Je déteste être marié dans un monde imaginaire ! – Tome 2

***

Prologue

Enfin. Nous sommes de retour à Esse ! Nous nous retrouvons enfin derrière des murs qui nous protégeront du mal provenant du monde extérieur.

C’était difficile de retenir mes larmes, mais je me sentais enfin en sécurité. Cela faisait si longtemps depuis la dernière fois...

Même Momokawa Kyou, la jolie fille qui voyageait avec moi, semblait ravie par la situation. Nous avions tous les deux eu notre part de problèmes jusqu’à présent. Les lézards, un dragon, de multiples situations mettant notre vie en danger et pour finir, un duel à mort était plus que suffisant pour vous permettre de chérir la sécurité offerte par les murs de la ville.

« Kyou-san, allons dès maintenant à l’église, » déclarai-je.

« Je suis d’accord, » me répondit-elle.

Je devrais mentionner le fait que nous étions normalement tous les deux cyniques, égoïstes et irrespectueux. Mais après toutes les épreuves que nous avions dû subir pour survivre, c’était maintenant une situation où nous pourrions être entourés d’une aura rose de pur bonheur en ce moment sans que cela soit faux. Il se pouvait tout à fait que ce ne soit que pour une durée limitée, mais franchement, je m’en fichais en ce moment.

Kyou-san et moi étions donc allés à l’église et là-bas, nous avions rencontré le prêtre, qui s’était spécialisé dans la levée de malédictions. « Ah, je me rappelle bien de vous. Est-ce bien vous qui possédiez la bague maudite ? Oh, vous semblez avoir un peu maigri depuis la dernière fois. »

« Euh... oui, » à l’origine, j’étais le seul à avoir été soumis à un anneau maudit, ce qui m’avait rendu faible, incapable de récupérer quoi que ce soit par moi-même et m’avait forcé à rester dans la classe d’Étudiant, qui était en réalité ma forme originale. Et en temps normal, j’étais un peu rond. Mais ma classe d’Éclaireur actuellement sélectionnée m’amincirait automatiquement. « En vérité, la malédiction a empiré depuis la dernière fois. »

Même si les pénalités avaient disparu, la malédiction s’était également propagée à Kyou-san. Elle portait maintenant une bague presque identique à la mienne. Les deux anneaux étaient de simples bijoux de cuivre avec des gravures, le mien avait un lion et le sien une lionne.

« C’est inhabituel, mais je devrais pouvoir dissiper les deux en même temps. Et c’est d’autant le cas que vous avez tous deux commencé le rituel en même temps, ce qui est une bonne chose. » Kyou-san et moi avions dû faire un pèlerinage jusqu’aux sources chaudes de Heissquellen et avions prié à chaque sanctuaire se trouvant sur le chemin.

Il s’agissait de recueillir l’énergie divine qui était cruciale pour éliminer une malédiction aussi puissante. Pour commencer tout ce processus de collecte, nous avions dû payer beaucoup d’argent à l’église pour exécuter un rituel spécial, qui allait maintenant trouver sa fin avec la dissipation de ma malédiction.

« Commençons donc..., » le prêtre avait commencé à réciter une prière et... « Étrange. C’est... vraiment étrange. »

« Qu’est-ce qui est bizarre ? » demanda Kyou-san d’une manière méfiante et suspicieuse.

« Je ne peux pas l’expliquer, mais il n’y a aucun pouvoir divin en vous, » déclara le prêtre.

C’est impossible ! Pour quelle raison avons-nous fait toutes ces conneries ? « Nous avons respecté la limite de temps et nous avons prié à chaque sanctuaire sur le chemin ! Et nous avons même l’eau bénite de Heissquellen ! Comment est-ce possible !? » j’étais sur le point de le frapper alors que je lui criais dessus.

« Je ne suis pas sûr... il semble que toute cette énergie soit déjà épuisée. Je ne peux même pas sentir les traces du rituel vous permettant la collecte que j’ai personnellement exécutée sur vous. » Êtes-vous sérieux ? Quel genre de rituel merdique s’arrête soudainement de fonctionner sans raison !? « Eh bien, on peut tout simplement le relancer et tout refaire. »

La colère et la frustration s’amplifiaient en moi. Je devais donc retourner à Heissquellen, à un jet de pierre des ss’raks !? Je peux dire que j’étais furieux et je le montrais clairement à travers mon regard qui le fusillait depuis son annonce.

Franchement, auriez-vous gardé votre calme ici ? Ce dernier pèlerinage a été un désastre et maintenant nous devons le refaire ?

Mais il y aurait un petit problème supplémentaire. Le prêtre nous avait alors souri. « Il me faudrait un don de 300 000 pièces d’or pour cela. »

Je ne me souvenais plus très bien de ce qui s’était passé par la suite, mais j’avais dû être mis dehors par des gardes. Comme l’église faisait partie de la zone du château, il y en avait toujours un petit nombre présent ici.

Il était fort probable que je n’avais pas vraiment apprécié le fait qu’il nous fallait à nouveau payer pour l’ensemble du rituel. J’avais peut-être blessé des personnes, mais j’étais l’innocent dans cette situation. Tout était de leur faute !

Mais là, j’avais compris la raison pour laquelle, la dernière fois, les 300 000 pièces d’or n’avaient pas été « payées », mais « offerte en don » au prêtre. Il avait fait ça pour qu’il n’y ait pas de remboursement possible, hein ? Ce service à la clientèle est nul !

Kyou-san et moi, un peu malmenés par mon déchaînement, étions maintenant assis dans la cour.

« Pfff. »

« Soupir. »

Nous étions tous les deux là à soupirer lourdement alors que nous n’avions plus aucune force. Même si les blessures des victimes de mon coup de colère étaient mineures, je ferais mieux de ne pas me montrer à l’église pendant un certain temps. Et il n’était même pas question d’avoir l’argent nécessaire pour refaire le pèlerinage, car nous en avons à peine eu assez la dernière fois et maintenant nous étions pratiquement à sec. Et même si nous avions le montant nécessaire, je doute vraiment que l’un d’entre nous ait la volonté de répéter tout ce voyage maintenant.

« Ken, je te tuerai un jour, » me déclara-t-elle après un moment.

« Ce n’est pas ma faute, » lui répondis-je.

Nous avions tous les deux les yeux sans vie.

« Mais tu m’as mis dans le pétrin, » déclara-t-elle.

« Désolé, » répondis-je.

Je ne pouvais même pas discuter, vu qu’il s’agissait de la vérité.

« Que devrions-nous faire ? » demanda-t-elle.

« ... Voir le bon côté des choses ? » demandai-je.

En fait, la malédiction n’était pas si mauvaise en soit. Pour moi, ce n’était pas génial, mais pour Kyou-san, c’était vraiment une bénédiction.

La raison en était que chaque fois que l’un d’entre nous tuait un monstre, nous obtenions tous les deux 50 % du PX total. Comme Kyou-san manquait de puissance offensive, il s’agissait d’un moyen facile d’augmenter son niveau. Il s’agissait vraiment de l’exemple parfait d’une sangsue de PX comme on en trouvait des fois dans les jeux !

Nous tirions tous les deux quelques bénéfices mineurs en raison de la malédiction, mais il y avait un gros inconvénient : La malédiction nous avait forcés dans une forme étrange de mariage. Nous étions pour ainsi dire récompensés pour avoir flirté et il se pourrait que les pénalités de la malédiction d’origine reviennent, si nous n’étions plus à côté l’un de l’autre.

Comme nous ne nous étions jamais séparés depuis que cette forme de « mariage » s’est produite, nous ne connaissons pas les détails.

Normalement, ce ne serait pas si mal, mais ce qui était vraiment ennuyeux, c’était ce genre de chose.

 

Vous gagnez 1 PMA.

Dans la prospérité comme dans l’adversité. Vous partagez les mêmes soucis, mais tant que vous restez ensemble, vous et l’amour de votre vie pourrez résoudre tous les problèmes.

 

Oh, donc nous avions un système de PMA (Points de MAriage) qui était obtenu lorsque nous faisions ensemble un certain nombre de choses... comme c’est génial.

Oui, ces messages pop-up étaient vraiment une plaie.

Mais si nous collections assez de PMA, nous pourrions acheter des bonus dans un magasin de PMA, qui apparaissait sur nos écrans de statut.

Actuellement, la malédiction nous donnait les avantages suivants : La possibilité de vérifier le statut de l’autre, un petit coup de pouce aux attributs lorsqu’on se tenait l’un à côté de l’autre, le fait que nos pointes d’expérience étaient partagées entre nous et un inventaire partagé.

« Kyou-san. Nous avons tout simplement à collecter de l’argent et sur le chemin, nous pourrions dépenser un peu de PMA pour nous faciliter la vie. On pourrait prendre le bonus pour obtenir plus de points d’expérience lorsque nous tuons un monstre en couple ou alors celui qui permet d’utiliser les compétences de l’autre. Il y a beaucoup de choses intéressantes, donc ce n’est pas si mal que ça, » déclarai-je.

Au moment où j’avais dit ça, Kyou-san me regarda comme si j’avais craché dans sa gourde. C’était un mélange de choc et de dégoût.

Eh bien, afin de collecter des PMA, nous devions faire des choses telles que du flirt. Il y avait une liste des différentes actions pour obtenir des PMA, mais certains avaient des conditions spéciales et d’autres allaient beaucoup trop loin, comme le fait de prendre un bain ensemble.

En ce moment, nous arrivions à obtenir quelques PMA par jour en faisant des choses mineures : Tenir la main de l’autre, le coussin de jambe, s’appeler l’un l’autre par son prénom ou son surnom le fait que je mange sa cuisine dite familiale et finalement dormir à côté de l’autre (sans aucune relation sexuelle). Chaque jour nous apportait ainsi 6 PMA, mais c’était trop peu pour gagner l’un des bonus que j’avais mentionnés en moins d’un mois.

« Ken. Veux-tu entrer dans le château ou préfères-tu prendre une chambre dans une auberge ? » me demanda-t-elle.

Et maintenant, elle ignorait tout simplement mes paroles. Ça pourrait être pire.

« Je n’en suis pas sûr. D’un côté, nous devons parler aux résidents du château à propos de Muaotef, et de l’autre côté, je n’ai pas trop envie d’y retourner, » répondis-je.

Après quelques jours dans ce monde, j’avais quitté le château pour trouver mon propre chemin dans ce monde. Je ne faisais confiance à personne, et d’autant moins au dieu qui nous avait amenés ici. Eh bien, je n’avais toujours pas confiance même maintenant.

Mais finalement, je pensais qu’ils étaient quand même meilleurs que Muaotef. Il s’agissait d’un dragon que nous avions rencontré lors de notre pèlerinage et je n’avais jamais ressenti une telle peur auparavant. Selon moi, il s’agissait d’une menace et je ferais n’importe quoi pour ne pas le revoir.

Il y avait une ville avec ses serviteurs Ss’rak présente, le peuple des lézards, et ce fait était très probablement inconnu du royaume de Feuerberg. Cette ville se trouvait profondément dans les montagnes, à seulement quelques jours de la capitale Esse. On ne savait pas ce qu’ils y préparaient, mais je savais seulement que cela ne pouvait pas être une bonne chose pour nous.

« Je suppose que... je prendrai une chambre, après avoir vendu ce que nous a collecté au cours du trajet. Je n’aime pas dépendre des résidents du château. Et comme nous essayons de dormir l’un à côté de l’autre chaque fois que c’est possible, je pense qu’il vaut mieux éviter les rumeurs étranges. Du moins, vis-à-vis des personnes qui nous connaissent, » déclarai-je.

Kyou-san avait vécu dans le château avant, elle y était bien connue. Je pense qu’elle avait encore la plupart de ses affaires là-bas, alors elle voudra probablement y rester.

« Connais-tu déjà l’auberge ? » demanda-t-elle.

« Oui. L’un de mes mentors m’a recommandé l’Aigle Doré. Il est bon marché et il se trouve dans le quartier ouest, » répondis-je.

« D’accord, j’irai là-bas, quand je serai prête. Nous parlerons de ce qu’il faudra faire à ce moment-là, » déclara-t-elle.

Kyou-san jouait avec une mèche de cheveux alors qu’elle me disait ça, alors j’étais sûr qu’elle voulait se nettoyer à fond dès que possible. Nous avions eu un long voyage, donc nous n’étions pas vraiment présentables en ce moment.

« Je vais d’abord vendre notre butin, donc nous aurons nos fonds à disposition après ça, » déclarai-je.

« Tu ne le feras pas. Commence par aller à l’auberge et prends un bain. Et n’oublie pas de laver tes cheveux ! » ordonna-t-elle.

Devrais-je me disputer ? Non, ne le faisons pas. Ce serait fatigant si je décidais de le faire en ce moment.

 

― ○●○ ―

 

Le fait de voyager avec une fille pouvait être délicat par moment. Même si je n’étais pas particulièrement intéressé par Kyou-san, j’étais quand même devenu plus conscient d’elle par rapport au départ. De plus, il y avait des moments où ma convoitise était stimulée, ce qui me permettait de soulager ce type particulier de stress chaque fois que j’en avais l’occasion.

Comme il n’y avait que peu d’occasions de calme lors du voyage avec Kyou-san, j’avais aussi profité de ce moment de solitude. Même si j’avais fait de mon mieux pour ne pas penser à elle en le faisant, puisque c’était elle qui avait réveillé ces émotions, il était difficile de remplacer son visage par celui d’un personnage provenant d’un jeu. Mais j’avais quand même fait de mon mieux.

J’avais pris un bain, lavé mes cheveux avec l’étrange savon pour cheveux de ce monde et changé mes vêtements. J’avais vraiment pris mon temps, donc je me sentais propre et détendu pour la première fois en environ deux semaines. J’avais même nettoyé les interstices de mes lunettes aussi bien que possible. Je n’avais pas besoin de les porter tant que j’étais avec ma classe d’Éclaireur, puisque mes sens étaient automatiquement renforcés, mais d’une façon ou d’une autre j’avais voulu me laver de tout ce qui s’était passé ces deux dernières semaines.

Il ne restait que l’anneau inamovible de mon annulaire gauche qui restait de cette période.

Marié à Momokawa Kyou-san, hein ? Il s’agissait de la présidente de classe et l’une des plus jolies filles de mon école, et aussi l’une des plus populaires. Mais le fait qu’elle simulait une personnalité agréable, tout en étant méchante au fond d’elle-même, était un gros point négatif.

Moi, par contre, je n’étais qu’un joueur, qui ne se souciait pas d’elle avant ça. Franchement, les choses pouvaient changer avec le temps à ce que je voyais.

Le soir venu, Kyou-san se présenta dans ma chambre.

Si je ne m’étais pas soulagé avant, je réagirais certainement maintenant, puisqu’elle était de nouveau présentable et pleine de vie. Ses cheveux étaient presque soyeux, sa peau lisse et sans tache, ses lèvres humides et brillantes, et même la saleté sous ses ongles avaient été enlevées.

Son habit était une robe cléricale qui mettait en valeur ses courbes d’une manière que je ne pouvais pas expliquer. Elle me rappelait certains personnages féminins de type Mage blanc vraiment sexy que j’avais déjà vu dans des jeux.

J’avais complètement oublié à quel point elle était jolie.

« ... Ken, attends ici une minute, » déclara-t-elle.

Et elle était repartie sans rien dire de plus ! Eh bien, attendons.

Cinq minutes passèrent et elle revient avec un bol d’eau, des ciseaux, un balai, une pelle à poussière et une brosse.

« Assieds-toi sur cette chaise. Tes cheveux sont en désordre, alors je vais les couper, » déclara-t-elle.

Mes cheveux étaient un peu longs, mais je pouvais toujours très bien voir sans être gêné. Comme vous pouvez vous en douter, j’étais du genre à aller chez le coiffeur chaque fois que cela devenait trop peu pratique et je n’allais jamais avant ça.

« Cela nous donnera aussi un peu de PMA. Donc, fais ce que je te dis, » ordonna-t-elle.

« Pfff... »

Le coup de parler de PMA m’avait achevé.

*Ciseaux*. Je m’étais donc assis sur la chaise et pendant que Kyou-san commençait à me peigner et à me couper les cheveux, nous parlions de ce que nous allions faire après ça.

« Nous devrions d’abord parler de Muaotef au roi ou au chancelier. Je préfère te laisser y aller seul, Kyou-san, mais chaque détail que nous oublions pourrait s’avérer fatal, » déclarai-je. « Puis, il s’agit de recueillir de nouveau de l’argent, pour que ces prêtres voleurs d’argent puissent refaire le rituel, » à moins que cela ne soit une arnaque, je devrais le faire, car je n’avais personne d’autre sur qui compter. Donc je devais tout simplement espérer que cela soit vrai. Et s’ils échouaient une deuxième fois, je pourrais toujours chercher un autre moyen pour y remédier.

« On n’a pas le choix, n’est-ce pas ? Je ne veux pas le faire, » déclara-t-elle.

« Moi non plus, » lui répondis-je.

Cette pensée était déprimante et nous étions tous les deux marqués émotionnellement par le dernier pèlerinage.

« Mais peut-être que nous pourrions obtenir une récompense pour nos informations. Au fait, pourquoi ne voulais-tu pas que je vende nos affaires ? Les carapaces et les autres biens ne sont pas assez précieux pour être conservés longtemps, » lui demandai-je.

« Je veux essayer quelque chose plus tard, » déclara-t-elle alors qu’elle continuait à couper mes cheveux. *ciseau*

« Quoi ? » lui demandai-je.

« Tu verras bien. Mais ne bouge pas la tête là, » ordonna-t-elle.

« Ne coupes-tu pas un peu trop ? » Je pouvais déjà voir des paquets de cheveux tomber au sol.

« Tu me remercieras plus tard, » j’avais tout bonnement l’impression que Kyou-san s’amusait à le faire, et cela même si elle ne me démontrait pas beaucoup d’émotions pour cette tâche.

Je devrais être prêt à me voir raser tous les poils par la suite, car elle pourrait bien faire une crise de découpe si cela continue.

« C’est fait. Regarde le miroir, » déclara-t-elle.

J’avais jeté un coup d’œil, m’attendant au pire. Mais en vérité... C’était très court, mais je n’avais pas grand-chose d’autre à dire. Mes cheveux avaient été coupés proprement et on ne voyait pas de peau. « C’est... court. »

« Je trouve que ça a l’air bien. En tout cas, c’est moins négligé qu’avant, » déclarai-je.

 

Vous gagnez 3 PMA.

Le fait que votre femme vous coupe les cheveux est un symbole de confiance en ses compétences et cela lui donne l’occasion de vous façonner un peu à son goût.

 

Ces PMA étaient vraiment facile à obtenir. J’avais même envie de passer mes doigts dans mes cheveux, car c’était si peu familier et cela me faisait un peu froid.

J’avais ensuite aidé Kyou-san à balayer mes cheveux coupés. Adieu, cheveux, mais on ne peut pas aller plus loin ensemble.

« Alors nous devrions maintenant aller au château ! » déclarai-je.

« Nous sommes déjà le soir alors allons dormir, » déclara-t-elle.

« ... »

Maintenant que Kyou-san et moi étions bien propres, le fait de dormir sur un lit comme avant semblait beaucoup moins... désinvolte. Mais en fin de compte, il n’y avait aucune raison logique de décliner. Sauf si l’on tenait compte de ma luxure.

« Ken, sors de la pièce, » déclara-t-elle.

« Pourquoi ? » lui demandai-je.

« Je veux me changer en pyjama, » me répondit-elle.

Attends... Attends un peu. Nous avons peut-être dormi dans la même literie parfois, mais jusqu’à présent, nous étions toujours entièrement habillés. Alors le fait d’amener un pyjama maintenant, c’est injuste !

« Pourquoi un pyjama ? » lui demandai-je.

« Parce que j’en ai marre de dormir dans mes vêtements et je ne veux pas dormir dans une chemise de nuit. Mais disons, ce pyjama est plus une robe recousue et rien de plus, » me répondit-elle.

« Alors je veux pouvoir dormir en sous-vêtements ! » Moi aussi, je veux dormir confortablement !

« Rejeté ! Vêtements ou peut-être pyjama, tant qu’il couvre une bonne partie de ton corps, » me répondit-elle

Ah, cette fille est si irritante !

 

***

Chapitre 1 : Le Roi, la Princesse et la Quête

Partie 1

Le lendemain. Kyou-san et moi avions visité le château.

Même si l’église en faisait partie, cela faisait environ deux mois et demi depuis la dernière fois où j’étais aller dans le château.

« Bonjour, monsieur le garde, » déclara Kyou-san.

« Oh, Momokawa-dono ! Ravi de vous revoir ! » déclara le garde.

« Merci. Ah, bonjour, monsieur, le cuisinier, » déclara-t-elle.

« Momokawa-kun, tu es toujours aussi jolie. Est-ce ton petit ami ? » déclara le cuisinier.

« Pas du tout, » euh, si froide. Son sourire avait disparu en un instant.

Momokawa avait pris tout le temps nécessaire pour saluer tous ceux que nous avions rencontrés.

Pourquoi tout le monde est si gentil avec Kyou-san et certains m’incluent même là-dedans ? Après tout, Kyou-san est l’héroïne qui a été abandonnée, parce qu’elle est faible. Il n’y a aucune raison d’être si amical envers elle...

Nous attirent-ils dans un piège !?

« Ken, crois-tu vraiment qu’ils nous piègent ? » demanda-t-elle.

« N’est-ce pas le cas ? » murmurais-je alors que je regardais la zone autour de moi. Avec ma capacité de perception, je devrais être capable de voir à travers leur farce.

« Pas du tout. Il s’agit de ma Persuasion, idiot. N’y a-t-il pas quelque chose comme ça dans les jeux ? » demanda-t-elle.

La Persuasion est bien l’un des sept attributs.

La Force pour les dégâts et les prouesses physiques.

La Vitalité pour la tolérance à la douleur et la résistance aux dégâts.

La Dextérité pour la coordination œil-main et la motricité précise.

L’Agilité pour la vitesse et le temps de réaction.

L’Intelligence pour la mémoire et les calculs mentaux.

La Chance, pour... être chanceux, cela semble fonctionner dans toutes sortes de situations.

Et enfin, la Persuasion, qui se décrit comme étant... Qu’est-ce que c’était ? Cela ne doit pas être si important que ça. Comme sa valeur dans mon statut indiquait qu’il s’agissait de ma statistique la plus basse et je l’avais tout simplement ignoré, et donc ça ne devait pas avoir d’importance.

« Qu’est-ce que c’est déjà que la Persuasion ? » lui demandai-je.

« Cela mesure la manière dont les non-héros réagissent avec toi dès que tu te retrouves dans des interactions sociales, » répondit-elle.

« Donc plus tu as cette statistique haute, plus les gens t’aiment, non ? » demandai-je.

« Non. Cela fonctionne plutôt comme une “confiance” ou peut-être des “chances à réussir ce que tu veux” lors d’interaction sociale. Par exemple, si je demande quelque chose, la demande est plus susceptible d’être acceptée que si c’est toi qui le fais. Si je menace quelqu’un, je suis plus susceptible de réussir à l’intimider, si je mens, j’ai plus de chance que l’autre croit vraiment à ce que je lui dis, » déclara-t-elle.

« ... Quelle statistique maléfique ! » Pas étonnant que Kyou-san en ait autant !

« Penses-tu à quelque chose de grossier ? » me demanda-t-elle.

« Non... mais attends ! Est-ce seulement dans les interactions sociales où cela fonctionne pour d’autres usages ? » demandai-je.

« Eh bien, cela ne marche pas sur les héros, » répondit-elle. « Et avant de faire ce pèlerinage, ma Persuasion n’était pas suffisante pour obtenir un meilleur traitement lorsque je leur demandais. Teru-chan avait un score plus élevé que moi et maintenant que j’y pense, j’avais déjà senti une différence à l’époque. »

« ... Qui ça ? » demandai-je.

« Kurosawa Teruko... l’une de nos camarades de classe ? ... Il s’agit de l’une de mes amies, » me répondit-elle.

« Est-ce celle avec la queue de cheval ? » lui demandai-je.

« Non, elle, c’est Eri-chan. Teru-chan est celle toute petite et mignonne, » répondit-elle.

« Ah, la petite crevette. Alors, elle s’appelle... Teru, n’est-ce pas ? » lui demandai-je.

« Kurosawa Teruko. Ne peux-tu même pas te souvenir des noms des étudiants de notre classe ? » me demanda-t-elle.

« Ne te rappelles-tu pas que je ne me soucie pas du tout de ces personnes-là ? Laisse-moi compter... Je me souviens du nom de cinq personnes. Eh bien, maintenant, cela fait six avec Kurosaki Teruko ! » déclarai-je.

« ... J’aimerais faire un commentaire, mais je ne sais pas par où commencer, » Kyou-san se tenait la tête alors qu’elle disait ça, comme si elle avait des maux de tête.

Je comprends mieux. Donc la Persuasion de Kyou-san a beaucoup augmenté. C’est tout à fait naturel, puisqu’elle était de niveau 5 lorsque nous avons commencé le voyage et maintenant elle est de niveau 20.

« Attends ! Est-ce la raison pour laquelle les ss’raks t’écoutaient, mais essayaient de me tuer, chaque fois que j’essayais de négocier ? » demandai-je.

« Très probablement, » répondit-elle.

« Mais dans ce cas, pourquoi ne me l’as-tu pas dit ? » demandai-je.

« J’ai eu besoin d’un peu de temps pour le découvrir, » répondit-elle.

... Satanée Kyou-san ! Arrête de dire des choses sensées !

J’avais alors regardé les personnes présentes dans les couloirs du château. La plupart d’entre eux étaient probablement des serviteurs, et il y avait aussi des gardes. Même si nous étions censés être dans le château royal du royaume, ses résidents étaient pour la plupart des roturiers. Il n’y avait actuellement qu’une seule personne différente, qui se déplaçait en ce moment dans le couloir tout en portant des vêtements plus tape-à-l’œil.

Attends, je ne connais pas ce type ? Quand l’ai-je vu ? « N’est-ce pas le chancelier ? » demandai-je à Kyou-san.

« Oh, celui-là, tu t’en souviens, » Kyou-san ne semblait pas très heureuse en voyant le chancelier. Il s’était peut-être passé quelque chose entre eux, mais c’était à elle de lui parler, puisque je ne le connaissais pas vraiment.

Je l’avais rencontré lorsque nous avions été convoqués ici, et je l’avais vu plusieurs fois après ça, mais comme j’avais disparu du château au bout de deux jours, il ne se souviendrait certainement pas de moi.

Kyou-san avait pris une profonde respiration pour se calmer. « Bien. Je suis prête, » je pense qu’elle avait presque serré son poing, mais elle avait semblé hésiter après m’avoir regardé. « Excusez-nous, chancelier, mais il faut que nous vous parlions. »

« Oh, Momokawa-dono. Ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus, » répondit le chancelier. « J’ai entendu dire que vous étiez revenue hier, alors j’ai voulu vous rendre visite. Mais quand j’ai trouvé le temps de le faire, vous n’étiez plus dans vos quartiers. »

« Il y a des raisons à cela. Mon compagnon et moi avons des informations importantes à partager avec vous. Il s’agit d’un danger qui pourrait frapper tout le royaume, » déclara-t-elle.

« Je vois. Le roi s’occupe actuellement des affaires du gouvernement, mais cela semble important, » déclara le chancelier.

... est-ce aussi simple que ça ? Attends... Persuasion, hein ? Quelle statistique de tricheur ! Comme je ne parle pas aux autres, je n’en ai pas vraiment besoin.

Nous avions été amenés dans la salle d’étude du roi. Pourquoi un roi se tient-il à un bureau et y lit et écrit des choses ? Cela semble étrange. Ne devrait-il pas être comme... dans la salle du trône tout le temps ? Non, c’est uniquement dans les jeux. En réalité, le travail du gouvernement est très probablement quelque chose comme ça.

Le chancelier s’était éclairci la gorge. « Mon roi, je vous ai amené le héros Momokawa Kyou-dono et son compagnon..., » il m’avait regardé après ça.

« Katsuragi Kenta, » déclarai-je.

« ... Katsuragi Kenta, qui... attendez..., » il venait de bafouiller. « Ils apportent des informations importantes concernant la sécurité de Feuerberg. »

« Katsuragi Kenta ? Ralf, n’est-ce pas un nom étrange ? » déclara le Roi. Le chancelier s’appelle-t-il Ralf ?

« Tout à fait. Il s’agit du héros qui nous a quittés tôt, avant même de vous rencontrer, » ah, après avoir entendu mon nom, il s’est souvenu de moi, c’est pourquoi il a bafouillé plus tôt. « Même moi, je suis surpris de le voir ici, d’autant plus qu’il a l’air différent de la dernière fois. Écoutons-les, » le roi hocha la tête et le chancelier se racla à nouveau la gorge avant de se tourner vers nous. « Vous êtes en présence du roi Heinrich von Stolzherz, roi de Feuerberg, protecteur du Feu Sacré ! »

Le roi était un homme de grande taille aux cheveux blonds et à la barbe touffue. Ses yeux de couleur orange semblaient brûler. Ils étaient si intenses. En ce moment, il nous regardait avec un visage impassible, attendant ce que nous avions à lui annoncer.

« Sire, » Kyou-san s’inclina et après avoir un peu hésité, je l’avais imité. « Nous venons de revenir du sanctuaire de Heissquellen, dans la chaîne de montagnes Vulkan. »

Le chancelier nous avait alors directement posé une question. « Est-ce celui qui a été attaqué et brûlé ? Nous avons reçu des rapports provenant de pèlerins qui ont visité le sanctuaire après l’attaque. Il y avait des prêtres là-bas, alors savez-vous ce qui leur est arrivé ? »

« Non, mais nous avons assisté à un raid des Ss’raks, » répondit-elle.

« Des ss’raks, le peuple des lézards ? Sur ce continent ? Dans Vulkan ? » demanda le chancelier.

« Tout à fait. Nous avons été capturés et amenés dans un gouffre et..., » commença-t-elle.

Il était temps de couper, puisque je ne voulais pas entrer ici dans les détails. « Le gouffre est un endroit où il est difficile de survivre. On ne peut pas grimper la falaise, à moins d’être un Ss’rak ou d’apporter des outils d’escalade. Nous avons dû chercher un autre chemin. Nous avons trouvé un passage souterrain qui menait à une étrange grotte de lave et là, nous avons vu... un dragon. »

« Dragon ? » demanda le chancelier.

« Un dragon !? » Cette fois, même le roi semblait choqué par l’annonce. Sa tentative de garder un visage calme avait été brisée. Les dragons sont donc aussi des existences spéciales dans ce monde. Ils pourraient même n’être qu’un mythe, comme dans notre monde.

« Oui, un dragon. Il s’appelle Muaotef et il s’agit du chef et du dieu de ces ss’raks, » répondis-je.

Le chancelier semblait plongé dans ses pensées. « Muaotef... peut-être que les sages savent quelque chose sur lui. »

Le roi ne se souciait nullement du grognement de son chancelier puis il nous avait demandés. « Et vous avez survécu ? »

Eh bien, c’est une question problématique vu que nous n’avons survécu qu’en lui rendant service. Comment puis-je mentir à ce sujet ? Me demandai-je.

Mais Kyou-san était intervenue à ce moment-là. « Il ne s’intéressait pas beaucoup à nous, il était arrogant et après ce qui s’est passé par la suite, nous avons compris qu’il devait penser, que nous mourrions dans tous les cas. »

« Que s’est-il produit ? » demanda le roi.

Une réplique comme ça, est-ce que cela marche vraiment ? Est-ce là le pouvoir de la persuasion ? Même moi, je commençais à en vouloir davantage. Ils ne demandent même pas de détails ! Ou peut-être qu’ils attendent la fin de l’histoire, avant de nous poser des questions. Comme la raison derrière le fait que nous étions allés dans les montagnes Vulkain.

Kyou-san et moi avions décidé de garder la partie sur la malédiction secrète, puisqu’il s’agissait d’une affaire personnelle. De toute manière, tout ce qui concernait la libération des malédictions faisait partie de l’église, et non pas du gouvernement. Les deux entités étaient bien séparées dans ce pays.

Kyou-san avait continué l’histoire. « Nous avons vu une ville pleine de ss’raks et en avons affronté plusieurs lors de combats. Nous n’avons pu fuir et survivre à ces rencontres qu’avec notre pouvoir de héros, mais cet avantage n’a pas duré très longtemps. »

Le chancelier et le roi semblaient être engloutis par les paroles Kyou-san. Ils étaient totalement captivés. Cela ressemble à un lavage de cerveau.

« Nous avons eu des problèmes dès le moment ou nous avons rencontré un autre héros, » elle avait continué à parler. « Il s’agissait d’un ss’rak qui semblait être un héros de Muaotef ! Nous l’avons affronté à deux contre un, et seul le zèle de Ken combiné avec toute la puissance que j’ai obtenu en survivant dans ce gouffre ont pu nous permettre de survivre. Nous avons gagné cette bataille, mais nous n’avons pas réussi à éradiquer toute la ville. Il y avait bien trop de ss’raks face à nous ! Je ne sais pas ce qu’ils veulent, mais ils sont maléfiques et très forts. »

Deux contre un !? Arrête de mentir ! J’avais envie de crier, mais Kyou-san m’avait regardé fixement. Cela m’avait empêché de parler et pour l’instant, je l’avais moi aussi fixée avec mon expression la plus furieuse ! Faire une crise serait préjudiciable en ce moment. Et elle le sait ! Espèce de salope !

« Je vois. Momokawa-dono, Katsuragi-dono, vous avez bien fait, » déclara le roi. « Les héros sont plus forts que la moyenne, mais nullement invincibles. Et cela ne nécessite très certainement pas un groupe, mais toute une armée. Pouvez-vous essayer de nous montrer sur les cartes où se trouve la ville, pour que nous puissions envoyer des éclaireurs ? »

Nous avions après ça fait de notre mieux pour être utiles et heureusement, cela ne semblait pas être quelque chose que seul un héros pouvait accomplir.

Le roi était content de nous. « Vous devriez aller vous reposer, et... »

Soudain, la porte s’était ouverte et une femme d’âge moyen, une servante était entrée. Ce n’était pas une bonne comme je les imaginais qui était simplement un produit de mon imagination. « Mon seigneur ! » Elle s’agenouilla devant le roi et présenta un petit message, comme ceux que les pigeons voyageurs délivraient.

Le roi avait pris le message et en le lisant, il changea souvent de couleur : rouge, blanc, bleu. Alors qu’il était devenu sans force, il avait remis le papier au chancelier, qui l’avait lu et qui avait commencé à trembler. Qu’est-ce qui est écrit là ?

Après que le chancelier ait lu le papier, le roi s’était exclamé. « Envoyez un message à la frontière, et aux héros si nécessaire. Ou dans tout le royaume ! Celui qui la ramène vivante sera largement récompensé ! Combien, chancelier ? »

« 500 000 pièces d’or seraient appropriées, » répondit le chancelier.

« 500 000 pièces d’or pour ceux qui la ramènent ! Et le double si elle n’est pas blessée ! » déclara le roi.

Kyou-san et moi avions regardé l’autre. Kyou-san avait alors demandé. « Qui ça ? »

« Mon idiote de fille ! » répondit le roi.

***

Partie 2

Katarine Von Stolzherz, princesse de Feuerland. Elle avait 15 ans et elle semblait être très compétente. Elle était douée avec une épée, capable d’utiliser la magie divine, et elle était aimée de tout le monde. Le problème avec elle était qu’elle était têtue et naïve.

Après l’arrivée des héros dans ce monde, elle était devenue convaincue qu’en tant que membre de la royauté, elle devait jouer un rôle plus actif dans le royaume et surtout dans la guerre. Pour lui faire plaisir, elle avait été envoyée à l’est afin d’y organiser les lignes d’approvisionnement vers le front, alors même que les envoyés du roi faisaient le plus gros du travail.

Il semblerait qu’elle en avait eu assez. On l’avait vu récemment en première ligne. C’était au même endroit où les héros — mes camarades de classe — se trouvaient. Sans gardes ni serviteurs, elle avait quitté son poste et s’était battue contre des groupes de bandits et de soldats-démons. Après les avoir tous vaincus en solo, elle était restée introuvable, car elle n’était pas retournée à sa tâche réelle.

Le problème était qu’elle était la princesse héritière et qu’elle ne devrait pas s’engager dans un danger inutile. Mais comme la princesse Katarine était tellement puissante et têtue, les gardes ou les soldats normaux ne pourraient certainement pas la ramener en toute sécurité.

Donc, tout espoir résidait dans les héros et les non-héros avec des compétences incroyables, qui seraient elles seules capables de la capturer. Il s’agissait de la raison de cette récompense si élevée et du fait que la prime était doublée si elle était capturée et rapportée à la capitale en étant indemne.

500 000 pièces d’or n’étaient pas n’importe quoi. Vous pourriez vous acheter n’importe quoi avec ça. Et si le roi vous était redevable, vous pourriez également compter sur plusieurs avantages à l’avenir. Il n’y avait aucune raison de ne pas essayer.

Et pour nous, c’était d’autant plus vrai. Nous avions besoin de 300 000 pièces d’or pour une autre tentative de briser la malédiction. De plus, il nous resterait encore 200 000 pièces, donc 100 000 pour chacun de nous. C’était encore bien assez pour que je puisse changer tout mon équipement ou peut-être tout simplement obtenir plus de consommables pour une montée rapide en puissance.

J’essaye de surpasser le jeu/le monde, pour pouvoir revenir chez moi. L’un des aspects les plus importants était la puissance pour pouvoir survivre et repartir. Je ne faisais pas du tout confiance au dieu qui prétendait nous renvoyer si nous tuions le Seigneur-Démon et si nous mettions fin à la guerre, mais quoi qu’il arrive, j’avais d’abord besoin de puissance afin de pouvoir réaliser les décisions que je prendrai à l’avenir.

Et bien sûr, le fait d’être puissant aidait vraiment à la survie.

Kyou-san ne connaît pas mes pensées, mais elle voulait quand même lever la malédiction, car elle détestait vraiment le fait que nous étions d’une manière ou d’une autre mariés. Et comme la collecte de 300 000 pièces d’or prendrait probablement un ou deux mois de chasses sérieuses, une quête qui pourrait prendre une semaine ou deux était largement préférable.

Et même si nous ne capturions pas la princesse, nous serions à la frontière et nous pourrions ainsi obtenir du matériel et des trésors de monstres, qui avaient bien plus de valeur dans la capitale que dans les régions extérieures. Comme il était difficile de les collecter dans une zone de guerre, nous recevrions certainement une prime.

Le seul inconvénient là-dedans était que nous rencontrerions probablement nos camarades de classe.

Je pense que pour Kyou-san, c’est une bénédiction mitigée, puisqu’elle a été laissée pour compte, mais certains d’entre eux sont ses amis. D’un autre côté, elle est avec moi.

Pour moi, c’était plus compliqué. Normalement, cela ne me dérangerait pas, puisque je ne me souciais pas particulièrement d’eux, mais à la fin, j’avais quand même été un peu intimidé. Ce n’était pas dans un sens physique, mais seulement socialement. Mais je ne voulais pas vraiment voir ces regards lugubres et revivre ce comportement une nouvelle fois.

Oui, les filles me regarderaient certainement comme si je leur donnais envie de vomir et les gars se moqueraient probablement de moi. J’étais persuadé que mon niveau était beaucoup plus élevé que le leur. J’étais au niveau 39 et Inoue Masahiko, le mâle alpha, était au niveau 18 il y a environ quatre semaines.

Est-ce peut-être l’heure de le lui faire rembourser toute ça ? Me demandai-je.

Eh bien, pour l’instant, nous étions au cours d’un voyage avec le chariot que le chancelier avait fait préparé pour nous après que nous ayons convenu de chercher nous-mêmes la princesse.

 

Vous gagnez 1 PMA.

Une belle promenade en calèche du soir est à sa manière romantique, mais cela donne aussi l’occasion de vous tenir la main, de vous blottir et de montrer votre affection de différentes manières, tout en observant le paysage vallonné.

 

Sauf que ce n’est pas romantique et qu’il n’y a pas d’affection entre nous.

Avant ça, Kyou-san avait vendu notre butin et nous avait acheté deux paires de gants, pour pouvoir mieux cacher nos bagues. Dommage, car nous n’avions pas eu le temps de trouver quelqu’un qui serait capable de s’occuper de ma peau d’ours pourpre afin de la transformer en une armure ou une autre pièce d’équipement.

Eh oui, Kyou-san avait tout vendu et c’était aussi elle qui avait effectué les achats. Avec son attribut haut en Persuasion, elle était capable de marchander les prix bien mieux que moi. Après avoir vu ça, je voulais vraiment obtenir une plus grande Persuasion, mais c’était actuellement ma pire statistique. J’avais moins de la moitié de celle de Kyou-san, même si j’avais environ le double de son niveau.

Je pense que c’est ainsi, car sa classe de Prêtre augmente sa Persuasion, alors qu’aucune de mes classes ne fait la même chose, pensai-je.

En général, vos attributs dépendaient du niveau, mais la variation après chaque niveau dépendait de votre classe. Je pense que c’est quelque chose comme : Niveau x Facteur Classe. Mais les valeurs ne s’additionnent pas vraiment, donc il pourrait y avoir plusieurs autres facteurs à prendre en compte. Mais en ce qui concerne ma Force, une classe comme Lancier augmentait bien plus à chaque niveau que la Force acquise avec ma classe préférée, celle d’Éclaireur.

En fin de compte, il y a encore beaucoup de choses que je ne comprends pas.

Mais il y avait encore quelques possibilités en dehors du système des héros, pour nous renforcer. Nous accumulions tous ces PMA pour une certaine raison.

« Quel genre de bonus devrions-nous acheter après ça ? Personnellement, je pense que nous devrions mettre de côté des PMA, jusqu’à ce que nous obtenions un bonus aux PX. Pour l’instant, nous n’obtenons chacun que 50 %, mais même si tu fais encore des profits, mes progrès ont pratiquement diminué de moitié. »

« Ken, combien de temps penses-tu qu’on va rester maudits ? Le montant du PMA est trop élevé pour obtenir quelque chose comme ça, à moins que tu ne penses que nous allons rester coincés pendant des mois, » me demanda-t-elle.

« Euh... c’est vrai, » répondis-je.

Eh bien, nous avions besoin d’environ 500 PMA pour cela et nous ne gagnions que 5 PMA par jour de manière régulière. Mais avec notre gain de PMA journalier, nous devrions l’obtenir dans environ deux mois et demi, compte tenu de ce que nous avions déjà en PMA et en gains occasionnels.

Le seul bonus que nous avions jusqu’à présent était le partage de l’inventaire. Mais il était vraiment défectueux.

Comme notre inventaire avait simplement été fusionné, nous avions dû le réorganiser et il avait fallu un certain temps pour parvenir à un consensus sur la manière dont cela allait dorénavant fonctionner. Puisqu’il était important de savoir exactement où se trouvait chaque pot, nous devions agir ainsi. Cela aurait vraiment posé problème si on récupérait une potion de PE quand on voulait à la place guérir un effet d’empoisonnement.

C’est peut-être comme emménager ensemble.

Il y avait encore plus de bonus à obtenir d’après la liste. J’avais fini par réfléchir à la façon de dépenser ces PMA tout le temps. Disons-le franchement, cela devait être ma mentalité de joueur qui parlait. Le fait de chercher des moyens d’exploiter un jeu et d’acquérir plus de puissance avait toujours été fascinant pour moi.

Et un autre aspect qui m’intéressait. Comment vaincre des boss ?

« Crois-tu qu’on devrait tendre une embuscade à la princesse pendant qu’elle dort avant de l’attacher ? » demandai-je.

« Ken, ce n’est pas une façon de traiter une fille, » me répondit-elle.

« Mais puisqu’elle est capable de combattre des bandits toute seule, il pourrait être autrement trop difficile de la capturer indemne. Qu’est-ce qu’on est supposé faire ? Lui parler ? N’est-elle pas trop têtue pour ça ? » lui demandai-je.

« Même si elle est têtue, cela reste quand même une fille. Je vais lui parler puis me lier d’amitié avec elle. Après ça, je vais cuisiner pour elle. En glissant un somnifère dans son repas, nous pourrions facilement la ramener à Esse, surtout si nous la maintenons endormie avec ces mêmes drogues, » me répondit-elle.

