Une vie en prison est facile pour une Vilaine – Tome 2 – Chapitre 40

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Chapitre 40 : Un pervers boit en compagnie d’un singe

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Chapitre 40 : Un pervers boit en compagnie d’un singe

Partie 1

« Sois maudite, Rachel ! Tu vas payer pour ça ! »

Elliott était extrêmement contrarié.

Faisant demi-tour, il cria à l’un de ses partisans, le fils d’un comte.

« Comment va Margaret ?! », lui demanda-t-il

« Pas bien. Ses symptômes sont encore sévères. », répondit le jeune homme en secouant la tête.

« Qu’elle soit maudite ! Pourquoi, sale diablesse, je vais lui tordre son fichu cou ! Comment ose-t-elle faire ça à Margaret ? Maudite soit-elle ? N’y a-t-il aucun moyen de me débarrasser rapidement de ce démon pestilentiel ? ! Grrrr ! J’aimerais pouvoir mettre le feu au donjon et la brûler ! »

Elliott cria jusqu’à ce qu’il s’effondre. Pendant ce temps, derrière lui…

« Mweh heh heh heh… Les merveilleux pecs d’Adam… Ils sont incroyables… »

Margaret, qui avait passé un très bon moment au goûter de Rachel, bavait tandis que son esprit vagabondait au pays des rêves. Trois jours s’étaient pourtant écoulés, mais son âme n’était toujours pas revenue dans son corps.

Le fils du comte prit un air sombre en disant : « Nous devons envisager le pire scénario. Il est possible qu’elle devienne une groupie d’Adam Stewart. »

« Quoi ? ! P-Par pitié, épargne-moi au moins ça ! Merde ! Pourquoi n’y a-t-il pas de docteurs pour ce genre de maladie ?! »

Alors que ses compagnons regardaient Elliott crier et s’en prendre aux meubles, ils chuchotaient entre eux.

« Si ça continue, il pourrait vraiment mettre le feu au donjon cet après-midi. »

« Oui, mais il nous fera faire le sale travail. »

« Bien sûr qu’il le fera. Mais je ne sais pas si j’ai envie de tuer quelqu’un pour un peu de harcèlement. »

« Y a-t-il un moyen de lui changer les idées ? »

Les associés d’Elliott discutèrent discrètement de ce qu’il fallait faire sans qu’il s’en aperçoive et élaborèrent un plan.

« Oui, faisons ça. »

« Ça va marcher, et ça devrait lui permettre de se défouler suffisamment. »

« Très bien », dit Wolanski avec un hochement de tête.

Leur petite réunion terminée, Wolanski leva la main en tant que représentant du groupe.

« Votre Altesse, puis-je me permettre de vous parler un instant ? »

« Quoi ?! » dit Elliott en grognant.

« Pourquoi ne faisons-nous pas quelque chose pour punir Mlle Rachel pour son arrogance ? »

« Oh ? Comme quoi ? »

Wolanski expliqua leur plan tout en essayant de calmer les nerfs d’Elliott. Les autres garçons furent soulagés de voir qu’Elliott se ralliait peu à peu à l’idée, et ils se lancèrent des regards complices.

Elliott se mit à rugir afin de rallier les troupes. « OK, c’est parti ! On joue ce soir ! Préparez-vous ! »

« Oui, monsieur ! »

Mais au milieu de toute cette précipitation, personne ne remarqua le petit objet accroché au rideau qui battait au vent.

*****

« Ook ! »

« Bienvenue à la maison, Haley. Où étais-tu parti jouer aujourd’hui ? », demanda Rachel tout en embrassant doucement son singe de compagnie une fois qu’il était revenu par la fenêtre grillagée.

Après lui avoir donné un bon coup de brosse, Haley sauta sur la table d’appoint de Rachel, satisfait.

« Ooook, ook, ook ? »

Il pointa sa tempe et fit un mouvement circulaire avec son index, puis forma un poing et mima une explosion.

