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La Croix d’Argent et Dracula – Tome 1

†††

Prologue

Une ombre dansait dans les profondeurs de la nuit.

En sautant d’un toit à un autre, d’un bâtiment à un autre. Avec une agilité inhumaine et des pas si captivants, baignés sous la gloire de la lumière de la lune, tout témoin aurait été instantanément frappé par cette personne.

Ses pas bondissants permettaient largement d’imaginer sa beauté féminine. Et pour dire la vérité, avec une paire de longues jambes faisant de tels pas de danse, tout ceci ne pourrait qu’appartenir qu’à une jeune femme en pleine forme.

La nuit enveloppait sa peau blanche et neigeuse, raffinant encore plus sa beauté surnaturelle.

Si nous devions discuter de sa silhouette, alors nous pourrions parfaitement décrire sa belle robe noire mettant en valeur son magnifique corps, avec seulement ses courbes affichées de façon proéminente ainsi que sa large poitrine qui était partiellement dissimulée par le noir.

Mais sa zone la plus captivante était sans aucun doute ses lèvres d’un rouge rubis.

Dégoulinant d’une énergie érotique, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, personne n’aurait pu y résister, et n’aurait pas été fasciné par elles. Mais de temps en temps, ses lèvres révélaient le secret de sa nature.

Une paire de crocs tranchants.

Ses lèvres qui révélaient une paire de dents, anormalement pointues et minces. Même avec une beauté aussi intense, les gens pouvaient quand même encore ressentir comme un danger caché qui émanait d’elle.

Danger — avec une telle beauté qui vous ferait presque avoir envie d’être mordu.

La beauté de la nuit, avec la force et la puissance de sauter du bâtiment au bâtiment et des crocs.

Basé sur les légendes de ce monde, tel était la vérité de son corps.

C’était le Roi de la Nuit.

C’était un vampire.

Avec des compétences des fans du genre, les gens penseraient sans aucun doute qu’il y aurait aussi des ailes de chauve-souris accrochée à son dos.

Tout en discutant des légendes sur les vampires, il est presque certain que c’est ce genre d’animal qui buvait du sang. Peut-être parce que les chauves-souris pouvaient se glisser au cours de la nuit telle une ombre, donc les gens imaginaient ce genre de choses.

En réalité, il n’y avait pas d’ailes, mais c’était certainement des yeux, tels ceux d’un oiseau prédateur, qui existaient.

Elle avait soif en ce moment.

C’était une soif du plus profond de son âme.

La seule façon de satisfaire sa soif — était cette chose.

« Je t’ai trouvé..., » déclara-t-elle.

Chuchotant d’une voix sexy et amoureuse, la fille s’arrêta.

Ses yeux clignaient avec une étincelle écarlate, s’accrochant à sa proie.

Son regard était dirigé vers un jeune homme qui se déplaçait seul dans une allée.

Il semblait être du même âge qu’elle — bien qu’il soit impossible de dire l’âge d’un vampire —, soit environ 16 ou 17 ans.

Pour une vampire féminine, c’était un attrait formidable : un garçon mince et beau.

Un corps mince, son aspect était bon, avec des cheveux couleur du thé. Dans la rue à peine éclairée par le lampadaire, il était possible de le confondre avec une fille. Bien que ceci ne soit pas aussi bien pour lui, mais sa peau blanche était à la fois brillante et tendre.

« Miam ! Il a l’air vraiment délicieux ~, » déclara la jeune femme.

En trouvant une telle précieuse proie, la jeune fille ne put s’empêcher de lécher ses lèvres.

Et un instant plus tard, elle atterrit devant le jeune homme.

Comme s’il était fasciné par l’atterrissage d’une telle beauté devant lui, le jeune se figea.

« Ne soyez pas effrayé, humain, » déclara la jeune femme.

Avec sa proie devant elle, la fille révéla un sourire chaleureux.

« Je m’appelle Rushella Dahm Dracula. Je suis une vampire de la plus haute classe, l’une des lignées de sang le plus pur. S’il vous plaît, soyez honoré que je vous aie choisi pour être à moi. » (Rushella)

Le garçon ne réagit toujours pas.

Ce n’était pas surprenant.

Un être humain rencontrant au cours d’une nuit un vampire — ils réagissaient habituellement toujours comme ça.

« Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer l’odeur délicieuse de votre sang. J’ai ainsi été attiré par votre saveur. Je pensais que vous étiez en train de saigner, mais il semblerait que vous n’êtes pas blessé. Cependant, une si délicieuse odeur me remplit encore le nez — une odeur si sucrée et si douce. » (Rushella)

Au cours de sa promenade nocturne, elle avant soudainement sentit ce délicieux arôme.

Attirée par l’odeur, elle avait atterri juste devant lui.

« Venez... allez, venez me servir, » déclara Rushella.

Elle mit son bras autour de l’épaule du garçon, révélant en silence ses crocs, et se déplaça vers le côté gauche de son cou.

Pas besoin de se lever sur la pointe des pieds, et même pas besoin de se pencher. Une hauteur parfaite pour elle.

C’était encore plus délicieux.

Tout ce qu’il fallait faire, c’était d’apprécier.

Rushella perça la peau du cou du garçon avec ses crocs et commença à boire son sang, totalement subjuguée par le goût.

« ... Hum ! Hum ! » déclara Rushella.

C’était au-delà de « juste » délicieux.

Un peu dense, plein de l’essence merveilleuse de la jeunesse.

Cette délicatesse était parfaite non seulement pour étancher la soif, mais aussi comme entrée en la matière pour le soir.

Avec seulement quelques gouttes, sa soif se calma.

Un tel sang de classe supérieure ne pouvait certainement pas être pour cet unique repas.

Selon les légendes sur les vampires, après avoir bu son sang pendant plusieurs nuits, vous pouviez le transformer en votre serviteur.

Rushella sombra dans cette douce fantaisie, mais fut ramenée à la réalité en entendant une seule phrase.

« Aïe ! Je vous dis... c’est vraiment douloureux, » cria le jeune homme.

Ah ?

Elle recula brusquement de lui.

Et ainsi, ils alignèrent parfaitement leurs yeux, les yeux dans les yeux.

Le jeune homme devant Rushella la regarda comme s’il était malheureux, tenant d’une main sa blessure.

« Ça fait mal, oui, vraiment mal... qu’est-ce que vous faites si soudainement ? À me sucer sans vous arrêter... J’ai dû perdre au moins 500 millilitres... Ceci aurait été gênant si c’était quelqu’un d’autre. » (Jeune homme)

Il avait un regard à la fois inquiétant et amer. Il commença rapidement à quitter de la zone.

Rushella, avec un regard vide alors qu’il semblait lui résister, se rétablit immédiatement, s’élançant vers lui avec une vitesse inhumaine, saisissant fermement son épaule.

« Vous... vous..., qui pensez-vous que je sois ! Des mots si impertinents envers moi... ! » s’exclama Rushella.

« Une vampire, n’est-ce pas ? Je n’en ai plus rencontré depuis un moment déjà... mais vous devriez être plus prudente ; dans des temps aussi chaotiques, en pourchassant et en attrapant n’importe quelle proie que vous venez de rencontrer, vous pourriez facilement vous faire exterminer, » déclara le jeune homme.

« Des déchets humains insignifiants ! Aussi, vous avez déjà reçu mon “baiser”, vous êtes maintenant mon serviteur, » déclara Rushella.

Avant même qu’elle ne finisse de parler, Rushella remarqua quelque chose de suspect.

Le cou du jeune homme, qui n’était plus couvert par la main, n’avait pas de marques de morsure.

Mais... tout avait disparu.

En effet, la marque gravée sur son cou — le baiser ou les trous jumeaux connus sous le nom de « baptême » — avait complètement disparu.

« Impossible ! » s’écria Rushella.

Ce qui était devant ses yeux était impossible à croire, Rushella secoua la tête à cet événement imprévu.

Caractéristique des vampires numéro 1 : « Quelqu’un qui est mordu par un vampire deviendra aussi un vampire ».

Cependant, une transformation complète nécessite de nombreuses succions de sang et pendant la transformation, le corps de la victime portera une marque de morsure inébranlable.

 

 

Mais... Mais le corps de ce garçon était totalement sans aucune marque.

« Pourquoi ? Je vous ai vraiment mordu... et j’ai bu votre sang, » demanda Rushella.

« Haha, c’est inutile contre moi, » répliqua le jeune homme.

« Pourquoi ? Quel genre de mesures avez-vous utilisé ? » demanda Rushella.

« C’est juste un trait physique particulier de mon corps. Peu importe la quantité de sang que vous buvez, je ne deviendrais jamais un vampire, » répondit-il.

Expliquant un tel événement choquant, le garçon s’avança de plus en plus.

Rushella le suivit, car il lui était impossible de l’accepter.

Caractéristique de modification des vampires numéro 1 : « Après avoir perdu du sang, il n’y a aucun moyen pour un humain de s’échapper au destin des vampires. Le seul remède est de tuer le vampire qui a perpétré l’acte avant que la transformation ne soit terminée ».

Il ne devrait pas y avoir d’autre façon de faire.

« Quel type de personne êtes-vous ? » demanda Rushella.

Face à la question, le jeune homme se retourna, répondant à moitié chaleureusement

« Hisui Kujou, » répondit-il.

†††

Chapitre 1 : Iscariot

Partie 1

Aie.

Ce baiser, qui était venu avec du sang, avait ainsi coloré le premier jour de lycée d’Hisui Kujou en rouge.

Juste après la cérémonie d’ouverture, il avait brusquement été mordu par un vampire sur le chemin du retour.

Peut-être que d’autres étudiants étaient allés célébrer avec leurs parents. Peut-être même qu’ils faisaient une fête pour commémorer cette journée spéciale. Mais pour Hisui, qui vivait seul, il ne lui était pas possible de faire une fête comme eux le faisaient.

Pendant qu’il marchait tranquillement vers sa maison, le ciel était déjà très sombre.

Avec une fraîche brise nocturne soufflant sur son visage, Hisui entra dans un parc près de sa maison.

Le feuillage luxuriant et les arbres bloquaient totalement la lumière des lampadaires, de sorte que même pendant la journée, toute la zone était extrêmement sombre. Et la nuit, c’était encore plus sombre, si sombre que l’on ne pouvait même pas voir ses doigts placés devant soi.

Mais pourquoi avait-il choisi une telle route ? ... Même Hisui lui-même ne pouvait pas le comprendre.

S’il devait se justifier, ce serait à cause d’une odeur qu’il pouvait sentir.

Quand il traversa le parc, il sentit ce qui semblait être l’arôme noble d’une rose.

Il fut ainsi attiré par ce parfum, et au moment où ses pensées sortirent de cet envoûtement, il était déjà sur une route qu’il n’aurait pas dû emprunter.

Le résultat fut une complète catastrophe.

Juste devant lui, un vampire comme dans les mythes apparut soudainement en chair et en os. Et après cela, avant même de pouvoir résister, il fut mordu.

Non, ce n’était pas comme si être mordu était vraiment un gros problème.

Bien que ce soit plus ou moins gênant de perdre ainsi du sang dans une taille ampleur, sa vie était loin d’être menacée.

S’il était une personne normale, alors il serait confronté au dilemme de devoir dire adieu à son humanité. Mais pour Hisui, ce n’était pas un sujet de préoccupation.

Il y avait bien une possibilité de décès causé par une perte de sang, mais, peu importe la quantité de sang perdue, il ne deviendra jamais un vampire.

En d’autres termes, la question à laquelle il était confronté concernait...

« Qu’est-ce qui se passe sur cette terre ? Est-ce une sorte de magie ? Ou un petit tour de passe-passe ? Répondez-moi, humain ! » (Rushella)

Il était enchevêtré avec cette vampire obstinée sur le dos.

Après avoir fini de boire son sang, elle avait continué à le suivre et lui avait crié dessus sans cesse depuis derrière lui.

« Il fait déjà nuit, alors pourriez-vous être un peu plus calme ? » (Hisui)

« Je suis plus animée la nuit ! » (Rushella)

« Je vois, c’est vrai que vous êtes un vampire après tout... » (Hisui)

Caractéristique spéciale des vampires numéro 2 — ils deviennent actifs après le coucher du soleil et se retirent à l’aube. En raison de cette caractéristique, on les appelle les Rois de la Nuit, mais pour une personne couche-tôt comme Hisui, c’était extrêmement ennuyant.

« Pourquoi ne s’est-il rien passé après vous avoir mordu ? Après avoir été mordu, vous devriez être devenu mon serviteur et devriez suivre mes ordres ! » (Rushella)

« Je ne veux pas. » Hisui rejeta catégoriquement les paroles de Rushella.

« Impossible... de penser que vous seriez capable de ne pas suivre mes désirs ! Même si j’ai vraiment sucé votre sang ! » (Rushella)

En vérité, pour un vampire, il était impossible que ce genre de chose se produise. C’était comme si le monde entier s’était retourné.

Qu’il s’agisse de saints, de nobles ou de voyous meurtriers, tant qu’ils sont nés humains, les morsures occasionnées par les vampires provoqueront automatiquement la transformation.

En outre, les personnes qui étaient mordues auront leur esprit dominé par le vampire, où leur seule considération était pour le bien-être de leur maître... mais Hisui ne semblait même pas lui prêter attention.

« Quel genre de personne n’êtes-vous !? Quel genre de magie est-ce ? » (Rushella)

« Je n’en ai aucune idée, et ce n’est pas une compétence, c’est juste un trait physique, ph-ysi-que. » (Hisui)

Il avait déjà répondu à ces questions plusieurs fois, et donc l’énigmatique Hisui répondait maintenant avec un ton d’hostilité.

« Comment une telle situation pourrait-elle exister ? De plus, je suis un vampire, vous rencontrez une femme comme moi ! Ainsi, vous devriez être comme... euh... n’est-ce pas ? » (Rushella)

« J’avais peur. Vous portez cette tenue du genre “Je suis un vampire” et je ne m’attendais certainement pas à ce je sois ciblé par vous. » (Hisui)

« Je ne pensais pas que vous étiez un expert. De la façon dont vous parlez, ce n’est pas la première fois que vous rencontrez un vampire, n’est-ce pas ? » (Rushella)

« ... Ah, j’ai déjà connu un vampire, c’est ça ! » (Hisui)

Hisui ne parla plus après cela et ne fit que marcher silencieusement.

Rushella avait également réalisé que de telles questions seraient futiles, elle resta donc silencieuse pendant quelques minutes avant d’aborder une tout autre question.

« D’accord, je reconnais le fait que vous ayez un corps absurde. Et je ne me soucie pas de ces vampires de l’avant-garde. Vous ne pouvez pas échapper aux crocs d’un Véritable Ancien. Confessez-vous, qu’est-ce que vous avez utilisé ? » (Rushella)

Hisui s’arrêta brusquement.

Rushella avait dit quelque chose si soudainement qu’il ne pouvait pas ignorer.

« Véritable Ancien ? Est-ce que vous plaisantez ? » (Hisui)

« Bien sûr que non ? Je suis au sommet de la race des vampires, portant le sang du fondateur, un puissant Véritable Ancien ! » (Rushella)

Alors que Rushella répondait fièrement, gonflant sa large poitrine, et Hisui ne put pas s’empêcher de baisser sa vue.

« Dans une société comme aujourd’hui, quelque chose comme un Véritable Ancien est plus rare que les espèces en voie de disparition. D’où êtes-vous ? De quelque part dans les montagnes ? » (Hisui)

« La façon dont vous parlez est si impertinente... » (Rushella)

Quand elle lui répondit, Hisui commença à ressentir un danger et soudainement devint plus attentif.

L’adversaire était un vampire. Dans cette nuit sombre.

Outre son corps, il n’avait aucune capacité spéciale, il n’avait donc aucun moyen de lutter ou de gagner.

Et la fille-vampire avait une épée courte attachée sur chacune de ses jambes. Chacune de ses jambes blanches comme de la neige avait un fourreau attaché à ses bas résille, libérant une aura de danger.

Contre cela, le seul équipement qu’il possédait était un cartable de lycéen.

Naturellement, il n’y avait rien dans ce sac pouvant être utilisé contre un vampire.

En reconnaissant son propre désavantage, le visage de Hisui s’obscurcit de peur. Mais Rushella lui répondit avec un sourire enchanteur.

« Ne vous inquiétez pas, je n’utiliserai aucune violence qui nuirait à votre corps. Je veux juste que vous m’offriez volontairement votre cou. » (Rushella)

Rushella fit contracter ses pupilles noires, changeant de forme en quelque chose qui ressemblerait à ceux d’un chat.

Puis ses yeux — relâchèrent comme un faisceau de lumière écarlate.

Alors que leurs regards se rencontrèrent, il comprit instantanément ce que Rushella essayait de faire.

Caractéristique spéciale des vampires numéro 3 — Les yeux mystiques : Les gens qui possédaient une faible volonté peuvent être enchantés par ses pupilles écarlates et ainsi leur esprit restera pour toujours pris au piège dans l’obscurité.

« Bien que ceci ne soit pas mon idée originale, mais c’est plus noble que de vous chasser. Sans oublier qu’une personne têtue comme vous ne peut pas échapper aux pouvoirs de mes yeux. À genoux devant moi, et offrez-moi votre cou ! » (Rushella)

« Ah bon ! Les yeux mystiques ne marchent pas non plus contre moi... » (Hisui)

Hisui se grattait la tête tout en répondant lentement cela.

Sur la base de ce qu’il venait de dire, son esprit ne fut pas affecté par les yeux mystiques.

La mâchoire de Rushella tomba et elle le regardait avec un regard vide.

En la regardant, Hisui ne pouvait pas s’empêcher de se sentir désolé pour elle et il baissa donc le regard.

« Euh ! Je suis désolé ! » (Hisui)

« ... Ne soyez pas désolé ! Cela me rend encore plus en colère. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que mes yeux mystiques ne fonctionnent-ils pas contre vous ? » (Rushella)

« Cela pourrait aussi être considéré comme un attribut physique. Vous savez déjà que je ne me transforme pas en vampire, et je ne m’attendais pas à cela ? Mais presque toutes les capacités des vampires ne fonctionnent pas sur moi. » (Hisui)

« Pas possible... » (Rushella)

En état de choc, le corps de Rushella s’écroula sur le sol.

Un humain insignifiant, contre lequel la morsure d’un vampire et les yeux mystiques semblaient inutiles.

Il semblerait que sa propre existence en tant que vampire soit mise en doute.

« Suis-je vraiment vaincue par un simple mortel !? » (Rushella)

En regardant une Rushella déprimée, Hisui réalisa alors que c’est sa chance de pouvoir s’échapper.

Malheureusement, Rushella se rétablit trop rapidement.

« Non... c’est impossible. Quelque chose doit avoir mal tourné. Peut-être que je n’ai pas assez pratiqué ! » (Rushella)

« Quoi ? L’utilisation des yeux mystiques devrait être une seconde nature pour les vampires, n’est-ce pas ? Surtout pour un Véritable Ancien qui aurait dû l’avoir utilisée pendant des années ? » (Hisui)

Face à l’analyse de Hisui, Rushella détourna les yeux.

Comme si elle essayait d’éviter la question de l’autre personne, ses yeux tombèrent sur un chat sauvage situé à proximité.

« Allons le tester sur une autre proie. » (Rushella)

Rushella tendit la main pour attraper le chat.

Ce chat noir semblait être un peu gros, mais il était extrêmement attentif. Dès que Rushella s’approcha de lui, il essaya de fuir.

Mais en fin de compte, ce n’était qu’un chat, et donc, aucune difficulté pour le Roi de la Nuit. Du moins, c’est ainsi que cela aurait dû se passer. Après une lutte acharnée, Rushella attrapa le félin et le tint debout au moyen de ses mains.

« Me faire perdre ainsi mon temps... hé toi, regarde-moi ! » (Rushella)

Mais le chat regarda instantanément ces yeux.

Rushella ne pouvait pas utiliser sa main pour faire tourner la tête dans sa direction, mais malgré cela, la lumière écarlate de ses yeux rencontra ceux du chat.

Bien qu’elle n’avait pas eu besoin d’utiliser ses yeux mystiques, le chat sauvage se détendit.

« Ne devrais-tu pas, rapidement, saluer ton maître ? » (Rushella)

À l’écoute de ces mots, l’attitude du chat changea totalement, il commença à lécher la main de la vampire.

« Très bien... n’est-ce pas efficace ? Il me semble que je n’ai pas de problème. D’accord, une fois de plus ! Humain, regardez de nouveau mes yeux ! » (Rushella)

Elle se retourna, mais il n’y avait plus personne en vue.

Seul le vent nocturne soufflait dans un parc vide.

Rushella ouvrit la bouche, sans voix.

Quelques secondes plus tard, elle se rendit compte qu’elle avait été abandonnée.

« Cet humain... » (Rushella)

*

« Fuite réussie ! » (Hisui)

En soupirant dans ce ciel nocturne, il arriva enfin à la maison.

La maison de Hisui était une maison à deux étages dans un style occidental. Elle était extrêmement grande pour quelqu’un vivant seul. Les murs blancs de la maison étaient devenus gris en raison de l’âge et de la météo, donnant ainsi un aspect ancien à l’ensemble. Ainsi, il était tout à fait compréhensible que les enfants des voisins aient pensé que cet endroit était hanté.

Si cette maison avait appartenu à quelqu’un d’autre, Hisui lui-même n’aurait certainement pas été la visiter ou même se promener dans le quartier. Mais c’est après tout son foyer. Même si la balade nocturne n’était pas paisible, en tout cas, il comptait aller prendre une douche avant tout chose.

Après s’être lavé le corps, Hisui s’abrita dans sa baignoire, mais il ne parvenait toujours pas à ne pas penser à cette étrange fille.

« Vampire, hein ? Je n’avais rencontré personne comme elle depuis si longtemps. » (Hisui)

Il murmura en souriant amèrement.

Qui aurait pensé à cette époque, que vous pourriez encore rencontrer ce genre de ― on va dire, l’archétype ou peut-être à l’ancienne... en tout cas, un vampire qui incarnait pleinement le style du vampire classique.

Il pensait ne plus jamais rencontrer quelqu’un comme ça... Il ne voulait plus en rencontrer un.

Il ne voulait certainement plus avoir à nouveau, à faire face à un vampire.

Hisui se tourna inconsciemment vers sa poitrine, qui palpitait un peu péniblement. Une ligne courrait au centre de sa poitrine. Cette cicatrice marquait son torse d’un trait de pâleur, ce qui fit ressurgir certains souvenirs en Hisui.

« Je ne peux pas choisir quelqu’un d’autre, à lui laisser ainsi sucer mon sang... » (Hisui)

Hisui se sentit un peu désolé pour elle. De par son apparence qui montrait sa soif, elle devait ne pas avoir bu depuis longtemps. Mais ce n’était certainement pas sa faute.

S’il avait été une personne normale, il se serait transformé en vampire après avoir été mordu une fois, ou aurait été dominé par ces yeux mystiques. Bien sûr, pour une personne normale, le premier sentiment lors de la rencontre avec un vampire aurait été une pure terreur.

Mais Hisui était sur cet aspect totalement unique.

De par ses connaissances liées aux vampires et son expérience personnelle avec eux — mais la part la plus importante était son physique.

Ne pas se transformer en vampire après avoir été mordu et la capacité d’annuler les pouvoirs spéciaux étaient due à ce physique spécial et c’était une des raisons pourquoi il n’avait pas peur des vampires.

Cependant, il pouvait quand même mourir de quelque chose de classique comme des violences perpétrées contre lui ou dû à une perte de sang massive tout comme une personne normale.

Même si ses blessures se fermaient rapidement, et que sa vitesse de régénération de son sang était surnaturelle. À part ça, il n’était pas différent d’un garçon normal.

En outre, cette spécialité, lui-même, il ne le réalisait même pas.

À moins qu’il ne se retrouvât face à un vampire, il ne se sentait généralement pas comme si ses traits pourraient être avantageux.

Mais maintenant, ses problèmes avec son sang étaient terminés.

Sauf que les traits de cette fille, visibles dans le noir — cette belle vampire connue sous le nom de Rushella, était incapable de se dissiper de dedans son esprit.

« Elle a l’air plutôt mignonne... » (Hisui)

Hisui secoua la tête, essayant de disperser ses idées coincées dans sa tête, puis quitta la douche.

En utilisant une serviette pour s’essuyer la tête, Hisui se dirigeait maintenant vers la cuisine.

Sortir une bouteille de lait du réfrigérateur pour la boire était tout simplement parfait. Mais à ce moment-là, il entendit soudainement un coup fait sur sa porte.

Alors qu’il y avait bel et bien un interphone positionné à côté de la porte, la personne préférait tambouriner dessus.

De mauvaises pensées traversèrent son esprit.

Oui, des pensées très sombres.

« Ceci ne peut pas être elle, n’est-ce pas ? » (Hisui)

Inébranlable, Hisui se dirigea vers le hall d’entrée.

Mais non seulement les coups ne s’arrêtaient pas, mais ils devenaient de plus en plus forts.

« Venez ici ! J’ai dit, venez ici tout de suite ! Je vous ai entendu, alors ouvrez-moi la porte ! » (Rushella)

Hisui plaça sa serviette sur la tête, puis ouvrit la porte.

En regardant par la fente de la porte, il vit une belle fille avec les bras croisés devant sa porte.

Rushella était revenue.

Et elle le fixait avec des yeux perçants.

« Humain, je vous ai trouvé ! Vous avez décidé de m’ignorer et vous vous êtes échappé !? Mais cette fois, vous deviendrez mon serviteur à coup sûr ! » (Rushella)

« Il est déjà tard, alors s’il vous plaît, repartez chez vous dans le calme. » (Hisui)

Hisui ferma alors rapidement la porte.

Juste quand il voulait tout oublier, les coups sur la porte devinrent encore plus forts qu’avant. En s’inquiétant du fait que les voisins pourraient tout à fait se plaindre du bruit, le jeune homme ne pouvait qu’ouvrir à contrecœur la porte pour faire arrêter cela.

« Qu’est-ce que vous me voulez ? Et comment avez-vous trouvé ma maison ? » (Hisui)

« Même si cela ne fonctionne pas sur vous, mes yeux mystiques peuvent quand même contrôler les animaux. J’ai donc décidé de les utiliser pour m’aider. » (Rushella)

Rushella émit comme un bourdonnement et déplaça son doigt derrière elle.

Il y avait un groupe de chiens sauvages en attente qui suivaient ses ordres.

Des dizaines d’entre eux étaient ainsi devenus ses serviteurs et ils s’agenouillèrent en réponse à son mouvement.

Il semblerait qu’elle avait décidé d’utiliser les yeux mystiques pour mettre les chiens sous son contrôle, puis avait utilisé leurs nez pour trouver quelle maison était celle d’Hisui.

« Tout à fait impressionnant... c’est une utilisation incroyable de vos capacités. » (Hisui)

Hisui soupira, mais il remarqua aussi que le visage de Rushella devient rapidement rouge.

« Hmm ? » (Hisui)

« Pourquoi, pourquoi me regardez-vous comme ça ? Allez plutôt mettre des vêtements ! » (Rushella)

Hisui réalisa alors son apparence.

Après avoir fini sa douche, la moitié supérieure de son corps était nue, et sa moitié inférieure n’était couverte que par ses sous-vêtements.

Bien que cela puisse être excitant pour le sexe opposé, être à moitié nu ne devrait pas être si choquant.

Mais le visage de Rushella se révéla être complètement écarlate.

« Hey quoi ? Êtes-vous timide ? Vous me sautez au cou quelques instants plus tôt et maintenant que vous me voyez torse nu et vous... » (Hisui)

« Arrêtez de parler ! Mettez des vêtements ! » (Rushella)

« Pourquoi ne vous plaignez-vous pas depuis l’intérieur de la maison plutôt ? » (Hisui)

Hisui ouvrit totalement la porte, la laissant entrer.

Bien qu’elle puisse la traverser en un seul pas, Rushella n’entra pas.

C’était comme si elle était arrêtée par une force invisible, incapable de marcher, peu importe comment elle essayait.

« En d’autres termes... vous ne pouvez pas entrer... si vous n’avez pas ma permission. » (Hisui)

Caractéristique spéciale des vampires numéro 4 ― lors de la visite de la maison de quelqu’un pour la première fois, ils doivent recevoir la permission ou bien ils ne pourront pas entrer.

Même si cette caractéristique était absurde, et complètement sans raison valable, mais c’était la vérité.

Rushella, debout devant la porte et incapable d’entrer était une preuve à cela.

Il n’y avait pas de barrière matérielle, mais elle était retenue par son trait racial, c’est-à-dire qu’elle était liée par une force surnaturelle et donc c’était une preuve de plus qu’elle était un vampire.

« Ne me regardez pas ainsi, humain. Donnez-moi rapidement l’autorisation, ceci est pour votre propre bien... » (Rushella)

Rushella avertit froidement Hisui d’une voix pleine de forces surnaturelles, mais c’était lui qui avait l’avantage là.

« Je ne peux pas faire ça. Si je vous donne la permission, ne seriez-vous pas en mesure d’entrer ? » (Hisui)

« Alors, c’est comme ça ? Comme je n’ai pas d’autre choix, alors les gars, donnons-lui une leçon ! » (Rushella)

Rushella fit claquer ses doigts. Les chiens derrière elle commencèrent alors à hurler comme s’ils étaient en colère.

WOAF WOAF WOAF WOAF WOAF !!

L’aboiement continu de ces chiens couvrit totalement cette rue sous ce ciel nocturne.

Hisui couvrit immédiatement ses oreilles et se mit à se plaindre amèrement.

« Qu’est-ce que vous faites là ? Les voisins vont venir et se plaindre auprès de moi ! Je vais me faire engueuler à cause de vous. » (Hisui)

« Qui se soucie de vous. À vous, je dis cela. Pensez bien que cela ne s’arrêtera pas tant que vous ne m’aurez pas permis d’entrer. Ne pensez pas que votre petite intelligence humaine puisse me dépasser ! » (Rushella)

Après tout, Hisui avait réussi à s’enfuir une fois, l’attitude de Rushella devenait ainsi plus dure.

Hisui finit par se rendre, soupira et accepta sa demande.

« OK, OK ! Je vous ai compris. Mais, avant de vous permettre d’entrer, je dois faire quelques préparatifs, alors pourriez-vous attendre quelques minutes ? » (Hisui)

« Ne pense même pas à verrouiller la porte et à refuser de sortir, sinon ils vont aboyer toute la nuit ! » (Rushella)

« Je comprends. Ceci ne prendra pas beaucoup de temps. Je dois en plus m’habiller, n’est-ce pas ? Il fait froid en ce moment, et vos yeux semblent un peu trop distraits, non ? » (Hisui)

Elle semblait certainement très mal à l’aise de voir ainsi Hisui à moitié nu. Rushella, qui était clairement gênée, continuait de baisser la tête.

« Veuillez attendre devant un peu, s’il vous plaît. » (Hisui)

Hisui ferma la porte, puis disparut dans la profondeur de sa maison.

Rushella attendit un nombre incalculable de minutes avant que la porte s’ouvrit finalement. Hisui revint portant un T-shirt noir et tenant une serviette dans les mains.

« Hum, vous avez mis des vêtements. Maintenant, selon notre accord, laissez-moi entrer ! » (Rushella)

« Oui oui, entrez. » (Hisui)

Quand ces mots furent prononcés, c’était comme si l’atmosphère elle-même avait changé.

Comme si une corde serrée avait été coupée en deux, ou comme si du verre mince avait été brisé — Hisui avait ces images à l’esprit.

« Permission reçue. Bon, maintenant, offrez-moi tout de suite votre sang ! » (Rushella)

Avec deux yeux flamboyants, Rushella passa la porte.

En regardant le cou d’Hisui, elle ne put s’empêcher d’avoir envie de déguster ce si délicieux sang rouge encore et encore...

« ... Hein ? » (Rushella)

Alors qu’elle atteignait presque le cou du garçon, elle sentit une odeur.

Bien que l’odorat d’un vampire ne soit pas aussi bon que celui d’un chien, il était nettement plus précis que celui des humains et elle pouvait donc distinguer la source de l’odeur.

C’était une odeur interdite pour les vampires.

« Vous, qu’avez-vous ? » (Rushella)

Profitant du choc de Rushella, Hisui couvrit son visage avec la serviette qu’il tenait dans sa main gauche.

Le grand Roi de la Nuit s’effondra sur le sol à cause de son évanouissement instantané.

Hisui la regardait avec des yeux compréhensifs, et tendit un pot en plastique dans sa main gauche.

Sur l’étiquette était inscrite : [Poudre d’ail spécialement fabriquée].

La faiblesse du vampire n ° 1 — La peur de l’ail.

Même si c’est un fait ancien, il était très efficace sur Rushella. Avoir versé toute la boîte sur la serviette avait été très efficace.

Pour plus de sécurité, Hisui attendit plusieurs minutes, puis finalement enleva la serviette du visage de Rushella.

Une belle vampire avait été rendue inconsciente d’avoir eu son visage plein d’ail. Ceci pouvait paraître absolument pitoyable.

Mais malgré cela, sa sombre beauté restait intacte. Sa beauté était sa plus grande arme, quelque chose qu’Hisui avait déjà bien compris.

Si son visage était proche du sien, ce fait dépasserait largement le pouvoir de destruction de ses yeux mystiques.

« Maintenant... qu’est-ce que je dois faire d’elle ? » (Hisui)

La meilleure façon de se débarrasser d’un vampire serait de planter un pieu dans son cœur, et la prochaine étape consistait alors à lui couper la tête, mais Hisui ne prévoyait pas d’être si extrême.

Parce qu’il n’était pas disposé à le faire. Même si elle n’était pas humaine, Hisui était incapable d’une telle envie de meurtre. En outre, elle était une fille avec un buste énorme. Alors lui planter un pieu justement à cet endroit — là — c’était extrêmement conflictuel.

Ou alors Hisui pourrait l’abandonner là où elle était et elle se transformerait en cendre à l’aube.

En considérant ses options, il se rendit compte qu’il y avait quelque chose qui était souvent associé avec les vampires qui se trouvaient justement à côté de Rushella.

C’était quelque chose pour l’aider à passer la journée — un cercueil.

C’est un vieil objet lié aux vampires, mais aussi quelque chose de très important pour un vampire. Avec un extérieur d’un noir pur. Un travail compliqué réalisé par un professionnel. Il était gravé avec des runes très bien sculptées. On pourrait appeler cet objet, une véritable œuvre d’art. Il y avait une large serrure sur le côté, mais Rushella n’avait pas l’air de l’avoir fermée à clef.

« Il semblerait qu’elle ait même amené son équipement pour son sommeil... mais ce cercueil est vraiment démodé, à propos de... » (Hisui)

Hisui fit un visage surpris après avoir ouvert le couvercle. Le concept interne était très bien réalisé, avec un rembourrage rouge extrêmement doux.

Après avoir placé soigneusement Rushella dans le cercueil, Hisui ferma le couvercle.

« Cela devrait le faire. Vous devriez partir d’ici ! » (Hisui)

Hisui chassa les chiens, qui, en raison de l’évanouissement de Rushella, n’étaient plus sous son contrôle vu que l’effet de ses yeux mystiques avait pris fin. Et c’est ainsi que les groupies de Rushella se dispersèrent.

Une fois le devant de la porte d’entrée de nouveau vide, Hisui poussa un profond soupir.

« Je suis épuisé après tout cela. Je devrais aller dormir. Je réfléchirais à quoi faire après une bonne nuit de sommeil. » (Hisui)

Après avoir trouvé un bon endroit où entreposer le cercueil de Rushella, le garçon bâilla avant de se diriger vers sa chambre au deuxième étage.

†††

Partie 2

J’ai vraiment fait cette nuit-là un rêve vraiment incroyable.

Peut-être est-ce en raison de ma rencontre avec un vampire.

C’était un scénario dans lequel on souhaiterait ne pas être présent et un souvenir qu’on aimerait surtout ne pas se rappeler. Mais finalement, c’était inoubliable. Une partie rêve, une partie conscience.

*

Un soleil baignait de ses rayons une nature sauvage.

Hisui se trouvait alors couché sur le sol.

Une torride chaleur se mélangeait à sa peau, diminuant ses forces et son humidité corporelle.

Comme si la mort n’était pas loin — comme si un de ses pieds avait déjà traversé la porte de l’enfer.

Sa peau blanche et neigeuse, pâlissant proche de la mort, perdait rapidement la couleur de la vie.

Les battements du cœur s’étaient déjà arrêtés, la source du flux sanguin de la vie, perdant également son usage.

Mais sa conscience restait encore présente. Comme s’il regardait son corps sous un angle différent. Ceci pourrait être considéré comme une expérience de mort imminente. Essayant de commander avec son propre corps. Essayant de crier sur son propre corps.

« ...ALLEZ ! VOUS NE POUVEZ PAS... AHHH !!!! » (Hisui)

Sa voix semblait épuisée en arrière-plan.

Deux mains incapables d’arrêter de serrer sa poitrine.

Pour récupérer un pouls palpitant, pour allumer le feu de la vie.

« C’est assez. C’est vraiment... assez, ahhhhh... » (Hisui)

Il voulait lui dire ça.

Je voulais toucher sa main.

Mais il ne pouvait pas le faire, son corps était incapable de bouger.

Ainsi, il ne s’était jamais arrêté. Pour faire son possible pour rappeler sa vie.

Derrière lui se trouvait le soleil brûlant, avec deux mains poussant sans relâche contre sa poitrine.

« Arrêtez... si vous continuez à le faire, vous allez...! » (Hisui)

Finalement, ouvrant ses yeux et hurlant.

« Haaaaaa ... Ah ? » (Hisui)

Hisui réalisa finalement que le rêve était terminé.

Son regard revint dans sa chambre si familière.

Oui... c’était seulement un rêve, un souvenir du passé.

Alors cela s’était déjà passé... mais alors, pourquoi y avait-il encore quelque chose de lourd sur sa poitrine ?

Comme si elle était retenue par quelque chose.

Il avait en plus une certaine douceur, inconnue de lui, mais ce n’était pas quelque chose de lourd. Ceci ressemblait plutôt à quelque chose d’extrêmement doux ou alors, non, plutôt quelque chose de spongieux qui le retenir.

Et il y avait aussi un parfum d’une très grande qualité qui voletait jusqu’à son nez. Peut-être qu’il était toujours dans un rêve.

Son réveil n’a toujours pas sonné. Restons au lit encore un peu plus longtemps, pensa Hisui à cet instant. Mais une fraction de seconde plus tard, il y eut une forte et brusque douleur qui vint de son cou et il se réveilla complètement.

« AIE !!! » (Hisui)

Il y avait le bruit d’être mordu sur le côté gauche de son cou.

« MON DIEU, CELA FAIT MAL !!! » (Hisui)

Hisui voulait sauter hors du lit et se tenir le cou, mais la masse sur sa poitrine refusait de bouger.

« Vous êtes finalement réveillé. » (Rushella)

« Vous ! » (Hisui)

C’était Rushella, allongée sur son corps, qui faisait pénétrer ses crocs dans son cou.

Il était particulièrement important de souligner son apparence très séduisante.

Habillée seulement avec une serviette, avec des gouttelettes d’eau roulant et atterrissant sur sa poitrine.

À la vue de son corps vif, il semblerait qu’elle venait de sortir de la douche.

« Pourquoi pourquoi... » (Hisui)

« Pensez-vous que l’ail peut vraiment m’arrêter ? Bien que ma race le déteste, quelque chose comme ça ne fonctionnera qu’à court terme contre moi, car je suis un vrai Véritable Ancien. » (Rushella)

« Ainsi, l’ail a un effet réduit contre les vampires de classe supérieure, alors maintenant, je reconnais que vous êtes en effet de haut niveau. Mais pourquoi avez-vous pris une douche ? Pourquoi devez-vous utiliser mon bain ? » (Hisui)

« Parce que vous m’avez donné la permission d’entrer dans votre maison. En d’autres termes, tout ce qui est ici est ouvert à mon usage. Aussi, vous ne pouvez pas me blâmer, parce que vous êtes celui qui m’a pulvérisé plein d’ail, même mon cercueil pue à cause de ça ! Enfin, l’eau chaude est vraiment très pratique. J’étais préoccupée par l’effet de l’eau courante, mais il semblerait qu’elle ne me fait aucun effet. Les humains peuvent être quelques fois vraiment utiles quand ils s’en donnent la peine. » (Rushella)

En regardant le visage heureux de Rushella, Hisui ne put s’empêcher de penser à l’autre faiblesse du vampire.

La faiblesse du vampire n ° 2 — L’eau courante.

L’eau courante contenue dans les points d’eau ainsi que l’eau bénite — sont des faiblesses dangereuses pour les vampires.

Mais apparemment, c’était uniquement limité à l’eau courante naturelle, ou à l’eau bénite.

L’eau fabriquée par l’homme, contenant du chlore, est différente de l’eau naturelle et donc n’avait aucun effet sur Rushella.

« Ainsi, après que vous vous êtes baignée dans la joie, vous êtes maintenant venue pour sucer mon sang !? Serait-ce votre petit-déjeuner ? » (Hisui)

« Vous êtes trop bruyant, alors taisez-vous. Mais il semblerait que vous êtes actuellement vraiment très faible. Est-ce à cause de cela ? En dépit d’être un humain, n’aimez-vous pas le matin !? » (Rushella)

La résistance de Hisui était en effet faible. Pour être honnête, continuer à se tenir dans ce genre de position n’était pas si grave que cela.

« En effet, j’ai entendu que pour certaines personnes, en raison de la tension artérielle basse, elles deviennent comme ça. Permettez-moi de voir comment votre sang coule-t-il actuel en vous. Je peux sentir votre flux de sang par simple contact. Normalement, après un certain ajustement, la consommation de sang sera ainsi encore plus facile... étrange, comment cela se fait-il que j’aie l’impression que tout votre sang est allé à la moitié inférieure de votre corps ? » (Rushella)

« C’est la zone la plus sensible d’un jeune homme, alors ne jouez pas avec ça... mais heu... c’est un phénomène du matin, comment devrais-je vous expliquer ça ? » (Hisui)

Hisui ne pouvant pas l’expliquer correctement, alors il détourna son visage.

Mais sa ligne de vue atteignait encore le corps de Rushella.

En d’autres termes, il avait une vue très proche et très claire vers sa poitrine.

Deux fruits extrêmement mûrs poussant sur cette poitrine.

Deux pics enneigés, complétés par son corps incroyablement mince. Une vallée que vous ne perdrez jamais de vue...

Pour être exact, sa serviette était sur le point de tomber, et ses taches roses étaient sur le point d’être révélées...

« DÉMON LUBRIQUE !!!! » (Rushella)

Le visage de Rushella devient écarlate, elle quitta instantanément le dessus de la poitrine du garçon et le frappa à plusieurs reprises sur son visage dans le même mouvement.

 

 

Son visage fut ainsi fortement giflé à gauche et à droite.

« Qu’est-ce que vous faites !? Vous êtes celle qui m’a poussé à vous regarder ! Votre corps, l’élasticité et la douceur totalement déraisonnable. C’est ce qui est à blâmer ! » (Hisui)

« Vous, si bruyant ! » (Rushella)

Son beau visage se rapprocha encore de Hisui, et ses crocs s’abaissèrent vers son cou.

« HEY ! LEVONS-NOUS !!! » (Hisui)

« Cette fois, vous deviendrez ma propriété, vous m’offrirez tous votre sang ! » (Rushella)

Suçons d’abord, puis parlez plus tard — c’était la nouvelle stratégie de Rushella envers le corps particulier d’Hisui.

Sans doute pour ne pas lui permettre de résister, le terminer juste d’un seul coup, mais sans temps pour savourer le goût.

Contre une Rushella très sérieuse, le visage du garçon changea de couleur.

La quantité de sang dans son corps diminuait très rapidement — s’il ne faisait rien, dans quelques secondes, il passerait le point critique ou environ à moitié aurait été aspiré.

« ... Déplace-toi sur le côté. » Dit-il avec un ton totalement différent.

La situation devenait dangereuse, alors Hisui dut utiliser des mesures extrêmes.

Juste à côté du lit se trouvait la fenêtre, Hisui déchira le rideau, inondant la pièce avec la lumière du soleil.

« Va au diable ! » (Hisui)

Cette Rushella sans crainte pour la première fois montra une véritable peur.

Elle plongea immédiatement de dessus Hisui et se cacha dans le coin où la lumière du soleil ne pouvait pas l’atteindre.

La faiblesse du vampire n ° 3 — Pour les vampires, après avoir été frappée par la lumière du soleil, la zone illuminée par la lumière du soleil se transformera automatiquement en cendres, entraînant éventuellement une destruction totale. Le temps total jusqu’à la mort dépend du vampire, mais c’était certainement une faiblesse mortelle.

« Vous avez vraiment peur de ça... » Dit-il avec un ton tout à fait habituel.

« Vous, bâtard, comment vous osez utiliser la lumière du soleil contre moi !? » (Rushella)

Rushella était devenue si remplie de rage que ses épaules se secouaient, ce qui desserra encore plus la serviette qui couvrait son corps nu, la faisant tomber au sol.

Hisui voulait détourner le regard, mais tout à coup, ses pulsions masculines dépassèrent sa volonté, l’obligeant à regarder.

Au milieu de cette vue se trouvait cette teinte rouge sur cette poitrine blanche, un magnifique et tendre corps, comme on rêverait de contempler.

La partie la plus délicieuse de cette vue était cette large et douce poitrine avec ses pics colorés, charnus et mignons, se levant haut vers le ciel. En suivant le contour du corps et en regardant vers le bas, une petite parcelle de prairie...

« Arrêtez de regarder... AHHHHH !!!! » (Rushella)

Quelque chose qui avait été placé dans le coin de la pièce fut ramassé par Rushella et elle le jeta immédiatement vers la tête d’Hisui, de sorte que cette belle image disparut alors qu’une commotion suivit l’arrivée de l’objet.

« Vous voulez me tuer !? Hé, pas vraiment n’est-ce pas !? » (Hisui)

En regardant l’objet qui avait frappé sa tête, le visage du garçon pâlit.

C’était son propre réveil tant aimé.

La face avant avait pris une forme conclave avec une forme de poing enfoncée dedans, les minuscules flèches étaient complètement écrasées et étaient sorties hors de leur place habituelle.

« Oh ça ? Je ne sais pas pourquoi il a continué à crier non-stop, alors je l’ai frappé une seule fois. Les humains inventent de tels objets si étranges. » (Rushella)

« C’est une nécessité ! Quoi !!? Ça a déjà sonné ? » (Hisui)

Le visage pâle d’Hisui regarda alors sa montre à son chevet et vérifia l’heure correcte quand son visage devient encore plus pâle.

« Ce n’est pas bon du tout... même si je pars dans une course à pleine vitesse, je ne serai jamais à l’heure... et je n’ai pas mangé depuis la nuit dernière parce que j’allais avoir un petit-déjeuner complet ce matin  ! » (Hisui)

Hisui se murmura à lui-même, puis commença à se déshabiller.

Même s’il ne voulait pas de récompenses, il ne souhaitait pas non plus être vu comme un mauvais étudiant, mais en arrivant tard le premier jour de son lycée, c’était quelque chose qui serait totalement inexplicable.

« Pourquoi retirez-vous vos vêtements !? Peut-être... heu. Se pourrait-il que cet humain insignifiant veuille me faire quelque chose... ? » (Rushella)

Rushella attrapa alors sa serviette, protégeant défensivement son corps avec elle.

Naturellement, Hisui pouvait comprendre sa réaction.

« Si vous ne voulez pas regarder, alors sortez de cette pièce, je n’ai plus le temps pour vous ! » (Hisui)

En voyant que Hisui s’apprêtait à se débarrasser de son short, Rushella ne pouvait que sortir rapidement par la porte.

Mais, en raison de sa propre curiosité, elle voulait encore regarder. Cependant, Hisui avait rapidement mis son uniforme et se précipita vers la porte. Et donc son opération pour observer discrètement avait échoué.

« Où allez-vous !? » (Rushella)

« Je vais à l’école. Mais laissez-moi vous dire ceci d’abord. Mon corps ne sera pas affecté par la succion de mon sang. Même si tout mon sang était drainé, je ne mourrais qu’à cause de la perte de sang. Mais je ne serai jamais un vampire. » (Hisui)

« Votre constitution est si étrange... mais vous avez toujours peur de la mort. Est-ce donc la raison qui vous a fait paniquer, plus tôt !? » (Rushella)

« N’importe qui le ferait. Une personne normale aurait hâte d’arrêter de se faire aspirer son sang. » (Hisui)

« Alors c’était seulement ça !? » (Rushella)

Rushella le pourchassa et lui demanda, ses yeux clignotant vers lui avec leurs lumières écarlates.

Hisui éloigna son regard puis l’avertit avec impatience : « Si vous voulez seulement boire du sang... c’est correct. Un peu plus que cela n’est pas grave. Mais ne sucez pas au-delà du point où cela me tuerait, c’est aussi pour votre propre bien, compris ? »

« Votre demande est un peu étrange. Me menacez-vous ? Osez-vous menacer un vampire tel que moi ? » (Rushella)

« Pour simplifier... vous devriez le faire en toute sécurité. Si vous buvez trop, il sera trop tard pour nous deux. » (Hisui)

En entendant le ton sérieux d’Hisui, Rushella n’eut plus rien à déclarer. Elle pouvait seulement silencieusement, le laisser partir vers son école.

« Après le crépuscule, vous devriez retourner vers l’endroit où vous habitez. Je laisserai les clefs ici. Verrouillez la porte et laissez-les dans la boîte aux lettres. » (Hisui)

Rushella, qui fut ainsi laissée seule, était là stupéfaite, restant au même endroit pendant environ un quart d’heure, tout en continuant à réfléchir à quelque chose après avoir placé son doigt sur son menton, marmonnant pour elle-même.

« L’école, qu’est-ce... ? » (Rushella)

*

« Je m’appelle Kujou Hisui. Je viens du collège Akanishi. Mes intérêts sont la lecture et la cuisine. Je n’ai pas de talent spécial. Si vous en découvrez un, dites-le-moi ! » (Hisui)

En ajoutant une petite touche d’humour à la fin, Hisui finit sa présentation personnelle, avant de marcher à droite de la salle de classe et de s’y asseoir.

