semblerait que Fumika le serve bien en tant que prêtresse de l’empereur.

Il est également fait mention de quelque chose comme le cadavre d’un mort ressuscité dans ce pays et transformé en cadavre en mouvement.

J’ai entendu dire que les cadavres en mouvement devenaient parfois des soldats, parfois des ouvriers, faisant tout ce qu’ils pouvaient pour soutenir le pays dans ses fondements.

On dirait que Fumika travaille aussi dur ─

.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? »

Riona n’avait pas pu se retenir et avait crié.

« Shoutoku Taishi et Fumika ont créé un empire de cadavres et ont régné en tant qu’empereur et prêtresse !? Qu’est-ce que c’est que ce développement !? Tout d’abord, cela fait encore plusieurs jours que nous nous sommes séparés d’eux, vous savez !? »

« Haha »

Le jeune homme Lu ricana en voyant sa cadette.

« L’écoulement du temps entre le monde réel et le monde mythologique étant complètement différent se produit souvent. Il n’est pas rare que plusieurs mois se soient écoulés là-bas alors qu’il ne s’est écoulé que deux ou trois jours ici. »

« Non, je le sais, mais quand même »

Riona semblait ne pas pouvoir l’accepter et pencha la tête.

« Ma petite sœur n’est pas quelqu’un qui peut faire ce genre de conduite scandaleuse. En premier lieu, elle n’a pas non plus autant de compétences en magie ─ ah ».

La fille aînée de la maison Toba avait soudain pris un air pensif.

« En y repensant, Fumika a également vécu un retour du royaume des morts en Hyperborée… »

« Ah, certainement. Il n’est donc pas étrange que Fumika-chan ait également progressé comme Cassandre et moi. »

Ren parla sérieusement.

« On dirait que c’est devenu vraiment incroyable de l’autre côté. »

« Oui, vraiment… J’ai l’impression que ça va mal se passer si on ne reporte pas un peu le problème d’Aisha-san et qu’on ne va pas chercher Fumika et Shoutoku Taishi très vite… »

« Oui, je viens aussi. »

« Mais Ren-sama »

Cassandre prit timidement la parole.

« L’autorité de la Déesse Némésis est toujours inutilisable, n’est-ce pas ? »

« Oui… Après tout, j’ai vraiment forcé en ramenant le monde à la normale. J’ai même dit c’est bon même si c’est la dernière fois » en combattant Athéna. Ce ne sera pas étrange du tout même si ça continue à ne pas fonctionner comme ça pour toujours… »

« Ou plutôt, c’est le recul par rapport à cet “état pratiquement inégalé”. Sans aucun doute. »

souligna Riona.

La fortune suprême obtenue grâce à l’autorité d’Aisha.

Si c’était le recul de la puissance qui accomplissait un tel miracle, il était même possible que l’autorité de Némésis soit inutilisable toute sa vie.

Ren grommela « Comme c’est troublant » avant de parler avec désinvolture.

« Eh bien, ça va s’arranger d’une manière ou d’une autre. Dépêchons-nous de rejoindre Hyperborée. »

« Comme on s’y attendait de ta part, Rokuhara-san, tu n’es pas si ennuyé… Je pensais que tu te sentirais un peu troublé par cette histoire. »

Ren fit un clin d’œil à Riona exaspérée et leva le pouce.

« J’ai beaucoup de camarades fiables après tout. Stella, Julio, Cassandre ─ bien sûr, je compte aussi sur toi Riona. »

« Plutôt que de dépendre des autres, réveille donc l’autorité que tu devrais avoir usurpée à Athéna. »

Ren et sa partenaire se firent un signe de tête tout en discutant.

Un nouveau voyage, avec un aventurier qui ne pouvait pas voir ce qui l’attendait, commençait à une vitesse inattendue. Leur prochaine destination était le monde des héros, Hyperborée, une fois de plus.

Des dieux anciens et des compagnons de lutte contre les dieux, à commencer par Lu Cuilian, attendaient ─.

***

Illustrations

Fin du tome.

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