C’est bien pire que ce que je suggère. Puisque la princesse a été décrite comme naïve, je pense que cela pourrait fonctionner, mais cette stratégie est bien plus horrible que mon plan, pensai-je. Est-ce comme ça que les filles se traitent entre elles !? Ou est-ce la seule façon de Kyou-san pour gérer les nuisances ?

Je sais qu’elle a une mauvaise personnalité, mais franchement, là, c’est carrément maléfique.

« Ken, je n’utilise que mes capacités de guérisseur, donc ce serait plus un narcotique. C’est peut-être la première fois que la classe est en fait utile, » déclara-t-elle.

« Je pense que ça pourrait être une classe très utile, une fois que tu sauras mieux l’utiliser, » déclarai-je.

Kyou-san n’aimait pas sa classe de Guérisseur. Elle l’avait choisie à l’époque, parce qu’elle pensait que cela incluait la magie de guérison, mais il s’agissait essentiellement de faire des traitements physiques et des cataplasmes. Cependant, les classes d’artisanat pouvaient être très puissantes, tant que vous saviez ce que vous deviez faire.

« Nomme-moi une chose qui ne peut pas être remplacée par la magie, » me demanda-t-elle.

Euh, dur. Avoir des objets consommables est pratique, mais compte tenu de la personnalité de Kyou-san, elle refusera d’accepter le raisonnement du joueur. Y a-t-il autre chose ?

J’avais jeté un coup d’œil sur Kyou-san qui plissait ses sourcils. Pourquoi me regardes-tu ainsi !? Franchement ! Mais en regardant ses sourcils, mon regard se dirigea vers ses cheveux noirs et j’avais eu une idée.

« Ne pourrais-tu pas essayer de fabriquer du shampooing ? » demandai-je.

« ... ! »

En vérité, elle était intéressée par cela. Il était difficile de pouvoir se laver les cheveux, même dans l’auberge. Je n’avais utilisé qu’une sorte de savon, mais finalement, mes cheveux n’étaient toujours pas aussi lisses et propres qu’ils devraient l’être selon les normes japonaises. Même si je ne me souciais pas beaucoup de l’hygiène à la maison, après des mois, je ressentais quand même le désir d’avoir accès aux cosmétiques modernes. Et Kyou-san, en tant que fille, était probablement beaucoup plus mal en point que moi.

« Ce n’est pas aussi facile que tu le penses ! Je ne sais pas par où commencer, » elle semblait résister à mon idée.

« Mais ta compétence de fabrication devrait bien t’aider à le faire. Les bases pour les shampooings sont faciles. Tu dois avoir un agent tensio-actif. L’alkylsulfate est un tensioactif facile à trouver. Alors..., » commençai-je.

« Attends ! Comment tu sais tout ça !? » s’écria-t-elle.

« Ce n’est que de la chimie de base. » Nous n’avions peut-être pas exactement cela en classe, mais je l’avais appris lors de mes leçons. De bonnes notes étaient pour moi vitales pour avoir plus de temps de jeu, sans avoir le harcèlement de mes parents. Kyou-san, ne devrais-tu pas, toi qui ne joues probablement pas aux jeux, étudier davantage ?

« ... J’avais complètement oublié que tes notes ne sont pas mauvaises, » déclara-t-elle.

« ... hey ! En vérité, je suis au 19e rang de l’école ! Souviens-toi de ça ! Je suis le deuxième meilleur de la classe ! » déclarai-je.

« Continue donc, mais abrège, » déclara-t-elle.

« Euh... Tu devrais avoir ta compétence Connaissance des Herbes qui te permet de savoir les propriétés de chaque herbe, n’est-ce pas ? » lui demandai-je.

« Tout à fait, » me répondit-elle.

« Si tu arrives à trouver de l’alkylsulfate, tu auras alors la base d’un shampooing. Après, je suppose que tu devrais te fier plus à ta capacité d’herboristerie pour le faire, » déclarai-je.

« Excellent conseil venant de l’étudiant modèle, » déclara-t-elle d’une manière moqueuse.

« Je n’ai lu que ça ! Il s’agit purement d’une théorie avec peu d’exemples réels et nous sommes dans un monde fantastique ! » répliquai-je.

Cependant, je suppose qu’on va l’essayer à un moment donné. Au moins, je pense que c’est mieux que rien. Mais il y a encore un sujet dont j’aimerais discuter. « Pourquoi as-tu menti au roi et au chancelier ? Je parle du fait que nous avions combattu ensemble le patriarche ? »

« Ne l’a-t-on pas fait ? » Elle inclina sa tête en s’émerveillant de ma remarque.

« N’essaye même pas de faire genre, » déclarai-je.

« Tu as utilisé mon sac à dos, donc ça compte comme —, » après avoir vu mon visage, Kyou-san se corrigea d’elle-même. « C’était une façon rapide de raccourcir l’histoire, puisque je ne voulais pas entrer dans les détails. Il faut aller un peu dans la tromperie pour la rendre suffisamment intéressante et plausible, alors je voulais donner l’impression, que nous avions plus ou moins parcourue dans toute la ville ensemble. »

« Et tu voulais mieux paraître par la même occasion, » déclarai-je.

« Oui, mais je ne m’attends pas à ce que tu me comprennes. J’ai aussi mes propres problèmes, » en y repensant, elle se plaignait beaucoup du chancelier depuis que je la connaissais et cela avait été d’autant le cas depuis que nous étions retournés à Esse.

« Tu m’en dois une pour ça, » déclarai-je.

« D’accord, d’accord, » répondit-elle.

Elle n’est pas si sérieuse. « Pfff, » je vais laisser passer pour l’instant, car c’est trop chiant. Mais je m’en souviendrai.

Une autre question m’avait traversé l’esprit. Combien de temps ce voyage doit-il durer ? Ce n’est pas que l’idée de voyager avec Kyou-san n’est plus si mauvaise en soi, mais nous n’avons déjà plus du tout de sujets de discussion. Je n’ai jamais vraiment eu l’impression avant que je doive parler à qui que ce soit, tant que j’ai mes jeux. C’est ça, parlons de jeux !

« Kyou-san, as-tu déjà joué à des jeux à la maison ? » demandai-je.

« ... » Elle me regardait, comme si j’avais présenté quelque chose de dégoûtant sous son nez. C’était peut-être une mauvaise idée. « Quelques-uns. Mon frère cadet a un Wee2, alors parfois je joue avec lui. Il a douze ans et est un morveux, mais il est assez mignon. »

« Alors, tu as joué à des jeux de sport ? » Comme elle jouait avec son frère, cela semblait plutôt probable.

« Des jeux des courses, mais je ne me souviens pas trop des titres, » répondit-elle.

Comme je l’avais déjà dit, je jouais surtout des JDR. Je me souciais de l’histoire ou de la personnalisation des personnages, donc un bon classique sur une console était aussi bien selon moi qu’un MMORPG moderne. Mais ce genre de jeux ne semblait pas être le point fort de Kyou-san et le jeu lui-même ne semblait pas l’intéresser du tout, je ne pourrais pas utiliser ça comme sujet. Bien que cela ouvrait un autre sujet si j’y réfléchissais plus. Une idée m’avait frappé, je voulais amener Kyou-san dans mon monde, du moins, d’une certaine façon.

« Avant ça, tu m’avais demandé de t’enseigner le système du héros. Mais à ce moment-là, nous n’avions pas eu assez de temps pour t’expliquer quelques tactiques bien spécifiques. Puisque nous avons du temps devant nous sans rien à faire, nous devrions parler des bases ainsi que des méthodes que j’ai utilisées pour devenir si fort ! » Il est temps de parler des différentes théories dans les MMORPG.

***

Partie 3

La chose la plus importante dont vous aviez besoin pour jouer dans un MMORPG, c’est l’endurance. Si vous n’êtes pas capable d’en jouer pendant de nombreuses heures, vous n’arriveriez à rien. La deuxième chose la plus importante était la compréhension du système se trouvant face à vous. Si vous êtes capable de discerner les stratégies et les schémas qui fonctionnent et ceux qui ne fonctionnaient pas, vous devriez être capable de rendre votre personnage assez puissant pour que votre talent en tant que joueur n’ait pas trop d’impact. Si vous construisez un personnage parfait dans un MMORPG, même un singe devrait pouvoir le jouer d’une manière acceptable.

Pour nous, héros, nous étions dans un système possédant beaucoup de similitudes avec les MMORPG, mais il y avait également des différences. Nous n’avions aucun guide en ligne à disposition, ce qui aurait pu vous aider à éviter les pièges les plus simples en vous donnant une compréhension de base du système. Et jusqu’à présent, il n’y avait aucune indication à disposition que les monstres ou les non-héros aient aussi des statistiques comme nous, ils étaient juste... et bien, je ne sais pas trop. Comment est-ce que nos pouvoirs interagissaient avec ceux qui n’avaient pas de statut comme nous ? Tout cela était encore un mystère pour moi.

Mais pour l’instant, nous pouvions dire que nous, les héros, nous étions dans un environnement comprenant ces éléments tirés des MMORPG, et il s’agissait également de l’une des faiblesses. On pouvait plus facilement se tromper en pensant savoir quelque chose, alors que ce n’était pas bon. Si nous regardions ce qu’avait fait Kyou-san, alors on pouvait sans problème dire qu’elle était déjà tombée dans un piège, puisqu’elle avait déjà choisi toutes ses classes. Chaque héros pouvait avoir jusqu’à quatre classes, mais la classe d’Étudiant était obligatoire. Et comme je le disais avant, sans avoir accès à un guide explicatif, elle ne pouvait pas savoir que la classe de guérisseurs n’incluait pas la magie curative.

Bien sûr, nous avions un manuel, mais il manquait de détails. Il y avait des classes mentionnées donné en tant qu’exemple, mais rien ne vous disait ce que faisait en détail chacune de ces classes. Et maintenant, Kyou-san s’était retrouvée dans une telle situation, elle devait en tirer le meilleur parti pour survivre.

Et la principale différence entre un jeu et ce monde en plus du système de héros, c’était que ce monde était réel. Si nous mourions ici, nous resterions morts à jamais. Donc la première chose que vous deviez réaliser dans ce système, c’était qu’un mort était une fin en soi. Donc vous deviez investir dans la capacité de survie avant tout autre chose. De plus, il y avait beaucoup de choses qu’il fallait prévoir pour augmenter au maximum les chances de survivre, quel que soit ce qui nous arriverait au visage.

Cela ne comprenait pas seulement une gestion du nombre de points de vie que nous avions, mais également la nourriture, un endroit où dormir et les moyens d’obtenir des vêtements, de l’équipement et d’autres choses quotidiennement vitales.

Il s’agissait de la raison pour laquelle j’avais essayé d’obtenir la classe de Chasseur alors que j’avais quitté la capitale, même si j’avais fini par obtenir la classe d’Éclaireur. Avec elle, j’avais obtenu la compétence Dissimulation qui me permettait d’éviter d’être vu et de pouvoir garder un avantage lors de certaines batailles. Cela me donnait aussi des moyens de chasser ma nourriture et de vendre la fourrure et toutes les autres choses que je récupérais après avoir tué des monstres.

Mais pour moi, le moyen de survie le plus important était ma capacité à m’enfuir et à attaquer que des cibles qu’après avoir observé leurs forces et faiblesses. En plus, j’attendais un moment propice pour attaquer avec le maximum de chance, comme lorsqu’elle était isolée des autres.

« La première chose à faire, c’est de vérifier les différentes voies de fuites à ta disposition, » lui expliquai-je.

« J’attendais à ce que tes “stratégies” seraient moins... lâches, » Kyou-san avait plissé ses yeux alors qu’elle me disait ça.

« Être un lâche est la meilleure façon de vaincre n’importe quel gibier en toute sécurité, » continuai-je mon explication. « En utilisant des pièges, des embuscades et tout autre stratagème du genre, tu vas augmenter tes chances de vaincre ton ennemi, et c’était d’autant plus vrai pour les ennemis inconnus. Cela te permet aussi d’avoir le temps de t’enfuir si la situation tourne mal. Et à l’intérieur de la marge de sécurité que tu as décidée, tu peux essayer différentes stratégies afin de rendre la neutralisation le plus facile possible, ainsi que diminuer le temps sans augmenter de manière notable les risques. Et après que tu as pu réduire cela au minimum, tu passes à la phase... »

« Passer à quoi ? » me demanda-t-elle.

« Au farming des monstres, » répondis-je.

« ... À quoi ? » s’écria-t-elle.

« Au farming afin d’obtenir un maximum de PX et d’objets. Tu dois vaincre à la chaîne des monstres les uns après les autres, en perdant le moins de temps entre chacun d’eux, le tout en ramassant leurs objets le plus vite possible pour ainsi augmenter ton niveau par la même occasion, » expliquai-je.

« Ken, réalises-tu que c’est ce qu’on fait tout le temps, là ? En quoi cela devrait-il s’agir d’une nouvelle tactique ? » me demanda-t-elle.

« Je l’ai fait pendant minimum douze heures par jour. Et j’ai tué au cours de ses heures un nombre très important de monstres, » répondis-je.

« Dou... douze heures ? C’est de la folie ? » s’écria-t-elle.

« Ce n’est rien du tout ça. Parfois, je passais même dix-huit heures par jour à faire cela. Eh bien, à l’époque, c’était possible, mais puisque le monstre ne respawn pas dans ce monde..., » murmurai-je.

« Re-quoi !? » s’écria-t-elle.

« Respawn. Eh bien, dans ce monde, les monstres ne réapparaîtront pas comme par magie après un certain temps après que tu les as tués. Ainsi, au lieu de farmer un seul endroit et de cibler un type particulier de monstre, j’ai combattu tout ce que j’avais à disposition. Bien sûr, cela tenait compte de ma marge de sécurité. Il s’agit de la raison pour laquelle j’ai maintenant une Perception aussi haute, de sorte que je peux percevoir l’ennemi avant que lui même puisse me détecter. Je peux ainsi décider s’il s’agite d’une rencontre qui vaut la peine d’être faite ou non. Le Pistage venant de ma capacité de Survie me permet de trouver de nouveaux monstres à tuer. »

« C’est comme ça que ça se passe si tu es en solo. La Perception et la furtivité pour la survie et mes capacités de combat pour tuer les monstres, » résumai-je.

« Je n’ai ni l’un ni l’autre... attends une minute, si tu as tant fait du “farming”, pourquoi ton équipement n’est-il pas meilleur que ça ? » demanda-t-elle. « Je pense que j’ai vu un meilleur équipement dans les magasins d’Esse, » elle venait de vérifier les statistiques de mon équipement, le fait que nous étions capables de tout voir l’un de l’autre pouvait être très ennuyeux par moment.

« Ne l’as-tu pas réalisé en triant notre inventaire ? J’utilise des flasques et d’autres consommables. Et j’en utilise vraiment en masse, » répondis-je.

« Des flasques ? Et quoi ? » me demanda-t-elle.

« Des potions. Vu que je ne peux pas me guérir à l’aide de magie, j’ai utilisé des pots. Et les consommables sont par exemple les bombes et les pièges. Cela regroupe tout ce que tu ne peux utiliser qu’un nombre limité de fois. J’y ai pratiquement investi la plus grande partie de mes revenus, tout en mettant une petite somme de côté peu à peu. Il s’agit d’une stratégie dangereuse, mais les consommables sont beaucoup moins chers que l’équipement. Et tant que je peux les tuer avec mon équipement actuel, il n’est pas nécessaire de le changer. Si je peux chasser pendant douze heures, c’est parce que j’ai assez d’objets en stock pour restaurer ou éviter les dommages, mais cela en vaut la peine. »

En vérité, le système de héros pouvait être impitoyable en matière de PV, mais il était plutôt indulgent en ce qui concernait les points d’endurance. Tant que j’avais des PE, je pouvais agir. Après, il fallait que je ne subisse aucune mauvaise condition, mais puisque j’avais mes classes non étudiantes, j’arrivais facilement à le faire. J’avais ainsi moins de risques de tensions musculaires, de maux de tête ou de maladie, et cela même si j’en faisais un peu trop. Et même si je restais pendant des heures au même endroit tout en faisant de l’observation, je me rétablissais rapidement des états négatifs que je subissais.

« Donc pour le dire franchement, » s’était écriée Kyou-san. « Au lieu de construire une bonne base, tu t’es précipité en allant tuer des quantités massives de monstres, puisque tu pouvais restaurer ton endurance et ta santé, comme tu savais comment te désengager du combat et fuir si cela tournait mal ? »

« Oui, et parfois je me faufilais dans les tanières pour éviter le combat et facilement obtenir des trésors, ce qui était une bonne chose, » déclarai-je.

Le visage de Kyou-san m’indiquait qu’elle était très surprise. « Je pense que je ne pourrai jamais faire ça. C’est vraiment injuste à bien des égards. »

« Pour toi, le duo afin de faire du Powerleveling est toujours la voie à suivre, » son visage m’avait déjà dit qu’elle n’avait aucune idée de ce dont je parlais. « Tu dois agir en étant avec une personne de haut niveau qui t’aide à monter de niveau plus rapidement. Dans des circonstances normales, tu as juste besoin de donner le dernier coup, comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant. Mais désormais, tu gagnes de l’expérience en tout temps et en échanges, tu t’occupes des soins, » en vérité, c’est plutôt une sangsue à PX, mais mieux vaut ne pas le lui dire.

Puisque nous étions tous les deux sous l’effet de cette étrange malédiction, nous partagions notre PX à 50/50, peu importe qui donnait réellement le coup final. C’était en vérité très bénéfique pour Kyou-san et comme j’aurais beaucoup d’inconvénients sans être avec Kyou-san, c’était quand même mieux que rien pour moi. Mais cela restait bien pire que de ne pas être maudit !

« Ne puis-je pas diriger ce duo dans une faille pour en arrêter là ? » Pourquoi sourit-elle innocemment, tout en disant des mots cruels ?

« Euh... que penses-tu en disant ça : Il faut utiliser les bénédictions et ignorer les mauvaises choses ? » lui demandai-je.

« Donc je devrais t’ignorer ? » me demanda-t-elle.

Euh... J’ai l’impression d’avoir perdu tout sauf 1 PV. Pourquoi suis-je le seul à essayer de faire en sorte que ça marche ? Dois-je juste l’abandonner ? Mais que se passe-t-il si je fais ça ? La malédiction se réactivera-t-elle et serait-il possible d’obtenir à nouveau ma malédiction en sommeil ? Je ne sais pas et je ne veux rien risquer pour l’instant. Continuons ainsi jusqu’à ce qu’on ait cette princesse, Kenta ! pensai-je.

« Ne t’inquiète pas, Ken. C’est simplement une blague, » sa voix sonnait faux et je pouvais clairement l’entendre mentir. « Tu peux continuer. »

... Peu m’importe ce qu’elle me disait. Vu le fait que Kyou-san est inutile la plupart du temps, alors j’aurai assez d’occasions de me venger. « Alors on devrait discuter des rôles. Nous pourrions adapter un peu notre stratégie, maintenant que je peux pleinement me battre et que tu as dans tous les cas des gains de niveau. »

« Pas besoin de faire ça. Tu tues et moi je regarde, » répliqua-t-elle.

« ... très bien. Ce n’est pas comme si tu pouvais faire quelque chose d’utile pour ça, » à certains égards, ce serait peut-être mieux qu’elle agisse ainsi. Cela pourrait affecter négativement le combat si j’essayais de compter sur elle, puisqu’elle était tout simplement nulle. Mieux valait donc que cela fonctionne comme si j’étais seul. « Mais en vérité, je voulais parler des différents rôles dans un groupe. »

« Parles-tu des classes ? » me demanda-t-elle.

« Pas exactement. En général, dans les jeux de rôle avec les groupes, chaque personnage a des forces et des faiblesses, des compétences spéciales et ainsi de suite. Dans les MMORPG, c’est très souvent déterminé par leurs classes, mais même s’il y a des règles générales pour les groupes, il arrive souvent que plusieurs classes puissent être cataloguées dans l’un de ces rôles. »

« ... Puis-je avoir des exemples ? »

Outch, comment expliquer les rôles dans les groupes à une personne qui n’a aucune expérience ? « Selon le jeu, il y a beaucoup de rôles, mais commençons avec les quatre archétypes. Il y a d’abord le tank, plus ou moins le chevalier, qui attire les ennemis et encaisse leurs attaques grâce à leurs grandes défenses. Lorsqu’un tank fait bien sa tâche, les dommages globaux sont réduits et chacun peut agir comme bon lui semble. Ensuite, il y a ceux qui peuvent infliger beaucoup de dégâts, surtout à des cibles uniques, de sorte que les ennemis clés sont éliminés rapidement et efficacement. Je tomberais très probablement dans ce rôle avec ma classe de Lancier. Nous arrivons maintenant à ton rôle, celui d’un soutien. Souvent, un personnage qui guérit et Buff... renforcent le groupe avec des sorts. Enfin, celui qui fait du contrôle de masses. Il est en mesure de provoquer des effets négatifs aux ennemis et il peut les neutraliser temporairement, de sorte que le groupe peut se concentrer sur quelques ennemis avant de les vaincre. Il s’agit probablement d’un rôle pour les mages. Il s’agit donc là des quatre rôles de base, même s’il existe de nombreuses variantes. »

« Pourquoi ces rôles sont-ils nécessaires ? » me demanda-t-elle.

« Parce qu’il est plus facile de se concentrer sur un domaine spécifique et d’être un spécialiste, tout en faisant que tes faiblesses soient couvertes par les autres membres du groupe. Et cela permet d’encourager naturellement le travail d’équipe, » répondis-je.

« Et pourquoi me dis-tu tout cela ? » me demanda-t-elle.

« Les classes présentes dans le système de héros sont similaires. Tous ont des forces et des faiblesses et nous devons couvrir les aspects les plus importants. Toi ainsi que les autres élèves avez bien commencé avec cette idée en tête, n’est-ce pas ? » lui demandai-je en réponse.

Kyou-san avait l’air d’avoir vu son crayon se faire casser, juste après l’avoir prêté à quelqu’un d’autre. « Oui, et cela a donné un résultat horrible ! »

« ... Oui et non ? S’il te plaît, calme-toi ? » elle ne tentait nullement de me faire du mal, mais son regard me mettait mal à l’aise. « Dans ton cas, cela semble s’être mal passé, mais l’idée générale n’est pas mauvaise du tout. C’est seulement que le système de héros à une faille majeur, puisqu’il ne permet pas les véritables groupes avec le partage de PX nécessaire à cela. Comme nous sommes un véritable groupe comme dans un jeu, j’aimerais te mettre un peu au travail, puisque je dois faire beaucoup de choses par moi-même et que je me suis spécialisé dans le solo avant ça. Puis-je donc compter sur les soins si nécessaire, et cela sans poser de questions ? » Nous allions actuellement à la frontière et je ne pouvais pas simplement m’enfuir, vu que je devrais par la même occasion te protéger, Kyou-san. De plus, cela voulait dire que je devrais pouvoir supporter beaucoup de pression de la part des ennemis et rester ferme.

« ... D’accord. Mais je ne fais que ce rôle de guérisseur, » déclara-t-elle.

Je l’avais appelé support, mais maintenant, Kyou-san pourrait aussi agir en prenant un rôle plus actif un peu comme ce qui s’était passé dans le gouffre. D’une manière ou d’une autre, c’était un soulagement et c’était agréable. Comme c’est étrange.

***

Partie 4

Nous étions arrivés au fort Wächter, l’une des forteresses se trouvant à la frontière du royaume de Feuerberg. Il s’agissait de l’endroit où la princesse travaillait avant de disparaître, directement dans le département de l’organisation.

Le voyage en chariot s’était déroulé sans incident et surtout dans un silence étrange, puisque Kyou-san et moi n’arrivions pas à trouver un sujet commun dont nous pourrions parler pendant plus que quelques minutes. Et c’était d’autant plus vrai que mon seul hobby était le jeu. De plus, aucun de nous deux n’aimait vraiment l’école.

En vérité, j’avais été surpris que nous puissions parler de choses pendant quelques minutes et que nous n’ayons pas abandonné la recherche d’un sujet commun. Au moins, maintenant, je savais que Kyou-san aimait les films, les dramas télévisés et les magazines féminins, et qu’elle gardait ses connaissances en matière de mode à jour. Elle aimait parler avec ses amies à propos d’un grand nombre de sujets différents, et cela, je le traduirais par : « Elle perd son temps. »

Mais revenons au sujet.

Le fort Wächter était une ancienne forteresse, qui était pratiquement inutile de nos jours, car la frontière avait été déplacée depuis et de nouveaux forts avaient été construits sur la nouvelle ligne de front. Mais il s’agissait d’un endroit idéal pour faire du travail frontalier sans être trop près de la zone de guerre.

« Hé, n’est-ce pas la représentante de classe ? »

Une voix familière avait crié cela et j’avais vu quelqu’un de ma classe. Du moins, je pense qu’il était dans la classe. Au moins, comme c’était quelqu’un qui ressemblait à un japonais, les chances étaient élevées que cela soit bien le cas. Pour m’en assurer, il faudrait que je regarde encore une fois de plus près. Même si j’essayais de me souvenir de son nom, je ne le retrouvais pas, car j’avais déjà oublié son visage.

Non, pas possible de m’en souvenir. Mais j’étais sûr de l’avoir vu en classe. Il s’agissait d’une bonne chose que nous portions des gants afin de cacher nos bagues maudites. Il serait assez inconfortable de répondre aux questions concernant ces anneaux assortis.

Kyou-san annonça alors son nom. « Tetsukawa-kun ! Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu. »

Il s’agissait donc de Teshizawa-san. Il était vêtu d’une armure légère et portait une épée à la taille. Il semblait être un soldat. Il serait très probablement l’un des premiers à mourir, puisque j’avais le sentiment que j’oublierai son existence au moment où il partira loin de moi. Il me donnait l’impression d’être un figurant.

« Attends, n’est-ce pas Katsuragi-kun ? » Hé, pourquoi a-t-il rajouté le « -kun » à mon nom ? Je ne le connais même pas ! « Au début, je ne pouvais pas te reconnaître, même si j’étais assis juste à côté de toi en classe. Comme c’est embarrassant, » il avait ri comme un idiot.

« Ne t’inquiète pas de ça, Teshizawa-san, je te reconnais à peine, » répliquai-je.

« Tu n’as même pas trouvé le bon nom, même si je viens juste de l’appeler par son nom, » avait réfuté Kyou-san.

« Ne t’inquiète pas de ça, car c’est simplement Katsuragi-kun. » Pourquoi ce Teshizawa parle-t-il de moi, comme si j’étais quelque chose d’inutile ?

« Plus important encore : Tetsukawa-kun, est-ce que d’autres camarades de classe sont ici ? » lui demanda-t-elle.

« Tout le monde est là. » Oh, mon Dieu, ma journée vient d’empirer. « Après avoir reçu l’appel du roi, nous sommes tous venus ici pour entendre les détails, » répondit-il.

« Tout comme nous, même si nous étions dans la capitale. Mais comme la princesse était stationnée au fort Wächter, ils pensaient que nous pourrions en apprendre plus dans la zone, » répondit-elle.

« Le capitaine a dit que nous commencerons quand tout le monde sera là et prêt pour la réunion. Peut-être qu’on vous attendait tous les deux ? » nous demanda-t-il.

« C’est peut-être le cas... Ken ? Où est-ce que tu vas ? » me demanda-t-elle.

« Ken ? » demanda Teshizawa-san.

Ce n’est pas vraiment comme si je me soucie de tout ça. « Dans les bois. C’est l’heure de déjeuner et je n’irai pas dans ce fort vu qu’il faudra encore un certain temps avant que la réunion ne commence vraiment. Et je suis sûr qu’une heure suffira, alors dit au capitaine que je serais de retour d’ici là, Teshizawa-san. »

« Euh... OK ? Es-tu sûr ? Et, représentante de classe ! Pourquoi appeles-tu Katsuragi-kun “Ken” ? » lui demanda-t-il.

« ... Bien des choses sont arrivées. Et je pense que je vais y aller avec lui, puisque ces trucs... S’il te plaît, ne parle à personne de mon implication avec lui, d’accord ? » Kyou-san avait fait des clins d’œil à Teshizawa en s’excusant et elle m’avait rejoint sur le chemin des bois.

Teshizawa avait fait demi-tour et il se dirigea vers le fort. Kyou-san m’avait rattrapé et je lui avais jeté un coup d’œil. « Ne voulais-tu pas rejoindre nos camarades de classe et parler du bon vieux temps ? »

« Es-tu fou ? Comme si je pouvais leur faire face tout en étant... ainsi avec toi. Moins on en parle, et mieux c’est, » me répondit-elle.

« Je vois, » répondis-je.

« Mais franchement, pourquoi déjeuner dans les bois ? C’est tellement... stupide ! » s’écria-t-elle.

« Je ne vais pas dans les bois pour déjeuner, » même moi, je pourrais dire que j’avais un sourire maléfique sur mon visage alors que je disais ça.

 

― ○●○ ―

 

Une heure plus tard, nous étions dans une salle de conférence, attendant que le capitaine nous donne des détails sur la princesse fugitive. Il s’agissait de la première fois depuis longtemps que je voyais mes camarades de classe et tout le monde semblait s’être adapté à ce nouveau monde. Il s’agissait de l’ensemble du groupe de combat. Les 20 étudiants étaient rassemblés dans la salle de fêtes. Tout le monde avait échangé l’uniforme de l’école contre des vêtements et des armures différents. Nous avions des personnes vêtues en habits de sorciers, d’autres qui étaient en guerrier léger et il y avait ceux qui portaient des armures lourdes.

Personne d’autre que moi ne semblait avoir un équipement non militaire et de non-magicien. Je pense que ma classe d’Éclaireur se démarquait, même s’il s’agit aussi d’un équipement militaire.

Mais c’était toujours la même chose qu’avant ça. Il s’agissait d’un troupeau de moutons sans cervelle, sans personnalité exceptionnelle, à l’exception de leurs quelques alpha. Et celui qui était l’alpha des alpha était toujours Inoue Masahiko. Il portait une armure semi-lourde et deux épées sur le dos. Et bien sûr, il était venu jusqu’à nous.

« Kyou ! Content de te voir. Est-ce que cela va ? » lui demanda-t-il.

« Oui, Masahiko-kun. Je suis aussi contente de te voir, » lui répondit-elle.

Pour quelqu’un qui ne voulait pas affronter ses anciens amis, Kyou-san semblait vraiment heureuse de voir M. McFaux Beau Gosse. Toute sa personnalité glorieuse devait être une façade pour cacher son vil caractère. Il était comme une Kyou-san en version mâle, mais avec encore moins d’honnêteté !

« Comment vas-tu, Kyou ? J’étais tellement désolé de t’avoir laissé derrière moi, mais à la fin, je ne pensais qu’à toi. Es-tu sûre que tu peux participer à ça ? Quel est ton niveau ? » lui demanda-t-il.

« Ne t’inquiète pas, je suis au niveau 20, » lui répondit-elle.

« Super ! Je le savais que tu allais me rattraper ! Tu es dix fois plus maline que moi, donc j’étais sûr que tu trouverais un moyen de monter rapidement en niveau ! Maintenant, tu peux nous rejoindre sans problème ! » déclara-t-il.

« Euh... Non, Masahiko. Pas maintenant, » lui répondit-elle.

« Pourquoi ? » Son visage affichait qu’il était rempli d’inquiétude ! On dirait presque qu’il est vraiment déçu ! Cet homme devrait recevoir son prix d’acteur dès que possible !

« Eh bien ! Tu vois... Je..., » Kyou-san ne regardait pas Inoue dans ses yeux, et elle semblait gênée. « J’ai des obligations temporaires. »

« Quel genre ? » lui demanda-t-il.

« Celui-là, » sans même me le demander, elle m’avait tiré par la manche pour me placer dans le champ de vision d’Inoue, alors que je l’évitais jusqu’à présent.

« N’est-ce pas... Katsuragi-kun ? » Pourquoi tout le monde me « -kun » ? « Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu ! J’avais peur que tu aies été tué, alors que tu étais tout seul dans ton coin. Je suis si content que tu sois encore en vie ! Et regarde-toi, tu as l’air en pleine forme ! » déclara-t-il.

OK, traduisons ces lignes.

« Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu » veut dire « Oh, tu es encore là ? »

« J’avais peur que tu aies été tué, alors que tu étais tout seul dans ton coin, » signifiait « Tu es si impuissant, que tu as besoin de quelqu’un pour veiller sur toi, puisque tu ne peux pas survivre dans ce monde ! »

« Je suis si content que tu sois encore en vie ! » voulait dire « Maintenant, je peux continuer à rire de toi intérieurement ! »

« Et regarde-toi, tu as l’air en pleine forme ! » signifiait « Tu étais si gros, que cette minceur artificielle due à ta classe te fait paraître à nouveau humain ! »

Je veux tuer ce salaud !

« Katsuragi-kun ? Tu... eh bien, je suppose que c’est bien, que tu n’as pas tant que ça changé, » Inoue semblait un peu incertain de ce qu’il fallait dire après avoir regardé mon visage, mais il souriait quand même et il se tourna à nouveau vers Kyou-san. « Travaillez-vous ensemble pour l’instant ? »

« Oui, temporairement. J’ai pensé au début que je pouvais un peu le réhabiliter, mais... franchement, ne me regarde pas comme ça, Ken ! » s’exclama-t-elle.

« Oh, tu t’es rapproché de lui, non ? » demanda Inoue. Il demandait probablement cela parce que Kyou-san m’avait appelé « Ken ». « Je ne pensais pas que vous pourriez devenir amis. »

« C’est juste une partie de la réhabilitation. Nous ne sommes pas amis, juste des camarades de classe et bien... il m’a un peu aidée, » déclara-t-elle.

« Ah, je vois. Katsuragi-kun est après tout un joueur. Alors bien sûr qu’il sait sûrement une chose ou deux qui peut être utile, » déclara-t-il.

« Oui. Et il est très bon pour suivre les autres ! Il a même déjà trouvé des traces de la princesse ! » déclara Kyou-san.

« Kyou-san ! » Elle lui donne vraiment les détails ! Sans se retenir, elle avait commencé à raconter à Inoue la position des traces et la direction dans laquelle ils allaient.

« Ces traces sont peut-être vieilles de quelques jours, mais avec cela et l’information que nous avons obtenue du chancelier à la capitale, cela signifie..., » déclara Kyou-san.

« Cette... Kyou, c’est génial ! Katsuragi-kun, tu es génial ! Avec ça, on pourrait gagner du temps ! » Franchement, ce visage masquait le sourire gourmand qu’il avait sûrement en lui ! « Mieux vaut le dire à tout le monde ! »

« Ce sera bien de voir tout le monde, regardez ! » La porte s’était ouverte et le capitaine était entré dans la pièce.

« Ah, je dois retourner vers les autres. On se reverra après la réunion, d’accord ? » nous demanda-t-il.

« Peut-être, Ken est très enthousiaste à l’idée de la récompense, alors je suppose que je n’ai pas d’autre choix que de partir le plus tôt possible avec lui, » lui répondit-elle.

« Ah, je vois. Alors, ayons une compétition équitable, » nous déclara-t-il.

« Nous ferons ainsi, » souriante, Kyou-san avait regardé Inoue partir plus loin. Et le capitaine avait commencé la réunion.

 

― ○●○ ―

 

La réunion avait duré environ une heure et portait sur la personnalité et les compétences de la princesse et ses derniers déplacements connus. De temps en temps, elle était retournée au fort Wächter pour livrer des bandits puis elle était partie avant que les gardes puissent s’organiser. Chaque fois qu’elle avait fait ça, elle était allée dans une autre direction.

Inoue Masahiko pensait que cette fille était un mal de tête ambulant. Mais comme Kyou et Katsuragi-kun avaient déjà trouvé ses traces les plus récentes, lui et son groupe avaient déjà un avantage.

Son équipe contenait son ancienne clique de l’école à l’exception de Kyou. Il y avait Yamauchi Daichi, un ancien membre du club de judo qui était devenu une montagne en armure lourde avec hache. Il était avec une classe de guerrier. Kita Katsuo, qui était membre du kyudou, était naturellement devenu maintenant un Archer. L’amie d’enfance d’Inoue, Akiyama Eri, avait pu apprendre la classe de Sorcier, un lanceur de sorts offensif. Sa bonne amie, Kurosawa Teruko, brandissait maintenant une lance avec la classe Soldat afin de les soutenir depuis l’arrière. Et bien sûr, il y avait Inoue lui-même, qui s’était mis au combat avec double épée avec l’une des classes de combattants.

Son groupe était le plus grand et c’était aussi celui avec le plus haut niveau des quatre groupes présent. Eh bien, cinq, si vous comptiez Kyou et Katsuragi-kun. Inoue était au niveau 28, mais comme il se considérait comme le leader, il était naturel qu’il soit un bon exemple pour tout le monde.

À la fin de la réunion, Inoue avait cherché Kyou et Katsuragi-kun, espérant toujours obtenir l’adhésion de Kyou. Mais ils étaient déjà partis. Dans son esprit, Kyou les rejoindrait peut-être, si le groupe d’Inoue récupérait la princesse, et cela même si la princesse semblait être un peu sauvage.

« Allez, tout le monde ! Bien sûr, nous ne perdrons pas face à nos camarades de classe ! » déclara-t-il.

« « « « Oui ! » » » »

« Et je sais déjà où chercher des traces de la princesse Katarine ! Nous devons juste être plus rapides qu’elle et que tous les autres groupes ! » déclara Inoue.

Inoue avait ainsi mené son groupe dans la direction que Kyou lui avait donné, directement dans les bois. Ils avaient pu trouver la piste mentionnée par Kyou et la suivre. Mais soudain, Eri avait disparu en émettant un grand cri !

« Eri !? »

« Eri-chan !? »

« « Eri-san !? » »

« Je vais bien ! » Sa voix venait d’en haut ! Elle était suspendue à l’envers à un arbre, dans un filet !

« Attends, je vais t’aider ! » Et après deux pas, Inoue avait senti comme si le sol sous ses pieds s’était effondré. Il s’agissait d’un piège de type trou masqué !? Il était tombé durement sur ses fesses, et cela faisait mal. De plus, dans le piège il y avait des épines ! Et ainsi, il était maintenant couvert de plusieurs coupures mineures, ce qui piquait horriblement ! Qu’est-ce qui se passait ici !?

 

― ○●○ ―

 

« Désolé Masahiko, voici ta récompense. Et la vengeance. Douce, douce vengeance ! » déclara Kyou-san.

« Kyou-san, pourquoi est-ce que tu te parles toute seule ? » lui demandai-je.

« J’ai eu l’impression que le groupe de Masahiko est tombé dans tes pièges. Tu es vraiment une méchante personne en pensant à préparer ce genre de choses bien en avance, » me répliqua-t-elle.

« C’est toi qui voulais les guider dedans et c’est même toi qui as amélioré les pièges avec des épines, des pointes et des pierres tranchantes, » lui répliquai-je.

« Ken, se pourrait-il que nous soyons tous les deux les pires ? » me demanda-t-elle.

Kyou-san et moi avions ri. C’était peut-être vraiment faible, mais nous nous entendions bien en ce moment. Nous étions unis dans notre haine envers nos camarades de classe ou alors c’était quelque chose comme ça.

 

Vous gagnez 1 PMA.

Vous êtes peut-être les pires, mais vous faites des choses ensemble. Mais franchement, repensez un peu à votre comportement.

 

« Tu vois, même cette maudite malédiction pense qu’on va trop loin ! » Le rire franc de Kyou-san était plein de joie. Et d’une manière ou d’une autre, c’était aussi très charmant.

Kyou-san avait été capable d’utiliser sa Persuasion sur le capitaine avant, le convainquant qu’il serait mieux d’entendre parler de l’endroit où la princesse se trouvait récemment avant tout le monde, puisque nous connaissons déjà la plupart des connaissances de base grâce à notre conversation avec le chancelier.

Il n’y avait qu’une seule information de plus que nous n’avions pas eue, c’était le fait que la princesse avait livré des bandits de montagne il y a deux jours et qu’elle s’était encore une fois échappée. Il était très probable qu’elle était retournée dans les montagnes, et j’avais déjà trouvé ses traces avant ça, quand j’avais préparé les pièges. Cette information ne faisait donc que confirmer notre indice.

Nous nous étions glissés hors de la salle juste après le début de la réunion, car il n’y aurait rien de nouveau et nous avions donc pris une longueur d’avance. Il était fort probable que les autres suivraient rapidement, s’ils avaient aussi les compétences en pistage, mais pour l’instant, ils avaient les pièges dont ils devaient s’inquiéter.

Attrapons cette princesse, obtenons la récompense et défaisons la malédiction !

***

Chapitre 2 : Les Héros, le Monstre et le Plan

Partie 1

Nous étions rapidement arrivés dans les montagnes, mais à partir de là, il était beaucoup plus difficile de suivre la princesse en raison de l’environnement. Non seulement elle avait laissé moins de traces sur ce terrain, mais cette région était aussi très peu peuplée. Nous étions déjà là depuis deux jours, et les seules choses que nous avions trouvées étaient des monstres.

« Kyou-san, guéris-moi ! » lui demandai-je.

« Oui, oui, je peux le voir ! » répondit-elle.

En me défendant contre trois animaux à fourrure de taille humaine, ressemblante à des ours à poil long, j’avais eu du mal à ne pas tomber de l’une des nombreuses falaises. Il s’agissait de la raison pour laquelle je ne pouvais pas bien fuir les combats et c’était aussi la raison pour laquelle j’avais dû subir plus d’attaques que d’habitude.

Ces créatures sont appelées des « Bearingtons » et leurs attaques étaient vraiment très puissantes. Même s’ils étaient lents, ils avaient de longues griffes et étaient des grimpeurs fort agiles, donc j’avais un sacré désavantage sur ce terrain. Normalement, j’utiliserais tout simplement la portée supérieure de ma lance, mais un faux pas et je tomberai d’une falaise ce qui me ferait risquer de me briser le cou ! Je devais donc rester en étant au maximum sûr et je ne pouvais pas utiliser tout le jeu de jambes physique comme à mon habitude.

Cela signifiait donc que j’étais couvert de blessures. J’avais riposté en les vainquant en utilisant l’endurance. Il s’agissait donc d’une véritable bataille d’attrition. Mais ça fait mal ! Même la magie curative ne ferait pas disparaître instantanément toutes les coupures, elles se refermaient simplement et guériront complètement avec le temps.

« Ahh ! » J’avais poussé un Bearington d’une falaise, car c’était la seule stratégie que j’avais pu trouver pour gagner du temps, même s’il sera de retour dans une minute. Foutus grimpeurs adroits !

Cela avait pris un certain temps, mais le combat avait été gagné. « Pfou. » J’avais expiré mon mécontentement par un soupir. « Je déteste ces choses. » Mais je les avais quand même découpés pour la viande et la fourrure. « Au moins, ils sont savoureux. »

Kyou-san semblait être en colère : « Trouve donc un moyen de diminuer les dommages que tu encaisses ! Car cela ne marchera pas sur le long terme ! »

« Désolé !? Pourquoi n’essaies-tu pas d’être à l’avant pour changer ? » lui demandai-je.

« Je fais ce que je suis censée faire ! Tu es au niveau 39, alors ne devrais-tu pas les surclasser ? » me demanda-t-elle en retour.

« Je ne sais pas ? Ils sont solides et je ne peux pas les isoler, parce que tu te tiens à mes côtés ! » répondis-je.

« Si ce n’était pas le cas, tu serais déjà mort ! » répliqua-t-elle.

« Crois-tu que je ne le sais pas !? » Se blesser tout le temps était en soi assez troublant ! Mais ce n’était pas comme si j’avais une meilleure stratégie à disposition. Kyou-san était après tout fragile et elle avait besoin de protection. « Ouf... continuons pour le moment ainsi. » J’en avais marre de tout ça, mais se disputer ne nous aiderait certainement pas.