À l’heure actuelle, nous étions au cours d’orientation de son école, la partie sur la présentation personnelle.

Certaines personnes utiliseraient cette occasion pour faire un excellent discours, attirant instantanément l’attention de chacun, mais Hisui n’était pas ce genre de personne.

Il était capable de maintenir une certaine distance, mais il était assez habile pour parler à quelqu’un de tout en ne disant pas de grandes erreurs. Ceci était fait dans le but d’avoir une vie scolaire pacifique, ce qui était pour lui la meilleure des choses.

Tout ce qu’il désirait était ce mode de vie pacifique.

Après Hisui vint une étudiante.

Bien qu’il ait déjà été à l’avant, il décida d’écouter, mais comme cette fille était placée sur sa gauche, il ne lui avait pas accordé beaucoup d’attention.

« Je suis Séra Reina du collège Aishin. Mes intérêts sont la lecture et la fabrication de pâtisseries, mes spécialités sont la course sur piste et l’athlétisme. Prenez soin de moi. » (Sera)

À cet instant-là, ses yeux et ceux d’Hisui se rencontrèrent.

« Prenez soin de moi... » (Sera)

« Pareil ici. » (Hisui)

Hisui répondit à cette timide jeune femme avec un léger sourire.

Reina, juste après sa présentation, fut soudainement nommée en tant que représentante de classe, cette fille avait vraiment de la malchance.

Dans ce genre de lycée prestigieux, les représentants des premières années étaient généralement sélectionnés par les professeurs de l’école.

En particulier, les représentants de classe étaient généralement choisis parmi des étudiants recommandés.

La classe avait à l’unanimité sélectionné Reina.

Cette belle fille qui avait l’air d’être toute droit sortit d’une peinture, mais ne semblait pas être arrogante du tout. Plutôt, elle donnait l’impression qu’elle était facile à aborder. Une image de quelqu’un qui faisait toujours son possible pour tous les élèves. Devenir ainsi la représentante de classe était tout à fait naturel.

« Cette classe ne semble pas avoir d’autres personnes du collège Aishin... eh, mais c’est vrai que c’est normal... !? » (Sera)

« Aishin, n’est-ce pas une école catholique ? C’est donc une école pour des filles qui s’occupe depuis la maternelle jusqu’au niveau supérieur. Habituellement, elles sont admises dans leur division lycée, bien sûr, et donc elles ne se présenteront pas ici. » (Hisui)

« Oui, c’est vrai... mais le collège de Kujou-san est aussi très rare ? » (Sera)

« ... Je pense que je suis le seul à venir de là. » (Hisui)

« Vraiment ? Alors... Je suppose que nous sommes pareils. » (Sera)

Le fait d’être les seuls à venir de certains collèges formait un lien commun, et les deux se sourirent l’un à l’autre.

Bien qu’ils avaient des différences entre deux, dès ce premier jour, ils purent ainsi trouver un sujet de conversation en commun.

*

Hisui réussit enfin à respirer en poussant un soupir de soulagement, alors que les présentations finirent par se terminer.

« D’accord, ensuite, le calendrier du jour. » Une jeune femme de petite taille, et d’âge indéterminé, cria cela.

Elle était l’enseignante qui avait fait plus tôt sa présentation, Horie Jyuri.

Apparemment, sa spécialité était l’histoire du monde, elle portait aussi un uniforme, qui n’était pas si différent de celui des étudiants. Son corps était complètement inattendu, mais ses cheveux frisés complétaient son visage mignon, ce qui la rend populaire auprès des étudiants masculins. Cependant, elle manquait de la présence inspirant de la peur qu’un enseignant devrait avoir. Par conséquent, il existait toutes sortes de discussions à ce propos dans la salle de classe.

« D’accord, cet après-midi, il y aura une visite médicale après la pause du midi. Donc, changez-vous et mettez vos habits de sports. Les étudiantes se rencontreront dans la salle de sport, tandis que les garçons iront dans la cour. » (Horie Jyuri)

Hisui écoutait cela, puis grogna que le premier jour sera un exercice ennuyeux. Et c’est alors que quelqu’un frappa la porte.

Tout le monde devint curieux de savoir qui allait venir. Jyuri en tant que leur professeur alla ouvrir la porte, puis elle entra dans le couloir pour converser avec la personne qui était arrivée.

« Ah ! Hashimoto-sensei, qu’est-ce qui se passe ? » (Horie Jyuri)

La personne qui était venue ici était un homme de grande taille et bien habillé qui était déjà apparu lors de la cérémonie d’ouverture.

Il parlait à l’enseignante à propos de quelque chose, et l’autre personne secouait la tête.

« Ah ? En ce moment...? Mais, je n’ai entendu parler de rien... aussi, hier, pas... » (Horie Jyuri)

« Ah, il n’y en a pas, mais c’est l’idée du principal... alors, désolé de vous avoir troublé. » (Hashimoto)

L’adjoint au directeur semblait également être confus.

Jyuri-sensei devint encore plus mystifiée, et retourna sur le podium.

« Il y a un autre étudiant transféré, donc il y a un nouvel ami pour vous tous qui va arriver. » (Horie Jyuri)

« Ah ? Il y en a un autre !? » (Étudiant A)

« N’auraient-ils pas dû venir aussi pour la cérémonie d’ouverture !? » (Étudiant B)

« Alors, ils ne se sont pas présentés hier !? » (Étudiant C)

« Ah ! Mais il n’y a personne dans le dossier. » (Étudiant D)

Cette annonce très curieuse fit sombrer la classe dans le chaos. Toute la classe commença à discuter et à commérer à ce propos.

Même l’enseignante elle-même avait des soupçons, elle affichait maintenant un visage plein de confusion.

Mais, cela dura jusqu’à l’arrivée de cette personne.

Jyuri frappa dans ses mains, indiquant que tout le monde devait rester silencieux et elle fit rentrer le nouvel étudiant.

« S’il vous plaît, venez ici, bon, votre prénom... Rushella... -san. » (Horie Jyuri)

Hisui fit claquer son visage contre le bureau en entendant la fin.

Le professeur de leur classe fit quelques pas sur le côté, et c’est alors une véritable beauté, drapée dans une belle robe, entra alors dans la salle de classe.

Elle était venue à l’école sans revêtir d’uniforme, mais entièrement vêtue d’une tenue non scolaire.

Ses regards éblouissants avaient même attiré les filles et tous les garçons ouvrirent grand les yeux.

« Je m’appelle Rushella Dahm Dracula. À genoux devant moi, manant ! » (Rushella)

Rushella donna cet ordre avec une grande fierté.

À l’exception de Hisui, tout le monde avait répondu avec un « Hein ? », alors que le temps lui-même s’était comme arrêté.

« Ah, Rushella-san... ah, plutôt, en utilisant votre nom de famille, cela devrait être Dracula-san... non ? » (Horie Jyuri)

Ignorant l’enseignante confuse, Rushella commença à observer soigneusement toute la classe.

Hisui ne voulait pas qu’elle le trouve, alors il baissa ses yeux, serrant son bureau comme pour sembler dormir dessus.

« CE N’EST PAS MES AFFAIRES JE NE SAIS RIEN À PROPOS DE CE VAMPIRE, CE N’EST PAS MES AFFAIRES JE NE SAIS RIEN À PROPOS DE CE VAMPIRE. » (Hisui)

Murmurant fortement son désir de s’enfuir de là, Hisui se dirigea désespérément vers un monde de rêves.

Mais Rushella le trouva facilement, le soulevant par le cou et le ramenant à la réalité.

« Je vous ai trouvé. Vraiment, m’obliger à faire autant d’efforts... » (Rushella)

« ... Pourquoi êtes-vous venue ici ? » (Hisui)

Ce cauchemar sans fin, cette fille devant lui était bel et bien réelle.

En quelques secondes, Hisui sentit comme s’il avait vieilli de plusieurs décennies. Mais Rushella lui fit un sourire qui pourrait captiver n’importe quel homme.

« Je suis enfin arrivée. » (Rushella)

« Est-elle ta petite amie !? » (Étudiant A)

Je ne sais pas qui cracha cela, incitant toute la classe à attirer son attention sur nous deux.

« Que se passe-t-il ? Qu’est-ce que vous regardez tous ? » (Hisui)

Pour éviter que Rushella ne cause encore plus de problèmes avec les autres étudiants, Hisui saisit sa main et l’amena dans un coin de la salle de classe.

« ... Qu’est-ce que vous venez de faire ? Comment saviez-vous que j’étais là ? » (Hisui)

 

 

« Je suis allé dans un endroit étrange appelé “Office d’administration” et j’ai demandé où vous étiez. Au début, ils m’ont dit quelque chose comme “intimité personnelle”, ou quelque chose comme “rien à faire avec vous”, alors je les ai regardés un peu, et ils m’ont dit tout ce que je voulais savoir. » (Rushella)

« Ah, je pense que vous devez avoir utilisé vos yeux mystiques. » (Hisui)

« En outre, il y avait une place appelée “Bureau du directeur”, je suis allé le voir et je lui ai donné l’ordre de “me donner sa coopération”, puis il a fait de moi un truc appelé un “étudiant transféré”. » (Rushella)

« Hum ! Cela devrait être aussi une utilisation de vos yeux mystiques. Mais comment êtes-vous venue dans mon école... » (Hisui)

Parce que le soleil était une de ses grandes faiblesses, les vampires ne devraient pas pouvoir se déplacer pendant la journée.

Rushella se mit à rire et sortit avec plaisir le parasol qu’elle tenait dans sa main gauche.

« Idiot, pensez-vous que notre race ne se cache que dans le noir ? En tenant ce parasol spécialement conçu pour les vampires, je peux complètement éviter le soleil. Il peut également éviter la pluie. Pour une race qui déteste l’eau de pluie, c’est un véritable trésor. » (Rushella)

« Si j’avais la force, je voudrais vraiment déchirer votre trésor en deux à cet instant... » (Hisui)

« Ah, j’ai aussi apporté les clefs. Comme nous reviendrons ensemble, vous pouvez les reprendre. » (Rushella)

Rushella sortit alors les clefs données ce matin.

Par réflexe, le garçon ramassa les clefs, mais il réalisa instantanément la signification de cette action et commença alors à regarder furtivement dans la salle de classe.

Tout le monde dans la classe le regardait.

Sentant que c’était le devoir du représentant de classe, ou peut-être parce qu’elle était assise à côté de lui, Reina demanda bravement  : « Kujou-san, vous et elle... vous vous connaissez ? Et vu cela, peut-être que vous... habitez ensemble ? »

« ... ce n’est qu’une mauvaise analyse, non ? » (Hisui)

Il essayait de la jouer comme s’il était stupide, mais il ressemblait plutôt à un fou.

Tout le monde était complètement concentré sur lui.

MAUVAIS MAUVAIS MAUVAIS, VRAIMENT TRÈS MAUVAIS.

« Que se passe-t-il ? Ce gars connaît vraiment une telle classe AAA !? Et ils vivent ensemble en plus  ! » (Étudiant A)

« Hey hey, ce n’est que le lycée... » (Étudiant B)

« Elle m’a l’air tout à fait intéressante, mais il semblerait que cette fleur ait déjà un maître... » (Étudiant C)

« Les sièges dans la classe ne sont pas encore chauds, et quelque chose comme ça arrive... » (Étudiant D)

Faisant face aux ragots de toute la classe. Hisui commença à transpirer, essayant de faire travailler son cerveau pour trouver des idées utiles.

Devenir ainsi le centre d’attention de tant de personnes – – – était quelque chose qu’il ne souhaitait pas du tout.

Ne pas faire d’énormes erreurs, ne pas être détesté par d’autres, ne pas se faire d’ennemis, vivre une vie normale de lycéen... il n’avait que ce petit souhait.

« Vous les gars, qu’est-ce que vous regardez ? Est-ce parce que vous êtes enchanté par ma beauté, que vous ne pouvez pas vous éloigner de moi, quels humains pitoyables... ! » (Rushella)

Comme Rushella continuait à parler, alors Hisui tendit la main et couvrit sa bouche.

« Mmngh... » (Rushella)

Hisui l’ignora, puis parla vers les autres étudiants assemblés autour de lui.

« Désolé, cette personne... est mon parent ! Elle est venue de loin. Elle a toujours vécu dans un autre pays, et je ne l’ai rencontrée que récemment... elle a reçu une éducation royale, et a grandi dans un autre pays, un peu... non, il est naturel d’être un peu étrange, tout le monde peut pardonner ça, n’est-ce pas !? Elle est une étudiante transférée, comme vous voyez souvent, entrant depuis un autre pays nécessitant beaucoup de paperasse, très fatigant, donc elle n’avait donc pas le temps d’assister à la cérémonie d’ouverture... n’est-ce pas ? » (Hisui)

Hisui s’étendant sur toutes les raisons en essayant de les expliquer, tout en regardant Rushella et en suppliant son approbation.

Bien sûr, elle ne coopérait pas, elle se libéra, puis commença à le contredire.

« À propos de quoi parlez-vous ? Je suis une princesse, alors comment pourrais-je vous être lié ? » (Rushella)

Avant de terminer, Hisui lui tendit sa joue et murmura.

« OK ! Pouvez-vous ne plus parler pendant un petit moment... s’il vous plaît ? » (Hisui)

Peut-être due au visage pâle d’Hisui, ou à cause de son regard creux, mais vigoureux, même une princesse royale comme Rushella se taisait.

Ainsi, même Rushella accepta de façon inattendue.

« C’est vrai, ma propre présentation est terminée, vous pouvez continuer la classe ! » (Rushella)

« Ah bien... » (Horie Jyuri)

L’enseignante totalement sans voix, se souvint finalement de son rôle en tant que professeur, applaudit de ses deux mains et fit un regard vers tout le monde depuis son podium.

« OK, alors, permettez-nous de continuer la classe. Rushella-san, s’il vous plaît asseyez-vous, heu... asseyez-vous à ce siège vide. » (Horie Jyuri)

Jyuri pointait son doigt vers un siège bien à l’écart d’Hisui, dans un coin à l’arrière-gauche, mais Rushella ne fit pas attention à cela, au contraire, elle s’approcha du siège d’Hisui.

« Alors... quoi ? » (Horie Jyuri)

Elle ignora Reina et regarda l’étudiant portant des lunettes assis à côté d’Hisui.

« Déplacez-vous là-bas. » (Rushella)

C’était une commande impossible à accepter.

Seul un imbécile suivrait cet ordre, mais les yeux de Rushella étaient devenus par la même occasion d’un rouge sang. Et c’est alors que le garçon se leva et s’approcha vers le siège vide avant de finalement s’y asseoir.

« Quoi !? Asseyez-vous rapidement... n’est-ce pas votre siège !? » (Horie Jyuri)

Rushella souleva joyeusement le siège adjacent, en invitant Hisui à s’asseoir.

Hisui, se sentant désespéré, s’assit lui aussi, puis frappa sa tête contre son bureau.

Pour un observateur, elle était parmi les plus grandes beautés.

En réalité, un vampire tout à fait normal qui détruisait ses jours paisibles avec ses crocs empoisonnés, comme s’il était un animal sacrificiel posé sur un autel.

Tous les étudiants masculins lui firent des regards envieux, et la plupart souhaiteraient bien un échange de sièges avec lui.

Juste après l’ouverture de l’école, sa vie paisible fut totalement perturbée. Il semblerait qu’il y aura des problèmes sans fin possibles.

Le premier jour, en allant à la maison, il avait été attaqué par un vampire. Le premier jour de cours, il se retrouvait avec un vampire dans la même classe et pour couronner le tout, elle s’assied à côté de lui.

Avec ses yeux pleins de larmes, Hisui ne put que regarder le plafond, retenant le désespoir dans son cœur.

Au revoir, ma vie scolaire normale et pacifique, bonjour le cauchemar éveillé.

†††

Chapitre 2 : Créature Née sur Terre

Partie 1

« Pourquoi êtes-vous si mécontent ? » Rushella demanda cela après avoir baissé la tête, mais Hisui ne répondit pas à cette question.

Il ne regardait que le ciel, maudissant sa propre vie ainsi que le monde se transformant pour devenir finalement une anomalie.

En cet instant, nous étions pendant la pause, sur le toit de l’école.

C’était un des symboles de la vie du lycée, avec l’odeur douce du printemps. Mais en ce moment, le visage d’Hisui était rempli de confusion.

Le cours cauchemardesque s’était enfin terminé. Hisui avait finalement pu terminer ses cours du matin.

Parce que c’était le premier jour d’école, les informations qu’ils avaient apprises étaient uniquement des éléments de base, ne nécessitant qu’une attention légère et cela avait enfin pris fin. Mais la performance arrogante de Rushella devant les personnes de l’école avait complètement dévasté le cœur d’Hisui.

Même son précieux temps de pause, dû aux interrogations incessantes de Rushella concernant la réglementation et les politiques scolaires, ne lui avait laissé ni paix ni repos.

Non seulement elle était une étudiante transférée, mais en plus elle était une telle beauté parfaite. Elle était donc devenue instantanément populaire auprès des filles comme des garçons. Sauf que vis-à-vis d’eux, Rushella avait totalement ignoré tout le monde, en parlant seulement à Hisui. Ceci avait ainsi créé une aura dangereuse chez tous les étudiants masculins.

Et enfin, la pause tant attendue arriva, mais... elle l’avait encore suivi telle une sangsue.

« Je vous demande... ne pouvez-vous pas être un peu plus miséricordieuse... à quel point votre haine est-elle profonde envers moi ? » (Hisui)

« Très profonde. J’ai bu votre sang et pourtant vous refusez de devenir mon serviteur, et vous m’avez même pulvérisé avec de l’ail. » (Rushella)

« Mais vous m’avez attaquée en première, n’est-ce pas ? Et pourquoi prétendez-vous être une étudiante ? La vie dans un lycée n’a rien à voir avec mon corps, non ? » (Hisui)

Les questions d’Hisui étaient des soupçons tout à fait raisonnables, et Rushella détourna les yeux à ces interrogations judicieuses.

« Se pourrait-il que... vous regardiez ces jeunes comme de nouvelles proies ? » Le ton d’Hisui était devenu sérieux en demandant cela.

Les adolescents étaient tous rassemblés dans un lycée, de sorte que, si l’on y réfléchit bien, ceci serait le terrain de chasse idéal pour un vampire.

Les connaissances du commun des mortelles indiquaient que les vampires aimaient le plus le sang des jeunes filles vierges ―― et il devrait y en avoir beaucoup ici.

« Faux ! Je ne suis pas le genre de vampire qui laisse une proie à moitié remplie, puis court après quelqu’un d’autre. » (Rushella)

« Pas même une goutte, complètement à sec ? Je ne vais pas me sentir heureux avec ce genre de logique venant de vous, le savez-vous ? » (Hisui)

« N’est-ce pas préférable que de vous abandonner à moitié transformée ? » (Rushella)

« Ceci, c’est seulement la logique d’un vampire. » (Hisui)

Hisui soupira, puis se pencha contre la rambarde du toit.

Après avoir été mordu par un vampire, il n’y avait généralement que deux possibilités. ―― Soit la mort soit la transformation en vampire.

La mort ou la servitude, c’était le choix de toutes les personnes mordu par un vampire. Dans certaines situations rares se déroulant au cours du processus de transformation en vampire, le maître disparaissait.

Dans une situation comme celle-ci, la victime restait ainsi bloquée dans une [transformation inachevée] pour le restant de sa vie.

En raison de la [transformation inachevée], la victime pouvait acquérir certaines caractéristiques des vampires ― elle pourrait avoir les instincts vampiriques ainsi qu’une durée de vie plus longue par rapport aux humains normaux ―― et elle porterait cette malédiction pour le reste de leur vie.

« Je choisis soigneusement le partenaire dont je bois le sang. Si je veux qu’il devienne mon serviteur, alors les critères sont encore plus rigoureux. En outre, je ne partirai pas jusqu’à ce qu’il devienne mon serviteur. Il s’agit de l’étiquette des vrais anciens depuis l’antiquité ! » (Rushella)

« Alors, pourquoi m’avez-vous sélectionné ? » (Hisui)

« ... » (Rushella)

« En vous observant, vous qui étiez si sérieuse à vouloir faire de moi votre serviteur, pourquoi la nuit dernière, m’avez-vous visé ? » (Hisui)

Hisui était encore confus au sujet de la nuit dernière après avoir entendu la réplique précédente de Rushella.

Quand hier soir, ils s’étaient rencontrés, Rushella avait vraiment voulu le transformer en son serviteur.

Mais son corps avait empêché cette transformation, alors elle avait même été jusqu’à s’inscrire dans cette école pour le suivre.

Ainsi... pourquoi était-elle si intéressée par moi ?

« Ne vous sentez-vous pas honoré ? Je me sens attirée vers vous. Comme si j’étais vraiment liée à vous. Cherchant quelqu’un de jeune et beau, d’âge comparable au mien, un garçon avec un sang ayant une délicieuse saveur pour qu’il devienne mon serviteur. » (Rushella)

« ... Un âge similaire ? Qu’est-ce que vous déblatérez ? N’êtes-vous pas un Véritable Ancien ? Bien qu’on ne puisse pas le savoir par votre seule apparence, l’âge réel d’un vampire doit être bien plus important que mon âge. En parlant de ça, quel âge avez-vous ? » (Hisui)

Alors qu’Hisui demanda cela, l’expression de Rushella se refroidit instantanément.

C’était presque comme si elle ne se sentait pas offensée que quelqu’un demande son âge... mais plutôt comme si quelqu’un lui avait demandé quelque chose de vraiment très effrayant.

« Quoi ? Est-ce que la longévité d’un vampire n’est-elle pas quelque chose dont il devrait être fier ? » (Hisui)

« Je... je ne sais pas. » Murmura Rushella d’une voix si faible qu’elle en était presque inaudible. C’était les paroles les plus faibles qu’elle ait prononcées en présence du garçon depuis qu’ils se connaissaient.

C’était la voix d’une fille de l’âge d’Hisui, se sentant totalement impuissant.

« Quel âge ai-je... ? Je ne suis pas vraiment sûre de cela. » (Rushella)

« Parce que vous avez vécu si longtemps, alors vous l’avez oubliée... non, ce n’est apparemment pas cela. Alors, d’où venez-vous... hey, où sont vos proches et vos serviteurs ? Pourquoi vous ne leur demandez-vous pas...? » (Hisui)

« Je n’ai pas... de telles personnes. » (Rushella)

« Hein ? Mais... » (Hisui)

« Familles... Je devrais en avoir, mais je ne me souviens de rien. Des serviteurs... Je ne devrais pas en avoir. Boire du sang... ma première fois, oui, je l’ai fait pour la première fois avec vous. » (Rushella)

« Ha―――― !? » (Hisui)

C’était tout à fait confus ce qu’elle disait.

OK, maintenant, Hisui pouvait comprendre pourquoi ses techniques de suceurs de sang étaient tellement horribles, mais cela fit plonger encore plus profondément les mystères qui l’entouraient.

« Mais... n’êtes-vous pas un Véritable Ancien ? Une Dame de sang royal, qui se tient au-dessus de plusieurs milliers de serviteurs ? » (Hisui)

« Je n’ai aucun... souvenir de cela. » (Rushella)

« Hein ? ... » (Hisui)

« Par exemple, comment est-ce que je suis née, où suis-je née... ? Je ne sais rien de tout cela. De même que, mon âge... Je ne le sais pas non plus. » (Rushella)

Rushella se tenait les bras collés l’un à l’autre, se redressant.

Elle regardait au loin, tout en mordant ses lèvres.

« Avez-vous perdu vos... souvenirs ? » (Hisui)

« Peut-être que... La nuit où je vous ai rencontré, je venais de me réveiller dans mon cercueil. J’étais près de la forêt se trouvant à l’extérieur de la ville. Mais, pourquoi étais-je là, depuis quand j’étais là... ? Je ne me souviens absolument de rien. Je connaissais seulement mon nom, que je suis un véritable ancien, à part ça... » (Rushella)

Après quelques secondes, Rushella continua à parler.

« Certaines connaissances courantes sont bien présentes, mais plus rien à propos de moi-même. Mais ces connaissances... sont quelque peu dépassées. » (Rushella)

Hisui comprit finalement certains détails étranges vus depuis leurs rencontres.

La mode vestimentaire étrange, le « style » du vampire qui était rare de nos jours, ainsi que la technique pour sucer le sang qui était complètement aberrante.

Une existence aussi étrange, parce qu’elle ne se comprend même pas elle-même.

Il semblait que Rushella ne mentait pas. En outre, il n’y avait rien de bon à gagner en révélant sa propre faiblesse à une autre personne. Il semblait qu’elle ait vraiment perdu tous ses souvenirs.

« Vous êtes venue à l’école ! Est-ce que cela signifie que vous voulez apprendre plus d’informations sur l’époque actuelle ? Est-ce que c’est l’idée ? » (Hisui)

« ... C’est vrai. Je veux savoir comment ce monde fonctionne. Mais... l’humanité a vraiment beaucoup changé. Regarder ce monde pendant la journée m’a vraiment choqué. De tels bâtiments énormes, tant de personnes... Et si j’y réfléchis avec attention, les gens travaillent et jouent en plein jour. Bien que cela me rend mal à l’aise, mais il est clair que le pouvoir de ce monde est entre les mains des humains. Mais c’est tellement étrange... avoir oublié les vampires, je ne sens même pas les esprits de toutes les créatures surnaturelles. Pourquoi est-ce que c’est rendu ainsi ? » (Rushella)

« Parce qu’en ce moment, c’est la situation du monde. La plupart des gens, même s’ils voyaient des vampires, ne le croiraient pas. » (Hisui)

« ... Oui, il semblerait. Lorsque ce matin, j’ai annoncé mon nom, personne n’a réagi. Mon nom a une histoire significative dans l’histoire des vampires. Toute personne ayant une compréhension minimale de notre histoire devrait donc savoir qui je suis. » (Rushella)

« On dirait que vous l’avez également pris en compte... alors ceci est donc la raison pourquoi vous avez dit votre nom si fortement. Juste pour mieux comprendre la situation !? » (Hisui)

L’opinion d’Hisui sur ce vampire désuet s’était un peu améliorée en comprenant ses raisons.

Bien que son bon sens ait été figé il y a des centaines d’années, son adaptabilité n’était certainement pas mauvaise.

« Qu’est-il arrivé à ce monde ? Pourquoi ma race est-elle disparue ? Pourquoi les humains ne savent-ils rien sur notre existence ? » (Rushella)

« Même si vous demandez ceci... avec mes 15 ans, je suis toujours en train d’apprendre les connaissances communes de ce monde. » (Hisui)

« Dites-le-moi rapidement. Étant donné que vous n’êtes pas étonné de mon existence, vous êtes donc bien mieux informé que les humains en général. » (Rushella)

Elle avait complètement vu à travers lui, donc Hisui ne put plus jouer à l’idiot.

« J’ai seulement entendu ces informations de mon parent [1]. Ce n’est pas énorme ce que je sais. Ceci s’est déroulé dans notre histoire, proche de la période de la révolution industrielle. Au cours de cette période, les connaissances de l’humanité sont devenues de plus en plus avancées. En raison de cela, notre monde et [la position] du monde des créatures surnaturelles se sont comme désalignés. » (Hisui)

« Pouvez-vous me l’expliquer en utilisant des mots simples ? Qu’est-ce que la révolution industrielle ? » (Rushella)

« ... Ha... Donc J’ai besoin d’expliquer dès le début, hein. Je pense que vous devriez en apprendre davantage sur l’histoire du monde. Pour le dire simplement, c’est comme une communication sans fil. Quand il y a une station de diffusion sans fil, les émissions de télévision deviennent possibles. Mais la plupart des personnes ne peuvent pas recevoir le signal. L’humanité et les monstres étaient censés correspondre ensemble, mais ils sont actuellement mal positionnés. Ainsi, ils ne se connaissaient plus. Mais de temps en temps, ils se lient et il y a un chevauchement entre eux. Ceux qui sont comme sensibles à la haute fréquence... les personnes qui sont décrites comme sensibles aux esprits sont capables de recevoir les informations de l’autre monde beaucoup plus clairement. » (Hisui)

« Je suis complètement confuse... sans fil c’est quoi ? » (Rushella)

« ... Désolé, c’est ma faute. » (Hisui)

Hisui avait pensé que son explication était plutôt bonne, mais il semblait qu’elle ne comprenait pas le point plus important. Le garçon secoua alors la tête et reformula son explication pour que cette demoiselle d’un autre monde puisse le comprendre.

« En d’autres termes, les monstres n’ont pas cessé d’exister, mais l’humanité ne peut plus ressentir leur existence... quelque chose comme ça. C’est presque comme s’ils étaient séparés, chacun vivant dans leur propre monde. Ainsi, même les vampires ne seront pas capables de trouver d’autres monstres. » (Hisui)

« Vous auriez dû le dire plus tôt, au lieu de dire vos phrases qui ne veulent rien dire. » (Rushella)

« ... Désolé. » (Hisui)

« J’ai compris. Mais les vampires sont spéciaux. Oui, les vampires sont différents des autres monstres. Les vampires ont toujours existé dans ce monde. De plus, ils doivent vivre en plein milieu du monde humain. Nous sommes liés l’un à l’autre. Et ceci serait un gros problème si l’humanité n’existait pas. » (Rushella)

« En effet, c’est complètement différent des spectres qui n’ont pas de corps et qui flottent juste dans une certaine zone. Les vampires existent toujours dans mon monde. On pourrait dire qu’ils sont les premiers représentants des monstres. Ainsi, l’humanité reste toujours en alerte vis-à-vis de leur existence. » (Hisui)

Les yeux d’Hisui s’assombrirent après avoir dit cela, ce que Rushella ne manqua pas de constater.

« Qu’est-ce que vous dites ? Vous dites que l’humanité a expulsé ma race ? » (Rushella)

« Ce que je voulais dire était que de telles personnes existent. Elles comprennent la vraie apparence de ce monde, et elles considèrent les monstres qui coexistent dans le monde humain, comme étant leurs pires ennemis. Pendant votre présentation ――― n’avez-vous pas dit que personne n’avait eu de réactions en entendant votre nom ? Et bien, ceci pourrait changer. Certaines personnes peuvent tout à fait soupçonner que vous êtes un vampire. Vous devriez donc faire attention. » (Hisui)

« Vous n’avez pas à vous inquiéter, je ne prévois pas de cacher mon identité. Même si l’humanité se réunissait contre les vampires, ceci ne sera pas une grosse difficulté. » (Rushella)

Rushella répondit cela tout en faisant bomber sa poitrine.

Une telle réponse satisfaisait complètement les attentes d’Hisui la concernant, il haussa donc simplement les épaules en réponse.

« Tout d’abord, je dois retrouver mes souvenirs. Si j’y parviens, je pourrais ainsi trouver d’autres vampires. Je voudrais leur poser des questions. Vous semblez avoir une bonne compréhension des vampires, alors aidez-moi. » (Rushella)

« Je ne veux pas. Vous pouvez tout à fait le faire seule. » (Hisui)

« Mais vous êtes mon serviteur qui est destiné à me servir pour toujours. » (Rushella)

« Non, je ne suis nullement votre serviteur. De plus, je ne connais pas l’organisation de votre race et en plus, je ne souhaite pas faire quelques choses pour vous aider. » (Hisui)

« Vous êtes vraiment effronté envers moi. » (Rushella)

La fierté de Rushella semblait blessée à ces mots. Elle fit alors claquer sa langue puis se rapprocha rapidement du jeune homme.

Comme il faisait jour, ses capacités physiques étaient grandement réduites, mais Rushella gagnerait sans aucun doute si elle décidait d’y aller sérieusement.

Le garçon envisageait encore ses options lorsque Rushella se mit à rire.

« Bien que vous battre soit simple pour moi, mais de certaines manières, j’aurais quand même perdu. Je veux que vous capituliez par votre propre chef. Alors, agenouillez-vous devant moi, et nous pourrons vite enterrer la hache de guerre. » (Rushella)

« Toujours aussi expéditif, mais les vampires sont naturellement tous comme ça. Mais vous avez vos crocs et vos yeux mystiques, alors ne pouviez-vous pas soumettre quelqu’un très facilement ? » (Hisui)

« Tout cela n’est-il pas inutile contre vous !? Mais d’une certaine manière, cela reste quand même efficace. Par exemple... vous vous inquiétez de savoir si je ne chercherais pas d’autres proies, n’est-ce pas ? Ces personnes n’ont peut-être aucune relation avec vous, mais vous vous souciez quand même pour elles. » (Rushella)

« Bien sûr que je me soucie de cela. Si quelqu’un proche de moi meurt ou cesse d’être humain... Je ne voudrais certainement pas que cela se produise. Si cela devenait ainsi, même moi... Je deviendrais un chasseur de vampires. » (Hisui)

Pour protéger sa vie paisible, même Hisui deviendrait un ennemi féroce.

Rushella émit un son de *hum*, puis se leva.

« Je ne pense pas que vous puissiez m’exterminer. Mais, cessons de perdre du temps. Vous ne voulez toujours pas m’aider ? » (Rushella)

« Cela, je l’ai déjà dit... » (Hisui)

« Si vous acceptez de m’aider, je ne sucerai pas le sang de quelqu’un d’autre. Je peux vous le promettre. Si vous êtes prêt à vous sacrifier, je garantirai la sécurité d’autrui tout autour de vous. Est-ce que cela vous convient ? » (Rushella)

« Ça craint... » (Hisui)

Cela devait bien être le sentiment d’un homme piégé sur l’autel destiné à un sacrifice humain.

Ce n’était que le premier jour à l’école, et déjà, le destin de chacun ici était sur ses épaules.

*

« Alors, décidez-vous rapidement ! » (Rushella)

« ... je vais vous servir. » (Hisui)

« Je n’ai rien pu entendre, pouvez-vous parler un peu plus fort. » (Rushella)

Rushella mit en valeur ses belles oreilles, tout en se déplaçant à côté de lui.

« Laissez-moi vous aider. » (Hisui)

« N’avez-vous pas oublié quelque chose ? » (Rushella)

« Permettez-moi de vous aider... Maîtresse. » (Hisui)

« Hum ! maintenant, vous parlez correctement ! » (Rushella)

Il était clair qu’il n’avait pas perdu son humanité, mais Hisui avait soudainement atteint un rang inférieur à celui des humains normaux.

« Dommage... Je n’aurais jamais pensé qu’un jour, je voudrais maudire mon corps... » (Hisui)

« Alors vous travaillerez durement à partir de maintenant, n’est-ce pas ? Un serviteur qui peut se déplacer pendant la journée est très précieux pour moi. Et un jour, vous deviendrez tout comme moi. Alors maintenant, laissez-moi effectuer le service d’aujourd’hui ? » (Rushella)

« Hein ? » (Hisui)

Hisui paraissait confus. Soudain, son champ de vision devint d’un coup, sombre, et le visage de Rushella se rapprocha rapidement de lui.

Et un instant plus tard, il se trouva au sol.

Ce qui bloquait les rayons du soleil était Rushella se tenant sur lui, avec son parasol dans la main.

« Alors... Rushella-sama [2] ? » (Hisui)

« Vous êtes allé à la "cafétéria" pour acheter votre déjeuner, alors moi, maintenant, je vais aussi déjeuner. » (Rushella)

Rushella se lécha les lèvres, puis plongea vers le cou d’Hisui.

Le garçon essaya de lutter, surtout pour éviter la douce respiration qui chatouillait son cou.

« Hé, arrêtez ! Ce matin, ne m’avez-vous pas assez aspiré de sang ? Cela aurait dû largement suffire ? » (Hisui)

« Restez tranquille ! Je ne me sens pas bien, alors, quel est le problème ? Tout ce que je veux c’est sucer un peu de sang ! » (Rushella)

« J’ai dit que ce n’est pas autorisé...! » (Hisui)

Les lèvres de Rushella se rapprochaient, tandis qu’Hisui se débattait.

Les deux lutèrent, jusqu’à ce qu’enfin, les lèvres de Rushella atteignirent le cou du garçon.

« Vous êtes en train de me faire perdre beaucoup d’énergie à vous débattre... ! OK, je vais bien prendre soin de vous... ! » (Rushella)

« Êtes-vous un bureaucrate corrompu qui vole les filles des parents ? » (Hisui)

Alors qu’Hisui préparait sa dernière ligne de défense, la porte du toit fut soudainement ouverte.

« ... Hisui... san [3] !? » (Sera)

Hisui reconnut rapidement la voix et se figea.

Il y avait plusieurs personnes debout dans les escaliers.

Les lèvres de Rushella étaient toujours sur son cou, tandis qu’il tourna la tête.

Parmi les étudiants qu’il connaissait à peine, il y en avait une qui avait une meilleure relation avec lui ――― La Représentante de classe Séra Reina.

À en juger par la boîte à lunch qu’elle portait, Reina prévoyait de venir déjeuner avec Hisui.

« Ceci... Je suis désolée pour l’interruption ! » (Sera)

En entendant les excuses sincères de Reina, Hisui commença à suer d’une manière incontrôlable.

Ses propres membres étaient actuellement bloqués au sol par Rushella.

Et vu de l’extérieur, il donnait l’impression qu’ils allaient partager un baiser passionné.

Même s’il arrivait à pousser le vampire plus loin, il y aurait encore des marques de ce baiser laissées avant.

« Je-je dis...! » (Hisui)

Avant qu’Hisui ne puisse s’expliquer, toutes les filles s’étaient déjà dispersées.

Mais leurs bavardages inoffensifs atteignaient toujours ses oreilles.

« Hum, ils sont... donc vraiment ensemble ? Ils l’ont déjà si rapidement fait ? » (étudiante A)

« On dirait qu’ils ne vont pas juste s’embrasser... » (étudiante B)

« L’école vient juste de commencer, et la lumière du jour est encore haute, qu’est-ce que... » (étudiante C)

« Les filles venant de l’étranger... sont si débauchées. » (étudiante D)

Bien que cela ne soit que des chuchotements, mais ils arrivaient en Hisui comme s’ils étaient des rugissements douloureux cognant sa tête.

... Et un coup de poignard dans le cœur.

 

 

*

Hisui regarda le ciel comme s’il était sans âme.

Rushella semblait avoir perdu tout intérêt à ce qu’elle faisait précédemment. Elle était en train de se recoiffer ses cheveux et arranger ses vêtements qui avaient été froissés par Hisui, puis elle se leva de dessus le corps d’Hisui.

« Venir observer discrètement les autres au cours de leur déjeuner, quel tas de personnes impolies ! Ne le pensez-vous pas, vous aussi ? » (Rushella)

« Je viens de finalement comprendre ce que ressent une fille quand elle est maintenue au sol par la force... » (Hisui)

Hisui murmurait cela, les larmes aux yeux. Ses mains perdirent toutes leurs forces et le sac en plastique, contenant la nourriture qu’il avait apportée de la cafétéria, tomba sur le sol.

« Ah oui ! Qu’avez-vous acheté ? Laisse-moi regarder, je veux aussi y goûter. » (Rushella)

« Comme vous voulez... en fait, il serait utile que vous m’aidiez à manger cela. » (Hisui)

En cherchant dans le sac, elle sélectionna finalement un berlingot de lait à la fraise.

Elle commença à étudier le conteneur de tous les côtés, et après avoir finalement compris comment l’utiliser, elle commença à siroter son contenu.

« Quoi ? Un lait rose si doux ! Peut-être qu’ils ont ajouté du sang dedans !? » (Rushella)

Non, le matériel original était déjà ainsi, alors nul besoin de le mélanger... Hisui n’avait même plus la force de soupirer à ces mots.

Rushella continua à sucer le lait au moyen de la paille, tout en libérant des petits sons mignons. Hisui était assis à proximité avec des yeux remplis de larmes.

La dernière once de compassion de la classe avait été balayée par le vent.

Il voulait vraiment dès maintenant aller à la classe de l’après-midi.

La capacité du sexe opposé à diffuser les ragots était plus rapide que la vitesse de la lumière.

Juste avec cela, il perdrait la capacité d’avoir une vie scolaire normale.

Maintenant, il devra accueillir sa vie de lycéen en étant "étiqueté comme une personne étrange".

Hisui envisageait déjà un transfert scolaire, alors que Rushella suçait son lait avec un grand plaisir visible sur son visage.

« C’est tellement doux ! C’est le deuxième après le sang... » (Rushella)

« ... Simplement, tuez-moi ! » (Hisui)

Hisui répondit avec un désespoir taché de sang, mais quelqu’un non loin de là, observait les deux personnes présentes sur le toit.

Elle ne faisait pas partie du groupe de filles venues plus tôt, mais elle se tenait dans l’ombre, derrière la porte d’accès au toit et se concentrait sur Hisui avec une intensité semblable à un laser.

« Excellent mâle, localisé <3 » (Inconnue)

Notes

  • 1   Le mot utilisé pour décrire « parent » est « un proche », ici cela signifie probablement un « gardien ».
  • 2-sama : Marque la déférence, un grand respect vis-à-vis de personnes haut placées ou de grande valeur. C’est le suffixe utilisé pour dieu ("Kami-sama") ou une princesse ("Hime-sama") par exemple.
  • 3-san : La traduction la plus simple serait "monsieur" ou "madame" (c’est donc un suffixe unisexe), mais leur fonction est bien plus que ça. "-San" est à utiliser avec quelqu’un que l’on respecte et avec qui l’on n’est pas spécialement proche, par exemple : un collègue ou un patron, des clients, quelqu’un que vous connaissez peu.
 

†††

Partie 2

« ... Hier, pourquoi avez-vous été si épouvantable ? Même si vous êtes sans espoir, vous ne devriez pas être si mauvais ! » (Rushella)

« Ce n’était qu’un examen physique, alors pourquoi aurais-je dû y aller à fond ? » (Hisui)

Après l’école, devant les casiers à chaussure, Rushella critiquait les résultats d’Hisui. Ses résultats pouvaient au mieux être vus comme étant médiocres.

Mais Rushella avait refusé d’accepter ces résultats et elle l’avait donc critiqué à maintes reprises.

« Il semblerait que vous n’étiez pas sérieux. Vous n’avez vraiment pas fait attention, n’est-ce pas ? » (Rushella)

« Est-ce que tout le monde n’est pas ainsi ? De plus, je ne devrais pas être critiqué par quelqu’un qui n’y a même pas participé. » (Hisui)

Comme l’éducation physique avait eu lieu à l’extérieur de l’école, Rushella avait donc utilisé ses yeux mystiques pour éviter l’examen.

Même si elle n’était pas une professeur, elle s’était retrouvée assise sur une chaise, tenant dans ses mains, son parasol, tout en encourageant et applaudissant Hisui.

Pour être honnête, c’était devenu ainsi extrêmement embarrassant. Et l’épreuve physique des hommes/femmes était en plus supposée être séparée.

« Pourquoi donc regardiez-vous mes tests physiques ? » (Hisui)

« C’est votre travail de forger votre propre corps afin que vous puissiez me protéger. Même si vous êtes étrangement incapable de devenir membre de ma race, vous êtes capable de travailler sous le soleil, comblant ainsi ma faiblesse. » (Rushella)

« Mon principe de vie est de ne pas gaspiller d’énergie. Qu’est-ce qui est si spécial avec l’éducation physique ? Juste de traverser tous ces méandres est déjà très bien. » (Hisui)

« Ne soyez pas trop fier de vous-même. Quand vous étiez sérieux plus tôt, vous n’étiez pas si spécial. » (Rushella)

« Vous savez vraiment comment faire mal. Vous avez ainsi franchi toutes mes lignes défensives. » (Hisui)

« Maintenez votre esprit en alerte. Quand il s’agit de la “période des cours”, vous n’êtes qu’à moitié concentré, n’est-ce pas ? Pourquoi êtes-vous autant sans valeur ? » (Rushella)

« Ce n’est pas grave. Dans les moments critiques, la force à l’intérieur de mon corps sortira. » (Hisui)

« Arrêtez de répandre des inepties. Vous êtes mon serviteur, alors dans les moments où des vies sont en danger, vous devriez vouloir mourir pour moi ! » (Rushella)

Rushella afficha alors ses apparences d’appartenance à la "classe supérieure", et Hisui n’allait pas faire valoir son opinion pour éviter de créer des conflits stériles.

Il arrêta de regarder Rushella et ouvrit son casier. En ramassant ses chaussures, il trouva une feuille de papier.

Le message était à la fois mystérieux et intéressant.

*

« Je vous attendrais dans la salle vide au premier étage du deuxième bâtiment. »

*

Il réfléchit un instant, puis quitta son casier à chaussures et se dirigea vers le bâtiment central de l’école.

« Attendez une seconde. Où allez-vous ? » (Rushella)

« J’ai quelque chose à faire. Pourquoi n’allez-vous de l’avant, et que vous ne rentrez pas déjà à la maison ? » (Hisui)

« Pourquoi êtes-vous encore en colère ? Arrêtez de débiter des âneries. Vous êtes mon escorte, alors, il est de votre devoir de me ramener jusqu’à cette résidence si rudimentaire. » (Rushella)

« Avez-vous toujours l’intention de vivre chez moi... ? Si vous n’êtes pas satisfaite, vous pouvez aller chercher une résidence adéquate pour vous, Mademoiselle la Vampire ! » (Hisui)

Alors qu’Hisui se plaignait, Rushella se rendit compte qu’elle n’avait aucun argument à sortir et cessa donc de parler.

Et c’est ainsi qu’Hisui s’échappa de cette situation, pour ainsi pouvoir se diriger vers la salle en question.

N’étant toujours pas familier avec la disposition intérieure de l’école, il s’y perdit à plusieurs reprises avant de finalement trouver le bon endroit.

Hisui ouvrit alors la porte et tomba face à face avec un amoncellement de chaises et de bureaux.

Il semblerait que cette salle ne soit actuellement pas utilisée, peut-être en raison du fait qu’elle était une pièce d’angle. Dans tous les cas, il n’y avait, à première vue, personne de visible à l’intérieur.

Alors qu’Hisui regardait par la fenêtre, le soleil qui descendait à l’horizon, il entendit alors une voix provenant de derrière lui.

« Ah, tu es donc bien venu ! » (inconnue)

« ... On dirait que ce n’était pas une fausse piste. Mais que me voulez-vous ? » (Hisui)

Hisui se retourna, et vit à ce moment-là que celle qui venait de lui parler était l’une des filles de sa classe.

Elle avait l’air extrêmement féminine pour une fille de son âge. Possédant des cheveux de la couleur du thé, coiffés en une longue queue de cheval. Mais il ne pouvait malheureusement guère se souvenir d’autre chose que son visage, même après avoir été présent lors des présentations faites au cours de la matinée.

Donc, il ne se souvenait même plus de son nom.

« Vous êtes... » (Hisui)

« Mei, Mei Sudou. » (Mei)

« Ah oui, c’est vrai... ! » (Hisui)

Alors qu’Hisui s’en remémorait, Mei en profita pour se rapprocher de lui. Non, l’enlacer devrait être une description bien plus fidèle à la réalité.

Avec une "croissance" qui pouvait largement rivaliser avec celle de Rushella, se pressant contre sa poitrine, et pour couronner le tout, avec un bouton de la chemise de la jeune fille, défait, le garçon pouvait amplement voir un vallon extrêmement fascinant. Mei leva aussitôt sa tête pour l’observer.

« Pourquoi... vouliez-vous me voir ? » (Hisui)

Refrénant ses instincts masculins, Hisui feignit d’être calme.

« ... ne comprenez-vous vraiment pas ? » (Mei)

Sudou répondit avec un sourire diabolique et sur un ton d’une douceur exquise. Elle était vraiment très mignonne.

Pour être honnête, c’était même sexy à s’en damner.

Elle ressemblait vraiment à une personne qui était très expérimentée sur le sujet. Sa jupe était extrêmement courte. Et en plus, elle avait gardé sa chemise déboutonnée dans un style qui ferait d’elle la numéro une de l’école.

« ... Je ne comprends vraiment pas. On est juste le premier jour d’école. Alors, pour quelle raison m’avez-vous appelé ici ? » (Hisui)

Hisui prit alors conscience de la situation et commença donc à regarder autour de lui.

Il ne semblait vraiment pas y avoir quelqu’un d’autre autour d’eux. Voyant son attitude, Mei lui demanda.

« À part nous deux, personne d’autre n’est présent. Alors qui cherches-tu ? » (Mei)

« Quelqu’un qui pourrait être en train d’attendre, prêt à se moquer du fou qui croit naïvement à ce message, est pris dans son imagination dût à l’excitation du moment, et a être venu ici sans crainte... une telle possibilité ne peut pas être exclue ! » (Hisui)

« Quoi ? Pourquoi dis-tu cela maintenant ? As-tu des problèmes de confiance ? Même si tu étais très surpris aujourd’hui, il ne devrait y avoir personne dans la classe qui commencerait à jouer des farces dès le premier jour de classe, n’est-ce pas ? » (Mei)

« ... Oui, c’est vrai. » (Hisui)

Hisui poussa un soupir de soulagement.

Alors qu’il était profondément enfoui dans ses pensées, le visage heureux de Mei vint encore plus près de lui.

« ... N’est-ce pas un peu trop proche ? » (Hisui)

« Je me suis intentionnellement rapprochée de toi. Hisui-san... tu me sembles si froid... difficile donc pour les autres personnes de se rapprocher de toi. Au cours de la présentation de ce matin, j’ai senti que tu observais attentivement toutes les personnes présentes. » (Mei)

« ... Avez-vous vraiment le droit de dire ça ? Et qu’est-ce qui vous a fait commencer à avoir des vues sur moi ? » (Hisui)

« C’est très simple à comprendre. Beau garçon, la peau blanche, doit à coup sûr être le meilleur des étudiants de première année et doit être génial quand tu te travestis, n’est-ce pas ? » (Mei)

« Serais-je vraiment ainsi ? » (Hisui)

Hisui tendit la main pour se toucher le visage.