« Oh, tu es allé voir le Prince Elliott ? »

Haley ramassa un stylo à proximité et en attrapa le bout. Puis, avec son autre main, il imita une allumette et il mit le feu à l’autre extrémité du stylo.

« Hmm, est-ce qu’il prévoit d’apporter des feux d’artifice et de les jeter ici ? »

Haley hocha la tête.

Rachel serra Haley dans ses bras, caressant sa petite tête.

« Merci, Haley. Je peux maintenant faire quelque chose à ce sujet. Puis-je te demander d’aller voir les surveillants ? »

« Ook ! »

*****

Tard dans la nuit, un groupe d’hommes se faufila dans le bâtiment qui abritait le donjon.

« On dirait que les lumières sont éteintes », chuchota Elliott.

« Oui. Elle s’est endormie. Parfait. », chuchota Wolanski en retour.

Elliott et ses acolytes se déployèrent en éventail en s’approchant de la fenêtre grillagée, déposant délicatement les chandeliers et les paquets nouvellement achetés qu’ils avaient apportés.

Parmi les jouets à leur disposition, un en particulier était très utile dans des moments comme celui-ci : le feu d’artifice. Lorsqu’ils étaient allumés, ils sortaient d’un tube et éclataient avec un grand bruit. C’était comme s’ils avaient été conçus pour être tirés dans la cellule de Rachel. S’ils étaient plus gros, on les qualifierait probablement comme des armes, mais à cette taille, ils ne pouvaient qu’effrayer avec leur bruit. Et c’était exactement ce qu’ils voulaient faire aujourd’hui.

« Heh heh heh… Je peux déjà la voir paniquer. Très bien, faites-les péter ! », ordonna Elliott.

« Oui, monsieur ! »

Ils déchirèrent les nombreux sacs de feux d’artifice qu’ils avaient achetés, mais juste au moment où ils allaient allumer le premier…

Fwoosh !

Il y eut un léger bruit d’explosion venant de l’intérieur de la fenêtre, et un feu d’artifice, du même type que celui qu’ils avaient acheté, vola vers eux. Et il n’y en avait pas qu’un seul.

« Quoi ?! »

« Quoi ?! »

Les feux d’artifice atterrirent dans leur groupe et commencèrent à exploser. Elliott et ses associés étaient répartis autour de la fenêtre, de sorte que la personne à l’intérieur du donjon pouvait tirer au hasard et quand même toucher certains d’entre eux.

« Merde ! Elle a frappé la première ! »

« Comment Mlle Rachel peut-elle tirer autant ?! »

Elliott ordonna à sept ou huit gars de tirer, mais à cause de leur trajectoire bancale, leurs tirs atteignaient rarement la fenêtre grillagée. La plupart s’envolaient dans la mauvaise direction.

« Pourquoi ?! »

« Ça ne marche pas du tout ! »

Les choses ne s’étaient pas déroulées comme prévu, et maintenant Elliott et ses acolytes étaient dans un état de confusion totale.

« C’est plutôt amusant, non ? », dit Rachel avec jubilation.

Rachel alluma une série de feux d’artifice qu’elle avait préparés sur un morceau de tôle ondulée. Une fois allumés, ils se déplacèrent le long des rainures de la tôle et s’envolèrent d’eux-mêmes. Elle touchait des cibles beaucoup plus souvent qu’Elliott et les garçons, qui n’avaient aucune expérience des feux d’artifice et les allumaient et les relâchaient à la main.

« Ook ! »

À côté de Rachel, Haley installa joyeusement le pétard suivant.

« Es-tu en train de me dire que c’est à peu près l’heure de notre feu d’artifice spécial ? » demanda Rachel.

« Ook ! »

« Calmez-vous ! Elle est seule contre nous tous ! Si nous visons tous ensemble, nous pouvons gagner par la seule force du nombre ! », cria Elliott.

Crackle-crackle-cracle ! Boum !

Un autre feu d’artifice explosa.