Eh bien, nous étions tous les deux un peu tendus. Pendant les deux derniers jours, c’était beaucoup d’escalade et de lutte contre des ennemis, qui n’étaient même pas très forts, mais très gênants en raison de leur avantage sur le terrain. Et le seul indice que nous avions sur la princesse était les cadavres qu’elle avait laissés derrière elle. Nous avions déjà entendu dire que la princesse était une puissance en marche, mais le fait de voir tous ces monstres morts en chemin me mettait un peu mal à l’aise à l’idée de la rencontrer.

Nous étions en train de nous rendre à l’un des sommets afin d’avoir une vue dégagée et peut-être voir un feu de camp la nuit. Mais je ne pensais pas que l’escalade serait aussi difficile que ça. Nous avions dû faire demi-tour plusieurs fois, car le chemin ne menait qu’à des impasses. Beaucoup de falaises n’étaient pas franchissables sans l’équipement approprié et il y avait eu un gouffre au cours de routes. Il avait donc fallu des heures pour le contourner. Dans les montagnes de Vulkan, il y avait des sentiers, donc nous n’avions pas besoin de beaucoup grimper, d’autant plus que la plupart des terrains difficiles avaient déjà été traversés par des ss’raks. Mais ici, nous devions faire tout cela par nous-mêmes.

Nous avions ainsi marché une demi-heure en silence, puis ma capacité de perception m’avait indiqué quelque chose. « J’entends des personnes parler un peu devant nous... et cela me semble familier... »

« Peut-être est-ce nos camarades de classe ? » me demanda-t-elle.

« Ont-ils déjà rattrapé le temps perdu ? » lui demandai-je.

« Déjà ? Nous avons perdu beaucoup de temps, puisque nous sommes pratiquement perdus ici ! » déclara-t-elle.

« Hm... Je vais aller voir devant, » j’avais utilisé la compétence de Dissimulation et la Neutralisation des Odeurs, juste pour être sûr alors que j’avais été vers l’avant.

Et en vérité, une centaine de mètres plus loin, il y avait des personnes trop loin pour que je puisse voir leur visage. Ils devaient sûrement être mes camarades de classe ! J’étais monté un peu plus haut et je m’étais camouflé. Ma peau, mes cheveux et mes vêtements avaient pris la couleur des rochers autour de moi et donc il serait très difficile de me voir maintenant, sauf si bien sûr je me déplaçais après ça. Mais maintenant, il était temps de les écouter alors qu’ils s’approchaient de là.

« Nous sommes perdus, n’est-ce pas ? »

« On peut descendre n’importe quand. »

« Cette compétence n’est pas très fiable, non ? »

« Cela rend simplement les traces plus facilement visibles et aide à les discerner, mais il y en a très peu ici. »

Trois de mes camarades de classe, toutes des filles, s’étaient assises un peu plus loin, avec leurs sacs à dos, qui étaient leur Inventaire à côté d’elles. Elles avaient décidé de faire une pause. Et si Kyou-san et moi avions continué ainsi, nous les aurions certainement rencontrées.

Attends, qu’est-ce que j’entends ? Est-ce un groupe de Bearingtons ? S’approchent-ils en ce moment ? Comme j’avais caché mon odeur, ils allaient simplement attaquer le groupe de filles. Que dois-je faire ?

Je sais. J’attends. Les Bearingtons, un groupe de quatre, avaient alors attaqué les filles qui avaient alors crié. « Bearingtons ! »

« Attaquons ! »

À l’unisson, toutes les trois avaient fait face aux Bearingtons et puisqu’elles avaient travaillé en équipe, elles avaient bien moins de problèmes que je subissais de mon côté et cela même si mon niveau devrait être beaucoup plus élevé. Bon sang, le travail d’équipe !

J’avais utilisé la compétence de Dissimulation pour atteindre les sacs à dos des filles, qui étaient actuellement trop distraites par les Bearingtons et je les avais jeté dans la falaise la plus proche. Vous pouviez toujours les voir, mais cela pourrait prendre un certain temps pour les récupérer. Puis j’étais retourné dans ma cachette.

Après la bataille, les trois filles étaient revenues et leur réaction avait été : « Ah ! Nos sacs à dos ! Où sont-ils !? »

« Je les ai trouvés ! Comment ont-ils pu tomber de la falaise ? Est-ce un monstre ? Quel genre de monstre ferait une chose pareille ? » La réponse était : Moi.

« Ah ! On ne peut pas les laisser là ! Tout notre équipement est là ! »

« Marie, tu devrais descendre ! »

« C’est impossible ! Nous devons trouver un moyen de descendre ! »

« Non... s’il vous plaît, non ! »

« Mais nous n’avons pas le choix... Allons-y. »

C’était rafraîchissant. J’étais revenu auprès de Kyou-san.

« Pourquoi souris-tu comme ça ? » me demanda-t-elle.

« Sans raison, » répondis-je.

« Effrayant, » répliqua-t-elle.

 

―○●○―

 

Le voyage s’était poursuivi. « Elle était peut-être ici. Ces monstres ont été tués très récemment. Il y a peut-être deux heures. » Si ces monstres découpés, qui ressemblaient à des chenilles de la taille d’une vache, étaient bien l’œuvre de la princesse, elle avait une façon élégante et efficace de manier sa lame.

« Est-ce que les traces indiquent quelque chose ? » me demanda-t-elle.

« Je ne trouve pas grand-chose... elle semble venir d’où nous allons. Comme nous les avons retrouvés ici, je suppose que la princesse avait la même idée que nous et qu’elle voulait grimper pour avoir une meilleure vue, mais pourquoi irait-elle maintenant dans un vallon... » déclarai-je.

« Regarde, Ken ! Il y a une grotte en bas, » déclara-t-elle.

Elle avait raison. Kyou-san indiquait l’entrée d’une grotte dans le vallon, qui était assez grande pour le passage de chevaux. Mais pourquoi... « C’est vrai, elle cherche des bandits et des menaces démoniaques dans la région. Une telle grotte pourrait être intéressante pour elle. »

« Mais comment pouvons-nous descendre là-bas ? » me demanda-t-elle.

« Euh... Sauter est hors de question, mais si nous cherchons un chemin, nous risquons de la perdre à nouveau. Mais nous avons un avantage qu’elle n’a probablement pas de son côté, » déclarai-je.

« Et c’est quoi ? » me demanda-t-elle.

« L’Inventaire. Quand je faisais du solo, j’ai stocké beaucoup de corde. Il est temps de les utiliser, » répondis-je.

Après avoir trouvé un gros rocher comme point d’ancrage, nous avions attaché trois de nos cordes ensemble, ce qui était suffisant pour atteindre une plate-forme loin en bas de la falaise sur laquelle nous nous tenions. C’était une bonne chose que nous ayons nos attributs, qui étaient beaucoup plus grands que nos capacités « réelles » en tant qu’étudiants. Descendre environ 40 mètres de corde n’était pas aussi facile qu’on le pensait au début. Vous pouvez tomber très bas, si vous échouez !

Malheureusement, nous devions laisser la corde derrière nous, mais il s’agissait d’un investissement. De là, il était beaucoup plus facile d’atteindre le vallon et nous nous étions précipités vers la grotte. Et peut-être qu’on pourrait de toute manière le récupérer plus tard.

Nous étions arrivés à l’entrée de la grotte, mais il y avait quelque chose d’étrange là-bas. On entendait des aboiements, et beaucoup de cris de douleur ! J’avais hoché la tête à Kyou-san et j’y étais allé en premier, et c’était seulement pour voir un carnage devant moi.

Une personne se tenait contre la moitié d’une armée d’étranges petits humains ressemblant à des chiens. Était-ce des kobolds ? Ils maniaient un large éventail d’armes, y compris des lances en pierre, des épées rouillées, des haches endommagées et des massues en os.

Leur ennemie était une unique fille blonde, ses cheveux atteignaient tout juste ses épaules et ils étaient retenus par un bandeau noir. Elle portait des pièces d’armure en cuir durci au-dessus de sa poitrine, de ses bras et de ses jambes et maniait une longue et mince épée.

Ses yeux étaient comme des braises, et elle pourrait être à peu près de la même taille que moi et même si elle ne semblait pas musclée, elle bougeait avec des mouvements puissants, mais élégants.

Au fait, elle tuait ces kobolds toute seule. Franchement, elle venait de découper la main d’un kobold, d’attraper une hache de la créature puis de la lancer dans le même mouvement dans la direction opposée, coupant en deux la tête d’un autre kobold, tandis que pendant ce temps, elle enfonçait son épée à travers le corps d’un troisième adversaire.

Tout ce qui entrait dans la portée de son épée était largement assez découpé pour être mort. C’est si rapide et impitoyable que cela en était magnifique.

« Je n’arrive pas à y croire..., » murmura Kyou-san. Comme j’avais soudainement arrêté de bouger, elle avait jeté un coup d’œil d’elle-même et était à peu près aussi choquée que moi. « Je suis presque triste pour ces types. Tu vois, ils font de leur mieux, je peux les imaginer crier “Pour la horde” ou quelque chose de stupide comme ça, mais c’est... »

« Ce n’est pas une bataille. C’est un massacre unilatéral, » ce tourbillon blond évitait même les lances et autres projectiles sans aucune difficulté.

J’avais alors pris une décision. J’avais changé ma classe en Lancier et j’avais couru vers cette scène sanglante. Puis j’avais utilisé Vitesse de Poussée pour tuer un kobold par-derrière ! « Je suis là pour vous aider ! »

La fille m’avait jeté un regard puis elle m’avait fait un sourire radieux : « Génial ! » Sa voix est claire et joyeuse, tandis que ses mains venaient de tuer deux autres kobolds à ce moment précis. « S’il vous plaît, prenez soin de mon dos ! »

« Ne m’oubliez pas ! » Kyou-san était également entrée dans la mêlée, en passant devant les kobolds effrayés, mais déterminés. « Je suis une prêtresse donc je peux guérir tout le monde ! »

« Une prêtresse ! Maintenant, nous sommes invincibles ! » On dirait qu’elle avait besoin de renfort. Même si Kyou-san et moi ne voulions qu’être de son côté, puisqu’on avait vraiment peur d’elle !

Je suppose que si nous n’avions pas rejoint la fille, la bataille se serait quand même terminée une vingtaine de secondes plus tard. J’avais eu quelques coups finaux et Kyou-san n’avait rien fait. Mais même si j’avais fait de mon mieux pour tuer autant que possible pour augmenter notre XP, la blonde était tout simplement trop rapide pour massacrer les choses !

Elle s’était facilement classée 2e dans ma liste de choses dont j’avais le plus peur, seulement vaincue par Muaotef, qui est un putain de dragon ! Cette fille ne fonctionnait pas selon un principe de DPS (dommages par seconde), mais de MPS (morts par seconde) !

« Merci de m’avoir aidé ! » La fille s’inclina poliment devant nous. « J’étais dans le pétrin, je suis tombée sur ces kobolds quand je cherchais des bandits. Mais comme ils dérangent aussi les personnes vivantes dans le coin, je leur ai demandé s’ils pouvaient arrêter ça et c’est devenu comme ça... Mais où sont mes manières : Je m’appelle Katarine Von Stolzherz. Quels sont vos noms, si je peux me permettre ? Vous n’avez pas l’air d’être d’ici. »

Bien sûr, nous étions des Asiatiques vivants parmi des personnes qui ressemblaient à des Occidentaux. Eh bien, ces gens avaient souvent des couleurs un peu fantastiques, par exemple la princesse avait des yeux, qui étaient orange-jaune, tout comme la braise. Son père avait aussi ces yeux. « Je m’appelle Katsuragi Kenta. Un héros invoqué en ce monde. »

Kyou-san me regarda avec colère, mais on ne pouvait pas le cacher ! Nous avions l’air totalement différents des autres. « Je m’appelle Momokawa Kyou. De même, un héros. »

Étonnamment, la princesse avait pris nos deux mains dans les siennes. « C’est la première fois que je vous rencontre, héros ! C’est un honneur pour moi ! » Même si ses mains couvertes de gants étaient pleines de sang, ses yeux étaient rayonnants et elle incarnait l’innocence même. Comment quelqu’un pouvait-il être une machine à tuer, tout en gardant ce genre de pureté ?

Ah, elle fait semblant. Ça doit être ça. Eh bien, alors je vais aussi faire semblant. « C’est un honneur pour nous aussi, princesse. »

« Oh ! Comment le savez-vous ? » La princesse avait l’air profondément choquée.

« Vous venez de nous dire votre nom et même si nous venons d’un autre monde, nous vivons ici assez longtemps pour le savoir, » déclarai-je.

« Oh, je vois. Mais maintenant, je ne suis pas une princesse... enfin, je le suis, mais je... n’agis pas en tant que telle, pour l’instant. Appelez-moi Kati ! » déclara Katarine.

« Un surnom ? Ka... Kach... Pfou..., » cela serait difficile à prononcer avec une langue japonaise. On croirait entendre Kachi.

Heureusement, Kyou-san avait eu une idée. « Et Rine-chan ? C’est moins évident, si vous vous infiltrez sous couverture quelque part. »

« Sous couverture ? Ça a l’air cool ! » Ah, son comportement avait glissé ! Et ses yeux scintillaient dangereusement. « Ce que je veux dire, c’est que cela a l’air excitant... attendez... cool, puisque nous sommes maintenant amis ! Oui, nous sommes amis et les amis n’ont pas besoin d’être trop polis l’un envers l’autre ! Super ! J’ai de nouveaux amis ! Je suis Rine ! »

« Tu peux m’appeler Kyou, Rine-chan. Et celui-là, tu n’as pas besoin de t’en souvenir, » déclara Kyou-san.

« Hé ! Kenta ! Katsuragi Kenta ! » déclarai-je.

« Hehe. Tu te moques de Kenta, n’est-ce pas Kyou ? Puisque vous êtes tous les deux proches, c’est normal ! » Kyou-san regardait Rine comme si elle avait volé sa poupée préférée et l’avait jetée dans un tas de merde.

Le sourire de Rine avait disparu de l’existence et elle me regardait avec beaucoup d’inquiétude, tout en marmonnant ses mots : « Est-ce que c’est moi ou est-ce que Kyou m’a regardé comme si j’avais volé sa poupée préférée et l’avais jetée dans un tas de fumier ? »

Les regards de Kyou-san sont-ils si expressifs que tout le monde peut les traduire avec précision ? S’agit-il d’une forme de langue à part entière ?

« Désolée, Rine-chan, » le sourire de Kyou-san était revenu. « Ken et moi avons une relation un peu étrange, donc c’était juste un peu bizarre de dire qu’on était proches. Mais pour dire les choses simplement, oui, nous sommes aussi amis. »

J’avais été secoué en entendant ces mots et j’étais même sur le point de vomir. J’étais sûr que la bouche de Kyou-san avait aussi un goût de merde, mais il s’agissait de quelque chose à faire pour notre plan élaboré : Devenir ami avec Rine, pour qu’on en profite pour la ramener !

« Je suis si contente ! » Le sourire de Rine était revenu, comme si elle prenait ces mots dégoûtants à cœur.

***

Partie 2

« Faisons une pause ! » Rine semblait être ravie.

Quant à nous... nous l’étions moins. Puisque Rine était dans sa recherche de bandits ou de démons dans les montagnes, nous y étions donc retournés, remontant là où nous étions descendus avec nos cordes, les récupérant et marchant sur ces sentiers de montagne sans fin. Cela faisait plus de deux heures que cela avait commencé. Et la plupart des frappes finales avaient été effectuées par la princesse, qui n’avait même pas de système de PX ! Frustrant !

Mais je devais garder mon sang-froid. Tout cela était fait afin de pouvoir réaliser nos objectifs. « Eh bien... Je vais faire du feu. » Comme nous avons un inventaire, nous pouvons facilement ramasser du bois de chauffage en cours de route, Kyou-san avait déjà sorti son matériel de cuisine. Puisqu’elle était cuisinière, c’était son travail habituel.

« Rine-chan, peux-tu aller chercher de l’eau ? Il y a peut-être un ruisseau dans le coin, non ? Si tu ne trouves rien de très proche, ce n’est pas si grave. Il me faut au moins une quinzaine de minutes ici, alors tu as du temps pour chercher ! » déclara Kyou-san.

« Bien sûr ! » Avec une expression joyeuse, Rine avait commencé sa recherche. Et ainsi, nous étions enfin seuls.

Après avoir confirmé que Rine n’était plus à portée auditive, j’avais commencé. « Avant de discuter de quoi que ce soit, j’aimerais dès maintenant faire un oreiller de genoux. »

« Soupir. Alors, laisse-moi être la première. » Nous étions toujours en train d’accumuler des PMA, donc je m’étais placé avec mes genoux accessibles, pour que Kyou-san puisse y poser sa tête. « C’est dur de faire ces choses quand cette fille est là. »

« C’est vrai. Et comment expliquer la séance d’une heure ? » lui demandai-je.

« ... Faire ces choses avec toi est dégoûtant en soi, mais normalement, personne ne regarde, » déclara-t-elle.

« Merci ? » Un jour, je m’habituerai peut-être à cet abus verbal. Ou alors je pourrais faire quelque chose que je pourrais regretter plus tard. « Mais comment devrions-nous nous occuper d’elle ? Maintenant, le fait de l’attacher dans son sommeil semble être beaucoup plus raisonnable. Selon moi, la sécurité d’abord ! »

« Je pourrais essayer le somnifère, mais il sera difficile de la déplacer pendant que nous sommes dans les montagnes. Nous sommes attaqués trop régulièrement par des monstres, » déclara-t-elle.

« Je suis d’accord... Mais il n’y a pas beaucoup de choix, n’est-ce pas ? À moins que nous ne voulions attendre d’attraper un ou deux bandits avant d’aller les livrer à la forteresse... Ça risque d’être trop long. » Il y avait également nos camarades de classe et, bien sûr, notre propre sécurité à considérer, car cette fille pourrait causer plus d’ennuis que ce que Kyou-san et moi pourrions gérer. « Eh bien ! Pour commencer, nous devrions faire partie de son groupe, jusqu’à ce que nous trouvions une opportunité. Pour l’instant, elle pense que nous l’aidons, même si ce n’est pas vraiment le cas. »

« Je me sentirais mal de l’avoir piégée si ce n’était pas pour cette récompense et l’élimination de la malédiction, » déclara-t-elle.

« Ce n’est pas mon cas. Elle n’est qu’une hypocrite, » déclarai-je.

« Non, Ken. En vérité, elle est tellement naïve, » d’où est-ce que ça vient ? Kyou-san et moi ne connaissons Rine que depuis quelques heures. « Peut-être même qu’elle nous considère comme ses premiers véritables amis. Elle ne survivrait pas un jour à l’école, du moins, sans être intimidée. »

« Mais dans ce cas, ne casserait-elle pas les os de tout le monde ? » lui demandai-je.

« N’as-tu aucune idée des formes d’intimidation ? » me demanda-t-elle.

« Seulement à une extrémité, » répondis-je.

« Ken, tu n’as pas été intimidé ! » répondit-elle.

« Possible. Ou seulement un peu, » répondis-je.

« Non, c’est... oublie ça, c’est une perte de temps à te l’expliquer, » Kyou-san avait tourné la tête et s’était enfoncée plus profondément sur mes genoux. « Ça me rend malade. » Si elle se blottissait la tête un peu plus haut, ce serait excitant. Mais en fait, son visage était juste au niveau de mes genoux pour obtenir le moins de contact possible.

« Rine est capable de s’occuper d’elle-même avec une violence brutale. Alors..., » commençai-je.

« Oublie ça ! Je suis désolée d’avoir dit quelque chose comme ça ! Le faire en ta présence était incroyablement stupide de ma part, alors n’en parlons plus ! » déclara-t-elle.

« Ah... » Elle m’avait écrasé verbalement dans une succession de phrases, ce qui avait fait qu’il m’était impossible de faire une réplique sans perdre plus de terrain.

Après dix minutes d’oreiller de genoux, nous avions terminé les préparatifs du camp et un peu plus tard, Rine était revenue : « Désolée, je n’en ai pas trouvé. »

« Pas de problème, Rine-chan. Je suis sur le point de cuisiner, alors peux-tu m’aider ? »

« Cuisiner ? Avec plaisir ! » Elle semblait vraiment heureuse. Moi, par contre, j’étais sur le point de vomir.

Kyou-san avait mis une plaque de fer sur un support en métal placé sur les braises du feu et avait sorti de la viande de bearington. « Je l’ai déjà cuite, et hachée. Et puisque Rine-chan et moi sommes devenues amies, je vais faire des steaks ! »

J’étais sur le point de me plaindre que Kyou-san essayait seulement une nouvelle recette, alors que... jamais ! Mais tout cela faisait partie du plan pour avoir une relation amicale avec Rine, donc je ne pouvais pas faire d’histoire ici.

« S’il te plaît, coupe les légumes, Rine-chan, » lui demanda Kyou-san.

« Laisse-moi-le faire ! » déclara Rine.

Rine avait pris un couteau et la façon dont elle le tenait me mettait mal à l’aise. Kyou-san s’occupait de la viande, donc elle ne pouvait pas voir que Rine tenait le légume et le couteau comme un enfant d’âge préscolaire. « Attends... »

Mais mon avertissement était arrivé trop tard, Rine s’était coupé le doigt. « ... » Des larmes coulaient depuis ses yeux. « Ne vous inquiétez pas... eh bien, inquiétez-vous seulement pour le navet. Je suis désolée. J’ai mis mon sang dessus. »

Kyou-san avait précipitamment arrêté de s’occuper de la viande pour regarder la main de Rine. Elle l’avait prise dans le sien. « Attends, je vais tout de suite la guérir. »

« Non, c’est moi qui suis responsable. Je peux moi-même la guérir. » Elle avait cligné de l’œil quand Kyou-san avait raffermi sa prise.

« Tu ne le feras pas ! » Elle avait lancé le sort de Soins et la coupure s’était refermée, même si elle était toujours là.

« ... Kyou... merci..., » déclara Rine.

« Ne t’inquiète pas pour ça, » déclara Kyou-san.

« ... puis-je te demander quelque chose ? » lui demanda Rine.

« Oui ? » demanda Kyou-san.

« Pourquoi n’as-tu pas enlevé ta bague pour cuisiner ? » demanda Rine.

Quoi !? Attends ! Bien sûr, Kyou-san ne cuisinerait pas avec des gants ! Mais pourquoi Rine l’avait-elle remarqué ?

Mais Kyou-san était restée calme. « Je ne peux pas l’enlever. »

« ... Je vois. J’ai encore fait quelque chose de mal, n’est-ce pas ? » demanda Rine.

« C’est bon, Rine-chan, » lui répondit Kyou-san.

C’était étrange. Tout le monde ne penserait-il pas à une alliance dans un tel cas ? Ou est-ce que les gens d’ici ne se marient pas avec des anneaux ? Devrais-je m’en soucier ?

Après ça, Kyou-san avait cuisiné seule. C’était délicieux. Mais ce n’était pas comme si je le lui dirais un jour.

« C’est bon, Kyou ! C’est comme les cuisiniers du château ! » déclara Rine.

« Eh bien, j’ai la Classe de Cuisinier, donc c’est naturel, » répondit Kyou-san.

« La Classe de Cuisiner ? » demanda Rine.

« C’est quelque chose des héros, » répondit Kyou-san.

« Ah, celui où l’on peut acquérir des compétences qui prennent normalement beaucoup de temps à apprendre. Comme se battre et rendre Kenta tout musclé ! Alors, tu cuisines aussi ? C’est génial, je suis jalouse ! » déclara Rine.

Eh bien ! Rine, je suis jaloux de ta capacité à tuer tout ce que tu vois sans avoir besoin de changer de classe ! Si j’étais aussi fort qu’elle, le gouffre de Muaotef ne serait pas un défi... sauf Muaotef. Je n’arrivais pas à imaginer comment Rine pourrait le combattre avec succès. Bizarre, car je n’avais pas vu Muaotef faire quoi que ce soit, mais...

« Pourquoi frissonnes-tu, Kenta ? » me demanda Rine.

Soudain, le visage de Rine était placé juste devant mes yeux. « Woah ! Trop près ! »

« Hein ? » La tête de Rine bascula sur le côté.

« Recule un peu ! » lui demandai-je.

« Oh. Désolée. » Elle avait fait ce que je disais. Maintenant, j’avais un peu d’espace pour respirer. « Est-ce que ça va ? »

« Ce n’est rien. Il s’agit juste d’un mauvais souvenir. » Pourquoi cette peur ne diminue-t-elle pas ?

Kyou-san m’avait fait un regard qui indiquait qu’elle comprenait, et je pouvais aussi la voir trembler légèrement. Si cette « aura de terreur » de Muaotef était vraiment une compétence, elle fonctionnait toujours. Nous étions prêts à tout pour rester en vie, nous ne pouvions même pas rassembler la moindre malhonnêteté, nous étions impuissants. Et je détestais le simple fait d’y repenser.

 

 

― ○●○ ―

 

Un peu plus tard.

Avec une poussée vers l’avant, j’avais percé un bearington jusqu’à obtenir sa mort. Ces emmerdeurs étaient vraiment partout sur ces montagnes. J’avais encore une fois été blessé. Même si Rine fauchait les ours comme de l’herbe, elle ne me protégeait pas du tout. J’avais donc les mêmes blessures que lorsque je me battais seul, mais je n’avais pas du tout de PX ? Merci beaucoup !

Vous savez, vous pouvez aussi avoir trop confiance en vos coéquipiers !

« Kenta ! Tu es blessé ! Attends, je vais te guérir, » déclara Rine.

« Attends, Rine-chan. Je sais que tu peux aussi utiliser la magie divine, mais guérir les gens est la seule chose pour laquelle je suis bonne. Concentre-toi donc sur le combat et garde ta magie pour les urgences, » lui demanda ma chère femme.

 

Vous gagnez 1 PMA.

Votre femme est jalouse !

 

« D’un autre côté... euh... s’il te plaît... guéris-le. *Halètement* je... pense que je suis malade, » le visage de Kyou-san était vert et elle s'était repliée sur elle. Elle avait également un peu reculé. Peut-être qu’elle était vraiment sur le point de vomir et qu’elle ne voulait pas que quelqu’un la voie faire ça.

Ça fait mal ! Tu me fais mal, Kyou-san !

« Pauvre Kyou. C’est peut-être le mal de l’altitude. Mais d’abord, faisons ce qu’il faut. Soins ! » Mes blessures s’étaient refermées, mais j’étais assez mal en point à cause des plaies et des guérisons magiques successives sur ces coupures. « Tu as vraiment mauvaise mine. Tu devrais me laisser m’occuper des batailles pendant un moment. Je ne peux pas te laisser continuer comme ça. » Ses yeux de braise étaient pleins d’inquiétude. « Réfléchis-y un peu, s’il te plaît. Kyou, je viens vers toi ! »

Rine m’avait laissé seul ici. « Quelle hypocrite ! » Je déteste ça ! Elle était seulement gentille, puisqu’elle voulait être aimée !

« Kenta ! Nous avons trouvé une source de montagne ! » J’avais regardé en l’air puis j’avais suivi la voix de Rine. Kyou-san était assise près d’un petit point d’eau, tout en buvant beaucoup d’eau. Je pouvais faiblement sentir l’odeur du vomi. Va te faire foutre, Kyou-san !

« J’étais si inquiète, puisque je n’avais pas trouvé d’eau avant, mais regardez ça ! » Rine était déjà prête à remplir son outre d’eau, mais elle attendait patiemment que Kyou-san se rétablisse. « C’est de l’eau pure des montagnes ! Je suis tellement contente, je pensais avoir échoué, même si vous êtes tous les deux des pros de la vie en plein air... »

Je ne pouvais pas me permettre de commenter la dernière partie. « Ne t’inquiète pas. Mais la source est la raison pour laquelle les ours étaient ici. Nous devons rester prudents, car d’autres monstres pourraient vouloir aller chercher de l’eau. »

« ... Tu es un génie, Kenta ! Je n’y ai jamais pensé, mais même les monstres ont besoin d’eau pour vivre ! » déclara Rine.

Je n’avais pas pu trouver de réponse appropriée à une telle admiration. « Je vais jeter un coup d’œil. Peut-être que je peux trouver quelque chose avant qu’ils tombent sur nous. »

« Tu es comme un ranger, tu sais, Kenta ? » déclara Rine.

« Je ne suis qu’un Éclaireur. Et être prudent nous maintient en vie, » répondis-je.

« Grâce à toi, nous sommes en sécurité. Mais s’il te plaît, appelle-moi, s’il y a quelque chose à combattre ! C’est la seule chose pour laquelle je suis bonne et je ne veux plus te voir souffrir, » déclara Rine.

« ... » Normalement, c’est le rôle d’un homme de dire quelque chose comme ça, mais bon sang ! Cette fille est vraiment magnifique ! Je venais de m’en rendre compte, alors qu’elle me regardait avec ses grands yeux de braise. C’était peut-être la première fois que je pouvais comprendre pourquoi certains Japonais étaient attirés par les femmes occidentales. « Il s’agit juste d’un peu de reconnaissance. Ne t’inquiète pas pour ça. »

J’avais été un peu plus loin et j’avais activé plusieurs compétences de ma capacité de Survie et de Perception. Mon Pistage avait trouvé quelque chose. Il s’agissait de marques de griffes, de très gros oiseaux de proie. Cela pourrait devenir dangereux, puisque ni les filles ni moi n’avions d’attaques à distance.

Et il y avait beaucoup d’autres pistes. Il s’agissait d’une source vitale pour la vie animale et les monstres de la région. J’étais revenu auprès des filles, qui avaient fini de remplir les outres. « Nous devrions utiliser le reste de la journée pour trouver un endroit pour le campement pour cette nuit. »

« Hein ? Pourquoi ? » demanda Rine.

« Explique-toi, Ken, » demanda Kyou-san.

J’avais alors répondu. « Il ne nous reste que quelques heures avant le crépuscule et à cette heure-là, beaucoup de monstres nocturnes iront à la source en venant de toutes les directions. Ils font ça pour boire et chasser. Il sera difficile de quitter le périmètre à temps, alors je préfère utiliser ce temps pour chercher une grotte ou quelque chose comme ça. Nous devrons peut-être tuer ses habitants, mais il y a des oiseaux de proie géants dans la zone, et je ne sais pas s’ils sont nocturnes, alors je veux au moins avoir une zone plus sûre si l’on doit se battre. Et il est moins probable que nous soyons dérangés dans le camp, que si nous ne sommes pas en plein air. Nous sommes tous mentalement épuisés. Et Rine pourrait aussi être épuisée physiquement, puisqu’elle ne peut pas compter sur un statut d’héroïne. »

Pour Kyou-san et moi, l’épuisement physique se mesurait en PE, donc tant que nous en avions, nous allions bien. Mais le corps de Rine était comme celui d’une fille humaine normale... du moins, c’était ce qui était très probable.

« Je vais bien, » déclara Rine.

« Même si ton corps va encore bien, l’épuisement mental est aussi mauvais que celui physique. Nous devons pouvoir nous reposer sans être dérangé. On n’a rien de pressant à faire, n’est-ce pas ? » Eh bien, Kyou-san et moi avions quelque chose comme ça, puisqu’il y avait des camarades de classe dans cette montagne, mais elle ne le savait pas encore et même alors, il était peu probable qu’elle les rencontre.

« Toi... Kenta, tu penses à tant de choses auxquelles je n’ai même pas pensé ! » Pourquoi Rine me regarde-t-elle avec tant d’admiration ? Elle me donnait l’impression d’être comme ces nouveaux venus que j’avais formés dans des MMORPG par chat vocal, mais son beau visage me renseignait sur ses intentions. Elle doit essayer de me piéger !

« Ken, ta paranoïa de départ est acceptable. Mais s’il te plaît, arrête maintenant avec ça. » Comment se fait-il que Kyou-san puisse me lire si facilement ?

La suite était facile à deviner. J’avais juste utilisé le Pistage jusqu’à ce que je trouve une piste de bête, que j’avais suivie, jusqu’à ce qu’un plus gros gibier se présente sur la piste que j’avais ensuite suivie. « Les empreintes ressemblent à celles d’un loup, il y en a peut-être un petit nombre ensemble, mais avec un peu de chance, ils ont une grotte. »

Nous avions eu de la chance. La piste nous avait vraiment menés à une grotte. « Je vais me faufiler dedans. » J’avais utilisé Masquage des Odeurs et Dissimuation pour la furtivité, tandis que Vision Nocturne avait permis d’inspecter la sombre grotte. Il y a plusieurs monstres ressemblant à des loups, mais ils avaient tous des cornes et étaient à moitié recouverts d’écailles. Il y en avait huit et ceux-là étaient en train de dormir.

J’avais été faire mon rapport.

« Ce sont des lizalupis. Ils ne devraient pas être un problème, » s’exclama Rine.

« Ils se réveillent probablement après avoir senti vos odeurs ? Ont-ils de bons yeux ? » lui demandai-je.

« ... je suis désolée, je ne connais que le nom, » répondit Rine.

« Pff. J’ai une stratégie. Mais si quelque chose tourne mal, tu dois te dépêcher d’agir, Rine, » déclarai-je

« Qu’est-ce que tu vas faire ? » me demanda-t-elle.

« Je pense qu’il est sur le point de faire quelque chose de stupide, » déclara Kyou-san.

« Rine se positionne à l’entrée, je me faufile et je peux peut-être en tuer un ou deux, avant qu’ils ne soient réveillés par la puanteur du sang. Je peux masquer mon odeur et avoir un camouflage optique, donc je pourrais ne pas être vu et ensuite ils viendront vers Rine. Alors je peux les attaquer par-derrière et nous les attaquerons en tenaille, » expliquai-je.

« Cela semble dangereux, Kenta, » déclara Rine.

« Et stupide, » rajouta Kyou-san.

« C’est efficace. » Ceci devrait augmenter mon nombre de morts et donc mon PX. C’était frustrant de voir Rine tuer tous les monstres, alors que je n’avais rien. « Et comme je le dis, je compte sur toi, Rine, surtout si quelque chose tourne mal. »

Ces mots semblaient être des mots magiques, puisque les yeux de Rine étaient devenus étincelants. « Tu peux compter sur moi. »

« Même si c’est stupide, » commenta Kyou-san.

J’avais ignoré Kyou-san et je m’étais faufilé dans la grotte. Même si j’avais ma classe d’Éclaireur, je devrais être capable d’en tuer un instantanément, surtout si je visais une zone vitale. Avec ma furtivité, les lizalupis ne me remarquèrent pas. J’étais allé vers celui qui était le plus lointain et j’avais visé son cou en y appliquant toutes mes forces.

Un bruit fort laid avait pu être entendu quand j’avais séparé la chair et l’os après avoir activé une avancée rapide pour me rapprocher de lui. J’avais ensuite activé le camouflage tout de suite après ça. Je devais juste espérer que leur odorat compense une mauvaise vue.

Oh merde ! Ils m’avaient regardé droit dans les yeux et s’étaient précipités vers moi.

J’étais rapidement passé sur la classe de Lancier et j’avais crié. « Le plan a échoué ! Tourbillon ! » J’avais frappé avec ma lance pour repousser les lizalupis qui arrivaient. Même si l’obscurité dans la grotte était quelque peu ennuyeuse sans Vision Nocturne, je pouvais encore voir leurs silhouettes. Il fallait espérer que cela suffise.

« Torche ! J’arrive ! » Avec l’épée dans une main et une lumière magique dans l’autre, Rine se précipita sans crainte dans la grotte et en quelques secondes, deux des lizalupis avaient été massacrés. Elle visait leurs points vitaux avec précision et son arme pourrait aussi être surpuissante, de sorte qu’en premier lieu, il n’y avait pas eu besoin de stratégies. Mais je ne pouvais pas compter uniquement sur Rine !

Il était fort probable que je puisse me charger d’eux tout seul, car après tout, j’étais un niveau 39 ! Et si je ne les tuais pas moi-même, je n’aurais pas de PX ! Et cela serait également le cas pour Kyou-san ! Mais je ne pouvais pas ne pas impliquer Rine, puisqu’elle était arrivée là... Attends un peu !

« Rine, ne les tue pas ! Je dois moi-même le faire ! C’est un truc de héros ! » déclarai-je.

« Euh... vraiment ? » demanda-t-elle.

Eh bien, garder les lizalupis en vie était tout à fait possible, surtout après avoir coupé leurs extrémités inutiles. Cela m’avait pris environ une minute, jusqu’à ce que je puisse faire le coup de grâce jusqu’au dernier.

Maintenant que les créatures étaient mortes, Rine m’avait demandé. « Pourquoi as-tu besoin de les tuer ? »

« Kyou-san et moi devenons de plus en plus forts, plus nous tuons d’ennemis. C’est une des choses que nous devons faire, » répondis-je.

« Alors... pourquoi ne me l’as-tu pas dit avant ? Nous avons affronté plusieurs monstres jusqu’ici ! » s’écria Rine.

« JE... JE... Je viens juste d’y penser, d’accord ? » Je ne pourrais pas dire que je n’avais jamais pensé à utiliser Rine pour du PL, puisqu’il me restait un peu de fierté.

« Puh ! » Elle boude !

« S’il vous plaît, pourriez-vous laisser tomber ? Et laissez-moi soigner vos blessures. Vous deux ! » déclara Kyou-san.

« Eh ? » Rine est-elle blessée ? Eh oui, elle avait une coupure sur son bras protégé. Comme il ne s’agit que d’une armure légère, elle ne couvrait pas tout, de sorte que la mobilité restait garantie. Est-ce qu’elle l’avait eu en démembrant l’une de ces créatures ?

OK, je pourrais au moins être coupable de ça, pensa-je.

***

Partie 3

L’humeur de Rine s’était largement améliorée après le dîner et maintenant elle était aussi inutilement proche de moi qu’auparavant. De plus, elle était de nouveau en train de fouiner. « Je ne sais toujours pas comment le fait de se tenir la main est un acte lié aux héros. »

Oui, Kyou-san et moi, nous nous tenions la main en ce moment. J’avais retiré mon gant droit et j’avais pris la main gauche de Kyou-san, tout en m’asseyant. Elle avait expliqué que le fait de se tenir la main était quelque chose à voir avec le système du héros. « C’est un fait normalement inconnu, Rina-chan, que nous, les héros, avons besoin de partager le pouvoir que nous obtenons en vainquant des monstres entre nous en effectuant un contact cutané. Mais cela prend un certain temps, donc se tenir la main est la façon la plus facile de le faire. En ce moment, Ken me transfère le pouvoir du monstre pour que je puisse devenir plus forte, même si je n’en ai pas tué un seul. » S’il y avait quelque chose d’aussi pratique, la plupart des problèmes actuels de Kyou-san n’auraient jamais été présents.

« On dirait que vous êtes plus que des amis. Comme avec l’oreiller de genoux avant ça, » déclara Rine.

« Je te l’ai dit. Ken avait le vertige, alors je voulais qu’il se couche et si je l’ai mis sur mes genoux, car je pouvais observer ses yeux plus facilement, » répliqua Kyou-san.

« Mais... ce sont des choses que les amoureux font..., » déclara Rine.

« Franchement, penses-tu sérieusement que lui et moi sommes des amoureux ? Non, ce n’est certainement pas ça, c’est impossible, » déclara Kyou-san.

« Hmm..., » Rine grimaçait. « Je pense que c’est possible. »

« L’amour t’intéresse-t-il, Rine-chan ? » Quelle façon peu subtile de changer de sujet !

Elle avait énormément rougi face à cette question. Je n’avais jamais vu un visage aussi rouge. C’était peut-être parce qu’elle est un peu occidentale que c’était aussi visible ? Ce rougissement dans un ton rosâtre était vraiment étrange. « Bien sûr que si ! Même si je n’ai pas mon mot à dire dans le mariage, je peux toujours m’intéresser à la romance ! »

Ah, c’est la princesse héritière. Elle sait déjà qu’elle ne peut pas épouser l’homme qu’elle veut. C’est une histoire classique qu’on trouve dans les Jeux de Rôle. Dans les jeux, c’est la coutume de briser cette coutume, mais en réalité, je pense qu’on ne peut pas trop le faire. Ça pourrait craindre.

« Rine-chan, c’est l’inverse : Puisque tu ne peux pas décider qui épouser, tu veux avoir des fantasmes romantiques. N’est-ce pas ça la vérité ? Parlons entre filles, » déclara Kyou-san.

« Kyou-san, oublies-tu que je suis là ? » lui demandai-je.

« Et pourquoi devrais-je m’embêter avec toi ? » répliqua Kyou-san.

« Je suis un homme ! Je n’ai rien à voir avec les conversations de filles ! » déclarai-je.

« Ken, tu n’as rien à voir avec quoi que ce soit, alors tais-toi tout simplement. » Je suis maltraité ! Ma femme me maltraite ! Pourquoi la loi ne me protège-t-elle pas en ce moment ? « Rine-chan, quel serait ton homme idéal ? »

Rine me jeta un coup d’œil, peut-être un peu incertaine quant à la manière de réagir en ma présence. Cependant, elle avait ensuite rejoint le club « Ignorons Ken qui n’est qu’une ordure ». Elle avait alors répondu. « Quelqu’un d’intelligent et de malin. J’ai tendance à être un peu idiote parfois, alors je n’arrête pas d’avoir des ennuis. Et je veux aussi qu’il soit fort ! Il doit pouvoir me protéger ! » Comme si tu avais besoin de protection ! « Et il devrait être gentil et d’une humeur calme. »

« Ah, je peux voir ce que tu veux dire. Et qu’en est-il de son apparence ? » demanda Kyou-san.

« Euh ? » demanda Rine en retour.

« Aimes-tu ceux avec des muscles, ou quelqu’un de moins baraqués. Et est-ce qu’un beau visage est une nécessité ou non ? » lui demanda Kyou-san.

« Euh... Je pense que ce serait quelque chose entre les deux. Trop de muscles me rappellent mon instructeur et ça serait flippant, mais s’il est trop maigre, alors ça ne marchera pas non plus, » répondit Rine.

« Ah, si vague..., » déclara Kyou-san.

« Mon idéal serait Fabian Leise ! » déclara Rine.

« Qui est-ce ? » demanda Kyou-san.

« Cela vient... d’une fable. J’aime ça depuis que je suis enfant. » Elle avait l’air gênée. Mais tenir ce genre de conversation était beaucoup plus honteux que de parler de ses fantasmes !

« Ah, c’est vrai. Dans ce monde, il y a beaucoup moins de médias. Alors, est-ce l’héros d’une fable — ? » demanda Kyou-san.

« Non, c’est le mari de Miriam Leise, qui... eh bien, Fabian est... ah, pourquoi ne le sais-tu pas ? Je ne peux pas bien l’expliquer ! » déclara Rine.

Kyou-san avait ri. « Tu n’as rien besoin de rajouter. Tu sembles être quelqu’un de très dévouée, non ? »

« ... oui... Kyou-san, comment as-tu pu en arriver à cette conclusion ? Et comment as-tu eu raison !? Et toi, Kyou-san ? Quel serait ton idéal ? » demanda Rine.

« Et si on disait l’opposé de Ken ? » demanda Kyou-san.

Ça... ça fait mal ! Il est vrai que je n’aime pas beaucoup Kyou-san, mais si elle dit quelque chose comme ça avec cette brutalité, cela nuira à ma fierté en tant qu’homme. Comme c’est méchant de sa part !

« Eh bien, pour le dire franchement, je pense que cela doit être un bel homme. Bienveillant, intelligent et peut-être riche. Il n’est pas nécessaire qu’il soit fort, mais plutôt d’être capable d’éviter les bagarres. Il doit avoir une sorte de conscience de moi, du genre à savoir ce dont j’ai besoin sans que je le dise, » déclara Kyou-san.

« Oh, tu demandes vraiment quelque chose de vraiment élevé, » déclara Rine.

« D’où je viens, c’est quelque chose de tout à fait normal, » déclara Kyou-san.

« Ohh ! » Rine était facilement impressionnée. « Kenta, et toi ? »

... Quoi ? « Ne m’entraîne pas là-dedans ! » déclarai-je.

« Mais maintenant que nous partageons nos intérêts, je veux entendre les tiens. » Arrête de faire scintiller tes yeux, c’est de la triche ! S’il te plaît, je ne peux pas me défendre contre ça !

J’avais regardé Kyou-san et elle faisait une tête comme si je devrais simplement mourir ! Entre elle et les yeux pétillants de Rine, je ne savais pas ce qui était le pire !