Pour être honnête, il n’avait vraiment pas cette impression. Même si son apparence semblait attirer les vampires, mais, disons-le, ce n’était pas quelque chose d’appréciable, du moins pour lui.

« Beau garçon... personne autour de toi ne te l’a jamais dit ? » (Mei)

« Celle qui m’a élevé m’a toujours dit que je “ressemblais à une fille” et “ne soyez pas aussi efféminé”. » (Hisui)

Hisui marmonnait cela pour lui-même, mais Mei devenait de plus en plus intéressée en entendant cela, et donc elle rapprocha encore plus son visage.

Les deux étaient si proches l’un de l’autre, qu’ils pouvaient sentir le souffle de l’autre et leurs lèvres étaient extrêmement proches de la fusion.

« Je dis que... » (Hisui)

« Si tu ne te rends pas compte de ton propre attrait, alors maintenant, je te l’annonce clairement maintenant. » (Mei)

La diablesse devant lui, lui fit un sourire enchanteur.

Hisui ne pouvait pas arrêter sa respiration, et continua à secouer légèrement la tête.

« Vous devriez arrêter de jouer avec moi et aller chercher quelqu’un d’autre de plus convenable. » (Hisui)

« Ahh, si sérieux ? La vie au lycée... en voulant un magnifique petit ami avec qui passer toute la journée ensemble... n’est-ce pas un souhait tout à fait normal ? » (Mei)

« Ce matin, c’était juste le temps des présentations. Alors n’est-ce pas très étrange que cette scène se déroule là ? Ce n’est pas à première vue l’amour... tout ce que j’ai fait selon vous, c’est d’être beau ? » (Hisui)

« Veux-tu en savoir plus sur l’autre ? Alors pas de problème, je te dirai tout me concernant. » (Mei)

Mei libéra ses mains, puis plaça ses bras autour du cou d’Hisui.

Elle en profita pour se coller encore plus à loin, rapprochant par la même occasion leurs lèvres.

« As-tu quelque chose à voir avec cette enfant nommée Rushella ? Les rumeurs parmi les filles sont vraiment angoissantes. » (Mei)

Il profita donc de cette occasion pour lui dire la vérité, mais Sudou sembla alors encore plus suspicieuse.

« Vraiment ~ ? Elle est si mignonne, et en plus, elle possède un corps magnifique. » (Mei)

« Oui, mais côté personnalité, c’est absolument horrible. » (Hisui)

Et également pas une humaine... mais il ne pouvait pas dire cela à haute voix. En regardant le visage empli d’honnêteté d’Hisui, Sudou commença finalement à le croire.

Elle décida donc qu’il fallait continuer à le poursuivre avec encore plus d’assiduité.

« Alors, ceci ne serait pas un problème si je devenais, dès maintenant, ta petite amie. Et donc, laisse-moi devenir ta petite amie ! » (Mei)

Ses lèvres s’étaient encore rapprochées alors qu’elle lui déclarait cela.

Comme elles étaient sur le point de se toucher, Hisui finit par se libérer et recula d’un pas.

« Qu’est-ce que tu fais là ? » (Mei)

« Ça devrait plutôt être ma phrase. Arrêtez de faire ce type de blagues. Ce genre de choses... est très étrange, n’est-ce pas ? » (Hisui)

Hisui n’avait vraiment aucune mauvaise intention, mais cette phrase fit néanmoins froncer les sourcils de Sudou.

« Étrange... veux-tu parler de moi ? » (Mei)

« Bien sûr. Je ne déteste pas du tout le fait que vous me louiez, et je pense que la façon dont vous le faites est vraiment très mignonne, mais soudainement vous m’appelez à vous puis vous agissez d’une manière si séduisante et vous vous confessez à moi... peu importe comment je le regarde, je trouve que c’est quelque peu étrange. Mais le fait que cela ne soit pas choquant devrait être ce qui est le plus surprenant... » (Hisui)

La voix d’Hisui s’arrêta brusquement.

Mei mordit alors ses lèvres puis saisit un des coins d’un bureau.

*CRACK !* un morceau du bureau se détacha alors.

Il est clair qu’elle n’avait exercé aucune force ― c’était plutôt comme si elle venait de briser une petite branche d’arbre.

À la suite de cela, ses doigts délicats enveloppèrent le morceau brisé et le réduisirent en poudre.

Peu importe comment vous la regardiez, ce n’était certainement pas la force d’une lycéenne.

Subitement, après avoir été appelé ici afin de recevoir une confession ―― — et maintenant, il y avait cette force surnaturelle.

Étrange. Tout cela semblait être très étrange.

Hisui regarda la jeune fille se trouvant devant lui.

« EN QUOI SUIS-JE ÉTRANGE !? DE QUOI N’ES-TU PAS SATISFAIT !? » (Mei)

Le visage de Mei éclata de rage et ses dents commencèrent à grincer.

Kujou eut subitement peur et commença donc à reculer.

« Non, je n’ai jamais dit que je ne suis pas satisfait... » (Hisui)

« Pourquoi ne peux-tu pas le faire avec moi !!!? Il est parfaitement clair que tu l’as déjà fait avec une vampire ! » (Mei)

« TOI...! » (Hisui)

Mei perdit sa voix, puis maintint sa bouche fermée. Mais il était déjà trop tard, car le garçon commençait déjà à l’interroger.

« L’avez-vous découverte pendant les présentations...!? Et m’avez-vous juste appelé ici juste pour le confirmer ? » (Hisui)

« Non, absolument pas... » (Mei)

Dans cette position inversée, Mei commença à reculer. Kujou, quant à lui, avança d’un pas, mais ce faisant, la fit accidentellement trébucher.

« AHHHH... » (Mei)

« Faites attention ! » (Hisui)

Hisui, par réflexe, essaya de la rattraper, mais il était déjà trop tard.

Alors que Mei s’effondra, elle l’entraîna également avec elle.

*BING !* la mâchoire du garçon frappa violemment le sol et des étoiles explosèrent devant ses yeux.

Sa vue devint obscure, et cela bien qu’Hisui avait repris connaissance très rapidement.

« Ça fait mal... » (Mei)

« Hein ? » (Hisui)

Même si ses yeux étaient ouverts, ils ne voyaient que l’obscurité.

Mais il y avait une sensation inconnue de chaleur et de douceur fort agréable, présent contre son visage.

Médusé, il se rendit alors compte de ce qui était actuellement présent devant lui.

Devant ses yeux se trouvait un morceau de tissu triangulaire. C’était d’une catégorie extrêmement féminine pour une simple étudiante de première année, et il était de plus, composé de matériaux de haute qualité.

C’était... l’un de ces sous-vêtements légendaires, hyper sexy.

La zone la plus importante était masquée, et donc Kujou ne pouvait pas directement la voir, mais cette défense était bien éphémère si l’on y réfléchit bien.

(... !!)

Le jeune homme avait finalement compris la situation dans son ensemble.

Il était sous la jupe de Mei.

Il savait déjà qu’il était trop tard, mais il essaya quand même de détourner le regard en tant que gentilhomme, en regardant à gauche et à droite, mais il n’y avait là que d’étouffantes cuisses qui se présentaient à sa vue.

« Hee... ? » (Hisui)

Comme griffonnée à travers la peau soyeuse de la jeune fille, se trouvait une série de lettres noires.

C’était différent des tatouages. C’était plutôt comme si elles avaient été écrites directement de dessous la peau.

Kujou fut paralysé pendant un moment, alors que ces lettres — ou plutôt ces jambes, avaient finalement quitté son champ de vision. Dans le même temps, la lumière s’était de nouveau répandue depuis le haut, et sa capacité à apprécier le jardin d’une vierge s’était terminée.

« Ahhh... » (Mei)

Déjà, Mei se leva prestement. On dirait qu’elle n’avait pas été blessée par la chute.

L’atmosphère devenait alors de plus en plus gênante, alors que les secondes s’écoulaient. Bien que tout cela ne soit qu’un accident, Hisui ne pouvait que balbutier une explication à la suite de cette situation. Il se préparait déjà à recevoir une gifle imminente, mais c’est alors que Mei lui murmura.

« ... l’as-tu vue !? » (Mei)

Le garçon avait évidemment vu cette chose qui n’était là que pour le plaisir des yeux

Incapable donc de le nier, il ne pouvait que détourner les yeux, tout en cherchant une issue.

« Ah ! Ça ? C’était quelque peu excitant. » (Hisui)

Son cœur faisant même des ratées à cause de la terreur qu’il ressentait alors qu’il regardait dans la direction de Mei, qui de son côté, tenait ses jambes collées étroitement, et ses mains tenaient fermement sa jupe. Elle semblait très gênée, complètement différente de celle d’avant.

Face à sa réaction naturelle, Hisui n’avait naturellement pas d’excuses et ne pouvait que tout avouer.

« Désolé, ce n’était nullement intentionnel. Si vous voulez me gifler, alors faites-le, je l’accepterai sans même broncher. » (Hisui)

« ... l’as-tu vue !? » (Mei)

Elle le répéta encore une fois.

Hisui pencha la tête due à la confusion.

Il était clair qu’il verrait bien cela se faire dans une situation comme celle qui s’était produite plus tôt.

Mais, Mei utilisait toujours une main pour tenir sa jupe, l’autre pour couvrir sa jambe droite. Et c’est alors que le garçon comprit finalement de quoi elle parlait.

 

 

Elle ne demandait pas à propos de sa culotte... mais plutôt à propos de cette étrange ligne d’écriture.

« Ah, oui, je l’ai vue... » (Hisui)

Avant qu’Hisui ne rajoute à cela.

« Est-ce... un tatouage !? Vous ne devriez pas marquer votre si belle peau comme ça. Un tatouage ne devrait-il pas être juste quelque chose de mignon ? Ce genre de lettres et de chiffres anglais est... » (Hisui)

En y pensant, Kujou se remémora des lettres en question.

FC-XX07 : une séquence qu’on pourrait trouver sur une machine.

« Peut-être que ce n’est que pour suivre la mode, mais tatouer un tel chiffre ou peut-être, est-ce un numéro de série comme pour une machine ? » (Hisui)

Bien que ce ne soit qu’une blague, le visage de la fille se tordit à ces mots.

Puis, elle répondit avec une expression complexe.

« L’Excitation... viendrait naturellement. En d’autres termes, si vous ne voulez pas de cela, alors, vous feindrez naturellement votre intérêt. Et donc, en vérité... haineux, envers quelque chose d’inhumain. » (Mei)

Déclara Mei, avant de poursuivre.

« Devenir excité... ceci devrait se manifester naturellement. En d’autres termes... pour ne rien laisser paraître, je dois retenir mes sentiments. Mais même comme ça... cela reste encore désagréable. Avec cette chose inhumaine... » (Mei)

« Vous êtes... » (Hisui)

Le cerveau de Kujou recommença alors à fonctionner. Il y avait toujours cette fille extrêmement belle devant lui. Mais quelque chose était différent d’avant, il y avait des faits qui ne se disaient pas à haute voix.

Elle avait reconnu la vraie nature de Rushella et il y avait cette étrange écriture sur sa jambe. Combiné les deux, on peut sentir que quelque chose d’anormal était présent.

« Qu’est-ce que vous êtes ? Êtes-vous humaine ? » (Hisui)

« ... Si impertinent que tu sois. Bien sûr que je suis une humaine. Une humaine tout à fait normale. » (Mei)

« Vous avez tort, car vous êtes loin d’être une personne normale. » (Hisui)

Hisui avait froidement déduit cela. Mei le regarda alors avec une rage bouillonnante, emplie d’intentions meurtrières.

« Il semblerait que de vous avoir dit cela, vous a conduit vers la rage. Donc ceci me confirme que vous n’êtes vraiment pas humaine. Dans ce cas, qu'êtes-vous ? » (Hisui)

« ... » (Mei)

« Vous n’avez pas peur de la lumière du soleil, donc vous n’êtes pas un vampire. Mais quoi qu’il en soit, votre force est largement supérieure à celle d’une lycéenne. J’ai vu le numéro de série, alors ai-je bien compris ? Êtes-vous un androïde ? » (Hisui)

« Tellement impoli ! Qui est un androïde ? Je suis une humaine ! ... je ne suis juste pas né depuis le ventre d’une mère ! » (Mei)

Mei libéra un peu de sa rage en parlant rapidement.

« Alors, comment avez-vous donc été créée ? Clonée ? Ou fabriqué artificiellement ? Nous ne sommes pas dans un roman de science-fiction... il n’y a pas encore eu d’exemples concrets, n’est-ce pas ? » (Hisui)

« Oui ! Il y a déjà eu un cas dans le passé. Après 11 mois dans un laboratoire... » (Mei)

« Ha ? » (Hisui)

Kujou fronça les sourcils, puis analysant les paroles de Mei, tout à coup, la couverture d’un célèbre roman apparut alors dans son esprit.

Il avait lu, une fois, une traduction fidèle de ce livre ― et il commença donc lentement à se souvenir du contenu.

« Je suppose que cela ne sert à rien de le cacher. Tu es une personne forte, et tu l’as déjà fait avec une vampire. Je pensais aussi que tu verrais à travers moi, et c’est pourquoi je te veux encore plus. Mais ce vampire n’a jamais caché le fait de qui elle est, n’est-ce pas ? Et portant un parasol, toute personne qui comprend le mythe des vampires saura exactement qui elle est. » (Mei)

On dirait qu’elle avait abandonné de pouvoir gagner contre Kujou, alors elle commença à parler de tout ce qu’elle avait sur le cœur.

« Hum ! Hi-kun, as-tu déjà entendu parler du conte de Frankenstein ? » (Mei)

« Heu. Je l’ai déjà lu, et je peux encore me remémorer de certains détails. » (Hisui)

C’était une triste histoire de renommée mondiale.

Le jeune génie Victor Frankenstein qui avait découvert le secret de la création de la vie et pour prouver sa théorie avait créé le premier humain artificiel.

Cependant, le plan était censé donner naissance à un être magnifique, mais il avait créé à la place, une abomination vraiment monstrueuse. C’était ainsi que le monstre de Frankenstein avait pris vie.

Celui-ci, avec les vampires, était synonyme de monstres.

Selon les connaissances de Kujou, comme les vampires, ils existaient, cachés dans la société humaine, une espèce rare de "monstres".

« L’original est célèbre, mais j’avais entendu dire que c’était un roman de science-fiction. Cela signifie-t-il que vous êtes... » (Hisui)

« Correct, ce génie fou, le monstre de Victor Frankenstein ―― — tu pourrais dire que je suis le dernier modèle sorti du moule. Et cette marque, comme tu l’as déjà dit, est un numéro de série. Bien sûr, je la déteste énormément. » (Mei)

Mei regarda alors l’écriture sur sa jambe droite, comme si c’était une sorte de cicatrice hideuse.

Peu importe la façon dont son corps était similaire à celui d’un humain, seule cette partie permettait aux personnes de reconnaître qu’elle était artificielle.

« Selon l’histoire, ce monstre n’avait pas de descendances. » (Hisui)

Kujou commença alors à se rappeler un peu plus du contenu du roman et raconta cela à Mei.

Ce créateur, Victor était tellement différent de la créature. Ils avaient connu ensemble tant d’événements. Finalement, sa création était venue le voir et lui avait demandé de créer un compagnon pour lui ―, mais le créateur avait refusé.

Cela semblait avoir grillé un fusible entre le père et le fils, et dès lors, se détestant mutuellement, cela avait entraîné un cycle de vengeance menant à leurs destructions finales.

« Il est vrai que le prototype original est mort seul. Et Victor n’avait pas encore révélé le secret sur sa création. Mais il n’avait pas détruit ses notes et il y eut des fragments laissés derrière lui. Des génies ont ainsi hérité de sa folie. Poursuivant ses recherches, ils nous ont finalement donné naissance. » (Mei)

Avec un air de dégoût, Mei lui expliqua la vérité derrière le chef-d’œuvre littéraire.

Comme la créature originale et laide qui avait détesté son créateur scientifique, Mei semblait également abriter des sentiments compliqués envers le génie empli de folie qui l’avait créé.

« Mais, maintenant que tu as découvert que je ne suis pas une humaine, qu’est-ce que tu vas faire ? » (Mei)

Mei rapprocha ses bras, tout en observant le garçon.

†††

Partie 3

Sur la base de la réponse de Kujou ―, la salle de classe vide pourrait tout à fait devenir un véritable champ de bataille sanglant ―, mais Kujou lui déclara calmement.

« Ceci ne me dérange nullement, je n’ai aucun intérêt vis-à-vis de la famille Frankenstein. » (Hisui)

« Vr... vraiment ? » (Mei)

Mei paressait un peu déçue de cette réponse. Il était clair que ses compétences d’observation étaient extrêmement aiguisées, mais sa volonté d’agir était nulle.

« Donc, ce que vous dites, c’est que vous ne ferez pas connaître l’identité de Rushella ? Bien que personne ne le croirait vraiment, de toute façon, mais une telle chose peut causer des vagues. » (Hisui)

« ... » (Mei)

« Êtes-vous vraiment un androïde ? Ne deviez-vous pas avoir des vis sur vos tempes ? » (Hisui)

« De quelle époque viens-tu ? Ceci ne se passe-t-il pas ainsi que dans les films ? Bien que l’original soit un monstre, moi, je possède une apparence tout à fait normale, n’est-ce pas ? » (Mei)

Pour prouver son authenticité, Mei saisit l’une des mains de Kujou et la plaça contre son visage.

Le cœur de Kujou fit un bon en réaction à ça, mais sa main lui transmettait une douce sensation, ce qui brisa instantanément toute idée préconçue à son encontre.

« C’est vraiment agréable, doux, impeccable, il n’y a pas de points de suture, c’est certainement un... superbe visage. » (Hisui)

« Vraiment !? » (Mei)

Sudou sourit, puis entraîna la main d’Hisui vers sa poitrine.

Parce que ce mouvement était fait tellement naturellement, Kujou commença alors à apprécier la douceur du buste de la jeune fille.

« Vraiment... cette sensation si soyeuse, mais en même temps, élastique et si subtile... QUOIIIII―― !? » (Hisui)

Reprenant conscience de ce qu’il faisait, Hisui retira brusquement sa main du sein de la jeune fille, mais il était déjà trop tard.

Mei regarda triomphalement vers Hisui, mais en faisant comme si elle était la victime.

« Que faisais-tu là ? Bien que ce soit moi qui t’ai déplacé la main, mais n’est-ce pas, toi-même, qui l’a caressé de ta propre initiative ? » (Mei)

« ... c’était un plaisir. » (Hisui)

Hisui écarta légèrement son regard. Sa main conservait toujours la forme de quand il avait touché le sein et il se remémora à plusieurs reprises de cette sensation. Et de toute façon, il n’avait plus envie de toucher d’autres objets après ça.

Pour dire vrai, il voudrait vraiment, encore une fois, le toucher.

« Comprends-tu maintenant ? À l’heure actuelle, il n’y a pas de différence entre nous et un humain normal. Outre, l’intelligence et les sentiments possédés dès l’origine, la seule différence qui reste est l’apparence extérieure. » (Mei)

« N’est-il pas préférable qu’il n’y ait pas ces numéros de modèle ? Pourquoi doivent-ils vraiment être gravés sur votre peau ? » (Hisui)

« Ceci sert... d’avertissement. L’original ne possédait aucune contrainte, alors il a pu tuer un grand nombre de personnes. Pour ne pas marcher sur le même chemin de ruines, nous exerçons une restriction sur nous-mêmes. Si nous ne voulons pas que ce genre de scène brutal se reproduise, nous devons conserver notre rationalité. » (Mei)

« Je vois. Maintenant, je comprends parfaitement la raison. Alors au revoir. » (Hisui)

En terminant sa phrase, Hisui essaya de partir.

Mais Mei attrapa son bras, refusant de le laisser la quitter.

« ... Quoi ? Il n’y a pas de problème. Je ne dirai rien aux autres. » (Hisui)

« Vraiment ? Tu ne me vois pas comme étant... un monstre. » (Mei)

« Que dites-vous ? Ne m’avez-vous pas, vous-même, déclaré que vous êtes la même chose qu’un humain ? Je ressens, pour ma part, la même chose. Comparez avec les filles qui marchent dans la rue, vous êtes même bien mieux. Parce que vous êtes bien plus mignonne qu’elles. » (Hisui)

Hisui avait exprimé son opinion sans rien lui cacher, mais ceci amena Mei à ne plus pouvoir faire autre chose que rougir.

« Est-ce que tu penses vraiment comme ça ? » (Mei)

« Ouais. » (Hisui)

« ... Vrais de vrais ? » (Mei)

« Pourquoi vous mentirais-je ? Alors, lâchez-moi. Si vous avez encore quelque chose à me dire, dans ce cas, dites-le. » (Hisui)

« Cela... c’est correct maintenant. Mais c’est une question différente ― c’est comme celle que je t’avais demandée, tout au début, à propos du fait que je devienne ta partenaire féminine. » (Mei)

« À cela ! Vous êtes trop brutale... ou alors, est-ce en raison de l’amour ? » (Hisui)

« Ceci ! Oui, bien sûr. Après tout, ceci est depuis si longtemps, le souhait le plus cher de mon clan. Dans le cas où nous serions amoureux des humains, cela ne ferait-il pas de nous des humains artificiels qui deviendraient de véritables humains ? » (Mei)

« Donc, c’est comme ça... En effet, en pensant ainsi, il n’y a aucun moyen de vous distinguer des humains. Cependant, une relation amoureuse normale ne fera pas... en parlant de cela, Sudou, il doit y avoir plus que ça... ? » (Hisui)

« Non, en le disant d’une manière appropriée, le rapport amoureux n’est pas l’objectif final, c’est juste le chemin intermédiaire. Un processus entre les deux. » (Mei)

En entendant son étrange explication, Hisui montra une expression de stupéfaction.

Bien qu’Hisui n’ait pas d’intérêt, ni pour les humains artificiels ni pour leur créateur, il était quand même curieux de connaître l’objectif de Mei, qui avait réussi à surmonter de grandes difficultés pour entrer au lycée.

« Alors, quel est votre objectif ? » (Hisui)

Mei rit pendant un court moment, puis répondit.

« Je veux avoir des bébés.❤ » (Mei)

Hein ?

Avant même qu’il comprenne ce qui se passait, il était déjà trop tard.

Il avait été poussé sur le sol et son corps se retrouva ainsi allongé de tout son long, sur le sol froid de la salle.

En levant la tête, il vit que Mei était actuellement assise sur lui.

« E-eh... Sudou-san ? » (Hisui)

« Qu’est-ce qu’il y a ? » (Mei)

Sa poitrine s’alourdit.

Merde.

La pause-déjeuner était presque terminée, si cela se poursuivait, ce serait très grave.

« Q-que pensez-vous que vous faites...!? » (Hisui)

« Ne l’ai-je pas dit juste avant, je veux FAI... RE UN BÉ... BÉ. Comme un témoignage de notre relation amoureuse. Voici ce qui était tout au début, dans l’esprit de Victor Frankenstein. Des humains artificiels, possédants à l’origine, la possibilité de se reproduire. Mais ce serait sans signification si ce n’est pas avec un humain, n’est-ce pas ? Si nous devions devenir un [véritable humain], il faut le faire avec un humain. C’est mon objectif, la seule raison de mon existence. Ainsi, je te... » (Mei)

« Dis ça à mon cul ! Trouvez une autre personne, oui, une autre personne !! » (Hisui)

« Quel que soit le problème, tu n’as même pas besoin de prendre la responsabilité de tout cela ? » (Mei)

« Ce n’est donc vraiment pas une relation amoureuse ! Permettez-moi de le souligner... vous êtes loin d’être humaine ! En dehors de votre apparence, le reste est complètement hors de propos !! » (Hisui)

« Comme ta remarque est gênante... Je n’ai pas l’intention d’écouter tes pensées à ce sujet. » (Mei)

Hisui avait du mal à essayer de trouver à un moyen de sortir de cette scène.

Mei continua à le plaquer au sol.

D’une manière générale, la situation ici était inversée. Le pitoyable Hisui était restreint par la mince main d’une jeune fille, sans qu’il puisse ne rien faire le moindre mouvement.

« Si humiliant... pourquoi avez-vous une telle force... ? » (Hisui)

« C’est impoli de ta part. C’est à cause de la brutalité de l’original que moi, le dernier modèle, ai ainsi une limite imposée. Fondamentalement, je n’ai que la moitié de la force de l’original. » (Mei)

« Qui dans le monde voudrait connaître ce genre de connaissance si inintéressante, libérez-moi !! » (Hisui)

« Non ! » (Mei)

« Vous...! » (Hisui)

Même s’il avait réellement utilisé la force pour se débattre, il ne pouvait certainement pas gagner. Par rapport à Rushella, la force de la jeune fille était bien plus grande au cours de la journée.

Sur le point de perdre quelque chose de précieux, Hisui abandonna sa dignité. Comme il ne pouvait pas la concurrencer en force, la seule option qui restait était de demander de l’aide.

Hisui ouvrit alors sa bouche, Mei qui avait perçu son intention, prit rapidement des mesures.

Pourtant, elle ne couvrit pas la bouche de Hisui, mais à la place, elle lança un regard noir à Hisui.

À cet instant, des éclairs sortirent directement de ses yeux glamour.

Ce n’est vraiment pas quelque chose de mystique, mais plutôt quelque chose de réel, comme un éclair de lumière physique qui se manifestait dans ses yeux.

La lumière fut ensuite condensée en un faisceau passant juste à côté du visage d’Hisui, pénétrant dans la surface du plancher qui était à sa droite.

En raison de cette lumière éblouissante, Hisui fut surpris, puis se tourna vers son côté droit.

*

Deux trous avaient été magnifiquement percés dans le sol, et de la fumée blanche continuait à en sortir.

*

« Hein ------ !? » (Hisui)

« Soit à l’aise. Je te guiderai. ❤❤ » (Mei)

« Atttttttttteeeeeeeeeeennnnndezzzzzzzzz, n’avez-vous pas fait feu avec des rayons laser ? Depuis vos putains d’yeux !? Franchement, ceci dévie beaucoup de l’original, n’est-ce pas une arme utilisée par des militaires !? » (Hisui)

« Parce que notre force est diminuée, l’excès de la production d’énergie créé par la combustion interne est utilisé à la place, pour alimenter une arme. Si elle devait être utilisée avec sa puissance maximale, il faudrait attendre un bon moment avant qu’elle puisse à nouveau, être utilisée, mais si c’est avec le paramétrage standard, alors je peux tirer plusieurs fois de suite ❤. » (Mei)

« Qui voudrait entendre votre foutue explication ! Quelle est la situation où l’on voit une lycéenne avec des fonctions dans son corps vraiment surpuissantes ? Vous voulez être une humaine, mais là, vous êtes complètement opposé à cela ! » (Hisui)

« Tu es tellement ennuyeux, veux-tu que je te transforme en cendres ? » (Mei)

Mei posa cette fois-ci son regard directement sur Hisui.

En raison de la force brutale de la jeune fille et de ses yeux dévastateurs, ceci eut comme effet qu’Hisui ferma sa bouche.

S’il résistait, la mort serait sa destination finale.

Toutefois, ceci se révélerait aussi mauvais s’il ne résistait pas.

« C-Calmez-vous, j’ai quelque chose à annoncer. Déposez votre arme, puis gardez vos distances. Il serait bon que notre relation ne se détériore pas...! » (Hisui)

« Pourquoi agis-tu comme un amoureux déprimant ? Ne bouge plus... ! » (Mei)

Mei utilisa ses minces doigts pour enlever la cravate d’Hisui, puis ses boutons de chemise. Puis elle caressa doucement la poitrine blanche ainsi mise à nue.

Hisui réfléchissait à un moyen pour se débattre et ainsi s’enfuir, mais il était impossible à l’heure actuelle de le faire.

La caresse semblait être un contact très léger, apaisant l’esprit. Le doigt de Mei brossant d’avant en arrière, la peau lisse, comme si cela ressemblait à une douce mélodie.

« Qu’est-ce que vous avez fait... ? Je ne peux plus rassembler la moindre force... » (Hisui)

« Ah... ton expression est vraiment mignonne. On dirait que nous nous comprenons mieux. D’abord, permets-moi de te dire ceci, mes normes sont extrêmement élevées. C’est donc, à première vue, l’amour qui nous unit, donc tu devrais en être honoré. » (Mei)

« Qui voudrait... » (Hisui)

Hisui refusa d’une voix faible, haletant même pour pouvoir respirer.

Tout son corps devenait flasque, et certaines substances inconnues remontaient de son estomac.

« C’est quoi ce délire, ça... Que m’avez-vous...!? » (Hisui)

« Je l’ai déjà dit avant... Je suis le tout dernier modèle. Pour réussir à faire des bébés avec ma cible, je suis équipé de dix mille fonctions différentes pouvant procurer du plaisir. La poupée gonflable parfaite ❤ » (Mei)

« Poupée gonflable... N’est-ce pas le terme le plus insultant que pourraient entendre des humains artificiels !? » (Hisui)

« En tout cas, refuses-tu encore de me laisser faire ? Bien, dans ce cas, prépare-toi... » (Mei)

Mei lécha ses lèvres tout en défaisant sa queue de cheval.

Ses cheveux recouvraient désormais le visage d’Hisui, émettant un parfum fort séduisant.

Même le parfum de son corps et son souffle faisaient probablement partie de ses fonctions de plaisir, n’est-ce pas ? Hisui se sentait encore plus impuissant, et même mentalement, il perdait progressivement toute sa résistance.

« A-Arretez... » (Hisui)

« Vous avez l’air si désinvolte, mais vous êtes étonnamment rationnel. Mais... tu es aussi à ta limite, hein ? » (Mei)

Mei glissa sa langue dans l’oreille d’Hisui, utilisant le bout de ses doigts pour chatouiller le lobe.

Son autre main caressait partout Hisui, atteignant finalement son entrejambes. Puis ses lèvres s’approchèrent d’Hisui.

Pas bien du tout.

Ce n’est vraiment pas bien.

« Construisons un pont entre nos deux races. ❤ » (Mei)

« ... » (Hisui)

Hisui ne pouvait même pas rassembler une résistance verbale.

Ces lèvres qui se rapprochaient de lui et ces doigts qui atteignaient déjà le bas.

Adieu, mon précieux trésor.

Bien qu’il ne pleurât pas, en quelque sorte, une image d’une toile peinte apparut devant ses yeux.

« Éloignez-vous de lui ! Que lui faites-vous ? » (inconnu)

Soudain, une forte voix donna des ordres. Mei se leva brusquement, se séparant ainsi d’Hisui.

« Qui est-ce...!? » (Mei)

Mei regarda l’orateur pour trouver Rushella, debout devant eux, les bras croisés.

« C’est un lieu pour apprendre, n’est-ce pas ! Ici, en faisant ce genre de...! Et en plus, qui vous a permis de poser la main sur mon serviteur ? » (Rushella)

Rushella pointa du doigt Mei et lui demanda cela. De ce que son visage affichait, elle allait, à n’importe quel moment, foncer sur Mei et l’agripper.

Mei bougea légèrement ses cheveux et répondit calmement.

« Poser la main ? Y a-t-il un problème pour une simple poupée gonflable de faire cela ? » (Mei)

« Arrêtez avec ces satanés jeux de mots, d’accord... ? » (Hisui)

Hisui se leva et n’oublia pas de répliquer.

Trébuchant, il s’éloigna de Mei et se pencha contre un mur pour éviter d’être de nouveau plaqué au sol.

« Oh ! Mon Dieu, tu es si froid. De toute évidence, avant ça, tu étais tellement content de mon contact. » (Mei)

« Je me sens vraiment dégoûté de moi-même... » (Hisui)

Hisui parla avec amertume, étant pour la première fois, reconnaissant de l’existence de Rushella.

Mais ce sauveur n’avait aucune conscience de soi et souligna son hostilité envers Hisui.

« Vous êtes mon serviteur, le savez-vous encore, alors quelle est la raison de pourquoi vous agissez ainsi, à vous offrir à ce faux truc ! Faites preuve de courage ! » (Rushella)

Qui est votre serviteur ? Avant qu’Hisui ne puisse rétorquer cela, Mei avait déjà réagi aux paroles de Rushella.

« Hé, qu’est-ce que tu veux dire par faux ? » (Mei)

Mei croisa ses bras et regarda Rushella.

Le choix des mots de Rushella avait frappé la mine terrestre qu’était cette humaine artificielle.

« Un faux est un faux. Peu importe la façon dont vous vous déguisez en tant qu’humain. Pensez-vous que vous puissiez tromper mes yeux de vampire ! Pour éviter de sucer le sang de ces déchets, mon genre excelle à distinguer les humains des non-humains. » (Rushella)

« En d’autres termes, vous deux, vous saviez déjà pour l’autre. Vous auriez dû me le dire. » (Hisui)

Ignorant les plaintes d’Hisui, la vampire et l’humaine artificielle se préparèrent pour la bataille.

« De tels grands mots... pour un simple vampire. » (Mei)

« Quoi !? » (Rushella)

Mei l’insulta à son tour sans reculer.

Vampire contre la créature de Frankenstein, les deux grands monstres étaient maintenant en pleine confrontation.

« Vous dites que je suis un faux, mais les vampires ne sont-ils pas tout simplement des moustiques se posant sur la peau des humains ? Non, vous êtes encore plus vils que les moustiques. Les moustiques peuvent être frappés et ils partent après avoir sucé leurs victimes. Mais votre espèce prive les humains de leur dignité. Impardonnable. » (Mei)

« Tu es une chienne... !! » (Rushella)

Hostilité. Non, c’était plus une tempête d’intention de tuer.

Une lumière froide de couleur écarlate sortit des yeux de Rushella. En ajoutant cela à l’allure de ses minces mains avec leurs ongles qui s’allongeaient et devinaient raide.

Avec le coucher du soleil à mi-parcours, toutes les cellules du corps de Rushella étaient remplies de pouvoir.

Si elle devenait vraiment folle, les conséquences seraient impensables.

Afin de ne pas détruire l’école dès le premier jour, Hisui n’avait d’autre choix que d’essayer d’arbitrer le conflit.

« Hé, arrêtez ça. Godzilla vs Gamera [1], cette combinaison de rêve devrait être laissée pour les rêves. » (Hisui)

« Ça m’est égal ! Je pourrais difficilement m’embêter avec cette chienne. Et je ne veux pas que mon sang soit aspiré. Une fois que mon espèce deviendra complètement humaine, ce serait un gaspillage complet d’efforts, si mon sang était aspiré par eux. » (Mei)

« Comme si quelqu’un allait aspirer votre sang ! En tant que Véritable Ancien exalté, je ne suce jamais le sang d’un faux comme vous !! » (Rushella)

« ... Véritable Ancien ! Aucune chance ! Êtes-vous sérieuse ? » (Mei)

Mei riait si fort que ses épaules se secouaient.

Le visage de Rushella devint encore plus horrible. Hisui ne savait plus quoi faire.

« Un Véritable Ancien signifie les plus hautes existences dans les lignées des vampires, debout au sommet, n’est-ce pas ? Pourquoi une personne si importante serait-elle une simple lycéenne ? » (Mei)

« Un humain artificiel a-t-il le droit de dire cela à propos de moi ? » (Rushella)

« Ne sont-ils pas tous des fossiles maintenant éteints ? Est-ce que vous essayez de me faire une peur en me disant cela ? » (Mei)

« Taisez-vous, je suis bien réel ! » (Rushella)

« Dans ce cas, prouvez-le. En utilisant une méthode que nous pouvons toutes deux comprendre, cela vous va ? » (Mei)

Mei regarda Hisui, s’approcha de lui et lui tendit le bras.

Comme il ne pouvait pas comprendre la scène, Hisui resta sur ses gardes.

« ... Umm, pourquoi êtes-vous à mes côtés ? » (Hisui)

« Oh, mon Dieu, comme tu es si froid, toi... Je pensais que nous avions déjà progressé à la seconde étape. » (Mei)

« Merde, je ne peux même pas nier que... » (Hisui)

« Hé ! Maintenant, allez-vous-en loin de lui ! Il est mon serviteur ! » (Rushella)

« Quoi, vous n’êtes pas sa petite amie, n’est-ce pas ? Alors, dépêchez-vous et prouvez-nous que vous êtes un Véritable Ancien. » (Mei)

Mei se mit en valeur tout en pressant le bras d’Hisui contre ses seins.

Rushella ne répondit rien, mais simplement serra les poings puis dirigea sa colère contre Hisui.

« Pourquoi vous laissez-vous agrippé par elle !? » (Rushella)

« En fait, c’est elle qui est venue et qui m’a agrippé. » (Hisui)

« Vous êtes à moi ! En plus, je n’ai même pas pu boire de votre sang depuis ce matin... » (Rushella)

« Ne parlez pas de ce matin comme si c’était un baiser que vous m’aviez fait juste avant de quitter de la maison... » (Hisui)

Hisui grommela, et Mei le regardait avec les yeux écarquillés.

« Hee... Hee toi ! Ton sang a déjà été aspiré !? » Mais je n’ai vu aucune blessure... » (Mei)

Mei avait espéré avoir des bébés avec un pur humain. Elle fut donc très surprise.

Hisui qui était avec Rushella n’avait montré aucun symptôme indiquant qu’il devenait un vampire.

Naturellement, il n’y avait aucun signe maudit sur son cou.

« ... As-tu été mordu dans un endroit normalement caché ? Mais la plupart des vampires choisissent... » (Mei)

« Le cou. Le goût devient fade en tout autre endroit. De plus, cela pose des problèmes pendant le processus de vampirisation, ce qui peut transformer la victime en un cadavre errant sans aucune intelligence, de sorte que les vampires ne boivent jamais à un autre endroit que le cou. » (Hisui)

« Alors se pourrait-il que tu sois déjà complètement transformé en vampire...? » (Mei)

« Est-ce que je ressemble à un vampire ? » (Hisui)

Le ton de voix d’Hisui indiquait qu’il n’avait jamais laissé tomber son humanité.

En entendant cela, Mei se remémora des actions du jeune homme au cours du dernier jour.

Même au cours du processus de la vampirisation, les victimes montraient toujours une tendance à éviter la lumière du soleil, mais Hisui n’avait nullement agi ainsi.

Mais Rushella avait clairement dit qu’elle avait sucé son sang.

« ... Que se passe-t-il ? » (Mei)

« Ce mec est un monstre. Même si j’ai bu son sang, il n’est quand même pas devenu mon serviteur ! » (Rushella)

Rushella parla avec colère. Étreignant le bras d’Hisui, Mei regarda simplement avec surprise ce « monstre » selon la vampire.

« Aucune chance... que quelque chose comme ça soit vrai ? Je le sais aussi... La morsure d’un vampire est une “malédiction” et un “poison” du plus haut niveau... une fois mordu, que ce soit un saint ou un pécheur, les deux finissent par être de la même manière, n’ai-je pas raison ? » (Mei)

« Je ne suis qu’un humain tout à fait ordinaire. » (Hisui)

Hisui déclara cela avec indifférence. Mei devint alors encore plus intéressée, ses yeux devenant passionnés par cela.

Rushella devenait impatiente avec ces deux-là qui s’étreignaient si étroitement. Elle secoua alors ses bras et gronda.

« Il est temps que vous le laissiez tomber ! Il est mon serviteur ! » (Rushella)

« Quoi ? Il ne se transforme pas en vampire, n’est-ce pas ? » (Mei)

« Fermez là~ ~ ~ ! Il sera tôt ou tard mien ! Alors, dépêchez-vous et lâchez-le !! » (Rushella)

Mei ignora les protestations de Rushella et sa douce voix chuchota alors à l’oreille d’Hisui.

« Hé, montre-moi où tu as été mordu. Je veux savoir à quoi ça ressemble. » (Mei)

« Là. Mais dans mon cas, il n’y aura pas de blessures. Regardez. » (Hisui)

Hisui ne prit alors aucune précaution particulière et tendit son cou pour le montrer à Mei.

Mei déplaça ses lèvres près de ce cou d’un blanc pâle puis...

*

*Smack*

*

Contrairement au baiser d’un vampire, ses lèvres séduisantes et douces ne touchèrent qu’avec douceur le cou d’Hisui.

« ... Heeee, que faites-vous là !? » (Hisui)

« De la désinfection, oui, c’est juste de la désinfection. N’est-ce pas beaucoup mieux que la morsure d’un vampire ? » (Mei)

« C’est vrai... » (Hisui)

Se rappelant de la douce sensation sur son cou, Hisui fut rempli d’une importante joie et ne pouvait plus que regarder le plafond.

Ceci provoqua la colère de Rushella qui atteignit finalement son apogée.

« Que faites-vous ? Pour penser que vous feriez ça avec ce genre de femme...! Tellement éhonté !! » (Rushella)

« Dites, je n’ai même pas laissé de suçon... Alors vous ne devez pas vous mettre en colère pour si peu, n’est-ce pas... ? » (Mei)

« Êtes-vous un homme qui offre facilement son cou à d’autres... ? Êtes-vous bien avec quelqu’un ? » (Rushella)

« Pouvez-vous arrêter avec cette description ? Vous dites cela comme si j’étais une sorte de fille facile !? D’ailleurs, pourquoi dois-je vous donner la priorité ? N’est-il pas évident que vous êtes si maladroite concernant la succion de mon sang. » (Hisui)

Face à ces querelles déraisonnables avec Rushella, Hisui lâcha, en une seule fois, toute son insatisfaction.

Mei versa alors plus de carburant sur le feu.

« Hein, quoi !? Cette gamine est maladroite en ce qui concerne la façon de sucer du sang ? Hein !? Mais la morsure d’un vampire n’est-elle pas censée être accompagnée d’un grand plaisir sexuel ? Surtout lorsque l’on suce un membre du sexe opposé. » (Mei)

« En raison de ma constitution, je suppose que le plaisir est également rendu discutable... De toute façon, ça fait vraiment mal. » (Hisui)

En entendant les sentiments d’Hisui, Rushella fut soudainement inexpressive.

Des larmes coulaient légèrement des coins de ses yeux, mais Hisui et Mei ne le remarquèrent pas.

« Wow ~ pour penser que ce genre de vampire sans valeur existe vraiment. Dites, si même la succion du sang est maladroite, alors quelle est la valeur de son existence ? Encore plus un Véritable Ancien, pas même le niveau des déchets... Vraiment, c’est bien en dessous du niveau des moustiques. » (Mei)

« Hé, ça va un peu trop loin... » (Hisui)

Hisui était à mi-chemin de sa phrase quand sa joue rencontra un coup de poing de petite taille.

« ...Idiot. » (Rushella)

Au moment où il revint à ses sens, il trouva Rushella debout devant lui.

Ses yeux étaient remplis de larmes.

« Ah... » (Hisui)

Hisui n’avait plus aucune chance de parler. Les poings minuscules commencèrent alors à pleuvoir sur lui.

« Idiot idiot idiot idiot idiot idiot idiot idiot idiot !! » (Rushella)

« Hé, arrêtez, ça fait mal ! » (Hisui)

Une attaque purement enfantine pour évacuer ses émotions.

Mais après tout, en tant que vampire, chaque impact de ses attaques imprudentes était encore plus lourd que ceux d’un humain. Mais par rapport à la douleur physique, ce sentiment était le plus douloureux dans le cœur d’Hisui.

« Idiot ! » (Rushella)

Rushella leva son parasol puis l’écrasa sur Hisui, telle une attaque finale. Puis, sans regarder en arrière, elle quitta la salle de classe.

« Ah, hey...! » (Hisui)

Hisui n’avait même pas encore fait un seul pas quand une voix froide l’arrêta.

« Ne partez pas. Que comptez-vous faire d’elle, une fois que vous l’aurez rattrapée ? » (Mei)

Mei demanda froidement.

À la place d’êtres impitoyables, son ton de voix sonnait plus comme s’il était empli de rationalité.

« Tu n’es pas devenu, avec succès, son serviteur, n’est-ce pas ? Tu as tout simplement eu ton sang aspiré par elle. Donc tu es la seule victime dans cette situation. Tu ne sembles pas non plus être sous le contrôle de ces yeux mystiques. Tu ne l’aimes pas non plus, n’est-ce pas ? » (Mei)

« ... Bien sûr que non. » (Hisui)

« Alors, laisse-la tranquille. C’est mieux pour vous deux. » (Mei)

Le ton de voix de Mei semblait très expérimenté.

Ce n’était probablement pas seulement ses pensées personnelles, mais les leçons apprises par les expériences de toute sa race.

« Les choses ne navigueront jamais en douceur dans une relation entre un humain et un non-humain. C’est aussi le cas avec nous. Avec une apparence que tout le monde pourrait dire comme étant non-humaine, vous devriez savoir quel genre de vie est celle de la créature de Frankenstein, n’est-ce pas ? » (Mei)

« ... » (Hisui)

Même parmi eux, les humains ne se sont pas libérés du parti pris et de la discrimination.

Laisser tranquille l’autre partie était en dehors du royaume des humains.

« Elle ne te traite que comme sa nourriture. Ne te laisse pas tromper par ses larmes. » (Mei)

« ... Je sais. » (Hisui)

« Alors... viens... avec moi. ❤ » (Mei)

Mei prit la main de Hisui et essaya de l’empêcher de partir.

Hisui secoua sans pitié cette main puis quitta la salle de classe.

Refusant d’admettre sa défaite, Mei l’appela depuis derrière lui.

« Je ne t’ai pas encore abandonné. Je suis maintenant, encore plus intéressée par toi. Je vais à coup sûr te faire devenir mien et tu seras rien qu’à moi ! »

Ignorant la déclaration faite par Mei, Hisui sortit de la pièce, n’affichant sur son visage, aucune expression.

Notes

  • 1  Godzilla et Gamera : Deux monstres mythiques chez les Japonais qui s’affrontent dans beaucoup de films fantastiques.

†††

Chapitre 3 : La Croix Indifférente

Partie 1

Au moment où Hisui passa les portes de l’école, le soleil s’était déjà couché.

Il devrait être exalté par l’arrivée du samedi, un jour libre, mais ses pas semblaient incompatibles avec ce genre de sentiments.

La vampire avait eu un violent accès de colère inexplicable et avait sans aucun doute couru jusqu’à chez lui — clairement, c’était tout ce qui s’était passé.

« Si fatigué... » Hisui murmurait sans crainte, marchant droit devant lui, sans but.

Dans ses mains, son sac d’école, et le parasol que Rushella avait laissé derrière elle.

Bien que le coucher du soleil soit déjà passé et que Rushella n’avait plus besoin de son parasol — c’était après tout, quand même un de ses biens personnels.

Le laisser derrière aurait été correct, mais pour une raison quelconque, Hisui l’avait ramassé en sortant de la salle de classe.

Ce n’était pas comme si la pensée de le redonner à son propriétaire ne lui était pas venue à l’esprit. Cependant, il ne connaissait pas son emplacement actuel.

Si l’on devait se risquer à une supposition, elle était très probablement chez Hisui.

Comme ils s’étaient séparés sur de si mauvais termes après ce ridicule conflit, Hisui ne s’attendait pas à ce qu’elle continue d’insister pour vivre dans sa maison. Mais comme son cercueil était toujours là-bas, elle devait y retourner au moins une fois.

Bien que les vampires n’aient pas vraiment besoin de dormir dans des cercueils, ils leur fournissaient une protection contre la lumière du soleil et les aidaient à récupérer leurs forces et leurs pouvoirs spirituels, d’où le fait que les cercueils étaient des éléments nécessaires pour eux. Les vampires de "classe" particulièrement "élevés" étaient très attachés à propos de leurs cercueils et ils aimaient les avoir faits sur mesure. Le cercueil de Rushella était probablement de ce genre.

Si elle devait vraiment quitter la maison, elle le prendrait certainement avec elle.

En outre, il pourrait être possible qu’elle ait déjà terminé son déménagement. Au moment où il serait rentré à la maison, il était possible qu’elle l’eût déjà quitté.

En pensant que le jour où ils iraient chacun le long de chemins séparés arriverait si simplement, Hisui ne pouvait s’empêcher de faire une expression désabusée.

En outre, pourquoi a-t-il dû se faire détruire les cellules du cerveau à cause d’une fille si bruyante et si arrogante ?

Soudainement, le mordant, puis ce disant son maître, une vampire si obstinée.

Allant même à le poursuivre jusqu’à chez lui, ainsi que le poursuivant à son école. Tellement gênante que cela était au-delà de toute comparaison.

Même en prenant son sang, elle était si maladroite. Le plus ennuyeux était qu’elle l’avait faite une fois consciente de sa constitution inhabituelle.

Il voulait tout d’abord l’oublier complètement.

Il voulait à l’origine oublier sa constitution si particulière et vivre comme un être humain ordinaire.

« Tout cela est tellement douloureux... » Hisui se murmura cela à lui-même. En ce moment, il pouvait sentir des gouttes d’eau froide arriver sur son visage. « Hein !? Il est en train de pleuvoir... »

Hisui leva les yeux vers le ciel. La soudaine pluie arriva sans crier gare, venant du ciel, et il commença à pleuvoir violemment.

Le bulletin météo n’avait pas prédit cette pluie. Les piétons environnants furent donc tous pris dans cette catastrophe si soudaine.

La pluie était stupéfiante, ce qui amena toutes les personnes dans les rues à tenir des sacs ou des magazines en tant que parapluies de substitution, alors qu’elles se déplaçaient rapidement sous la pluie.

En les regardant, Hisui se souvint soudainement du parasol se trouvant présentement dans sa main.

Rushella avait mentionné plus tôt que — cela pourrait être utilisé comme un parapluie ordinaire, capable de gérer des pluies inattendues avec facilité, un trésor précieux. En d’autres termes, les vampires l’utilisaient pour se défendre contre les eaux vives et les fluides qu’ils craignaient.

Mais actuellement, il n’était pas dans la main de Rushella.

La pluie soudaine ne se souciait pas de savoir si elle devait se déverser ou non. Elle continua tout simplement à le faire, sans arrêt.

En y pensant sérieusement, cette sorte d’inquiétude était peut-être une partie de ses émotions rendues hyperactives par la situation.

Est-ce que Rushella était en plein air en ce moment — il ne le savait pas.

Est-ce que Rushella était déjà rentrée chez lui — il ne le savait pas.