« Quoi ?! »

« Hé ! Celui-là était plus fort que les autres ! »

Au milieu de tous les tirs entrants, un fils de baron habillé en chevalier d’entraînement avait pu distinguer ce que c’était grâce à sa silhouette.

« Elle a regroupé les fusées ! J’en vois trois, non, quatre attachées ensemble, et il y a des pétards dessus ! »

« Vous pouvez faire ça ?! », demanda Elliott, incrédule.

Même si les feux d’artifice n’étaient pas si puissants, ils vous effrayaient quand même pendant une seconde s’ils explosaient juste à côté de vous. Et les feux d’artifice qui venaient vers eux étaient plus forts et plus explosifs que les leurs.

C’était un sept contre un, pourtant les gars étaient en train de perdre. Mais avant qu’ils puissent prendre l’avantage, la tragédie suivante frappa.

« Huh ? »

Alors que l’un d’entre eux tendit la main vers son prochain feu d’artifice, ce dernier pencha la tête et fixa avec confusion l’endroit où son feu d’artifice aurait dû se trouver. Il regarda autour de lui et vit le singe avec plusieurs sacs de feux d’artifice, et il attachait toutes les fusées ensemble.

« Ah ! Hé, attends ! Si tu les allumes comme ça… ! »

Alors que le singe s’éloignait d’un bond, les feux d’artifice s’allumèrent au hasard.

« Aaah ! »

« Fuyez ! »

Ils couraient pêle-mêle devant les feux d’artifice qui explosaient. Le singe allumait pétard sur pétard pour alimenter le chaos, les lançant partout où les garçons s’agglutinaient.

Et au moment où le calme était enfin revenu et qu’Elliott s’était assis, épuisé, la plus grande tragédie de la nuit s’était produite. Une silhouette était soudainement apparue à côté de lui.

« Hm ? »

Au moment où il leva les yeux, il vit la chef des dames d’honneur.

« Votre Altesse, il semblerait que toutes mes réprimandes de l’autre jour soient entrées dans une oreille et sorties par l’autre. »

« Euh, non… », marmonna Elliott.

« Devrions-nous discuter de cela dans votre bureau ? Ou peut-être préférez-vous vous mettre à genoux et vous excuser auprès des travailleurs nocturnes dans le couloir ? »

« Dans mon bureau, s’il vous plaît… »

*****

« C’était affreux… », pleurnicha Elliott.

Après que la chef des dames d’honneur lui ait donné le plus beau sermon de sa vie, Elliott fustigea ses propres gars pour leur plan mal conçu, puis se traîna jusqu’à sa chambre. Il était devenu une épave émotionnelle, et il voulait juste s’évanouir, s’effondrer dans le lit sans autre forme de procès. Ce dernier enleva son manteau dans le salon et ouvrit la porte de la chambre avec la ferme intention de se mettre au lit avec sa chemise. Malheureusement, ce fut à ce moment-là que la dernière tragédie de la nuit s’abattit sur lui.

Quand Elliott ouvrit la porte, le singe était là.

« Huh ? »

Pas de doute, il y avait un singe dans sa chambre. Il le regarda, tout aussi choqué de voir Elliott qu’Elliott l’était de le voir.

« Huh ? Toi ! Attends ! C’est quoi ça ?! »

Le singe tenait une torche. Il la lança sur Elliott puis il passa devant lui en courant.

Elliott tressaillit : « Merde ! Gardes ! Nous avons un singe pyromane ! »

Elliott n’était pas sûr que les mots qui sortaient de sa bouche avaient un sens, mais c’était la seule chose qu’il pouvait imaginer qu’un singe ferait avec une torche allumée.

« Maudite sois-tu, Rachel », hurla Elliott.

Il n’y avait qu’un seul singe blanc dans le palais, et c’était l’animal de compagnie de Rachel.