« Allez, Kenta ! S’il te plaît ! » Je suis sûr que les pires, c’est les yeux scintillants ! N’ai-je aucun droit ? « S’il te plaît ? »

Les hommes sont vraiment des créatures faibles. Même moi, qui ne suis pas si réceptif aux charmes d’une vraie femme, je ne peux pas faire face à ces yeux qui mendient. « Eh bien... » Attends, ça ne veut-il pas dire que Rine est mon type idéal ?

Sexuellement parlant, il y avait également une attirance physique pour Kyou-san, mais c’était juste moi qui étais excité. Si je mettais Rine dans ces fantasmes, alors... Maintenant, j’avais envie de partir et de me soulager, mais pour l’instant, je devais me battre contre ma trique avec toute ma volonté.

Rine me regardait encore avec des yeux pétillants. J’avais détourné les yeux pour ne pas la confronter. « Allez, dis-moi ! »

« Ce serait... Lita Blanchimont. » C’était l’un des personnages dans mes premiers jeux, L’Atelier Iris. Quand j’étais enfant, j’étais tombé amoureux de ce personnage. Elle était réfléchie, mais vivante et avait un destin tragique qu’il fallait combattre. Et elle était mignonne ! Le jeu était amusant dans l’ensemble, même s’il n’y avait pas de personnalisation des personnages et l’histoire était, en regardant en arrière, un peu trop facile. Mais j’étais un enfant, donc c’était bon.

« Qui est-ce ? » Pendant ce temps, Rine me regardait avec des yeux pétillants.

« ... C’est bien sûr un personnage de jeu, » Kyou-san soupira lourdement, comme si j’étais atteint d’une maladie incurable.

« C’est... on peut dire qu’il s’agit là d’un personnage dans une histoire, » déclarai-je.

« Oh, alors nous sommes pareils, Kenta ! » déclara Rin.

« ... Pourquoi m’as-tu attrapé la main ? » lui demandai-je.

« Parce qu’on est amis ! De plus, Kyou fait la même chose ! » déclara Rin.

« ... S’il te plaît, arrête. » Une main de fille dans chacune de mes mains. J’avais Kyou-san à ma droite, afin d’obtenir mon point de PMA. Et j’avais Rine qui me tenait la main gauche pour... une raison qui m’était inconnue. Même si je portais encore un gant sur cette main, sa chaleur était transmise à travers lui.

Rine avait alors incliné sa tête « ? », mais elle avait lentement retiré sa main. Puis son visage s’était assombri : « Je suis désolée. Je... Je suis désolée. » Son humeur s’était aggravée en un clin d’œil.

« Aïe ! » Kyou-san m’avait pincé !

« Il est juste nerveux. » Elle avait souri innocemment. « Parce qu’il n’a pas d’amis. »

« Hm ? » Même si l’expression sombre sur le visage de Rine demeurait, elle demanda : « N’es-tu pas son ami, Kyou ? »

« Eh bien... oui, quelque chose comme ça. On ne s’entendait pas bien à la maison, mais venir ici tout d’un coup et ainsi de suite rend les choses compliquées. »

« Ah..., » le visage de Rine s’était assombri encore plus. « Bien sûr que tu ne veux pas être ami avec quelqu’un qui fait partie du monde, qui t’a forcé... qui t’a pratiquement kidnappé ! » Quoi... pourquoi... une aura inquiétante d’émotions sombres entourait-elle Rine ?

Même Kyou-san ne savait plus quoi dire. Elle me regardait et avait transmis ses pensées avec ses yeux. « Allez, Ken, prends sa main ! »

« Ne me mets pas ça sur moi. C’est de ta faute. »

« Parce que tu es une mauviette, tu ne peux même pas supporter de lui tenir la main. »

« Je ne peux pas m’occuper d’elle ! Ne m’oblige pas à le faire ! »

« Oh, donc tu n’es pas seulement en train de m’entraîner dans cette malédiction, mais tu ne peux même pas endurer quelques inconvénients pour nous en faire sortir ? Pense donc à la récompense ! Sans elle, comment pouvons-nous enlever cette malédiction, hein ? Maintenant, lève-toi et prends sa main ou je te ferais vivre un enfer ! »

Je n’avais pas peur de Kyou-san, mais j’allais quand même prendre la main de Rine, parce que les arguments de Kyou-san étaient bons. Ce n’était pas la menace non verbale. Vraiment !

« Hein ? » Rine regarda sa main, qui était tenue par moi.

« JE... JE..., » balbutiai-je.

« Comme je l’ai dit, il est juste timide, Rine-chan. Tu vois, tout va bien. Il te tient la main, » déclara Kyou-san. Tu m’as forcé à le faire !

Des monstres ! Je tiens la main de deux monstres ! L’un est un tyran qui écrase l’âme, qui saisit toute occasion de me torturer mentalement et émotionnellement. L’autre est une machine à tuer enfantine, qui vit dans un monde fantastique, au sens propre comme au figuré, et qui utilise des débordements émotionnels, si quelque chose ne va pas dans son sens.

Et je suis entre les deux ! S’il vous plaît, que quelqu’un m’AIDEEEEEE !

 

― ○●○ ―

 

Le camp avait été achevé et il était désormais temps pour aller dormir. « Es-tu sûre de vouloir prendre le premier tour de garde, Kyou ? Je peux le faire. » Rine demanda ça précautionneusement.

« Ce n’est pas grave. Va dormir, c’est tout. Je n’ai pas fait beaucoup d’exercice aujourd’hui, alors vous devriez dormir tous les deux. » Kyou-san avait pris volontairement le premier tour de garde. Le feu avait déjà amplement brûlé et il restait principalement des braises. Parfois, une brindille ou deux était ajoutée pour l’alimenter afin de garder la grotte au chaud. Le fait de faire un tour de garde la nuit était bien plus qu’une simple surveillance de la venue des ennemis, c’était également le fait de s’occuper du feu pendant tout ce temps.

Et ainsi, Rine et moi, nous nous étions allongés et avions dormi.

Comme si...

J’avais une compétence qui me permettait de percevoir mon environnement même en dormant. Je n’avais donc dormi que jusqu’à ce que la respiration de Rine devienne régulière.

Au bout d’une demi-heure, je m’étais réveillé. « Rine ? » Je lui avais demandé ça pour être sûr. Pas de réaction, elle dort. « Alors Kyou-san. Qu’est-ce qu’on fait ? » J’avais bien sûr chuchoté.

« J’ai glissé quelque chose dans son dîner, alors maintenant elle devrait être dans un sommeil profond. » Kyou-san parlait en ce moment à haute voix. Elle était vraiment confiante. Et elle l’avait vraiment fait. Elle l’avait donc empoisonnée. Et même moi, je ne m’en étais pas rendu compte. « RINE-CHAN ! C’est une attaque ! »

...

...

Il n’y avait pas eu de réaction.

« Maintenant, on peut l’attacher et..., » commençai-je.

*frappe*

Soudain, Rine avait déplacé son épée alors que ses yeux étaient entrouverts. Elle regardait vers le sol, juste devant elle. J’avais suivi son regard et j’avais vu une créature ressemblant à un insecte, qui avait été coupée en deux. Même à cette distance, ma Perception me permettait de percevoir que c’était quelque chose comme un gros moustique. Peut-être que cela buvait également du sang ?

Et celle qui l’avait tué ? « Oh... * baillement * c’est juste un insecte, » avec un sourire euphorique, le corps de Rine était retombé au sol, tout en lâchant sa lame. Et elle... elle dormait à nouveau.

« Ken, que s’est-il passé ? » me demanda Kyou-san.

« Un insecte du genre moustique a essayé de sucer le sang de Rine et elle l’a tué pendant son sommeil... et juste pour être sûr : RINE !? ES-TU RÉVEILLÉE !? » criai-je.

...

...

...

Pas de réaction.

Mais en entendant mes précédentes paroles, les yeux de Kyou-san s’étaient écarquillés. « Mais... comment est-ce possible ? D’après ce que je sais, elle devrait être endormie pendant au moins quelques heures. »

« Faisons une expérience, » j’avais pris une brindille rouge dans les braises du feu de camp et j’avais jeté dans la direction de Rine. Dès que la brindille s’était trouvée à portée de bras, Rine avait instantanément pris son épée et avait frappé vers elle. Elle avait fendu la branche et même si des étincelles étaient apparues, elle avait frappé à nouveau avec son épée pour les éteindre d’un mouvement fluide. « ... les brindilles qui tombent sont agaçantes... » Elle avait relâché son épée et elle s’était à nouveau endormie.

« RINE !? » J’avais crié pour être sûr. Mais il n’y avait toujours pas de réaction. « Nous savons trois choses maintenant. D’abord, elle semble être capable d’agir comme moi avec mon aptitude active pendant le sommeil. Mais au lieu de se réveiller, elle se contentait de s’attaquer à tout ce qui est dangereux se trouvant à portée de main. Deuxièmement, elle est à peine consciente de son environnement et se rend compte de ce qui se passe après qu’elle ait frappé. Et troisièmement : je ne me rapproche pas d’elle, quand elle dort ! » Elle me tuerait si j’essayais de l’attacher ! Bon sang, Kyou-san peut tenter le coup si elle veut, mais je ne le ferai pas !

« Hm... nous devons changer le plan. Au lieu du sommeil, je viserai l’inconscience la prochaine fois, » déclara Kyou-san.

Cela pourrait fonctionner, puisque les activités cérébrales étaient au strict minimum dans le coma. Mais il y avait une chose qui me dérange. « Phew, pourquoi déplaces-tu tout vers le haut ? N’était-on pas d’accord pour dire qu’il serait difficile de la transporter dans les montagnes ? »

« Parce qu’il sera plus difficile de la capturer, plus on attendra. » Kyou-san semblait être amère à ce sujet. Mais elle avait raison, plus nous attendions, plus Rine aurait des opportunités de réaliser ce que nous recherchions. Et bien sûr, il y avait nos camarades de classe, qui pourraient nous retrouver.

« J’ai besoin de dormir avant de penser au prochain plan. Tu t’occupes du feu, Ken, » et après avoir déclaré ça, elle s’était allongée.

« Oui, oui, » même si c’était injuste, je n’avais plus assez d’énergie pour discuter. Si je me plaignais de chaque petite chose que Kyou-san faisait pour m’ennuyer, je n’aurais plus d’énergie pour faire les choses importantes. Et ce n’était pas comme si je ne pouvais pas utiliser cette opportunité pour autre chose d’important.

Après un certain temps, Kyou-san dormait profondément. Je dormirai bientôt à côté d’elle, et le fait d’entretenir le feu était une tâche que je pouvais faire avec ma compétence de sommeil, puisque j’entendrai quand il ne crépite pas assez. Ainsi, nous pouvions toujours gagner le pt de PMA pour avoir dormi à côté l’un de l’autre. Mais avant cela...

En étudiant les visages endormis de Kyou-san et Rine, j’avais pris une décision. Il était temps de quitter cette grotte, d’aller dans un recoin sombre où je pouvais inspecter l’entrée et soulager tout le stress refoulé en une seule séance !

***

Partie 4

Le lendemain.

Heureusement, Rine ne se souvenait de rien de ce qui s’était passé lorsqu’elle était endormie, ou alors elle regrettait de ne pas avoir fait de tour de garde nocturne. À la fin, Kyou-san avait pu jouer la « carte de l’amitié » qui s’était avérée très efficace.

On avait recommencé à faire de l’escalade, mais j’étais sur le fil du rasoir. C’était comme si quelque chose n’allait pas, même si je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Je ne l’avais pas dit aux filles, car cela pourrait n’être qu’un malaise. Peut-être était-ce parce que nous essayons d’atteindre un sommet. Mal de l’altitude, peut-être ?

Oh.

« Ken, pourquoi tu regardes autour de toi comme ça ? » me demanda Kyou-san.

« ... Ennemis. Trois types rampants, on ne peut que les entendre, » répondis-je en murmurant.

« Rampant ? Peut-être une chenille des montagnes, » Rine avait dégainé son épée. « Mais es-tu sûr ? Je n’entends rien. »

Là-bas ! J’avais couru jusqu’à un rocher ayant la taille d’un humain et avec une Poussée Rapide et un son déchirant, un monstre en forme de chenille avait été anéanti, alors que les tripes volaient partout.

Deux autres se cachaient dans le coin, mais tout à coup, je m’étais mis à avoir envie de vomir. Que se passe-t-il ?

D’un mouvement rapide, Rine m’avait devancé et elle avait coupé les deux autres d’un seul coup, les tripes avaient également volé. Mais elle semblait aussi ressentir des douleurs à l’estomac. « Les tripes... »

Ah, je vois. Donc les tripes possèdent en eux un produit chimique inodore, ce qui cause cette nausée. Mais ça passe vite, peut-être 10 secondes. Mais avec ce délai mortel, si vous combattiez plusieurs individus en même temps... Était-ce en vérité leur stratégie ? Est-ce qu’ils agissaient en rodant, puis en tenant une embuscade aux proies et si cela échouait, le premier à mourir immobiliserait l’ennemi avec ses tripes nauséabondes ?

Mais en y pensant, ce corps était facilement ouvrable par une frappe. Qui avait pensé à des monstres comme ça !?

« Est-ce des chenilles de montagne ? » lui demandai-je.

« Non, les chenilles de montagne sont bien plus grosses. Je crois que ce sont des chenilles boak. » Ah, donc ceux de la taille d’une vache qu’on a trouvés avant sont les chenilles de montagne. Ces montagnes ont trop de monstres ressemblant à des chenilles !

« Attendons un peu, » avais-je suggéré. « Je me sens encore un peu malade. »

« Moi aussi, » répondit Rine.

Kyou-san hocha la tête : « D’accord. »

« Ah ! » m’exclamai-je alors que je regardais la direction du sommet que nous visions. « Pas bon. » Il y avait au moins une douzaine de créatures volantes. C’était probablement elles qui avaient laissé des marques de griffes la veille. Les marques me donnaient l’impression que ces créatures étaient très grandes, et que cela devait avoir une taille entre une vache et un éléphant ! « Qu’est-ce qu’ils ont entre leurs serres..., » chacun de ces oiseaux avait deux paires d’ailes et un long bec en forme de lame. De plus, ils avaient une chenille boak prise dans chacune de leur serre. Et comme ces créatures avaient quatre pattes chacune, c’était 48 centipèdes volants ! « COUREZ ! »

S’il vous plaît, laissez ces oiseaux être stupides ! S’il vous plaît !

J’étais déjà à quelques mètres de là, alors que les filles se posaient encore des questions, mais maintenant elles bougeaient enfin. Mais je me rendais clairement compte que nous n’étions pas seulement détectés, mais trop lents, car les créatures étaient déjà en train de nous rattraper !

Et les bâtards volants avaient fait ce que je craignais : Ils s’étaient mis à voler juste au-dessus de nous et ils avaient lâché les chenilles afin qu’elles nous tombent dessus. Elles pourraient tout à fait éclater à l’impact, et cela pourrait tout à fait nous immobiliser avec leurs produits chimiques intestinaux !

J’avais changé de classe vers celle de Lancier et j’avais crié à Rine : « Aide-moi à sauter ! Et après, courez toutes les deux ! »

Rine me regarda avec confusion, mais elle s’était mise en position, avec les mains jointes sous son ventre. J’avais couru vers elle et j’avais sauté sur cette plate-forme provisoire. Elle m’avait propulsé encore plus haut, jusqu’au premier arrivage de chenilles. « Tourbillon ! »

Les tripes avaient été éclaboussées autour de moi, mais la compétence Tourbillon avait repoussé les ennemis, de sorte que les carcasses avaient volé encore plus haut, s’écrasant sur la deuxième vague de chenille. La nausée m’avait submergé. La dernière chose que j’avais pensée était : Ça va faire mal, quand j’étais redescendu avant de m’écraser sur le sol, sans avoir la chance de réduire ma chute. Je pouvais voir mes PV diminuer jusqu’à une limite alarmante. Mon Maximum de PV avait aussi diminué, car j’avais peut-être cassé quelque chose.

La troisième vague de chenille était en train de tomber sur moi et pendant qu’ils éclataient, j’avais encaissé encore plus de dégâts. Mes PE avaient aussi fortement diminué, peut-être parce que j’étouffais à cause de toute cette nausée. J’avais essayé de me lever, mais je voyais déjà s’approcher trois de ces oiseaux bizarres, ceux qui avaient lancé la première des trois largages.

Ah, je suis mort. Mais bon sang, je ne devrais pas abandonner ! Chaque once de volonté était entrée dans mon corps, essayant de le faire bouger.

Et puis, *frappe* avec un bel arc de cercle, une épée était en train de s’enfoncer dans le corps d’une de ces créatures. Rine. Quelle idiote ! Si je te dis de courir, tu devrais courir !

Et ton but est faux. Comment as-tu pu foutre en l’air ton principe d’une frappe, un mort ? Sûrement parce qu’elle s’est précipitée vers moi. Bien sûr, Kyou-san n’est pas là. Elle est plus intelligente que ça.

La résistance de Rine avait été de courte durée. Une quatrième vague de chenilles s’approchait d’elle et elle était en train de subir de la nausée. Maintenant, l’une de ces créatures à quatre ailes s’approchait d’elle, celle qu’elle avait frappée plus tôt. Il semblait être gravement blessé, mais les yeux brûlaient de haine. Je vois. Elle va mourir avant moi. Pourquoi a-t-elle essayé de m’aider ? Elle est stupide.

Je tremble ! Le monde semble trembler. Pourquoi est-ce que je tremble autant ? Est-ce dû aux regrets ? Est-ce que c’est de la haine de soi ? Est-ce de la fierté ? Je ne sais pas, en fait je me sens un peu vide à l’intérieur.

Attends un peu ! Le monde tremble ! Au moins la montagne ! Quoi... Le sol ! Le sol s’élevait juste devant mes yeux, alors que j’étais incapable de bouger ! Et la terre sous moi était en train de changer... J’avais roulé dans la direction qui s’était élevée jusqu’à présent.

Les créatures ailées étaient tombées en pleine panique alors qu’elles essayaient de s’envoler. Pourriez-vous, s’il vous plaît, m’emmener ? Nous pouvons encore discuter de toutes les choses concernant le fait que vous avez essayé de me tuer, mais je ne veux pas être laissé derrière, alors que la terre et les rochers autour de moi bougeaient grandement et qu’ils étaient sur le point de m’écraser.

Ah, cela ne sera pas mon plus gros problème. En ce moment, je descendais une falaise nouvellement formée. Eh bien, je suis mort. Dans ma prochaine vie, je veux redevenir un joueur.

Soudain, quelque chose s’était emparé de mon cou par-derrière, m’étouffant : « Je t’ai attrapé, Kenta ! » C’était Rine, qui avait réussi à se débarrasser des nausées. Les miennes aussi étaient finies, mais mon corps ne bougeait pas. Il pouvait s’agir d’une douleur écrasante, qui était bloquée par l’adrénaline, ou quelque chose comme ça.

Rine était accrochée au sol encore en mouvement alors que la zone devenait de plus en plus raide. Ses doigts creusaient profondément dans la terre, mais ma question exacte est : Combien de temps avant que nous tombions tous les deux ? « Stupide. » Ma voix était devenue gémissante.

« Hein ? »

« Stupide ! Lâche-moi et essaie de te sauver ! M’aider, c’est te tuer ! » déclarai-je.

« Non ! » cria Rine.

« Le sol lui-même essaie de me jeter de la falaise ! Agis donc comme une princesse stupide et comme si tu avais de bonnes intentions, tout en enjambant les cadavres ! » déclarai-je.

« Tu... tu essaies juste de me faire t’abandonner, puisque nous sommes amis ! » répliqua Rine.

« Non, je ne le suis pas ! Je te déteste ! Tu agis avec noblesse et force, tout en te sacrifiant, je déteste ça ! » répliquai-je.

Pendant un moment, Rine avait titubé, mais ensuite elle avait rassemblé sa détermination : « Tu viens d’essayer de nous protéger Kyou et moi en te sacrifiant par la même occasion ! »

« Je déteste les TPK et surtout les joueurs qui les évoquent en ne faisant pas leur travail ! Un mort vaut mieux qu’un TPK, surtout dans les raids ! »

« TeePeeKay ? »

« Total Party Kill, ou, imbécile ! » déclarai-je.

« Je n’ai aucune idée de quoi tu parles, alors je vais t’ignorer ! » déclara Rine.

« Gosse immature ! » criai-je.

« Beh ! » Est-ce qu’elle me sort là sa langue !?

« Soulève-moi, que je puisse te cracher dessus ! » criai-je.

« Avec plaisir ! » Rine avait renforcé sa prise sur mon cou puis elle avait essayé de me tirer vers le haut, mais avec un soudain mouvement, le sol sous nous devient vertical. Comment est-ce que c’est possible ?

Pendant un moment, Rine avait pu porter nos deux poids d’une seule main. Puis la terre sous sa main s’était brisée et nous avions tous les deux ressenti la gravité.

Ah, on a de la chance. Sous nous se trouvait l’une de ces étranges créatures à quatre ailes. Nous allions atterrir directement dessus... attends, nous sommes malchanceux, nous tomberons à côté, presque à portée de main, mais sans aucune chance de l’attraper.

Eh bien, nous sommes morts. La seule bonne chose, c’est que la personne qui m’irrite le plus mourra aussi. Dommage que je ne puisse pas bouger et pousser Rine plus loin, pour qu’on puisse mourir à différents endroits.

Et alors, quelque chose d’inattendu s’était produit. Ou plutôt comme « s’était de nouveaux produits », car soudainement, un autre morceau de terre était apparu et avait touché la créature ailée dont j’avais parlé plus tôt sur le côté. J’avais entendu le bruit du broyage des os et des éclaboussures de sang.

Nous allions ainsi atterrir sur cette nouvelle partie du sol qui avait surgi, mais il y avait encore environ huit mètres de chute libre. Je suppose qu’on ne peut rien y faire. Si je mourais, mais Rine pouvait survivre, je pouvais aussi bien la laisser souffrir avec ce qui allait suivre. J’avais utilisé le peu de volonté qui me restait et j’avais attrapé le bras de Rine, qui tenait toujours mon cou, et je l’avais étreint contre moi. J’allais ainsi subir le choc en premier, et j’espérais vite mourir. Et ainsi protégée de cette façon, elle survivra sûrement et ma mort lui fera vivre un enfer mental ! Bien fait pour toi !

Le problème principal était sur le point d’arriver : L’atterrissage... Étrange, la terre était en train de céder... est-ce que c’est si peu solide ? Oh, cette parcelle de terrain vient de bouger à nouveau, nous l’avons ratée et nous sommes toujours en chute libre.

« HHHAAAAAHHHHHH ?? » Un son profond résonna tout autour de nous.

Un autre morceau de terrain était apparu sous celui que nous avions raté et... cela nous avait réceptionné. L’impact en soi ne faisait pas très mal, mais le fait que j’enfonce le genou de Rine dans mon estomac était plutôt mauvais. Qui a craché tout ce sang ? Et où est partie une si grande partie de mes PV ?

Oh... La noirceur m’engloutit.

 

― ○●○ ―

 

Pour moi, Momokawa Kyou, les choses ne s’étaient pas bien passées. J’avais été capturée par d’étranges monstres ressemblant à des oiseaux. À un moment donné, Rine-chan était allée pour aider Ken, puis le sol s’était déplacé. En vérité, j’étais heureuse que je ne sois pas là à ce moment, car la terre avait commencé à bouger.

Eh, c’était arrivé, car ce n’est pas une montagne sur laquelle nous étions. C’était une créature gargantuesque faite de terre et de pierre ! Il était allongé là et le soi-disant pic était en fait son derrière !

Je ne savais pas ce qui était arrivé à Rine-chan et Ken, mais pendant que cette créature montagneuse s’était placée debout, j’avais pu avoir un aperçu des dommages qu’elle avait causés. Plusieurs monstres avaient été écrasés par certains de ses mouvements mineurs.

Même si j’avais encore un espoir à ce moment-là : « S’il vous plaît, laissez Ken mourir. » Il y avait encore la possibilité que sa mort lève la malédiction qui m’avait frappée. Mais il n’y avait pas de fenêtre de message de malédiction et la bague était toujours à mon doigt, donc tout ce que je pouvais faire, c’était espérer.

Mais assez rapidement, la situation s’était aggravée. La créature faite d’une montagne avait attaqué les créatures volantes et elle les avait écrasés les uns après les autres avec ses grands bras. C’était comme attraper des insectes avec les mains ! Mais quelque chose avait distrait le géant de la terre, de sorte que deux des créatures ailées avaient pu s’enfuir, y compris celle qui m’avait capturée dans ses serres.

Maintenant, j’avais juste besoin d’un moyen de survivre. Et avec un peu de chance, Ken saignait actuellement, à quelques secondes seulement de la mort. Après quoi la malédiction serait levée grâce à cela.

Pour changer, j’aurai peut-être de la chance.

***

Chapitre 3 : L’Etna, les Quoiseaux et la Séparation

Partie 1

J’avais repris connaissance et j’avais alors réalisé que je devais encore être en vie. Mais même si je devrais être reconnaissant de ça, je n’avais pas pu l’être. Pourquoi ? Puisque j’avais tellement mal, je voulais vraiment mourir.

« Tu es de retour ! » Une phrase excitée et soulagée avait été entendue et quelque chose qui pourrait être un câlin m’avait été fait. Ou bien était une jeune fille en fer qui me l’avait fait, mais disons, pour ce que j’en avais à faire..., je disais ça, car cela faisait si mal que j’avais presque pu entendre un bruit de douleur. « J’ai presque pensé que... » *Pleurnichage*.

J’avais lentement ouvert les yeux et j’avais vu une Rine qui pleurait et qui était recouverte de terre. Elle se penchait sur mon corps, mais elle avait déjà cessé de m’étreindre à ce moment-là. Elle ne faisait en ce moment que chanter des sorts de guérison les uns après les autres, tous dirigé vers moi.

Mes PV max étaient assez réduits, peut-être à cause de toutes les blessures majeures que j’avais reçues en tombant. Mais mes PV actuels étaient déjà au maximum et donc, la magie de guérison ne changeait rien à ma situation. Peut-être que j’étais vraiment brisé en ce moment.

« NE T’INQUIÈTE PAS, MON GARÇON. ÇA POURRAIT FAIRE MAL, MAIS TU PEUX ME LAISSER LE RESTE. » Depuis quelque part plus loin, une voix grave et résonnante s’était fait entendre. J’avais essayé de le localiser.

« Ah, c’est l’Etna. Il nous a sauvés, » Rine désigna une direction, mais tout ce que je voyais, c’est... ?

« C’est une montagne, » déclarai-je.

« C’est l’Etna, » répondit Rine.

« PAS TOUT À FAIT. JE SUIS UN ETNA. MAIS VOUS POUVEZ M’APPELER SIMPLEMENT ETNA » est-ce que cette montagne vient de bouger ? Et est-ce une fente qui est une bouche ? Et ces trous scintillants, ce sont des yeux ou quoi ? Même s’il n’a pas de tête et qu’il a trois jambes et sept bras ?

J’avais essayé de me concentrer là-dessus, mais il y avait quelque chose entre. Il y avait une boîte de messages.

 

Vous êtes séparé de Momokawa Kyou.

La malédiction reviendra, petit à petit, sur vous et votre femme bien-aimée. Après 47 heures, la malédiction sera à son paroxysme, alors laissez votre amour surmonter cette épreuve !

 

...

...

« Aaaaaahhhhhh! »

« Tout va bien, Kenta. L’Etna n’est pas un ennemi, » déclara Rine.

« AAAAAAAAAAHHHHHHHHH ! » J’avais doublé le volume, car j’avais complètement oublié cette créature de montagne.

« TU NE DEVRAIS PAS TE FATIGUER EN CRIANT, MON GARÇON. JE NE TE FERAIS PROBABLEMENT PLUS DE MAL, » déclara Etna.

« POURQUOI NE ME TUES-TU PAS MAINTENANT ? » Cela ne s’adressait à personne en particulier, sauf à la vie.

« MOI, EN ME RÉVEILLANT, JE T’AI FAIT DU MAL, MAIS CE N’ÉTAIT PAS MON INTENTION, » déclara Etna.

« MERDE ! JE DÉTESTE ÇA, JE DÉTESTE ÇA, JE DÉTESTE ÇA !! » déclarai-je.

 

☆☆☆

 

Inoue Masahiko et son groupe se trouvaient actuellement dans la même chaîne de montagnes. Ils pensaient que la princesse y était peut-être retournée pour capturer d’autres bandits. Le chemin que Kyou leur avait indiqué était plein de pièges et avait été très difficile d’y voyager.

« À quoi pense Kyou ? », marmonnait-il pour la vingtième fois. S’il pouvait juste lui parler, pour savoir de quoi il s’agissait exactement, il le saurait. Lui et ses amis n’avaient cessé d’y penser et même s’il y avait quelques idées, il n’y avait aucun moyen d’en être sûr.

Il y avait tellement réfléchi ces derniers jours, qu’il s’était imaginé entendre la voix de Kyou dans ces montagnes. C’est... attends, c’est la voix de Kyou !

« OISEAU STUPIDE, MEURS ET LAISSE-MOI TRANQUILLE ! »

Il s’agissait d’un cri lointain, venant d’en haut. Masahiko pouvait voir des créatures géantes et volantes dans la direction d’où venait la voix. Kyou est-elle kidnappée par ces créatures !?

« Masa ? » Eri avait alors demandé à Masahiko.

« Nous devons la sauver. Il s’agit de l’une des nôtres. » Tout le monde hocha la tête. Il n’y a pas eu d’hésitation.

 

☆☆☆

 

Résumons la dernière heure. D’abord, alors que je pouvais à peine bouger, Rine m’avait constamment lancé des sorts de guérison, et cela même si je lui avais déjà dit d’arrêter à plusieurs reprises. Elle avait continué jusqu’à ce que son mana (si elle en avait) soit épuisé. Mais elle avait continué après s’être suffisamment rétablie pour pouvoir lancer un autre sort. J’avais effectué des premiers soins sur toutes les déchirures et les fractures que j’avais sur tout mon corps. C’était ce qui ne pouvait pas être contré uniquement grâce aux sorts de Rine.

Etna, de l’autre côté, avait fait beaucoup d’explications, à tel point qu’il tuerait n’importe qui dans un jeu. Il avait déclaré trop d’histoires en trop peu de temps, d’autant plus que la plupart d’entre elles étaient ennuyeuses.

Alors je l’abrège : Les Etna sont une vieille race de montagnes vivantes qui dorment la plupart du temps. Mais celui-ci s’est réveillé, car il y avait eu trop de tripes venant des chenilles. Alors que l’Etna est déjà sur le point de se rendormir, comme il était désolé de ce qui s’était passé, il avait voulu un peu nous aider.

Les créatures à quatre ailes étaient à peu près aussi intelligentes que les humains. Elles étaient vicieuses et rusées et inventaient de nouvelles façons de chasser en fonction de leur nouvel environnement. Normalement, elles vivaient sur les terres des démons, mais un clan s’était installé dans les parages. Comme c’était juste derrière la frontière, cela pouvait arriver.

L’Etna avait également perçu que l’un des nôtres, un humain, avait été enlevé par l’un de ces oiseaux. Cela devait être Kyou-san, qui était sûrement tombée dans une autre crise et souhaitait à nouveau des choses déraisonnables. Elle voulait sans doute ma mort, car quand les choses tournaient mal, elle me le reprochait.

« VEUX-TU SECOURIR CET HUMAIN ? »

« Oui », pendant que Rine était pleine de vigueur, je haussais simplement les épaules.

« JE SUIS ÉMU. POUR UN PETIT DE L’EXTÉRIEUR DE L’ETNA QUI SE SOUCIER L’UN DE L’AUTRE, C’EST GÉNIAL ! » Pourriez-vous, s’il vous plaît, ne pas pleurer du sable ? Un gros nuage de sable se forme et j’aime ne pas m’étouffer. « JE NE PEUX PAS VOUS AIDER BEAUCOUP, VOUS DEUX. JE NE PEUX QUE VOUS DONNER MA BÉNÉDICTION. »

« Etna, c’est plus que suffisant, » Rine répondit avec un large sourire. J’avais levé les yeux. Quel bien cette bénédiction pouvait-elle faire ?

Oh, une autre fenêtre de message.

 

Vous obtenez la bénédiction de l’Etna !

La régénération a été fortement stimulée

Max PV +100 %

PE maxi +100 %

Max MP +100 %

Vitalité +50 %.

 

Ouais, j’aime être béni. S’il vous plaît, bénissez-moi encore plus !

C’était peut-être un effet secondaire, mais mon Max PV était rapidement redevenu normal ou plus du double de la normale. Je pouvais sentir comme si toutes mes déchirures se réparaient à vue d’œil. La douleur s’atténue, c’est génial !

« PRENEZ MA BÉNÉDICTION ET SAUVEZ VOTRE AMIE. JE SUIS... FATIG... JE VAIS DORMIR..., » et il s’était endormi.

« Va-t-il vraiment dormir jusqu’à ce que la confrontation finale entre les dieux et la fin du monde soit sur le point de commencer ? » Rine avait pris en compte toutes les histoires que l’Etna avait racontées telle une éponge en sortant ça.

« Est-ce important ? Ce n’est pas comme si nous allions vivre aussi longtemps. Et il sera probablement perturbé à plusieurs reprises, avant que cela ne se produise. Ce que je veux dire par là, c’est qu’une douzaine de chenilles éviscérées en peu de temps ont suffi à le réveiller ! » J’essayais de me lever. Cela avait fonctionné. « Nous devons d’abord sauver Kyou-san. »

« Oh, maintenant que tu en parles, » Rine s’était aussi préparé. « Après tout, vous êtes amis. Et même, nous le sommes tous. »

« Non, » je travaillerai avec elle, mais j’en avais assez de tout ça.

Je n’étais pas assez stupide pour charger un ennemi comme ces oiseaux avec si peu d’informations. Et surtout, comme elle pouvait utiliser la magie de guérison, jusqu’à un certain point, mon propre taux de survie augmentait.

Mais ça ne veut pas dire que je dois continuer à faire semblant. « On le fait, parce que je mourrai dans l’autre cas. »

« Hein ? » s’exclama Rine.

« Et après, on verra. Peut-être quand nous serons à Esse ? » déclarai-je.

« Je ne veux pas le faire. Si papa m’attrape, il me fera faire un travail ennuyeux, » déclara Rine.

« Et il me donnera une belle récompense, alors tais-toi, » déclarai-je.

« Re-Récompense !? » Après une seconde de choc, l’humeur de Rine s’était assombrie, mais elle s’était éclaircie comme un soleil levant : « Ah, je vois ! Tu veux me protéger, après, puisqu’on a failli mourir. Mais ne t’inquiète pas, on est amis, alors on va rester ensemble. Risquer sa vie l’un pour l’autre est normal. »

Ce n’est pas de la naïveté ! C’est de la stupidité ! « Laisse-moi un peu tranquille, s’il te plaît ! Bon, l’Etna nous a dit la direction approximative et je vais essayer de la Pister, même si je ne pense pas que les créatures volantes laissent derrière elles quelque chose d’utilisable lorsqu’elles sont en vol ! »

« Oh, tu es timide, Kenta, » déclara Rine.

« Et tu es agaçante ! » Mais j’avais besoin de ses talents de tueuse pour atteindre Kyou-san... Merde ! Bon sang ! Je déteste ça ! Je déteste ça !!

C’était vraiment comme dans le gouffre : Je ne peux pas me séparer d’une folle, qui s’oppose à tout ce que je dis, alors que tout ce qu’il y a dans la zone essaye de nous tuer !

 

☆☆☆

 

Les mouvements de l’Etna avaient été destructeurs. La terre et les plantes qui l’avaient recouvert pendant probablement des siècles de sommeil s’étaient répandues dans toute la région et même si ces quatroiseaux auraient laissé des traces, elles auraient toutes maintenant disparu.

Donc la seule piste que nous avions était la direction vers laquelle ils volaient. Je préférerais vraiment avoir quelque chose comme un animal volant ou une monture ou au moins une chèvre pour les poursuivre, mais comme nous n’en possédions pas, Rine et moi devions le faire à pied, jusqu’à ce que je trouve un indice sur où étaient ces fichus oiseaux.

L’escalade, c’était fatigant, mais j’y étais déjà un peu habitué. Rine, par contre, c’était quelque chose à laquelle je n’étais pas habitué et qui devenait de plus en plus ennuyeux chaque minute. « Si on ne sauve pas Kyou-san, tu vas mourir ! Kenta, c’est trop cool ! »

« Je te l’ai déjà dit que nous sommes maudits, » déclarai-je.

« Liés pour être ensemble, et maudits quand ils sont séparés. C’est romantique, » déclara Rine.

« C’est horrible. Oui, c’est vraiment horrible. Tu ne connais pas du tout Kyou-san. Elle affiche juste une façade quand elle est face aux autres. Avant même de penser à elle comme une petite-amie, je préférerais sortir avec une... euh... pourquoi pas... ? » Un chat ? Un chien ? Une otaku-girl ? Je n’en ai aucune idée. « Peu importe... »  Je pense qu’il est inutile d’expliquer les faits à Rine même si elle m’agace vraiment.

« Ouf... » Un pied après l’autre. Je dois chercher des indices, et trouver une piste. Peut-être une plume tombée. Peut-être un endroit où les quatroiseaux se sont reposés. Mais les chances de les trouver sont microscopiques. La malédiction reviendra probablement en force et je mourrai à la fin.

Les quatroiseaux mangeront probablement Kyou-san avant la fin de la journée. Et je verrai ce qu’il adviendra de la malédiction quand l’un de nous sera la mort. Peut-être qu’il se réinitialisera. Peut-être que ça me tuera tout de suite. Bon sang, c’est tellement déprimant, que je ne vois pas l’intérêt pour commencer de chercher Kyou-san.

Et alors que ces pensées négatives se répandaient en moi, une voix s’était fait entendre : « Ne t’inquiète pas. » Bien sûr, c’est Rine. « Nous la trouverons. Fais-moi confiance. »

Ah, je me déteste pour avoir été rassuré par ça, pensai-je.

Si je regarde objectivement l’ensemble de Rine-chose, il n’y a qu’une seule conclusion à tirer : Katarine Von Stolzherz est une tricheuse. Elle a grandi en tant que membre de la royauté, mais au lieu de faire face à ses responsabilités, elle est maintenant ici, à faire ce qui est amusant pour elle.

Elle peut tuer presque tout sur son passage, elle peut utiliser la Magie divine et elle a une apparence attirante. Tout en elle, même son idiotie, ne fait que la rendre plus belle et parce qu’elle est belle, elle me charme, moi qui ne la supporte pas.

Toute ma vie, j’ai pensé que mes camarades de classe étaient des tricheurs dans la vie, mais ils essayent juste d’être une ombre de Rine. Je la déteste ! Je la déteste vraiment !

Une demi-heure après nos adieux de l’Etna. Nous avions grimpé une autre montagne et nous avions observé ce qui se trouvait tout autour de nous. La vaste chaîne de montagnes qui nous entourait me donnait le vertige. C’était tellement de choses à couvrir.

Attends, qu’est-ce que c’est ? « N’est-ce pas les quatroiseaux ? » Ils sont si loin, même ma compétence en Vision Lointaine a du mal à les discerner, à part les quatre ailes que possède chaque créature. « Il y en a un tas qui vole autour de ce sommet. Je pense que c’est à environ un jour de marche. »

« Hm... » Rine regarda autour de nous. « N’y a-t-il pas un moyen plus rapide ? »

« Comment ? Tu t’es fait pousser des ailes, alors que je ne faisais pas attention ? » En y repensant, avec Rine, il était tout à fait possible qu’elle cache une paire d’ailes en forme d’ange, juste parce qu’elle était déjà un personnage imbattable.

« Malheureusement non. Mais regarde, » déclara Rine.

J’avais regardé là où Rine pointait. Et maintenant, ma bouche était ouverte en grand. « Qu’est-ce... qu’est-ce que c’est ? »

« Je ne sais pas, mais ça nous aidera, par choix ou par la force, » Rine avait dégainé son épée.

Au-dessous de nous, il y avait un petit vallon et là-dedans, une créature semblable à une libellule, plus grande qu’un cheval, y dormait. Mais à la place de la chitine, il avait de la fourrure tout autour de son corps, mais ses ailes gigantesques ressemblaient à celles d’un insecte.

Des centaines de questions me venaient à l’esprit : « Qu’est-ce que c’est que ça ? » ou « Comment se fait-il qu’il soit là quand on pourrait en avoir besoin ? », mais à la fin, la réponse avait probablement été quelque chose du genre : « Parce que Rine est une tricheuse ! »

Sans plus d’hésitation, j’étais passé à la classe de Lancier. Rine et moi avions après ça échangé un regard et elle avait commencé à descendre lentement la pente, tandis que j’étais prêt à charger à tout moment.

Puis elle avait crié : « Allô ? Je m’appelle Katarine Von Stolzherz et je voudrais vous poser une question. »

La créature endormie s’était lentement réveillée et avait regardé Rine dans la confusion. Mais il n’avait pas attaqué. Peut-être qu’elle pouvait comprendre le langage humain.

Rine, excitée par le succès rencontré jusqu’à présent, posa sa question : « Mon compagnon et moi sommes dans le pétrin et nous voulons vous faire une demande. Seriez-vous prête à nous laisser monter sur votre dos pendant un moment ? »

La créature inclina la tête et au bout d’une seconde, elle acquiesça. Cela... aide ? Est-ce possible ? Se peut-il qu’il y ait une créature qui soit prête à nous aider ? Attends... ça doit être une tricherie liée au charisme de Rine !

« Super, euh... Je ne connais pas votre nom, désolée. Et si on vous appelait... Winger ? » Je suis presque sûr, c’est parce qu’il vole et a des ailes. Et Winger acquiesça. Donc Rine avait un autre ami. Super, un hourra pour la princesse ! Je suis sarcastique, tu sais ?

Winger plia ses jambes en forme d’insectes et Rine la monta. Bien sûr, elle le faisait avec grâce. J’étais aussi descendu et la douce princesse m’avait tendu la main.

Et j’avais mis ma lance dans sa main. « Non, je veux m’asseoir devant. » Et ainsi, j’avais grimpé maladroitement sur Winger par moi-même. Cela m’avait pris du temps, mais à la fin, je m’étais assis juste derrière son cou et j’avais repris mon arme. La main gauche attrapait de la fourrure, alors je ne tomberai certainement pas.

« Êtes-vous prêt, Winger ? » s’exclama Rine. « Décollez ! » Et ainsi, Winger avait commencé à s’élever dans les airs. « Kenta, donne les instructions ! »

« Plus à gauche. Voyez-vous ce sommet ? Nous allons là-bas. » Winger hocha la tête et commença à voler vers le sommet, de plus en plus haut.

« C’est génial, je vole ! Je vole vraiment, Winger, vous êtes géniale. » Comme s’il était excité par les cris de joie de Rine, Winger avait commencé à monter de plus en plus loin. Rine riait à pleine puissance. Comme moi, elle ressentait l’impression que nous glissions dans le ciel tout en étant libérés des lois de la gravité.

Même moi, j’avais souri. Mais pour une autre raison. « Vous êtes malin. » D’un mouvement rapide, j’ai mis la lance en position comme un collier, juste sous le larynx de Winger. « Vous volez très haut, même si ce n’est pas nécessaire. »

« Kenta, qu’est-ce que tu fais ? » demanda Rine.

« Ne t’inquiète pas, crois en moi, Rine, » déclarai-je.

« OK. » Si crédule.

« Alors Winger, pensiez-vous pouvoir nous piéger, hein ? » demandai-je.

« Winger ne ferait pas ça ! » déclara Rine.

« Tais-toi, Rine ! » déclarai-je.

« ... Ok..., » si obéissante.

« Essayez de voler le plus haut possible, puis vous vous retournez et nous tombons vers une mort certaine après nous être écrasés en petits morceaux sur le sol, non ? » Oh, Winger tremble et transpire. Ou alors, c’était quelque chose comme ça. Ça ne transpire pas vraiment, mais c’est assez près. « Malheureusement, je ne fais confiance à personne. Et j’ai plus qu’assez de force pour écraser votre trachée dans cette position. Soit nous vivons tous, soit nous mourons, n’est-ce pas génial ? Si vous comprenez, tournez à droite. »

Et Winger avait tourné à droite.