Est-ce que Rushella avait eu des problèmes parce qu’elle avait oublié son parapluie — il ne le savait pas.

Même s’il lui avait apporté le parapluie jusqu’à dans ses mains, certainement — elle n’aurait pas eu de mots agréables envers lui.

De toute évidence, ce résultat pouvait être facilement deviné, mais Hisui ne ralentit quand même pas.

La route était humide et il glissa presque un certain nombre de fois. Sa vue était aussi brumeuse. Son endurance diminuait progressivement en raison d’être mouillé de toute part.

Pourtant, Hisui ne se reposa jamais et courut directement jusqu’à chez lui.

Lorsque, enfin, l’entrée de chez soi fut en vue, Hisui était déjà haletant. En utilisant le restant de ses forces, il ouvrit la porte et entra dans le jardin se trouvant devant l’entrée.

« Vous... ! » (Hisui)

De toute évidence, il avait espéré qu’il s’inquiétait trop, mais Rushella apparut devant ses yeux dans le pire état imaginable.

L’eau courante. L’une des faiblesses d’un vampire. Et dans un état typique de ce genre de situation — une fille trempée par l’eau de pluie tremblait légèrement et pour couronner le tout, elle s’était effondrée juste devant l’entrée.

« He ! Est-ce que vous allez bien ? » (Hisui)

Hisui la prit dans ses bras et la secoua, mais ne put obtenir de réponse.

Les yeux de Rushella étaient totalement fermés, ses lèvres étaient bleues, son corps entier tremblait, son corps était rigide et sa température était très basse. Même sa peau pure et blanche était revêtue d’une pâleur maladive.

L’eau courante était l’une des faiblesses des vampires, mais n’était pas fatale pour eux. Mais à cause d’un orage subit pendant une longue période, les dommages étaient très sévères.

En ce moment, le corps de Rushella était pratiquement tel un cadavre. Ses battements de cœur étaient très faibles, et son métabolisme marchait totalement au ralenti.

« Que faites-vous ici ! » (Hisui)

Parce que la pluie soudaine l’avait affaiblie, sans parapluie à portée de main pour faire face à cette averse, puis trempée d’une telle manière, elle s’était finalement évanouie — le processus pouvait facilement être imaginé.

Cependant, normalement parlant, un vampire ne pourrait pas être pris sous une pluie sans protection comme celle-ci.

Après tout, les vampires eux-mêmes étaient les plus sensibles, et conscients de cette faiblesse.

Hisui fit claquer sa langue, puis souleva Rushella dans ses bras et il entra avec elle dans la maison.

Même s’il était lui-même détrempé, il pouvait sentir dans ses bras que la température du corps de Rushella était encore plus froide que la sienne, presque comme si elle était tombée au niveau du point de congélation de l’eau.

Il avait vraiment, en ce moment, l’impression d’ — étreindre dans ses bras un cadavre.

« Ne mourrez pas, d’accord... ? » Ce cri fit que la main de Rushella se contracta légèrement, mais Hisui ne le remarqua pas du tout.

Il ne savait même pas qu’il avait utilisé le mot "mort" au lieu de "détruit".

*

« ...? » (Rushella)

Tout en étant en train de se réveiller, elle se rendit compte qu’elle était dans un environnement agréable et chaud.

De toute évidence, tout à l’heure, elle avait eu extrêmement froid. Un froid presque assez important pour briser directement ses os au moindre choc. Du moins, c’était le point de vue d’un vampire. Mais maintenant, il faisait très chaud et c’était vraiment agréable.

« Cet endroit... est... ? » (Rushella)

« Vous vous réveillez enfin !? » (Hisui)

« Vous... ? » (Rushella)

Alors que sa conscience était encore brumeuse, Rushella s’assit sur le canapé où elle avait été couchée plus tôt.

Dès qu’elle se leva, Hisui, assis à côté d’elle, tourna frénétiquement le visage vers l’autre côté.

Alors qu’elle trouvait étrange sa réaction, elle remarqua immédiatement sa propre apparence.

« Ha — !! » (Rushella)

En regardant vers le bas de son corps, ses yeux ne rencontrèrent qu’un corps totalement vierge de tous vêtements. Bien qu’elle avait dormi jusqu’à maintenant sous une couverture, en raison de son changement de position, ses seins voluptueux avaient bondi hors de la couverture.

« N-Ne re...! » (Rushella)

« Je—ne—regardes pas. » Hisui lui parla tout en gardant son visage tourné. Il avait déjà prédit la réaction de Rushella.

La main levée de Rushella s’arrêta en plein air, puis rougissante, elle tira la couverture pour se couvrir totalement.

*

« C’est bon maintenant... Vous pouvez regarder vers moi. » (Rushella)

Après avoir été appelé par Rushella, Hisui lui fit face à nouveau.

Il avait déjà mis ses vêtements qu’il utilisait pour aller dormir. Composé d’une chemise légère et d’un short. Il s’était aussi baigné, réchauffant son corps qui avait été trempé sous la pluie.

Rushella examina le contenu de la pièce comme pour confirmer la situation.

C’était bien le salon d’Hisui. Le climatiseur soufflait de l’air chaud dans la pièce. La température de la pièce était à l’origine proche de celle de l’hiver, mais maintenant la chambre était agréable et chaleureuse. La couverture qui la recouvrait avant avait également servi à l’aider à rester au chaud.

« Pourquoi... suis-je nue ? » (Rushella)

Avec la question clé dite à haute voix, Hisui lui répondit tout en évitant tout contact visuel.

« ... Si vous étiez resté dans de tels vêtements humides, vous auriez à coup sûr attrapé un rhume, n’est-ce pas ? Donc, j’ai du faire cela pour vous aider à vous sécher. Comme il y avait cette serviette sur vous, je n’ai absolument rien vu. » (Hisui)

« ... Vraiment ? » (Rushella)

« Je ne suis pas un dépravé qui attaquerait une fille inconsciente. » (Hisui)

« Juste pour cette fois... je vais croire en vous. » (Rushella)

« Merci. » (Hisui)

Les deux semblaient souffrir d’une certaine incapacité à dialoguer entre eux.

Comme s’ils essayaient de se trouver eux-mêmes, tout en cherchant l’emplacement de l’autre. Les deux essayaient dans leur tête de former des mots.

« Vous m’avez aidé à me réchauffer ? Pour moi... » (Rushella)

« ... Oui. Mais pas comme dans les films où l’on voit deux personnes se serrant nues, l’une contre l’autre. Si je l’avais vraiment fait ainsi, vous m’auriez sûrement tué. D’ailleurs, je ne suis pas aussi chaud que cela, alors je vous aurais à coup sûr refroidi encore plus. » (Hisui)

« Je vois... » (Rushella)

Normalement, peu importe la façon dont Hisui s’expliquait auprès d’elle, Rushella l’attaquait toujours verbalement... mais aujourd’hui, elle semblait être exceptionnellement honnête envers lui.

Dans tous les cas, actuellement, elle avait encore l’air si fragile. Combinée à la pure blancheur de son corps, on penserait automatiquement qu’elle était juste une fille fragile et vulnérable.

« Cet objet, vous l’avez oublié. » (Hisui)

Hisui tendit le parasol à Rushella. Son propriétaire reçut l’objet perdu et simplement le fixa d’un air absent.

« N’est-ce pas une nécessité pour un vampire ? Pourquoi l’avez-vous abandonné ? » (Hisui)

« Parce que... » Rushella fit la moue tout en disant cela.

Parce qu’elle n’avait aucune raison légitime. Elle avait tout simplement agi comme un enfant et pris dans l’ambiance du moment, elle avait jeté au loin son parasol.

« Pourquoi étiez-vous resté ainsi sous la pluie ? Même si vous n’aviez pas de parapluie, vous auriez pu trouver un abri, n’est-ce pas ? » (Hisui)

« Il s’était mis si soudainement à pleuvoir alors que je venais d’arriver devant votre maison. Et donc, je n’ai pas eu le temps de trouver un abri. » (Rushella)

« Alors, vous auriez pu briser la vitre de la porte et ainsi pouvoir rentrer dans la maison, non ? Même si la pluie vous avait affaiblie, c’est dans vos cordes, n’est-ce pas ? » (Hisui)

Hisui avait simplement souligné une solution facilement imaginable.

Avec une certaine douceur dans la voix, Rushella répondit tout simplement. « ... J’avais peur que si je faisais cela, vous vous fâchiez après moi... »

« ... » Hisui fut sans voix face à cette réaction totalement contraire à la Rushella habituelle.

Apparemment, elle s’était évanouie sous la pluie parce qu’elle s’était attardée sur une telle chose.

Alors qu’elle hésitait, la pluie était devenue de plus en plus abondante, et en fin de compte, elle n’avait même pas eu le temps de penser à un plan différent — c’était probablement ce qui s’était passé à ce moment-là.

« ... Quoi qu’il en soit, mettons cela de côté. Venez ici. » (Hisui)

Hisui présenta son cou devant elle, annonçant sans équivoque ce qu’il attendait d’elle.

En voyant Rushella tourner la tête dût à sa perplexité, il rajouta à contrecœur.

« Dépêchez-vous et buvez. » (Hisui)

« Pourquoi ? N’êtes-vous pas toujours indisposé à me laisser sucer votre sang ? » (Rushella)

« Après tout, quand cette fille m’a jeté au sol... vous êtes venue me sauver. » (Hisui)

Hisui traitait cela comme un retour de faveur. Cependant, il évita de regarder les yeux de Rushella.

« Même un vampire se rétablirait très lentement s’ils sont blessés en raison de leurs points faibles. Après avoir été mouillé par une grande quantité de pluie, boire du sang reste la meilleure façon afin de récupérer plus rapidement. Vous devriez le savoir mieux que moi, n’est-ce pas ? » (Hisui)

Les mots de Hisui étaient très impartiaux et objectifs, mais Rushella ne fit quand même aucune action.

De toute évidence, elle s’était rendu compte qu’elle n’avait jamais vérifié ses sentiments dans le passé, avant de sucer son sang. Et là, elle évitait tout contact visuel, visiblement gêné par cette pensée.

« Quoi, maintenant, vous n’êtes plus satisfaite de mon sang ? » (Hisui)

« ... Pourquoi me dites-vous cela ? Car après tout, je suce très maladroitement votre sang. Vous l’avez dit à l’école ! » Tout en parlant avec une voix emplie de désespoir, Rushella se couvrait le visage avec la couverture.

Même si Hisui ne pouvait pas voir son visage, elle semblait pleurer.

« Dire... » (Hisui)

Hisui affichait en ce moment une expression exaspérée. Apparemment, son honnête opinion avait blessé l’estime de soi de cette fière demoiselle.

« ... Actuellement, ce n’est pas le moment de penser à cela, n’êtes-vous pas d’accord avec moi ? » (Hisui)

« ... » (Rushella)

Rushella resta silencieuse, regardant Hisui avec ressentiment. Il semblerait que son commentaire l’avait frappée dans un endroit très sensible pour elle.

« ... Maladroit, bon... C’est à cause de ça. Vous n’êtes toujours pas habituée à le faire, n’est-ce pas ? Vous devriez pouvoir retrouver cette habitude rapidement, car vous êtes, après tout, un "Véritable Ancien". » (Hisui)

« ... Vous le croyez réellement ? Que je sois un "Véritable Ancien" ? » (Rushella)

« ... » (Hisui)

« Même si je me dis être un "Véritable Ancien". Je n’ai aucun moyen de le prouver. Si j’avais des serviteurs ou une famille, ils pourraient m’aider à le prouver, mais je suis toute seule. Je ne peux donc rien prouver. » (Rushella)

Rushella parla tout en se moquant d’elle-même. Elle n’appartenait à nul endroit dans le monde. Elle était juste une vampire solitaire.

Ayant seulement été réveillée depuis la nuit dernière, elle n’avait même pas rencontré quelqu’un de sa race.

Seule — tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle était une vampire de la classe des "Véritables Anciens".

Néanmoins, même ce fait ne pouvait pas être prouvé.

« En passant, qu’est-ce vraiment qu’un "Véritable Ancien" ? Je connais juste le sens littéral des mots, mais je n’ai jamais vraiment compris le sens derrière cette existence. » (Rushella)

« C’est la même chose de mon côté en tant qu’humain. Même parmi les vampires, ceux qui comprennent vraiment ce terme peuvent probablement être comptés sur une main — non, peut-être même pas. Car les seuls qui peuvent vraiment le comprendre ne sont-ils pas uniquement les "Véritables Anciens" eux-mêmes. » (Hisui)

En effet, en parlant du plus grand des secrets se trouvant dans les légendes sur les vampires, rien n’avait dépassé ceux sur les "Véritables Anciens".

Pour un vampire, celui qui avait aspiré leur sang était leur maître. Et les maîtres à leur tour avaient leurs propres maîtres.

En parcourant ce chaînage, l’entité connue sous le nom de "Véritable Ancien" était le point de départ. La fin de la chaîne.

En outre, il existait une progéniture entre vampires. On les appelait les "Pures". Et en retraçant la lignée d’un "Pur" jusqu’à la source elle-même, l’existence du progéniteur était connue sous le nom de "Véritable Ancien".

La succion de sang et l’accouplement étaient les deux seules méthodes par lesquelles la naissance de nouveaux vampires pouvait être atteinte.

Les vampires n’existaient pas seuls, mais appartenaient toujours à des lignées familiales compliquées et massives à travers ces deux méthodes de procréation.

Et en prenant l’endroit le plus primitif tout au sommet de ces lignées, le dirigeant tout au sommet était l’existence qui était connue sous le nom de "Véritable Ancien".

Compte tenu de la présence de tant de serviteurs et de descendants, l’existence d’un premier "maître" ou " progéniteur" n’était que tout à fait naturelle.

Donc — quelle est l’origine de ces "Véritables Anciens" ?

Il n’y avait pas de réponse claire à cette question que se posait très naturellement toutes personnes qui connaissant un tant soit peu les vampires.

« Qui sur terre... suis-je ? Pourquoi serais-je... » (Rushella)

Les yeux de Rushella brillaient à cause de ses larmes qui coulaient.

Hisui annonça avec une certaine indifférence visible dans sa voix. « C’est le sang. »

« ... » (Rushella)

En entendant les mots incompréhensibles provenant d’Hisui, Rushella regarda finalement vers lui.

« Comment identifier un "Véritable Ancien" — c’est par le sang. Les vampires trouvent le sang doux et savoureux, mais les humains ne ressentent pas le même genre de sensation. C’est juste pour nous un liquide ordinaire. Mais le sang d’un "Véritable Ancien" est différent. Même les humains ou les vampires appartenant à des clans différents seraient automatiques envoûtés par le sang d’un "Véritable Ancien". Ce type de sang dégage un parfum de rose, obligeant les gens à le goûter. On dit que son goût est assez doux et délicieux pour faire fondre votre cœur et votre âme. Cela dit, pour ma part, je n’ai aucun intérêt à le consommer. » (Hisui)

« Vous... » (Rushella)

« En outre, lorsque ce sang est versé sur le sol, la gouttelette de sang produira une tache, formant ainsi un certain motif. Défiant complètement les lois de la physique. On dit aussi qu’il y a une différence de couleur, mais c’est tout ce que je sais. » (Hisui)

« ... » (Rushella)

Hisui parlait avec froideur tandis que Rushella l’écoutait avec une expression calme.

Puis, ayant écouté jusqu’à ce point, comme si ses yeux avaient été guidés par une voix, elle vit son épée posée sur la table.

Hisui cria immédiatement pour l’arrêter avec un ton de voix tranchant. « Ne faites rien d’imprudent. »

« Mais... » (Rushella)

« Que vous soyez un "Véritable Ancien" ou non, cela n’a pas d’importance pour moi. Vous êtes vous, c’est tout. Si vous voulez vous obstiner avec cela, je m’en fiche, mais faites-le uniquement après que votre corps ait totalement récupéré. » (Hisui)

« ... » (Rushella)

« Bon. Dépêchez-vous et buvez. Si vous prenez trop de temps pour vous décider, je vais sûrement changer d’avis. » (Hisui)

Pressée par Hisui, Rushella s’approcha timidement d’Hisui.

À l’origine, cet acte était appelé le "baiser". Et en ce moment, cet acte de boire du sang était effectivement réalisé tout comme aurait été fait un baiser.

Afin de stabiliser son corps encore instable, Rushella enveloppa doucement ses bras souples autour du cou d’Hisui. Ses seins généreux se pressant contre la poitrine d’Hisui et leurs battements de cœur se superposant les uns aux autres.

Et ainsi, contrairement aux tentatives antérieures violentes et faites avec forces, les lèvres de Rushella touchèrent le cou de Hisui avec la plus grande des douceurs.

Un petit mordillage.

Plutôt que de planter ses crocs par instinct, elle avait légèrement mordu de la façon dont un animal de compagnie pourrait faire lors d’un jeu de mordillement effectuer avec son maître.

Et au fur et à mesure que le sang s’écoutait de la plaie, Rushella ne suçait pas ce sang avec force. Au contraire, elle le faisait avec une extrême douceur, léchant presque, plutôt que suçant. Même les gouttes de sang frais qui se répandaient dans les coins de sa bouche, elle les lécha à l’aide de la pointe de sa propre langue, toujours avec une extrême douceur et délicatesse. Empêchant ainsi le sang de colorer la zone entourant le cou. Elle semblait utiliser sa langue rouge comme pour soigner soigneusement chaque recoin de la peau de Hisui se trouvant devant elle.

« Mmm... » (Rushella)

Le sentiment de chatouillement provoqua un léger mouvement chez Hisui.

Mais cette fois, ça n’avait pas du tout été douloureux.

Il pourrait même aller jusqu’à dire que c’était agréable. Si une analogie était nécessaire, ceci serait alors semblable au sentiment de sucer son doigt blessé.

La durée de la succion de sang fut assez brève. Et Rushella s’arrêta donc peu de temps après, puis elle quitta lentement sa précédente position, étant jusqu’à maintenant avec leurs deux corps comme fusionner ensemble.

Un fil de salive, donnant l’impression d’être argenté, les reliait encore tous les deux.

« ... Est-ce suffisant, alors que vous n’en avez bu qu’une si faible quantité ? » (Hisui)

« Oui. » (Rushella)

Rushella hocha la tête et se retira timidement avec sa couverture, retournant sur le canapé.

Voyant qu’elle avait récupéré dans une certaine mesure ses forces, Hisui se leva.

« Puisque vous pouvez maintenant vous déplacer, allez prendre un bain. Vous vous sentirez encore mieux après cela. » (Hisui)

« Heee... » (Rushella)

« Vos vêtements trempés ne sont pas encore secs. Si vous le souhaitez, vous n’avez qu’à utiliser les miens pour l’instant. Au deuxième étage, dans la pièce à droite de l’escalier, des vêtements se trouvent dans le placard. » (Hisui)

Après avoir dit cela, Hisui marcha jusqu’à la cuisine à côté du salon.

Rushella regarda fixement le dos d’Hisui. Après l’avoir regardé pendant un moment, elle se leva finalement et marcha d’une manière assez instable.

†††

Partie 2

Environ une heure plus tard, Hisui déposa le plateau à manger sur la table basse du salon.

Comme il n’avait même pas pu avoir de bon repas depuis la veille, Hisui avait décidé d’avoir une fête somptueuse pour ce soir.

Placée sur la table, se trouvait une assiette de pâtes carbonara, ainsi qu’un grand bol de salade et des légumes.

Il y avait aussi des assiettes préparées pour le repas. La table était faite pour deux personnes.

Après qu’il eut fini de tout préparer, Hisui entendit que quelqu’un entrait dans le salon.

Rushella venait de sortir du bain.

« Oh, vous avez fini de prendre votre bain. Hé ! Mais pourquoi avez-vous choisi de porter ça ! » (Hisui)

La beauté fatale, toute droite sortie du bain, Rushella, ne portait rien d’autre qu’une chemise blanche.

Il n’y avait rien en dessous et le haut de la chemise était largement ouvert. Ses seins risquaient donc de se déverser en dehors à tout moment. Même les formes des pointes en saillie, poussant sur la chemise, étaient complètement visibles malgré le tissu.

On pouvait même accidentellement apercevoir la base de ses minces cuisses si l’on n’était pas assez prudent. Hisui tenta alors de détourner son regard de cette dangereuse région.

« N’est-ce pas mon uniforme... ? J’avais l’intention de le porter lundi, c’est pourquoi je l’avais accroché sur le porte-vêtements... » (Hisui)

« Vous m’avez demandé de chercher des vêtements à me mettre. Comme celui-ci peut également couvrir le bas de mon corps, j’ai trouvé que c’était très agréable. » (Rushella)

Rushella parlait en montrant sa satisfaction, nullement intimidée par la situation.

« Quel que soit votre désir... pour commencer, asseyez-vous. J’en ai fait plus que suffisant pour deux. Bien que j’ai très faim, je ne pense pas que je serais capable de tout terminer. » (Hisui)

Ce n’était qu’après qu’Hisui ait pointé du doigt vers la table basse chargée de nourriture, que Rushella remarqua la situation.

Avec une expression prudente, elle regarda vers Hisui pour confirmation.

« Puis-je... ? » (Rushella)

« N’ai-je pas déjà dit que j’en avais fait plus que nécessaire ? En fait, je n’ai presque jamais mangé d’ail de toute ma vie. De même que les piments, je n’ai commencé à en manger que très récemment. » (Hisui)

« ... dans ce cas, comment avez-vous eu hier ces choses pour l’utiliser sur moi  ? » (Rushella)

« Je l’ai acheté à cause d’une vente. Car après tout... cette personne agaçante n’est plus dans cette maison. » (Hisui)

« ... ? » (Rushella)

Rushella pouvait détecter une sorte de message sous-jacent dans les mots de Hisui, mais elle s’était simplement assise à l’opposé de lui au lieu de demander plus à ce propos.

En le regardant mettre ses deux mains ensemble et faire un "itadakimasu", elle ne put s’empêcher de l’imiter.

« Itadaki, masu... » (Rushella)

Après cela, le repas commença à proprement parler.

Rushella utilisa sa fourchette pour enrouler ses pâtes, puis les amena finalement dans sa bouche avec détermination.

« ... Délicieux. » (Rushella)

« Merci. » (Hisui)

Hisui répondit sans montrer la moindre émotion.

Rushella sourit et commença à manger harmonieusement.

Quand les aliments sur la table furent presque terminés sur leurs deux assiettes, Rushella se mit parler comme si elle venait de se souvenir de quelque chose.

« ... He ! » (Rushella)

« Hmm ? » (Hisui)

« À propos de vous, dites-moi... » (Rushella)

« Hein ? » (Hisui)

Alors qu’Hisui buvait sa soupe, il pencha sa tête, incapable de comprendre ce dont Rushella faisait référence.

« Après avoir vu le monde au cours de cette journée... je comprends mieux maintenant. Ma race a été très probablement réduite à quelques survivants dans le monde actuel. Même s’il y a des survivants, ils se cachent et passent leurs jours dans l’ombre. Par conséquent, les humains ne connaissent pas notre existence. Mais vous êtes différent. Vous comprenez beaucoup trop de choses, en particulier à propos des "Véritables Anciens". Les humains ordinaires ne le sauraient pas, n’est-ce pas ? » (Rushella)

« ... » (Hisui)

« Vous avez dit que vous connaissiez un vampire, n’est-ce pas ? Vous avez entendu tout cela de... cette personne ? » (Rushella)

Rushella le regarda attentivement.

Hisui voulait simplement rejeter cette question de façon décontractée, mais à la fin, il ne pouvait pas gagner face à ce regard sérieux. Haussant les épaules, avant de reposer sa tasse sur la table.

« Plutôt que de dire que c’était quelqu’un que je connaissais... je suppose qu’il serait mieux de dire que c’était ma famille ? » (Hisui)

« Pourquoi m’avez-vous menti !? » (Rushella)

« Je n’ai pas menti. Cela compte quand même comme quelqu’un que je connais, n’est-ce pas ? Si je vous l’avais dite, vous auriez voulu en savoir plus à son sujet. J’ai simplement énoncé cela d’une manière ambiguë. » (Hisui)

« Quelle manière astucieuse d’utiliser les mots... mais qu’en est-il de votre famille ? Êtes-vous réellement... » (Rushella)

« Nous ne sommes pas liés par le sang. Probablement, vous pouvez penser que cette personne a été pour moi tout comme mon parent nourricier qui m’a élevé ? Même si je déteste admettre cela. » (Hisui)

À l’instant, l’expression de Hisui était remplie d’un air de réminiscence de vieux souvenirs.

Cela semblait être quelques choses de très douloureux.

« Une personne de votre âge devrait habituellement vivre avec votre mère et votre père, n’est-ce pas ? Vos parents... » (Rushella)

« Ils sont morts. Je ne me souviens même pas de leurs visages. Après cela, d’après ce que j’ai entendu, j’ai été adopté par un vampire avant d’être assez vieux pour comprendre ce genre de choses. » (Hisui)

« Cette personne... est-ce une femme ? » (Rushella)

« ... Pourquoi est-ce que le sexe de cette personne est la première chose dont vous vous souciez ? » (Hisui)

Hisui remarqua cela tout en étant surpris.

Rushella avait l’air un poil vexée, mais continua quand même à faire pression sur le sujet.

« Arrêtez vos conneries. Il s’agit donc bien d’une femme, n’est-ce pas ? » (Rushella)

« D’accord. Oui... » (Hisui)

« Quel genre de femme !? Jolie comme moi ? » (Rushella)

« Ce type de question subjective varie d’une personne à l’autre, n’est-ce pas ? Elle avait l’air plus vieille que vous. Qui sait quel était son âge. » (Hisui)

« Plus vieille que moi !? C’est donc ma victoire ! » (Rushella)

« ... Allez savoir. En outre, les vampires connaissent-ils même le concept du vieillissement ? Bien que je ne sache pas dans quelle illusion vous vous bercez, mais un vampire adoptant un humain est probablement plus quelque chose fait sur un coup de tête. Une fois engraissé et plus vieux, n’avait-elle pas juste l’intention de sucer tout mon sang ? » (Hisui)

En fin de compte, il s’agissait juste de l’histoire d’un vampire et de sa nourriture, tel était la conclusion de Hisui.

Rushella resta sceptique et regarda attentivement Hisui, puis demanda.

« Cette femme. Que lui est-il arrivé ? » (Rushella)

« Elle est morte. » (Hisui)

Sans aucune peine, une réponse complètement monotone.

Rushella avait l’air désolée pour lui et ne savait plus trop quoi dire. Hisui continua alors son repas, imperturbable.

Bien que Hisui n’ait pas été déprimé et qu’il venait d’être comme frappé par une triste nostalgie, Rushella remarqua alors quelque chose d’étrange à propos de ses mots.

Morte — c’était un terme qui ne pouvait être appliqué qu’aux choses vivantes, à ceux qui avaient des vies qui pouvaient réellement se finir.

Par conséquent, "la mort" n’était pas un concept utilisé pour les vampires.

Leurs destinées n’étaient pas dans la "mort", mais la "destruction".

Quant à la raison de cela, c’était parce qu’ils étaient déjà morts.

Du moins, sur la base de la notion de "vie" humaine, ils étaient déjà en dehors des existences normales.

Cependant, il venait d’utiliser le mot "mort" pour décrire le vampire qui l’avait élevé.

Fondamentalement, la traitant tout comme une humaine.

« Comment était-elle... en tant que vampire ? » (Rushella)

« Une femme étrange. Bien que le Japon puisse être vu comme notre base, elle a toujours parcouru le monde entier. Comme je l’accompagnais, je ne suis jamais allé à l’école de manière continue jusqu’à être arrivée à l’âge du collège. Cette maison était aussi la sienne. Ha oui, une chose de plus... » (Hisui)

« Quoi ? » (Rushella)

*

« Elle était un "Véritable Ancien". » (Hisui)

*

« QUOIIIIIIIIII ? » (Rushella)

Le visage de Rushella affichait un choc important.

Lors de leur première rencontre, elle avait découvert qu’Hisui n’avait pas l’air d’avoir peur des vampires, de plus, il était calme à un degré si suspect, et combiné avec sa constitution, elle se demandait souvent si elle n’avait pas sucé le sang d’une personne extraordinaire !

« C’est ce qu’elle m’a toujours dit. Je ne connais pas les détails. Mais comme je vivais avec elle, je ne pouvais pas m’empêcher d’apprendre beaucoup de choses concernant les vampires. Mais personnellement, je ne suis qu’un simple étudiant du lycée. » (Hisui)

« Vous êtes encore vous-même alors que votre sang a été sucé par moi. Ce simple fait ne me paraît pas très ordinaire. » (Rushella)

« Oui, mais seulement quand j’ai mon sang qui est aspiré. Car quand je ne perds pas de sang, je ne suis pas différent des autres personnes. Ma constitution particulière ne fonctionne que quand un vampire me mord. Mais je ne veux plus parler de cela. Après avoir vu la société humaine au cours de cette journée, vous souvenez-vous de quelque chose ? » (Hisui)

« Non... » (Rushella)

Rushella secoua tristement la tête. Ses souvenirs de base sur elle-même étaient encore très incertains.

« Cependant, ceci a eu des résultats. Tout d’abord, j’ai décidé que j’avais besoin de mieux comprendre le monde des humains. Cela aura certainement des relations intimes avec mes origines. » (Rushella)

« Je vois... d’accord. » (Hisui)

« Et aussi... je continuerai à aller à l’école ! » (Rushella)

Rushella agissait comme d’habitude, majestueusement, et déclara cela d’une voix forte.

« HEINNNNNNNNNN!? » (Hisui)

Peut-être que ce serait mieux si elle n’avait pas récupéré de ses blessures.

En voyant le regard vaniteux de Rushella, le visage de Hisui commençait à se tordre.

« Ehhh merde ! Vous comptez donc aussi aller à mon lycée lundi  ? » (Hisui)

« Bien sûr ! Comme vous êtes mon serviteur, votre travail est de rester à mes côtés pour pouvoir ainsi me servir ! » (Rushella)

« Je refuse !!! Quel genre de personne importante pensez-vous que vous êtes !? » (Hisui)

« Je suis un grand « Véritable Ancien » de la race des vampires !! » (Rushella)

Rushella fit fièrement gonfler sa vaste poitrine.

Actuellement, Hisui regrettait secrètement de l’avoir sauvée et il la regardait du coin de l’œil alors que Rushella se leva et quitta le salon.

Puis elle revint rapidement avec un sac à la main, assez grand pour contenir une tête humaine.

« Qu’est-ce que c’est ? » (Hisui)

« Je l’ai gardé dans mon cercueil. » (Rushella)

Rushella ne répondit pas à la question, mais à la place, elle versa le contenu sur le sol.

Ce qui sortit du sac avait des éclats dorés et éclatants.

Accompagnées de sons métalliques, elles se répandirent sur le sol.

« C’est... » (Hisui)

Hisui regarda cela plus attentivement. Incroyablement, c’était des pièces d’or. À peu près de la taille d’une pièce de 500 yens, avec le motif d’un visage y était gravé dessus. Il ne savait de quelle période de temps cela provenait, ni même de quel pays. De toute évidence, il ne s’agissait pas d’une pièce dorée, mais elle était intégralement en or.

Il y avait environ cinq cents de ces pièces d’or roulant sur le sol, remplissant instantanément la maison d’une étendue de magnificence dorée.

La scène dans la pièce était tout comme l’ouverture d’un coffre-fort dans un conte de fées.

« Qu’est-ce que c’est, votre richesse accumulée pour l’hibernation ? » (Hisui)

« Bien que je ne sache pas sa valeur exacte, ça devrait valoir cher, n’est-ce pas ? » (Rushella)

« Bien sûr, après tout, il s’agit vraiment d’or. Mais elles doivent d’abord être converties en espèces. » (Hisui)

« Je vois. Alors, Umm... Fondamentalement, ouais, c’est... » (Rushella)

Rushella parlait d’un ton arrogant tandis qu’elle regardait furtivement la réaction d’Hisui.

« Cela peut compter comme 'loyer', n’est-ce pas ? » (Rushella)

« Hein ? » (Hisui)

Hisui était de plus en plus confus par ses mots.

Rushella bougeait ses doigts d’un air embarrassé et leva les yeux vers Hisui.

« Umm... Si je vais à l’école, j’ai donc besoin d’une adresse. Il serait trop gênant d’en trouver une nouvelle... De plus, vous êtes mon serviteur, donc rester à mes côtés est, sans aucun doute possible, votre obligation ! En effet, vous devriez être celui qui s’agenouille devant moi et me couvre de louanges !!! Dépêchez-vous et prosternez-vous devant moi pour me supplier de vous permettre de rester à mes côtés ! » (Rushella)

« Hein — — !? » (Hisui)

Le visage d’Hisui se tordit de surprise.

Il aurait vraiment dû ne pas la sauver. Il aurait dû la jeter au loin.

« Vous ne voulez pas... cela ? Ceci n’est-il pas suffisant... ? » (Rushella)

« Vous... » (Hisui)

« Resté ici... ne puis-je pas... ? » (Rushella)

Tout comme au moment où elle s’était confessée à propos de sa perte de mémoire, la voix de Rushella était devenue impuissante et semblait comme provenir d’un rêve.

Comme la couleur de sa peau, son existence était si fragile et si pure qu’il semblait que le paysage environnant serait teinté de blanc.

Hisui se gratta la tête, puis il prit une pièce d’or des mains de Rushella.

« Je l’utiliserai comme un charme porte-bonheur. » (Hisui)

En disant cela, Hisui se leva, vida la table et ramena toutes les affaires dans la cuisine.

« Attendez, vous... » (Rushella)

« Après tout, ce n’est à l’origine pas ma maison. Il s’agit de la maison de votre parenté. » (Hisui)

« ... » (Rushella)

« Donc en gros. Même si une certaine vampire d’origine inconnue venait à vivre ici, je n’aurais aucune objection. » (Hisui)

Hisui lui avait parlé alors qu’elle lui tournait le dos. Rushella fit alors instantanément un large sourire.

Son malaise venait ainsi de se dissiper, lui permettant ainsi de récupérer instantanément une expression qui correspondait mieux à son visage d’adolescente.

Ce changement pouvait même être perçu par Hisui, même avec son dos tourné vis-à-vis de lui. Hisui poursuivit alors avec un ton empli d’indifférence.

« La chambre intérieure au deuxième étage. Elle devrait être celle qui serait la plus pratique pour vous. Elle possède des rideaux épais pouvant facilement bloquer la lumière afin que vous ne soyez pas inquiété le matin. De plus, il s’agit de la chambre la plus spacieuse. » (Hisui)

« D’accord ! » (Rushella)

Comme si elle voulait voir sa chambre immédiatement, Rushella sourit, heureuse, et alla directement vers le deuxième étage.

Hisui sourit ironiquement tout en commençant à laver la vaisselle.

*

Un clin d’œil plus tard, alors qu’il était déjà tard dans la nuit — Hisui descendit au sous-sol de sa maison.

La disposition du sous-sol était très spacieuse, essentiellement une zone ouverte de la taille de l’étage tout entier.

La salle avait été construite avec de solides pierres et avec dans cette pièce, une bibliothèque, une cave à vin, un entrepôt pour de la nourriture et des chandeliers anciens utilisés pour l’éclairage, donnant en d’autres termes, une atmosphère médiévale décrépite à cette salle, très appropriée pour le style vampire.

Rushella s’était déjà couchée dans la chambre qu’il lui avait assignée. À l’origine, il avait pensé à lui fournir le sous-sol comme elle n’aimait pas la lumière du soleil.

Mais Hisui ne pouvait pas faire cela.

Parce que l’objet devant ses yeux ne permettait simplement pas la présence d’un vampire dans le sous-sol.

Planté dans le sol, cet objet était l’une des faiblesses les plus importantes d’un vampire, qui rivalisait avec la lumière du soleil.

À savoir, une croix.

Légèrement penchée sur le côté en étant plantée dans le sol, sa taille était largement suffisante pour pouvoir y crucifier un humain.

Le lustre de sa surface ressemblait à celui de l’argent pur. Un extérieur immaculé et impeccable.

Les bords de la croix avaient été polis pour être aussi tranchants que des couteaux, les quatre extrémités étant en forme de « crochets » et elles ressemblaient à des pointes de flèches ou de harpons.

Se trouvant au centre pouvaient être vues des décorations de pierres précieuses cramoisies. Enroulées autour d’elles, se trouvaient des chaînes, symbolisant le dogme.

Bien que le style de la conception soit différent de celles habituellement trouvées dans les églises, cela n’avait pas du tout affecté l’impression de sacrer que la croix exsudait.

Les croix ordinaires étaient utilisées comme signes ou décorations et ne représentaient aucune menace pour les vampires.

Mais cette croix ici était la vraie chose.

Il s’agissait d’un crucifix conçu pour exterminer le mal et purifier le monde.

En outre, il s’agissait aussi de la pierre tombale de l’ancien maître de cette maison et de ces lieux.

Hisui regarda la croix, ses yeux vacillant dans un chagrin indescriptible.

Restant face à la croix pendant longtemps, Hisui dit doucement d’une manière bougonneuse.

« Hee... Est-ce que par hasard cette maison est maudite  ? Un étrange vampire vient d’y emménager, le saviez-vous ? Avez-vous manigancé quelques choses ? Elle dort maintenant dans votre chambre. » (Hisui)

Mais la croix d’argent resta silencieuse.

En premier lieu, elle ne pouvait pas répondre.

« Vous étiez déjà morte, mais une autre est venue. De toute évidence, je ne voulais plus être impliqué avec votre espèce, mais je vais à nouveau y être contraint. » (Hisui)

La croix resta silencieuse.

Ne répondit pas.

Hisui se pencha et regarda la pierre cramoisie incrustée dans le centre de croix d’argent.

« Allez ! Dites quelques choses... Miraluka. » (Hisui)

La croix ne répondit pas à sa demande.

La pierre tombale avait simplement choisi de rejeter la vie par son silence.

Les morts ne pouvaient pas la ressusciter.

Peu importe comment il l’aurait interrogée, ses questions auraient simplement retenti dans l’espace vide.

Bien qu’Hisui ait su dès le départ que c’était inutile, avant d’arriver ici, à la fin, il n’avait pas pu s’empêcher de le faire.

Sans rien dire, il quitta le sous-sol.

*

« Ow ow ow!! » (Hisui)

Le lendemain matin, même sans un réveil gênant, Hisui ne pouvait toujours pas se réveiller de manière naturelle et confortable.

Après un premier jour tempétueux à l’école, nous étions maintenant samedi.

Au moment où il prévoyait de se préparer en se reposant pour le début officiel de sa vie scolaire qui aura lieu la semaine prochaine, il ressentit soudainement une forte douleur au niveau de son cou.

Ouvrant les yeux... il y trouva une vampire qui savourait son sang dans la même position qu’hier.

« Qu’est-ce que vous faites... Rushella ! » (Hisui)

« Que suis-je en train de faire ? Je bois le premier sang de la matinée. Après un bain, cela donne un goût parfait. » (Rushella)

Rushella déclara cela ouvertement. Son corps était chaud et avait encore plein d’humidité.

Son corps blanc pâle n’était enveloppé que d’une serviette de bain.

Elle profitait donc d’un verre de sang après un bain tout comme hier.

« Qui vous a demandé de prendre un bain si décontracté !? N’avez-vous pas déjà pris un bain la nuit dernière !? Êtes-vous un Shizuka [1] ? » (Hisui)

« Taisez-vous. J’ai d’abord pris un bain pour que le sang soit encore meilleur ! » (Rushella)

« Pourquoi devez-vous prendre un bain pour rendre le sang de quelqu’un d’autre plus savoureux quand vous le sucez !? N’est-ce pas complètement inverser les moyens et les objectifs !? Et aussi, arrêtez, car cela me fait mal ! » (Hisui)

« Que dites-vous à votre maître !? J’ai déjà payé pour cela ! » (Rushella)

« Le Japon n’a pas de système de vente de sang ! En outre, vous avez tort si vous pensez pouvoir acheter mon sang avec une seule pièce d’or, il n’est pas si bon marché ! » (Hisui)

« Vous êtes vraiment bruyant, et de toute façon, qui s’en soucie ! » (Rushella)

Rushella le pressait par le haut, tandis que Hisui luttait d’en dessous.

En luttant, Hisui toucha sans équivoque la massive poitrine de Rushella — la serviette de bain glissa et tomba.

« Ne regardez pas — — !! » (Rushella)

« Vous dites ça, mais ce n’est pas ma faute... !! » (Hisui)

Cette scène, familière à tous les deux, fut reprise une fois de plus alors que la maison faisait écho des cris et des gémissements.

Le vampire et l’humain, le maître et le serviteur.

Ainsi, le rideau se leva sur le drame de la vie commune de Hisui et de Rushella.

Notes

  • 1 Shizuka (静香): Personnage de Doraemon passionné par les bains

†††

Chapitre 4 : Agneau Sacrificiel

Partie 1

« Donc, fondamentalement, Hi-kun, vous le faites une fois par jour avec ce véritable ancien amnésique ? » (Mei)

« Ne pouvez-vous pas le dire d’une manière moins étrange !? Il s’agit juste de mon sang qui est sucé par elle, d’accord ? Ceci n’a rien d’amusant ! » (Hisui)

« C’est donc comme ça, n’est-ce pas ? Et puis, à propos de cette enfant, avez-vous découvert des choses ? » (Mei)

« ... Aucun indice pour le moment. Dites, s’il vous plaît, pouvez-vous utiliser une description différente... » (Hisui)

Après l’école, Hisui se trouvait là, allongé sur le bureau se trouvant dans la salle de classe.

Ses camarades de classe étaient déjà partis depuis longtemps et dans la salle de classe, il ne restait plus que lui et Mei qui se trouvait à côté de lui.

Après la première fin de la semaine, plusieurs jours s’étaient déjà écoulés. Rushella avait commencé officiellement à fréquenter l’école. Hisui n’avait depuis guère interagi avec d’autres camarades de classe, mais il avait souvent conversé avec Mei comme il le faisait maintenant.

Au cours de la discussion d’aujourd’hui, Hisui avait essayé de lui demander son avis sur les origines de Rushella, mais Mei et sa “race” ne connaissaient pas trop les vampires.

« ... De toute façon, d’où est venue cette fille ? » (Hisui)

En utilisant le temps à disposition pendant la fin de la semaine, Hisui avait recherché les origines de Rushella par tous les moyens dont il disposait, mais n’avait toujours pas trouvé le moindre indice.

Il avait même essayé d’aller dans la forêt où elle s’était réveillée. Et comme il n’y avait pas le moindre signe de personnes vivant là-bas, on ne pouvait pas s’attendre à trouver des témoins. Hisui avait pu confirmer la position du cercueil. Il y avait là-bas des marques très claires d’où il avait été placé, mais ceci ne donnait aucun indice sur depuis quand il avait été placé là-bas.

Hisui essaya même de faire analyser les pièces en or de Rushella dans un magasin certifié d’antiquités, mais en dehors du fait qu’elles étaient de véritables pièces d’or, rien n’était connu : ni sa période, ni son pays d’origine ou sa provenance. Rien du tout. Selon le marchand d’antiquités, il aurait pu être simplement moulé, mais ne jamais être utilisé en circulation.

« Et donc, la fin de la semaine a finalement été gaspillée comme ça. J’ai utilisé mon précieux jour de repos pour rien. » (Hisui)

« Ho mon cher. Mais n’êtes-vous pas heureux de pouvoir marcher avec elle ? Quand cette enfant essayait des vêtements, vous étiez tout le temps en train de faire des commentaires du genre “Celui-ci vous vas à ravir”. Vous avez même visité la zone des sous-vêtements avec elle. » (Mei)

« Non, c’était juste qu’elle me traînait pour aller acheter les nécessités quotidiennes, ainsi que ses vêtements. Je les ai donc achetés pour elle, mais elle porte quand même toujours ma chemise quand elle à la maison ? Hé ! Comment pouvez-vous savoir tout cela ? » (Hisui)

« J’achetais ma garde-robe pour ce printemps quand je me suis retrouvé par hasard avec vous. Et donc, je vous ai suivi et je vous ai observé. » (Mei)

« Qu’entendez-vous par, “nous suivre et nous observer” !? Ne parlez pas si facilement comme si vous étiez un harceleur et que tout cela était normal pour vous ! » (Hisui)

« Ne me sous-estimez pas. Mes ancêtres sont depuis des générations des harceleurs professionnels. Afin de se venger, cela signifiait automatiquement qu’il fallait suivre le créateur. Et si cette capacité était utilisée pour l’amour, alors imaginez-vous les conséquences ? » (Mei)

Hisui ne voulait surtout pas se l’imaginer.

Sur la base de la fin du roman original, même s’il s’était échappé au pôle Nord, elle le suivrait très probablement.

« ... On dirait que vous vous éloignez de plus en plus de la lycéenne. » (Hisui)

« Oh là là ! Dites-vous que j’ai un problème quelque part ? » (Mei)

Mei rapprocha alors son visage.

Grâce aux deux premiers boutons ouverts de son uniforme, le décolleté du massif buste de Mei ainsi que son soutien-gorge rose entrèrent pleinement dans la vision de Hisui.

Il s’agissait bien d’une fille qui rivalisait en beauté avec Rushella. C’était bien le pire des aspects.

Pour être honnête, si Mei décidait d’y aller à fond, alors Hisui n’avait aucune confiance s’il pouvait résister à sa “fabrication de bébé”.

Hisui rougit et détourna le regard, puis un sauveur inattendu arriva.

« Rentrons à la maison... Hé ! Pourquoi êtes-vous ici ? » (Rushella)

En voyant Mei, Rushella fronça les sourcils et s’approcha.

Elle portait un uniforme depuis le début de cette semaine. Sans son parasol, elle ressemblerait probablement vraiment à une lycéenne bien habillée.

« Je suis libre d’aller où je veux, n’est-ce pas ? Jusqu’à ce que j’ai pu obtenir Hi-kun, je ne partirais pas ! » (Mei)

« Qui est Hi-kun ? » (Hisui)

« Hisui, donc Hi-kun. Comprenez-vous ? Mais un jour, je l’appellerai Hiihii❤. » (Mei)

« Absolument impossible. » (Hisui)

Malgré les protestations de Hisui face à cet étrange surnom, Mei ne semblait pas vouloir arrêter.

Elle avait l’air très assurée vis-à-vis de sa victoire et après cela, elle se dirigea vers Rushella.

« Peu importe comment vous habiller, c’est inutile. Un vampire devrait tout simplement aller dormir dans son cercueil jusqu’à ce que la nuit tombe, n’est-ce pas ? » (Mei)

« La fausse poupée devrait faire de même, rester là tranquillement et agir comme une décoration, d’accord ? » (Rushella)

Dès lors, les deux filles s’affrontèrent, et une bataille était sur le point de se déclencher.

Un instant plus tard, elles firent toutes deux un “Hmph” avant de partir chacune dans une direction.

Mei alla jusqu’à la sortie de la salle de classe, puis lâcha un mot d’avertissement.

« Il vaut mieux faire attention, Hi-kun. Même si vous pouvez conserver votre constitution secrète vis-à-vis des autres humains, si vous continuez à traîner avec une vampire, alors vous serez traités comme un de leur race. » (Mei)

« ... Peut-être. » (Hisui)

Le garçon qui avait été élevé par une vampire répondit sans ambiguïté cela, tout en regardant Mei partir.

Rushella s’approcha de lui puis bloqua sa vue.

« ... Quoi ? » (Hisui)

« Toi, Umm... est-ce que tu aimes ce genre de femme ? » (Rushella)

« Qui pourrait aimer une femme qui vous pousse au sol brusquement... Elle vise uniquement mon corps. Oui, uniquement mon corps. Ce genre de terrible relation entre les sexes, ce n’est pas tout à fait... » (Hisui)

« Vraiment... c’est bien alors. Rentrons à la maison. » (Rushella)

Rushella satisfaite hocha la tête puis elle exhorta Hisui à rentrer rapidement.

Quelques instants plus tard, les deux sortirent par l’une des portes de l’école et se rendirent jusqu’à la maison.

« En passant, as-tu rejoint l’un de ces trucs appelés “klub” ? » (Rushella)

Rushella demandait-elle cela, car elle avait assisté à la réunion d’introduction des clubs ? Il s’agissait d’un rassemblement où les classes supérieures venaient présenter les clubs aux nouveaux étudiants.

Dès le départ, l’intérêt de Hisui concernant cela était nul, alors il avait répondu complètement sans aucun enthousiasme.

« Non. Si possible, je serais dans le club de retour à la maison. » (Hisui)

« Qu’est-ce que c’est ? Je n’ai pas entendu de mentions de celui-ci aujourd’hui !? » (Rushella)

« Les activités consistent en ceci. Après une journée fatigante de cours, après l’école, il faut chanter les éloges au printemps de la jeunesse. Le plus grand problème est que l’enseignant habituel a dit bien trop d’insultes pendant l’appel du matin et donc, il a été licencié. Ceci est principalement dû à la personnalité de l’enseignant. Je suppose que j’ai de la chance, car notre appel du matin est beaucoup plus court que les autres classes. » (Hisui)

« Fondamentalement, vous voulez dire que vous voulez aller à la maison directement après les cours. Ne vous contentez donc pas que de débiter des âneries sans arrêt. » (Rushella)

« Vous ne le comprenez que maintenant. » (Hisui)

Rushella acquerrait peu à peu le bon sens moderne et il devenait de plus en plus difficile de la prendre en défaut.

Même si elle éprouvait encore des problèmes avec ses études, surmonter cela était probablement juste une question de temps.

« Les enseignants ont dit que lors des prochains jours étaient prévues des heures de visites pour que nous puissions observer librement les “klubs”. Comptez-vous y aller ? » (Rushella)

« Je ne suis pas intéressé. Mais à en juger par votre ton... quoi, voulez-vous y aller ? » (Hisui)

« Je veux juste jeter un coup d’œil. Umm, ces personnes qui s’intéressent aux “klubs”, ils ont l’air tellement amusants. Je suis juste curieuse... à propos de quoi il s’agit. » (Rushella)

Bien qu’elle essayait de paraître indifférente, Rushella ne pouvait cacher sa grande curiosité et son intérêt pour la vie des clubs.