« Tu vas donc commettre un incendie criminel maintenant ?! »

Elliott piétina la petite torche de la taille d’un singe, puis s’empressa de regarder autour de lui pour voir ce qui avait pris feu. Il découvrit alors que le singe n’avait brûlé aucun des meubles. En fait, comme rien n’était en feu, brûler sa chambre n’était pas le but. Il vit cependant des choses qui n’étaient pas là avant.

« Qu’est-ce que c’est ? »

En entrant dans la chambre, Elliott vit des pots étalés sur le sol, une dizaine. Il y avait des planches sur le sol et des piles d’huile de pin et de sciure de bois dessus, et les pots étaient placés dessus. Le singe avait allumé ces piles. À l’intérieur des pots, il y avait ce qui semblait être des grains de maïs et de l’huile.

Elliott ne savait pas ce qu’était le pop-corn. Avant qu’il puisse agir, bien qu’il ait essayé d’éteindre les flammes immédiatement, les premiers grains commencèrent à éclater.

Pop !

« Huh ? Quoi ?! »

Cette unique pop résonna et cela se répandit rapidement.

Po-po-po-po-po-po-po-po-po-pop !

Des bouffées blanches non identifiées volèrent dans tous les sens. En un rien de temps, le pop-corn s’éleva et plut comme de la grêle, frappant violemment Elliott de toutes les directions. L’odeur parfumée de l’huile se répandit dans la pièce.

« Aïe ! C’est chaud ! Qu’est-ce qui se passe ?! »

Les gardes s’étaient précipités sur les lieux, mais ils n’avaient rien pu faire. Ils étaient tout aussi peu familiers avec le pop-corn qu’Elliott, et ne savaient pas s’il était prudent de verser soudainement de l’eau dessus.

Le nombre de bouffées blanches continua à se multiplier tandis que la dame d’honneur arrivait, bien que personne ne l’ait appelée. Elle s’en prit alors à Elliott. Lorsque les explosions se calmèrent enfin, la chambre d’Elliott était jonchée de petites bouffées blanches de maïs à perte de vue.

*****

Un Wolanski épuisé marchait dans un couloir près des jardins arrière en rentrant chez lui. En chemin, il s’arrêta pour se reposer sur un petit escalier dans le hall.

« Ouf… Je suis crevé. »

Il se sentait particulièrement fatigué aujourd’hui. Il ne s’attendait pas à ce que Mlle Rachel riposte avec ses propres feux d’artifice. Les avait-elle avec elle depuis le début ? Quelle formidable jeune femme !

« Si une jeune femme doit m’épuiser, je serais bien plus heureux si elle était plate. »

Rachel était tout le contraire de cela. Elle était aussi grande et belle, sans aucun soupçon de mignonnerie.

« Elles ont toutes les deux la même beauté naturelle abondante, mais Miss Margaret est vraiment plus mon type. Mm-hmm. »

Arrivé à cette conclusion, Wolanski regarda au bout du couloir. Il y avait le singe. Il portait un petit panier sur son dos et semblait ne faire que passer.

Si je me souviens bien, le nom du petit coquin est…

« Henry ? »

C’est l’animal de compagnie de Mlle Rachel ?

« Ook ! »

Le singe secoua vigoureusement la tête, mais il était difficile d’imaginer qu’il y avait deux singes comme lui dans le palais. Wolanski ne savait pas trop pourquoi le petit singe s’entêtait à nier, mais cela n’avait pas d’importance. Contrairement à Son Altesse, Wolanski n’allait pas malmener un animal.

« Le fait que tu veuilles rôder dans le coin ne me dérange pas. Mais ne me fais pas de mauvais tours, d’accord ? »

***

Partie 2

Wolanski ne savait pas si Henry avait compris, mais il s’était dit qu’il devait quand même le mettre en garde. Évidemment, Wolanski n’avait aucun moyen de savoir que le singe était sur le chemin du retour après avoir mis un énorme bazar dans la chambre d’Elliott.