« Bien. Voyez-vous le plateau là-bas ? Vous volerez jusqu’ici, puis nous prendrons des chemins différents. » Le plateau était à environ une heure de marche de la montagne. Je suppose qu’il faudra environ trois heures d’ascension pour atteindre le sommet. Mais je ne peux pas me battre tout en gardant Winger sous contrôle, car je lui fais confiance sur un point. Je lui fais confiance pour nous tuer à la première occasion. Ne te fous pas de moi, Winger !

« Attendez..., » Rine commença à comprendre qu’elle s’était fait avoir. « Pourquoi, Winger ? »

« Ne le sais-tu pas ? Parce qu’il aime les humains. Mais bien sûr, comme nourriture ! » Donc encore une fois, ma nature suspicieuse a sauvé la journée. Maintenant, je dois sauver Kyou-san aussi, ou je suis foutu.

***

Partie 2

« Katsuo, vise ses ailes. Essaie seulement de le faire avec précision. Eri, soit prête à réduire la chute de Kyou grâce à la magie si notre plan échoue. Daichi et Teruko, nous trois, nous l’engagerons, si nécessaire. » Inoue Masahiko donnait l’ordre pour faire atterrir la créature à quatre ailes, même s’il était aussi prêt pour les autres résultats.

Ne t’inquiète pas, Kyou. On va te sauver ! pensa-t-il.

Katsuo était un Archer et il avait utilisé la compétence Quadruple Tir pour frapper chaque aile de cette étrange créature semblable à un oiseau. L’oiseau avait crié et battu des ailes plusieurs fois. Il ne tenait plus vraiment en l’air, alors il avait diminué son poids. En d’autres termes, Kyou.

« Eri ! » cria Inoue.

« C’est vrai ! Coussin de Vent, » Eri jeta un sort, qui créait une bouffée d’air, surtout utilisée pour amortir les chutes, pour adoucir les impacts et qui pourrait peut être utilisée comme tremplin à usage unique.

Avec un gémissement très peu féminin, Kyou tomba dans l’oreiller, qui se dégonfla immédiatement. Même si la majeure partie de l’élan de la chute avait été absorbé, selon Masahiko, il n’était quand même pas mou. Elle ne bougea plus après ça, et elle semblait avoir perdu connaissance.

Ayant perdu sa charge, la créature s’envola, même si cela se faisait lentement. Katsuo et moi avions échangé des regards et il avait utilisé une autre compétence pour frapper cette créature. « Engagez ! » Nous avions foncé pour achever la créature blessée.

Mais il y avait un autre monstre, qui nous avait engagés dans un combat en réponse. Mais les flèches et les frappes de vent avaient volé vers elle, alors elle avait dû arrêter sa plongée. « Teruko et les autres, s’il vous plaît, éloignez celui qui vole, on finit celui qui est au sol. » Avec une lance, Teruko devrait avoir beaucoup plus de facilité que Masahiko ou Daichi, quand il s’agissait surtout de gagner du temps contre un ennemi volant. « Daichi, je vais l’affaiblir, tu l’achèves ! »

« Ossu ! »

En apprenant de l’époque où Masahiko et ses amis avaient dû abandonner Kyou, ils avaient établi une méthode pour tuer à plusieurs en utilisant une sorte de calendrier pour savoir qui devait être le prochain qui devait tuer. Tant que c’était possible, c’était à la personne dont c’était le tour de porter le coup final. C’était ce qu’ils avaient décidé en se rendant à la frontière. Il y avait aussi des suggestions pour revenir en arrière et aider Kyou à monter en niveau, mais à la fin Kyou était intelligente et ils devaient donc devenir plus forts aussi vite que possible.

D’un geste rapide, Masahiko dégaina ses deux épées et utilisa une compétence : « Double poussée ! » Avec les deux épées en position vers l’avant, il s’était précipité vers l’adversaire. Il semblerait que la plupart des compétences en matière d’armement étaient très rapides aux bas niveaux. C’était peut-être parce qu’il était si utile de diminuer la distance entre vous et votre adversaire aussi vite que possible.

Ses deux épées s’étaient plantées dans le torse de l’oiseau au sol et il avait tiré les deux lames vers la droite, ouvrant de profondes blessures dans le corps du monstre. Comme la créature était très grosse, cela avait dû infliger plus de dégâts, puisqu’à ce moment-là, Daichi se préparait à donner le coup de grâce. C’était probablement sa frappe de Fendeur de Terre qu’il voulait utiliser pour le décapiter. Donc Masahiko devait baisser la tête pour ne pas être touché.

« Loup d’Acier ! » Tels des crocs, ses épées se plantèrent dans la patte de l’oiseau. Il s’agissait d’une capacité pour pouvoir faire trébucher l’ennemi, tout en lui infligeant quelques dégâts. Son effet, qui permettait de provoquer la chute de sa cible, fonctionnait à l’encontre de n’importe quoi. Donc même si c’était un gros monstre, il devait maintenant être déséquilibré.

« Fendeur de Terre ! » Il s’agissait d’une compétence puissante utilisable avec une Hache, qui avait besoin d’un certain temps pour pouvoir être activée, mais comme Daichi n’attendait que cette occasion, elle était déjà complètement chargée. La tête de la créature avait ainsi été coupée. Le prochain à devoir tuer était Teruko.

Elle était déjà en train de le poignarder, utilisant un Coussin de Vent comme tremplin pour se rapprocher de la créature volante. Ainsi, vous pouviez l’utiliser même comme une compétence d’urgence. Masahiko était impressionné par l’ingéniosité de ses amis.

La Poussée Rapide était une technique très utile si l’utilisateur pouvait s’y prendre à l’avance. L’oiseau s’écrasa au sol, tandis que Teruko était captée par un autre [Coussin de vent].

Le reste du combat avait été facile, il avait fallu quelques secondes aux cinq étudiants pour infliger suffisamment de dégâts pour que Teruko puisse porter le coup de grâce. Mais au lieu de se baigner dans leur victoire, le groupe de Masahiko s’était occupé de Kyou.

Eri la regarde. « Elle dort. C’est peut-être un soulagement. Qui sait combien de temps Kyou a été portée par cette créature, cela a dû être une expérience très stressante. »

« Laissons-la se reposer. Je vais la porter. »

« Masa. Je suis le plus grand ici. Ce serait plus confortable pour elle, si je la portais, » déclara Daichi.

Daichi avait raison. Il s’entraînait au judo depuis l’enfance et il serait capable de bien la porter grâce à son entraînement et à sa grande taille. « Je te laisse le soin de le faire. »

« D’accord ! » déclara Daichi.

Eri semblait hésiter. Peut-être qu’elle s’inquiétait encore des pièges d’avant et de l’implication de Kyou dans ces pièges.

« Nous devons nous diriger vers un endroit sûr. Quand Kyou se réveillera, je suis sûr qu’elle pourra tout expliquer ! » Masahiko s’inquiétait pour Kyou, car ils étaient des amis et il craignait que Kyou ait des ennuis.

☆☆☆

Winger avait atterri sur le plateau. « Bon travail, Winger, » bien sûr que je le complimentais.

J’avais attendu après ça que Rine descende. Elle n’avait pas l’air heureuse. « Je n’arrive pas à croire que Winger ait pu faire une telle chose. »

« Nommer une créature ne veut pas dire que ce sera quelqu’un de bien, » au fait, je détestais la plupart des mascottes. Elles étaient agaçantes comme l’enfer !

Enfin, il était donc temps de faire nos adieux à Winger. J’avais retiré la lance placée autour de son cou. Puis j’avais saisi la lance près de la pointe avec les deux mains, j’étais passé à ma classe de Lancier et j’avais poussé la lance dans le cou de Winger. Règle du joueur : Ne gaspillez pas de PX.

« AH ! » cria Rine. « Winger ! Tu... tu as tué Winger ! »

« Ne te l’ai-je pas déjà expliqué ? Les héros doivent tuer pour devenir plus forts, » déclarai-je.

« Mais..., » les larmes coulaient depuis les yeux de Rine.

« Ouf..., » j’avais soupiré. Pourquoi cette fille est-elle si chiante ? « C’est quoi ton problème ? »

« Tu... *Sniff* Winger et moi ne pouvions pas devenir amis et..., » commença Rine.

« Il a essayé de te manger. Il n’y avait aucune chance dès le départ, » répondis-je.

« Mais..., » commença Rine.

« Allez, viens, avant d’être repérés par les autres oiseaux, » déclarai-je.

Malgré tout, Rine m’avait suivi, en versant des larmes et en pleurnichant.

Cette fille... est ennuyeuse, pensai-je.

C’était peut-être à cause de la constitution génétique d’un homme, mais je ne pouvais pas résister quand une fille pleurait comme ça. Quelles saletés de gènes !

« ... Allez, viens, » je ne savais pas quoi dire dans cette situation, alors j’étais un peu maladroit. Ou plutôt, j’avais beaucoup de choses en tête. « Je suis désolé, OK ? » Désolé de la faire pleurer. La mort de Winger, de l’autre côté, était appropriée.

« ... parfois, je me dis que tu ne m’aimes pas, » déclara Rine.

... Euh !? N’ai-je pas déjà dit que je la détestais, en plein dans sa face ? Me demandai-je.

Mais je ne pouvais pas le répéter maintenant, parce qu’elle pleurait et que je suis une mauviette. « ... Je ne sais pas parler. Alors, laisse-moi être clair : j’ai besoin de toi ! J’ai besoin que tu sauves Kyou-san, pour que je ne sois plus sous les effets de la malédiction et que je ne meure pas après ça. »

Ses larmes s’étaient arrêtées, mais elle était toujours bouleversée, et elle avait les yeux baissés. « Tu ne fais que le dire. Tu mens peut-être... »

Je déteste ça ! Pourquoi les filles sont-elles si compliquées ? Qu’est-ce qu’elle veut ?

Quelque chose s’était brisé en moi et j’avais pris son visage à deux mains et je l’avais tournée avec force vers moi : « Je ne mens pas, j’ai besoin de toi et maintenant ferme-la et suis-moi ! »

« D... d’accord ! » Elle me regardait avec son visage tout agité par ces pleurs. Est-ce qu’elle veut me faire une demande ? Ne regarde pas comme ça, si tu ne veux pas être violée !

Merde ! Bon sang !

Après tout, je suis un jeune homme en bonne santé. Donc, même si je me soulage parfois, je devrais quand même être normal. Mais j’avais l’impression d’avoir la trique toute la journée, depuis mes retrouvailles avec Kyou-san à Esse !

Était-ce parce que je suis entouré de filles sans défense de mon âge tout le temps ? Ou bien était-ce un effet de la malédiction ? S’il vous plaît, dites que je suis toujours normal, puisque je ne supporte pas l’idée, que je puisse devenir si perverti, que je pourrais même sauter sur Kyou-san ou Rine !

« Kenta, pourquoi tu marches en étant un peu penché ? » demanda Rine.

Ne le montre pas du doigt !

Attends un peu. J’avais l’impression qu’un petit diable me murmurait à l’oreille. Rine est naïve, non ? Alors je pourrais peut-être la convaincre de m’aider à me soulager pour « ça », n’est-ce pas ?

Attends, attends, attends, à quoi est-ce que je pense ? C’est Rine, Miss Tueuse ! Que m’arriverait-il si je la laissais s’occuper de « ça » ? Elle pourrait l’écraser ou le trancher !

...

Oh. Je n’ai plus du tout la trique.

Le fait d’imaginer Rine « manipuler ça » était un tueur d’érections. Oui, Rine peut même tuer les érections. Elle était aussi mortelle que ça.

Heureusement que j’y avais pensé avant de faire un truc comme ça avec ce monstre déguisé en fille.

Et au fait, la tromper en lui faisant faire de tels actes serait criminel.

Je m’étais redressé et j’avais enfin répondu aux questions de Rine, sans même regarder en arrière : « Je vérifiais juste si je m’étais fait mal en montant sur Winger. »

« Ah, je vois. J’ai mal à l’intérieur de mes cuisses. Quand on se reposera un peu, je devrais vérifier si j’ai des irritations, » déclara Rine.

Pourquoi est-elle... ? « Rine. Pourrais-tu, s’il te plaît, ne pas attirer mon attention sur la face intérieure de tes cuisses ? » demandai-je.

« Pourquoi ne pas faire ça ? » demanda-t-elle.

« Parce qu’on dirait que tu essayes de me séduire, » déclarai-je.

« Qu’est-ce que la séduction a à voir avec la face intérieure de mes cuisses ? » demanda Rine.

J’avais couvert mon visage avec ma main. Cette fois, j’affronte Rine en face à face. « Qu’est-ce que tu crois qu’il y a juste à côté ? »

« ..., » réfléchit-elle vraiment ? « Ah ! Mon v***n ! Ah, je veux dire, eh..., » déclara Rine.

C’est trop ! D’abord, une jolie fille qui dit v***n ! Et deuxièmement, le visage embarrassé qu’elle fait ! Le petit diable sur mon épaule me disait que sauter sur elle était peut-être la seule façon de gérer cette émotion et j’allais donc vraiment l’écouter.

Mais Rine avait dégainé son épée, avant même que j’aie pu faire un geste. Puis elle regarda dans toutes les directions. Il y a des ennemis ici ? J’avais fait disparaître tous mes désirs sexuels et j’avais utilisé toutes les compétences de perception que je connaissais.

Pas d’ennemis. Étrange.

« Rine ? Pourquoi as-tu dégainé ton épée ? » demandai-je.

« Euh... J’ai senti un danger. C’était comme si quelqu’un me regardait comme si j’étais sa proie, » répondit Rine.

Ah, son instinct lui a dit qu’un loup allait l’attaquer. Bien que son instinct soit vif, son cerveau ne l’est pas, pensai-je.

C’est peut-être pour le mieux. Non, c’est pour le mieux, c’est sûr. Tout pourrait être mieux que de m’en prendre à Rine, sauf agresser Kyou-san. Ah, le pire serait encore de mourir. Et maintenant, nous avons perdu notre temps en faisant des bêtises..., pensai-je.

« Rine, je suppose que c’est parce que nous sommes près de la base des quatroiseaux. On devrait mieux se concentrer, donc ne parlons pas, sauf si c’est crucial. Pas de pleurs, pas de rires et d’autres choses qui pourraient me distraire, OK ? » demandai-je.

« Oui ! » Elle acquiesça.

Enfin, un peu de calme, pensai-je.

***

Partie 3

On y est presque. J’utilisais actuellement mon Camouflage afin de repérer le nid des quatroiseaux. Et quel nid c’était ! Pratiquement tout le dessus du plateau dans la montagne était comme un village. Il y avait des nids d’oiseaux géants partout. Deux, quatre, huit plus six, quatorze. La seule façon d’accéder à ce plateau, c’était de grimper, donc je croyais que cela serait difficile de s’y faufiler sans qu’on s’en aperçoive.

Puisqu’il y avait des quatroiseaux qui entraient et sortaient de la zone, je ne pouvais qu’estimer grossièrement le nombre d’ennemis à une vingtaine d’adultes et beaucoup de petits, ce qui pouvait aussi être dangereux. Au moins, il semblerait qu’ils ne soient toujours pas capables de voler.

Au centre du plateau, il y avait un petit promontoire en roche entouré de trous, qui étaient recouverts de lourdes dalles rocheuses. J’avais vu un quatroiseau qui se dirigeait vers l’un d’eux, puis qui avait soulevé le rocher avec deux de ses quatre pattes et avait traîné un ourson vivant, qui avait finalement été donné à manger aux petits. Même si les oursons étaient capables de se défendre, il était tout simplement entouré par quatre petits quatroiseaux qui avaient ouvert son corps avec leurs becs pointus et qui commencèrent à boire le sang du monstre encore vivant.

Après avoir été tout aspiré ce qu’ils pouvaient, le reste avait été mangé par le parent.

Je me sens mal.

Les quatroiseaux étaient censés être aussi intelligents que les humains, même s’ils étaient quand même toujours des monstres. Ainsi, ils nourrissaient les poussins avec le sang des vivants. Était-ce des vampires ? Ils n’étaient vraiment pas assez gros pour s’attaquer aux humains, et peut-être que les petits ne pouvaient pas manger de chair à ce stade de leur croissance. Leurs ailes n’étaient pas développées et leurs yeux étaient encore fermés. Donc je ne savais pas ce qu’ils pouvaient manger en ce moment.

Mais je devrais quand même les considérer comme un potentiel de combat.

Donc si je devais résumer le nid des quatroiseaux, ça serait : Ils sont nombreux, ils peuvent voler et il n’y a pas beaucoup de chance de les éviter, puisque leur proie est dans ces trous au milieu du nid. Et cela signifie que Kyou-san est aussi dans l’un d’eux.

Je déteste ça !

Je ne pouvais rien faire ici tout seul, je ne pouvais pas combattre tous ces ennemis. Même si je parviens à me faufiler en restant inaperçu dans l’un de ces trous couverts, je risquais de ne pas pouvoir soulever l’une de ces dalles de pierre et surtout pas sans être vu.

C’était le bon choix de laisser Rine m’accompagner, mais même avec elle, c’était peut-être impossible ! Je déteste ça ! Je déteste ça ! Je déteste ça !

Mais je n’ai pas d’autre choix que de le faire.

J’étais donc revenu auprès de Rine, qui se cachait derrière un escarpement, ce qui la rendait difficile à voir de la plupart des angles. « Kenta, tu es de retour ! » Évidemment. « As-tu trouvé Kyou ? »

« Je ne l’ai pas vue, mais je sais où ils gardent leurs proies, » répondis-je.

« Super ! Alors qu’est-ce qu’on fait ? Charge-t-on ? » demanda Rine.

J’avais mis ma main sur mon visage. « Non. On ne sait pas où elle est exactement, et je ne peux pas agir ainsi. »

« Pourquoi ? » demanda Rine.

« Tu sais comment on a décidé de me laisser escalader la paroi rocheuse, puisqu’on n’arrivait pas à trouver rapidement un chemin là-haut. C’était la bonne décision, puisqu’il n’y a pas de chemin là-haut. Et la période d’escalade est longue, même s’il y a des corniches où tu peux te reposer, c’est quand même très éprouvant. Même moi, en tant que héros, je ne suis pas capable de grimper la distance sans avoir la condition [fatiguée]. Malgré tous les avantages que j’ai, je ressens la douleur. Et dès que nous atteindrons le sommet, nous devrons nous battre. C’est trop demander, » heureusement, tant qu’il y aura des Points d’Endurance, mon corps ne se rebellera pas face à un tel degré d’abus. Et c’était surtout le cas avec la bénédiction de l’Etna, qui augmentait mon taux de régénération.

« Je pense que tout ira bien pour moi, » seule Rine pensait qu’il s’agissait de conditions raisonnables.

« As-tu déjà combattu des monstres volants ? » demandai-je.

« Euh... non, » répondis-je.

« Si, tu l’as fait. Tu as combattu les quatroiseaux, et c’est une défaite. J’ai déjà combattu les quatroiseaux, d’étranges chauves-souris-gnomes, des becs de faucille et bien sûr Winger, » quand j’avais parlé de Winger, l’expression de Rine devint aigre. Donc, mieux valait que je continue, avant que nous ayons une autre dispute. « Et ce que cela m’a appris, c’est que : Il ne faut pas combattre les créatures volantes ! Et en plus, ces quatroiseaux sont énormes ! Il y en a une vingtaine en ce moment dans le nid, plus leur progéniture, es-tu confiante de les vaincre tous ? »

« S’il le faut, je le ferai ! » Ses yeux de braise brûlaient de détermination et même si j’étais sur le point de la laisser faire seule, je devais maximiser mes chances de récupérer Kyou-san. Et cela n’impliquait pas que Rine se fasse tuer pour le faire.

Le vrai problème, c’était que je ne connaissais pas la puissance d’un quatroiseau. Je savais seulement qu’il semblait plus fort que les chenilles et les oursons. Sur le plateau, je n’aurais aucun problème à vaincre une douzaine d’oursons, puisque je pouvais m’y déplacer et qu’ils ne pouvaient pas utiliser leurs compétences d’escalade.

Mais si je considérais leur locomotion, je pense que le fait qu’ils soient plus nombreux que nous était le vrai danger. Ils étaient assez grands et assez forts pour nous soulever et nous jeter en bas de la falaise. Et même si Rine était capable de tuer tous les oiseaux qui s’approchaient d’elle, elle pourrait avoir des problèmes avec la quantité de serres par oiseau.

« Kenta, tu es calme. Dis quelque chose, » déclara Rine.

« Je réfléchis ! T’ennuies-tu tellement que tu ne peux pas supporter un peu de silence !? » demandai-je.

« Mais... tu as l’air effrayé et hagard, » déclara Rine.

« Rine, c’est une situation sérieuse, alors bien sûr que je ressemble à ça. Je ne peux pas être toujours heureux comme une certaine personne ! » déclarai-je.

« Essaye de sourire, » déclara Rine.

« Sourire !? » demandai-je.

« Oui, comme ça ! » Elle sourit avec joie, comme le soleil drogué d’un livre d’images. « Avec ça, tout aura l’air plus lumineux. »

« Mais regarde, ne le sois pas, » déclarai-je.

« Tu es têtu, » sans respecter mon espace personnel, Rine avait saisi impitoyablement mes joues et les tiras. « Tu vois ? »

Je l’avais fusillée du regard, mais cela ne la dérangeait pas. Quelle princesse idiote ! J’avais essayé de repousser ses mains, mais sa prise en main était en acier, alors j’avais cédé et j’avais essayé de me détendre le plus possible le visage pour que cela fasse moins mal. Étonnamment, les mains de Rine étaient douces et féminines, même si elles répandaient la mort partout où elles allaient.

Après une minute d’étirage du visage, Rine lâcha prise et je m’étais frotté les joues, qui étaient chaudes. Elle gloussa. « Tu vois ? »

« Et nous ne savons toujours pas quoi faire, » déclarai-je.

« Alors, parle-moi. Je ne suis pas si maline, mais si tu me parles, tu pourrais peut-être ordonner tes pensées, » déclara Rine.

Arrête de dire des bêtises, princesse !

Mais elle avait raison. « Ouf. J’abandonne, » tout en racontant mes pensées à Rine, elle acquiesça à chaque phrase. Au bout d’un moment, je m’étais assis et j’avais examiné les différents problèmes à haute voix.

Le fait que le seul moyen d’y arriver était au prix d’une escalade épuisante.

Notre désavantage en matière de mobilité était vraiment un problème.

Le fait que nous soyons confrontés à trente fois plus de nombres n’aidait pas.

Il y avait aussi le fait que je m’inquiétais d’être tout simplement pris dans leur serre avant d’être jeté en bas de la falaise.

L’impossibilité de fuir au combat devait aussi être pointée du doigt.

Et, bien sûr, le délai inconnu.

Au fur et à mesure que je numérotais ces problèmes connus, d’autres m’étaient venus à l’esprit.

Il était fort probable qu’il y ait plus de quatroiseaux, qui étaient actuellement à la chasse, donc il pourrait y avoir des renforts.

De plus, on ne pouvait pas faire une attaque nocturne, puisqu’on ne pourrait pas escalader la falaise dans l’obscurité en toute sécurité. Ou du moins, Rine ne le pouvait pas, puisqu’elle n’avait pas de Vision Nocturne.

Il y avait aussi la possibilité que les quatroiseaux ramènent des chenilles à boyaux, si nous nous montrions trop forts selon eux.

Plus j’en parlais, et plus c’était sans espoir. Mais Rine hochait toujours la tête en souriant, et c’était réconfortant.

« ... Je suppose que c’est tout pour l’instant, » j’avais arrêté de m’inquiéter à ce moment-là.

« Kenta, tu es intelligent. Quels sont nos points forts ? » demanda Rine.

Même moi, je pouvais dire que je regarde Rine sans émotion. Ces questions m’époustouflaient. C’est trop inattendu.

Après ça, Rine avait souri, c’était tout. « Ne me regarde pas comme ça, » elle avait pris mon visage dans ses deux mains. « Dis-le-moi, c’est tout. »

« Nos points forts ? Euh... tu es forte, vraiment forte. Tu peux te battre comme un tricheur surpuissant, en exécutant tout ce qui est à portée de main en quelques instants, » déclarai-je.

Rine avait rougi : « Tu exagères là, mais merci à toi. Et pour toi, qu’en penses-tu ? »

« Je... Je peux utiliser le système des héros, » déclarai-je.

« Kenta, c’est simplement un outil ça. Tu sais quoi ? Je pense que tu es intelligent, débrouillard et capable de gérer tous les problèmes avec aisance, puisque tu peux réfléchir à tout, » répondit Rine.

Maintenant, même moi, je rougissais. Une jolie fille me regardait droit dans les yeux avec une lueur d’admiration, alors comment ne pourrais-je pas rougir à ce rythme ? Dire que le système des héros n’était qu’un outil, alors que c’était plus ou moins la seule chose qui me rendait spécial, c’était trop ! Je pourrais rire comme une fille en ce moment. Voilà à quel point je me sentais flatté par elle.

Outil... Outil ! « Rine ! Je te remercie ! Je... Je sais quoi faire ! Ce sera toujours risqué et je compterai beaucoup sur toi, mais il y a peut-être une chance ! » déclarai-je.

« Compte sur moi, Kenta ! Ensemble, nous sauverons Kyou-san, » ses mains quittèrent mon visage et elles prirent ma main à la place. « Je te le promets ! »

***

Partie 4

En ce moment, je grimpais lentement le long de la falaise.

« Kenta, peux-tu toujours continuer ainsi ? » La voix de Rine était proche et son souffle me chatouillait.

« Oui, mais ne souffle pas dans mon oreille ! C’est distrayant ! » et excitant, mais je vais laisser ça de côté.

« Désolée, » répondit Rine.

Il y avait une raison pour laquelle Rine était capable de souffler dans mon oreille. J’avais décidé de renoncer à mon espace personnel et pendant que je grimpais le long de la falaise, Rine montait sur mon dos. Bien sûr que j’étais passé dans la classe de Lancier, car j’avais besoin de la Force pour grimper avec un autre humain et son équipement sur mon dos.

Le système de héros était un outil. Cela me permettait ainsi d’abuser de mon corps, tant qu’il me restait encore des Points d’Endurance et que je pouvais faire face à certaines conditions. Mais le plus important, c’était que je pouvais me régénérer plus rapidement et utiliser des objets pour guérir certaines conditions. La bénédiction de l’Etna augmentait également mon Maximum de Point d’Endurance, tout en améliorant ma récupération naturelle. Je pouvais donc supporter le coût de l’ascension de cette falaise, pour que Rine soit capable de se battre presque à pleine puissance au sommet.

Quand nous serons arrivés au sommet, cela sera une période de temps où utiliser mes consommables. J’utiliserai donc toutes ces bombes et ces pots pour créer les meilleures conditions pour nous, tout en récupérant mes Points d’Endurance et en guérissant la condition « Fatigue » avec l’un des cataplasmes de Kyou-san.

Mais grimper avec Rine sur le dos, c’était dur. C’était totalement différent de la normale, car j’avais un poids supplémentaire qui me faisait basculer vers l’arrière alors je devais regarder attentivement quelles étaient ces protubérances qui étaient capables de nous porter tous les deux.

Chaque fois qu’il y avait une bonne occasion, nous prenions une courte pause sur une corniche. Même si je voulais me dépêcher, cela ne servirait à rien si j’étais à court de Points d’Endurance tout en grimpant.

Peu à peu, nous avions atteint le sommet. Au cours du dernier trajet, j’avais demandé à Rine. « Te souviens-tu du plan ? »

« Oui. Oui. Dès que nous serons repérés, ce qui pourrait être immédiatement, tu lanceras une bombe fumigène, que nous pourrons utiliser comme couverture pour nous rendre au centre, de sorte que nous pourrions atteindre le pic rocheux au milieu. Là, nous prenons position, de sorte que nous avons un côté de moins à nous inquiéter. Alors je me battrai, tout en suivant tes ordres. »

« Bien mémorisé, » déclarai-je.

« Hehehe, » déclara-t-elle.

Elle était même contente d’entendre ce compliment douteux. Eh bien, si ça la rend heureuse.

Enfin, le sommet !

Je nous avais soulevés sur le rebord du précipice et Rine grimpa le long de mon dos. Nous n’étions toujours pas repérés, puisque les quatroiseaux ne regardaient pas dans notre direction, mais cela pouvait arriver à tout moment.

Et puis j’avais changé de classe pour Étudiant. Ou plutôt, c’était arrivé ainsi.

Rine avait été aussi choquée que moi et avait chuchoté. « Kenta, tu es rond ! »

Ébahi, j’avais fixé la fenêtre de message, qui venait d’apparaître.

Le retour de la malédiction commence. Pour l’instant, vous n’avez comme obligation que d’utiliser la classe d’Étudiant, mais si votre femme ne revient pas à vous bientôt, la malédiction reviendra à sa pleine puissance.

« Quoiiiiii !? » C’est quoi ce moment choisi ? Juste au moment où tu défies le combat du boss, cela arrive !

Bien sûr, tous les quatroiseaux m’entendaient crier !

Et les plus proches s’approchaient de nous à pied.

« Kenta ! » cria Rine.

Le cri de Rine me ramena à la réalité et j’avais lancé une bombe fumigène que j’avais déjà dans ma poche de ceinture. La bombe explosa dans un brouillard de fumée juste devant nous et nous nous étions dépêchés d’aller dedans.

Les quatroiseaux battaient des ailes et le brouillard commença à se disperser, mais pendant ce temps, nous étions déjà sortis, nous précipitant vers la pointe rocheuse, qui était à une quarantaine de mètres.

Puis j’avais enfin déclaré les mots que je devais dire à Rine : « Désolé, mais je ne serai pas aussi utile qu’on le pensait. »

Rine ne souriait pas, mais elle n’était pas non plus en colère. Elle était tout simplement déterminée. « Ne t’inquiète pas, j’assumerai tout ce que tu ne peux pas faire. » Qui est cette fille, qui me fait me sentir comme une demoiselle en détresse ? Être impuissant n’est pas censé être le travail d’une princesse ?

« Pfff, » j’avais besoin de mettre mes lunettes, puisque j’étais un peu myope. Même s’ils étaient problématiques en combat au corps à corps, j’avais besoin d’un champ de vision parfait pour ce combat. C’est fait, je vois clairement nos ennemis.

Oh, je peux voir ces oiseaux sourire, même si cela devrait être impossible, puisqu’ils ont des becs. Mais ils étaient certainement en train de sourire en voyant à quel point nous étions vulnérables ! Lentement, deux individus s’approchaient de nous, tandis que les autres sur le plateau regardaient le spectacle tel des spectateurs.

Et puis, les deux quatroiseaux étaient tombés sur nous. C’était rapide et impitoyable. Nous étions allés entre les deux créatures et Rine avait coupé deux pattes aux quatroiseaux. Alors qu’ils étaient incapables de se tenir debout, ils tombèrent tous les deux latéralement et leurs têtes se cognèrent l’une contre l’autre, ce qui les avait rendus tous les deux inconscients.

« Deux de moins, il en reste dix-huit, » Rine avait nettoyé le sang de son épée avec un simple mouvement de l’arme. Puis elle avait pointé son épée vers le groupe suivant en le menaçant.

Et les quatroiseaux comprenaient. Un vrai monstre était apparu devant eux.

Certains d’eux avaient commencé à rassembler les oisillons dans un seul nid, tandis que d’autres s’envolaient. Le vrai combat commençait. Mais j’en avais déjà profité pour faire le plein de Points d’Endurance et mettre un cataplasme sur mon bras pour guérir l’état Fatigué.

Puis l’un d’eux plongea sur nous, alors j’avais lancé une bombe puante. Même en tant qu’étudiant, j’étais toujours au niveau 39 et mes statistiques étaient toujours intactes. Cela signifiait que même moi, dans la classe faible, j’étais encore plus fort qu’avant le gouffre !

La précision et la portée ne faisaient pas rire, et j’avais touché le bec. Le quatroiseau tomba ainsi en chute libre. Il s’écrasa juste devant nous et Rine sauta sur son corps, poignardant la base de ses ailes. « Et de trois ! »

J’avais entendu le bruit de pierre qui se frottait et je savais déjà ce que cela serait. L’un d’eux était en train de faire sortir les chenilles de l’un de ces trous. S’ils explosaient près de nous, Rine et moi serions incapables de nous défendre à cause de l’odeur excessive.

Mais j’avais déjà une stratégie. « Laisse-moi m’occuper des chenilles à tripe ! »

« OK ! » Rine évitait actuellement les attaques de deux quatroiseaux, qui venaient de deux côtés différents, mais à ce moment, l’un d’eux montra une ouverture et avant qu’il ne puisse réaliser son erreur, il avait été coupé de l’estomac au sternum.

Mais concentrons-nous sur celui avec la chenille. Il est là, il vole en faisant un virage, essayant très probablement de nous dépasser. Il se propulse avec ses quatre ailes, tout en étant entraîné vers le bas par le poids de deux chenilles à tripes.

J’avais lancé une bombe puante, mais il était toujours hors de ma portée. Je l’aurais touché, si j’étais Lancier, j’en suis sûr. Mais ce n’était que pour faire avancer mon objectif. « Ouf. » Je dois ignorer tous les cris de terreur et de mort juste devant moi.

Puis j’avais été frappé par une griffe. Ça fait mal ! J’avais été projeté à plusieurs mètres en arrière et l’atterrissage avait été aussi douloureux.

Rine semblait choquée. « KENTA ! » Mais avant qu’elle puisse se précipiter vers moi, elle avait elle-même dû esquiver une attaque de griffe.

J’avais complètement oublié que Rine n’était pas capable de me couvrir. Elle pouvait peut-être apporter la mort à la portée de tous, mais elle avait complètement ignoré ce quatroiseau, qui l’avait contournée et m’avait attaqué.

Je m’étais levé. La bénédiction de l’Etna augmentait ma Vitalité et mon Maximum de Point de Vie, donc un coup n’était pas dramatique. Mais maintenant, le transporteur de chenilles s’approchait de Rine, essayant de voler pour se placer au-dessus d’elle. J’avais lancé une autre bombe puante, visant l’une des chenilles.

Comme je l’espérais, cela avait éclaté et c’était suffisant pour que l’autre fasse de même. Le quatroiseau se secoua et il ne pouvait plus maintenir son équilibre. Il tombe, alors espérons qu’il se brise le cou. Mais d’autres quatroiseaux étaient sur le point de m’avoir, j’avais couru aussi vite que je pouvais afin de retourner à ma position. Le quatroiseau qui m’avait frappé avait déjà subi un traitement approprié par Rine.

Un autre oiseau était tombé sous sa lame, celui qui avait tenté une attaque aérienne. Rine s’était glissée sous la créature et elle avait planté son épée dans son arrière-train, lui faisant un tout nouveau trou dans le dos. Donc elle est même capable de vaincre ceux qui volent !

Cela fonctionnait bien mieux que prévu. À ce rythme, nous n’aurions pas de problèmes.

Les frappes à l’épée de Rine coupaient les quatroiseaux comme un couteau à beurre chaud alors qu’une autre créature mourait. « Le dixième ! » On s’était déjà débarrassé de la moitié des individus. Et deux s’enfuyaient avec le nid, où se trouvaient leurs oisillons, donc il en restait huit. Et même eux ne semblaient pas désireux de nous combattre.

*Gifle !* soudain, Rine me fonça dessus. Et comme je ne pouvais pas m’échapper, elle s’écrasa sur moi et nous étions tous les deux entrés en collision contre le pic de pierre.

Rine crachait du sang. Rine est... comment ? C’est un monstre ! Comment a-t-elle pu... ? Quelque chose dans mon cerveau semblait bloqué. Dans tous les cas, qu’est-ce qui s’est passé ?

... L’un des quatroiseaux tombés au champ d’honneur, celui qu’elle avait tué avec une frappe de face, avait frappé Rine avec ses ailes. Elle n’avait pas réalisé qu’il était encore en vie.

Et d’autres se tenaient aussi debout.

Comment est-ce possible !? « Rine, pourquoi sont-ils encore en vie ? »

« Tu... tu as dit que je ne peux pas... je ne peux pas les tuer, » déclara Rine.

« Quand ai-je dit... ? » demandai-je.

... Non. Je l’ai fait.

Je suis un idiot ! Un idiot total, parce que j’ai oublié que Rine est stupide !

J’avais déjà dit qu’elle ne devrait pas tuer les adversaires, pour que j’obtienne leurs PX. Et je ne l’avais pas annulé depuis. La raison pour laquelle aucune tête n’avait été coupée, c’était que Rine essayait de neutraliser les quatroiseaux sans les tuer.

Rine était tellement stupide, qu’elle n’était pas capable de dire, que dans cette situation il était essentiel de tuer les ennemis, puisque je n’aurai pas le temps de m’occuper de les achever. Et elle n’aurait pas le temps de les paralyser complètement. Une fois le choc initial terminé, ils pouvaient donc retourner sur le champ de bataille.

Rine était gravement blessée. Elle saignait sur la tête et il y avait sûrement une déchirure.

« Guéris-toi d’abord, » déclarai-je.

« Je ne peux pas. Je ne peux pas, » lentement, elle se leva.

« Tu dois le faire ! » déclarai-je.

« Je ne peux pas, je ne peux pas le faire ! » déclara Rine.

« Pourquoi !? » demandai-je en un cri.

Les quatroiseaux s’approchaient lentement de nous. Elle devait se guérir elle-même. Comment se fait-il que Rine ait été si gravement blessée ? L’attaque était inattendue, mais son niveau serait...

Non, le niveau est pour un héros. Rine est une humaine. Elle souffre tellement qu’elle ne peut même pas se concentrer sur un sort de guérison.

Mais sa réponse avait été différente. « Au moment où je jetterais un sort, c’est le moment où ils vont attaquer d’un coup. » Elle me regarda et je pouvais encore voir le feu de sa détermination dans ses yeux. « Ce n’est peut-être pas grand-chose, mais je peux encore gagner du temps. Je vais les frapper et pendant que je les occupe, tu dois les vaincre. Alors, ignore-moi. »

Elle marchait vers sa mort. Volontairement. Elle se sacrifiait d’elle-même. C’est une princesse, mais elle est plus héroïque que moi. C’est stupide. « Ne sois pas stupide ! Tu ne peux pas faire ça ! » Les quatroiseaux étaient encore en train d’examiner la situation, et ils étaient probablement encore en train de réfléchir si c’était un piège. Et ils savaient que les premiers à attaquer mourraient probablement des mains de Rine. Donc, qui serait impatient d’être ce malheureux ?

« Kenta. Je déteste aussi les Tureurdegroupr. » Elle le prononce mal, mais c’est la même chose que ce que j’ai dit avant. Je déteste si quelqu’un n’est pas prêt à sacrifier sa propre personne pour sauver le reste du groupe.

Dans les jeux, ça l’est ! « Arrête, on va gagner ! Tous les deux ! »

« Je peux à peine me lever, Kenta. Si je ne charge pas, je tomberai et ils t’attaqueront tous, » déclara Rine.

« Alors, utilise la magie de guérison ! » déclarai-je.

« Je te l’ai déjà dit..., » déclarai-je.

« NON ! JE TE LE DIS ! » Je ne comprends pas d’où viennent toutes ces émotions. Je n’aime pas Rine, plutôt, je la déteste ! Normalement, je serais même ravi de la voir mourir sous mes yeux. Mais pas comme ça. « J’ai besoin de toi ! J’ai besoin de toi pour sauver Kyou-san, j’ai besoin de toi pour la prime, j’ai besoin de toi pour... Je ne sais pas, mais je détesterais te voir mourir comme ça ! »

C’était de la colère crue ainsi que le désir du joueur d’accomplir notre mission sans faille. Il y avait aussi le sentiment de fiabilité que cela procurait. Toutes ces émotions m’embrouillaient, et j’avais cédé à elles et je n’accepterais certainement pas ce résultat.

Les larmes coulaient sur les joues de Rine. « Kenta... »

 

― ○●○ ―

 

Le groupe de Masahiko avait installé un campement dans un vallon encombré de buissons. Ils avaient déjà mangé et maintenant ils attendaient plus ou moins que Kyou reprenne connaissance. Katsuo et Eri patrouillaient le périmètre, Masahiko et Daichi surveillaient le camp, tandis que Teruko s’occupait de Kyou.

Et finalement, Kyou bougea. Elle avait lentement ouvert les yeux et elle regarda autour d’elle. « Quoi... ? Teru-chan ? Masahiko ? Daichi-kun ? » Elle semblait confuse et essaya de s’asseoir, Teruko l’avait aidée. « Que s’est-il passé ? » Kyou ne semblait pas se souvenir.

Masahiko lui avait expliqué. « Nous t’avons vue portée par des créatures volantes et nous t’avons sauvée. Mais ce faisant, ils t’ont laissée tomber par terre. Nous sommes désolés. »

L’expression de Kyou commença en étant figée, mais cela se transforma en un sourire. « Merci. Vous tous. » Elle regarda autour d’elle. « Où sont Eri-chan et Katsuo ? »

« En patrouille. Ils reviendront quand ils voudront, » répondit Masahiko.

« Je vois, » elle inspira et expira, se calmant. « Ken est-il aussi là ? »

« Non, » Teruko regarda Masahiko en l’exhortant à poser des questions sur les pièges qu’ils avaient rencontrés, mais pour l’instant, il voulait que Kyou y aille le plus doucement possible. « On ne sait pas où il est. Il pourrait être..., » mort. Mais Masahiko ne pouvait pas le dire en face de Kyou.

« Il est en vie, » Kyou joua avec ce qui était à son annulaire gauche. Elle portait des gants, mais comme elle l’avait fait, elle se souvenait de Masahiko qui était en train de jouer avec une bague.

« T’a-t-il donné une bague ? » demanda Masahiko.

Kyou avait agi comme si Masahiko lui avait dit qu’il avait invité un clown pour son anniversaire. « Oui. C’est magique, quelques bonus mineurs, » elle avait enlevé le gant et elle avait montré le simple anneau de cuivre. « Ce n’est pas grand-chose, mais il a dit, c’est mieux que rien. Et je ne sais pas s’il est encore en vie, mais je ne peux pas l’imaginer mourir. »

« Moi aussi. » Katsuragi-kun est trop têtu pour mourir.

Daichi murmura quelque chose, il n’aimait pas beaucoup Katsuragi-kun. Teruko n’avait pas non plus l’air contente. Katsuragi-kun était un peu asocial, donc cette réaction était compréhensible.

« Kyou-chan ! » À voix haute, une fille s’accrocha à Kyou. C’était Eri. Elle revenait tout juste de la patrouille avec Katsuo, qui hochait la tête face à Masahiko. Tout est clair. Eri chuchota quelque chose à l’oreille de Kyou, mais Masahiko ne pouvait pas dire ce que c’était. Peut-être le secret d’une fille.

Il est temps de s’endurcir. « Puisque tout le monde est là, il y a une chose, Kyou. »

« Oui ? » Kyou s’était tendue, elle savait déjà que ce serait une affaire sérieuse.

« Katsuragi-kun te fait-il chanter ? » demanda Masahiko.

Ah, il a touché dans le mile. Les yeux de Kyou étaient grands ouverts et elle était devenue nerveuse. « Comment... ? Qu’est-ce qui te fait penser ça ? »

« Nous sommes partis à la recherche de la princesse. Nous avons utilisé la route que vous nous avez indiquée et nous sommes tombés dans plusieurs pièges. La plupart d’entre eux étaient mal intentionnés et... Ils étaient évidemment destinés aux humains ! » Il y avait des épines, des pierres et d’autres choses qui rendaient certains de ces pièges vraiment dangereux !

Les yeux de Kyou étaient devenus sans émotions. C’était comme si elle ne regardait personne ici. Puis elle avait mis son visage dans ses mains : « Non... il n’a pas... c’est impossible, il ne peut pas... non. Non ! NOOOOOOOOOOOONNNNNNN ! »

Surpris par sa réaction extrême, Masahiko tenta de la calmer : « Kyou, tout va bien ! Je sais bien que tu le ne savais pas ! »

« KEN, ESPÈCE D’IDIOT ! ESPÈCE D’IDIOT ! COMMENT PEUX-TU... ! » Elle hurla ces mots en l’air, visant un Katsuragi-kun, qui était loin.