En tout cas, maintenant qu’elle avait de la nourriture et un abri couvert, elle s’intéressait à toutes sortes de choses. Dans sa vie scolaire, il semblerait qu’elle ait ciblé les activités de club. Mais pour un vampire...

« Mais, mmmm... vous êtes une... » (Hisui)

« Je le sais déjà. Faire des activités dehors n’est pas bien. Ou plutôt, tout ce qui concerne les sports n’est pas bien. Je sais au moins cela. » (Rushella)

Les vampires et les humains. La différence de capacité physique était bien entendu très évidente, et cela même au cours de la journée, lorsque l’activité d’un vampire était la plus faible. Si Rushella rejoignait les activités d’un club humain, cela reviendrait à tricher face aux autres.

« Mais... il reste les clubs culturels. Voulez-vous... bien regarder avec moi ? » (Rushella)

« Bien sûr, alors ouvrez la voie. » (Hisui)

Rushella sourit joyeusement puis s’accrocha à son bras.

« Q-Qu’est-ce que vous faites là !? » (Hisui)

« Hein !? Le fait d’escorter votre Maître fait bien partie de votre travail, n’est-ce pas ? » (Rushella)

« Umm, eh bien ! Aujourd’hui, nous avons déjà quitté l’école, alors que diriez-vous de demain... » (Hisui)

« Bien sûr. » (Rushella)

Bien que Rushella soit d’accord, elle ne se décrocha pas du bras de Hisui.

« Dites, Rushella ? » (Hisui)

« Quoi ? » (Rushella)

« Et bien ! Humm... » (Hisui)

Son corps était en contact avec lui, tout comme ses seins, ses seins, ses seins ainsi que ses seins ou ce genre de choses.

« Quoi ? Les garçons et les filles ne marchent-ils pas comme ça ? Regardez, toutes les personnes dans les environs font bien cela. » (Rushella)

Toutes les personnes dans le champ de vision de Rushella étaient des couples. Comme ils étaient un peu loin de l’école, près de la gare, dans les environs il y avait beaucoup de couples qui se tenaient les mains. Hisui avait à l’origine voulu lui dire la vérité, mais pour éviter que Rushella n’entre dans son mode déraisonnable, il avait abandonné avant même de le faire.

Cette demoiselle était si arrogante et vaniteuse, mais elle était complètement vulnérable dans ce domaine-là.

Par exemple à la maison, quand elle portait seulement un T-shirt ou qu’elle était enveloppée pendant de longues périodes avec rien de plus qu’une simple serviette de bain. Mais s’il l’avait signalé, alors elle serait immédiatement devenue avec un visage d’un rouge profond et elle aurait même pu devenir violente.

Pour éviter une catastrophe totalement inutile, Hisui continua donc à marcher étroitement en tenant le bras de l’autre.

Et les arrière-pensées... bien sûr que non.

« Haaa... je devais aller faire des achats. Nous n’avons plus de lait. » (Hisui)

« D’accord, mais il faut aussi acheter de la viande. Et n’oubliez pas le vin rouge. » (Rushella)

« Nous n’achèterons pas tout, surtout en ce qui concerne le vin. » (Hisui)

« C’est n’importe quoi !? Votre cuisine n’est pas si mal, mais elle est bien trop simple. Je veux manger quelque chose d’un peu plus sanglant. » (Rushella)

Après tout, en tant que vampire, le régime alimentation de Rushella était consisté principalement de viandes. Non seulement elle aimait la viande, mais elle l’aimait surtout quand elle était à moitié cuite. C’était probablement dû au sang. Elle aimait toutes sortes de produits laitiers. Et aussi, les desserts et les bonbons.

Elle avait également un intérêt personnel assez inhabituel pour le vin rouge. Hisui l’avait naturellement interdit et à la place, il utilisait actuellement du jus de raisin comme remplaçant.

« Ce soir, nous mangerons du poisson rôti. Oh, je ferais mieux d’acheter aussi des radis que je couperais en morceaux. » (Hisui)

« Puis après cela, laissez-moi avoir une bonne ration de sang. Je n’ai pas pu en boire ce matin ! » (Rushella)

« Vous êtes celle qui avez dormi trop longtemps. Mais pour moi, j’en remercie le ciel. » (Hisui)

« Mais le fait de m’offrir votre sang est votre devoir. Même s’il s’agit de moi, je commencerais quand même à m’en prendre sans distinction aux humains si je ne peux pas perdre cette envie, vous comprenez ? » (Rushella)

Cette simple phrase rendit le visage de Hisui sombre.

« Oui... c’est vrai, je le savais déjà. » (Hisui)

Il comprenait parfaitement. C’était bien ce que les vampires étaient en tant que créatures.

Hisui afficha alors un regard de compréhension et Rushella lui relâcha le bras avant de déclarer cela.

« Il vous suffit d’obéir et de m’offrir votre sang d’une manière correcte. » (Rushella)

« Ce n’est pas amusant du tout. Et peu importe combien de fois vous l’avez déjà fait, vous êtes toujours si maladroite. » (Hisui)

Hisui couvrit frénétiquement sa bouche à mi-chemin. Puis, timidement, il regarda dans la direction de Rushella... Mais il était trop tard. Elle se mordait déjà la lèvre, le regardant avec colère. Depuis le jour de la pluie, ce sujet était tabou.

Et même si elle était très maladroite dans les faits, Hisui s’était toujours abstenu de le dire en dehors de ses pensées... mais ceci avait fini par sortir par erreur.

« ... Rentrons à la maison. » (Rushella)

« Umm... » (Hisui)

« ... Une fois que j’aurais retrouvé mes souvenirs. Oui sûrement... » (Rushella)

Rushella parlait avec colère puis brusquement, elle accéléra son rythme.

« Heee ! Attendez un peu... ! » (Hisui)

Et avant même que Hisui ne puisse la poursuivre, Rushella n’était déjà plus visible. Mais Hisui la poursuivait malgré tout.

Et après être sorti de la route principale, il entra dans une ruelle désolée. Au moment où il s’arrêta afin de rechercher des signes de la présence de Rushella, une voiture de luxe noir s’arrêta juste à côté de lui.

Et presque au même instant, la porte du conducteur s’ouvrit et un homme de grande taille sortit de la voiture.

« Vous êtes bien Kujou Hisui, n’est-ce pas ? » (Conducteur)

Habillée en noir, y compris sa cravate noire, des lunettes noires, et un costume noir — un homme en noir comme dans les films.

Il portait une mallette en cuir noir. Sauf son visage, tout en lui était noir. Il avait un beau visage. Il avait l’air assez mature et une bonne personne, probablement la trentaine.

Il avait une légère raie sur l’un des côtés de ses cheveux et sa chevelure était comme collée très près de son crâne, donnant l’impression qu’il manquait d’individualité.

« ... Je le suis bien. C’est à propos de quoi ? » (Hisui)

« S’il vous plaît, veuillez nous suivre. » (Conducteur)

Hisui avait répondu avec méfiance.

« Quelque chose ne va pas ? » (Hisui)

« Tout vous sera expliqué plus tard. » (Conducteur)

Tout en disant cela, l’homme frappa violemment Hisui en plein dans le ventre.

« Urghh... » (Hisui)

Hisui se replia sur lui même, puis, un instant plus tard, il reçut un coup de karaté sur l’arrière du crâne.

Cette attaque double fut un succès qui rendit immédiatement Hisui inconscient

Puis, l’homme ramassa habilement le corps d’Hisui avant de le jeter dans la voiture.

La voiture démarra aussitôt après et ainsi, elle quitta la scène sans laisser la moindre trace.

Cependant, il y avait encore une personne sur les lieux, pouvant témoigner de tout.

†††

Partie 2

« ... Dites, et maintenant, vous êtes satisfaits ~~ vous les kidnappeurs ? » (Hisui)

Quelques heures après la soudaine scène d’enlèvement, Hisui criait de colère sur ses ravisseurs.

Il était actuellement dans une pièce faiblement éclairée.

Il y avait un bureau et beaucoup de livres ainsi que des documents présents ici. Il s’agissait probablement d’une pièce utilisée à des fins administratives.

Mais, avec les coudes sur la table, laissant reposer sa tête sur ses mains, la personne assise devant le bureau ne semblait pas correspondre à cette pièce.

« Le terme de kidnappeur n’est-il pas un peu excessif, Monsieur Kujou Hisui ? » (femme inconnue)

La voix qui parlait à Hisui sonnait vraiment très jeune et mignonne.

Assise sur la chaise, la personne correspondait bien à la voix, car il s’agissait d’une fille toute petite et fragile.

Elle avait l’air d’avoir douze ou treize ans, et elle portait des lunettes. La chemise à franges qu’elle portait lui donnait vraiment des airs d’une très jeune fille. Son visage mignon était vraiment tel celui d’une poupée.

« En utilisant une façon aussi barbare pour m’amener ici, je ne pense pas qu’il y ait un mot plus approprié que ravisseur pour vous décrire, n’est-ce pas ? » (Hisui)

« Mais moi, d’un autre côté, je crois plutôt que nous vous protégeons. » (femme inconnue)

« Allez savoir. D’ailleurs, qu’est-ce que c’est que toute cette série de scènes inexplicables ! Est-ce un jeu de punition !? » (Hisui)

Naturellement, Hisui était en colère.

Avant d’être emmené dans cette salle, il avait subi beaucoup de traitement déraisonnable.

 

 

D’abord, des échantillons de sang avaient été récoltés alors sa tête avait été submergée dans un récipient en argent rempli d’eau.

Ensuite, il avait été forcé de mâcher de l’ail cru, et après avoir mâché, il avait eu droit à une croix posée contre son visage.

Alors que tout cela avait largement dépassé sa patience, sa vue avait été masquée par un sac de transfusion sanguine.

« Voulez-vous un verre ? »

On lui avait même posé une telle question.

Naturellement, Hisui n’avait aucun désir de boire, il avait simplement secoué la tête, surprise. Cette personne avait fini par verser le contenu du sac dans un grand verre de vin comme s’il disait "Ne soyez pas timide, soyez mon invité.".

« Non, j’ai déjà dit que je n’avais pas soif. » (Hisui)

... Après avoir refusé, il y avait eu beaucoup d’autres procédures incompréhensibles, et finalement il avait été traîné jusqu’à arriver dans cette salle. En passant, ses mains étaient actuellement menottées et donc, il n’était toujours pas libre.

« C’est quoi ce bordel ? Hé, qu’est-ce que vous essayez de découvrir sur moi ? » (Hisui)

« Vous ne vous êtes toujours pas rendu compte ? Ce n’est qu’un bilan tout à fait ordinaire. Il s’agit de vérification pour voir si vous êtes un vampire ou un humain tout à fait normal. »

La jeune fille parlait froidement, regardant les rapports se trouvant dans sa main afin de les lire.

« Heureusement, vous avez passé avec succès tous les tests. Et comme c’est agréable de savoir, vous êtes toujours humain. »

« Je ne comprends vraiment pas de quelle connerie vous parlez. » (Hisui)

Toujours en colère, Hisui n’avait pas retenu ses mots. La jeune fille plissa alors ses yeux de déplaisir.

« Kishida. »

Debout à ses côtés, l’homme hocha la tête. Se rendant jusqu’à Hisui, il a remis alors une carte de visite.

Cet homme était le coupable qui l’avait enlevé et amené jusqu’à cet endroit. Hisui se rendit compte de ce qui avait été écrit sur la carte de visite.

« ... Consultant Spécial au Département de Police Métropolitaine, Section des Enquêtes Surnaturelles... Eruru Kariya... C’est quoi ces conneries ? » (Hisui)

« Exactement ce que ces mots indiquent. À proprement parler, je ne suis pas un fonctionnaire d’État. Mais à cause de mes connaissances et de mes réalisations, j’ai été recruté en tant qu’expert. Et mon expertise est liée aux vampires. Ravie de vous rencontrer. » (Eruru)

Eruru lui parla avec un visage ne montrant aucun sentiment. Elle possédait clairement un nom mignon et un visage très mignon, mais son comportement n’était vraiment pas mignon.

« Il me semble qu’avant cela, j’ai déjà lu quelques choses dans un rapport sur des légendes urbaines... comme quoi il existerait une équipe d’enquêtes spéciales chargée de résoudre des cas pas très classiques ? » (Hisui)

« Il s’agit juste d’un travail de police tout à fait normal. Notre travail consiste à investiguer dans des affaires qui ont des relations avec des entités surnaturelles. Et de nous occuper des coupables. En ce qui concerne l’examen précédent que vous avez eu, vous pouvez probablement comprendre ce dont vous étiez soupçonné ? Alors, arrêtez de vous la jouer stupide, Kujou-san. » (Eruru)

Eruru était telle une poupée française, avec de grands yeux brillants qui regardaient Hisui alors qu’elle parlait.

À en juger par ce titre de consultant spécial, son âge et avec ce qu’elle venait de dire, elle n’était pas un membre officiel de la police. Mais son regard aiguisé n’était pas inférieur à celui d’un interrogateur expérimenté.

« ... Ce rapport mis à la une a également parlé de la police spéciale qui avait résolu des cas qui ne pouvaient pas être expliqués par la science. Et selon celui-ci, la MPD possède un bureau sous terre où des réunions effrayantes se tiennent dans des salles de réunion faiblement éclairées ? Vous appartenez donc à ce truc ? Une organisation qui agit dans le cadre du MPD ? » (Hisui)

« Il s’agit là d’une branche secrète. Après que toute la nation ait admis ne pas pouvoir révéler l’existence d’entités surnaturelles au grand public. Cependant, c’est la vérité. Les créatures surnaturelles qui se baladent dans notre pays sont une crise pour la nation. Et les Vampires sont les pires de tous. Et pour couronner le tout, ils peuvent même affecter la dignité des citoyens. À cette fin, ils doivent être surveillés dès qu’ils sont découverts. Et si des victimes apparaissent, alors elles doivent immédiatement être mises en quarantaine et protégées. Tout comme nous avons fait avec vous. » (Eruru)

« J’ai compris... Donc, il semble que vous ayez découvert Rushella. Je n’ai jamais pensé pouvoir la cacher pour toujours. Mais pour penser que le chat sort du sac si vite. » (Hisui)

« Un collaborateur nous a informés. En raison de la nature de notre organisation, nous avons des collaborateurs répartis partout dans le pays. » (Eruru)

« ... » (Hisui)

Hisui sentit une sueur agaçante sur son visage. Bien qu’il puisse se risquer à faire une supposition, il lui demanda quand même.

« ... Un collaborateur, qui ? » (Hisui)

« Sudou Mei. » (Eruru)

« C’est donc elle l’informatrice, la garce !! » (Hisui)

Hisui se sentit épuisé. Il avait un genre de sentiment comme quoi il ne pouvait faire confiance à personne.

Et Eruru répliqua froidement comme si elle avait été insultée.

« Pourquoi êtes-vous surpris tel un idiot ? Protéger les citoyens face aux entités surnaturelles est notre travail. Être informé des créatures non humaines est donc prévisible, n’est-ce pas ? » (Eruru)

« Uh, bon, d’accord... Mais, qu’est-ce que le mot collaborateur signifie ? » (Hisui)

« Exactement ce que cela indique. Le but de leur espèce est de devenir des humains, donc ils ne portent pas préjudice aux humains. Mais les vampires sont différents. Donc, naturellement, nous sommes alliés d’une certaine manière avec Mei. Pour les laisser vivre des vies humaines normales, nous les aidons à établir des enregistrements publics et des enregistrements de naissance, etc.. En retour, ils nous aident dans nos missions. Y a-t-il un problème avec ça ? » (Eruru)

« ... Pour le moment, je ne souhaite même pas vous répondre. » (Hisui)

« Pourquoi êtes-vous si déprimé ? Elle accomplit simplement son devoir. Et cela signifie de faire tout pour l’humanité. Un humain artificiel qui agit d’une manière plus humaine que vous. N’avez-vous pas honte de vous ? » (Eruru)

Les paroles d’Eruru étaient vraiment sans merci. C’était comme si du sel qui était jeté dans ses blessures, et donc, Hisui se fit dire une vérité qu’il connaissait déjà sans montrer la moindre émotion.

« ... C’est donc à cause du rapport de Sudou que j’ai été soupçonné d’être victime de la morsure d’un vampire, n’est-ce pas ? » (Hisui)

« Exactement. Cependant, il n’est pas si facile de distinguer les humains ordinaires des vampires et des humains qui sont au cours du processus de transformation en vampires. Des examens complexes sont nécessaires. » (Eruru)

« Vraiment ? Je pensais qu’il était facile de faire la différence. » (Hisui)

« Naturellement, un humain comme vous avec une connaissance à moitié fausse ne le saurait pas. Les vampires se sont très bien adaptés à la société humaine. Mais je pense que même quelqu’un comme vous saurait qu’ils craignent la lumière du soleil. Mais actuellement, il existe des produits spéciaux de protection contre la lumière qui peuvent être appliqués sur la peau afin de se protéger contre cela. » (Eruru)

Ce à quoi Hisui répliqua simplement : « Mais un tel produit n’est pas parfait. Après l’avoir utilisé, la peau est brillante et donc, c’est très facile à repérer. Même les produits de haute classe qui ne peuvent être repérés à l’œil nu sont faciles à trouver par le biais du toucher. En outre, les produits de blocage de lumière ne fonctionnent que pendant un jour tout au plus. Oubliez le fait de le réappliquer, et ceci serait fatal. Donc on ne peut pas trop compter sur eux. Et la préparation de ce produit est également gênante. Être capable de surmonter la faiblesse face à la lumière du soleil est juste un rêve. S’ils veulent marcher à la lumière du jour, alors utiliser un parasol est plus pratique. » (Hisui)

« ... Mon Dieu ! Donc vous comprenez tout cela aussi bien. » (Eruru)

Le visage d’Eruru changea totalement, et c’est seulement alors Hisui se rendit compte qu’il avait fait une erreur.

Il était bien trop informé dans ce domaine, et cela serait suspect si cela était découvert. C’est pourquoi il avait toujours essayé d’éviter de laisser les autres connaître l’étendue de ses connaissances.

« Je l’ai entendu seulement par hasard. Mais en termes de tests, un test sanguin n’est-il pas suffisant ? Qu’y avait-il avec toutes ces procédures si clichées ? » (Hisui)

« Ce sont les procédures les plus efficaces. Le test sanguin était plus pour comprendre votre état de santé. Une fois mordu par un vampire, le sang d’une personne diminue graduellement en volume et les proportions de toutes sortes de marqueurs changent progressivement. » (Eruru)

« Alors, le fait de comparer mon sang avec celui d’un vampire, n’est-ce pas clair maintenant ? » (Hisui)

« S’il vous plaît, taisez vous, amateur ignorant. Les marqueurs d’un vampire et d’un humain sont complètement identiques. Si vous êtes forcé de vraiment les distinguer, alors seuls des moyens occultes peuvent être utilisés. » (Eruru)

Eruru fit un « Pfff » et se moqua de l’ignorance de Hisui.

Cependant, Hisui avait naturellement déjà ce niveau de connaissance. Il avait simplement agi en tant qu’amateur pour confirmer le niveau de connaissance de l’équipe d’Eruru.

Ils se rendent compte que l’essence d’un vampire dépasse la science, hein. Pas bien, il s’agit donc de véritable expert.

Hisui soupira pour lui-même tout en continuant à maintenir un regard sans expression alors qu’il changeait de sujet.

†††

Partie 3

« ... Humm ! Et donc, ces critères disent-ils si je suis bien un humain ou non ? » (Hisui)

« Exactement. Les résultats prouvent que vous êtes complètement innocent. Mais en conséquence, le traitement de ce vampire doit être reporté. » (Eruru)

Eruru, en colère, fit cette remarque. Le ton de sa voix fit qu’Hisui réalisa maintenant son véritable but. Cette fille voulait sérieusement exterminer Rushella.

« ... Si j’avais montré le moindre signe indiquant que je devenais un vampire, alors que serait-il arrivé à la fille ? » (Hisui)

« Exterminée. C’est la seule chose logique à faire. » (Eruru)

Son ton de voix disait : quelle question stupide me posez-vous ?

Derrière ses mignonnes lunettes se trouvait une paire d’yeux hostiles et fermement résolus.

« ... Ils enlèvent la dignité aux humains, ces ravageurs haineux. Voici ce que sont les vampires. Ils ont été rejetés par les préceptes divins. Les détruire est pour votre propre bien. Si vous n’avez pas été complètement transformé en vampire, donc en étant toujours dans la zone intermédiaire alors vous pouvez toujours être sauvé. » (Eruru)

« ... À l’inverse, si je me transforme complètement en vampire, si vous le tuiez alors je serais mort. » (Hisui)

Caractéristique Numero 5 des Vampires. Lorsque le vampire maître est détruit, une réaction en chaîne fait que tous les domestiques périssent aussi. En d’autres termes, la mort d’un vampire cause la mort de toutes les personnes qui se sont transformés en vampires à cause de lui.

« Et alors ? Plutôt que de laisser les ravageurs vivre, pourquoi ne pas mourir en tant que contribution pour le monde des humains ? Détruire le patron élimine automatiquement les subalternes. Le fait de rendre le travail d’élimination des ravageurs simple est l’un des points forts des vampires. » (Eruru)

Les mots d’Eruru étaient vraiment sérieux.

Si Hisui avait été un vampire, alors elle l’aurait certainement tué sur place.

Mais en tant qu’humain, elle l’avait épargné. Et s’il était en train de devenir un vampire, alors elle l’aiderait.

Les vampires devaient être éliminé sans exception. Et parce que c’était si simple, son point de vue était inébranlable.

« Le travail de la police ne nécessite-t-il pas pour arrêter des suspects d’avoir au préalable enquêté sur eux ? Punir les ‘coupables’ sans procès est-ce vraiment acceptable ? » (Hisui)

« Vous parlez de cas humains. Mais ici, c’est différent. En outre, nous ne faisons partie de la police que pour la commodité que cela nous offre lors de nos enquêtes. Et actuellement, en raison du nombre croissant de cas près de la capitale, nous faisons partie du MPD. Mais si c’était nécessaire, alors nous pourrions changer nos noms et mener à bien notre mission depuis une organisation différente. Il s’agit là seulement d’une couverture. » (Eruru)

Toute résistance est futile, nous sommes une organisation se tenant au-dessus de la loi, sanctionnée uniquement par le pays — voilà à quoi ressemblaient ses mots.

La petite fille tentait là de l’intimider, faisant ainsi soupirer Hisui encore et encore.

« ... J’ai compris. Mais tout cela est étrange. Je pourrais être en train de changer, et donc vous avez gardé pour vous votre jugement et vous m’avez fait des tests minutieux sur ma personne. Mais cette fille, elle est une vraie vampire. Pourquoi ne l’avez-vous pas tout simplement exterminée ? Vous avez probablement un équipement anti vampire, n’est-ce pas ? » (Hisui)

Face à la question de Hisui, Eruru plissa les yeux.

Même Kishida se tenant encore à côté d’elle, et n’ayant jamais eu la moindre émotion jusqu’à maintenant, réagit alors avec une certaine émotion.

« Je pensais que vous n’étiez qu’un imbécile qui a été subjugué par la beauté d’un vampire, mais je n’avais jamais prévu que vous ayez un cerveau. » (Eruru)

« Le "Jamais prévue" est de trop. Mais dans ce cas, pourquoi ? » (Hisui)

« ... Même les vampires, s’ils ne nuisent pas aux humains, leur exécution est retardée... et tout cela, car il y a des imbéciles qui croient que c’est mieux ainsi. Parce qu’ils sont des humanoïdes, certains croient que c’est mieux d’agir ainsi. Cependant, ce type d’humains qui pense ainsi a probablement été mordu par un vampire ou il est peut-être sous l’influence des yeux mystiques. » (Eruru)

« Les soi-disant intransigeants et les conservateurs. Après tout, on dirait que votre faction n’est pas si unie. En d’autres termes, la destruction d’un vampire nécessite obligatoirement des preuves et des procédures appropriées. » (Hisui)

Hisui répliqua sans équivoque. Eruru hocha la tête de déplaisir. Si Hisui avait montré le moindre symptôme indiquant qu’il devenait un vampire, alors Rushella aurait été condamnée. Cependant, Hisui était à 100 % humain.

C’était bien quelque chose qui valait la peine de célébrer, mais parce qu’Eruru avait perdu sa raison légitime d’exterminer un vampire, et à cause de cela, elle semblait plutôt malheureuse.

« Et donc, il est temps que vous me relâchiez, n’est-ce pas ? Vous avez bien prouvé que j’étais complètement humain. » (Hisui)

« Actuellement, vous êtes humain. Mais je veux vous demander cela, humain, pourquoi gardez-vous ce parasite à vos côtés ? » (Eruru)

« Elle a décidé d’elle-même de vivre dans ma maison. » (Hisui)

« ... Je n’arrive pas à comprendre. Un humain et un vampire ne peuvent pas avoir de relations sans que le sang soit sucé. Et de toute évidence, vous n’êtes pas contrôlé par les yeux mystiques. Êtes-vous entiché de sa beauté ? » (Eruru)

« Peut-être. Mais elle ne me traite qu’en tant que serviteur. Après tout, elle ne comprend pas la société humaine, et ne fait que me donner des ordres. » (Hisui)

Hisui cachait actuellement le point clé et il exhortait Eruru à ce qu’elle le libère.

On dirait que Mei n’avait pas divulgué d’information concernant sa constitution particulière à Eruru. Car s’il le disait maintenant, il serait probablement amené à être disséqué dès cet instant. Par conséquent, il avait gardé le silence concernant ce sujet et avait simplement inventé des excuses pour se couvrir.

« Je vois. Donc, un nouveau but a été trouvé par les ordures sans valeur de suceur de sang. Vous devez avoir la vie dure. » (Eruru)

En ajoutant le commentaire final, les yeux d’Eruru ne montrèrent pas la moindre sympathie. Hisui avait initialement l’intention de rester silencieux, mais ne put pas s’empêcher de se moquer d’elle.

« C’est vrai. La vie d’un lycéen est vraiment difficile. Et ouais ! Une petite collégienne telle que vous ne peut assurément pas le comprendre. Ah, ou peut-être n’êtes-vous pas encore au collège ? École primaire... Ahh, mais les gamines du primaire de notre époque ne sont-elles plus développées... !? » (Hisui)

Mais avant même qu’il ne puisse finir, Hisui eut sa vue qui s’obscurcirait subitement.

Puis son front fut sauvagement écrasé contre le sol. Et après cela, l’arrière de sa tête fut écrasé par une botte. L’attaque finale provient des violentes réprimandes d’Eruru.

« Qu’est-ce que vous venez de dire, un déchet d’humain qui n’a que l’apparence, oubliant totalement la dignité humaine ? » (Eruru)

« Vous... ! » (Hisui)

Eruru marchait sur la tête d’Hisui.

Au moment où Hisui se rappela qu’il était à mi-chemin de ce qu’il voulait dire, elle s’était levée de sa chaise.

Et donc, il ne pouvait plus se rappeler de la suite.

Que diable !

Encaissant un balayage rapide, il avait ainsi perdu l’équilibre... quelque chose comme ça. Et comme l’attaque avait été trop rapide et précise, rien ne restait dans la mémoire. Seul le fait tragique de la réalité concernant le fait que sa tête avait violemment cogné contre le sol. Dans une pose si humiliante.

« Qu’est-ce que vous faites... !? » (Hisui)

« Je suis à un niveau totalement différent des poubelles humaines tel que vous. Votre stupidité ne vous permet même pas de voir que vous avez le même âge que moi. » (Eruru)

« Hein, aucune chance !? Je pensais que vous étiez tout au plus au collège... » (Hisui)

Hisui venait de grossièrement exprimer son opinion, mais c’est alors qu’il sentit le pied posé sur sa tête en train de l’écraser avec encore plus de force. Puis il fut totalement écrasé contre le sol dur, sa bouche ne pouvait plus rien exprimer.

« Faites attention au ton que vous utilisez. Je suis déjà diplômée d’une université et mes capacités physiques vous dépassent totalement. C’est la raison pour laquelle j’ai été embauché par le MPD. Pigé !? » (Eruru)

Eruru parla alors qu’elle me marchait dessus avec toutes ses forces.

Son sang sucé par une vampire, poussé au sol par un humain artificiel, marché dessus par une Loli.

Voilà tous les traitements injustes qui lui arrivaient. Le destin malheureux des femmes, impossible.

« Qu’ai-je fait pour que ma vie quotidienne soit un tel calvaire !? » (Hisui)

« Votre vie paresseuse et primaire est complètement sans valeur face à la sécurité nationale. » (Eruru)

« Ce n’est pas juste. En tant que citoyen qui paie les taxes de vente, je demande au moins que je sois épargné de devoir rester en dessous de cette chaussure... » (Hisui)

Probablement ébranlée par la vue des larmes d’Hisui, Eruru enleva finalement son pied.

Hisui leva les yeux avec difficulté. En raison d’une sorte d’inévitabilité fatalité, ou plutôt de sa parfaite position, il vit clairement l’intérieur de la jupe de la jeune fille qui lui avait marché dessus.

« Ha, elle est donc blanche ! » (Hisui)

« ... !! » (Eruru)

Le visage d’Eruru devint immédiatement d’un rouge vif et elle marcha alors directement sur le visage de Hisui.

« Ouch ! C’est quoi ce bordel !? Ceci aurait pu être évité. » (Hisui)

« Tais-toi !! Des gars comme toi qui sont gouvernés uniquement par la luxure, quelle que soit la situation, je les déteste le plus ! » (Eruru)

« Eh bien, je suis vraiment désolé, d’accord ! C’est sérieux, quelque chose entre dans mon nez... Merde, c’est un saignement de nez ! » (Hisui)

Bien que cela ne lui faisait pas trop mal, son nez s’était mis à saigner. En se tenant le nez, la main de Hisui, c’était teint de rouge et du sang se répandait sur le sol.

« C’est simplement ce que vous méritez... » (Eruru)

Probablement parce qu’il avait commencé à saigner, Eruru était effrayée. Elle murmura tout en évitant de regarder Hisui.

« Merde ! Vous me faites ressembler comme si j’étais tout excité par des culottes. Hey toi ! Le mec là-bas, il y a-t-il un mouchoir quelques parts ? » (Hisui)

Hisui avait alors demandé à Kishida afin d’obtenir de l’aide, mais tout comme Eruru, il avait détourné le regard et il avait agi comme s’il n’était pas concerné.

« Enfoiré de sans-cœur... » (Hisui)

« Dépêchez-vous et arrêtez ce saignement, d’accord ! » (Eruru)

Eruru cria tout en jetant un mouchoir à Hisui. Hisui l’attrapa puis essuya sa main et le sang se trouvant tout autour de son nez.

« ... Est-ce que ça s’est arrêté ? » (Eruru)

« Presque. » (Hisui)

Bien qu’il y avait eu un important saignement, ceci s’était rapidement arrêté. Ceci était dû à la constitution spéciale d’Hisui, mais naturellement, Eruru n’en avait aucune idée.

Elle ouvrit frénétiquement la fenêtre afin de rapidement ventiler la pièce.

« Quelle odeur détestable... ! Si seulement vous étiez un vampire, alors je pourrais immédiatement vous exterminer... ! » (Eruru)

« Ne dites pas quelque chose de si effrayant... » (Hisui)

« ... Quoi qu’il en soit, la collecte de preuves d’aujourd’hui est terminée. Toutefois... Est-il correct que vous y retourniez ? » (Eruru)

« Hein !? » (Hisui)

« À tout moment, vous pourriez vous retrouver avec votre sang sucé. Êtes-vous vraiment sûr de vouloir repartir comme ça ? Si vous le souhaitez, nous pouvons vous protéger. Jusqu’à ce que nous ayons exterminé ce vampire. Après tout, elle va bientôt planter ses crocs dans des humains afin de chercher du sang frais. » (Eruru)

Eruru parlait en ayant toute confiance dans ses propos.

Ses yeux aiguisés affichaient un sentiment de pitié comme si ils regardaient un chiot enfermé dans une cage avec une bête affamée.

Toutefois.

« Je rentre à la maison. » Déclara simplement Hisui.

Contrairement à auparavant, il parlait avec une détermination indomptable.

« Pourquoi ? » (Eruru)

« Ai-je besoin d’une raison de rentrer chez moi ? » (Hisui)

« Croyez-vous vraiment que vous soyez en sécurité ? Ou peut-être... que ce vampire vous a promis de ne pas sucer votre sang ? » (Eruru)

« Et puis ? » (Hisui)

« Insensé. Rien d’autre ne peut décrire cela. Je ne continuerais même pas à discuter avec vous. Allez, la prochaine fois que nous nous rencontrerons... vous pourriez ne plus être humain. Et ainsi, vous serez notre objectif à exterminer. » (Eruru)

Déclarait Eruru, froidement, avec un soupçon de pitié dans sa voix.

« Peut-être. » (Hisui)

Kishida ouvrit la voie et Hisui le suivit afin de quitter la pièce.

†††

Partie 4

Après avoir vu le paysage à l’extérieur aussi bien que l’intérieur du bâtiment, alors seulement là, Hisui crut les paroles d’Eruru concernant son organisation.

Le bâtiment dans lequel il se trouvait était le poste de police le plus proche : le poste de police de Seidou.

« Vous êtes vraiment la police... Alors ce monde doit être proche de la fin. » (Hisui)

« Je vais vous raccompagner. » Offrit Kishida.

Hisui réussit cette fois-ci à s’asseoir sur le siège du passager avant.

« Cette fille est vraiment hostile vis-à-vis des vampires. Y a-t-il une raison ? » (Hisui)

« Je ne connais pas les détails... Probablement, un de ses parents en a été victime ? Mais même sans cela, elle possède un fort sens de la responsabilité envers sa mission. » (Kishida)

Cet homme ressemblait au genre silencieux, mais d’une manière inattendue, il répondit à la question de Hisui.

Assis dans la berline sous un ciel nocturne, Hisui continua à demander :

« Votre département engage-t-il des vampires ? » (Hisui)

« ... Pourquoi me demandez-vous cela ? » (Kishida)

« Juste par curiosité. Vous avez bien engagé une créature de Frankenstein, n’est-ce pas ? Et vous avez l’air bien informé concernant les vampires. Voyez-vous, cela s’appelle utiliser le poison contre le poison. De plus, à chaque fois, vous n’exterminez pas toujours les vampires, ce qui signifie que parmi les vampires, certains sont plus raisonnables que d’autres, n’est-ce pas ? Je pensais donc que peut-être il pourrait y avoir un terrain d’entente. » (Hisui)

« ... Vous êtes assez direct. En effet, ils sont dangereux, mais c’est aussi le cas de certains humains. Certains sont satisfaits des sacs de sang et même certains sont volontaires afin de nous aider. Cependant, conformément aux souhaits de mademoiselle Kariya, ils ont tous été rejetés. » (Kishida)

« C’est vraiment une haine complète. » (Hisui)

Hisui haussa les épaules et Kishida arrêta la voiture, puis regarda sa montre avant de dire.

« Désolé, j’ai encore du travail à faire. Si je vous dépose ici, est-ce que cela vous va ? » (Kishida)

« Bien sûr. Ce serait un problème si cette fille se trouvant à la maison me voyait avec vous. » (Hisui)

« Je vais seulement vous demander cela... aidez-nous. Je vais vous laisser nos coordonnées. Même mademoiselle Kariya adhère strictement aux procédures et n’agira pas de manière téméraire. Elle veut juste s’assurer votre sécurité et elle s’inquiète réellement pour vous. » (Kishida)

« ... Même cela, elle n’a vraiment pas été du tout mignonne. » (Hisui)

Hisui grogna tout en regardant la voiture de Kishida partir au loin. Le ciel était déjà sombre. Et le lieu où il se trouvait n’était pas bien loin de chez soi.

Qu’est-ce que Rushella fait en ce moment ?

Il avait pensé à l’appeler afin de demander, mais malheureusement, Rushella n’avait pas de téléphone portable.

Lors de l’achat de vêtements effectuer au cours du week-end, en voyant cela, elle avait « Qu’est-ce que c’est !? Les humains utilisent-ils vraiment ces choses si étranges !? » Et donc, il avait décidé de ne pas lui acheter de téléphone cellulaire.

Tant pis... Après tout, elle devrait être à la maison depuis longtemps.

Une fois qu’il serait rentré, sûrement qu’elle allait commencer a hurlé à propos de l’heure du dîner.

En pensant aux choses ennuyeuses qui allaient venir, vague après vague, Hisui ne put s’empêcher de soupirer. À ce moment-là, une voix put être entendue depuis derrière lui.

« Eh... Kujou-kun ? » (Reina)

« Sera... » (Hisui)

En se retournant, il se retrouva face à Reina. La voyant encore dans son uniforme, il se rendit compte qu’elle n’était pas encore rentrée chez elle.

« Allez-vous... bien ? » (Reina)

« Hein !? » (Hisui)

« Dans l’allée Nichoume... Vous avez été emmené de force dans une voiture !? » (Reina)

« Vous l’avez vu !? » (Hisui)

Hisui ne put s’empêcher de crier. L’avait-elle vu se faire enlever !?

« J’étais très éloignée à ce moment-là. Je pensais que je m’étais imaginé des choses ou que j’avais reconnu la mauvaise personne... Alors je n’ai pas appelé la police... Désolé, mais comme j’étais quand même très inquiète... ! Et bien que vous m’ayez donné votre numéro de téléphone, l’appel n’a pas abouti... » (Reina)

« Uhh ! C’est parce que, hum, cela... C’est juste une connaissance qui voulait que je fasse un tour avec lui... Il me semble qu’il devait bientôt aller travailler et il a dit que ce serait super... c’est pourquoi il m’a traîné de force. Quel gars sauvage ! » (Hisui)

« ... Vraiment ? » (Reina)

« Vraiment, je suis sérieux. » (Hisui)

« Ho ! Merci mon dieu... » (Reina)

Le regard de Hisui errait quand il lui parlait, mais Reina semblait le croire. Quelle enfant pure et innocente !

Leurs maisons semblaient être dans la même direction, alors ils marchèrent côte à côte.

« Kujou-kun, aujourd’hui... Merci, Umm, pendant le cour d’anglais. » (Reina)

« Qu’est-ce que j’ai fait ? » (Hisui)

« Umm, quand je fus appelée afin que je réponde à une question et j’étais incapable d’y répondre... Alors ne m'avez-vous pas discrètement chuchoté la réponse, non ? » (Reina)

« Oh~, c’est vrai, ceci s’est vraiment produit. » (Hisui)

C’était une affaire si insignifiante que même lui l’avait oubliée. Pourtant, Reina, quant à elle, s’en souvenait parfaitement. Se souvenant des bonnes actions des autres, et les remerciant avec sincérité. – Elle n’était vraiment ce genre de personne noble et vertueux.

« Le seul sujet où je suis mauvaise est l’anglais... je suis si envieuse vous concernant. Vous arrivez toujours à répondre d’une manière si fluide et claire quand vous êtes interrogé, même votre prononciation fait penser qu’il s’agit là de votre deuxième langue. » (Reina)

« Et bien, seul mon anglais est relativement mieux que les autres. Mais ceci est uniquement, car ma famille a souvent voyagé un peu partout dans le monde et que j’étais avec eux... Et donc, l’anglais s’est comme imprégné à force dans mon cerveau. » (Hisui)

« Hee... Vous êtes donc l’un de ceux qui sont rentrés de l’étranger ? Ah, c’est aussi pareil pour Rushella-san, n’est-ce pas ? » (Reina)

« Oui ! » (Hisui)

Lors du premier jour de l’école, Hisui avait raconté une histoire comme quoi Rushella avait vécu à l’étranger pendant bien trop longtemps et n’était donc plus habitué aux usages japonais... C’était la version actuelle.

Après tout, Rushella n’avait aucun souvenir de son lieu de naissance. À en juger par son comportement, il s’agissait probablement de l’Europe, la patrie des vampires, mais aucune autre information n’était connue.

« Kujou-kun, bien qu’elle soit un peu étrange, elle semble être très proche de vous, n’est-ce pas ? Vous déjeunez toujours ensemble... » (Reina)

« Eh bien, je suppose que c’est vrai... » (Hisui)

Dans les faits, pour Hisui, il s’agissait seulement de surveiller les actions de Rushella. Mais pour les yeux de ses camarades de classe, ils semblaient être très intimes entre eux.

« Cependant, Rushella-san semble si éloignée des roturiers. Il est donc si difficile d’entamer une conversation avec elle. » (Reina)

En effet, Rushella avait gardé sa distance vis-à-vis des filles de la classe.

Avec à leur tête Reina, certaines des filles amicales de la classe avaient voulu s’approcher d’elle et l’interroger de manière proactive Rushella, mais cela n’avait abouti à rien. À cet égard, même en tant qu’être surnaturel, Mei n’avait eu aucun problème à socialiser.

Mais probablement parce qu’elle était venue à l’école pour pouvoir concevoir des bébés, elle n’avait probablement aucun intérêt pour les filles. Mais depuis que le fait de devenir un ‘humain’ était le but le plus ultime de son espèce, ils avaient toujours essayé de s’entendre avec tous les humains. Elle n’avait aucun ami proche avec qui elle se tenait, mais elle souriait toujours à la personne qui lui faisait face.

« Rushella-san... d’une manière ou d’une autre, j’ai l’impression qu’elle est parfois très triste. Quelque chose est-il arrivé ? » (Reina)

« ... C’est probablement parce qu’elle a quitté son pays et qu’elle est maintenant dans un endroit étranger ? Elle est probablement troublée à cause de cela. » (Hisui)

Parce qu’elle n’avait aucun souvenir, elle avait l’air parfois si solitaire et fragile.

C’était pourquoi elle souhaitait avoir un serviteur totalement dévoué à elle. Mais comme le destin avait joué d’elle, elle avait choisi un mutant qui ne pouvait pas devenir son serviteur alors même que son sang avait été sucé. Mais liée par les anciens rituels des vampires, elle ne pouvait pas aller chercher une autre cible pour le moment.

Comme elle est malchanceuse et pitoyable, peut-être...

Alors qu’Hisui pendait cela, il ressentit brusquement que Reina disparaissait d’à côté de lui. Une ombre noire passant devant lui.

« Hein... !? » (Hisui)

Hisui trouva la situation étrange et regarda dans la direction de Reina. Elle ne pouvait être vue nulle part. Et il y avait de nombreux oiseaux volant devant lui, lui bloquant ainsi la vue.

La horde d’oiseaux volant en formation, ainsi que la puanteur croissante de sang, fit amener Hisui à prendre conscience d’une certaine existence.

Un Vampire se trouvait là.

En utilisant des oiseaux au lieu de chauves-souris qui étaient synonymes de vampires, il semblait moins irréel. S’ils pouvaient contrôler les oiseaux dans la rue comme ça, alors probablement la plupart des vampires choisiraient ce type d’oiseau.

« Va-t’en !! »  (Hisui)

Hisui fit déplacer son sac d’école afin de disperser les oiseaux. Ils se dispersèrent instantanément, libérant la vue de Hisui. Mais cette vue l’amena à désespérer.

Une puanteur de sang était présente.

Le lampadaire était comme un projecteur qui faisait ressortir de l’obscurité la silhouette de Reina.

Il y avait là une ombre noire qui la tenait par-derrière. Alors que Reina bloquait sa vue, Hisui ne vit qu’une vague silhouette, mais il comprenait quand même l’identité de l’ombre.

Il s’agissait, sans l’ombre d’un doute, d’un vampire.

Il venait de finir son repas. Le cou de Reina portait la marque de deux crocs.

« Toi...!!! » (Hisui)

Hisui s’avança vers eux, les yeux de celui qui avait aspiré le sang de Reina s’illuminèrent d’une lumière rouge. Les yeux mystiques, uniques aux vampires, percèrent de part en part Hisui. Mais en raison de sa constitution rendant cela inefficace, Hisui fit simplement un court arrêt avant de continuer à rapidement se déplacer vers eux.

Dans le même temps, la silhouette se fondit dans l’obscurité depuis derrière Reina, disparaissant sans laisser de traces dans la nuit.

Hisui rattrapa frénétiquement en tendant ses mains vers une Reina qui tombait. Heureusement, il réussit à l’attraper avant qu’elle ne touche le sol. Elle reposait, impuissante, dans ses bras.

« Hé, allez-vous bien !? » (Hisui)

Mais Reina ne répondit pas. Sa seule blessure externe avait été faite à son cou, mais son corps tout entier était pâle à cause du manque de sang, comme si elle était dans un état d’anémie temporaire.

Une grande quantité de sang avait été aspirée — en d’autres termes, le degré de vampirisation était déjà très sévère. La fille avait qui il discutait et souriait comme si c’était tout à fait naturel, juste avant cela, était devenue une existence étrangère et tout cela en un clin d’œil.

Un début de vie scolaire venait d’être taché par une horrible couleur rouge sang. Hisui sentit une émotion noire qui brûlait à l’intérieur de lui-même.

Faisant grincer ses dents, il leva les yeux pour voir un visage familier.

« Vous... ! » (Hisui)

Rushella était là. Et dans sa main droite se trouvait une courte épée d’où du sang tombait goutte à goutte. Un liquide rouge brillant était présent sur le côté de ses lèvres.

Même sa respiration était irrégulière. Elle haletait fortement.

Serait-ce elle ?

Hisui ne le déclara pas. Il avait peur de le dire.

Rushella se tenait simplement là, sans expression.

Dans ce silence gênant, la faible voix de Reina se fit entendre. Ses doigts minces tremblaient, mais ils pointaient très nettement dans la direction de Rushella.

« ... Quel est le problème ? » Demanda Hisui.

Reina répondit tout doucement. « Cette... fille. » (Reina)

« ...!? » (Hisui)

« M’a sucé... mon... sang... juste... avant... » (Reina)

Puis, après avoir dit cela, Reina s’évanouit comme si elle avait rendu son dernier souffle. Son mince bras pendait désormais, impuissant, vers le sol.

Hisui regarda silencieusement Rushella.

Ce que Reina venait à l’instant de déclarer, Rushella avait aussi dû l’entendre. Hisui voulait savoir comment elle réagirait.

Mais Rushella s’éloigna de là, couvrant sa bouche.

« Hey...! » (Hisui)

Rushella ne tint pas compte des appels de Hisui et elle partit toute seule au loin.

Seul le poids du corps de sa camarade de classe était pressé dans ses bras. Son esprit était en train de penser à des choses qu’il ne souhaitait pas penser.

La seule chose que Hisui pouvait faire à l’heure actuelle, c’était appeler Kishida avec qui il venait de faire connaissance tout à l’heure.

Kishida se dépêcha et arrangea pour que Reina soit transportée jusqu’à un hôpital. Puis Hisui fut conduit jusqu’au poste de police afin qu’il fournisse son témoignage.

Après que toutes les procédures eurent été terminées, Hisui fut enfin autorisé à rentrer à la maison, il était déjà proche de l’aube.

En raison du manque de sommeil, il marchait d’un pas chancelant jusqu’à la maison. Il était déjà temps de partir pour l’école, mais Rushella n’était pas à la maison.

Bien qu’il avait eu beaucoup de choses qu’il voulait dire, son cerveau était déjà en grève. Hisui n’avait pas d’autre choix que d’aller dans sa chambre et de se coucher sur le lit.

« ... Avez-vous... sucée son sang ? » (Hisui)

Impossible de dire si c’était des chuchotements ou s’il parlait dans ses rêves, car la conscience de Hisui avait déjà coulé dans l’obscurité.

†††

Chapitre 5 : Baisée Soupçonneux

Partie 1

« Pourquoi dois-je montrer ma peau devant les autres ? » Grogna Rushella, elle était gênée par les regards environnants.

Après avoir terminé le rangement après le déjeuner, Rushella était allée à l’infirmerie.

Aujourd’hui, il y avait l’examen physique.

Avant d’entrer dans la salle, tous les étudiants devaient porter leurs vêtements de gymnastique, mais, après leur arrivée à l’infirmerie, la plupart des personnes les avaient retirés, ne laissant que leurs sous-vêtements.

Et parce que leurs corps étaient ainsi exposés à d’autres lors de l’examen, tout le monde était inquiet et avait choisi avec précaution leurs sous-vêtements. Les différents tissus couvrant les corps des filles étaient vraiment une vue colorée.

Bien que le but de l’examen physique soit de mesurer la hauteur, le poids et la hauteur assise, la plupart des filles profiteraient de l’occasion pour utiliser les bandes de mesure afin d’enregistrer leurs trois tailles.

Se réunissant en groupes, les amis se mesuraient le buste, les hanches et le tour de taille.

« De quoi sont-elles si heureuses ? » (Rushella)

« Oh ma chère ! Ne comptez-vous vraiment pas vous mesurer ? » (Mei)

Quelqu’un derrière elle avait soudainement retiré le t-shirt de Rushella.

Vêtus de dentelle blanche, deux magnifiques fruits apparurent.

« Quoi... » (Rushella)

« Wow, ces seins sont vraiment énormes. Entre nous, je déclare un match nul. Ha non... Vous avez un peu d’avance sur moi ! » (Mei)

Les mains arrivant par-derrière les tâtèrent avant de les serrer hardiment. Rushella, ayant son visage devenu d’un rouge profond, se retourna en hurlant avec colère :

« Vous, salope... » (Rushella)

« Il s’agit là d’un bonnet F, mais infiniment proche du G... hein, non, je pense que vous avez déjà amplement brisé la barrière du G. De mignonnes choses bien massives... » (Mei)

Mei sourit en face de sa formidable rivale.

Elle avait déjà enlevé ses propres vêtements de gymnastique et n’était qu’en sous-vêtements. Et elle ne semblait pas du tout embarrassée. Le design de ses sous-vêtements très étroits était assez obscène pour une étudiante de première année.