« Hmm ? »

Il semblerait que les animaux de compagnie s’intéressaient aux personnes qui ne s’intéressaient pas à eux, car la prochaine chose que Wolanski vit fut qu’Henry s’était approché et le regardait.

Henry posa alors son panier et en sortit une orange. Il l’offrit à Wolanski.

« Ook. »

« Tu me donnes ça ? Tu es un bon petit gars. »

Henry donna l’orange à Wolanski avant de s’asseoir à côté de lui. Il leva les yeux vers Wolanski comme s’il disait : « Si tu as besoin de parler à quelqu’un, je suis tout ouïe. »

« Je vois. Quand on te voit de près, tu es en fait assez mignon. »

Wolanski ne savait pas si le singe le comprenait, mais il était d’humeur à se défouler, il commença donc à décharger ses pensées sur Henry.

« Et c’est comme ça. Je fais du mieux que je peux, mais ça ne donne rien. »

Qu’il ait compris Wolanski ou non, Henry hocha la tête avec sagesse. Et au moment où Wolanski s’arrêta un instant, Henry fit un signe pour dire qu’il en avait pour un moment et disparut. Il revint avec une bouteille de whisky miniature et des verres à shot.

« Ook ! »

Il plaça les deux verres côte à côte, y versant habilement la liqueur ambrée, et en offrit un à Wolanski.

« Ook ! »

« Où est-ce que tu as eu ça ? »

« Ook-ook ! »

« Quoi ? De ton maître ? Tu es le seul contre qui elle ne se mettra pas en colère, alors ne t’en fais pas » ? Henry, mon pote, tu es si viril… »

Touché, Wolanski accepta avec reconnaissance, faisant tinter son verre contre celui d’Henry.

Étant un singe, Henry ne buvait pas vraiment d’alcool, mais le fait d’avoir les boissons là donnait l’impression qu’ils étaient des amis proches discutant dans un bar. Henry avait un bon timing, et même s’il hochait la tête à l’histoire de Wolanski, il gardait toujours le verre de l’homme rempli.

Il ne fallut pas attendre longtemps pour voir un Wolanski ivre lui parler des difficultés de la vie d’un courtisan.

« Son Altesse ne comprend pas ce que j’endure. »

« Ook-ook. »

« Oui, exactement ! Il a la vie facile, il ne sait pas ce que c’est que de travailler pour quelqu’un d’autre. »

« Ooook. »

« Comprends-tu ? As-tu vraiment compris ? Oui, c’est ça. »

« Ook ! Ook ! »

« Je devrais le gifler avec ma lettre de démission, et ensuite le frapper au visage ? Ah ha ha, si seulement je pouvais. »

Wolanski buvait généralement seul, mais avoir quelqu’un à qui se plaindre était plutôt agréable. Si Henry était un collègue noble, Wolanski aurait dû rester sur ses gardes. Il avait même du mal à faire tomber sa façade devant sa propre femme.

Le temps qu’ils vident la bouteille, Wolanski se sentait beaucoup mieux.

« Eh bien, je ferais mieux de rentrer chez moi. »

« Ook ! »

« Hm ? Oh, je prends juste une calèche à la porte. Ne t’inquiète pas ! Merci, Henry. »

Henry rangea la bouteille vide et les verres à shot dans son panier, puis présenta à Wolanski un objet en tissu rigide.

« Hmm ? Qu’est-ce que c’est ? »

« Ooook. Ook ! Ook ! »

« Quelque chose de sympa ? Ça fait bondir la plupart des mecs ? Ha ha ha, je me sens mal d’accepter un tel trésor de ta part. Merci. »

« Ook ! »

Après qu’Henry lui fit un signe d’au revoir, Wolanski partit sous un ciel rempli d’étoiles. Il avait l’impression que tous ses problèmes avaient été effacés et qu’il serait capable de faire de son mieux demain.

En regardant la pleine lune, Wolanski sourit. Et alors qu’il essayait de passer la porte, il avait l’air tellement douteux que les gardes décidèrent de s’arrêter et de l’interroger.