Même Eri et Teruko, qui étaient les plus sceptiques, essayèrent de calmer Kyou.

Masahiko ne savait pas exactement ce que Kyou et Katsuragi-kun étaient l’un pour l’autre, mais il était évident qu’il avait trahi sa confiance à plusieurs reprises.

Une réaction et une expression faciale comme ça ne peuvent pas être jouées.

« MEURS MAINTENANT ! » cria Kyou.

Même si ses paroles étaient un peu exagérées.

***

Partie 5

« Kenta..., » Rine avait crié en me regardant puis elle avait hoché la tête. « Oui, nous le ferons ensemble. On survivra ensemble pour toujours ! Rien ne nous arrêtera ! »

Et puis une lumière étrange s’était mise à briller. D’en bas.

J’avais une étrange impression de déjà vu. Quand ai-je déjà vu cette lumière ? Avec un mauvais pressentiment, j’avais regardé la source de la lumière. C’était une bague. La bague maudite de mon annulaire gauche, qui brillait même à travers mon gant.

Une seconde lueur était apparue devant moi. « Non. Non. Non. Non, non, non, non, impossible, non, ce n’est pas possible, non, non, non ! » Bien sûr, mon fort déni n’avait rien changé à la situation. Seule une fenêtre de message s’était ouvert et je n’avais même pas besoin de le lire pour savoir ce qui y était écrit.

Félicitations !

Vous venez d’épouser Katarine von Stolzherz.

Vous avez enfin eu votre deuxième épouse et en plus, il s’agit d’une princesse. Vous pouvez obtenir des PMA avec votre nouvel amour, de la même manière qu’avec Momokawa Kyou.

Puisque votre nouvelle épouse n’est pas une héroïne, elle sera transformée en une héroïne, ce qui lui permettra d’accéder à tous les avantages de ce statut. De plus, son sac à dos deviendra un Inventaire, vous pourrez donc partager votre Inventaire avec votre nouvelle conjointe. C’est un cadeau de mariage, soyez reconnaissants.

Votre chance vient de doubler !

Tandis que tout le corps de Rine avait été englouti par l’étrange lumière, j’étais tombé dans le désespoir. Comment ma chance peut-elle doubler ? Ah, parce que ma chance est négative, bien sûr elle peut être doublée, c’est juste le double de la valeur négative ! Alors mon malheur est devenu encore plus grand, hein ?

« Kenta, quelque chose d’étrange m’arrive. » Oh, quelle coïncidence ! Quelque chose d’horrible m’est arrivé en même temps ! « La douleur s’estompe, je peux respirer normalement maintenant, et je vois des choses à la limite de mon champ de vision. »

« Rine, ignore-le, » déclarai-je.

« Et les quatroiseaux reculent, » déclara Rine.

« Tu brilles, Rine. Ils pensent que tu charges un rayon de la mort ou quelque chose comme ça, » déclarai-je.

« Pourquoi ta voix est-elle si déprimée ? » demanda Rine.

« J’ai envie de me suicider, et je n’ai plus l’énergie pour le faire, » répondis-je.

« Puis-je faire quelque chose pour que tu te sentes mieux ? » demanda Rine.

« Peux-tu bien me jeter de la falaise pour en finir ? » lui demandai-je.

« Kenta, nous avons dit que nous allions survivre ensemble, » déclara Rine.

J’avais les larmes aux yeux, mais je n’avais même plus assez d’énergie émotionnelle pour pleurer. Lentement, j’avais sorti ma lance de mon sac à dos et je l’avais serrée dans mes mains. Il y avait encore du travail à faire et j’avais vraiment besoin d’exercice. « Rine. »

« Oui ? » demanda Rine.

« Tue-les, » ordonnai-je.

« D’accord, » répondit Rine.

Sans aucune hésitation, Rine se précipita vers les quatroiseaux, qui tentaient de s’échapper. Ils savaient ce qui était le mieux pour eux.

Même moi, l’étudiant, je ne pouvais pas penser à quoi que ce soit en ce moment. Les quatroiseaux indemnes avaient perdu tout espoir de vaincre et ils avaient abandonné les membres de famille blessée, qui se relevait lentement, puisqu’ils savaient qu’ils ne pouvaient s’échapper.

Avec sa désinvolture habituelle, Rine amputa leurs pattes et leur coupa la tête, alors qu’ils tombèrent au sol. Elle était enfin sérieuse et sa rapidité ne faisait rire personne.

Moi, par contre, je n’étais pas si mortel que ça, mais sans hésitation, j’avais transpercé le cœur de l’un des quatroiseaux, l’embrochant comme un porc dans un monde fantastique. Mon esprit refusait toujours de fonctionner correctement, et il n’y avait aucun sentiment d’accomplissement ou de satisfaction, juste du vide.

Nous étions tombés tous les deux dans une tuerie sans fin alors que les quatroiseaux n’avaient aucune chance face à nous.

À la fin, nous n’avions achevé que les blessés. N’ayant plus d’énergie à rassembler, je m’étais assis. En vérité, mes Points d’Endurance étaient toujours présents en bonne partie, mais c’était plutôt une fatigue mentale. « Ouf... »

« Nous l’avons fait, » s’exclama Rine.

Sans un mot, j’avais acquiescé

« Es-tu sûr de vouloir te reposer, ici ? Veux-tu le faire parmi tous ces cadavres, alors que Kyou est toujours en prison ? » demanda Rine.

« Au moins, elle ne peut pas s’enfuir, » je pourrais murmurer ça, mais je m’étais abstenu. Le fait de sauver Kyou-san était la seule raison pour laquelle nous avions fait cette bataille. « Essayons de découvrir ces trous. »

« OK. Mais qu’est-ce que c’est que ces choses ? » demanda-t-elle.

« Quelles choses ? » demandai-je.

« Ceux à la limite de mon champ de vision, » répondit Rine.

« Ouf... une chose à la fois. Ignore-le, pour toujours, » déclarai-je.

« Hmm ? Est-ce si grave que ça ? » demanda Rine.

« Énormément ! Mais ce n’est pas le moment, » répondis-je.

Rine devait parler des barres PV, PE et PM et de la fenêtre d’état minimisée. Ils étaient dans le champ de vision périphérique et si nous essayons de nous concentrer sur eux, ils allaient grandir et se déplacer dans notre champ de vision. Mais comme Rine essayait de les regarder, ses yeux erraient sans les voir. C’était peut-être simple si vous connaissez les PC ou autres écrans numériques, mais pour elle, ce n’était pas le cas. Je n’avais jamais eu beaucoup de problèmes avec cela et le truc pour les ouvrir était écrit dans nos manuels.

Je ne connaissais pas grand-chose à l’optique, mais il y avait peut-être un rapport avec les médias modernes et le fonctionnement de son écran d’état.

Néanmoins, je pouvais regarder les statistiques de Rine, qui étaient également apparues juste à côté de la fenêtre d’état minimisée de Kyou. J’avais juste jeté un coup d’œil.

« QUOI !? » m’écriai-je.

« Des ennemis sont-ils là !? » Rine avait déjà dégainé son épée et elle avait essayé de regarder dans toutes les directions.

« Non... désolé, je... ce n’est rien, » répondis-je.

C’est irréel ! Pour le comprendre, vous deviez comparer mes attributs et ceux de Rine. Et j’utiliserai mes statistiques comme un Lancier, pour être plus précis.

Kenta, classe de Lancier. Rine, classe de Princesse Chevalière.

[Niveau] : Kenta 39, Rine 24

[Vie] : Kenta 406, Rine 346.

[Endurance] : Kenta 369, Rine 397.

[Mana] : Kenta 304, Rine 334.

[Force] : Kenta 132, Rine 100

[Vitalité] : Kenta 106, Rine 88.

[Dextérité] : Kenta 54, Rine 113.

[Agilité] : Kenta 41, Rine 144

[Intelligence] : Kenta 38, Rine 21

[Chance] : Kenta 35, Rine 114.

[Persuasion] : Kenta 20, Rine 97.

La plupart de ses statistiques surpassent les miennes avec aisance, alors que son niveau est bien en dessous du mien ! Et même là où mes statistiques sont plus élevées, ce n’est pas par une grande marge, surtout si vous considérez la différence de niveau.

Comment son niveau peut-il être similaire à celui de Kyou-san tout en ayant ces statistiques ? Est-ce que la classe de Princesse Chevalière est une si grosse tricherie que ça !? Je la veux ! Fais de moi une princesse, donne-moi cette classe !

Et comment la machine de destruction peut-elle avoir moins de Force que moi, si elle massacre tout avec facilité ? C’est une autre tricherie ?

Ça n’a pas de sens !

« Kenta. Tu as l’air effrayant. Est-ce si grave que ça ? Suis-je malade ? » demanda Rine.

Je faisais que divaguer. Concentre-toi ! « Non, en fait, c’est le contraire. Mais parlons-en plus tard, on regardera d’abord ces trous. »

Je ferais mieux d’essayer d’analyser ses tricheries quand on se reposera.

Actuellement, ma Force était bien en dessous de celle de Rine, puisque j’étais bloqué à ma classe d’Étudiant, mais avec l’aide de Rine, il avait été possible de déplacer ces plaques de pierre et de regarder dans les trous.

Le premier, plus de chenilles à boyaux.

Le second, un autre ours, qui avait été tué par Rine, avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit. Depuis que je lui avais donné l’ordre de tuer, elle n’hésitait plus. Mais puisqu’on était mariés, je devrais aussi prendre des PX.

Je me demande si Kyou-san reçoit aussi une partie des PX. J’avais vérifié mon statut et j’avais pensé que j’en avais eu moins qu’avant pour avoir tué un ours.

Avant que Rine ne rejoigne notre club maudit, je n’avais que 50 % pour la mise à mort d’un monstre et je suppose que maintenant j’en ai un tiers. Trois personnes, un tiers de tous les PX, n’importe lequel d’entre nous feraient facilement le calcul.

« Kenta ? » demanda Rine.

« Désolé. Je réfléchissais, c’est tout, » répondis-je.

« Ne t’inquiète pas. Kyou doit être encore en vie. Je suis certaine qu’elle va bien, » déclara Rine.

... Qu’est-ce que le bien-être de Kyou-san a à voir avec ça ? Je veux peut-être qu’elle soit en vie, mais un peu de souffrance lui ferait du bien.

On avait poussé une autre dalle sur le côté, puis une autre. Certains avaient des chenilles à tripes, d’autres des oursons, et encore d’autres étaient vides, et plus cela continuait, et plus je devenais irrité. En fin de compte, nous n’avons pas pu trouver Kyou-san.

« JE LE DÉTESTE ! JE DÉTESTE ÇA, » je m’étais couvert le visage en criant, en pliant mon corps de colère, qui voulait se déchaîner, mais la frustration était bien pire. « ON A FAIT TOUT CE COMMANDO-SUICIDE POUR RIEN ! » C’est le nid, elle doit être là ! Si elle mourait, j’aurais sûrement un message, et elle avait même eu droit à des PX pour les mises à mort de Rine, alors Kyou-san devait être en vie !

Ce n’était pas comme s’il ne me restait plus de temps, j’avais toujours une bonne réserve de PE, donc ça ne me tuera pas si vite. Mais si Kyou-san n’était pas là, je ne savais même pas où la chercher. Et chercher dans toute une chaîne de montagnes, c’était trop pour se sentir à l’aise.

« Merde ! Bon sang ! » J’avais donné un coup de pied contre l’un des rochers. Cela faisait mal, mais la douleur en valait la peine, puisque j’avais pu évacuer au moins certaines de ces émotions aggravantes.

Quelque chose m’avait entouré d’un coup. Il fait chaud. C’est comme une personne. « Ne t’inquiète pas. » C’est Rine. Elle m’enlaçait par-derrière. « Nous la trouverons. Je te le promets. On peut le faire, ensemble. »

Vous gagnez 1 PMA.

Votre femme vous réconforte, vous qui souffrez d’une crise dans la vie. Elle n’est peut-être pas capable de résoudre tous tes problèmes, mais au moins elle est là pour vous.

Putain de malédiction ! En premier lieu, pourquoi ai-je une crise dans la vie !? Tout est de ta faute !

« Kenta... peut-être que j’ai été frappé à la tête. Je vois des choses..., “Vous gagnez 1 PMA... Vous apportez du réconfort à votre mari”... votre mari ? Je ne sais pas ce que ça veut dire, » déclara Rine.

« Ouf..., » je n’en peux pas plus. Je suis sur le point de sauter de la falaise... « Il faut qu’on parle, de beaucoup de choses. » Mais à la fin, je me soumets à la situation. C’est comme ça et se plaindre ne changera rien.

Au départ, je n’arrivais pas à me décider à parler à Rine de tout ce bordel, mais si je voulais qu’elle se taise, je ferais mieux de lui raconter toute l’histoire calmement.

***

Partie 6

Kyou avait finalement mis fin à sa crise de colère et maintenant c’était vraiment si toute son énergie était épuisée. Ni ses yeux ni ses mouvements n’avaient de vie en eux. Elle ne regardait rien du tout et parfois, Masahiko entendait un gémissement.

Tous les membres de son groupe se serraient les coudes pour déterminer ce qu’il fallait faire.

Masahiko. « Nous devons prendre soin d’elle. C’est à ça que servent les amis. »

Daichi déclara. « Qu’est-ce qu’il lui a fait pour qu’elle réagisse comme ça ? Je n’ai jamais pensé que Katsuragi était quelqu’un qui serait même capable de tromper un autre et maintenant, elle a l’air d’avoir trahi son grand-père. »

Eri déclara. « C’est un monde de magie. Peut-être qu’il lui fait un lavage de cerveau et qu’après leur séparation, le contrôle de l’esprit s’estompe. »

Katsuo répondit. « ... Ça pourrait l’être. »

Teruko. « Pauvre Kyou-chan. Et j’ai même pensé qu’elle nous avait trahis. »

Puisqu’aucun d’entre eux ne connaissait la vérité, ils avaient sauté à leurs propres conclusions.

Masahiko se souvint de quelque chose. « La bague. Il lui en a donné une, c’est peut-être un moyen de contrôler son esprit. »

Katsuo déclara. « Qu’est-ce qu’on fait ? »

Masahiko. « Nous devons la prendre. Daichi et Katsuo, vous la retiendrez. Teruko et moi bloquerons ses bras. Eri, tu prendras la bague. Avez-vous des questions ou d’autres suggestions ? »

Tous s’y conformèrent. Tout en essayant qu’elle ne sache pas ce qu’ils allaient faire, ils entourèrent tous la Kyou sans vie. « Allons-y ! »

Si deux garçons poussaient une fille seule, sans connaître le contexte, cela aurait l’air criminel. Daichi poussa sur le haut de son corps et Katsuo tenait ses jambes. Masahiko tenait son bras gauche et Teruko son bras droit et Eri avait retiré le gant. L’anneau de cuivre était maintenant bien en vue.

Kyou, bien sûr, ne prenait ça pas si bien que ça : « Êtes-vous fou !? Qu’est-ce que vous faites ? Lâchez-moi, lâchez-moi ! »

« Désolé, Kyou-chan ! » avec un visage plein de remords, Eri était en train d’arracher sa bague... ou de tenter de l’arracher. « Elle ne bouge pas ? »

« Est-ce coincé ? »

« Essaie avec plus de force ! »

« Kyou-chan, ça pourrait faire mal ! »

« Attendez, ne — ah ! Arrêtez ! Ça fait mal ! » cria Kyou.

« Masa, ça ne marche pas. »

« Changeons de place ! »

« Arrêtez, vous tous ! On ne peut pas l’enlever. Écoutez... Aïe ! STOP ! » cria Kyou.

Bien qu’incapable de résister, Kyou faisait toujours de son mieux pour échapper à leur emprise. À la fin, le groupe de Masahiko s’était rendu compte qu’il n’y avait aucun moyen d’enlever cette bague par la force, sans risquer le doigt de Kyou.

« Teruko, Eri, apportez-moi la corde. »

« Masahiko-kun, qu’est-ce que tu essaies de me faire !? » cria Kyou.

« Kyou, je suis désolé, mais nous devons être sûrs, » répondit Masahiko.

« Masa, baisse lui les bras, elle me griffe ! »

« Désolé ! »

Rapidement, Masahiko avait pris ses deux bras et les bloqués dans son dos.

...

...

...

Enfin, un peu de calme.

En la ligotant, Kyou mordait, griffait et pinçait tout le monde à la portée de ses bras et au moment où ses jambes n’étaient pas surveillées, elle donnait un coup de pied dans ce qu’il y avait à proximité. Cette résistance n’avait fait que renforcer les soupçons du groupe de Masahiko : Katsuragi-kun doit contrôler Kyou !

Kyou ne ferait jamais de mal à ses amis ainsi ! Masahiko en était sûr.

Comme elle criait tout le temps, ils avaient même dû la bâillonner.

Kyou regardait maintenant Masahiko et ses amis avec mépris.

« Masa, qu’est-ce qu’on fait ? » Daichi semble être en conflit.

« Je ne sais pas. On devrait y réfléchir ensemble, » répondit Masahiko.

« Devant elle ? » demanda Daichi.

Masahiko voulait en discuter avec eux tous, mais ils ne pouvaient pas aller dans un endroit que Kyou-san ne pouvait pas écouter. Sinon, elle pourrait être attaquée par des monstres, alors qu’elle ne pouvait pas se défendre, étant ligotée et bâillonnée. Alors il demanda à son amie d’enfance. « ... Eri, as-tu un sort pour l’assourdir temporairement ? »

« Désolée, je ne sais pas. Mais il y a peut-être quelque chose dans notre équipement, » répondit Eri.

À la fin, ils avaient improvisé avec leurs habits. Une écharpe avait été enveloppée plusieurs fois au niveau de ses oreilles. Cela devrait au moins lui rendre la tâche difficile pour comprendre ce qui serait dit.

Masahiko commença la réunion : « Quelqu’un a-t-il une idée brillante ? » Il gardait un faible volume afin que Kyou ne puisse pas les entendre.

Bien sûr, personne ne répondit tout de suite. Le silence montrait à quel point ils ne pouvaient pas faire grand-chose à l’heure actuelle.

« Nous ne savons rien de ce contrôle de l’esprit. » Katsuo rappela à la bande la racine de leurs problèmes. « La seule chose que nous pouvons faire, c’est de le demander à Kyou-san ou à Katsuragi-san. »

Teruko grogna. « Comment Katsuragi devrait-il défaire cette chose ? Devrions-nous le forcer ? Attends, c’est une option. Frappons-le un peu, non, frappons-le beaucoup, et ensuite forçons-le ! »

Il était facile à dire que Teruko ne supportait pas du tout Katsuragi-kun.

« Teru-chan, tu as raison ! Il va payer pour ce qu’il a fait à Kyou-chan ! » Eri ne l’aimait pas non plus.

« Il pense qu’il est génial, mais maintenant il est allé trop loin. Il est temps de le faire tomber ! » même Daichi avait eu un ou deux épisodes problématiques avec Katsuragi-kun.

« Moi aussi. Moi aussi. Il m’a traité de lèche-bottes et de bon à rien de Masahiko et j’ai toujours voulu le frapper pour ça. On n’est plus à l’école et il a fait quelque chose d’horrible, alors, nous n’avons aucune raison de nous retenir ! » C’était peut-être la raison pour laquelle Katsuo avait indiqué cela.

Masahiko avait envie d’aider Kyou en priorité par rapport au fait de battre Katsuragi-kun en bouillie, et même si Masahiko ne voulait pas aller si loin, maintenant, avec Kyou en ligne de mire, il était moins contre l’idée d’être un peu dur avec lui.

« Alors on va le faire. Mais comment le trouver ? » demanda-t-il.

Cette fois, Eri avait eu l’idée. « On pourrait utiliser Kyou-chan pour ça. Il se peut qu’ils soient connectés ou qu’il y ait une forme de communication qu’ils puissent utiliser. »

Après avoir discuté des détails, il était temps de faire face à Kyou une fois de plus.

***

Chapitre 4 : La malédiction, la conjointe et quelqu’un d’autre

Partie 1

Rine et moi étions toujours en haut du sommet de la montagne. Nous avions mis en place un campement, car c’était encore le meilleur endroit pour une nuit de repos à quelques heures de marche et d’escalade du prochain endroit viable. J’avais mis de la viande d’ours sur un os, qui servait de brochette, et je l’avais fait griller sur notre feu de camp.

Heureusement, Kyou-san et moi avions avant ça rempli notre Inventaire de bois. Mais nous devions tout organiser à nouveau, puisque l’équipement de Rine avait été tout mélangé à ça.

Si vous utilisiez votre inventaire, une fenêtre apparaissait, dans laquelle vous n’aviez qu’à vous concentrer sur l’article spécifique et vous pouviez le retirer. La taille de cette fenêtre était vaste, donc si vous vouliez sortir les choses en toute hâte, vous deviez savoir où elles se trouvaient. Et c’était encore plus grand, chaque fois que quelqu’un se joignait à la malédiction.

Vous pouviez réarranger des objets, mais maintenant avec Rine dans notre « groupe », il venait d’être trié par un certain principe que je ne pouvais pas comprendre et qui était totalement contre-intuitif. Pourquoi les objets à vendre se déplaçaient-ils vers le coin supérieur gauche de la fenêtre, là où vous auriez normalement mis vos objets consommables ?

« Ouf... »

Rine avait vérifié les brochettes et j’avais essayé de me concentrer sur ce dont je devais parler. Comment dois-je commencer l’explication ? Je lui avais dit de s’asseoir, puis je lui avais suggéré de s’installer d’abord pour le camp et maintenant je n’avais plus rien à faire, on pourrait commencer l’explication.

« D’accord, voilà, c’est parti. Rine, c’est l’heure de notre discussion, » déclarai-je.

« D’accord, » elle acquiesce fortement, comme si elle l’avait attendue tout le temps, se préparant. Eh bien, probablement qu’elle l’avait fait.

« Je serais direct. Tu as été maudite, » déclarai-je.

« Maudite ? Celle dont tu avais déjà parlé ? » demanda-t-elle.

« ... Je ne sais pas exactement. Mais les deux sont au moins apparentés, » déclarai-je.

« Ah. Je ne comprends pas, » répondit-elle.

« Regarde ta main gauche, » demandai-je.

Elle avait fait ce que je lui avais dit et j’avais vu la surprise se répandre sur son visage. Elle regardait la bague, qui était apparue par magie sur sa main au moment de la malédiction. Elle n’avait vraiment rien remarqué jusqu’à ce que je le lui dise, n’est-ce pas ? Quelle tête de linotte !

« C’est peut-être la même malédiction ou une malédiction invoquée, mais maintenant nous en souffrons tous les deux. Alors..., » je voulais lui dire que j’étais désolé, mais je me sentais plus mal à l’aise que désolé.

« Hm..., » elle avait essayé d’enlever l’anneau, mais bien sûr, cela n’avait pas marché. « On dirait celle de Kyou. Il a même le même motif. »

Elle avait raison. Une lionne était gravée sur la bague. L’anneau ressemblait exactement à celui de Kyou-san.

« Et à cause de cette malédiction, il s’est passé des choses. Pour commencer, tu es devenue un héros. Ce que tu peux voir au bord de ta vue est lié à cela., » déclarai-je.

Rine avait écarquillé ses yeux. Puis elle pencha la tête et regarda mon visage. Maintenant, elle tremblait. Et puis, elle commença à rire.

Elle me croit ! Elle me croit et s’en réjouit !

« Je suis un héros... Je peux être un héros... *rire* » déclara Rine.

Mettons un peu de calme là-dessus, elle m’énerve !

« Et la malédiction nous a entraînés dans une relation étrange, qu’elle appelle “mariage”, alors selon la malédiction, toi et moi sommes mari et femme, » déclarai-je.

Même si je détestais cette circonstance à elle seule, ce serait satisfaisant de détruire l’humeur heureuse de Rine avec quelque chose comme ça.

Le rire de Rine s’était soudainement arrêté en entendant mes paroles.

Puis elle devient rouge comme une tomate : « Toi et moi... mariés ? »

Halte ! Pourquoi l’atmosphère devient-elle rose et brumeuse ? L’air brille-t-il actuellement ? C’est effrayant !

« Kenta et moi..., » déclara Rine.

Quelqu’un ! Quelque chose d’étrange arrive à Rine ! Ses yeux sont rêveurs et nostalgiques et je ne sais pas pourquoi !

« Chéri ! » déclara Rine.

Et sans prévenir, Rine me plaqua au sol.

Vous gagnez 1 PMA.

Être étreint par votre femme après l’avoir rendue heureuse, c’est peut-être la norme, mais c’est toujours sincère.

Elle m’écrase ! Est-ce une étreinte ou une technique de lutte ?

Son armure de cuir me rentrait dans la poitrine, ce qui rendait ma respiration difficile. Attendez, c’est un peu flexible, donc j’ai la faible impression de ce qu’il y a sous l’armure, mais finalement, je ne sens rien à part la douleur !

Alors que j’avais du mal à respirer, je ne pouvais rien faire d’autre que gémir et tapoter sur le dos de Rine. Temps mort ! Temps mort !

Elle réalisa enfin ce qu’elle me faisait et me laisse partir.

« Ouff... Ouff... Ouff... J’ai cru que j’allais mourir, » déclarai-je.

« Chéri, je suis désolée, » déclara Rine.

« Arrête de m’appeler comme ça ! Pourquoi en es-tu si heureuse ? » demandai-je.

« Pourquoi ne le serais-je pas ? » Elle pencha la tête, comme si je lui avais posé une question stupide.

« Dis-le-moi, c’est tout ! » demandai-je.

« Chéri... Kenta... Tu es intelligent, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle.

Je ne suis pas un génie, mais je suis peut-être un peu plus intelligent qu’un étudiant moyen. « En comparaison avec toi et la plupart de ceux qui m’entourent, oui. »

« Et tu es fort ! Tu es capable de te battre à mes côtés et même de couvrir mes erreurs, » déclara Rine.

« N’es-tu pas bien plus forte ? Mais oui, j’ai gagné un certain nombre de niveaux, donc je suis actuellement le héros le plus fort... au moins de ma classe. » Il y avait peut-être d’autres héros, mais aucun de mes camarades de classe ne pouvait me battre.

« Et même si tu es parfois émotif, tu ne laisses pas tes émotions prendre le dessus. Tu juges toujours calmement et même si tu n’es pas calme, tu fais ce qu’il faut, » déclara Rine.

« Je ne suis pas émotif ! Et bien sûr, je décide de la meilleure ligne de conduite en me basant sur la raison ! » déclarai-je.

« Et même si j’ai foiré tellement de fois, tu es toujours avec moi et tu m’aides. Tu es incroyablement gentil, » déclara Rine.

C’est plus à propos de son utilité, mais je suis peut-être gentil, assez gentil pour ne pas abandonner Rine à un moment crucial, même si elle me rend fou. « Allons-y avec ça. »

« Alors Kenta, tu es mon homme idéal ! » déclara Rine.

Attends, attends un peu. Comment est-elle arrivée à cette conclusion ?

Qu’est-ce qu’elle avait dit à propos de son idéal, pendant cette satanée conversation entre filles ? La capacité de se souvenir des détails était cruciale pour profiter pleinement d’une bonne histoire.

Intelligent, fort, gentil et d’humeur égale.

...

C’est moi.

Je suis un homme si mauvais.

...

OH NON ! C’EST MOI !

« Attends, attends, Rine ! Ne tire pas de conclusions hâtives ! Il n’y a aucune chance, que je sois ton homme idéal ! » déclarai-je.

« Kenta, je sais que tu es modeste, mais après m’avoir aidé à combattre ces kobolds dans la grotte, j’ai déjà senti que tu étais peut-être le bon. Mais comme tu étais avec Kyou, j’ai essayé de prendre mes distances avec toi. » Comment t’es-tu éloigné de moi ? Tu profites de chaque occasion pour envahir mon espace personnel ! « Et maintenant, on est mariés ! »

« Nous ne le sommes pas ! C’est la malédiction ! Il ne fait que nous faire semblant de l’être ! Ne l’écoute pas ! » déclarai-je.

« Mais..., » commença Rine.

« Pas de mais ! Garde ton calme ! Si toi et moi étions mariés, je serais aussi marié à Kyou-san. As-tu eu l’impression qu’on s’entendait bien ? » demandai-je.

« Tout à fait, » quelle naïveté ! « Mais toi et Kyou vous êtes mariés... Kenta, espèce de tricheur ! Criminel ! Pécheur ! Comment peux-tu faire ça à Kyou !? Et à l’humanité ! » Elle me frappa relativement faiblement dans la poitrine, ce qui voulait dire que les cotes avaient seulement donné l’impression de se briser.

« Aïe ! C’est la malédiction ! La malédiction ! » criai-je.

Même si la douleur disparaîtra rapidement, c’était quand même douleur et je n’étais pas quelqu’un qui s’en sortirait.

Un, deux, trois coups plus tard, Rine s’arrêta enfin, même si elle sembla toujours étrange.

« Phew. » C’est inquiétant. « Je présume que la monogamie est donc une norme dans ce monde aussi. »

« Qu’est-ce que la mono... ? » demanda Rine.

« Monogamie. Mariage avec seulement deux personnes ensembles, » déclarai-je.

« ... Il y a un mot pour cela ? Je pensais que c’était normal, » déclara Rine.

« C’est dans mon monde, même si je suppose qu’il y a des pays où ce n’est pas le cas. » Je pense que le Japon a aussi eu un temps de... multigamy ? Quel est le mot déjà... poly. Polygamie. Comme du polyester.

« Étrange, » déclara Rine.

« N’y a-t-il pas ici des cultures qui ont plus d’un partenaire marié ? » Peut-être que cela pourrait indiquer ceux qui ont eu cette bague maudite en premier lieu !

« Bien sûr que non ! S’il y en avait, alors... Ah ! Qu’est-ce qu’on fait !? » demanda Rine.

« Quel est le problème ? » demandai-je.

« Nous avons enfreint une loi divine. Tu ne peux épouser qu’un seul partenaire ! » déclara Rine.

« Premièrement, nous ne sommes pas mariés. Deuxièmement, quelle serait la punition ? » demandai-je.

« La mort, » déclara Rine.

« Peine de mort pour la polygamie ? Qu’est-ce que c’est !? » m’écriai-je.

« C’est une loi divine. Ne les connais-tu pas ? » demanda Rine.

« Évidemment que non ! Merde ! Bon sang ! Pourquoi les dieux s’agitent-ils ainsi ? Ils ne peuvent pas s’allonger et ne rien faire ? » demandai-je.

« À quoi bon un dieu qui ne fait rien ? » demanda Rine.

« Je ne sais pas, je m’en fiche, mais tes dieux sont ennuyeux ! » De celui qui m’a amené ici ainsi que Muaotef, tout ce qu’on appelle un dieu est un ennemi ici ! « Parle-moi des lois. »

« Il n’y a que peu de lois divines, qui existent dans chaque culture. Les elfes, les nains, les humains, même les démons respectent les lois divines, » déclara Rine.

« Même les démons ? Ne sont-elles pas anti-Dieu ? » demandai-je.

« Ils servent leurs dieux des démons. Et nous, les dieux des humains. C’est un peu différent, mais à la fin, tout le monde est l’enfant des dieux, » déclara Rine.

Attends, attends un peu ! Pourquoi est-ce que je n’ai cette importante explication que maintenant ?

...

Peut-être parce que j’ai sauté le tutoriel ?

« Vas-y, continue, » déclarai-je.

« Où en étais-je ? Ah. Quand il y a trop de personnes qui violent les lois divines dans une même race, alors l’espèce entière est exterminée par les dieux. C’est dans la légende, » déclara Rine.

« Tu n’es pas sérieuse. Ce n’est pas parce que certaines personnes décident d’épouser plus d’un partenaire que leur espèce entière va être anéantie, non ? Quel genre de comportement est-ce là ? » demandai-je.

« Ce n’est qu’une légende, mais il est certain que toutes les cultures ont décidé de la peine de mort en enfreignant l’une des lois. Il n’y aura donc jamais trop de contrevenants, » déclara Rine.

« Donc si ça se sait, alors toi, moi et Kyou-san, va-t-on se faire tuer ? » demandai-je.

« ... Oui, » déclara Rine.

« ... » Ce n’est pas une blague. Mais il y a un bon côté à tout ça : « Heureusement, c’est une malédiction, n’est-ce pas, Rine ? »

« Mais —, » commença Rine.

« Pas vrai, Rine ? » demandai-je.

« Quoi... ? » demanda-t-elle.

« N’EST-CE PAS, RINE !? » demandai-je en criant.

Je pouvais voir une goutte couler le long de sa joue. « ... Oui. Oui. »

« Mais pour être sûr, on n’en parlera jamais. D’ACCORD ? » demandai-je.

« D’accord, » répondit-elle.

« Bien. Maintenant que c’est fait, prends ma main ! » demandai-je.

« Pourquoi ? » demanda Rine.

« Pour obtenir des PMA. Et n’aie pas l’air si confuse, je vais t’expliquer, mais pour l’instant tu prends ma main et tu mets ta tête sur mes genoux. En attendant, parlons du système des héros, de la malédiction et d’autre chose, tu ferais mieux de tout savoir, compris ! » déclarai-je.

Ce n’était pas la première fois que j’aidais un débutant dans un système de jeu. Mais cette fois, cela m’arrivait en tenant sa main et avec sa tête sur mes genoux.

C’est n’importe quoi !

***

Partie 2

Vous gagnez 1 PMA.

Votre sœur femme tient la main de votre mari. Vous devriez l’essayer avec elle, pour renforcer le lien entre vous trois.

En grinçant des dents, je fixais du regard le message. Encore une fois. Il ne pensait probablement qu’aux PMA, mais c’était atroce de me mettre tout ce bordel en plein devant mon visage.

Il était à nouveau coincé dans la classe d’Étudiant et cela pourrait le rendre nerveux.

Et j’étais sûre que tout le « second mariage » était un accident, tout comme le mien.

Mais je voulais tout de suite le tuer.

Il n’avait probablement même pas réalisé à quel point nous étions tous dans le pétrin.

Au moins, j’étais libre, mais j’étais sûre que Teru-chan et Eri-chan me surveillaient de près. Mes propres amis doutaient de moi !

Même Masahiko-kun, quelqu’un qui était bien trop gentil pour son propre bien ! Il était peut-être un peu arrogant et égocentrique, mais à la fin, Masahiko-kun essayait de penser au mieux aux autres. C’est pour ça qu’il était aimé.

Daichi-kun avait les deux pieds sur terre et un vif instinct de conservation. Il n’abandonnera jamais un ami, mais il n’avait pas d’estime pour les personnes égoïstes.

Katsuo-kun était une personne plutôt sombre, qui ne pouvait communiquer correctement qu’avec ses amis. Je suppose que la présence de Masahiko-kun le faisait se sentir mieux avec lui-même.

Teru-chan était petite et mignonne, mais elle était secrètement pleine de pensées salaces. Mais elle ne montrerait jamais ce côté aux garçons. Mais c’était peut-être la raison pour laquelle elle utilisait une lance comme arme, puisqu’elle était petite et salace. Mais elle était douée pour le ménage.

Eri-chan n’était pas très populaire auprès des garçons, mais en premier lieu, elle n’était pas intéressée, puisqu’elle avait Masahiko-kun comme ami d’enfance. Ils ne sortaient probablement pas encore, mais elle mesurait tous les garçons avec lui, alors qui d’autre aurait une chance ?

J’avais été libérée par eux, mais il y avait une condition : Je devais les amener à Ken. Ils pensaient probablement qu’il me forçait à obéir à ses ordres, mais finalement, je ferais mieux d’y retourner surtout depuis que j’avais reçu un certain message...

Vous et votre mari avez été séparés de force ! Si vous ne revenez pas vers lui, dans les deux jours, vous souffrirez de la même malédiction que lui. Vous êtes uni, pour le meilleur et pour le pire, dans la maladie et dans la santé.

J’espérais qu’il y aurait une partie « jusqu’à ce que la mort nous sépare » dans toute cette abomination de mariage. Puisque j’avais vraiment envie de le tuer, pour m’avoir contaminée avec cette malédiction ! Cette peste !

Qu’ai-je fait pour mériter ça ? Je suis peut-être un peu dure parfois, mais si je ne le fais pas, qui sait ce que Ken pensera qu’il peut faire de moi.

Il m’avait aidée à montée de niveau, mais cela n’en valait pas la peine. Et maintenant, je savais que je ne pouvais même pas me séparer de lui, sans mettre ma vie en danger. La perte de PE due à sa malédiction me tuera lentement.

Alors oui, bien sûr, je prendrais toutes les chances pour le retrouver ! Et voilà pour ma dignité féminine, à ne pas pouvoir laisser partir un homme, toujours à sa recherche. Je veux le récupérer !

Mais il y avait un problème puisque je n’avais aucune idée d’où se trouvait Ken, donc je devais le trouver. Et le fait d’avoir mes amis dans les parages rendait cet acte plus sûr. J’avais donc accepté leur offre. Peut-être qu’ils le tueront et que je serai libre. Oui, ce serait la meilleure solution.

... non, c’était seulement la frustration de mon impuissance face à la situation qui parlait. Même si je voulais que Ken se sente aussi coupable que possible, ce n’était pas comme si tout était de sa faute. Mais ce n’était pas non plus la mienne !

Qu’est-ce que je fais !? Je suis sûre que la plupart de mes amis veulent sauter sur l’occasion de rendre la vie de Ken misérable, mais même si cela ne me dérange pas qu’il soit un peu malmené, j’ai l’impression que ça va mal finir pour beaucoup de monde. Et pour moi, c’est le moins que l’on puisse faire !

Comme il était déjà tard, le camp provisoire était devenu un véritable campement. J’avais aussi besoin de ce temps pour contacter Ken, même si je ne voulais pas être vue en le faisant.

Je devais donc créer une situation où je ne serai pas pas visible.

« Eri-chan ? » murmurai-je en regardant Eri.

En interprétant bien mon regard, Eri déclara : « Nous serons de retour dans une minute. »

Pause salle de bains.

Je m’étais levée.

« Attends, Kyou-chan. As-tu besoin de ton sac à dos ? » demanda Eri.

« N’est-ce pas le cas ? » demandai-je.

J’étais choquée. Cela signifie-t-il que ni Eri-chan ni Teru-chan ne prennent soin d’elles ? Je suggère ce que je veux dire par un petit geste.

« Ah, désolée, » Eri avait rougi. « Je... »

Elle ne savait probablement pas si elle devait me traiter comme une prisonnière ou une amie, alors elle me soupçonnait d’avoir apporté mon sac à dos.

« Ce n’est pas grave, » j’avais souri. Je veux lui faire du mal, mais je souris quand même ! Je croyais qu’on était amis !

Nous nous étions toutes les deux retiré au loin du camp et après une minute de marche, je m’étais assise derrière un buisson, pour qu’Eri-chan ne puisse voir que l’arrière de ma tête.

J’avais enlevé le sac à dos de mes épaules et j’avais sorti un stylo et du papier. Après avoir écrit mon message, j’avais placé le tout dans le sac à dos.

Ken était stupide. S’il était à moitié aussi intelligent qu’il le pensait, il aurait déjà compris qu’on pouvait utiliser notre Inventaire partagé pour communiquer. Il n’avait qu’à trouver mon message et tout ira bien. Je l’avais même mis dans le coin supérieur gauche de l’écran de l’inventaire, car il en serait irrité.

Je m’étais levée, j’avais été voir Eri-chan et je m’étais excusée. « Désolée. Je ne peux pas vous aider beaucoup. »

Elle me regarde encore avec méfiance. « Ne peux-tu pas en parler ? »

J’avais déplacé légèrement mes yeux sur le côté. « Je ne peux pas. » Parce que leur raconter cette histoire serait non seulement embarrassant, mais aussi humiliant.

C’était une bonne chose, que beaucoup de films et de romans avaient des choses comme ça, donc ça ne semblait pas bizarre, qu’il y ait une sorte de dispositif de contrôle, qui m’empêchait de faire certaines actions.

Ils avaient déjà compris que la bague avait quelque chose à voir avec ça. Alors, utilisons-le.

Eri-chan m’enlaça. Je l’avais aussi prise dans mes bras.

« Kyou-chan, nous savons toutes les deux de quoi nous sommes capables. Donc je ne te ferai pas entièrement confiance, » déclara Eri.

« N’est-on pas amis ? » demandai-je.

« Oui ! Nous le sommes. On en sait donc beaucoup l’une sur l’autre, » déclara Eri.

Les relations entre filles pouvaient avoir des problèmes de force. Avant de venir au monde, j’étais la responsable. Pour l’instant, c’était Eri-chan. Nous étions amies, rivales et ennemies, tous en même temps.

C’était Eri-chan qui avait manipulé les garçons pour qu’ils m’abandonnent. Et Teru-chan l’avait soutenue de tout son cœur. Et elles savaient que je ferais de mon mieux pour me venger le plus vite possible. Et elle pensait que c’était peut-être l’occasion de le faire.

Naïve. Je vais prendre mon temps. Et puis tu pleureras.

Eri-chan et moi sommes amies. Et à cause de ça, on ne se retiendra pas !

***

Partie 3

« C’était intense ! » s’exclama Rine.

Rine rougissait encore à cause de cette poignée de main. Même si elle disait qu’elle comprenait le principe, que je voulais obtenir ces PMA, et j’étais sûr qu’elle ne la comprenait pas.

Sa tête était déjà trop pleine de fleurs.

Après le dîner et après l’avoir interrogée à fond, j’avais appris les cinq lois divines.

1. Vous ne pouvez servir qu’un seul dieu à la fois.

2. Vous ne pouvez pas changer de sexe.

3. Vous ne pouvez pas ramener les morts à la vie.

4. Vous ne pouvez avoir qu’un seul partenaire dans le mariage.

5. Vous ne pouvez pas officiellement changer votre nom, sauf en cas de mariage.

C’est très... étrange. Ce que je veux dire par là, c’est qu’avec toutes les possibilités d’imposer la volonté divine, ils ont décidé de ces cinq-là et ils menacent même les mortels de génocide s’ils les brisent.

Et pour le meurtre ? Viol ? L’adultère ? Toutes les choses que les différentes religions de mon monde considèrent comme étant mauvaises ne sont pas très importantes ici, mais malheur à quiconque change de nom, car cela pourrait anéantir son espèce entière. Foutaises !

... néanmoins, je ferais mieux de les noter, même si elles sont inutiles.

Le système de héros n’avait pas de journal, donc je ne pouvais pas relire les détails que j’avais vus, ce qui voulait dire que si je voulais garder une trace, je ferais mieux de l’écrire manuellement. Quel système de merde ! Les journaux sont courants de nos jours !

Ce monde n’était pas un jeu. Alors pourquoi quelqu’un devrait-il inclure une fonction, ce qui serait en fait utile ici ?

« Ouf..., » j’avais ouvert notre Inventaire et il était toujours en désordre. Regardons où est le papier. Attendez, il n’y a pas seulement des objets dans le coin en haut à gauche tout à l’heure ? Pourquoi y a-t-il un papier ? Une lettre ? Une lettre de Kyou-san !

En toute hâte, je l’avais retiré du stockage et je l’avais lue.

En lisant les premiers mots, je m’étais frotté les yeux et je l’avais relu. Je pense vraiment que je viens de lire « Meurs Ken » au lieu de « Cher Ken » [1].

Ouaip, c’était « Meurs Ken ! » Avec un point d’exclamation.

Meurs Ken !

S’il te plaît, meurs ! Je suis actuellement avec Inoue Masahiko et nous voulons te trouver. Tu dois aussi t’inquiéter de la malédiction, alors dis-moi où nous nous retrouverons. Fais vite ou tu le regretteras. Dis-moi les points de repère proéminents que tu peux voir, qu’on puisse se retrouver là-bas.

Momokawa Kyou

P.S. Je sais que tu as entraîné Rine-chan là-dedans !

Je percevais la colère qu’elle avait ressentie en écrivant cette lettre. Nous pourrions probablement nous rencontrer là, mais elle se plaindrait probablement que c’était trop stressant. Il me fallait un endroit où l’on pouvait voir de loin, mais où il n’était pas trop difficile de s’y rendre.