« Salope ! Qu’est-ce que vous faites si soudainement !? » (Rushella)

« Ce que je fais ?... Je suis juste en train de vous aider à vous mesurer. En passant, votre soutien-gorge est un peu serré. Puisque Hi-kun vous a accompagné afin de les acheter, pourquoi ne lui avez-vous pas demandé de vous mesurer correctement avant de l’acheter ? » (Mei)

« Parce que, je n’avais pas encore tout à fait compris cela, et de toute façon, je compte en acheter de plus mignons. » (Rushella)

« Quel gaspillage pour un rendez-vous de magasinage ! Demandez simplement au personnel du magasin de vous aider à vous mesurer. N’êtes-vous pas tout simplement trop ignorante de toutes les mœurs du monde ? » (Mei)

 

 

« Que vous êtes bruyante ! Et en plus, je n’ai pas besoin de votre aide !! » (Rushella)

« Si vous portez des soutiens-gorge mal ajustés, alors leurs formes seront ruinées, est-ce que vous le savez ? Si vous voulez toujours porter ce genre de vêtements avec des décolletés aussi révélateurs, comme la robe que vous portiez lors de votre premier jour ici, je vous conseillerais d’accorder un peu plus d’attentions à vos choix, d’accord ? » (Mei)

« Ooh... » (Rushella)

Mei avait dit quelque chose de juste. Rushella tomba dans le silence, incapable de trouver quelque chose à répliquer. Même sans posséder ses souvenirs, elle pouvait quand même dire que l’expérience de Mei en tant que femme était bien supérieure à la sienne.

« Ma chère, Hi-kun est tellement malchanceux. De penser qu’il serait ainsi accompagné d’une fille qui ignore totalement comment rester présentable. Peut-être que les normes d’apparence de Hi-kun pourraient être vraiment proches de zéros. » (Mei)

« ... Grrr. » (Rushella)

La mention du nom de Hisui avait immédiatement amené Rushella à changer son expression.

« Après tout, mes trois tailles sont déjà mesurées, alors cela ne me dérange pas si je pars tout de suite. Et vous ? » déclara Mei tout en souriant avec sang-froid.

Rushella hésita longtemps, puis finalement demanda de l’aide de son ennemi. « Aidez-moi à me mesurer. »

« Alors, venez ici, comme une gentille et obéissante enfant. Alors, faisons cela rapidement. » (Mei)

Les mains expérimentées de Mei déroulaient le ruban à mesurer et mesurèrent avec habilité le corps de Rushella.

« Comme prévu, votre buste dépasse les 90 cm... La taille est... Wow, même plus étroit que la mienne... » (Mei)

« Quel est le problème ? » (Rushella)

« R-Rien ! Maintenant les hanches... elles semblent plus petites que les miennes. Je pense que je serais contente d’avoir, hein... Hé, est que Hi-kun est un adorateur des seins ? Est-ce un imbécile de ce genre ? Afin de faire des bébés, je suppose que mes hanches conçues pour la grossesse sont largement suffisantes ? » (Mei)

« ... Je n’en ai aucune idée. Pourquoi devrais-je connaître les goûts de cette personne ? » (Rushella)

« Oh ma chère, est-ce bien ainsi ? Alors cela signifie que vous ne savez pas pourquoi Hi-kun est absent de l’école aujourd’hui. Vrai de vrai ? J’ai également entendu dire que la délégué est aussi absente. Est-ce que vous en connaissez la raison ? » (Mei)

« ... Aucune idée. Cette personne n’est pas rentré la maison hier soir. » (Rushella)

« Mm~hm... Est-ce qu’il est malade ? N’est-ce pas parce que vous n’arrêtez pas de sucer de son sang tous les jours ? » (Mei)

« Et bien... » (Rushella)

Rushella baissa les yeux et ne parla plus. Après tout, elle savait très bien que la perte de sang entravait la santé d’un corps humain.

« ... Chaque jour, je ne bois pas tant que cela. Du moins, assez peu pour qu’il ne risque pas de mourir. » (Rushella)

« Mais il ne faut pas oublier que cela s’ajoute aux autres jours, n’est-ce pas ? Bien que Hi-kun soit toujours aussi facile à vivre, cela doit vraiment être difficile pour lui, non ? » (Mei)

« Pour commencer, cette personne est paresseux avec... » (Rushella)

Bien que Rushella rétorquât cela avec insistance, son ton de voix était beaucoup plus faible que d’habitude.

Mei ne fut pas dérangée par l’argument et donc, elle continua directement son assaut.

« Oh, en tout cas. En passant, vos trois tailles sont déjà mesurées. Puis, lorsque nous changerons de place avec les garçons et que nous ferons les examens dentaires et médicaux, il serait préférable que vous vous occupiez de m’examiner... Après tout, compte tenu de notre identité, cela serait assez gênant. » (Mei)

« C’est vrai... La structure de mon corps est différente de celle des humains. » (Rushella)

« Je devrais être correct avec la dentition, mais d’un autre côté, pour le médecin... Si je rencontre un médecin expérimenté, alors cela pourrait être très risqué. Vous avez probablement un problème avec les deux, mais le dentaire sera le plus gros problème. La longueur de vos crocs va sûrement attirer l’attention. » (Mei)

« Ils sont beaucoup plus courts que quand je suce du sang, mais créer des problèmes serait encore plus gênant. D’accord, il est temps d’utiliser mes yeux mystiques afin de passer à travers ça ! » (Rushella)

« Pourriez-vous également hypnotiser “tout ce qui est nécessaire” pour mon bilan ? En récompense, je vais vous aider pour votre examen dentaire. Ce serait un problème si vos crocs orgueilleux causaient des problèmes, n’est-ce pas ? » Mei se mit à sourire d’une manière avenante.

Rushella n’avait pas remarqué ses arrière-pensées.

« Haha, il semblerait que vous ayez finalement montré le respect dû à un “Véritable Ancien”. Très bien, alors allez-y et soyez-en honoré. » (Rushella)

« ... Oui, oui. En passant, qu’en est-il, si je vous aidais à nettoyer vos dents ? Vous devriez laisser ces deux crocs si pointus briller d’un nouvel éclat. » (Mei)

Mei sourit tendrement en sortant une gobelet en papier remplie d’un liquide blanc et collant. Ensuite, elle remua tout cela avec des baguettes jetables.

« Nettoyer mes dents... ? Vous voulez dire me brosser les dents ? Mais si cela rend les dents plus jolies, alors allez-y. » (Rushella)

« ... OK, alors venez ici et ouvrez la bouche. » (Mei)

« Oui. Ha — » (Rushella)

Rushella ouvrit la bouche le plus qu’elle pouvait.

Mei versa immédiatement le contenu du gobelet à papier à l’intérieur de la bouche.

Une partie du liquide éclaboussa lors de cette opération ce qui rendit même le visage de Rushella taché de blanc.

« Qu’est-ce que c’est !? » Déclara difficilement Rushella.

« Tranquille. C’est totalement sans danger. Cela va se solidifier instantanément dans votre bouche. Puis, les taches et saletés se trouvant sur les dents vont se coller sur cela. Et une fois retirées, vos dents brilleront bien plus. Maintenant, mordez fermement dedans. » (Mei)

« Vraiment... ? Pourquoi est-ci si amer... et pourquoi est-ce si collant ? » (Rushella)

Rushella sentit le liquide se solidifier lentement dans sa bouche. Ceci ressemblait aux chewing-gums qu’elle avait essayés récemment. Rushella n’avait pas du tout aimé le chewing-gum, mais ce sentiment collant dans sa bouche était encore pire.

« Bien bien, je pense que c’est maintenant correct. Ouvrez en grand. Il ne faut surtout pas endommager la forme lorsqu’on va le retirer. » (Mei)

Rushella fronça les sourcils avant de cracher la substance caoutchouteuse.

Ses dents étaient clairement imprimées dessus. Mei le plaça minutieusement dans un sac en plastique ressemblant à ceux utilisés pour manipuler des preuves criminelles.

« ... Est-ce fini ? Et comment sont mes dents ? » (Rushella)

Rushella essuyait sa bouche, mais il y avait quelques taches séchées du liquide blanc se trouvant sur son visage. Même sa langue avait encore des traces du liquide blanc et opaque. Son visage noble était rempli d’un profond mécontentement.

Jouant la comédie, Mei lui tendit un mouchoir et lui annonça à propos de l’"Examen dentaire".

« Oui, c’est super... Elles sont jolies et toutes blanches, n’est-ce pas ? Maintenant, vous devez aller vous rincer la bouche ? Puis après cela, passez à la salle de gym et prenez le contrôle de l’interniste et du dentiste pour moi, d’accord ❤ ! » (Mei)

« ... Je sais. Ma bouche me fait ressentir vraiment une sensation vraiment horrible... Et en plus, j’ai de cette chose collée sur mon visage... » (Rushella)

Rushella ajusta ses vêtements avant de sortir de l’infirmerie pour se rincer la bouche.

Après que Mei l’ait regardé partir, elle regarda alors le sac se trouvant à la main puis sourit avec satisfaction.

« Allons-y.❤ » (Mei)

†††

Partie 2

« ... Alors, comment cela s’est-il passé ? Mission accomplie ! » (Mei)

« Merci pour vos efforts, Mademoiselle l’informatrice ! » (Hisui)

Pendant la pause après l’examen physique, Hisui alla parler avec Mei.

« C’est très grossier ce que tu me dis. Il s’agit là de mon travail. Je le répète, ce n’est simplement que mon travail. J’ai simplement signalé qu’une vampire avait été vue dans les alentours de mon école. Je devrais à juste titre être félicitée pour un tel comportement, n’est-ce pas ? » (Mei)

« Merci à vous dans ce cas. Mais j’ai également été entraîné là dedans. Et à cause de ça, j’ai rencontré tant de choses gênantes. » (Hisui)

Hisui avait encore du mal à accepter ce qui s’était produit hier. Combiné avec son manque de sommeil, son humeur atteignait le fond.

« Quelle importance ? Au moins, Hi-kun, cela a prouvé que tu es totalement humain. » (Mei)

« Je sais déjà que je suis un humain, et je n’ai pas besoin de preuve pour ça. Que mon sang soit aspiré ou non, ceci ne m’affectera pas. Mais j’espère que vous n’avez pas révélé d’informations concernant ma constitution. L’avez-vous fait ? » Demanda Hisui.

Hisui vérifia certaines des questions que les enquêteurs s’étaient posaient lors de cet "examen" et Mei hocha négativement la tête en réponse.

« Non, je ne l’ai pas fait. D’ailleurs, je trouve encore que ta constitution tout à fait incroyable. C’est totalement impossible d’être mordu par un vampire et de rester en parfait état. » (Mei)

« Ma quantité de sang diminue à chaque fois, donc je ne suis pas en parfait état... Quoi qu’il en soit, merci pour ça. Si vous l’aviez divulguée, je serai probablement à nouveau enlevé avant d’être disséqué. La manière d’agir d’Eruru est complètement différente de ce que son nom pourrait faire penser. Qui sait ce qui pourrait m’arriver. » (Hisui)

Puis, se rappelant le traitement injustifié qu’il avait subi la nuit dernière, Hisui posa sa main sur son visage, puis secoua la tête. Un traitement qu’il avait subi simplement parce qu’il vivait avec une vampire. S’il s’était complètement transformé en vampire, cette fille n’aurait certainement pas montré la moindre pitié.

« Ah ! ~ oui, c’est vrai. Même si elle est vraiment mignonne, elle est impitoyable face aux créatures surnaturelles, et en particulier les vampires. » (Mei)

« ... Pourquoi diable est-ce ainsi ? » Demanda Hisui.

Hisui se souvenait parfaitement des doutes qu’il avait eus hier, puis il murmura pour lui-même. Bien qu’il ne sache pas à quel point ses compétences étaient remarquables, mais son attitude arrogante et sa froideur envers les vampires étaient très inhabituelles. Il ressentait en elle une obsession presque comme celle d’une fanatique.

« Mais elle est très bonne dans son travail et obtient des résultats impressionnants. Mais puisque tu t’inquiètes au sujet de la représentante de classe, ne serait-il pas préférable de la laisser gérer toute l’affaire ? » (Mei)

« ... À l’heure actuelle, je ne fais aucunement confiance en ces personnes. » Déclara Hisui très mécontent.

L’opération effectuée par Mei aujourd’hui était due au fait que Hisui avait accepté la mission d’Eruru la nuit précédente.

En tant que premier témoin de l’incident, Hisui avait été emmené jusqu’au poste de police afin d’enregistrer son témoignage après qu’il ait appelé la police.

*

« En premier lieu, nous considérons le vampire qui vit avec vous comme le principal suspect. Lorsque la victime s’est évanouie, elle a indiqué “Rushella” comme étant la coupable. Ne l’avez-vous pas entendue ? » (Eruru)

« ... Je l’ai entendue. » (Hisui)

Hisui n’avait pas feint l’ignorance. Car après tout, la police l’avait déjà bien compris, donc il ne fallait pas leur mentir.

« Ensuite, je suis déjà au courant. On dirait que vous avez réalisé votre propre bêtise, n’est-ce pas ? Parce que vous avez laissé une vampire seule dans une telle situation, vous êtes en partie responsable. » (Eruru)

« ... Que voulez-vous que je fasse ? » (Hisui)

« Nous espérons que vous nous aiderez lors de cette “enquête”. Afin d’exterminer ce vampire, des preuves nous sont nécessaires. En d’autres termes, il doit être prouvé sans le moindre doute qu’elle a bien attaqué la victime. » (Eruru)

« Voulez-vous que je trouve la preuve de son absence ou la collecte d’empreintes digitales ? » (Hisui)

« Vous avez à moitié raison. Ce que je veux que vous fassiez pour nous, c’est que vous récupériez les marques spécifiques de ses dents. » (Eruru)

« Qu’est-ce que c’est ? » (Hisui)

« Tout comme les humains, les dents de vampire ont des différences mineures dans leurs formes. Si la marque de morsure sur la victime correspond aux marques de dents que vous aurez recueillies, la culpabilité du vampire sera ainsi confirmée. Nous préparerons les outils pour vous et Mei Sudou. Elle vous aidera pour cette tâche. Allez-y et récupérez ses marques de dents. » (Eruru)

— Après avoir expliqué tout cela, elle avait permis à Hisui de rentrer chez lui.

Il était allé à l’école dans l’après-midi, puis il avait rencontré Mei qui avait déjà été informée. Après ça, tout s’était passé comme ce qui avait déjà été raconté un peu plus tôt...

*

Après ça, les marques de dents devaient être remises à Eruru et ainsi leur tâche serait terminée.

« Hi-kun, tu sembles être plutôt malheureux. Es-tu toujours peu désireux de soupçonner Rushella ? Dès le départ, je l’ai trouvée étrange. Par exemple, sur le fait qu’elle insistait pour être appelée une “Véritable Ancienne” ou d’autre chose du genre... Quand j’ai dit ça à Monsieur Kishida, il s’est mis à rire. Te rends-tu compte de ça ? Et cela venant de cet homme ne montrant jamais la moindre émotion. » (Mei)

« Hmm... Attendez ! Avez-vous également parlé comme quoi elle voulait se faire appeler “Véritable Ancienne” ? » (Hisui)

« ... ? Tout à fait, je l’ai signalé à lui. Mademoiselle Eruru espère que nous pourrions lui fournir autant d’informations détaillées que possible. Mais je ne pense pas qu’elle se préoccupe vraiment de cette revendication ridicule. » (Mei)

« ... Je vois. » (Hisui)

Hisui avait regardé les photos que Mei avait empruntées en tant que matériel d’enquête.

Mei tapota la tête de Hisui et fronça ses sourcils après avoir regardé la photo.

« Wôw... C’est la photo de la marque de morsure qui a été faite sur déléguée de classe... » (Mei)

« J’ai vu de nombreuses victimes de vampires avant... Mais celui-là compte comme l’un des cas les plus graves. Elle est presque sur le point de devenir entièrement une vampire. Car beaucoup de son sang a été aspiré d’un seul coup. » (Hisui)

« Est-ce un type de cas très rare  ? » (Mei)

« Pour transformer un humain en vampire, il faut aspirer entièrement le sang de la personne. Le sang occupe 8 % de la masse corporelle d’une personne. Parce que la représentante de classe est plus mince que la moyenne, sa masse n’atteint même pas les 50 kg. Après avoir calculé ça, elle doit avoir approximativement 4 litres de sang. Boire cette quantité dans un si court laps de temps est une tâche assez compliquée même pour un vampire. Les vampires drainent habituellement la totalité du sang de leur victime sur un laps de temps de plusieurs nuits. C’est non seulement en raison de principes ou de règles, mais c’est aussi parce que tout prendre en une seule fois est bien trop dur. » (Hisui)

« Peut-être avez-vous raison... Cependant, le corps produit du sang tous les jours, n’est-ce pas ? Si un délai est fait au cours de ce drainage, le sang ne serait-il pas reconstitué entre temps ? Et donc ? » (Mei)

« Ce que je veux dire par la “totalité du sang” est conceptuellement parlant. Comme analogie, c’est comme le montant total de “l’âme humaine”. C’est un peu comme la barre de vie d’un personnage de jeu vidéo. Quoi qu’il en soit, il s’agit de la quantité accumulée de sang qui doit être drainée d’un humain pour compléter le processus de transformation en un vampire. Pour un être humain dont le sang total est de 4 L, cela peut être fait en une fois ou en plusieurs fois. Tout ce qu’il faut, c’est un total de 4 litres. La quantité reconstituée par le métabolisme n’a aucune importance. La succion de sang n’est en fait qu’un rituel. Par rapport à la situation réelle du sang, la satisfaction des conditions conceptuelles est plus importante. » (Hisui)

Le flot continu de connaissances de Hisui était assez convaincant. Et certaines de ses connaissances les rapprochaient du cœur du vampire inconnu que Mei ne connaissait pas.

« Ce vampire... Il est possible qu’il ait eu très soif. Mais, dans ce cas, il n’y aurait plus eu la moindre goutte de sang dans la représente de classe. Je pense que cela va au-delà de la transformation en un vampire. Car dans ce cas là, elle aurait été vidée directement de tout son sang. En outre, si le vampire ne cherchait que du sang, il devrait y avoir plus de victimes. Et dans ce cas, j’aurais moi aussi été attaqué. Donc — . » (Hisui)

« Et donc ? » (Mei)

« Pour une raison bien particulière, le coupable a délibérément aspiré une grande quantité de sang de la représentante de classe. Assez pour qu’elle soit sur le bord de se transformer totalement en une vampire. Quel est donc exactement le plan que ce vampire a en tête... ? » (Hisui)

Ceci pue l’odeur de la conspiration. Voilà ce que pensait Hisui.

« ... De la façon dont je le vois, et à en juger par ton ton de ta voix, tu essayes juste de disculper Rushella de tous soupçons ? » (Mei)

« La méthode de succion de sang ne correspond pas à son style. Voilà la vérité. Je le sais très bien ayant été mordu par elle. » (Hisui)

« Mais qu’en est-il du témoignage de la victime ? Même si les marques des dents ne sont pas encore comparées, n’est-ce pas assez évident ? » (Mei)

« Peut-être. » (Hisui)

Hisui parla sans crainte. Mei haussa les épaules.

« Eh bien ! Quoi que ce soit, j’irais livrer cet échantillon de marques de dents. Une conclusion devrait donc arriver aujourd’hui. » (Mei)

« Cette chose... Avez-vous utilisé cet outil que Kariya vous a donné pour obtenir des marques de dents ? » (Hisui)

« Tout à fait. Il s’agit d’une version améliorée de ce que les dentistes utilisent. Une résine de séchage spécial super rapide. Il se solidifiera complètement dans un petit moment. » (Mei)

« ... Je vois. » (Hisui)

Hisui ferma les yeux et réfléchit un instant, puis suggérait. « Ah, laissez-moi me charger de ça. Est-ce que cela doit être livré au poste de police ? »

« Oui... pourquoi ? » (Mei)

« Il y a quelque chose que je dois confirmer. Et cela, avant le coucher du soleil. » (Hisui)

« Envisages-tu de partir maintenant !? Qu’en est-il des cours de l’après-midi ? » (Mei)

« Je vais partir pour le reste de la journée. Les enseignants ne savent même pas que je suis venu à l’école. J’inventerais une raison valable. » (Hisui)

Puis après que Hisui ait dit ça, il prit soin d’éviter d’être vu, marchant vers les portes de l’école.

†††

Partie 3

« Pourquoi êtes-vous ici ? » (Eruru)

La première phrase d’Eruru était pleine de mécontentement...

Naturellement, Hisui n’était pas amical non plus.

« Je suis venu afin de vous livrer ce que vous m’avez demandé. » (Hisui)

Hisui avait soulevé le sac en plastique étiqueté de police contenant les preuves devant ses yeux alors qu’il disait ça. C’était déjà le crépuscule et le soleil couchant créait de longues ombres.

« Dans ce cas, vous auriez juste eu à attendre à la réception du poste de police. Pourquoi avez-vous délibérément attendu sur l’un des bancs se trouvant à l’extérieur ? » (Eruru)

Tout comme Eruru le décrivait, Hisui avait couru à l’extérieur après s’être annoncé à la réception afin qu’elle informe Eruru de sa venue.

« Je veux pouvoir sentir la brise et donc, je suis allé dehors. Rester dans un bâtiment m’incommode. » (Hisui)

« Personne n’a besoin de vos commentaires. Dépêchez-vous et donnez-moi cette chose. » (Eruru)

Eruru tendit la main et poussa Hisui à donner les empreintes de dents.

Mais Hisui l’avait simplement ignorée, se tenant debout au même endroit avec son dos tourné vers le soleil couchant. Il fit alors une demande.

« Bien sûr que je vais vous le donner, mais seulement à une condition. » (Hisui)

« Quelle condition ? Vous voulez maintenant de l’argent ? Vous êtes vraiment sans vergogne... » (Eruru)

« Puis-je aller lui rendre visite ? » (Hisui)

« ... ? » (Eruru)

« La représentante de classe doit avoir été placée ici, n’est-ce pas ? » (Hisui)

Hisui regarda vers le bâtiment aux murs blancs se trouvant à côté du poste de police.

C’était l’un des rares hôpitaux polyvalents dans la région. Ayant été construit à cet endroit faisait qu’il était probablement intimement lié à la police.

« ... Vous êtes assez observateur. Que vous soyez bouché ou brusque... Par moment, je ne peux pas vraiment le dire. » (Eruru)

« C’est une évidence si vous preniez juste un peu de temps de réflexion. Alors, quelle est votre réponse ? Une visite rapide devrait être correcte, n’est-ce pas ? » (Hisui)

« ... D’accord. Suivez-moi. » (Eruru)

Hisui suivit Eruru et se dirigea vers l’Hopital Polyvalent Seidou.

En passant par les points de contrôle utilisant des cartes de sécurité et des balayages rétiniens, les deux personnes s’enfouirent sous terre.

Les victimes mordues par des vampires hériteraient des caractéristiques des vampires et donc, craindraient la lumière. Reina avait probablement été maintenue sous terre afin d’éviter de lui faire subir des dommages supplémentaires.

Finalement, Hisui et Eruru arrivèrent à leur destination. Cet étage était identique aux installations au-dessus du sol, donnant une image propre et blanche. Et aussi parce que nous nous trouvions sous terre, il y avait un sentiment encore plus oppressant venant des murs environnants.

L’objectif de l’établissement n’était pas le traitement, mais l’isolement. C’était ce que l’environnement semblait faire penser.

« Nous sommes arrivés. » (Eruru)

Eruru s’était arrêtée de marcher.

Ils étaient tous les deux dans une pièce avec divers équipements médicaux, telle une unité de soins intensifs. Ils étaient attachés à la fille endormie dans le lit, convertissant sa respiration, son métabolisme et surtout l’état de son sang en valeurs numériques.

Peut-être que pour un observateur ignorant, il s’agissait juste d’une chambre de malade. Cependant, voyant la fille attachée au lit avec diverses attaches, cela ressemblait clairement plus à une prison.

La fille au visage mortellement pâle était bien entendu Reina.

Quand Hisui s’approcha d’elle, et Reina ouvrit soudainement les yeux.

« Kujou-kun...? » (Reina)

« Salut. » (Hisui)

Hisui leva la main et salua.

Reina le regarda avec des yeux creux et ensuite inspecta son environnement.

Elle semblait ne pas comprendre clairement sa situation. Ses yeux continuaient à errer dans la pièce.

Son état était commun chez les victimes de vampires, une conscience brumeuse. Elle s’était probablement réveillée plusieurs fois plus tôt, mais ses souvenirs s’étaient probablement arrêtés à cette nuit-là.

« Comment vous sentez-vous ? » (Hisui)

Hisui avait l’air d’un docteur. Reina répondit simplement d’une voix rauque.

« J’ai l’impression d’avoir si soif... » (Reina)

« Laisse-moi vous acheter du jus, cela vous convient-il ? » (Hisui)

Hisui avait déclaré ce dialogue visiteur-patient typique et avait approché Reina d’encore plus près. Reina était presque assez près pour toucher son cou.

« Est-ce que vous voulez boire un verre ? » (Hisui)

« ... » (Reina)

À l’instant où Hisui posa cette question, les yeux de Reina brillèrent faiblement d’une lumière cramoisie.

Elle avait écarté ses lèvres desséchées et avait révélé des dents très propres, blanches et saines.

Parmi elles, ses canines étaient particulièrement longues.

« Ce que je veux boire, c’est... » (Reina)

Seule la tête de Reina était mobile. Hisui n’avait pas bougé.

« Allez-vous-en de là ! » (Eruru)

Eruru grogna avec colère et attrapa avec force le bras de Hisui, le tirant loin de Reina.

En même temps, la lumière cramoisie s’effaçait des yeux de Reina. Et comme si elle était droguée, elle s’endormit très rapidement en respirant paisiblement.

« Êtes-vous fou !? Est-ce que vous aviez vraiment envie qu’elle boive votre sang ? » (Eruru)

Eruru déclara froidement ça. Elle pointa sans hésitation son arme sur le front de Hisui.

Contrairement au standard S & W M3913 de la police ou au SIG Sauer P230JP, ce pistolet avait un design élégant et était totalement argenté.

Il était couvert de motifs décoratifs d’ailes d’ange et de motifs de croix. Il avait clairement été fait sur mesure. La bouche du canon semblait presque pouvoir tirer des lasers au lieu des balles. En tant qu’arme mortelle, son design était assez finement ouvragé.

« Qu’est-ce que c’est... ? D’où l’avez-vous dégainée !? » (Hisui)

« C’est l’arme sacrée, L’"Argentum". Normalement utilisé contre les vampires, mais il fonctionne aussi très bien contre les humains. Mais plutôt que des balles d’argent, vous préférez probablement manger du plomb. » (Eruru)

Voyant Eruru déplacer son doigt sur la gâchette, Hisui leva les bras et se rendit, son visage devint pâle.

« Je lui ai seulement demandé si elle avait soif, d’accord !? Et même si la représentante de classe avait bu mon sang, quelle importance est-ce que cela a ? En tant que vampire incomplet, elle n’a pas le pouvoir de transformer les autres en vampires, n’est-ce pas ? » (Eruru)

Dès que Hisui avait fini de parler, l’arme l’avait frappé au front. Probablement destiné à gérer le combat rapproché avec des vampires, le corps principal de l’arme avait été construit afin d’être assez solide. Cette claque sur la tête avait fait un peu mal.

« Qu’est-ce que vous faites !? » (Hisui)

« Vous le méritez. Avez-vous déjà pensé à si elle se retransforme en humaine et qu’elle se rappelle qu’elle a bu le sang de quelqu’un d’autre. Comment se sentira-t-elle selon vous !? » (Eruru)

« ... » (Hisui)

« Après avoir été mordu par un vampire, le problème n’est pas aussi simple que de se transformer en vampire. Plus important encore. La dignité humaine est violée. N’agissez pas témérairement avec vos connaissances qui ne tiennent pas debout !! » (Eruru)

Rugissant de haine et de colère, Eruru désigna de nouveau Reina endormie.

Caractéristique des Vampires n ° 6 : une fois mordu par un vampire, à mesure que le processus de vampirisation progresse, la victime fera preuve de loyauté envers son maître vampire et se transformera peu à peu en quelque chose de proche d’un vampire jusqu’à le devenir totalement.

Les contraintes de Reina n’étaient pas seulement pour la protéger, mais aussi pour se prémunir contre sa propre dangerosité.

« Je vous ai amené ici pour vous faire voir à quel point elle a l’air pitoyable. Peu importe la théorie que vous voudriez préconiser, voilà la vraie nature d’un vampire. Ils sucent le sang et nuisent aux personnes. Même une personne comme vous peut le comprendre, n’est-ce pas !? » (Eruru)

 

 

Hisui ne pouvait pas réfuter ça et regarda vers les étagères à la tête du lit.

C’était probablement là que les objets personnels de Reina étaient conservés.

« Ceci... est-ce à la représentante de classe ? » Demanda-t-il.

Hisui tenait dans sa main une croix brillante qui semblait rayonner d’une noble aura. Elle avait l’air d’être assez haut de gamme et pas un simple bibelot. Il pouvait aussi ressentir la sainteté qui en émanait.

« ... Oui. Tous les membres de sa famille sont des chrétiens très pieux. Elle est également allée dans un collège catholique et va à l’église chaque dimanche. Ces parents ne sont pas à la maison en raison d’un travail pour l’église. Selon les dossiers, ils ne peuvent venir qu’après avoir terminé leur travail. » (Eruru)

« C’est clairement une famille très pieuse, mais pourquoi Dieu ne l’a-t-il pas protégée ? » (Hisui)

« Si elle avait porté cette croix sur son cou à l’époque, elle aurait pu être épargnée. Mais c’est comme ça que les attaques de vampires fonctionnent. Que ce soit des saints pieux ou des femmes pécheresses, une fois mordues, elles tombent toutes et deviennent des monstres inhumains. C’est la maladie la plus terrifiante au monde, traitant à égalité tout le monde. » (Eruru)

« Je vois. » (Hisui)

Hisui pinça durement la joue d’Eruru.

« ... Qu’est-ce que vous faire ? » (Eruru)

« Il s’agit d’un remboursement. » (Hisui)

« Êtes-vous un enfant ? » (Eruru)

« Laissez-moi vous poser une question. Il s’agit d’une question pour vous. Qu’est-ce qu’un vampire ? » (Hisui)

« ...? Un ravageur que tout le monde doit exterminer. Ne vous l’ai-je pas déjà dit ? » (Eruru)

« Une autre question. Et s’il s’agit d’un de leurs membres de haut rang en termes de Pureté ? Ou même plus haut. Un Véritable Ancien ? » (Hisui)

« Ils sont tous les mêmes. Ceci augmente simplement la menace qu’il représente. Nous lancerions une alerte et les exterminerions tous. Cependant, je ne crois pas que ce genre de chose existe encore à notre époque. Les membres de sang purs en termes de Pureté ne sont plus guère nombreux. Et les Véritables Anciens sont d’autant plus impossibles. » (Eruru)

« Je vois. Je comprends. Bon, je vais y aller. » (Hisui)

Hisui avait alors jeté les marques de dents à Eruru.

« Merci. Les résultats de l’analyse seront bientôt disponibles. Vous pouvez aller réfléchir à vos propres actions. » (Eruru)

Hisui ne répondit pas, mais regarda ses doigts qui venaient de pincer la joue d’Eruru.

« Vous devriez plus ou moins comprendre la situation. Cette vampire à vos côtés n’est qu’un monstre suceur de sang. Dépêchez-vous de fuir loin d’elle. Quel que soit le choix que vous ferez, je m’occuperai d’elle. » (Eruru)

« Merci beaucoup. Alors pourriez-vous me conduire hors d’ici ? Je ne peux pas sortir d’ici seul. » (Hisui)

« Même encore maintenant, vous me causez tout le temps des problèmes. Bon, allons-y. » (Eruru)

Hisui quitta le bâtiment en suivant Eruru, puis prit la route afin de rentrer à la maison.

Après le départ d’Hisui, Eruru fit instantanément venir Kishida et lui tendit les marques de dents.

« Les moules sont arrivés. Analysez cela immédiatement. » (Eruru)

« Compris. Une fois fini, je vous ferais un rapport. » (Kishida)

« Je sais. En outre, allez là-bas et faites préparer l’équipement de combat anti-vampire et les troupes d’assaut. La capture n’est pas nécessaire, il suffit de directement l’exterminer. Tout ça sera fini dès ce soir. » (Eruru)

Kishida avait alors demandé à son patron impitoyable.

« Mais consultante spéciale, les résultats ne sont pas encore — » (Kishida)

« Pour commencer, cette analyse n’est qu’une redondance. Les plus hautes... Non, c’est une façon plus commode de fermer la bouche à ceux qui continuent de pleurer sur la coexistence avec les vampires et de faire des recherches sur l’immortalité. Mais le résultat final n’a pas d’importance. Quoi qu’il en soit, dépêchez-vous et préparez tout ça. Je ne veux pas perdre l’initiative. » (Eruru)

La fille avait annoncé ce message cruel avec une adorable voix.

Le fidèle homme de main ne répliqua plus rien et baissa simplement la tête avant de suivre les ordres.

« Compris. Après ça, je vais commencer l’analyse et préparer l’équipe. » (Kishida)

Kishida sortit de la pièce et Eruru s’installa sur son bureau. C’était là que la dernière fois, elle avait interrogé Hisui.

Son homme de main allait sûrement finir les préparatifs très rapidement.

« ... !? » (Eruru)

Eruru avait alors soudainement toussé et respiré bruyamment. Elle couvrit frénétiquement sa bouche.

Tout en soupirant, elle fouilla le tiroir à côté d’elle et sortit une petite bouteille remplie de comprimés.

Tremblante, elle versa plusieurs comprimés dans sa main, puis les plaça dans sa bouche, les mâcha avant de les avaler.

La toux persista encore un peu, puis son corps se calma finalement. Eruru expira profondément.

Son visage mignon montrait de la fatigue comme celle d’un patient gravement malade. De plus, il était rempli d’un profond chagrin.

Mordant sa petite lèvre, Eruru murmura ce qui semblait être une malédiction.

« Détruire... laissez-moi me charger de tous les Vampires... Tous... Je vais tous vous détruire... » (Eruru)

†††

Partie 4

Après avoir « visité » Reina, Hisui était retourné à la maison.

Rushella se tenait à la porte d’entrée. Peu importe comment on regardait la situation, elle avait dû l’attendre là depuis un moment.

Tous deux ne s’étaient pas vus depuis un jour et se sentaient maintenant gênés. Debout, tout en restant silencieux, ils se faisaient face sans bouger. Rushella fut celle qui brisa le silence en parlant la première.

« Vous êtes de retour vraiment très en retard. Où êtes-vous allé... ? » Demanda-t-elle.

« Hmm ~~. J’avais quelque chose à faire, » répondit le jeune homme.

« Je suppose que vous n’êtes pas allé vous coller avec cette fausse femme du nom de Sudou, n’est-ce pas !? » demanda Rushella, haussant la voix par la même occasion.

« Vous agissez vraiment comme un vieux père imposant des couvre-feux très stricts, » répondit-il. « Ce n’est pas comme si vous étiez Miraluka. »

Dès qu’il prononça ses paroles, Hisui sut qu’il avait déjà commis une grossière erreur.

Mais il était déjà trop tard, car Rushella s’avança vers lui telle une flèche et l’interrogea. « Qui est Miraluka !? »

« Êtes-vous une femme vindicative interrogeant un mari sur ce qu’il vient de faire ? » demanda-t-il en plaisantant. « Voulez-vous être grondé pour être une pie voleuse ? »

« Arrêtez de vous moquer de moi ! » s’écria Rushella. « Dépêchez-vous... Dites-le-moi. Est-ce... la femme qui vous a élevée ? »

En voyant le regard plein de sincérité de Rushella, Hisui avait renoncé à se disputer avec elle.

Mécontent, et se grattant la tête, il acquiesça finalement. « ... C’est exact. Je ne connais pas son nom de famille. Mais son prénom était Miraluka. »

« Cette femme... vous a-t-elle dit beaucoup de choses ? » demanda-t-elle.

« ... Elle a seulement joué le rôle d’une mère, » répondit Hisui. « Mais elle avait depuis longtemps dépassé l’âge d’être ma mère. Fondamentalement, elle était une vieille femme. Mais, elle se fâchait si je lui disais cela, et insistait pour que je l’appelle “Grande Sœur”. »

Malgré son mécontentement, Hisui ne pouvait pas cacher les émotions qui étaient clairement visibles dans sa voix. Agissant en tant que mère, étant plus âgée qu’une grand-mère, mais ressemblant à une grande sœur. Un vampire était ainsi.

Et quel genre de relation avait-il existé entre eux ? Hisui lui-même ne le savait pas. Peut-être que c’était quelque chose comme une famille... Cela capturerait mieux leur véritable relation.

Par conséquent, chaque fois qu’il se référait à elle, Hisui avait utilisé ce mot.

« Elle est ma famille. »

En voyant les émotions dans les yeux de Hisui alors qu’il se remémorait ça, Rushella ordonna d’une voix mécontente. « Dépêchez-vous... et entrez. Vous devez faire le souper. Je n’ai pas... mangé depuis tout ce temps. »

« Oui oui... Pourquoi êtes-vous si attentive au sujet de la nourriture quand vous n’en avez même pas besoin pour votre nutrition ? » demanda-t-il.

Hisui avait fait un regard ironique avant d’aller se changer, portant après ça des vêtements décontractés. Puis il avait mis un tablier et était allé dans la cuisine.

Le menu de ce soir était du riz, une soupe miso, du poisson rôti et des légumes marinés. Un repas qui était vraiment dans le style japonais.

Après avoir fini la cuisson, ils avaient tous deux été dans le salon afin de manger le repas.

Au début, Rushella n’avait pas l’habitude des baguettes, mais maintenant, elle les avait presque parfaitement maîtrisées.

Ils avaient alors commencé à manger en silence, mais Rushella avait alors parlé avec une certaine timidité dans sa voix. « Vous... avez-vous quelque chose à dire, n’est-ce pas ? »

« Hein !? » s’exclama Hisui.

« Alors, dépêchez-vous et dites-le. Je vais y répondre. » Rushella parla et tourna la tête sur le côté.

Après une pause, Hisui posa la question qu’il n’avait pas pu poser hier soir. « Avez-vous... bu le sang de la représentante de classe ? »

Rushella secoua la tête, mais en même temps, grogna avec inquiétude. « ... Je ne sais pas. »

« Vous ne savez pas ? » répéta Hisui. « Que voulez-vous dire par par “je ne sais pas ?” »

« Comme je n’avais pas bu de sang hier, j’avais très soif. Mais... J’aurais dû pouvoir le supporter, » répondit Rushella.

« Aurait ? Ne connaissez-vous pas bien votre propre corps ? » demanda-t-il.

« Je ne sais pas..., » répondit-elle. « Je ne ressens pas la soif en ce moment, c’est... peut-être parce que j’ai bu le sang de la représentante de classe. »

« Vous dites ça, » dit Hisui. « Mais si c’est le cas, vous devriez vous rappeler si vous buviez ou non du sang. »

À mi-chemin, Hisui se rappela soudainement ce que Rushella essayait de dire.

Ses Souvenirs... En premier lieu, ceux-ci étaient assez ambigus pour elle.

Elle ne savait même pas qui elle était.

« Cette nuit-là, j’ai entendu une fille crier, » expliqua-t-elle. « Mon instinct m’a dit que quelqu’un avait été attaqué par un individu appartenant à ma race. Donc je me suis précipitée vers ce son... ça devrait être comme ça. Je n’en suis pas absolument sûre. »

« Même si vous avez perdu la mémoire, vous devriez toujours vous souvenir des événements récents, n’est-ce pas ? » demanda Hisui.

« ... C’est vrai, mais j’ai ressenti à l’époque une soif, » répondit Rushella. « Puis après ça, cette fille s’est effondrée sur le sol. Le parfum du sang m’a attiré. À ce moment-là, j’ai pensé à lui sucer son sang. Et si vous n’étiez pas apparu à ce moment-là... Je l’aurais probablement attaquée. »

« ... » Hisui ne répondit rien à la suite des paroles de la vampire.

« J’ai parfois très peur ! » avoua Rushella.

« Peur de quoi... ? » Demanda Hisui.

« Peur de moi-même quand j’ai soif de sang frais... J’ai peur de me transformer en une autre personne, » dit-elle. « Si ma soif ne peut pas être arrêtée, je pourrais tout à fait attaquer une personne à vue sans même y penser... Cette pensée m’emplit d’une importante terreur. »

La soif périodique de sang... Un instinct de base qu’aucun vampire ne pouvait éviter.

L’intervalle entre les épisodes de cette soif variait énormément entre les individus, mais ils avaient tous un point commun. Quand la soif de sang atteignait son maximum, ils perdaient leur rationalité et dégénéraient en de simples bêtes.

« Alors... Parfois, j’ai peur, » continua-t-elle. « Quand je pense à ce qui pourrait arriver si je ne pouvais pas sucer du sang pendant de longues périodes. Vais-je devenir une personne différente ? Vais-je devenir juste un monstre qui ne sait faire rien d’autre, sauf de vouloir sucer tout le sang qu’il voit, tout comme Mei l’a dit. Quelque chose de même pire qu’un moustique. »

« ... » Hisui étant en perte de mots devant les aveux de la jeune fille.

« Je suis toujours en train de penser à tout ça. Pourquoi n’ai-je pas de souvenirs ? » continua-t-elle. « Peut-être, parce... quelque chose m’est arrivée dans le passé. Peut-être est-ce dû à la soif de sang frais. Je suis peut-être devenue une bête. Peut-être que je me suis transformée en une autre personne. Par conséquent, donc... Ceci ne va-t-il pas à nouveau m’arriver un jour ? Alors si je devais disparaître, je pense toujours à ce que... »

Donc tout était si brumeux et inquiétant.

La peur de l’instinct de base d’un vampire et de la perte de souvenirs... ces deux contraintes généraient en elle beaucoup de stress. Rushella fronça les sourcils d’autodérision et se serra dans ses bras.

« Alors... Je ne sais pas. Peut-être que j’ai bu le sang de la représentante de classe. De manière naturelle, peut-être... que j’ai oublié après avoir bu... » déclara-t-elle.

La voix de Rushella devint de plus en plus douce alors qu’elle se pelotonnait en boule.

Peu importe son attitude, son apparence fragile ne ressemblait pas à celle d’un membre de la race qui avait régné sur la nuit en tant que roi, et cela depuis l’Antiquité.

Le fragile cœur de la puberté était une existence très frêle et faible.

Peu importe son âge réel, son âge mental était le même que son apparence. Cette fille portait actuellement une lourde obscurité en son sein.

« Cette nuit... Je pense qu’il y avait une trace de sang sur vos lèvres, » déclara Hisui. « Mais je n’ai jamais pu comprendre pourquoi il y avait aussi du sang sur votre épée courte !? Si vous aviez aspiré le sang de la représentante de classe, vous n’auriez pas eu besoin d’utiliser une arme, n’est-ce pas ? Être à mains nues est largement suffisant et en plus, il y a vos yeux mystiques. Alors pourquoi ? »

« Je ne veux pas dire ! » déclara-t-elle rapidement.

Pour une raison inconnue, Rushella était réticente à parler de ça et elle tourna la tête sur le côté.

« Pourquoi ? Tout ceci est fait afin de prouver votre innocence. Vous vous en rendez compte !? » S’écria Hisui.

« ... » Rushella évita le contact visuel et elle resta silencieuse.

Hisui avait continué à la regarder sans relâche.

Finalement, Rushella céda et parla avec beaucoup de tristesse dans sa voix. « Il s’agissait... d’un entraînement. »

« Hein !? » s’exclama Hisui.

« Je me pratiquais vis-à-vis de la technique pour sucer du sang, » déclara Rushella.

« HEINNNNNN!!!????? » cria Hisui. Hisui la regardait avec ses yeux grands ouverts à cause de la surprise.

Rushella se mit à rougir avant de doucement dire. « C’est parce que vous avez dit que je suçais le sang d’une manière bien trop maladroite. Alors je suis allée chez le boucher afin d’acheter un morceau de viande qui est aussi proche que la chair humaine, et avec relativement plus de sang dedans. »

« Puis, vous coupez la viande dans une taille appropriée et alors... Est-ce cela que vous voulez dire lorsque vous parlez de pratiquer la technique afin de sucer du sang ? » demanda le jeune homme.

Rushella hocha la tête avec son visage rouge vif.

Hisui agrippa ses côtés, essayant désespérément de réprimer son rire.

« Hé ! Pas possible ! S’entraîner... s’entraîner à sucer du sang ! » Hisui riait tout en disant ça. « Bon Dieu, c’est inouï de faire ça en étant un vampire ! Et d’être allé dans une boucherie ! Heu, qu’est-ce que c’était, du porc ou du bœuf ? C’était donc la raison pourquoi il y avait du sang sur vos lèvres et sur votre épée ! »

« Vous êtes vraiment ennuyeux avec ça ! Voilà pourquoi je ne voulais pas le dire..., » déclara Rushella. Elle était si embarrassée qu’elle allait presque pleurer. Ses petits poings martelèrent le corps de Hisui.

Hisui riait encore plus fortement après ça, se roulant sur le sol en serrant l’estomac.

« Donnez-moi une pause... Toute la journée, j’étais coincé sur cette pensée, comme je suis bête, » dit-il.

« Vous êtes bien trop bruyant, alors, dépêchez-vous et taisez-vous ! » s’écria la jeune femme.

L’humeur de Rushella devint très mauvaise et elle s’était mise à bouder, toute déprimée.

Hisui avait finalement réussi à s’arrêter de rire et avait à nouveau demandé quelque chose. « ... Mais pourquoi voulez-vous vous entraîner ? »

« Je vous l’ai déjà dit. C’est parce que vous avez dit que j’étais trop maladroite, » répondit-elle simplement.

Rushella avait toujours l’air en colère et ne voulait pas faire face à Hisui.

« Hum, d’accord ! » dit Hisui.

« Ne pas boire de sang est hors de question, » expliqua Rushella. « Toutefois... Au moins, c’est mieux si vous n’avez pas mal quand je bois, non ? Et aussi contrôler mieux la quantité que je bois... »

En entendant la voix si fragile de Rushella, Hisui se gratta maladroitement la tête.

« Alors... Qu’est-ce que vous en pensez ? » demanda-t-elle.

C’était maintenant au tour de Rushella de poser une question. Elle avait complètement expliqué sa situation. Alors, elle demandait qu’est-ce que Hisui pensait d’elle.

« Pensiez-vous... que je briserais ma promesse avec vous et sucerais le sang des autres avec désinvolture ? » murmura-t-elle en s’approchant lentement du visage de Hisui.

Hisui ne pouvait pas répondre dans l’immédiat. Puis il se prépara à répondre après y avoir réfléchi.

Juste au moment où Rushella attendait sa réponse. Le bruit d’une voiture s’arrêtant violemment et les pas d’une grande quantité de personnes purent être entendus en provenance de l’entrée.

« Qu’est-ce qui se passe maintenant ? Des visiteurs qui arrivent si tard ? » s’inquiéta Rushella.

« ... Vous, attendez-moi ici. Et ne sortez surtout pas, » ordonna Hisui.

Le visage de Hisui était extrêmement sérieux quand il ordonna cela. Après avoir ordonné à Rushella de rester dans le salon, il sortit tout seul.

En arrivant en dehors de la maison, il y trouva une unité tactique de la police en uniforme, alignée dans le jardin extérieur.

Vêtus d’un équipement de protection lourd et d’une protection spéciale autour du cou, ils étaient clairement conçus pour se protéger des vampires.

Et très probablement que tous les matériaux utilisés dans leurs uniformes étaient faits de solides fibres conçues afin de résister aux dents de vampires.

En dehors de la cour, on pouvait voir les signes d’un fourgon blindé. Plusieurs projecteurs avaient été dirigés vers la zone où se trouvait Hisui, éclairant le ciel nocturne et le rendant aussi brillant que le jour, ne laissant à la cible nulle part où se cacher.

« Bonsoir, Monsieur Kujou. » Le chef de ses troupes était bien entendu Eruru.

Et tout comme la première fois qu’ils s’étaient rencontrés, Kishida se tenait à ses côtés.

†††

Partie 5

« Qu’est-ce que vous faites ? » demanda Hisui. « Ne causez pas de désagréments aux voisins. Alors, dépêchez-vous, fermez les lumières et restez silencieux. »

« Nous partirons une fois que les choses seront faites. Veuillez nous remettre le ravageur ! » déclara Eruru.

« Les résultats de l’analyse sont-ils arrivés ? » demanda-t-il.

« Oui. J’ai suivi la procédure appropriée avant de venir ici. Donc, il n’est pas nécessaire de demander votre consentement, » dit-elle. « Ceci est mon premier et dernier avertissement envers vous qui êtes son complice. Remettez-la maintenant. »

Le visage d’Eruru était solennel et ne tolérait aucune objection.

Sur ses ordres, Hisui serait probablement capturé par l’un des hommes qui se tenaient derrière elle.

Face à un tel moment critique avant une crise imminente, Hisui serra son poing et se mit à réfléchir à des contre-mesures. L’atmosphère environnante s’était tendue.

L’ombre du danger s’étendit partout en silence... Le silence fut brisé par un bruit grossier produit derrière Hisui.

« Qu’est-ce qu’il y a avec toutes ces personnes-là ? Hé vous, dépêchez-vous et expliquez-moi ! » demanda Rushella.

Rushella avait ignoré Hisui et était apparue à la porte.

« ... Idiote, » s’exclama-t-il.

Capturer... Non, à en juger par l’intention d’Eruru, cela devrait être une mission d’extermination. Les membres de l’unité tactique étaient tous entrés dans un état d’alerte élevée à l’arrivée de l’« ennemie ».

« Oh, mon dieu, ça m’économise beaucoup d’efforts, » déclara Eruru.

« Qu’est-ce que vous prévoyez ? Hé, mon serviteur, qui est cette fille ? » demanda Rushella. « Pourquoi ce petit avorton se pense-t-il supérieur ? »

« S’il vous plaît, ne rendez pas les choses plus compliquées..., » demanda Hisui.

« Franchement. Si vous me permettez docilement de vous arracher le cœur et de vous couper la tête, alors au moins je vous donnerai une fin rapide, » déclara Eruru.