Et puisqu’elle était en compagnie d’Inoue, alors il vaudrait mieux que ce soit un endroit où l’on puisse fuir si les choses tournaient mal. Ils en avaient toujours après Rine, même si c’était notre proie ! Mais j’étais un peu vulnérable en ce moment. Alors, où devrions-nous nous retrouver... ?

J’avais regardé autour de moi et j’avais vu une chaîne de montagnes, une haute montagne entre les plus petites. On dirait un doigt d’honneur. Ça pourrait marcher. Il y avait une forêt juste devant, donc il y aurait une route d’évasion.

J’avais donné cet endroit comme destination entre quelques insultes, en utilisant le verso de la même lettre, et je l’avais mis au milieu de l’écran de l’inventaire. Kyou-san voulait toujours y conserver les choses importantes pour une raison ou une autre.

Puisque Rine suivra tout ce que je dis, je ne voyais pas la nécessité de le lui dire pour l’instant. Alors qu’elle était encore piégée dans ses propres illusions, me regardant, regardant sa main, riant, souriant, pour faire court, m’ennuyant, je vérifiais mon état.

Toujours le même. Qu’en est-il des capacités... ? J’ai peut-être augmenté le nombre de PC... dommage qu’il n’y ait pas de messages pop-up pour les niveaux supérieurs et les compétences acquises dans Lancier et Éclaireur.

C’est une blague. J’ai une autre capacité de survie : Alpinisme, qui permet de se déplacer plus facilement sur n’importe quel terrain montagneux. J’avais trouvé que c’était drôle, car je ne pouvais pas l’utiliser. Ma classe Éclaireur était bloquée !

Mais, en premier lieu, pourquoi l’ai-je obtenu ? Se pourrait-il que les compétences que vous apprenez dépendent de vos activités ? Ou vos besoins ?

D’un autre côté, je ne porte que des armures en cuir, alors pourquoi ai-je obtenu les compétences Cotte de Maille et Cuirasse ?

Mais Peau avait été la première compétence d’armure que j’avais eue à l’époque... Puis Cuir, Cotte de Mailles et Cuirasse. C’était peut-être lié.

Jetons un coup d’œil à la capacité de Perception. L’ordre d’apprentissage des compétences acquises est le suivant : Vue Lointaine, Concentration, Vision Nocturne, Surveillance Nocturne et Amplification. Cela semblait presque logique, même si j’avais le plus besoin de Surveillance Nocturne. Mais c’était peut-être une technique de haut niveau, alors que l’Amplification ne l’était pas. Mais à côté de ça, la séquence avait du sens, j’avais besoin de voir les monstres de loin, de me concentrer sur leurs mouvements et leurs attaques, et puis j’avais eu la Vision Nocturne. Mais n’avais-je pas commencé l’exploration des grottes et le combat nocturne seulement avant d’avoir atteint la Vision Nocturne ?

Ce n’était pas non plus comme si j’avais besoin de distraction de la furtivité.

Je suppose que j’ai compris.

Après avoir accumulé une certaine quantité de PC, vous appreniez une compétence, qui reflétait votre comportement passé, tant que votre niveau de compétence était suffisant pour cette compétence. Si vous ne pouviez pas apprendre une compétence, qui remplissait les conditions, vous appreniez une compétence aléatoire, qui était à votre niveau.

Si c’est le cas, je pouvais décider par moi-même, dans une certaine mesure, quelles compétences je voulais apprendre. Ou plutôt, je pourrais, si j’en avais la moindre idée des compétences existaient ! Ah ! Le Système de Héros, tu es si opaque ! Comment sommes-nous censés t’utiliser efficacement si tu n’offres pas de guide, à part ce livret merdique, qui n’offre aucun détail !

« Kenta ? » demanda Rine.

Si c’était un jeu, j’enverrais un message à l’administrateur !

« Kenta ? » demanda-t-elle à nouveau.

Ou mieux, déconnectez-vous !

Je déteste être dans ce monde !

« Kenta ! » cria Rine.

« Qu’est-ce qu’il y a !? » demandai-je.

« Tu sembles irrité, » déclara Rine.

« C’est ce que je suis. Alors, tais-toi ! » déclarai-je.

« On va la trouver, » déclara Rine.

« Qui ? Celui qui est responsable de ce système merdique ? » demandai-je.

« Kyou ? » déclara Rine.

« Qu’est-ce qu’elle a ? » demandai-je.

« N’es-tu pas contrarié parce qu’on ne l’a pas trouvée ici ? » demanda Rine.

« ... Uaah, je l’avais finalement oubliée ! Pourquoi tu as besoin d’empirer les choses ? » demandai-je.

« ... Désolée, » déclara Rine.

Attends, arrête d’utiliser tes armes diaboliques ! Je suis allergique aux larmes ! Ne pleure pas !

Bon sang, maintenant je dois m’excuser d’avoir dit la vérité !

« Je — ... Je suis désolé. Tu as raison ! » Je peux à peine dire ce mot à cause de l’amertume.

Elle me regarde vers le haut, bien que nous ayons à peu près la même taille, et utilise son rayon scintillant dans ses yeux pour détruire toute forme de résistance en moi.

Franchement, chaque fois que je la mets de mauvaise humeur, elle me force à m’excuser et me frappe avec une attaque-surprise.

« Kenta... puis-je m’asseoir sur tes genoux ? » demanda-t-elle.

Comment... comment en es-tu arrivée là !? Il n’y a aucun lien avec ce qui se passe et c’est irrationnel ! « ... pourquoi ? »

« Tu as dit que tu voulais gagner ces PMA. Et ce n’est qu’une petite chose... qui me rendrait heureuse, » déclara-t-elle.

J’avais fait semblant de ne pas avoir entendu la dernière partie. Je ne voulais pas penser à ce qui se passait dans sa tête, parce que je craignais pour ma propre santé mentale si je faisais ça !

Donc Rine avait regardé dans la liste comment gagner des PMA et elle avait trouvé quelque chose qu’elle voulait faire.

Je ne veux pas qu’on s’assoie sur mes genoux ! Je suis un jeune homme en bonne santé et Rine est une femme attirante. Non, plus comme une belle fille avec le comportement d’un enfant, donc seulement physiquement attirante. Néanmoins, je peux « réagir » si elle s’assoit sur mes genoux.

J’avais par hasard regardé ses fesses. Oui, c’est magnifique. La santé présente en moi exprime son désir de caresser ce derrière. Cela semble rond et ferme et son bassin est idéal pour faire un enfant.

Le fait de penser à avoir ce joli cul devant mon truc était en soit assez excitant. Mais ce n’était qu’une pensée. L’esprit sur le corps ! Il fallait accepter son excitation, mais il ne fallait jamais céder.

Alors je lui avais donné ma réponse : « Après avoir réfléchi à mes options, je dois refuser. »

Oh non. Pas encore une fois ! Ne donne pas l’impression que tu vas éclater en larmes !

J’avais complètement oublié.

Il n’y avait qu’une seule issue.

« Ouf... tu as gagné. Passons à autre chose, » au moins, j’en tirerai un PMA.

Et comme si le soleil se levait, tout le visage de Rine passa de la dépression au bonheur pur.

Je m’étais déplacé en position assise, afin que Rine puisse s’asseoir sur mes genoux. Je n’avais qu’à réciter des prières bouddhistes, pendant qu’elle était assise là.

Attendez, je n’en connais pas. Je suppose qu’il faut que j’en invente.

Lentement, Rine s’approcha de moi et elle semblait très prudente, ce qui ne faisait que m’en rendre encore plus conscient. Franchement, elle ne s’assoira que sur mes genoux. C’était comme avec les enfants, sauf que je n’avais jamais eu d’enfant assis là avant.

Avec une expression entre l’excitation et l’embarras, Rine s’était enfin assise et ses fesses se tortillaient sur mes cuisses.

Arrête ! Arrête ! Arrête de te frotter le cul à cet endroit !

Commençons la prière bouddhiste faite par soi-même — à la manière d’un joueur !

– Vous ne désirerez pas une femme qui ne joue pas, car elle ne vous laissera pas passer votre temps libre sur un PC !

– Ne laissez pas les tentations de la vie réelle obstruer votre capacité à l’égard du jeu.

– Le jeu est plus important que la vie.

– Vous resterez fidèle à vos mariages dans les jeux et... mais les jeux ne sont pas réels, il est donc ainsi techniquement permis de poursuivre l’amour et la luxure dans la vie réelle.

– Ne laissez pas ce cul confortable et séduisant détruire votre raison, l'esprit sur le corps, l’âme sur l’esprit et le jeu est votre âme. Donc si vous touchez ce cul, n’oubliez pas de le faire avec beaucoup de cœur.

Merde ! Bon sang ! J’en suis déjà à bout, je ne peux penser qu’à la sensation de mes cuisses !

Attends, pourquoi n’oublierais-je pas les fesses de Rine ? Et si je caressais plutôt ses seins, qui se touchent facilement depuis cette position ?

Non ! N’abandonne pas ! Si je le fais, Rine ne me laissera jamais tranquille après ça ! Elle insistera sûrement pour que j’en prenne la responsabilité !

J’avais tort ! Rine n’est pas une fausse ! Elle est pure ! Si pure, que c’est bien plus gênant que d’être trompeuse ! Et tout cela, car que je ne peux pas m’opposer à son honnêteté !

Je ne suis pas un monstre.

Du moins, c’est ainsi quand cela concerne quelqu’un comme Rine, dont la personnalité semble provenir d’un jeu ! Aucun être humain normal ne pourrait être aussi direct sur ses sentiments !

« Kenta ? Te sens-tu mal à l’aise ? Tu recules, » déclara Rine.

« Ignore-le, s’il te plaît. Ne bouge pas et ne fais rien, » déclarai-je.

« OK, » déclara-t-elle.

Et qu’est-ce qu’elle fait ? « Ne t’appuie pas sur moi ! » Elle effectue un contact maximum avec son corps !

« Mais c’est plus confortable, » déclara Rine.

« Pas pour moi, » déclarai-je.

« S’il te plaît ? » demanda Rine.

« Ne pense pas que le “s’il te plaît” résoudra tous tes problèmes ! » déclarai-je.

« Mais... tu es chaud, » déclara Rine.

Pervers ! C’est une perverse !

Et toi, fiston, baisse-toi !

Rine était aussi chaude, c’était une sorte de chaleur qui pouvait être transférée par d’autres êtres humains.

Maintenant que j’y pense, c’était une princesse. Si je regarde les histoires de princes dans les médias, alors il était possible qu’elle se sentît seule. Avec le fait de ne jamais avoir beaucoup de contact avec qui que ce soit, sauf les domestiques, et ne pas ressentir de la chaleur d’autre personne

Comme si c’est ça !

Je suis sûr qu’elle a toujours été une enfant gâtée, sans une once d’empathie réelle, incapable de contenir ses pulsions. Elle les verbalise constamment, faisant pression sur tout le monde autour d’elle pour qu’il y ait des flambées d’émotions s’ils ne veulent pas obéir à ses ordres.

Une vraie princesse !

Je veux la jeter de mes genoux, mais c’est pour l’accumulation de PMA. Pour pouvoir faire cette accumulation, j’ai besoin d’endurance et comme je suis un joueur, c’est ce que j’ai le plus.

« Phew, » alors je soupire et c’est tout. Et je vais attendre.

 

Vous gagnez 1 PMA !

Il est naturel pour un jeune couple de rechercher le contact corporel et avoir sa femme assise sur ses genoux est une bonne méthode pour attiser les flammes de la jeunesse.

 

Enfin !

...

Attends, Kyou-san a mentionné qu’elle sait que Rine et moi sommes « liés » maintenant. Est-ce qu’elle reçoit aussi tous ces messages sur les PMA ? Ça voudrait dire qu’elle sait tout ce que je fais avec Rine.

N’y a-t-il pas d’intimité dans ce « mariage » ?

J’ai l’impression que Kyou-san sera en colère contre moi, mais probablement seulement parce qu’elle me déteste et qu’il semble que j’exploite le désordre du « second mariage ».

Mais pourquoi ai-je l’impression qu’il me manque quelque chose d’élémentaire ici ?

« Au fait, Rine ? Quand comptes-tu descendre ? » demandai-je.

« Hm ? Oh. Ne puis-je pas rester ? » demanda Rine.

« Non ? On a eu le PMA, » déclarai-je.

« Demain alors, » avec ces mots, elle se leva et me sourit.

J’avais mis ma main sur mon visage. J’avais l’impression de le faire assez souvent, depuis que j’avais rencontré Rine. Mais il n’y avait aucune raison logique de refuser une autre session, puisqu’elle donnerait des PMA.

De plus, cela devrait être très rentable avec le temps.

Calculons un peu. Le gain en PX est à 500 PMA et nous en avons actuellement 112. Il en reste donc 388. Kyou-san et moi arrivons à obtenir environ 6 PMA par jour en plus de quelques irréguliers. Si Rine fait la même chose que Kyou-san, on peut ajouter 6 PMA par jour. Attends, elle s’assoit sur mes genoux, alors ça serait mieux 7 PMA. Si j’estime que nous obtenons environ la moitié d’un PMA par jour en raison d’actions irrégulières, nous obtiendrons 13,5 PMA par jour.

Ça fait 28,74 jours, donc 28 jours, 17 heures, 45 minutes et 36 secondes.

...

Attendez, quelque chose ne va pas ! Je suis peut-être bon en maths et j’ai fait d’innombrables calculs sur mon PC pour optimiser mes personnages dans mes jeux, mais je ne suis pas si bon !

À la suite de ce sentiment, j’avais ouvert mon statut. Et là, je l’avais vu. Il y avait une nouvelle compétence Académique, Calculatrice. En gros, cela faisait de moi une calculatrice. Même si je voulais le voir comme étant inutile, je ne pouvais m’empêcher de penser que je calculais constamment des choses comme le gain PX, le gain de PMA et d’autres données liées au système. J’aurais certainement eu besoin de cette compétence bien plus tôt !

D’un autre côté, cela confirmait ma théorie sur la façon dont j’apprenais des compétences spécifiques. J’avais dû apprendre Calculatrice parce que je faisais toutes ces maths tout le temps. Mais avant cela, c’était plus important d’apprendre à connaître ce monde, alors j’avais d’abord appris l’Apprentissage Rapide.

Mais si je peux l’utiliser, alors...

« Kenta ? À quoi penses-tu ? » demanda Rine.

Soudain, en sentant le souffle de Rine sur mon oreille, mes pensées avaient été anéanties. J’avais tourné la tête vers Rine, qui s’était encore une fois inutilement approchée de moi. « Grâce à toi, rien. »

« Hm ? » Elle avait fait son inclinaison de tête typique. Elle ne comprend pas.

« Ce n’est pas la peine. Ne peux-tu pas t’allonger et dormir maintenant ? J’aimerais me lever tôt et ce n’est pas assez sûr pour qu’on dorme en même temps, » déclarai-je.

« D’accord... puisqu’il est encore si tôt, peux-tu me raconter une histoire ? » demanda Rine.

Qu’est-ce qu’elle... non, le fait que Rine est enfantine est déjà un fait établi. Alors pourquoi est-ce que je me donne la peine de me disputer avec elle ?

« Je n’en connais pas beaucoup, » je pourrais raconter une histoire de jeu ou de simples contes de fées, comme Urashima Tarou ou Momotarou. Ou peut-être des comtes occidentaux. Allons-y avec Momotarou. On avait fait une pièce de théâtre au collège. J’étais un arbre et le sous-fifre numéro 1. Le premier, qui avait été tué. D’une façon ou d’une autre, j’étais encore en colère, encore une fois. Passons à autre chose.

« Il y a très, très longtemps, il y avait un vieux couple..., » je n’étais pas très doué pour raconter des histoires, et j’avais dû m’arrêter ici et me souvenir encore une fois du scénario, mais à la fin, je l’avais plus ou moins bien raconté...

Elle s’était enfin endormie.

... Je n’arrive pas à croire à quel point Rine est belle, quand elle dort.

Cependant, j’avais gardé une certaine distance. Je n’avais pas oublié qu’une Rine endormie avait une zone mortelle autour d’elle. Son épée était juste à côté d’elle, donc s’approcher serait une erreur fatale.

Comme si souvent, j’avais utilisé ce temps libre pour examiner mon état. Ou plutôt, je l’avais fait ainsi que celui de Rine. Il y avait des capacités que je ne connaissais pas avant, comme Soins des Animaux et ses compétences en équitation. Alors Rine peut monter facilement sur un cheval, hein ?

Mais même si elle avait quelques capacités actives, il n’y avait que peu de compétences. Elle avait gagné chacun d’entre eux à la dure. La Magie Divine et sa Compétence à l’Épée étaient particulièrement bien classées. Même si elle partageait certains sorts de la magie divine de Kyou-san, il y avait encore des différences. Par exemple, Rine ne connaît pas le pouvoir de Récupération de l’Endurance, mais Ralentissement des Poisons.

Comme Rine avait probablement déjà ses compétences avant de devenir une héroïne, je ne pouvais pas prouver ma théorie sur l’acquisition de compétences.

Et pourquoi Rine n’a-t-elle pas des compétences comme Zone Mortelle Nocturne, Tuer avec une Seule Frappe, Massacre de Tous et Peur à Volonté ? C’est ce qu’elle fait tout le temps ! Au moins, elle n’a qu’une seule compétence à l’Épée à Une Main qui est démembrement, et cela me dérange. C’est un combo d’attaque avec des coups violents, qui peuvent en couper les membres.

Mais ce n’est pas la raison principale derrière le fait qu’elle est si forte. C’est son épée !

 

Friedensbote

Description : Un trésor royal du royaume Feuerberg. Une épée bénie par les dieux humains et un héritage du fondateur de la famille Von Stolzherz à ses héritiers. Son vrai pouvoir ne peut être libéré que par ses propriétaires légitimes.

Spécial (exorciste) : Double les dégâts contre les morts-vivants et les démons.

Spécial (patrimoine) : Tous les traits particuliers ne sont actifs que si l’arme est utilisée par un membre de la lignée des Von Stolzherz.

Spécial (augmenter l’attaque) : Ajouté deux fois le niveau du manieur à l’Attaque.

Spécial (reste tranchant) : Manifestation d’un tranchant permanent.

Spécial (Prévenance) : Augmente l’Attaque en fonction du niveau de danger auquel l’utilisateur est exposé.

Statut : +250 Attaque (de base), +298 Attaque (portée par Katarine Von Stolzherz)

Valeur : inestimable

 

C’est vraiment comme une fin de partie. Plus ton niveau est élevé, plus cela devient puissant. De plus, il devient de plus en plus fort, plus cela devient dangereux. Qui sait combien d’augmentation cela apporte ?

Je ne savais toujours pas exactement comment l’Attaque et la Force étaient liées l’une à l’autre, mais son arme surclassait nettement ma lance, même sans aucun bonus, et sa Force n’était pas trop loin de la mienne.

Et il n’y avait pas de malus en plus. Même si je l’avais vendue, je ne savais pas si je pouvais en avoir assez pour une deuxième tentative de dissipation de malédiction. Ce n’était pas comme si je pouvais retourner à Esse après l’avoir vendue. Après tout, c’était un trésor royal.

Encore une fois, je compare ses statistiques avec les miennes. Je suis sûr que j’ai raté quelque chose.

Ah.

La bénédiction de l’Etna n'est plus présente.

Je suppose que même un tel coup de fouet ne dure qu’une demi-journée.

Notes

  • 1 En anglais, il y a une petite ressemblance, car il s’agit de « Die » vs « Dear ».

***

Partie 4

Au petit matin, Rine m’avait réveillé. Elle m’avait réveillé en douceur. « Réveille-toi, mon chéri. »

J’avais sursauté comme si j’avais été mordu par une vipère, tremblant. J’étais bien réveillé et j’avais vu Rine, qui avait déjà mis son armure et qui avait l’air rêveuse.

Après quelques respirations afin de calmer mon malaise, j’avais posé la question importante : « Franchement, pourquoi tu m’appelles comme ça ? »

« Parce qu’on est mariés, » déclara Rine.

« Non, nous sommes maudits ! Lis sur mes lèvres : Nous sommes maudits ! Nous ne sommes pas mariés ! » déclarai-je.

Avec son inclinaison typique de la tête, elle m’avait écouté et au bout d’une seconde, elle acquiesça d’un signe de tête. J’espérais que cela ne deviendrait pas une routine quotidienne. Il s’agissait de quelque chose de mauvais pour ma santé mentale.

Mais cette affaire étant au moins temporairement close, j’avais expliqué les objectifs de la journée. « J’ai contacté Kyou-san et nous nous retrouverons devant les bois de ces montagnes-là, » j’avais montré du doigt le pic rocheux.

« OK, » déclara Rine.

« Kyou-san sera sûrement accompagnée d’autres héros. Ils en ont aussi après toi, alors tu dois te cacher derrière des arbres et attendre ce qui arrivera. Si tout se passe bien, Kyou-san nous rejoindra à nouveau et ensuite —, » dois-je lui dire, qu’alors nous allons la livrer ? Eh bien, voyons ça, après qu’on se soit rencontrés. « Alors nous serons tous heureux à nouveau. »

« D’accord, » elle souriait, comme s’il n’y avait pas de souci dans ce monde. Cela me rendait malade, mais au moins c’était supportable, contrairement à ses larmes.

L’ascension de la montagne sur laquelle nous nous trouvions avait été la partie la plus difficile de tout le voyage. Puisque Rine était de nouveau en mode « tueur », tous les combats avaient été un jeu d’enfant dès maintenant. Du moins, tant que je la couvrais. Maintenant, je savais que Rine était plus un personnage de « glass-canon [1] ». Et je préfère dépendre d’elle à partir de maintenant.

La malédiction avait empiré. J’avais eu les premiers malus mineurs à mes statistiques, mais je pouvais encore me battre contre ce genre d’adversaires. En fait, c’était encore plus facile de les combattre dans cet état qu’à l’époque où je devais protéger Kyou-san. Je devais juste m’inquiéter pour moi.

Maintenant que la pression pour récupérer Kyou-san avait diminué, je pouvais enfin me détendre. J’avais même discuté avec Rine ! « Et après l’école, tu rentres chez toi et tu peux jouer à des jeux. »

« Quel genre de jeux ? Du bilboquet ? » demanda Rine.

« Non, des jeux vidéo. C’est... eh bien, par où dois-je commencer..., » c’était moi qui parlais le plus, mais c’était de sa faute si elle m’avait fait parler du Japon. Même si la maison me manque et que je veux rentrer, c’est agréable d’en parler.

Franchement, tant que Rine est calme, c’est une camarade très agréable. Il en va de même pour Kyou-san. Pourquoi ces deux filles ne peuvent-elles pas se taire la plupart du temps ? Est-ce trop demander ?

Nous étions arrivés à l’endroit. « Donc, c’est le point de rendez-vous. Je ne peux pas voir quelqu’un, mais c’est pour le mieux. Rine, on va dans les bois. »

« Pourquoi ? Ne devrait-on pas attendre ici ? » demanda Rine.

« Comme je te l’ai déjà dit, tu dois te cacher là-dedans. Ça ne marchera pas si l’autre groupe te détecte. Et j’aime tendre des pièges, » décalerai-je.

« Pourquoi ? Pour la chasse ? » demanda Rine.

« Quelque chose comme ça, » répondis-je.

« Kenta, je te vois sourire, mais c’est un peu louche, » déclara Rine.

« Je sais, » répondis-je.

 

― ○●○ ―

 

« Tu es sûre, Kyou ? »

« Oui. Je le sens, » j’avais menti ouvertement sur la façon dont la bague me conférait l’information sur l’endroit où Ken voulait que j’aille. Masahiko-kun et les autres se méfiaient, car ils n’avaient pas oublié les pièges. Alors en ce moment, on avançait à un rythme d’escargot.

Teru-chan s’était transformée en classe Éclaireur, comme Ken, et elle prenait le temps d’explorer chaque centimètre sur notre chemin. En connaissant Ken, il n’utiliserait pas les pièges pour nous avoir ici. Sa tendance à mettre la sécurité au premier plan l’amènerait à se préparer une route de retraite.

Dois-je leur dire ?

Non, je veux voir comment ça se passe. Même si j’ai les mêmes inconvénients avec la malédiction que Ken, il n’y a aucune garantie qu’il sera capable de résister à la force combinée du Masahiko-kun et des autres.

En voyant leur performance de première main, j’avais réalisé à quel point le travail d’équipe faisait toute la différence. Tant que Rine-chan n’intervenait pas, j’étais sûre que Ken serait vaincu. Ils pourraient même l’éliminer, s’il avait toute sa puissance.

Mais Rine-chan interviendrait probablement.

Je n’avais pas encore parlé d’elle à Masahiko-kun et aux autres. Connaissant Ken, il ne la laissera pas participer aussi facilement...

Je ne suis pas comme lui. Je ne pense pas toujours aux détails, mais ça me donne mal à la tête.

S’il ne s’agissait que de mes amis et de lui, je ne serais jamais de son côté en aucune circonstance. Mais il y avait Rine-chan, la malédiction, et le plus important, mon propre bien-être à considérer.

Masahiko-kun et les autres ne voulaient capturer que Ken. Si je le disais à Ken, il en ferait trop, ce qui pourrait être dangereux pour mes amis. Tant qu’il n’était pas au courant de leurs intentions, il pensera probablement seulement qu’ils veulent capturer Rine-chan, ce qui rend les choses plus faciles pour mes amis.

Mais si je parlais à Masahiko-kun de Rine-chan, il voudrait peut-être aussi la capturer. Mais Rine-chan est dangereuse ! Même si je ne peux pas imaginer qu’elle ferait beaucoup de mal à d’autres personnes, il était toujours possible qu’elle considère la fracture des os comme « pas trop de mal ».

Maux de tête.

Teru-chan avait interrompu mes pensées et montra le sol avec sa lance. « Masahiko, il n’y a pas de pièges ici. Mais je peux voir les traces de deux personnes. »

« Deux ? »

Ken, espèce d’idiot ! N’as-tu pas pensé que quelqu’un d’autre pourrait aussi avoir la compétence Pistage ?

« Sais-tu qui ça peut être, Kyou ? » Masahiko-kun me demande directement, en me regardant avec son habituel visage ouvert d’esprit.

« Euh... J’ai une idée. Est-ce des traces de femme, Teru-chan ? » On dirait que ce chat est sorti du sac de toute façon.

« Probablement. »

« Alors ça pourrait être... la Princesse, » déclarai-je.

Tout le monde avait été déconcerté par mes paroles.

Le Daichi-kun, de construction large, avait mis les bras croisés. « La Princesse ? Es-tu sûre, Kyou-san ? »

« Comme je l’ai dit, “peut-être”, Daichi-kun, » répondis-je.

Tout le monde échangea un regard et je m’étais rendu compte qu’ils pensaient maintenant, que Ken avait Rine-chan sous son contrôle. Ce n’est pas ce que je voulais !

« Comment le sais-tu ? » demanda Daichi-kun.

Eri-chan devient encore plus ennuyeuse ! « Parce qu’on s’est déjà rencontrés. Mais ils ont ensuite été attaqués par ces oiseaux. » Rester aussi vague que possible.

Je voyais clairement le souhait de mes amis d’avoir une autre réunion stratégique. Mais tout le monde sauf Masahiko-kun voulait m’en exclure. Ils ne me faisaient pas du tout confiance et moi non plus, je ne l’aurais pas fait si j’étais à leur place.

« Kyou, que sais-tu de la Princesse ? » Il me demanda naturellement, comme si je faisais vraiment partie de leur groupe. Ça fait un peu mal.

« Comme les personnes de Wächter vous l’ont dit, elle est bonne au combat et dangereuse. Soyez donc prudent. Même Ken et moi n’avons pas osé la défier directement. Mais elle est aussi facile à piéger, » ils ont besoin d’en savoir autant pour s’occuper d’elle.

« Je vois. Donc Katsuragi-kun l’a peut-être piégée, » je voyais rarement Masahiko-kun en colère, mais c’était sa limite. « D’abord Kyou, et maintenant la Princesse. Nous devons l’arrêter pour qu’il puisse se racheter ! »

Masahiko-kun, tu es aussi trop confiant. Personne à tes côtés ne pense qu’il vaut une seconde chance. Moi, non plus, alors que techniquement, je suis son alliée.

Mais voir Ken se faire battre me remplirait de joie pure, parce qu’il le méritait. C’était ce que je crois vraiment. Son arrogance, ses paroles, ses plaintes, ses insultes ! Mais je suis quelqu’un de bien, donc je faisais que regarder. Comme quand il avait attaqué le ss’rak à Heissquellen, le gouffre, me maudissant aussi, le gouffre, la rencontre avec Muaotef (dans le gouffre), quand il avait attaqué la Voix de Muaotef, ou s’était fait battre dans l’église... Compte tenu de tout cela, pourquoi étais-je toujours son alliée ?

Je suppose que je suis la responsable dans ce partenariat.

Masahiko-kun est aussi un homme responsable.

« Eh bien, trop penser à toutes les possibilités serait une perte de temps, alors je suggère que nous accélérions un peu les choses. Teruko, suis ses traces Regarde s’il a essayé de tendre un piège. Daichi, quand nous le verrons, reste avec Kyou et sois son garde du corps. Et aussi, garde un œil sur elle, puisque nous ne savons pas, jusqu’à quel niveau Katsuragi-kun peut interférer avec ses actions. Eri, tu resteras aussi en arrière et tu nous couvriras, si nécessaire. Katsuo et moi allons être au centre. Avez-vous des commentaires ou des questions ? » demanda Masahiko-kun.

Tout le monde s’était préparé.

1 Glass-canon : Référence au jeu vidéo. Un personnage/arme qui cause d’importants dommages, mais sans résistance ou défense.

***

Partie 5

Au bout d’un moment, Masahiko et les autres avaient enfin pu voir la forêt ainsi que Katsuragi-kun, qui s’appuyait sur un arbre et leur faisait signe.

Masahiko avait réagi en parlant d’une voix douce à ses camarades : « Sait-il que nous arrivons ? Ceux à l’arrière resteront à une vingtaine de mètres de lui, le reste vient avec moi. »

Tout le monde, y compris Kyou, était tendu. La princesse n’était pas là. Elle pourrait être retenue en otage, cachée quelque part. Ou peut-être qu’elle rôdait dans la forêt. Mais Masahiko avait confiance en ses amis, il n’y avait donc aucune raison de ne pas l’approcher ouvertement.

« Yo. »

Katsuragi-kun avait fait un salut décontracté, même s’il ne les regardait même pas. Il avait les yeux rivés sur Kyou, qu’il pouvait voir par-dessus l’épaule de Masahiko.

« Bonne journée, Katsuragi-kun, » même Masahiko n’avait pas pu cacher la tension de ses mots. « Savais-tu qu’on venait ? »

« ..., » il n’y avait aucun signe qu’il m’ait écouté. « Ah, oui, oui. Merci de l’avoir sauvée, vous m’avez sauvé. » Même si ses paroles incluaient normalement de la gratitude, cela avait le même ton que si vous veniez de ramasser un livre qu’il avait accidentellement laissé tomber.

C’est comme d’habitude. Chaque fois que tu essayes de converser avec lui, il te regarde avec dégoût ou bien il agit comme si tu n’es même pas là, pensa Masahiko.

Normalement, Masahiko pouvait faire face à son attitude, mais compte tenu de toutes les circonstances, il n’en était pas capable pour l’instant. Pour une raison inconnue, il portait de nouveau ses lunettes et sa silhouette ressemblait davantage à celle qu’il avait au Japon. En fait, il était plus mince qu’à l’époque, mais il n’était toujours pas en forme.

Est-ce qu’il a maintenant une classe de sorcier ? Ou peut-être une qui est capable de contrôler les esprits ?

« Inoue, qu’est-ce que tu regardes ? » Katsuragi-kun montrait clairement son ennui. C’est comme à l’école. D’une certaine façon, c’est rassurant, puisque ce n’est que l’habituel Katsuragi-kun. Mais Katsuo le fusillait du regard, une main sur son arc, tandis que Teru serrait sa lance.

Masahiko doit être calme. « Il faut qu’on parle, » déclara Masahiko.

« N’est-ce pas ce qu’on fait ? » demanda Katsuragi-kun.

« Exacte, » répondit Masahiko.

« Et est-ce impossible, que je puisse parler à Kyou-san en premier ? » demanda Katsuragi-kun.

« C’est à propos d’elle, » déclara Masahiko.

« Phew. » Il s’agissait de son son habituel, qui venait toujours, s’il était ennuyé par quelqu’un ou quelque chose. « Alors fait vite, je n’ai pas le temps. » Il considérait toute sa situation d’un seul coup d’œil, tout comme un vétéran chevronné.

Il savait qu’il n’avait pas d’autre choix que d’en parler cette fois-ci. Ce n’était pas l’habituel Katsuragi-kun. Après tout, se retrouver dans un autre monde changera tout le monde.

« J’ai quelques questions, » déclara Masahiko.

« Alors, demande, » déclara Katsuragi-kun.

« Kyou et toi êtes vraiment camarades ? » demanda Masahiko.

« ... » Il avait déjà l’air sous pression à cause de cette question. « Nous sommes une équipe. Pour le meilleur ou pour le pire. »

« Et il n’y a pas de chantage, de tromperie ou d’autres moyens de coercition ? » demanda Masahiko.

Masahiko avait vu la manière dont les yeux de Katsuragi-kun avaient rapidement regardé sa main gauche. Il portait des gants, mais il avait peut-être une bague en dessous. C’était la même chose que Kyou, ou un peu différents : Un anneau maître. Masahiko ne voulait pas croire en cette théorie, mais cela ne voulait pas dire qu’il négligerait cette possibilité. Il assumait la sécurité de ses amis en tant que chef.

« Il pourrait y en avoir ? » déclara Katsuragi-kun.

C’est à la fois honnête et déroutant ! « Qu’est-ce que ça veut dire ? » demanda Masahiko.

« C’est privé, » déclara Katsuragi-kun

« Katsuragi-kun ! » cria Masahiko.

Il regardait Masahiko, et il montrait son côté têtu. Masahiko pouvait le voir se retenir de sortir toutes les insultes qu’il aurait normalement utilisées. Le danger planait dans l’air.

« Alors ! Soyons clairs : est-ce que vous me rendez Kyou-san ? » Sa voix était pleine de malice, bien plus que d’habitude.

Katsuo prépara son arc, Teru prépara sa lance et Katsuragi-kun ne broncha même pas.

« Arrêtez, tous les deux ! » Masahiko voulait résoudre pacifiquement la situation, si c’était possible. « Katsuragi-kun. Attention à ce que tu dis. On dirait que tu nous menaces, » déclara Masahiko.

« ... Inoue, je ne suis pas d’humeur à jouer avec toi. Rappelle donc tes chiens avant que cela ne devienne sérieux, » déclara-t-il.

Appeler ses amis « ses chiens », c’était déjà trop, mais la main de Katsuragi-kun était aussi en train d’errer vers le couteau à sa ceinture. Il débordait d’intentions meurtrières.

Il en allait de même pour Teruko et Katsuo.

Ça ne finira pas pacifiquement. Tout le monde le savait déjà. Mais ce n’était pas ce que Masahiko voulait !

Une seule voix s’immisça dans cette situation désespérée. « KEN, ESPÈCE D’IDIOT ! »

Kyou cria sur Katsuragi-kun, qui était certainement ennuyé par ses paroles. Ignorant Masahiko et les autres, il cria : « TAIS-TOI ET SOIS SECOURUE ! OU MIEUX, FUIT ET ON SE RETROUVE APRÈS ! »

Sa remarque incita Daichi à être encore plus prudent au sujet des intentions de Kyou. Il était prêt à empêcher toute tentative d’évasion, allant même jusqu’à préparer sa hache.

Non pas que Kyou s’en souciait. « ARRÊTE D’ÊTRE TÊTU ! »

« ET TOI, ARRÊTE D’ÊTRE ENNUYEUSE ! »

« ABRUTI ! »

« SALOPE ! »

« TU VAS PAYER POUR ÇA, TU M’ENTENDS !? »

« ALORS, VIENS ET FAIS-LE ! »

Le fait d’être témoin de cela rendait Masahiko-kun encore plus confus. Il ne savait pas que Kyou pouvait être aussi impolie. Ou était-ce plutôt informel ? N’ont-ils pas l’air de bien s’entendre ?

« MASAHIKO-KUN, FRAPPE-LE POUR MOI ! »

« Euh..., » ne sachant pas trop comment gérer cette situation, Masahiko tenta de retrouver son sang-froid.

Katsuragi-kun, par contre, était agité. « Vas-y, la fausse ! »

« Je ne te frapperai pas pour ça ! »

« Viens, tu as enfin une justification. »

Masahiko était sur le point de crier, parce qu’il ne pouvait plus parler correctement avec Katsuragi-kun.

« Masa. Si je peux me permettre ? » Katsuo était clairement prêt à le faire et Teruko aussi.

On en arrive toujours là !

« Maintenant, tu montres tes vraies couleurs. Vous tous, vous vous liguez contre moi, » déclara Katsuragi-kun.

Ce n’est pas juste. Tout à l’intérieur de Masahiko lui disait ça. « Non, Katsuo. Je — . »

Soudain, il y avait un bruit de brisement dans les sous-bois. Et un certain nombre de monstres étaient apparus. Ils avaient 4 pattes en forme d’araignée et un corps en forme de chimpanzé avec des bras de gorille.

Katsuragi-kun avait été visiblement choqué. « Non... pourquoi des singes-araignées ? »

Et derrière eux, il y avait un spécimen particulièrement grand. Sur l’une de ses pattes-d’araignée se trouvait accroché un grand piège à ours.

« ... Je déteste ça. » En voyant cela, Katsuragi-kun semblait être consterné.

***

Partie 6

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi !?

Argh, comment ça a pu arriver !?

J’ai mal calculé !

Et ce sont des singes-araignées ! Ce sont de durs ennemis, même sans mes malus aux statistiques ! Je déteste ça !

« RINE, SUIS-MOI ! » criai-je.

Sans hésitation, j’avais couru à travers les faux vers Kyou-san.

Même si les deux autres faux, queue de cheval et cerveau musculaire, étaient encore un peu dépassés par la situation, ils réagissaient toujours vis-à-vis de moi. Queue de Cheval était en train de chanter un sort, tandis que le cerveau musculaire se mettait en position pour m’arrêter, la hache prête à frapper.

Agaçant !

Rine était déjà à mes côtés. Elle courait aussi vite que ça. « Tu dois juste distraire ces gars pendant un moment. » Cerveau musculaire me dominera probablement, donc je compte sur Rine pour ça.

« OK, » déclara Rine.

En faisant confiance à ma décision, Rine accéléra. Elle se plaça juste devant le cerveau musculaire, et avant même qu’il ne réalise ce qui venait de se passer, elle fit une pirouette et se plaça derrière lui. Cela n’avait même pas pris une seconde. C’était vraiment un coup d’expert !

Pendant que le cerveau musculaire essayait de comprendre ce qui venait de se passer, j’avais été capable de lui échapper. On dirait qu’il ne valait même pas la peine d’être frappé par Rine. Dommage.

Queue de Cheval chantait encore, mais je n’avais pas le temps de réfléchir pourquoi elle avait besoin d’autant de temps. « Je ne m’arrête pas pour les filles ! » Je crois en l’égalité des sexes. Alors, elle ne va pas y manquer.

Franchement, c’est une héroïne, ça va être très douloureux et ça va lui coûter un peu de PV. Bien que la voir tousser et gémir soit très satisfaisant.

« Kyou, viens avec moi ! » Rine avait saisi le poignet de Kyou-san et l’avait tiré après elle.

« Rine-chan ? » demanda Kyou-san.

« Continuez à courir ! Et passe-moi Kyou-san ! » La malédiction est toujours d’actualité.

« Tiens, Kenta ! » Rine lâcha Kyou-san, qui avait du mal à retrouver son équilibre.

« Ne me pousse pas ainsi ! » cria Kyou-san.

« Ne te plains pas ! » Avec ça, j’avais pris sa main, tout en continuant à courir.

La malédiction est de nouveau en veille.

Ne lâchez pas votre femme ! Même si le fait de la récupérer est un peu romantique.

La ferme !

J’étais passé à Lancier et j’avais jeté un coup d’œil vers l’arrière. Le cerveau musculaire était à côté de la queue de cheval, la fausse noire et la crevette étaient occupées par les singes-araignées.

Ai-je déclenché un événement ? Un essaim de monstres ?

Si je les avais fait venir jusqu’au groupe de faux, alors ce n’était plus mon problème.

« Ken, qu’est-ce que c’est que ces choses ! » demanda Kyou-san.

« Des araignées-singes ! Ils seraient à mon niveau, » répondis-je.

« Quoi !? » s’exclama Kyou-san.

Kyou-san avait essayé de ralentir et de lâcher ma main. Hé, on est sur le point de battre en retraite, tu sais ?

« Toi... tu nous as “pullé” ces monstres ? » Hé, elle utilise presque le bon terme ! En fait, ce serait « aggroté », et c’est plus ou moins le « largage de monstres » parfait, puisque je les ai lâchés sur le groupe de faux.

« C’était un accident. C’est arrivé sans que je le veuille ! » déclarai-je.

Kyou-san me regarda, comme si je venais de déclarer que je n’avais arrosé que les fleurs, tout en étant couvert partout de sang.

Puis elle avait couru dans la mauvaise direction : Vers les singes-araignées.

« Attends ! Qu’est-ce que tu fais !? » criai-je.

« Je dois les aider ! » déclara-t-elle.

« Ils devraient battre en retraite ! » déclarai-je.

« Kenta, que se passe-t-il ? » demanda Rine.

« Rine, toi, Kyou-san et moi allons battre en retraite immédiatement ! C’est dangereux ! » déclarai-je.

« Mais Kenta, Kyou court déjà vers le danger dont tu parles, » déclara Rine.

Cette fille... Dès que je détourne le regard, elle s’en va !

« Kyou-san, attends ! » criai-je.

« Non ! Ils sont en danger ! » répliqua Kyou-san.

Ils le sont certainement. Surpris par la situation, ils avaient déjà engagé le combat contre les singes-araignées. Mais ils n’avaient qu’à s’enfuir. Les araignées-singe n’étaient pas douées pour courir sur de longues distances. Attendez, bien sûr qu’ils ne le sauront pas.

Les singes-araignées utilisaient de courts déplacements rapides, ce qui donnait l’impression qu’ils étaient rapides. Et ils étaient capables de surpasser n’importe qui qui ne comprendrait pas ça.

Et le plus gros semble être particulièrement dangereux. Un boss ?

Il attendait toujours, observant tout le monde dans le groupe de faux et la nôtre.

« Kyou-san, nous pouvons leur dire que les araignées-singe sont de mauvais coureurs et que tout ira bien, » déclarai-je.

« Comment tout peut-il aller bien ? Masahiko-kun et les autres sont entourés par eux ! » déclara Kyou-san.

« Ils ont quand même des renforts, » c’est le cerveau musculaire et la queue de cheval.

« Eri-chan souffre toujours de ton attaque et les singes-araignées se rapprochent d’eux ! » déclara Kyou-san.

C’est peut-être de ma faute.

« Kenta, aidons-les, » Rine suggéra quelque chose de fou.

« Pourquoi ? » demandai-je.

« Parce que Kyou veut les aider, » déclara Rine.

« Ken. S’il te plaît ! » Non ! Ne t’avise pas de faire ça ! Arrêtez ! Arrêtez ! Vous ne pouvez pas faire ça !

J’étais touché par un combo-attaque ! Kyou-san et Rine me regardaient toutes les deux avec de gros yeux, ce qui me plaisait ! Même si je savais que Kyou-san faisait semblant, elle avait l’air aussi sérieuse que Rine. Elles savent que je n’y résisterais pas !

...

...

« ... très bien. Je vais le faire, » déclarai-je.

Le ton de Kyou-san changea totalement. « Bien. Maintenant, va faire ton travail ! Ou je m’enfuirai et je déclencherai à nouveau la malédiction ! » Je savais qu’elle faisait semblant !

« On le fera ensemble ! » Rine, d’un autre côté, était excitée.

Comme je n’avais plus vraiment le choix en la matière.

Eh bien... Il est temps d’être sérieux.