« Garce..., » sentant l’intention meurtrière présente dans l’environnement, Rushella comprit maintenant sa situation. « De simples humains, que comptez-vous faire de moi ? »

« Vous détruire. Quoi d’autre, selon vous ? » déclara Eruru.

« De bien grands mots que voilà. Mais vous n’avez aucune raison. J’ai besoin de sang pour survivre et vous n’avez aucune raison impérieuse de me détruire, n’est-ce pas ? » déclara Rushella.

« En parlant de raisons, le fait que vous soyez une vampire est une raison suffisante. En plus de la preuve qui est solide. Ce gars à côté de vous nous a donné la preuve, » déclara Eruru.

« Quoi !? » s’écria Rushella.

Rushella regarda Hisui avec surprise, mais il l’ignora et regarda simplement Eruru.

« Je n’aurais jamais cru que vous boiriez le sang de tant de jeunes vierges. Vous êtes la vampire la plus gourmande de ces derniers temps dans cette région, » déclara Eruru.

« Vous parlez de ça à cause de la représente de clas... ? Mais non, je ne l’ai pas fait, » déclara Rushella.

« Vous le niez toujours ? » demanda Eruru. « Comme c’est laid cette attitude ! Vos dents correspondent parfaitement aux marques de morsures de la victime. En outre, ce jeune homme nous a aidés à vérifier ce fait. »

« Marque de dents... Les miennes !? Vous... ! » s’écria Rushella

Rushella se souvint des actions de Mei au cours de l’examen physique.

C’était donc pourquoi Mei avait fait ça. Et la raison était que... C’était les instructions de Hisui.

« Donc, vous me soupçonniez... !? » Rushella se mordit la lèvre et parla, des larmes apparurent déjà à ses yeux.

Mais Hisui resta impassible.

« De quoi est-ce que vous parlez ? » demanda Eruru. « Si un humain voit son sang aspiré, alors il est naturel de suspecter un vampire. Très bien, Kujou-san, donnez là nous. Je suis tenu de faire face à ce ravageur. »

Eruru, Kishida et le reste des policiers s’approchèrent.

Mais à ce moment-là, Hisui avait finalement réagi.

Comme s’il protégeait Rushella, il se plaça devant elle, bloquant les membres de l’équipe de police.

« Que faites-vous maintenant ? » demanda Eruru. « Vous ne pouvez quand même pas penser à vous mettre du côté de ce nuisible, n’est-ce pas ? »

« Alors, laissez-moi vérifier vos preuves, » dit-il. « En parlant de ça, en premier lieu, pourquoi l’avez-vous suspectée ? » Hisui avait pointé son index vers Rushella.

Voyant son visage sérieux, Eruru ne put s’empêcher de soupirer. « ... Parce qu’elle est une vampire. Depuis que des victimes sont apparues, la soupçonner n’est-il pas naturel ? »

« À part elle, il y a beaucoup d’autres vampires, » répliqua-t-il froidement.

« ... Et qu’en est-il du témoignage de la victime ? » demanda Eruru.

« Ce point est exactement ce que je trouve le plus suspect, » déclara-t-il. « Pourquoi la croyez-vous si facilement ? Franchement, comment pouvez-vous croire quelqu’un qui a été mordu ? »

« Pourquoi ? ... Ah ! » Eruru trembla involontairement.

En effet... C’était une existence indigne de confiance.

Une fois mordu, il s’agissait d’une personne qui ne pouvait plus être de confiance.

Quant à pourquoi...

« Une fois mordue, une personne montrera de la loyauté envers celui qui l’a mordu, donc... son Maître, » énonça Hisui d’une voix impassible et froide. « Une victime ne remboursera la gentillesse qu’avec la trahison envers les personnes qui essaient de la protéger. À cause de ça, vous avez gardé la représentante de classe en sécurité. Alors, vous devriez déjà le savoir, non ? Vous ne pouvez nullement croire les paroles de quelqu’un qui a été mordu. Ils vont généralement défendre leur maître. Ils ne peuvent pas révéler l’identité de leur maître. S’ils le disent alors il est plus que probable que ce soit selon les ordres du maître, afin de désigner un bouc émissaire. »

« ...! »

Tous les policiers avaient alors commencé à parler entre eux. Ils possédaient tous des connaissances substantielles sur les vampires. Par conséquent, ils pourraient facilement comprendre le point clé que Hisui avait soulevé.

Sentant le regard de ses subordonnés, Eruru était restée calme.

« En effet, ce que vous dites a du sens, » répliqua Eruru. « Cependant, la fidélité des personnes mordues varie considérablement en fonction de la force mentale et du taux de vampirisation de la personne. Et dans cet incident... »

« ... est presque sur le point de devenir complètement un vampire, et de plus, la victime est juste une faible lycéenne, » Hisui continua la phrase d’Eruru. « Peu importe comment vous le regardez, elle ne peut pas s’opposer à la volonté du maître. Je suis également allé à l’hôpital pour confirmer son état. Vous devriez le savoir mieux que moi, non ? »

L’argument de Hisui était encore plus frappant.

Debout derrière Eruru, les bavardages des policiers devinrent encore plus bruyants.

Afin d’éviter un nouveau chaos, Eruru était arrivée à une certaine évidence. « ... Mais les marques de dents correspondent. Il n’y a jamais eu deux personnes avec des marques de dents complètement identiques. Ceci est tout aussi précis que les empreintes digitales. Il ne peut absolument pas y avoir d’erreur ! »

« Vraiment ? » demanda Hisui.

« Vous devenez ennuyeux ! » cria-t-elle. « Pourquoi protégez-vous ce ravageur ? »

« C’est impossible. » Hisui avait affirmé ça en toute confiance, neutralisant instantanément l’aura intimidante d’Eruru. « C’est tout bonnement impossible. Les marques de dents ne peuvent pas correspondre. »

« Quelle imbécillité êtes-vous en train de proférer... !? » Demanda Eruru.

« Comme elle l’a dit... À un certain moment, je l’ai suspectée. » Hisui avait pointé du doigt Rushella qui se trouvait derrière lui alors qu’il disait ça.

En effet, il avait suspecté Rushella il y a un petit moment.

Cependant...

« Je vous soupçonnais aussi, vous, les membres de la Section d’Investigations du Surnaturel, » déclara-t-il froidement.

Voyant le regard glacial de Hisui, Eruru ne pouvait s’empêcher de se sentir intimidée.

Mais elle resta fidèle à elle-même et se moqua en réponse. « C’est quoi ces imbécillités que vous me sortez là ? Nous sommes une organisation policière tout à fait officielle. »

« Une organisation policière officielle qui croit dur comme fer aux témoignages d’une victime mordue, » répliqua-t-il. « Peut-être que vous voulez... créer des accusations criminelles qui semblent plausibles afin d’essayer d’exterminer ma squatteuse. Je sens bien que vous avez cette intention. Donc, afin de tester si vous êtes digne de confiance... j’ai procédé à de légères altérations. »

« Altérations ? De quoi parlez vous... !? » demanda Eruru.

« Avant que les marques de dents se solidifient complètement, je les ai légèrement ajustées afin d’en changer la forme, » répondit-il.

Les mots de Hisui avaient laissé sans voix toute l’escouade d’Eruru.

Vaincre un vampire qui se nourrissait de sang humain. Mais cette simple raison commençait à montrer des fissures.

« Donc, vos analyses ne peuvent certainement pas correspondre exactement aux marques de dents de Rushella, » déclara-t-il afin d’enfoncer le clou.

« Vous...! » s’écria-t-elle. Le visage d’Eruru était sans émotion.

Le garçon qu’elle avait méprisé se tenait maintenant à sa façon comme une menace géante.

Hisui insista sur son avantage. « Comment les marques de dents qui ne pourraient pas correspondre finissent-elles par correspondre aux marques de morsure sur le cou de la représentante de classe ? C’est très simple en vérité. Quelqu’un fabrique des preuves pour l’ériger en tant que coupable. »

Eruru serra ses minuscules poings.

Cette accusation décisive avait généré une lourde tension dans l’atmosphère.

Le criminel n’était pas un vampire, mais un humain.

L’équipe de police n’avait pas exprimé cela, mais leurs regards emplis d’interrogations avaient demandé la confirmation d’Eruru.

« Vous m’avez donc cru... ? » Alors qu’elle avait été silencieuse pendant tout ce temps, Rushella demanda ça avec gratitude.

Hisui se gratta la tête dans l’embarras. « ... Je vous soupçonnais au début, mais maintenant, je vous crois. Alors... Qu’allons-nous faire ici ? » Hisui répondit d’un ton décontracté et lança un regard tranchant à Eruru.

Avant qu’Eruru puisse répondre, alors que son visage pâlissait, Hisui continua de la poursuivre en frappant le cœur du problème. « En fin de compte, qui a aspiré le sang de la représentante de classe ? J’ai un indice. Dites-moi monsieur, pourquoi n’avez-vous pas signalé ce problème particulier ? »

Hisui regarda vers... Kishida.

Et tout le monde avait suivi son regard.

L’homme sous l’attention de tout le monde avait simplement marmonné avec calme. « Quelle nuisance provoquée par un seul homme !? »

« Hein...!? » La première à le remarquer fut Eruru.

La personne qui l’avait suivie fidèlement telle une ombre avait soudainement disparu.

Puis Hisui le remarqua aussi.

L’homme qu’il avait rencontré plusieurs fois auparavant avait soudainement disparu de sa vision.

Clairement plus rapide que les limites de la vitesse humaine.

C’était précisément aussi rapide qu’un vampire.

Ses yeux dégageaient une vive lumière rouge et sa bouche était remplie de dents blanches et pointues.

« Sale morveux ! » s’écria Kishida.

Kishida avait violemment ri avant de saisir le bras de Hisui, mordant son cou une fraction de seconde plus tard !

« Vous... !! » s’exclama Hisui.

Hisui sentit une douleur aiguë à son cou et du sang qui était aspiré à une effrayante vitesse.

Cette succion de sang totalement impitoyable avait fait qu’Hisui se souvint de l’état tragique de Reina hier soir.

Aucune erreur, cette personne était le véritable coupable.

« Quel gosse intelligent, mais, c’est la fin pour toi. Tu vas m’aider à bloquer ces personnes embêtantes, » déclara Kishida.

« Salaud ! Éloignez-vous de lui ! » cria Rushella.

Plus vite que quiconque, Rushella se précipita vers Kishida.

Mais Kishida s’y attendait, et souriant sans crainte, il se sépara du cou de Hisui. Cette succion de sang effectué dans l’intention de nuire avait arraché de gros morceaux de peau et de chair de la nuque de Hisui alors que les dents s’étaient retirées.

Kishida avait cruellement souri et il jeta Hisui sur Rushella.

« Hé ! Ressaisissez-vous ! » cria Rushella.

Une Rushella en larmes attrapa Hisui dans ses bras. Tout cela se passait selon les calculs de Kishida.

Profitant de cette occasion, il avait sorti un appareil de pulvérisation et l’avait vaporisé sur Rushella.

« C’est... !? » s’exclama Rushella.

Instantanément, le sens de l’odorat de Rushella avait été engourdi.

Cette odeur était identique à l’attaque à l’ail qu’elle avait subit une fois de la part de Hisui.

Naturellement, cette puanteur concentrée et intense était à un niveau complètement différent de la petite attaque de la dernière fois. Plutôt qu’un moyen de dissuasion, c’était une arme appropriée pour le déploiement face à des vampires.

Kishida avait utilisé un simple masque à gaz pour couvrir sa bouche et son nez, restant ainsi intact. On dirait qu’il s’était préparé bien en avance afin d’éviter que l’équipement anti-vampire ne puisse l’affecter.

« Vous, salaud... ! » Rushella n’avait même pas la force de plus parler. Incapable de rester debout, elle s’était alors effondrée.

Kishida ricana, attrapa une Rushella inconsciente avant de s’enfuir comme une volute de fumée.

Il avait facilement sauté par-dessus le mur. Sa silhouette alors qu’il courait à travers la nuit était en effet bien celle d’un vampire dans toute sa splendeur.

« Poursuivez-le, dépêchez-vous !! » Eruru avait immédiatement lâché des ordres.

Plusieurs personnes avaient alors suivi à pied le vampire Kishida qui fuyait. Le restant était monté à bord de la camionnette blindée et était parti à l’aide de ce moyen de transport.

Le vampire et les chasseurs étaient tous partis comme une tempête, ne laissant que Hisui et Eruru sur les lieux.

« Est-ce que ça va ? » demanda Eruru.

Eruru se précipita vers Hisui et commença immédiatement les premiers secours. Parce qu’elle ne portait pas de trousse médicale, elle ne pouvait utiliser qu’un mouchoir blanc comme de la gaze, essayant de réduire le saignement.

Voyant la blessure, Eruru ne put s’empêcher de froncer les sourcils et de détourner son regard.

La blessure était très profonde.

L’artère carotide avait subi de graves dommages entraînant d’horribles saignements. Une partie de la peau avait été complètement mâchée. Ne pas mourir sur place était déjà assez chanceux.

Néanmoins, il s’était simplement levé. « Ce bâtard... il a bu autant qu’il le voulait... Rushella est cent fois mieux que ce mec... un glouton, vampire trop vorace... je pense qu’il a pris environ deux litres de sang. Eh bien ! Ça m’évitera beaucoup d’efforts... »

Eruru était si effrayée qu’elle avait immédiatement crié. « Qu’est-ce que vous racontez ? Si vous vous déplacez imprudemment alors... ! »

†††

Partie 6

Du point de vue d’Eruru, la perte de sang de Hisui était suffisante pour être fatale. Selon elle, tout ce qu’il avait dit était seulement afin d’essayer de paraître fort. Mais à ce moment-là, Hisui lui avait alors montré son cou. Ceci fit qu’Eruru le regarda les yeux écarquillés, totalement abasourdie par ce qu’elle voyait.

« Aucune chance..., » dit-elle.

Les terrifiantes marques de dents avaient déjà disparu.

Non, pour le dire avec exactitude, la blessure persistait encore... Mais elle s’effaçait devant ses yeux.

Ayant été déchirée par les dents, la blessure suintait encore du sang, mais les traces du « baiser » du vampire... avaient déjà été guéries.

« Pourquoi... !? » demanda-t-elle. « Serait-ce que vous êtes un vampire... !? Non, c’est impossible... Alors, peut-être une autre sorte de créature surnaturelle... Mais, pendant l’examen... »

« Je suis juste un humain. Sauf que j’ai une constitution particulière qui fait que je ne peux pas me transformer en un vampire, c’est tout, » répondit-il.

Hisui remarqua quelque chose. Ayant subi une attaque comme celle de Reina, Hisui était convaincu que Kishida était le coupable.

« Vous ne deviendrez pas un vampire ? C’est impossible ce genre de chose... ! » s’exclama Eruru.

Ce phénomène, bouleversant sa vision du monde, avait amené Eruru à secouer la tête à plusieurs reprises dans le déni.

Néanmoins, il était un vrai humain. Les résultats de l’examen avaient clairement établi cela. Et celle qui s’était occupée de l’examen était elle.

En quelques minutes, quelque chose dans son cerveau faisait s’effondrer les racines de son bon sens.

« Franchement, la situation est un peu au-delà de mes attentes. Mais il se trouve que vous n’êtes pas celle qui l’avait fabriqué, » dit-il.

« Bien sûr que non !! » dit-elle. « Parce que je pensais à l’origine que le coupable était sûrement... »

« Vous dites qu’en dépit de votre haine, vous suivez toujours les règles ? » demanda-t-il. « Donc, ce gars a fabriqué les résultats de l’analyse. »

« Ceci semble... bien être le cas, » dit-elle. « J’ai obtenu les résultats de lui. Alors il faisait accusé d’autres vampires pour ses crimes ? Mais pourquoi... ? »

Eruru se mordit la lèvre et secoua la tête.

À l’origine si forte, elle était maintenant une fille profondément troublée dans les yeux de Hisui.

Il semblait que cet homme était selon elle un subordonné de confiance.

Mais en réalité, il était un vampire qui devrait être détruit.

Et il était resté là, juste à côté d’elle, et elle n’avait jamais pu le voir.

Bien que sa situation soit amusante d’un certain côté, mais malheureusement, Hisui n’avait pas le temps pour cela.

« Cette personne... Pourquoi a-t-il enlevé ma locataire ? » demanda-t-il. « S’il voulait juste s’échapper, attraper l’humain le plus impuissant, moi en l’occurrence, serait le meilleur choix. Attendez, pourquoi la représentante de classe a-t-elle été sa victime ? Puisqu’il ne veut pas que les experts voient à travers lui, s’il veut se cacher habilement dans la société humaine, il ne devrait pas boire le sang de la représentante de classe d’une telle manière si imprudente. »

« Je n’ai aucune idée sur ce sujet ! » Eruru avait crié alors qu’elle était instable émotionnellement puis avait baissé la tête. « Comment saurais-je ce que pense un vampire ! »

Son petit corps délicat tremblait, ceci lui donnait l’air très vulnérable et fragile.

« En effectuant des opérations avec cet homme, je l’ai souvent vu sous le soleil, » rajouta-t-elle. « Quand je pense à ça, je me dis qu’il a dû se montrer ainsi délibérément. De plus, il était particulièrement ponctuel, c’était sûrement ainsi afin de ne jamais oublier d’appliquer l’agent de blocage de la lumière. De plus, son habitude de toujours porter des gants... c’était pour éviter le contact de sa peau contre la mienne. »

« Tout contact direct vous permettrait de découvrir son utilisation de l’agent bloquant la lumière, » dit-il. « On dirait qu’il était tout à fait sur ses gardes. Mais le problème est de savoir pourquoi il aurait délibérément infiltré une organisation très défavorable aux vampires. »

Le plus grand doute de Hisui concernant Kishida était celui-ci.

Bien qu’il pensait probablement que « l’endroit le plus dangereux est l’endroit le plus sûr ». Mais faire ça dans une organisation anti-monstre représentait un risque trop élevé. Et au niveau mental, il aurait dû y avoir beaucoup trop de stress.

Mais même ainsi, il cachait encore son identité et avait réussi à tromper Eruru alors qu’il était à ses côtés.

Hisui avait une théorie concernant la raison de cette personne.

« Cet homme... il a gardé pour lui l’une des informations qu’il a vues dans le rapport de Sudou, » dit-il.

« Que se passe-t-il ? » demanda-t-elle. « Le rapport de Sudou-san m’a été transmis à travers lui. »

« À propos de mon pique-assiette, quel a été le premier rapport que vous avez reçu ? » demanda-t-il.

« Rien de spécial, très ordinaire... un Vampire fréquentant un lycée. C’était ça, » répondit-elle.

« Je le savais, » dit-il. C’était maintenant logique, Hisui hocha la tête.

Eruru l’avait regardé surprise et avait demandé. « Qu’essayez-vous de dire ? Il y a quelque chose de suspect dans ce rapport ? Au moins, l’apparition d’une fille vampire, allant au même lycée que vous. Ce sont tous des faits rigoureux, n’est-ce pas ? »

« Effectivement, » répondit-il. « Mais la partie importante a été omise. Mon locataire prétend être un “Véritable Ancien”. »

« Qu’est-ce que vous avez dit ? » Le visage d’Eruru montrait qu’elle s’était mise sur la défensive.

Un vampire de classe « Véritable Ancien » — quelqu’un de ce statut exalté était dans un endroit comme celui-ci !

« Impossible... Ce vampire, incroyable, comment... Rien de ce genre n’était dans le rapport ! » dit-elle.

« C’est exact... Il n’apparaissait pas dans le rapport, » dit-il. « Sudou a dit qu’elle avait donné ce rapport à Kishida. Mais il a caché ce fait et ne vous l’a pas rapporté. C’est l’une des raisons pour lesquelles je ne pouvais pas vous faire entièrement confiance. Il est clair qu’un vampire de classe Véritable Ancien était apparu, mais vous prenez des mesures aussi ordinaires. Et peu importe si vous le croyiez ou non, au moins vous me demanderiez confirmation. »

« Alors... le but de Kishida... était cette fille dès le début ! » déclara-t-elle.

« Probablement, » dit-il. « En restant à vos côtés, les chances de rencontrer sa propre espèce étaient devenues plus élevées. Peut-être en aidant votre travail, il cherchait en secret un “Véritable Ancien”. Il a bu le sang de la représentante de classe afin de faire accuser Rushella. Ensuite, il voulait utiliser la police pour la capturer. Et enfin, il vous aurait rapporté que la cible avait été détruite, ce qui lui aurait permis de l’emprisonner ailleurs. Cependant, la raison la plus importante m’échappe toujours. »

« La raison n’a pas d’importance du tout ! » dit-elle. « Penser à un vampire de classe Véritable Ancien... Quel embarras, je dois immédiatement contacter le quartier général pour envoyer des renforts. Non, d’abord, l’équipement doit être ajusté ! »

Eruru avait ignoré Hisui et avait commencé à sortir son téléphone portable pour parler avec ses chefs.

Comparées à Kishida, comparé à la victime, ses premières pensées étaient uniquement de détruire la Véritable Ancienne Rushella... Finalement, son cœur était entièrement revenu à son point de départ.

Hisui soupira légèrement et lui demanda avec exaspération. « Hola! Nous l’avons déjà innocentée du crime, alors songez-vous toujours à l’exterminer ? »

« Si elle est vraiment un “Véritable Ancien”, alors elle a dû aspirer le sang de nombreuses personnes jusqu’à cette date, » cria-t-elle. « Ses crimes ne sont-ils pas évidents ? »

« Avez-vous le droit de parler des autres ? » demanda-t-il. « Et qu’en est-il de vous ? »

Hisui tendit la main gauche vers Eruru. Après avoir essuyé la blessure à son cou, il y avait encore du sang qui n’avait pas encore séché.

« ...! »

Eruru détourna la tête de la main de Hisui et couvrit sa bouche. Non seulement cela, elle avait également commencé à tousser. Son corps tremblait légèrement.

« Avez-vous peur du sang ? » demanda-t-il.

« B-Bien sûr que non... Juste une vieille maladie. Je-je peux la traiter instantanément, » déclara-t-elle.

Après avoir sorti une boîte de médicaments avec des mains tremblantes, elle allait placer des comprimés dans sa bouche.

Mais Hisui l’arrêta, dispersant les comprimés sur le sol.

« Qu’est-ce que vous faites !? » demanda-t-elle.

« Arrêtez avec ça ! Vous mangez quelque chose qui est nocif pour votre corps, » dit-il.

« Quelle absurdité ! Ceci est juste un médicament tout à fait ordinaire, » dit-elle.

« C’est vrai, » dit-il. « Juste un médicament ordinaire pour supprimer votre envie de boire du sang. »

Le visage d’Eruru avait instantanément perdu toute expression et couleur.

Elle regarda Hisui, son visage était tout pâle... aussi pâle qu’un vampire.

« Que dites-vous... ? » déclara-t-elle. « Vous n’osez quand même pas m’accuser d’être un vampire, n’est-ce pas ? Même en tant que blague, ça va trop loin ! »

« C’est vrai... Vous étiez bien debout dans le soleil couchant, » dit-il.

Eruru s’était soudainement rappelé ce qui était arrivé plus tôt.

Avant ça, dans la journée, quand Hisui était venu la trouver. Mais pourquoi avait-il spécifiquement attendu à l’extérieur ?

C’était pour le confirmer. Confirmer si elle était affectée par la lumière du soleil.

« Me soupçonniez-vous de ça ? » demanda-t-elle. « M’avez-vous suspectée d’être une vampire ? »

« Exact, » dit-il. « Voyant la façon dont vous détestiez les vampires, cela m’a rappelé comment les pôles d’un aimant se repoussaient. Bien que le fait de ne pas avoir peur de la lumière du soleil pourrait être dû à l’application de l’agent bloquant la lumière, alors j’ai aussi vérifié ça. Mais le résultat était que vous ne l’utilisiez pas. »

En entendant les paroles d’Hisui, Eruru ne put s’empêcher de toucher sa joue.

Plus tôt... Hisui l’avait pincée là.

Elle pensait à l’origine que Hisui cherchait vengeance, mais maintenant elle réalisait le vrai sens derrière son action.

Il regardait comment était la texture de sa peau.

Grâce à la texture, il avait confirmé si un agent de blocage de la lumière avait été appliqué.

« Vous, quand avez-vous commencé à me soupçonner ? » demanda-t-elle.

« Dès la première fois où nous nous sommes rencontrés, » répondit-il. « Un corps si petit et pourtant, vous aviez l’air anormalement forte. Et aussi le fait que vous ayez détourné le visage quand j’avais eu un saignement de nez, n’est-ce pas ? Une experte anti-vampire effrayée par le sang ? Je pensais, peut-être que vous n’aviez pas vraiment peur du sang, mais que vous l’aimez un peu trop. En voyant du sang, vous ne pouvez pas vous contrôler. Et parce que votre homme de main avait également fait la même action évasive, j’étais également devenu méfiant. Et enfin, aller aussi loin que d’ouvrir la fenêtre pour faire aérer la pièce. C’était bien trop suspect. »

« ... »

Pour Hisui, visiter Reina était juste un prétexte.

Son vrai motif était de confirmer l’identité d’Eruru.

« ... Comme vous êtes sournois. Mais avoir fait tout ça était inutile, car je ne suis pas une vampire, » dit-elle.

« C’est vrai, vous ne l’êtes pas, » dit-il. « Sans peur de la lumière, vous utilisez même un pistolet avec une croix imprimée dessus. » Hisui avait admis ces faits.

Mais il n’avait pas lâché pour autant. Presque d’un ton de voix impitoyable, il avait révélé la véritable identité d’Eruru.

*

« Vous êtes une dhampir, n’est-ce pas ? » déclara-t-il, froidement.

*

Eruru avait perdu toute couleur dans son visage. Avec un regard craintif, elle avait pris un peu de recul.

Dhampir : La progéniture hybride entre un vampire et un humain.

Né dans le fossé entre la lumière et les ténèbres, jour et nuit, héritant du sang des deux races.

Et leurs corps héritaient naturellement des caractéristiques doubles des humains et des vampires.

Avec une volonté suffisante, ils pourraient se faire passer pour des humains normaux pratiquement sans failles, mais Hisui avait découvert une minuscule faille dans le comportement d’Eruru.

Eruru se serra dans ses bras, tremblant sans arrêt.

Cela ressemblait aux signes dangereux du manque de drogue. Hisui la regarda.

Eruru tendit une main tremblante, essayant d’obtenir des médicaments dans la boîte, mais Hisui appela brusquement. « N’ai-je pas dit d’arrêter avec ça ? »

Eruru inclina la tête et se mordit la lèvre.

La caractéristique la plus tabou d’un dhampir : le désir du sang humain, tout comme un vampire.

Mais contrairement aux vampires, les humains ne tombaient pas sous leur contrôle à la suite de leur morsure. Ils ne se transformaient pas non plus transformés en vampires. Cependant, le désir de sang frais restait inchangé.

« Comme les vampires, les dhampirs ne peuvent pas contrôler leur désir de sang, » dit-il. « Ni les vampires ni les dhampirs ne peuvent mourir s’ils ne boivent pas de sang, mais leur force diminue. Mais quand ils sont réduits à leur limite, leurs puissances deviennent soudainement importantes, les transformant en un monstre irrationnel qui ne cherche que du sang. Vous devriez déjà savoir ça. »

« ... »

« Si vous êtes attentif aux personnes autour de vous, je pense que vous devriez faire quelques compromis, » dit-il. « L’ingestion de sang en petites quantités serait en réalité beaucoup plus appropriée. Si vous continuez à supprimer votre soif, l’impulsion finale pourrait être terrible. Alors... »

« Alors quoi !? » cria-t-elle. « Est-ce que vous me demandez d’aller vous sucer le sang !? Me demander de boire sans vergogne du sang ! »

Eruru leva les yeux, ses yeux remplis de larmes.

Elle continua à hurler hystériquement. « Qu’est-ce que vous en savez !? Me comprenez-vous vraiment, moi, qui désire du sang !? Est-ce que vous comprenez que si je ne la supprime pas de cette façon, je perdrais ma santé mentale !? »

Elle avait crié à pleins poumons, presque comme si le sang pourrait jaillir de sa gorge.

Elle avait réprimé les sentiments se cachant au fond de son cœur. Cela ne pouvait pas être capturé simplement par « aime se repousser. »

« Cette situation tragique, il me suffit de l’assumer seule, » dit-elle. « C’est pourquoi les vampires doivent être exterminés ! »

C’est pourquoi elle avait désespérément appris tout ce qu’elle pouvait sur les vampires et avait poursuivi cette carrière.

Hisui l’écouta plaider sa mission, mais essuya son index sur les lèvres d’Eruru.

Son doigt était enduit de son propre sang.

Au moment où le rouge à lèvres rouge vif avait été appliqué sur les lèvres d’Eruru, une petite quantité de sang était accidentellement entrée dans sa bouche et avait amplifié son désir de sang frais.

« V-Vous...! » dit-elle.

« Quelle belle personne que vous êtes..., » dit-il.

« D-De quoi parlez-vous là... ? » demanda-t-elle.

« Quand mon sang a été aspiré tout à l’heure, vous vous êtes immédiatement précipité sur moi, vous inquiétant véritablement pour moi, » dit-il. « Mais ce n’est pas bon... j’ai été utilisé par ce type pour vous ralentir. Vous auriez dû être plus vigilante. »

« Que dites-vous... » dit-elle.

« C’est pareil avec la représentante de classe, n’est-ce pas ? » demanda-t-il. « Vous avez cru la victime comme toute personne normale. C’est logique, non ? Moi, je dois être la personne anormale ici. »

Eruru voulait dire quelque chose. Hisui lui tourna le dos et sortit maladroitement son téléphone portable.

« Salut, c’est moi, » dit-il. « Pourriez-vous venir ? Où êtes-vous ? La supérette de Nichoume ? Parfait... Alors, venez... Cette fille a été capturée... Quoi, vous êtes occupée ? Laissez-moi vous dire ça, tout ça est à cause de vous ! Je vous l’expliquerai plus tard. Merci. »

Hisui avait ensuite raccroché. Puis il murmura tout en étant dos à Eruru.

« J’ai été élevé par une vampire, » annonça-t-il. « Cependant, celui qui a tué mes véritables parents était aussi ce même vampire. »

« Hein !? » s’écria Eruru.

Hisui avait divulgué ses origines en réponse à la confession d’Eruru.

Cependant, contrairement à Eruru, Hisui parlait d’une manière totalement indifférente, sans émotion. Son ton de voix était aussi très peu impliqué.

« Je ne me souviens pas vraiment, mais apparemment mes parents voulaient me tuer, » dit-il. « Peut-être était-ce un suicide collectif ? Mes parents voulaient me tuer, moi qui ne savais rien à ce moment-là, puis se suicider. Puis une vampire est passée par là, a tué mes parents, m’a sauvé et m’a élevé. Dans ce genre de situation, que pensez-vous que je devrais faire à ce sujet ? Dois-je haïr la vampire pour avoir tué mes parents ? Lui dire merci de m’avoir sauvé ? En tant qu’humain, que dois-je faire ? »

Eruru n’avait pas répondu.

Ce type de question ne pouvait pas être répondu.

« D’une manière quelque peu amusante, ce vampire est finalement mort pour me sauver. Pour me sauver, elle s’est transformée en cendres. »

Les souvenirs du passé avaient fait surface devant les yeux de Hisui.

Endurant les brûlures du soleil intense se trouvant haut dans le ciel, la vampire avait continué à effectuer des compressions thoraciques afin de sauver le garçon qui se tenait devant elle.

« Cette personne m’a non seulement sauvé, mais aussi beaucoup d’humains se trouvant là-bas. Puis, finalement, elle est morte, » dit-il.

« ... »

« Cependant, les humains qui avaient été sauvés... tout le monde maudissait ce vampire, » dit-il. « Ils disaient qu’elle était un monstre, qu’elle méritait la mort, etc. Certaines personnes ont même lancé des pierres sur elle. Selon vous, quel côté était le bon côté ? »

Eruru ne pouvait pas répondre, elle ne voulait pas du tout se confronter à ce type de question.

Cependant, Hisui avait continué à l’interroger sans pitié. « Que devrais-je faire ? Parce que je suis humain, devrais-je suivre ces humains et maudire la vampire qui m’a élevé ? Mais en tant qu’humain, ne devrais-je pas dire d’abord merci ? Bien que l’autre personne soit une vampire ou un monstre ou un... ne devrais-je pas d’abord dire “merci” ? »

Hisui se tourna afin de regarder Eruru, mais son visage s’était détourné. Non, elle évitait le regard de Hisui.

« Avant que cette personne ne meure, elle m’a transformé avec ce genre de constitution, » dit-il. « Sinon, je serais sûrement mort. Par conséquent... Dès lors, je ne vais pas devenir un vampire même si je suis mordu par l’un de leurs représentants. Mais dans ce cas... que suis-je réellement ? »

« ... ? »

« Les humains se transforment en vampires une fois mordus par les vampires, » continua-t-il. « Et inversement, quelqu’un qui ne se transforme pas en vampire après avoir été mordu ne serait donc pas humain. Alors qu’est-ce que je suis ? Une créature surnaturelle ? Ou ni humain ni surnaturel, une sorte d’aberration, de monstre ? »

Hisui avait continué à regarder Eruru alors qu’il lui posait ces questions.

Eruru ne pouvait pas répondre, mais n’évitait plus son regard. Elle le regardait droit dans les yeux.

« Je dois être ce genre d’aberration, enfin, je le suppose, » dit-il. « Qu’il soit humain ou vampire... »

« Mais... vous voulez sauver ce vampire, n’est-ce pas ? Sauver un ennemi de l’humanité ? » demanda-t-elle.

« Cette fille... trempée par la pluie, quand elle voulait absolument boire du sang... elle ne l’a pas fait... telle une vampire, » dit-il.

« ... »

« Pour mon propre bien, elle a même essayé de pratiquer sa technique de succion du sang..., » dit-il. « Et juste avant... elle a essayé de me sauver. Alors que dites-vous que je dois faire ? »

Il s’agissait d’un ton de voix soi-disant calme.

Mais il avait en lui une ferme résolution dans ses paroles. Eruru pouvait clairement le sentir.

« Cette fille m’a promis, » rajouta-t-il. « Tant qu’elle n’aura pas découvert son identité, elle ne sucera pas le sang de quelqu’un à l’exception du mien. J’ai aussi répondu à sa promesse. Jusqu’à ce moment-là... je serais son serviteur. Je dois donc aller là où mon maître est. »

En disant cela, Hisui était entré dans sa propre maison.

Eruru regarda son dos, se distançant progressivement. Puis une voix familière se fit entendre par-derrière.

« Bonsoir ~ Ah, on dirait que l’ambiance n’est pas tout à fait bonne. Est-ce qu’il y a eu de l’agitation dans le coin ? »

Mei était dans son uniforme, ouvrant la porte et entrant dans la cour.

« Sudou-san... Pourquoi êtes-vous ici ? » demanda Eruru.

« Hi-kun m’a appelé ici, » répondit-elle. « Alors... qui s’est fait kidnapper ? Rushella ? »

« Avez-vous l’intention de l’aider... ? », demanda Eruru. « Peu importe ce que j’ordonne, notez que la sauver est la décision délibérée de Kujou Hisui, d’accord ? Je ne fournirai aucune récompense. »

« D’accord. Et bien, on ne peut pas y faire grand-chose, » déclara Mei. « Qui peut refuser une demande de son amoureux ? »

Bien qu’elle avait soudainement été appelée ici, Mei ne semblait pas être gênée par ce fait.

En étant incapable de comprendre ça, Eruru avait simplement demandé avec perplexité. « Pourquoi... ? Ne détestez-vous pas les vampires vous aussi ? »

« Tout à fait. Je ne les aime pas, » répondit Mei. « Et pour moi, elle compte en plus comme une rivale. »

« Je ne comprends pas, » dit Eruru. « En particulier... Je ne comprends pas Hisui Kujou. Comment est-il capable d’aller aussi loin ? »

« C’est vrai, » répondit Mei. « Mais, si Rushella avait vraiment aspiré le sang de la représentante de classe... Il l’aurait probablement exterminée de ses propres mains. »

« ... ! »

« C’est probablement sa façon de prendre ses responsabilités, » déclara Mei. « Mais dans son cœur, il croyait en l’innocence de Rushella. Voilà pourquoi il a tant réfléchi et vérifié autant de détails. Cherchant la vérité tout au long de cette histoire. Mais tout ce temps, il s’inquiétait également pour la représentante de classe. Humain et vampire, il aurait pu prendre clairement un côté ce qui aurait été suffisant, mais il veut les deux et va donc sur le chemin qui est le plus difficile. Jusqu’à maintenant... Et probablement après ça... Si Rushella buvait le sang de quelqu’un d’autre, il l’exterminerait personnellement. Voici le genre de résolution qu’il a. »

« Qui diable est-il... ? », demanda Eruru.

« Il est juste un humain, » répondit Mei. « Mais un humain qui traite les entités non humaines et humaines de manière équitable. Après avoir découvert mon identité... Rien n’a changé de son côté. Bien que je sois assez confiante quand à mon apparence... la plupart des personnes se distançaient de moi après avoir découvert la vérité. Mais lui, il ne l’a pas fait. Il ne s’est pas distancié de moi et n’a pas eu d’idées amusantes me concernant. Il a juste continué à agir comme d’habitude. »

Mei avait parlé avec une expression lumineuse. À l’origine, elle le traitait comme la cible de sa mission afin de faire un bébé, mais avant qu’elle s’en rende compte, il était devenu son véritable amour. S’il avait rencontré ce genre d’humain, même son premier ancêtre aurait pu éviter de mal tourner et à la place, il aurait pu vivre une vie heureuse.

« ... Je ne comprends pas, » déclara Eruru avant de devenir silencieuse.

Des pas avaient alors été entendus en provenance de la maison.

En se retournant, elle vit qu’Hisui sortait de sa maison. Au moment où elle l’avait regardé, Eruru avait ressenti un sentiment de vertige.

« Il vaut mieux que vous ne regardiez pas ici, » dit-il. « Même si vous êtes un hybride, cela pourrait vous être fatal. »

Hisui portait sur son dos quelque chose qui faisait d’Eruru, non... c’était quelque chose qui choquait tous les vampires.

Une croix d’argent géante.

Il l’avait sorti de son sous-sol. Il avait enroulé les chaînes autour de sa main et il portait la croix sur son dos.

« Qu’est-ce que c’est que ça... ? » Prenant soin de ne pas regarder la croix qui se dressait à sa hauteur après que le jeune homme passe à ces côtés, Eruru détourna le regard et demanda.

« Il s’agit de l’épée sacrée en forme de croix, la “Lame de Tzara”, » expliqua-t-il. « Juste en la montrant, les vampires ordinaires seront immédiatement immobilisés. Sa lame est aussi très tranchante. Son seul défaut est qu’elle est trop lourde. Environ 30 kg. »

« J’ai recherché des croix pour mon métier, la vôtre... est clairement une arme, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle. « Et l’aura de sainteté qui s’en dégage... c’est vraiment extraordinaire. »

« Une certaine sauveuse a été crucifiée sur cette chose quand elle était plus jeune, » répondit-elle. « Ainsi la croix s’est transformée d’un symbole de la mort en un symbole sacré. Apparemment, il s’agit d’une antiquité qui a survécu de cette période. Parce qu’elle est forgée à partir de l’argent puis transformée, que ce soit en tant qu’œuvre d’art ou en tant qu’arme contre les vampires, elle est classée comme de la plus haute classe. Si elle n’est pas manipulée avec précaution, ces mecs du Vatican pourraient venir ici afin de me la prendre. »

« Comment un objet aussi extraordinaire est-il tombé entre vos mains ? » demanda Eruru.

« Je l’ai hérité de mon parent adoptif, » répondit-il.

Hisui avait simplement expliqué en une phrase avant de se tourner vers Mei qui s’était précipitée vers lui.

« Alors, pourriez-vous m’aider à transporter ça ? Je suis déjà à bout de souffle, » dit-il.

« Quoi... vous me prenez juste pour une déménageuse ? » s’écria Mei.

« Et bien, vous êtes si forte, » dit-il. « S’il vous plaît. Mon sang a été aspiré en grande quantité, alors je vois déjà des étoiles danser autour de ma tête. »

« Bien bien..., » dit-elle. « Alors, la prochaine fois, vous devrez sortir avec moi. Est-ce d’accord ? Et cela comprend bien évidemment la nuit après ça. »

« J’accepte si je peux rentrer à la maison au coucher du soleil ou sinon vous devrez supporter toutes les conséquences. S’il vous plaît, acceptez ma proposition, » dit-il.

Mei haussa les épaules et prit à contrecœur la Lame de Tzara. Puis elle la souleva sans effort avec une main.

Puis les deux personnes sortirent du jardin, et Eruru les suivit.

« Vous deux, A -Attendez, » dit-elle. « Allez-vous sauver la vampire !? Savez-vous où elle est ? »

« N’auriez-vous pas donné à Sudou toutes sortes d’outils ? » demanda-t-il. « J’ai trouvé un dispositif de traçage parmi eux alors je l’ai secrètement placé sur cette fille. Le fait qu’elle soit une vampire mis à part, si cette demoiselle désemparée s’éloignait de moi, qui sait combien de problèmes elle causerait aux autres ? »

Il était impensable pour Eruru que Hisui soit si bien préparé...

Il avait légèrement levé sa main droite et avait couru avec Mei dans l’obscurité de la nuit. Mais à peine avaient-ils fait deux pas qu’Eruru avait déjà saisi leurs vêtements et les avait traînés en arrière.

« Que faites-vous ? On est pressé. Est-ce que vous ne vous en rendez pas compte ? » demanda Hisui.

« J’aimerais faire avancer les choses et aussi rentrer à la maison, ouais ? » déclara Mei.

« Dans cette situation d’urgence, vous voulez quand même porter cet objet si visible à la vue de tous et courir à pied jusqu’à votre destination comme des imbéciles ? Utilisez un peu votre cerveau. Je vais faire venir une voiture, » demanda Eruru.

À ce moment-là, Eruru avait retrouvé son ancienne éloquence.

Probablement en raison de la précédente agitation, ses lunettes tombaient presque de sa tête. Eruru les avait alors poussés avec ses mains. Un éclair d’inspiration brillait dans ses yeux.

« Alors, parlons de notre plan, » dit-elle.

†††

Chapitre 6 : Anti-Drac / Anti-Vampire

Partie 1

« Cet endroit est... ? » murmura Rushella.

Rushella se réveilla et regarda dans tous les sens. Elle s’était retrouvée dans un endroit sombre.

Ceci ressemblait à un entrepôt, avec des boîtes en carton dispersées tout autour d’elle. L’entrepôt était assez spacieux avec les faibles sons produits par des vagues et l’odeur de la marée. C’était probablement un coin quelque part dans le port.

Récupérant ces souvenirs brumeux, elle tomba alors enragée.

Au moment où l’odeur piquante de l’ail l’avait frappé, elle n’avait pas pu le supporté peu importe comment elle avait essayé de le faire.

Et bien, je me suis évanouie et j’ai perdu connaissance..., se dit-elle.

Rushella s’était alors rappelée de son erreur et n’avait pas pu s’empêcher de grincer des dents. Puis immédiatement, elle avait découvert que ses bras et ses jambes étaient immobilisés.

« ... !? »

Naturellement, elle ne pouvait pas bouger. Et cela était dû au fait que ses membres étaient étroitement liés par des chaînes en métal, qui étaient elles-mêmes attachées au mur. Ces chaînes étaient apparemment préparées et étaient déjà installées dans le mur, rendant tout ça extrêmement sécurisé.

Mais en tant que vampire, si Rushella utilisait toute sa force, casser le mur ne devrait pas être si difficile, mais elle ne pouvait pas le faire.

« Hééé, de l’argent... » murmura-t-elle.

Elle réalisa le matériau de la chaîne, car le fait de toucher les chaînes produisait une douleur brûlante semblable au fait de se brûler sur une flamme. Les vampires avaient peur de l’argent en lui-même. Ces chaînes avaient probablement été conçues spécialement pour les vampires, rendant l’évasion encore plus difficile.

« Vous vous êtes réveillée, Votre Altesse la Véritable Ancienne ? » déclara une voix proche d’elle.

« Vous ! » cria-t-elle.

Bien que Rushella ne le connaissait pas, l’homme devant elle était Kishida, que Hisui et Eruru connaissaient bien.

« Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle. « Vous êtes de ma race. Mais comment pouvez-vous utiliser cette chose méprisable sur moi. »

Comme le soulignait Rushella, peu importe l’efficacité contre d’autres vampires de l’équipement anti-vampire, un vampire les trouverait difficiles à utiliser. Mais cet homme en faisait un usage parfait.

« S’il vous plaît, appelez-moi le Baron, » dit-il. « Bien qu’il diffère de ceux de l’Ouest, j’ai reçu un titre officiel de noblesse dans ce pays. »

« Vraiment..., » dit-elle. « J’ai déjà eu des informations sur ça de mon serviteur, ce pays n’a plus de système de nobles. À en juger par ce fait, vous devriez avoir vécu ici depuis longtemps. »

« Comparé à un Véritable Ancien, je ne suis rien, » dit-il. « Mais en vivant dans le monde des humains, j’ai appris certaines connaissances. Bien que l’utilisation de ce genre d’outils pour lier mes semblables soit difficile pour moi, mais avec une personne en train de devenir un vampire ne m’occasionne pas ce désagrément. »

Derrière le baron, une fille en robe de malade se tenait à ses côtés.

« La représentante de cla... !? Vous l’avez mordue ! » s’écria-t-elle.

« Exactement, » répondit-il. « Une jeune vierge... et en plus une sainte, comment puis-je y résister ? Et bien. Ces chaînes que je suis incapable de toucher peuvent facilement être manipulées si je l’ordonne à celle qui est en train de devenir une vampire. Elle m’a donc aidé à vous attacher. »

« Je vois..., » dit-elle. « Vous avez aspiré son sang pour l’approcher, mais n’atteignez pas la vampirisation complète afin de créer un serviteur plus loyal qui peut accomplir des tâches que vous ne pouvez pas accomplir. Quel homme de bas de gamme que vous êtes. »

« Malheureusement, je ne suis pas un vampire aussi noble qu’un Véritable Ancien, » dit-il.

Mélangé à l’autodérision et à la colère, le baron sourit d’une manière complexe, tordant ses lèvres.

Rushella avait fait un « Hmph » et avait demandé avec arrogance. « Alors, pourquoi commettriez-vous un tel comportement grossier contre quelqu’un qui vous dépasse autant que moi ? Avez-vous été frappé par mon charme ? »

« Charme... C’est vrai d’une certaine manière, » dit-il. « J’ai dépensé tant d’efforts à la recherche d’un vampire de classe Véritable Ancien. »

« Mais, pourquoi ? » demanda-t-elle.

« Je suis devenu un vampire de ma propre initiative, » répondit-il. « J’ai demandé à mon “maître” de boire mon sang, abandonnant ainsi mon identité humaine. Au départ, j’attendais avec impatience la vie éternelle, mais une fois que j’ai réalisé mon souhait, j’ai découvert qu’il y avait tellement d’inconvénients. »

« Les faiblesses de ma race sont des connaissances communes, » dit-elle. « Vous auriez dû le savoir à l’avance, non ? Et donc, ne vous plaignez pas après l’avoir fait. »

« Effectivement... La lumière, les croix et autres, on ne peut pas y faire grand-chose face à eux, » répondit-il. « Non seulement cela, mais pour ceux d’entre nous qui sommes devenus un vampire à travers la morsure d’un maître, nous devons vivre dans la peur de la mort à chaque instant de notre vie, savez-vous pourquoi ? »

« Comme je le saurais ! » Répondit Rushella avec arrogance.

Ces ennuis de simples roturiers ne la concernaient pas.

Le visage du baron s’était tordu dû à son ressentiment après l’avoir entendue.

« Comme vous pouvez être arrogante, » dit-il. « Pour nous, “serviteurs”, quand les “maîtres” sont détruits, nous périssons aussi dans une réaction en chaîne. Comprenez-vous ? L’immortalité est juste une étiquette vide quand nous les “serviteurs” devons craindre chaque seconde la destruction à travers la réaction en chaîne. Pouvez-vous comprendre ces problèmes !? »

« Je ne veux pas le comprendre, » dit-elle. « Vous êtes juste mentalement faible. Si vous voulez préserver votre existence, laissez derrière vous des descendants. La réaction en chaîne du maître-serviteur ne se propage pas par le sang. C’est seulement un problème entre la personne qui a mordu et celle qui a été mordue. Puisque vos descendants ne seront pas tués, votre lignée continuera d’être transmise. »

« Totalement inepte, » répliqua-t-il. « Je veux que ce soit moi qui survivre éternellement. Mais ce n’est pas uniquement ça. Je ne peux même pas surpasser mon “Maître” en termes de puissance. Tout ce que je peux faire, c’est de craindre la destruction de la chaîne. Peu importe le nombre de sangs que je bois, ce fait ne peut pas être changé. Qui veut d’un tel destin ? »

Le baron avait abandonné son calme antérieur et avait fait des gestes avec ses bras et ses jambes d’une manière exagérée.

« Justement à cause de cela, j’ai pris ma décision, » annonça-t-il. « Je vais atteindre le tabou qu’aucun vampire n’a atteint jusqu’ici : surpasser son maître ! Par conséquent, j’ai cherché le “Véritable Ancien”. Mais peut-être êtes-vous un imposteur ? »

Le baron avait tendu son doigt vers l’encolure de la robe de Rushella. Ses griffes acérées égratignèrent sa large poitrine, laissant une traînée rouge sur sa peau.

« Salopard ! » cria-t-elle.

L’embarras et la légère douleur qu’elle ressentait avaient fait rugir Rushella. Le sang s’était infiltré là où sa poitrine avait été lacérée, puis avait coulé sur le sol.

Rushella réalisa soudainement son intention et baissa les yeux.

Tout comme l’avait fait le baron.

C’était la méthode décrite par Hisui afin d’identifier un Véritable Ancien et le résultat était là.

Un élégant symbole rouge-rose apparaissait sur le sol. En dépit de la chute naturelle due à la gravité, les gouttelettes de sang produisaient un motif extrêmement compliqué et détaillé, marquant d’une façon distinctive le sol. Même un artisan expérimenté aurait eu du mal à produire une telle marque.

« Vous êtes un Véritable Ancien... !!! On dirait que j’en ai finalement trouvé un, » dit-il.

Serrant les poings, le baron parlait avec émotion.

Rushella était également soulagée que sa mémoire ne soit pas créée. Cependant, son humeur s’était soudainement assombrie.

« Maintenant que vous avez vérifié que je suis un Véritable Ancien... Qu’est ce que vous allez faire ? » demanda-t-elle. « Même si c’est avec moi, je n’ai aucun moyen de vous libérer du sort d’un vampire commun ! »

« C’est dur à dire, » répondit-il. « Si votre corps est étudié et complètement compris, alors peut-être que je peux trouver la réponse ? De plus, les Véritables Anciens eux-mêmes sont des mystères totalement inconnus. Si l’humain est la race d’où vienne cette évolution, alors quelle est leur méthode pour se transformer en vampire sans mordre les humains ? S’ils ressemblent à des singes, alors des espèces de branches secondaires à l’espèce principale sont apparues en dehors des humains, quelle est la raison de ces divisions ? S’ils sont comme des extraterrestres, des xénomorphes complètement étrangers aux humains, alors d’où viennent les vampires ? Quelle que soit la vérité, le corps d’un Véritable Ancien doit cacher les secrets pour “surpasser le maître” ! »

Les yeux du baron brillaient d’une lumière dangereusement froide. Une luminosité pourpre cramoisie.

Sa façon de se lécher les lèvres fit geler jusqu’aux plus grandes profondeurs de la colonne vertébrale de Rushella.

Rushella se demandait si elle faisait un visage aussi haineux quand elle suçait aussi du sang.

« Bien que je pensais à faire beaucoup de choses. Pour commencer, laissez-moi goûter le “sang” comme source de pouvoir, » dit-il.

Le visage tordu de laideur, exhalant un souffle qui sentait le sang, s’approcha du cou blanc-pâle de Rushella.

« A-Arrêtez-vous... Éloignez-vous de moi ! » cria-t-elle.

« De quoi avez-vous peur ? » demanda-t-il. « Tant d’années ont passé et vous avez déjà consommé le sang d’innombrables personnes. »

Non ! Elle voulait crier ça. Car dans sa mémoire, elle n’avait bu que le sang d’Hisui.

Le visage devant elle était rempli de gourmandise ou de luxure, on ne pouvait pas le distinguer clairement. Ses yeux injectés de sang semblaient très effrayants.

Et c’est seulement quand elle était placée dans une situation où son sang était sur le point d’être aspiré que Rushella avait finalement éprouvé la crainte et la répulsion ressenties par les victimes. Se tenant debout, avec des yeux creux, la représentante de classe avait-elle ressenti la même chose à l’époque ?

Rushella sentait une respiration lascive proche de son cou.

De longs crocs pointus étaient sur le point de percer sa peau.

« NON...! » Des larmes apparurent dans ses yeux alors qu’elle criait faiblement, correspondant bien à son apparence de jeune fille.

Mais, juste à ce moment-là...

« À quel genre d’émission pour public adulte jouez-vous, vieil homme ? » déclara une voix proche d’eux.

Le Baron avait été saisi par la surprise alors qu’il entendait ces paroles. Rushella aussi était abasourdie.

Avec le cou enveloppé lourdement par des bandages, Hisui se tenait là, souriant, sans peur.

« Bon, mettons de côté le fait vis-à-vis de son âge physique, » dit Hisui. « Son âge mental est clairement celui d’une adolescente, peu importe comment vous la regardez. Faire une telle action sur une mineure, c’est un crime même si la fille y consent. N’est-ce pas le bon sens ? »

« Comment avez-vous... !? » s’exclama Rushella.

Rushella ne pouvait pas s’empêcher de pleurer de joie.

Hisui haussa les épaules afin de cacher son embarras avant de déclarer avec indifférence. « Je vais vous sauver si vous acceptez de m’en devoir une. Alors... mon vieux, avez-vous entendu mon avertissement ? »

« Qui aurait écouté ce genre de conneries... !? » s’exclama Kishida. « Pourquoi pouvez-vous vous opposer à moi !? J’ai bu votre sang ! »

« Malheureusement pour vous, ma constitution est un peu étrange, » répondit Hisui avec calme. « Si les négociations ne fonctionnent pas, alors seule la force reste. »

À ce moment, Rushella et le Baron avaient finalement remarqué la chaîne d’argent enroulée autour de Hisui.

Ainsi que ce qu’il portait sur son dos : une croix géante !

Les deux vampires avaient alors fermé leurs yeux par réflexe et avaient détourné leur visage.

Hisui avait alors planté la Lame de Tzara dans le sol et avait appliqué toutes ses forces sur la croix.

*

« Uruaaaaaaaaaaa!! »

*

Un bruit grinçant fut généré par la croix, qui était comme s’il poignardait le sol. Ces sons aigus résonnaient dans l’entrepôt telle une cloche. Cette vibration, ressemblant à un diapason, avait immédiatement produit un effet qui avait affecté les vampires.

« Ah — ! » Le baron se mit à rugir alors qu’il avait couvert ses oreilles.

Attachée, Rushella ne pouvait que tordre son visage dû à la douleur, en secouant la tête. Même si elle était en train de devenir une vampire, Reina avait quand même dû se couvrir les oreilles et s’accroupir.

Le seul qui n’avait pas été affecté ici était Hisui.

L’utilisation de la Lame Tzara en tant que diapason afin de produire des ondes sonores était juste pour les humains le bruit un peu bruyant d’une cloche. Mais le son produit par une sainte Croix était équivalent pour un vampire à celui d’un chœur chantant des hymnes sacrés.

Hisui avait alors saisi cette opportunité pour passer à côté du Baron et se précipita vers Rushella.

« Vous avez vraiment l’air coquine ainsi... Est-ce que ça va ? » demanda Hisui.

« T-Taisez-vous... pourquoi n’êtes-vous pas venu plus tôt... et aussi, qu’est-ce que c’est que ce bruit... » dit Rushella.

Pour un vampire, ce bruit serait comme de gratter les ongles sur un tableau noir ou une musique mis à plein régime directement dans ses oreilles.

Hisui avait ignoré une Rushella haletante et l’avait aidée à se libérer de ses chaînes.

« Enfoiré... Vous vous mettez partout au travers de mon chemin, » déclara Kishida.

« Ho, vous vous êtes relevé ? » s’exclama Hisui. « Excusez-moi, je suis un peu occupé en ce moment. Alors... Je vous laisse vous charger de ça... Sudou. »

« J’arrive, j’arrive ~❤ ! » Mei était alors entrée dans l’entrepôt tout en faisant cette réponse emplie de séduction.

Au moment où le Baron la découvrit, elle l’avait déjà attrapé par le cou avec ses minces bras et avait jeté tout son corps en l’air !

« Quoi... !? » s’exclama Kishida.

« Même en vue des mesures faites à cause de mon ancêtre, vous savez, je suis malgré tout encore très forte... ❤❤, » déclara Mei.

Mei fit un clin d’œil séduisant au Baron qui était encore dans les airs lorsqu’elle lui parla.

Elle avait élargi son œil droit et de la lumière avait commencé à se concentrer là, puis elle avait tiré un faisceau de chaleur sur le Baron.

Le rayon de lumière focalisé avait alors brûlé le visage du Baron, éclairant instantanément l’entrepôt. C’était aussi brillant que le jour. Le baron brûlé roulait sur le sol avec inélégance.

« Okay. Mission accomplie... est-ce correct ainsi ? » demanda Mei.

Mei était sur le point de se tourner fièrement vers Hisui, mais à la fin, elle regarda le Baron avec une expression sévère.

Elle s’attendait aussi à ça. Comme l’ennemi était un vampire — immortel —, il était difficile à gérer.

« Pas trop mauvaise... fillette !!! » déclara Kishida.

Le visage du Baron était gravement brûlé, mais les brûlures se rétablissaient avec un incroyable rythme.

Même s’ils avaient été brûlés par l’onde de choc d’une arme nucléaire, ils peuvent entièrement se régénérer — voilà ce qu’étaient les vampires.

« Vous êtes de la viande morte !! » cria le Baron.

Le Baron avait dévoilé ses crocs et avait attaqué Mei. Il attaqua de toutes ses forces Mei en utilisant ses griffes qui étaient assez acérées pour servir d’armes.

« Oh, mon Dieu ! Voulez-vous faire un duel de force avec moi ? » demanda Mei.

Mei s’était placée en position de combat et avait bloqué les bras du Baron en utilisant les siens, souriant sans crainte face à une telle situation.

Cette délicate fille qui regardait ainsi un vampire — qui aurait pu s’attendre à ce que Mei remporte un concours de force ? Avec une force brute complètement inégalée, elle repoussa le Baron.

« Hum... Comme prévu de la créature de Frankenstein, » déclara le Baron.

« Comparée au premier, ma force a déjà été ajustée pour être plus faible. Le saviez-vous ? » demanda-t-elle. « Mais dans tous les cas, je suis quand même plus forte que vous. »

« Peut-être, » répondit-il. « Mais vous êtes aussi stupide que votre ancêtre. »

« Qu’est-ce que vous dites !? » cria Mei.

Mei rugit avec colère et appliqua toute sa force. Malgré son désavantage, le Baron resta calme.

« Dites, humaine artificielle... que va-t-il arriver à cette fille en train de se transformer ? » demanda le Baron

Mei avait alors réalisé qu’elle avait été négligente.

À l’intérieur de l’entrepôt... il y avait une personne de plus. Bien qu’approchant de très près un vampire, elle était encore humaine.

Reina se tenait derrière le Baron.

Elle tenait un couteau... contre sa propre gorge.

« Si vous continuez à m’entraver, elle mourra, » dit-il. « Vous devriez savoir que quelqu’un qui se transforme obéira au maître qui l’a mordu, n’est-ce pas ? D’ailleurs, son sang a été presque entièrement aspiré pour qu’elle m’écoute sans limites. Je l’ai transformée ainsi juste au cas où quelque chose comme ça arrivait. »

« Bâtard... ! » cria Mei.

Impardonnable.

Mais même le laser ne pouvait pas lui infliger une blessure mortelle. À moins qu’il ne soit complètement détruit, la situation actuelle allait demeurer inchangée.

Mei était coincée dans une impasse.

Hisui et Rushella étaient également sur le côté, regardant la scène.

La force de Rushella n’avait pas encore récupéré malgré qu’elle avait été finalement libérée de ses chaînes, et c’était dû aux saintes propriétés de la chaîne.

« Que devrions-nous faire... ? » demanda Rushella. « Si cela continue, cette fausse chose et même la représentante de classe seront... ! »

« Je sais, » déclara Hisui. « Alors... dépêchez-vous et buvez mon sang. » Il l’avait dit avec douceur.

Il avait ensuite exposé son cou après avoir enlevé les bandages qui le recouvraient. Bien que ce fut le moyen le plus efficace pour permettre à Rushella de récupérer sa force de combat, elle secoua la tête.

« Non... vous êtes déjà pâle à cause de la perte de sang, » répondit-elle. « Beaucoup de votre sang a déjà été bu, n’est-ce pas ? »

« ... pas tant que ça. Ce n’est pas grand-chose, » dit-il.

Hisui avait essayé d’agir durement, mais les affaires liées au sang ne pouvaient pas tromper Rushella.

Avec une expression attentionnée, elle avait solennellement déclaré. « En fait, vous avez même du mal à bouger votre corps, n’est-ce pas ? Je peux le voir. Si vous vous faites aspirer encore plus de votre sang, alors... ! »

« C’est correct, » répliqua-t-il. « Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter de ça. »

« Si je suçais assez pour récupérer mon énergie, vous pourriez... ! » déclara Rushella

« Arrêtez de dire des bêtises et buvez tout de suite..., » déclara Hisui comme s’il ne permettait pas d’objections.

Rushella était devenue silencieuse.

Essayant de la persuader, il continua. « Si cela continue ainsi, Sudou et la représentante de classe et même moi allons tous mourir. Et qui sait quel traitement vous devrez subir. Mais si vous utilisez votre pleine force, ce genre de déchets de troisième ordre peut être facilement écrasé, non ? Au pire, le seul sacrifice sera ma personne. »

« Vous... !!! » s’exclama Rushella.

« Bon, ne vous inquiétez pas, buvez juste assez pour récupérer votre énergie, » dit-il. « Mais vous devez détruire ce vieil homme. »

Hisui regarda dans les yeux de Rushella alors qu’il parlait.

Il n’y avait pas le temps pour l’hésitation.

« Mais... ! » déclara-t-elle.

Comme si cela interrompait leur dispute sur le point de recommencer, Mei fut jetée à terre à côté d’eux.

« Sudou... ! Allez-vous bien !? » demanda-t-il.

« Je pense que... non, » après avoir dit ça, Mei ferma ses yeux et s’arrêta totalement de bouger.

Hisui attira Rushella vers son cou et déclara à nouveau. « Buvez dès maintenant mon sang ! »

Restant silencieuse, Rushella enfonça ses crocs dans le cou de Hisui en guise de réponse.

« Hum... Enfin ! Vous agissez un peu comme un Véritable Ancien, » déclara le Baron. « Cependant, bien que le sang de ce morveux soit savoureux, sa “qualité” est vraiment mauvaise. Même si j’ai autant bu de son sang, je n’ai ressenti aucun pouvoir dedans. »

« ... »

« Au moins, videz-le jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucune goutte de sang dans son corps, » déclara le Baron. « De cette façon, il pourrait y avoir un petit effet. »

« Taisez-vous !!! » cria Rushella.

Rushella avait alors rugi et avait sauté en l’air.

À ses pieds gisait Hisui qui était tombé totalement sans force.

Comme Reina et les autres, l’intégralité de son corps avait perdu toutes ses couleurs et son visage blanc pâle ressemblait à celui d’un cadavre.

Tout son sang avait été drainé hors de son corps.

†††

Partie 2

« Bâtard... Je ne vous le pardonnerai jamais ! » cria Rushella.

Rushella dégaina ses deux courtes épées depuis les fourreaux se trouvant sur ses cuisses et trancha le Baron.

Cet étrange maniement de deux lames était rapide comme l’éclair, si rapide que même le Baron ne pouvait y faire face.

Cependant, il avait souri sans peur et avait choisi de battre en retraite.

« Ne pensez pas que vous pouvez fuir ! » déclara-t-elle.

« Je ne fuis pas, je cherche juste à prendre un otage, » déclara-t-il en retour.

Le baron s’était enfui dans la direction d’Hisui qui s’était effondré sur le sol.

Au moment où il enfonça ses griffes dans le cou de Hisui, le visage de Rushella était devenu livide.

« Je le savais, » dit-il. « Votre vitesse est vraiment importante, mais elle est loin d’être au niveau d’un Véritable Ancien. Vous avez probablement essayé de lui laisser du sang pour tenter d’épargner la vie de ce morveux ? Vous ne pensiez pas que je remarquerais ça ? »

« Taisez-vous !! » cria-t-elle. « Éloignez-vous de lui ! »

« Vous êtes si persistante, » répondit-il. « Eh bien... rendez-vous docilement. »

En étant impuissante avec Hisui qui était pris en otage, Rushella n’avait pas d’autre choix que de jeter ses deux épées sans rien dire de plus.

Le baron avait immédiatement attrapé Rushella et l’avait poussée sur le sol.

« Ma servante, » dit-il à Reina. « Si cette fille résiste de quelque façon que ce soit, tue immédiatement le morveux. »

En entendant les ordres du Baron, Reina avait trébuché jusqu’à Hisui.

Voyant son dernier espoir déçu, Rushella avait perdu toute volonté de résister.

Le Baron jubilait fièrement, s’approchant du cou de Rushella avec ses crocs.

Rushella détourna son visage en larmes.

Seulement afin de voir devant ses yeux, Hisui étendu sur le sol tout comme elle.

« ... Hein !? » s’exclama-t-elle.

Son corps complètement dénué de sang bougea soudainement.

Mécontent

Pas assez de sang.

Ces sentiments étaient comme si la vie elle-même avait été drainée hors de son corps.

Oui. C’est le moment que j’attends, pensa Hisui.

Il avait perdu plus de deux litres de son sang. Presque la moitié de son sang avait été retiré de son corps.

En d’autres termes, il était dans une situation critique qui pouvait même lui être fatale.

La pression artérielle avait déjà rapidement chuté. Entrant ainsi en état de choc. Le cœur réduisait son rythme de manière drastique à cause de son appauvrissement en sang.

Alors que sa conscience devenait progressivement floue, des souvenirs rejetés s’éveillèrent en lui.

Sur ce champ de bataille empli de sang et de cris, une personne avait désespérément tenté de sauver sa vie.

« Tu vas vivre !! »

En essayant de le rappeler de la frontière entre la vie et la mort, elle avait désespérément effectué des compressions thoraciques. Ce vampire avait dit ça.

C’est assez, c’était ce qu’il aurait voulu dire.

C’est déjà bien assez. Ne continuez pas sinon..., voilà ce qu’il voulait dire.

Il savait déjà ce qui arriverait à ce vampire, vu qu’elle était exposée à la lumière du jour.

Pour le sauver, pour faire ce genre de chose.

Sa peau était plus blanche et virginale que quiconque. Des cheveux noir couleur du corbeau. Un magnifique visage. Tout s’était transformé en poussière et en cendres.

La destruction avait déjà commencé. Chaque fois que ses mains se pressaient sur ma poitrine, plus de « cendres » tombaient et se dispersaient.

Assez, c’est déjà assez, Miraluka. Pensa-t-il.

Mais cette femme n’avait pas arrêté. Jusqu’à ce que je me réveille finalement.

Afin de m’empêcher de mourir, pour me faire revivre.

Même avec mon sang qui était aspiré par un vampire... elle m’avait fait continuer à vivre en tant qu’un humain.

Même quand j’étais sur le point d’être tué par un vampire... elle m’avait fait ainsi pour que je puisse continuer à vivre. Pensa-t-il. L’éveil est imminent.

Hisui se leva lentement.

Comme pour le montrer à tout le monde, il enleva le pansement de son cou.

Puis, solennellement, il murmura les paroles d’un serment. « ... Eli Eli lama sabachthani. Mon sang est ton sang. Ton sang est mon sang. Du sang entre dans mon corps pour me désaltérer. Dieu Là-Haut qui se trouve dans les cieux, libère-moi de cette croix. Le temps de l’expiation est sur le point d’arriver ! »

L’activation du Mode Anti-Vampire venait d’être effectuée à ce moment-là.

Instantanément, tout le monde avait entendu un bruit, un bruit que tout le monde connaissait, mais c’était quelque chose qu’on ne pouvait pas entendre en temps normal.

Le son particulièrement fort d’un cœur qui bat sans fin.

« Va-t’en, » dit-il.

Au moment où le Baron avait réalisé que c’était la voix de Hisui qui se trouvait derrière lui, il volait déjà dans les airs.

Ce n’était que lorsque son corps avait heurté avec violence le mur qu’il s’était rendu compte qu’il avait reçu un coup de pied.

Impossible.

Ce n’était pas un humain artificiel, mais un humain normal, et même un humain sur le point de mourir.

Mais la réalité était dure et impitoyable.

« Tu dois rester en arrière, Rushella, » dit-il.

En s’entendant appeler par son prénom, Rushella leva les yeux vers Hisui. Son visage était toujours complètement dépourvu de couleur. Mais il n’était pas du tout comme d’habitude.

Le cou exposé après qu’il avait enlevé les pansements montrait que même la chair déchirée par les crocs se régénérait à vue d’œil.

Mais autour du cou blanc, il y avait un symbole noir qui ressemblait à des épines.

Entouré d’épines, le cou avait l’air d’interdire tout contact et semblait annoncer qu’il rejetait tout acte de vouloir lui boire son sang.

La cicatrice qui marquait le centre de sa poitrine brillait d’une lumière cramoisie et cela même à travers ses vêtements !

 

 

« Qui êtes-vous !? » cria le Baron.

Face à la question du Baron, Hisui caressa légèrement la cicatrice sur sa poitrine.

« Cette constitution qui est la mienne. Ne devenant pas un vampire, et cela, peu importe combien de sang est bu... si je succombais à une simple succion de sang, ça n’aurait aucun sens, » déclara Hisui. « Par conséquent, au bord de la mort à cause d’une perte de sang, je deviens automatiquement ainsi. »

En effet — c’était devenu ainsi. Afin de se protéger des crocs des vampires.

Bien que né en tant que mortel, il était devenu l’existence capable de s’opposer à n’importe quels vampires.

Récupération rapide des blessures, immunité aux vampires, voilà le genre de constitution qu’il avait eu.

Il était devenu l’Anti-Drac.

Il s’agissait de l’existence diamétralement opposée aux vampires. La némésis des vampires.

Existant au-delà du destin cramoisi.

Iscariot.

Précisément à cause de cette constitution si particulière, il craignait toujours que Rushella ne suce trop de sang.

Parce qu’il ne voulait pas la blesser.

« Se pourrait-il que vous m’ayez demandé de boire votre sang pour vous transformer ainsi !? » demanda-t-elle.

« La perte de sang est difficile à contrôler, » répondit-il. « Si je l’avais fait moi-même, qui sait combien d’efforts cela prendrait alors je t’ai simplement demandé de boire mon sang. Je crois en toi, et je savais déjà que tu arrêterais de boire avant que je ne meure. »

« Idiot... !! » cria-t-elle.

Rushella lui fit une petite tape en étant en larmes, mais son visage était souriant.

« Je te l’ai déjà dit, » dit-il. « Dans les moments critiques, un certain pouvoir va s’éveiller dans mon corps. »

Hisui regarda à nouveau le Baron.

Quant à lui, il regardait Hisui, et ses dents grinçaient.

Les humains ne peuvent pas avoir un tel corps, il se répétait ça dans sa tête.

Mais la réalité était dure à encaisser. Un humain qui renversait le bon sens des vampires se tenait réellement devant lui.

Il était actuellement désavantagé... d’où il décida de faire usage de Reina qu’il avait préparée pour ce genre de situation.

Quand il regarda Reina, il trouva à côté de Reina une autre personne qu’il avait utilisée.

Eruru Kariya.

Le plan précédent de Hisui était d’avoir Eruru afin de l’affecter à la protection de l’humaine tout à fait ordinaire qu’était Reina.

Lorsque l’éveil de Hisui détourna l’attention du baron de Reina, Eruru devait entrer à ce moment-là dans l’entrepôt.

« Vous... ! » cria le baron.

« Vous connaissez mon adresse au tir, n’est-ce pas ? » répondit Eruru. « Vous rater m’est impossible. En dehors de cette pauvre victime ici, s’il vous plaît allez de l’avant et trouvez-vous un autre bouclier de chair. Car après tout, vous ne mourrez pas d’une ou deux balles. »

Eruru parlait d’une manière glaciale. Elle avait déjà sorti une arme qui ne correspondait pas à sa petite taille et dirigea maintenant le pistolet sacré Argentum vers son ancien subordonné.

« ... Vous semblez afficher un front dur, Miss la Consultante, » déclara le Baron d’une manière moqueuse. « Vous n’êtes pas aussi expérimentée que vous le pensiez. Même si vous pouvez être totalement impitoyable envers les vampires, vous ne pouvez pas le faire à un humain... Tant pis... après tout, vous êtes juste une sale contrefaçon. Je ne suis donc nullement surpris de tout ça. »

« ... »

Eruru n’avait pas vacillé. Cependant, la force de son doigt sur la gâchette augmentait.

« Alors... Vous êtes incapable de tirer sur ce foutu gamin, pas vrai !? » s’exclama Kishida.

Le Baron s’était déplacé à ce moment-là.

Eruru appuya en même temps sur la gâchette sans aucune hésitation.

Le bruit du pistolet se fit entendre. Tout comme elle l’avait averti, la balle avait percé avec précision l’épaule droite du Baron.

Le Baron avait alors enduré la sensation de la douleur causée par une brûlure sacrée, mais il sentait qu’il y avait une chance de victoire dans cette situation.

C’est bon. Tant que mon cœur et mon cerveau ne sont pas touchés, peu importe ce qui arrivera, pensa-t-il.

Bien que son corps fut percé, la balle d’argent était conçue pour rester à l’intérieur du corps, ce qui causerait encore plus de dégâts.

Il avait alors forcé son corps à se déplacer.

Une fois que j’aurais atteint ce putain de morveux, si seulement je pouvais me rapprocher de cet humain ! pensa-t-il.

Le baron avait alors montré les capacités à pleine puissance d’un vampire en pleine nuit et avait rapidement saisi Hisui, l’utilisant comme un bouclier face à Eruru.

« Ainsi, vous ne pouvez pas me tirer dessus maintenant, hehe ! » dit le Baron. « Même si vous agissez si durement, vous ne pouvez pas tuer les humains ! »

Comme si elle confirmait ces paroles, Eruru fit une expression troublée avant de baisser son arme.

Le Baron souriait fièrement avant d’attaquer à nouveau le cou de Hisui avec ses crocs !

« Vous ne pouvez pas être transformé en vampire... !? Comment quelque chose d’aussi ridicule pourrait-il être possible !? » demanda le Baron. « Je vais encore boire de votre sang et faire de vous mon serviteur ! »

Avec ça, j’ai une chance de gagner. Faisons de lui mon bouclier de chair, et utilisons-le comme appât, je suis certain qu’il y a différentes manières de l’utiliser, pensa-t-il.

Bien que le Véritable Ancien soit ici, c’est une honte de la laisser s’échapper, mais je pourrais tout à fait revenir plus tard

« Idiot..., » déclara froidement Hisui

« ... Hein !? » s’exclama Kishida.

Il était incapable de boire le sang.

Ses Crocs... ne pouvaient tout simplement pas bouger. Bien sûr, il avait déchiré la peau, il avait également pu percer la chair. Il avait même atteint le vaisseau sanguin.

Cependant, une forte pression l’avait empêché d’aller plus loin. Après un examen plus approfondi, pas une seule goutte de sang n’avait coulé de la blessure de Hisui.

« Impossible... vous !? » s’exclama Kishida.

Hisui n’avait pas bougé d’un pouce.

Tout ce qui bougeait était les muscles de son cou.

En d’autres termes, simplement par la force musculaire, juste en contractant ses muscles, il avait été capable de bloquer les dents du Baron.

« Quoi... !? » dit le Baron.

« As-tu déjà oublié ma constitution ? » demanda Hisui.

Le cou avec son symbole d’épines rejetait physiquement la succion du sang.

Le Système Anti-Drac.

Fidèle à son nom, il rendait la succion de sang complètement inefficace.

« Kishida, laissez-moi vous dire cela, » Eruru se moquait du Baron. « Toutes vos actions ont été prévues dans nos calculs. Nous avions déjà su avant d’arriver ici ce qu’un vampire ferait quand il serait acculé. C’était très facile à deviner. Vous êtes celui qui est tombé dans un piège. »

La mobilité du Baron avait été scellée, son visage pâlissait à vue d’œil.

Puis Hisui contre-attaqua.

« Rushella !! » cria-t-il.

En entendant son prénom qui était appelé à nouveau, Rushella avait immédiatement compris l’intention de Hisui.

« Cassez-vous de là et enlevez votre sale gueule de mon serviteur ! » Rushella avait rugi avec colère, ramassa une épée sur le sol et la jeta dans le cœur du baron.

« Ah — !! » cria le Baron.

Le baron cracha du sang frais. En raison de la douleur intense de son cœur qui venait d’être transpercé, il avait été paralysé pendant quelques secondes.

Hisui n’avait pas manqué cette occasion. Il avait détendu ses muscles du cou, ceci avait libéré le Baron de sa prison et il avait légèrement reculé avant de lui donner un bon coup de pied, créant ainsi une certaine distance afin de se libérer totalement avec ce coup de finition.

« Hi-kun !! » Ayant été frappée plus tôt par le Baron, Mei s’était mise à crier.

Après avoir récupéré un peu de force, elle s’était secrètement déplacée vers la Lame de Tzara qui était plantée dans le sol.

Sa mission initiale était de bloquer le Baron et de déplacer l’arme trop lourde de Hisui.

« Attrapez-là !! » cria-t-elle.

Après avoir déraciné la magnifique croix géante, elle utilisa sa force innée pour la jeter à Hisui.

« Super ! » répliqua Hisui.

La partie circulaire au centre de la Lame de Tzara convenait parfaitement au bras droit de Hisui. Instantanément, le symbole épineux était alors apparu sur le bras droit de Hisui et avait temporairement augmenté sa force.

Elle était maniée tel un bouclier en forme de croix. Mais si elle était utilisée en tant qu’une arme à lame, il serait plus comme un shuriken. Le bras droit de Hisui avait été transformé en un armement anti-vampire combinant attaque et défense.

La simple vue de l’éclat brillant d’argent avait suffi à faire perdre au Baron sa volonté de se battre.

L’image de la croix brûlait dans ses yeux, arrêtant toutes ses fonctions corporelles, y compris la régénération.

Tout cela faisait que c’était le moment idéal afin d’utiliser l’arme anti-vampire avec le maximum d’efficacité pour ainsi pouvoir l’exterminer pour de bon.

« Arrêtez-vous... !!! Ce n’est pas possible... » dit le Baron.

« Oh ~, peu importe, » Hisui avait parlé sans le moindre enthousiasme.

Il s’était senti ennuyé à mort, du plus profond de son cœur, et il avait froidement déclaré cela. « Tout sera remboursé par votre sang. »

Avec un éclair d’argent, il coupa gracieusement le cou du Baron.

La lame tranchante s’était alors tournée vers le corps décapité et avait percé le cœur sans la moindre hésitation !

Ayant découpé la tête avant de percer le cœur, tout ceci recréait fidèlement cette ancienne légende. Le corps du Baron s’était instantanément transformé en cendre.

Le corps s’était rapidement effondré et il va ainsi périr pour toujours sans laisser la moindre trace à part un peu de poussière.

« Bien joué ! » déclara Rushella.

Rushella avait couru vers lui avant d’applaudir avec joie.

Puis Hisui s’était effondré directement au centre de sa poitrine.

« Ah, hé, qu’est-ce que vous faites là !? » s’exclama-t-elle.

Après ça, Hisui n’avait plus du tout bougé. Comme au moment juste avant qu’il se relève... non, son visage était encore plus pâle que ça. Il était déjà tombé dans le coma.

« Ce n’est pas bon du tout... le choc sanguin vient d’avoir bel et bien lieu. Il a besoin en urgence d’une transfusion sinon... » Eruru avait immédiatement remarqué l’état de Hisui et elle avait prises des mesures.

« Peut-il être sauvé !? » demanda Rushella.

« Nous devons le transporter immédiatement. Aidez-moi, s’il vous plaît ! » demanda Eruru.

Puis Hisui avait été déplacé hors de l’entrepôt.

L’aube était sur le point de montrer le bout de son nez.

Le moment de la journée appartenant aux humains était enfin arrivé, mais le garçon surveillé par les trois filles restait toujours à la frontière entre la vie et la mort.

†††

Épilogue

« ... Je suis encore en vie, » Hisui, allongé sur le lit, murmura ça pour lui-même.

Il se leva du lit pour malade où il se trouvait et regarda par la fenêtre.

« Êtes-vous réveillé ? » En regardant sur le côté, il vit qu’Eruru était assise sur la chaise près du lit, utilisant actuellement un ordinateur portable.

« Heu... !? » dit-il.

« S’il vous plaît, dites merci à ça..., » déclara Eruru.

Eruru regarda Rushella, qui dormait dans le lit d’Hisui.

On dirait qu’elle avait tenu compagnie à Hisui dans tous les sens du terme, car son visage était un peu pâle.

« Vous êtes du type AB/Rh négatif, » dit-elle. « La banque de sang n’en avait pas beaucoup en stock, alors elle a décidé de vous donner de son sang. Car vous êtes tous deux du même type. »

« Mais... le fait de recevoir le sang d’un vampire, vous savez ce qui va se passer, n’est-ce pas ? » demanda-t-il. « Il est probable que vous deviendriez une abomination morte-vivante si quelqu’un acceptait ça. »

« C’est vrai..., » dit-elle. « Nous avons examiné la situation, mais elle a refusé d’écouter. Tout ce qu’elle voulait, c’était vous sauver. De plus, votre corps ne devrait pas avoir de problèmes, n’est-ce pas ? En réalité, il n’y a pas de problème ? »

« Que pensez-vous que je sois ? » demanda-t-il.

« Votre corps est intéressant. Vos attributs physiques ne semblent pas être quelque chose avec quoi vous êtes né. Comment cela a-t-il été changé ? » demanda-t-elle.

« Je n’en suis pas vraiment sûr..., » répondit-il.

« La cicatrice sur votre poitrine... est-ce une marque de chirurgie ? » demanda-t-elle. « D’où vient votre cœur ? »

« ... »

« Le sang est source de vie, donc l’organe qui régule le flux sanguin est celui qui contrôle la vie elle-même, » dit-elle. « Ainsi, contre un vampire, frapper le cœur avec un pieu est fatal. La source de votre force... n’est pas juste ce qui coule depuis ce cœur mystérieux ? »

« Je ne sais pas..., » répondit-il.

« Mais ? » demanda-t-elle.

Touchant sa poitrine, Hisui sourit.

« Miraluka l’a payé avec sa vie... pour faire battre de nouveau mon cœur, » répondit-il. « Afin de permettre à ce cœur de battre après son arrêt, elle s’est transformée en cendres. »

« C’est tellement mystérieux, » dit-elle. « C’est décevant que je ne puisse pas vous disséquer. »

Eruru murmura ça sans aucune expression. Pour être honnête, elle pourrait tout à fait faire quelque chose d’aussi effrayant.

Elle continua à parler. « J’ai étudié cette Épée Sacrée. Elle semble être un trésor. On pourrait dire que c’est le Fléau de tous les Vampires. Le parent qui vous l’a laissé avec vous... »

« Est le vampire qui s’est occupé de moi, » compléta-t-il.

« Pourquoi vous a-t-elle donné quelque chose comme ça ? » demanda-t-elle. « Est-ce pour pouvoir vous protéger ? Et à propos de vos attributs physiques, est-ce que tout cela est pour votre survie en tant qu’être humain ? »

« Je pense que j’étais une expérience, » répondit-il. « Comment les vampires pouvaient-ils coexister avec les humains... elle a toujours considéré cette question. Mais même quand elle a réussi à le faire, elle est quand même morte. Quelle était donc la conclusion ? »

Hisui se sentait écrasé par sa culpabilité, frappant ses poings ensemble.

« Juste pour me sauver, elle n’avait pas besoin de compliquer les choses. Tout ce qu’elle avait à faire était de me boire le sang et de me transformer en vampire, » dit-il. « Ainsi, elle aurait pu être aussi sauvée. Dans cette soi-disant éternité qu’elle détestait tant, j’aurais pu l’accompagner. Ceci m’aurait permis pour toujours de vivre avec elle. »

Devant les yeux de Hisui se rejouaient les derniers moments de sa gardienne bien-aimée.

Baignée de soleil, se transformant en cendres. Au moment où il l’a relevée, la partie du corps qui lui restait avait été dispersée par le vent. Peu importe à quel point il avait tenu bon, à la fin, il ne s’était accroché à rien.

Son beau visage, ses cheveux noirs, ses lèvres rouges, tout avait disparu comme s’ils n’avaient jamais existé.

Je ne pouvais même pas la tenir dans mes bras, pensa-t-il.

« Cette personne... ne vous a pas transformé dans sa race, » dit-elle. « Elle voulait que vous soyez dans votre état d’origine. Être humain, vivre comme un humain. Ai-je tort ? »

« Qu’est-ce qui est si bon d’être un humain ? De plus, je ne suis pas un humain, mais un monst..., » dit-il.

« Vous êtes un humain, » coupa-t-elle sans afficher la moindre émotion.

En ce qui concerne la question d’Hisui, la jeune fille n’avait pas donné de réponse claire.

« Vous êtes humain, il n’y a pas de meilleures réponses, » répondit-elle.

« ... C’est bon, » dit-il.

« Mais ce qui dort à côté de vous est certainement un authentique vampire... un Véritable Ancien, » déclara Eruru. « J’ai entendu l’histoire qu’elle m’a racontée. Il semblerait que le but de Kishida était les pouvoirs en son sein. Si c’est le cas, j’ai peur qu’il y ait plus de personnes qui la cibleraient à l’avenir. Des factions extrémistes parmi les vampires pourraient aussi la trahir. Même ainsi, voulez-vous toujours la protéger ?

« Elle va se protéger, » répondit-il. « Cependant, je ne peux pas la croire comme étant un Véritable Ancien. Celle qui a vécu avec moi était le dernier Véritable Ancien dans le monde. C’est ce que Miraluka m’a dit. »

Les mots d’Hisui avaient fait briller les yeux d’Eruru. Son corps, et le vampire qui l’avait rendu ainsi l’avaient rendue très excitée.

« Concernant sa perte de ses souvenirs, j’ai fait une enquête, » dit-elle. « En ce moment, il n’y a pas de vampires liés à elle. Apparemment, elle est apparue un jour, elle pourrait être le premier Véritable Ancien de la société moderne. C’est tellement mystérieux. En ce moment, tout ce que nous voulons faire est de l’observer. »

« ... S’il vous plaît, soyez miséricordieuse, » dit-il. « Et aussi... pourquoi ne pas l’exterminer ? En ce moment où le soleil est levé, tout ce que vous auriez à faire est d’ouvrir la fenêtre, et elle serait condamnée, non ? »

« Parce qu’elle est innocentée de ce crime, » répondit-elle. « Il n’y a pas de raison de l’exterminer puisqu’il n’y a pas de différence entre moi et elle. Et l’arrêt des poursuites, c’est seulement parce qu’elle n’a commis aucun crime en ce moment. Même si elle a bu votre sang, ce n’est pas un crime à l’heure actuelle. Donc, parce qu’elle est innocente, nous ne prendrons aucune mesure. »

« Bon bon..., » dit-il.

Alors qu’Hisui se mit à la regarder, Eruru se leva et commença à s’éloigner.

« Je dois y aller, » dit-elle. « Et aussi... »

« Aussi... ? » demanda-t-il.

« Merci beaucoup, » dit-elle.

Le visage de la demi-vampire était devenu rouge alors qu’elle disait ça, puis elle quitta la pièce.

Au même moment, Rushella se réveilla.

« Vous... est-ce que vous allez bien ? » demanda Rushella.

« Ah, hum... ça devrait aller... » Hisui marmonna, et Rushella se releva de dessus le lit. Elle se plaça assise juste à côté de lui.

« Vraiment... il n’y a pas de problème ? » demanda Rushella. « Il était clair que vous aviez perdu tellement de sang. »

« Heu, pourquoi vous inquiétez-vous autant ? » demanda-t-il.

« Bien sûr que je suis inquiète. Car après tout, vous êtes ma propriété, » dit-elle.

« ... »

« À partir de maintenant, vous n’êtes pas autorisé à faire quelque chose de si fou, » dit-elle. « Car après tout... vous êtes humain. »

« Puis-je protéger ma maîtresse, n’est-ce pas ? » demanda-t-il

« Même si... inacceptable. Me protéger est votre devoir... mais..., » dit-elle.

« Mais... ? » demanda Hisui.

« Vous n’êtes pas autorisé à mourir, » dit-elle.

Elle semblait faire sortir les mots un à un. Ses yeux écarlates étaient dirigés vers lui.

« Sans avoir ma permission, vous n’êtes pas autorisé à mourir, » rajouta-t-elle. « Même votre mort m’appartient. »

« Mais je ne peux pas devenir un vampire, » dit-il.

« Je n’ai pas abandonné ! » s’exclama-t-elle. « Un jour, votre corps et votre âme, tout m’appartiendra entièrement. Vous vous agenouillerez devant moi ! »

« D’accord, d’accord, » répondit-il.

Même s’il avait donné une réponse superficielle, Rushella était quand même venue près de lui comme si elle cherchait un câlin, puis regarda droit dans les yeux d’Hisui.

« Vous ne voulez pas ? » demanda-t-elle.

Ce n’est pas comme si je ne veux pas, cette pensée spontanée était venue en lui. Mais Hisui avait quand même réussi à déglutir. On ne peut pas simplement cesser d’être humain.

Parce que Rushella avait refusé de détourner son regard, Hisui ne pouvait que lui donner une réponse concise et honnête. « Je vais vous aider afin de savoir qui vous êtes... je vais enquêter sur votre passé. Dans tous les cas, je vais vous aider. »

« Je dois aussi ajouter mes besoins alimentaires à tout ça, » dit-elle. « Nous sommes d’accord, n’est-ce pas ? »

« ... Oui oui. Ha ! Mais vous devrez aussi tenir votre part du marché, et ne pas boire le sang de quelqu’un d’autre. D’accord ? » demanda-t-il.

« Je le sais. Je... sais ce que c’est que d’avoir son sang aspiré... Je peux parfaitement le comprendre, » dit-elle.

« ... C’est vrai, » dit-il.

« Et aussi, ne vous êtes vous pas adressé à moi par mon prénom et m’avez tutoyé ? Et cela même si vous êtes un serviteur, » dit-elle.

« Cette... cela a été causé par la situation, » dit-il.

Hisui voulait simplement passer sous silence cette situation, mais Rushella ne semblait pas être en colère. Car elle répondit d’une douce voix. « Dorénavant, je vais vous donner une permission spéciale de le faire en tout temps. »

« Hein !? » s’exclama-t-il.

« Je vais aussi vous appeler Hisui, pas de problème ? » demanda-t-elle.

« ... D’accord, » dit-il.

Regardant Hisui qui acquiesçait, la Vampire sourit légèrement et enroula ses bras autour de son cou.

« Alors, Hisui, » dit-elle doucement.

« Que-qu’est-ce que tu fais ? » demanda-t-il.

Ignorant un Hisui sans force, Rushella rapprocha ses lèvres.

Les deux étaient en danger de se toucher.

Mais... ses lèvres n’atteignirent pas les siennes, mais au contraire, elles touchèrent son cou.

Le baiser d’un amoureux était censé viser le cou et non les lèvres.

« AIEEE !!!! Que fais-tu si soudainement ? Je me remets encore d’une grande épreuve ! » s’exclama-t-il.

« Et alors ? » demanda-t-elle. « Je bois seulement un petit peu ! C’était quand même mon sang ! Je le fais juste revenir en moi après un petit moment ! »

Rushella se lécha les lèvres et poussa Kujou.

Des yeux jumeaux flamboyaient d’écarlate, personne ne pouvait plus l’arrêter.

« HÉ... NE PAS... au moins, sois douce, » s’exclama-t-il.

« Tu es tellement bruyant, tiens-toi bien ! » répliqua-t-elle.

Toute résistance était futile. Hisui fut ainsi scellé au lit, et son sang et ses supplications se dissolurent dans l’oubli.

« Hmm... si délicieux, » murmura-t-elle.

« ... es-tu une Démone ? » demanda-t-il « Ah, c’est clair tu es juste une Démone suceuse de sang ! Ahhh...! [1] »

Hisui sentait le corps et la température de Rushella alors qu’elle s’approchait à lui et qu’il marmonnait en larmes.

Après cela, chaque jour à l’hôpital signifia la même scène d’écrasement dans son lit.

***

Après plusieurs jours, Hisui put assez récupérer et il retourna à l’école.

Reina semblait aller bien, et elle avait même été autorisée à retourner à l’école avant Kujou.

Elle ne pouvait pas se remémorer de ses souvenirs avant d’avoir été mordue, mais quelque chose restait dans son cœur. Après qu’Hisui fut retourné à l’école, elle lui avait dit. « ... Merci beaucoup. »

Elle avait l’air extrêmement timide et, pour une raison ou une autre, ne cessait de le regarder pendant les cours et essayait de commencer une conversation chaque fois que c’était possible.

Cela ressemblait à un retour à la vie normale, mais Rushella, l’ennemie de la vie quotidienne normale, souriait tout le temps et bavardait sans arrêt avec lui et cela tous les jours après l’école.

« As-tu commencé un club ? » demanda-t-il.

« C’est exact ! » répondit-elle. « Si je ne peux pas trouver un club qui me convient, alors je vais juste créer mon propre club ! N’est-ce pas une bonne idée ? »

« Désolé, ne sois pas trop fier de toi, » dit-il. « Ceci est juste un caprice que tu nous sors là. »

« Tais-toi et viens avec moi, » dit-elle.

Rushella avait traîné Hisui vers une salle de classe vide. C’était le même endroit où Mei l’avait poussé sur le sol.

Il y avait toujours un terrible sentiment quand il venait ici.

« J’ai amené quelqu’un ! » déclara-t-elle.

La vampire avait poussé la porte avant de l’ouvrir totalement.

« Vous êtes si lente. »

Sans lever la tête, une fille tapait sur le clavier d’un ordinateur portable. Il s’agissait d’Eruru portant un uniforme scolaire.

« Que faites-vous ici !? » demanda Hisui.

« Les Activités de club. Qu’est-ce que cela pourrait être d’après vous ? » Demanda Eruru.

« Alors ce que je devrais dire autrement. Pourquoi êtes-vous venue ici ? » demanda Hisui.

« Je suis ici afin de vous observer, » répondit Eruru. « Parce que nous n’avons pas assez de personnel, alors, afin de pouvoir garder le contact au jour le jour, je décide de venir à l’école. Avez-vous des questions ? »

« Bien sûr, il y a la question principale qui me vient à l’esprit, » dit-il. « Toutefois, revenons un peu en arrière. Je comprends vos autres mots, mais que voulez-vous dire par activité de club ? »

« Contrairement à un étudiant insouciant comme vous, j’ai quand même du travail à faire, » répondit-elle. « Pour pouvoir créer une zone après l’école où je peux concentrer mon attention et mon énergie, j’ai donc décidé d’utiliser cette activité de club pour pouvoir le faire. »

« Ha bon ? » dit Hisui.

La pensée de cette fille n’était clairement pas simple. Il était préférable d’être attentif avec ses désirs de dissection.

« Alors, pourquoi es-tu dans ce club ? » Et ainsi Hisui demanda à Rushella.

Et bien sûr, elle avait fièrement répondu. « Elle a dit que tant que je n’interrompais pas son travail, je peux faire ce que je voulais. »

« Hmm, c’est probablement juste pour garder un œil sur toi, » dit-il. « Alors, pourquoi as-tu créé ce club ? Quel est le nom de ce club ? »

« Que penses-tu comme nom de “Le Club du Buveur de Sang” ? Afin de rechercher de meilleures techniques de succion du sang ! » proposa Rushella.

« REFUSÉ ! » cria-t-il.

« Comme ce club se consacre à enquêter sur mon passé alors le “Club du Serviteur” qui se consacre aussi entièrement à ma vie de tous les jours, est-ce mieux ? »

« Non, » répondit-il. « Je ne pense pas que les buts soient mauvais, mais le nom est affreux. De plus, les objectifs sont mauvais. »

« Que pensez-vous alors d’un club afin de faire naître des enfants ? » demanda une voix proche d’eux. « Ou un nom emplit d’euphémisme comme “Le Club de la Ponte des Œufs”. Ce n’est pas une mauvaise idée, n’est-ce pas ? »

« ... Pourquoi êtes-vous ici ? » demanda-t-il.

Hisui venait de réaliser que Mei était à proximité. Elle attrapa son bras, et même sa poitrine s’était alors mise sous pression alors qu’elle se collait à lui.

Même si Hisui voulait maintenir la même posture, il ne pouvait pas dissiper la peur de se faire plaquer au sol à un moment donné. Alors il était incapable de profiter de la douce sensation de la poitrine.

« Je suis la collaboratrice de Rushella, » expliqua Mei. « Et puis, je reçois un salaire contractuel, alors c’est naturel d’être avec d’elle ? »

« Ha bon ? » dit Hisui.

 

 

« Hi-kun n’a aucune idée ? Concernant le nom du club ? » demanda Mei.

« Appelons-le Club des Fainéants ? Les activités incluent “Abesh” [2], ou le Club de Vagues Électromagnétiques Après l’École [3] ? » déclara Eruru.

« Les enfants de nos jours ne vont pas comprendre votre référence, » déclara Mei. « Hum. C’est clairement un club de recherches occultes, avec quatre monstres ici présents. »

« Ne me mettez pas là-dedans, je suis clairement humain ! » répliqua Hisui.

« Eruru a travaillé dur pour que vous puissiez avoir une vie normale, n’est-ce pas ? » demanda Mei. « Et également accepter la responsabilité de l’incident de Kishida. Ainsi, son département manque de personnel en ce moment. Pourquoi ne pouvez-vous pas l’aider ? »

Hisui bouda alors qu’il allait s’asseoir sur une chaise à côté.

« OK, tous les membres sont maintenant présents. Alors, commençons à discuter des activités à venir ! » Rushella avait parlé avec la posture d’un chef.

Mei regardait ça comme si elle regardait un spectacle.

Eruru appuyait sur les touches de son clavier sans parler.

Et il y avait Hisui qui était sans une once de motivation.

Entouré d’une vampire, d’une humaine artificielle et d’une demi-vampire, le garçon marmonna tout en restant immobile. « Reviens-moi vite, ma vie normale... »

Notes

  • 1 En chinois, et aussi possiblement en japonais, la traduction littérale pour vampire est « démon suceur de sang » ou « monstre suceur de sang », et ici, Hisui essaie de mettre en évidence comment Rushella est vraiment un « monstre ».
  • 2 Abesh (あ べ し っ) : un effet sonore, utilisé dans le poing du manga North Star/Ken le survivant quand un adversaire meurt.
  • 3 Le Hōkago Denshiha Kurabu est un sketch comique dans un spectacle de variétés japonais, n’impliquant que deux personnages, « Pôle Nord » et « Pôle Sud », vêtus outrageusement de rien d’autre que des casques et de lanières révélatrices tout en tenant des aimants géants en forme de U.

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Illustrations

 

 

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