« Poussée Rapide ! » En un instant, je m’étais rapproché des singes-araignées près du cerveau musculaire et j’avais poignardé l’un d’eux à côté de la Queue de Cheval.

« Katsuragi !? »

Hé, cerveau musculaire ! Ne me regarde pas comme un poisson. « Kyou-san, occupe-toi de la queue de cheval. » Les singes-araignées se méfiaient de moi, mais ce n’était pas le moment d’attendre et de voir. « Cerveau musculaire, dès qu’on ouvre la voie, tu soutiens ton groupe. »

Il n’aime pas que je lui donne des ordres, mais il n’a pas le culot de discuter avec. Comme je n’ai pas la moindre idée de ce dont il est capable, je ne peux pas compter sur lui, alors je le renvoie, ce qui pourrait correspondre à ce qu’il veut.

Mais il y avait quelqu’un sur qui je pouvais compter au moins un peu. « Allons-y, Rine. »

« OK, » déclara Rine.

Je m’étais précipité dans la ligne ennemie et j’avais utilisé Tourbillon pour commencer le combat. Rine me couvrait le dos, en utilisant des frappes rapides pour ceux qui essaient d’attaquer mes flancs. Travail d’équipe !

En profitant de cette occasion, le cerveau musculaire était passé à travers l’ouverture et tomba sur les singes-araignées, qui entouraient les trois autres, à l’arrière du combat.

La queue de cheval avait été guérie entre-temps. Il était temps de la faire travailler. « Queue de Cheval, si tu connais des sorts de paralysie ou d’autres formes de contrôle de foules, utilise-les ! » Nous devons faire face à moins d’ennemis.

Mais pour l’instant, il s’agissait d’éviter les attaques, tout en contre-attaquant si possible.

« Quoi ? » s’exclama-t-elle.

Elle ne sait même pas de quoi je parle ! Joue à des jeux, ma fille ! « Tout ce qui les gêne ! » On ne peut pas être pointilleux ici.

« Euh... Poigne de Terre ! »

Une main de terre était apparue sous une araignée-singe et avait saisi l’une de ses pattes. C’est ça. « Poussée Rapide ! Et maintenant, quelque chose, qui va vraiment tous les arrêter ! » Je combattais trois singes-araignées en même temps, ce qui n’était pas recommandé !

« Coup de Vent ! »

Bien sûr qu’elle savait que c’est un sort de zone ! Avec un sort, plusieurs ennemis avaient été repoussés, mais c’est tout. Mais au moins, elle avait la décence de chanter le prochain sort.

Ah, c’est une longue histoire. À quoi penses-tu !? Comment suis-je censé gagner assez de temps pour que ton sort fonctionne !?

« Kenta, as-tu besoin d’aide ? » demanda Rine.

...

Rine avait déjà fini. Autour d’elle se trouvaient les cadavres démembrés d’au moins quatre singes-araignées.

« Peux-tu me remplacer ? » lui demandai-je.

« OK, » répondit Rine.

J’avais ignoré mes adversaires et j’avais couru vers les autres. Il s’agissait de l’heure de l’événement principal.

Au vu de tout ça, le groupe du faux n’était pas si mauvais que ça pour se battre. Ils faisaient preuve d’un excellent travail d’équipe. Pendant que le faux faisait face, la crevette protégeait son dos. Cervelle de Muscles protégeait l’Obscur de ses adversaires, pour qu’il puisse utiliser son arc, méprisant d’être entouré.

Mais ils ne comprennent toujours pas. Il suffit de regarder le modèle de leur attaque !

« Tourbillon ! » J’avais fait tomber quelques araignées-singe. « Sortez d’ici, c’est tout ! »

« Katsuragi-kun ! » En vérité, le faux semblait être ravi de me voir. Ça ne me semble pas bien.

« La ferme ! Il suffit de battre en retraite et de laisser —, » déclarai-je.

*BAM*

...

...

Qu’est-ce qui vient de se passer ?

Tournoyant plusieurs fois, je m’étais retrouvé au sol, à plusieurs mètres d’Inoue.

J’avais été touché et j’avais subi des dommages modérés.

C’était le boss des araignées-singes. Je ne lisais pas très bien les visages de singe, mais il avait l’air énervé. Surtout contre moi.

Comment sait-il que c’était mon piège à ours ?

Eh bien, j’avais juste besoin de me lever et — .

*BAM*

Aïe. Ça fait mal. J’avais encore été touché.

J’avais imaginé que j’avais baissé ma garde tout à l’heure, mais c’était si rapide que je n’arrivais pas à suivre. Il s’agissait probablement d’un talent de monstre.

*BAM*

Encore un autre. C’était tout simplement un enchaînement. Arrête de faire ça !

« Kenta ! » cria Rine.

« Soins ! Endurance ! » déclara Kyou-san.

Ah, merci. Tes inquiétudes me réchauffent le cœur. Et tes sorts de guérison font vraiment quelque chose.

Rine était toujours occupée, s’échappant à une myriade d’attaques, tout en tuant tous les singes-araignées à sa portée. Mais puisqu’elle devait protéger Kyou-san et Queue de Cheval, il n’y avait pas d’autre choix.

« Lien de Terre ! »

Ah ! Queue de Cheval avait finalement fini son sort. Comme l’autre sort de terre qu’elle avait lancé avant, des mains faites de terre apparaissaient, mais au lieu d’une seule, il y en avait un bon nombre. Et elles avaient saisi les chevilles des singes-araignées qui entouraient Inoue et son équipe, et c’était beaucoup plus solide que celui d’avant. Ils étaient en fait en train de lutter contre ça. Un contrôle de foule, hein ?

Mais c’était dommage qu’il n’ait visé que les ennemis autour d’Inoue, car le boss était toujours libre de faire ce qu’il voulait de moi.

Merci de ne pas te soucier de moi !

*BAM*

Je devrais arrêter de penser à autre chose qu’au boss.

J’ai mal au corps, mais je vais toujours bien.

Je m’étais levé et j’avais craché les prochains mots. « Kyou-san, sois prête à me guérir souvent ! »

Il n’y avait qu’un seul moyen.

Actuellement, je n’étais ni capable de voir ni de réagir à la compétence de l’ennemi. C’est pourquoi je m’étais changé en Éclaireur.

Cela réduira sérieusement mes capacités défensives, mais d’un autre côté, mon Agilité augmenterait considérablement. Et je pouvais utiliser la compétence Focus.

Je peux le voir !

J’avais sauté sur le côté, pendant que le boss essayait de m’attaquer. Ah, c’est donc un tackle turbo, hein ?

Mais quand même, c’est tout près ! Je sentais pratiquement l’haleine de l’agresseur !

D’une manière fluide, j’étais revenu à la classe de Lancier et j’avais attaqué. « Poussée Rapide ! »

J’avais raté la cible et il avait rapidement sauté sur le côté.

Puis *BAM*, un autre tackle turbo avait été fait. En étant assommé, j’étais redevenu Éclaireur.

Donc ce modèle d’attaque ne fonctionnera pas. Avec le décalage entre le Changement de Classe et l’attaque, le boss était capable de voir ça, d’esquiver mon attaque et de contre-attaquer.

Un autre tackle turbo était venu, et j’avais été capable d’y échapper à nouveau. Mais chaque fois que je faisais ça, cela drainait un peu de PE à cause du stress. Se déplacer en mouvement si brusque est épuisant !

« Endurance ! »

Au moins, Kyou-san sait ce qu’elle fait, contrairement à moi.

Je n’avais qu’un instant pour réagir à sa compétence et même si je pouvais m’y soustraire, je n’étais pas sûr de pouvoir y faire face.

Ah, je sais.

J’avais reculé de quelques pas, augmentant la distance entre moi et le boss. Je n’avais pas besoin d’un combat rapproché en ce moment, mais d’un tackle turbo !

Pourquoi ouvre-t-il la bouche ?

*Wooosh*

En me souvenant de quelque chose, j’étais jeté précipitamment sur le côté. Une boule de toile me passe devant. Ce salaud essaie de me retenir !

Ne change pas de tactique à mi-chemin !

« Mez-le ! Ou paralyse-le ! » Mez signifie « hypnotiser » et faisait référence à des effets, ce qui rendait un monstre inactif. Comme j’avais un soutien magique avec la queue de cheval, je voulais m’en servir !

Je pourrais peut-être utiliser une bombe pour un effet similaire, mais je craignais que l’instant où j’utiliserai l’Inventaire soit le moment où je serai attaqué.

En premier lieu, pourquoi est-ce que je tue le boss ? Inoue et ses amis ne peuvent-ils pas prendre la relève ? Sont-ils toujours aux prises avec les singes-araignées, méprisez-vous les contrôles de foules ?

« Kenta, j’en ai fini ici. As-tu besoin d’aide ? » demanda Rine.

Ah, Rine. Tu me sauves la vie. Elle avait déjà fini avec les ennemis que je lui avais passés.

***

Partie 7

« Rine-chan, le sort d’Eri-chan ne tiendra pas longtemps, Masahiko-kun et les autres ont besoin de ton aide. Ken ne combat qu’un seul ennemi. Donc, il peut résister face à lui pendant encore un moment ! » déclara Kyou-san.

Ah, Kyou-san. Tu es une emmerdeuse ! Sais-tu au moins que je me bats contre un boss, ou même, sais-tu ce qu’est un boss ? ... Mais c’est très certainement possible, qu’elle s’en foutrait de toute façon.

Mais je n’avais pas le luxe de discuter ici, alors j’avais juste à espérer qu’elle continuerait à me guérir.

Le boss m’observait, visant à trouver le moment où ma concentration s’amenuiserait. Est-il au courant que je veux qu’il me charge à nouveau ?

Mes options étaient assez limitées, si je voulais saisir l’instant de surprise. J’aurais vraiment dû acheter un arc, même si cela dépendait des munitions. Il s’agissait de la seule arme que la classe Éclaireur pouvait apprendre. Maintenant, j’avais raté l’option offensive.

Je n’ai pas encore fait les compétences pour les batailles de boss, bon sang !

Le voilà qui arrive !

Le boss singe-araignée me frappa avec l’un de ses bras musclés. J’avais esquivé, mais le prochain coup viendrait juste après. Heureusement, mon Agilité était élevée, alors j’avais réagi à temps.

Tu crains ! Le schéma est facile à lire !

J’avais l’impression d’être Rine en ce moment, dansant entre plusieurs attaques sans transpirer. Ces coups de poing normaux n’étaient pas si rapides.

Attends, pourquoi je vois trois poings ?

Cette fois, je n’avais pu échapper que de justesse à une attaque, puisque soudain, un troisième bras était apparu et m’avait pris par surprise.

... Quatre ? Non, cinq.

Oh, merde ! Il n’y a pas de poings supplémentaires, seulement des illusions d’optique. C’est un talent !

Je ne pouvais pas bouger à droite ou à gauche sans être frappé. Et rester ici n’est pas une option. C’est tellement la merde !

Il me suivait en utilisant son déplacement en rafale de singe araignée classique et sa capacité d’attaque était toujours en cours ! Je ne peux pas — .

Je ne pouvais pas les voir. Je n’entendais que le bruit des poings s’écraser sur moi et je ressentais la douleur d’avoir été frappé plusieurs fois. Cela s’était terminé par un puissant uppercut, ce qui m’avait fait voler en un grand arc de cercle. Je pouvais même goûter mon propre sang. Cette attaque était vraiment dévastatrice.

« Soins ! »

La douleur s’atténuait, mais elle était toujours présente. Mon corps était engourdi et impuissant. Et mon sens du temps qui s’écoulait était dans le chaos. J’étais encore dans les airs, je détestais l’impression qu’un certain temps s’était déjà écoulé.

« Endurance ! »

Le problème d’être frappé, c’était que cela épuisait tes PV, puisque ton corps subissait des dommages, et des PE, à cause du stress. J’avais donc besoin de deux fois plus de sorts pour rester capable de combattre...

Mais il y avait un autre problème. Le boss singe-araignée était en train de se placer jusqu’à l’endroit où j’allais atterrir. En fait, il m’avait contourné, alors que j’étais encore en vol. C’était tellement irréel.

S’il utilisait encore la même technique d’attaque, je serais foutu. Les attaques que je venais d’encaisser ne suffisaient-elles pas ?

Je suis mort.

« Coussin de vent ! »

OK, c’est une bonne nouvelle. Et ce n’est pas quelque chose venant de Kyou-san.

Soudain, l’air autour de moi devint visqueux et j’avais ainsi perdu de l’élan, tombant au point où j’en étais actuellement.

Queue de Cheval, tu n’es peut-être pas aussi mauvaise que je le pensais. Ou as-tu réalisé que ta survie dépend de moi ? Je te pardonnerai, peut-être.

Ah, le boss se rend compte que je me suis arrêté et utilise un tackle turbo. Il va me frapper et me tuer, avant même que je ne m’écrase. Queue de Cheval, tu crains comme support. Tu viens de gaspiller des PM !

« Protection ! »

Celui-ci était aussi nouveau, mais il s’agissait de la voix de Kyou-san. Elle n’avait pas pu voir ce que le boss essayait de faire en ce moment. Vu mon sens déformé du temps, elle avait peut-être jeté ce sort juste après le sort de récupération de l’endurance.

Mais ça marche ! Je ressentais de la chaleur autour de moi et l’impact qui m’avait frappé avait été réduit. C’était un oreiller à peu près aussi épais qu’une boîte de CD, mais c’était quand même un oreiller. Buff, quand a-t-elle appris ça ?

Finalement, j’avais à nouveau senti un contact avec le sol. C’était d’abord avec mon visage, puis mon coude puis je m’étais retourné. Je m’étais finalement arrêté, allongé sur le sol comme un sac de patates.

Ma vision était floue, ma tête était dans le chaos et j’étais sur le point de vomir, mais cela signifiait que j’étais toujours en vie.

Il est temps de tout laisser sortir. « Buaaaargh ! » Mes sucs gastriques s’étaient étalés.

Ça fait mal. Mon corps me fait tellement mal !

« Kenta ! Ne meurs pas ! Soins ! » cria Rine.

« Continue, Rine-chan ! Endurance ! » Kyou-san allait m’imiter alors que sa voix indiquait qu’elle était nauséeuse. Peut-être qu’elle est faible face à l’odeur du vomi.

 

Vous gagnez 3 PMA.

Vos deux femmes sont à vos côtés, alors que vous êtes aux portes de la mort, faisant tout leur possible pour vous sauver la vie.

 

« Aidez Katsuragi-kun ! »

« Ossu ! »

« Kch ! »

« Très bien. »

Alors, ont-ils finalement réussi à gérer les monstres les plus faibles ? Le fait d’appeler un singe araignée à nos niveaux actuels, c’est peut-être exagéré, mais franchement, n’est-ce pas trop tard pour venir m’aider ?

Et pourquoi deux individus ne sont-ils pas satisfaits de m’aider ?

Ma vision s’était éclaircie et je pouvais voir que tout le monde m’entourait. Alors, huit contre un, hein ? Je l’aime bien. Mais il y a quelque chose que j’aime encore plus. Être en vie.

Pendant que Kyou-san et Rine me guérissaient, Inoue et les autres s’attaquaient au boss.

Cervelle de Muscles avait déjà des muscles définis, mais les proportions changèrent à ce moment-là. Il changeait de classe. « Tackle Turbo ! » Ah, c’est la même compétence que le boss utilise ! Donc ça s’appelle vraiment « Tackle Turbo ».

Mais franchement, la compétence de la Cervelle de Muscles était beaucoup plus faible. Les statistiques de base étaient bien trop différentes.

Sans transpirer, le boss s’était aussi répliqué d’un Tackle Turbo et il s’était débarrassé de la Cervelle de Muscles, comme s’il n’était qu’un ennui. Avec un bruit fort, il s’écrasa juste à côté de moi, mais il allait plutôt bien. Il grognait, crachait du sang et se raidissait. On dirait qu’il utilise une Classe avec un peu de Vitalité.

Franchement, même s’il était prêt à m’aider, le voir comme ça me rend heureux. Je n’y peux rien.

En voyant son chien se faire écraser comme ça, Inoue cria et commença son attaque. « Croc du Loup ! » Une compétence de combo avec ses deux lames qui frappaient de haut et bas, provoquant quelques coupures sur les pattes avant et le corps du boss.

Putain, le faux ! Tu fais couler le sang en premier !

« Quadruple Tir ! » Et l’Obscur avait couvert Inoue.

« Poussée Rapide ! » Et la Crevette avait fait son attaque ! « Perforation ! » Et maintenant, elle en utilisait un, je veux l’avoir  ! J’aurais vraiment besoin d’une compétence qui fait plusieurs coups de lance à haute vitesse.

Oh, elle s’est fait gifler par le boss. Ce n’est certainement pas génial pour son talent actif, mais c’est quand même amusant.

« Soins ! Kyou, Kenta se remet ! Il sourit énormément ! » déclara Rine.

« Endurance ! Non, il sourit, c’est tout. » Kyou-san était agitée, elle se soucie sûrement de la petite chose à côté de nous.

Ah, la Crevette a flanché. Elle est toujours en vie. Mais franchement, tu es pathétique.

Malgré ces échecs, agir en équipe était une tactique utile. Le groupe d’Inoue était capable d’exercer suffisamment de pression sur le boss pour perturber son rythme et ses mouvements, mais chaque fois qu’il trouvait une occasion de se défendre, il était capable d’assommer l’un d’eux.

Que fait Queue de Cheval ? Une autre longue incantation ? « Lenteur ! » Ah, ça vient de se terminer. Les mouvements du boss ont été énormément ralentis. Maintenant, même le groupe d’Inoue devrait être en mesure de faire face à ses attaques.

Pourquoi ne l’as-tu pas lancé quand je me battais avec le boss ?

Queue de Cheval se dirigeait vers la Cervelle de Muscles et au bout d’un moment, elle jeta un autre sort. « Soins ! » Ah, elle a pris une classe avec Magie divine, peut-être [Prêtre] ?

Kyou-san avait été contrariée. Non, en vérité, elle était furieuse. « Tu es prêt à partir, n’est-ce pas !? » En me grognant dessus, elle m’avait frappé à l’estomac. En regardant fixement Queue de Cheval, elle se dirigea vers la Crevette.

« Kenta, qu’est-ce qu’on fait ? » Rine ne savait pas si elle devait soutenir Kyou-san ou Inoue.

« Nous observons. Il doit avoir un atout jusqu’à sa manche, » répondis-je.

Le boss avait balancé une balle blanche depuis sa bouche et cela frappera l’Obscur, qui avait été renversé et couvert d’une toile. C’est donc ce qui se passe si tu es touché par ça. Cette attaque n’est pas ralentie, comme c’est un projectile, non ? Mais disons, ce n’est pas très probable que Rine ou moi soyons touchés par une attaque aussi lente que ça.

Alors que l’Obscur luttait pour s’échapper de la toile d’araignée, Inoue devait le combattre sans aucune couverture. Et maintenant, il était pris pour cible par la rafale de coups, celle qui avait failli me tuer.

Cette compétence était aussi affectée par Lenteur, donc j’avais supposé que cela irait pour lui. Mais ce n’était pas comme si cela aiderait beaucoup Inoue. Il s’était envolé dans un grand arc de cercle, mais le boss ne se souciait pas de lui, il ne valait même pas la peine de le poursuivre.

D’un autre côté, mes yeux n’arrêtaient pas de suivre Inoue.

« Kenta ! Nous devons aider, » Rine s’impatientait de plus en plus.

« Non, ils vont bien. Nous devons obtenir autant d’informations que possible, avant de l’engager, » répondis-je.

« Tu souris... désolé, tu leur fais tellement confiance et moi…, » commença Rine.

« Ne t’inquiète pas pour ça. » J’aimais tout simplement le spectacle, tout en considérant mes prochaines actions. La vraie question demeure : Va-t-il nous attaquer ou attaquer l’un des autres ? « Assure-toi de couvrir Kyou-san si nécessaire. Elle est toujours fragile. » Et j’ai besoin d’elle.

« OK, » déclara Rine.

Ah, le boss singe-araignée s’était mis à courir vers Kyou-san et la Crevette. À peine un instant plus tard, Rine avait aussi couru dans leur direction. Le boss et elle avaient alors établi un contact visuel.

Le boss changea ainsi de cible. Avec Tackle Turbo, il sprinta vers la Queue de Cheval, qui guérissait la Cervelle de Muscles. Elle avait été frappée dans le dos. Franchement, c’est lent comparé à avant !

La Queue de Cheval avait été repoussée et ne s’était plus levée. Inutile !

« Eri-san ! » La Cervelle de Muscles, à peine remise sur pied, chargea le boss, mais il avait été frappé par un projectile de toile, avant même qu’il puisse toucher le boss. Il était maintenant inconscient et attaché au sol.

Je m’étais baissé et je m’étais camouflé avec ma compétence.

Le boss était à la recherche de la prochaine cible et il semblait incertain s’il voulait vraiment engager Rine et celle qu’elle protégeait. Il avait dû sentir la présence d’un autre monstre.

La question était donc : si je suis caché, qui reste-t-il ? L’Obscur, qui s’était détaché de la toile avec un poignard et qui levait maintenant son arc. Avant même d’avoir pu tirer, il était déjà foutu. Encore un de moins, hein ?

Ah, Inoue était de retour et chargea le boss. Chacun d’entre eux est stupide. Surtout lui, puisqu’il n’a pas été guéri jusqu’ici. Il pourrait mourir. Je présume que c’est son problème.

« Ken, espèce de salaud ! Arrête de te cacher et commence à aider ! » cria Kyou-san.

Kyou-san, je veux juste qu’ils ressentent ce que c’est d’avoir à combattre le boss. Mais au lieu de dire ça, j’avais soupiré. « Ouf. » Bon, lève-toi ! « Kyou-san, regarde ces crétins. Sauve donc ceux qui sont sur le point de mourir, mais ne va pas trop loin. Ils ne feront que nous gêner, même s’ils font de leur mieux. Crevette, si tu es réveillée, couvre-la. Rine, toi et moi, on va maintenant charger. »

« Bon sang ! » s’écria Kyou-san.

« OK ! » déclara Rine.

Kyou-san était vraiment en colère, mais je ne pensais pas que quelqu’un soit déjà mort, alors elle devrait se calmer. Rine était déterminée.

J’avais changé en Lancier. Soyons sérieux. « Poussée Rapide ! » Ma lance perça jusqu’à l’arrière du boss, qui cria de douleur. Ça arrive, si tu me tournes le dos !

« Katsuragi-kun, faisons-le ensemble. Croc du Loup ! » Inoue s’empara de ce moment de distraction pour effectuer sa propre attaque.

Et Rine balança sa lame dans la patte arrière gauche. Pas de découpe de tous les membres ? Ah, on s’attaque à un seul ennemi, donc le niveau de danger n’est pas assez grand pour la performance habituelle de Rine. Ou peut-être que le boss est trop résistant.

Mais hé, elle a au moins fait la moitié du chemin !

La Crevette était vraiment boiteuse, Kyou-san était en train de faire un traitement d’urgence. Inoue était à moitié mort. Et il restait encore Rine et moi contre le boss singe-araignée. Donc en gros, quatre et demi contre un. Et Rine représentait trois de tout ça.

Au lieu d’utiliser mes compétences, j’avais attaqué normalement, en visant quelques points faibles. Il était plus important de perturber le mouvement de l’ennemi, tandis que Rine pouvait infliger les dégâts. Et il y avait Inoue, qui au moins participait un peu.

Mais les mouvements du boss étaient de plus en plus rapides.

Inoue savait ce que cela signifie. « Attention, le sort d’Eri est sur le point de se terminer. »

...

Je voulais poser ma main sur mon visage en entendant ça. Alors ça va encore aller vite, hein ? Au moins, Rine a déjà fait quelques dégâts aux jambes, donc...

Les jambes blessées ne ralentiraient pas ses attaques, comme Inoue devait le remarquer. Il était stupéfiant, mais il restait conscient. Qu’est-ce qu’il a, ce type ?

Hé, pourquoi le boss se tourne-t-il soudainement vers moi ? *BAM, BAM, BAM* avec quelques Tackles Turbos, je m’étais retrouvé isolé. Pourquoi en a-t-il après moi ? Qu’est-ce que j’ai fait !?

Rine rattrapa son écart bien assez vite. Les blessures aux jambes ralentissaient le boss, ce qui faisait qu’il lui était difficile d’être plus rapide qu’elle. « Ne m’oublie pas ! » D’un coup rapide, elle perça le boss dans le dos, alors que la pointe de son épée sortait de son flanc.

Avec un rugissement, il utilisa la rafale de coups, Rine avait été capable d’esquiver les premiers, mais même elle ne pouvait pas suivre la vitesse croissante et elle avait été emportée. C’est donc la différence entre les mouvements normaux et les mouvements liés à une Compétence active.

Mais je m’étais déjà désengagé et étais passé à la classe d’Éclaireur. J’avais vérifié l’état de Rine et c’était mauvais. Elle ne survivra pas à un second volé, c’était vraiment un DPS sans aucune résistance !

Attends, qu’est-ce que c’est ? Une main. La main du gros gorille avait atterri à quelques mètres de là. Est-ce qu’elle l’avait coupée, alors qu’elle était frappée par ce truc ? Le niveau de danger était donc assez élevé.

Le boss regarda avec incrédulité où se trouvait sa main. Une fontaine de sang jaillissait du moignon et la douleur avait sûrement suivi. « *GRRRRRAAAAAAOAOOOOOOON !!* » le doux son d’un boss qui souffrait.

« Hehe ! » Avec un sourire satisfait sur son visage, Rine se leva et brossa la saleté sur son armure. Elle ressemblait à un personnage principal d’un anime. « J’aurai l’autre après ! » Sans même penser à l’échec ou à la mort, elle était sur le point de charger.

Il n’y avait plus qu’un seul choix pour le boss. C’était peut-être contre nature, mais c’était la seule option intelligente qu’il pourrait réaliser : Il s’enfuyait.

Ce n’était plus aussi rapide qu’avant, mais assez rapide pour échapper avec une demi-victoire.

Mais je veux le tuer et avoir les PX ! Même si la poursuite est trop dangereuse, qui sait quand nous rattraperons le temps perdu et quel genre de monstres nous rencontrerons ?

J’avais regardé autour de moi, espérant trouver quelque chose qui combinerait sécurité et PX. Et là, je l’avais trouvé. Un arc. C’est celui de l’Obscur. Il l’avait laissé tomber, quand il avait pris sa raclée.

Ce n’est pas le mien. Donc, puis-je vraiment utiliser l’arme d’une autre personne, de quelqu’un qui m’a aidé, quand j’allais mourir ?

Heureusement, il y a un moyen. « Yoink ! » En un seul mot, la propriété de l’arc m’avait été transférée. « Yoink ! » J’avais pris une flèche dans son carquois. Puis j’étais passé en Éclaireur et j’avais visé. « C’est dur de le tendre. » Je ne savais pas qu’il fallait autant de puissance pour tendre un arc.

Stupide réalité !

Est-ce que c’est suffisant ? Il n’y a qu’une seule façon de le savoir.

J’avais laissé voler la flèche.

Et cela avait frappé. Malheureusement, ce n’était pas le boss, mais Inoue, qui tombait au sol, avec les yeux aussi grands ouverts que les miens. Oups.

La flèche ne volait-elle pas dans la direction que j’avais pointée ?

« « MASA ! » » la Crevette et la Queue de Cheval, qui venaient de reprendre conscience, se précipitèrent vers lui et la Queue de Cheval jeta un sort de guérison après l’autre.

« ... Argh…, » ainsi, il gémissait, donc il devait être vivant. C’est bien.

« Yoink ! » Avec une autre utilisation du mot magique, je lui avais pris son carquois et l’avais mis dans mon sac à dos. « Rine, prends Kyou-san et suis-moi ! »

Les deux filles étaient aussi choquées que tout le monde, mais Rine avait suivi mes ordres sans même avoir besoin de réfléchir. Gentille fille !

Je veux juste partir d’ici !

***

Épilogue

« Ouf, on s’est enfuis, » je me tenais au sommet d’un petit monticule et j’avais utilisé la Vue Lointaine, pour être sûr. Il n’y avait aucun signe de poursuivants.

Kyou-san m’avait fait face et m’avait frappé. Oubliez les gifles, c’est un coup de poing dans la figure, et même si elle n’était pas si forte que ça, elle était assez puissante pour me jeter à terre et me mettre sur le cul...

Peut-être que je le mérite.

Rine n’avait pas interféré. Elle souriait maladroitement. « C’était... malheureux. »

« Non, c’était idiot ! » déclara Kyou-san.

« Ce n’était pas fait exprès. Kenta est évidemment un débutant avec l’arc, » déclara Rine.

« Puis, il a paniqué, et il a volé l’arc et les flèches dans la confusion et il s’est enfui, » déclara Kyou-san.

« ... comme je l’ai dit, c’est malheureux, » déclara Rine.

Tu as essayé, Rine. Mais même moi, je ne peux pas défendre mes actions. C’était déjà à moitié foutu, car j’aurais pu piller un peu plus l’Obscure, si je ne m’étais pas enfui si tôt.

Pour Kyou-san, c’était une affaire compliquée, puisqu’elle faisait partie à l’origine de ce groupe. Mais j’avais besoin d’elle en ce moment, alors elle devait venir avec moi.

Mais peut-être que je devrais essayer de la consoler. Certaines de mes décisions n’étaient pas très bonnes. Ce n’était peut-être pas une bonne idée de placer des pièges dans une forêt inconnue, alors je devrais prendre ça à cœur. Et il vaudrait mieux intervenir plus tôt dans les combats la prochaine fois, pour qu’ils ne traînent pas jusqu’à ce que les projectiles soient épuisés. Enfin, la prochaine fois que j’utiliserai un arc dans un vrai combat, je ferai mieux de m’entraîner avant.

« Kyou-san, c’était un accident, et je suis un peu désolé, » déclarai-je.

« On aurait pu se parler, » répliqua Kyou-san.

« ... » Comme si je pouvais avoir une conversation décente avec ces crétins. « Au moins, ils sont encore en vie. Et Rine est là aussi ! » Pour qu’on puisse enfin dire adieu à cette quête.

Kyou-san me regarda comme si j’étais un vieil homme souffrant d’Alzheimer. « Ken, crois-tu vraiment qu’on peut retourner à Esse ? »

« ... Kenta, étais-tu sérieux !? » Rine était choquée d’entendre ces mots de Kyou-san. Elle ne m’avait donc pas vraiment cru quand j’avais dit que nous voulions la rendre à son père. Cela voulait dire qu’elle faisait plus confiance aux mots de Kyou-san qu’aux miens, hein ?

« Ne t’inquiète pas, Rine, » j’avais déclaré quelques mots simples.

« OK. » D’une grande efficacité. Ses soucis avaient disparu.

J’avais hoché la tête, satisfaite. « Pourquoi ne le ferions-nous pas ? »

« Eh bien, laisse-moi résumer. » Elle leva un doigt et chercha un endroit pour me poignarder avec. « D’abord, nous avons tous les deux accepté une quête pour ramener la princesse. » Elle leva son deuxième doigt, et sa main me faisait peur. « Nous avons pris toutes les informations que nous pouvions auparavant, mais nous avons disparu juste avant le briefing officiel pour prendre de l’avance. Et nous avons répandu de fausses informations et des pièges pour gêner et blesser les autres. » Le troisième doigt avait rejoint les autres, chacun d’eux tremblant. « Nous avons trouvé la princesse et l’avons transformée en notre camarade par des moyens inexpliqués. » Son quatrième doigt sauta vers le haut. « Puis tu as mené les héros poursuivants dans un piège, provoquant une attaque de monstres puissants contre eux. Tu as même été pris dans ton propre plan, et tu as dû utiliser les autres pour survivre. » Maintenant, elle montrait toute sa main, ce qui me mettait mal à l’aise, puisqu’elle l’avait ouvert et fermé en un poing à plusieurs reprises. « Mais tu ne les as pas soutenus, alors ils ont été les plus durement touchés. Et pendant que le dernier ennemi s’enfuyait, tu as tiré dans le dos Masahiko-kun, le chef des héros. Tu as ensuite pris une partie de l’équipement d’un autre et nous nous sommes tous enfuis. » Mais au lieu de me frapper à nouveau, elle se mettait la main sur le front, comme si elle avait un gros mal de tête. « Pour moi, c’est un vrai cas d’enlèvement. »

...

...

...

Elle avait peut-être raison. D’une façon ou d’une autre, cela pourrait être vu de cette façon. Mais avant que je puisse répondre, Kyou-san continuait déjà.

« Il nous faudrait donner beaucoup d’explications dans ce cas-ci, et si nous en donnons trop, ou s’ils avaient les moyens d’analyser la malédiction, nous serions tous en grand danger. Et s’ils sont au courant de la malédiction, ils enquêteront avec toute leur puissance, puisque la princesse héritière y est soumise. Ils apprendront tout, y compris l’histoire du mariage, » déclara Kyou-san.

Elle avait un autre argument. Tout retour pourrait être suicidaire. D’autant plus que la polygamie était punie de mort. Je suis sûr que le roi ne tuerait pas Rine, mais ça ne s’étend pas nécessairement à moi. Et je suis sûr qu’ils ont leurs systèmes d’urgence, au cas où un héros deviendrait un ennemi.

Au moins, si j’étais roi, je ne laisserais pas quelqu’un comme moi rester « attaché » à la princesse héritière, et j’aurais aussi un mécanisme de défense pour quiconque essaierait de s’opposer à moi, que ce soit un héros ou non.

Il y avait peut-être une chance que le roi soit un type cool, qu’il enquêterait sur la malédiction et qu’il trouverait un moyen de nous garder tous en vie, mais je pensais personnellement que le roi était un grand salaud, qui n’avait rien contre l’enlèvement de mineurs pour mener ses guerres. Il nous avait même envoyé après sa fille, qui était clairement capable de tuer tous les héros sans effort. Si vraiment, il ne l’était pas... pourquoi devrais-je lui faire confiance ?

Surtout après ce qui s’était passé aujourd’hui, avec la bande du faux. Kyou-san avait un peu raison, même si elle était probablement aussi agitée que moi. Tout dans notre comportement semblait parfaitement infâme.

Ah, c’est une emmerdeuse. Comme la troupe d’Inoue était toujours en vie, ils allaient sûrement raconter l’histoire de la pire façon possible et compliquer les choses. Cela pourrait marcher si nous étions les premiers, mais cela pourrait être difficile, car nous devrions forcer l’un de nos compagnons et nous pourrions ne pas être en mesure de voyager en calèche. En fin de compte, tout le monde leur ferait plus confiance qu’à moi. Comme toujours.

Mais pour le moment, tuer la bande de Masahiko n’était pas une option. En fait, j’y réfléchissais un peu.

Dommage que quelqu’un ici soit totalement contre. « Alors, Kyou-san. Qu’est-ce que tu veux faire ? »

« Franchement ? Te tuer serait un bon début, » déclara Kyou-san.

« Voyons ! »

« Tout est de ta faute ! Ah ! Comment puis-je encore leur faire face !? » Kyou-san se tenait la tête, la secoua de haut en bas, et je croyais qu’elle était au bord des larmes. « Tout... est... de ta... faute ! »

Ah, j’étais sur le point de laisser passer certaines de ses remarques, mais elle est agaçante comme l’enfer ! « Tes potes ne voulaient pas du tout me parler ! »

« C’est toi qui es devenu hostile ! » déclara Kyou-san.

« Sans moi, ils seraient tous morts ! » répliquai-je.

« C’est à cause de toi qu’ils étaient en danger ! » déclara Kyou-san.

« Ce n’est pas ma faute s’ils n’ont pas battu en retraite ! » criai-je.

« Connard ! » cria Kyou-san.

« Salope ! » criai-je.

« Espèce d’énorme crétin ! » cria Kyou-san.

« Reine des dramas ! » criai-je.

« SILENCE, TOUS LES DEUX ! » cria Rine.

Mes oreilles. Elles resonnent...

Rine était bouleversée et nous regardait tous les deux avec colère. « LA SITUATION N’A PAS CHANGÉ, JE NE RENTRERAI PAS CHEZ MOI ! KENTA A FAIT DE SON MIEUX, MAIS C’ÉTAIT MALHEUREUX. ET ELLE S’INQUIÈTE POUR SES AMIS, ALORS NE SOIT PAS MÉCHANT AVEC ELLE ! MAINTENANT, NOUS SOMMES TOUS AMIS ET C’EST COMME ÇA ! »

Les yeux de braise de Rine brûlaient de colère et de frustration. Son corps était sur le point de se déchaîner, reflétant parfaitement sa personnalité franche. Elle était sur le point de faire une crise de colère et j’avais le sentiment qu’elle allait tout détruire sur son passage... Par exemple, nous.

Les yeux de Kyou-san montraient qu’elle était arrivée à la même conclusion que moi. Oui, nous avions peur de Rine, et nous ne voulions certainement pas qu’elle pète un câble en ce moment.

« Rine-chan, tout va bien. Ken et moi ne faisons que nous disputer, » déclara Kyou-san.

« Oui, c’est comme elle le dit, » déclarai-je.

« Non, vous vous battez et vous devez vous réconcilier. » S’il te plaît, arrête de faire l’enfant ! « Faites-le ! » Pourquoi as-tu dégainé ton épée ? Va-t-elle vraiment craquer ?

Il faut faire quelque chose. Donc, comme souvent à l’école, je dois faire de fausses excuses...

Il en allait de même pour Kyou-san « ... Ken... Je... » Elle forçait chaque mot à sortir. « Je suis désolée d’avoir été si... méchante. »

« Kyou-san. Désolé... » Ah, les yeux de Rine se concentraient maintenant sur moi ! Elle veut plus que ça. « ... pour tout. »

« Bien. Et maintenant, vous vous enlacez tous les deux ! » annonça Rine.

... quoi !?

Kyou-san et moi nous nous étions opposés simultanément à ça. « Rine-chan, je ne vais pas... » « Non, on ne va pas... »

« Vous le ferez ! Quand mon père et moi nous réconcilions, on se serre toujours dans les bras. Alors, faites-le ! » Elle avait balancé son épée une fois dans les airs. « Faites-le. Maintenant ! »

Je ne savais pas quoi faire, Kyou-san et moi, nous nous regardions. Et puis, avec un dégoût mutuel, nous nous étions pris dans les bras de l’autre.

Vous gagnez 2 PMA.

Même si c’est forcé, vous vous étreignez enfin tous les deux. Ah, comme c’est romantique !

Kyou-san est peut-être jolie et a une silhouette séduisante, mais son caractère est tout simplement horrible. Mais je sens ses seins. Ils sont si doux.

« Tu sens le vomi. » C’est à cause du coup du lapin que j’ai subi ! Essaye de te faire projeter dans les airs plusieurs fois de suite.

Et soudain, nous nous étions sentis pressés encore plus l’un contre l’autre. C’était Rine. Elle nous enlaçait tous les deux. « Maintenant, nous sommes tous camarades, amis, et peut-être... quelque chose de plus ! » Est-ce pour ça qu’elle voulait que Kyou-san et moi, on se prenne dans les bras ? Voulait-elle le faire pour qu’elle puisse en faire un câlin de groupe ? *Tremblement*

Mon chagrin venait de doubler. La malédiction avait raison, quand j’avais « épousé » Rine.

Que dois-je faire ? Où devrions-nous aller ?

Je déteste ça. Je déteste ce monde !

 

― ○●○ ―

 

Il y avait plusieurs groupes de héros dans les montagnes, mais tous n’étaient pas si impatients de retrouver la princesse. L’un de ces groupes était l’équipe de Hoshibashi et Yoshimura. Ils travaillaient en équipe de deux sans l’aide des autres héros.

Hoshibashi traînait avec des délinquants, mais il n’avait jamais été un leader. Il était plutôt un sous-fifre, mais il ne s’en était jamais soucié.

Yoshimura était quelqu’un qui avait tout fait sérieusement et avait fait de son mieux, mais il n’avait obtenu que des résultats médiocres.

Ils ne se parlaient jamais beaucoup avant de venir au monde, mais ils avaient fini comme colocataires par pur hasard, quand ils étaient encore à Esse. Et maintenant, ils étaient amis.

Le fait de venir dans les montagnes était une perte de temps pour eux. Mais tous les deux s’étaient réjouis d’avoir la chance de pouvoir acquérir des niveaux ici. Ils voulaient être les plus forts au monde. Puisque le travail acharné était directement récompensé, Yoshimura pouvait enfin obtenir des résultats, et Hoshibashi suivait son exemple, devenant plus fort que jamais.

Le fait de capturer la princesse n’était pas dans leurs pensées, parce qu’ils avaient déjà fixé leurs yeux sur la prochaine tâche. Après avoir rencontré un marchand d’informations, ils avaient décidé de ce qu’ils voulaient faire une fois la monté de niveau fini.

Si le vendeur, Correo, avait raison, alors il existait une méthode pour supprimer une classe sélectionnée et regagner l’emplacement de classe. Mais l’emplacement de ce secret était très bien gardé. Ils devaient donc augmenter leur niveau au préalable. Ils devaient être prêts à affronter les elfes, le moment venu.

 

― ○●○ ―

 

Dans une forêt, il y avait une créature pitoyable qui saignait. Plusieurs coupures aux pattes et au corps, ainsi qu’une patte manquante, faisaient lentement des ravages sur l’énergie de la créature. Elle était sur le point de mourir, mais elle luttait toujours. Pendant qu’elle se cachait dans sa tanière et attendait que le danger passe, sa main restante tenant le moignon, essayant d’arrêter la perte de sang.

Mais il y avait aussi le grésillement. Puis un cliquetis. Et puis la créature était tombée, frappée par la foudre.

Akiyama Eri regarda le cadavre et vérifia son état. « J’ai monté de six niveaux. »

Kurosawa Teruko entra dans la grotte, le repaire des singes-araignées. « Il y a beaucoup d’objets ici. Certains pourraient être précieux. »

Yamauchi Daichi avait suivi, prêtant une épaule à Kita Katsuo et Inoue Masahiko.

Masahiko était gravement blessé, il devait donc se remettre. Mais tant que l’énorme singe-araignée était encore en vie, il était trop dangereux de se reposer. Alors les filles avaient décidé de le tuer.

En plus, ils avaient vu comment leur chef s’était fait tirer dessus. C’était la faute de Katsuragi. Tout faisait partie de ses plans et à la fin, il avait enlevé la princesse et Kyou.

Masahiko lui-même avait été frappé à l’improviste et n’avait pas été en mesure de traiter les événements, mais après avoir entendu les détails des filles, il s’était senti trahi. Il faisait confiance aux filles, qui avaient tout risqué pendant l’attaque.

C’était douloureux de voir à quel point il était impuissant. Kyou était peut-être en danger, mais un traitement magique ne pouvait pas guérir la perte de sang, alors il ne pouvait pas la suivre immédiatement. Plusieurs jours de récupération pouvaient être nécessaires, peut-être même des semaines. Katsuragi-kun avait tout le temps de s’enfuir et de faire profil bas.

Katsuo n’était pas non plus apte à les poursuivre. Comme la guérison de Masahiko avait demandé tant d’efforts et de ressources, il n’avait pas été complètement guéri. Bien qu’elles aient utilisé tous leurs pansements, les filles n’avaient pas pu faire grand-chose pour l’aider à se rétablir rapidement, à part lui transmettre leurs meilleurs vœux.

Ils n’étaient pas en état de poursuivre Katsuragi et les filles qu’il avait enlevées. Ils devaient donc tout rapporter au roi.

Masahiko avait mal au cœur. Il voulait sauver Kyou, mais il ne pouvait pas.

Les filles avaient trouvé quelque chose. Teruko désigna une structure en forme de nid, remplie d’objets assortis. « Regardez tout ça. C’est comme un trésor ! »

On dirait que les singes-araignées aimaient prendre des trophées, et ils en avaient beaucoup. Peut-être qu’ils avaient aussi attaqué des bandits et des marchands ? Il y avait quelques indices, comme des boîtes pleines de vêtements ou une balance de commerçant.

Et il y avait encore une chose. Une épée. Masahiko pensa, c’est magnifique. C’était le genre d’épée qu’il rêvait d’avoir, quand il était encore enfant.

Ce fut une rencontre fatidique.

***

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