*****

« Vous êtes le fils du marquis Wolanski ? Merci pour votre service », dit un chevalier.

Bien que ses mots soient polis, le chevalier se tenait debout, bloquant le chemin de Wolanski, un regard de suspicion sur son visage. Un autre chevalier se tenait également derrière Wolanski.

« Vous semblez plutôt en état d’ébriété. Il n’y a pas eu de fête ce soir, non ? Son Altesse vous a-t-elle offert un verre ? »

« Oh, non, je buvais simplement avec un ami », répondit Wolanski.

« Oh-hoh. Vous dites que vous connaissez quelqu’un d’autre au palais qui est en mesure de vous offrir un verre ? »

« Oui, Henry le petit le singe. »

En temps normal, Wolanski aurait su qu’il devait s’expliquer un peu mieux, quels que soient les faits, mais il était actuellement en état d’ébriété. Il venait de boire une bouteille de liqueur distillée, de petit format tout de même, à lui tout seul. Il était juste de dire que la plupart des gens seraient ivres après ça.

Les chevaliers s’opposaient-ils au fait que « Henry » n’avait pas le droit d’offrir de l’alcool dans le palais ou au fait qu’il était un singe, rien de tout cela n’était clair, mais leur regard changea.

« Mon Seigneur, est-ce vraiment le moment de plaisanter ? », demanda le chevalier.

« Je ne plaisante pas ! », insista Wolanski.

« Vous êtes sérieux ? Eh bien, alors, avec qui avez-vous bu ? »

« Je vous l’ai dit, avec Henri le singe. »

« Je vois. Bien, supposons que les singes boivent de l’alcool. Que faisiez-vous à boire avec un singe ? »

Avec un courage alimenté par l’alcool, Wolanski bomba le torse et répondit avec audace : « Je me plaignais de mon travail ! »

« Vous vous plaigniez de votre travail… au singe ? »

« Oui ! »

« Et… qu’a dit le singe ? »

« Il a dit que si je le déteste tant, je devrais aller gifler mon patron avec une lettre de démission et le frapper ensuite dans le visage ! »

« Le singe a dit ça ? »

« Oui, bien sûr. Henry et moi étions après tout les seuls présents. »

« Je vois… »

Le chevalier à l’avant, qui s’occupait de l’interrogatoire, fit signe du regard à son partenaire à l’arrière. Le partenaire, qui bloquait la voie de fuite de Wolanski, s’était absenté un instant pour appeler des renforts depuis la porte.

« Au fait, qu’est-ce que vous portez là, mon seigneur ? », demanda le chevalier.

Wolanski tenait toujours ce qu’Henry lui avait donné.

« Qu’est-ce que c’est, je me le demande ? », murmura-t-il en l’étalant et en y jetant un coup d’œil.

C’était une de ces choses que les femmes utilisaient pour soutenir leur poitrine.

« D’après ce que je peux voir d’ici, vous semblez porter des sous-vêtements de femme. », dit le chevalier.

« Ah, oui. Eh bien. C’est ce qu’on appelle un bustier. »

« Où avez-vous eu ça ? »

« Ça ? Je l’ai eu d’Henry quand on a bu tout à l’heure. »

« Du singe ? »

« Du singe. »

Le chevalier n’avait pas pris la peine de baisser la voix à ce moment-là. Il déclara à tous les gardes qui étaient arrivés d’emmener Wolanski au poste des chevaliers.

« Non, attendez, attendez ! C’est vrai. J’ai eu ça du singe ! », cria Wolanski.

« Admettons que je crois en ce que vous dites, ce que je ne devrais pas faire, alors pourquoi ce singe vous donnait-il un sous-vêtement de femme, monseigneur ? »

« Vous ne le voyez pas ? En gage d’amitié ! »

Le chevalier interrogateur regarda l’un des autres et chuchota : « Vous devriez demander plus de renforts. »

« J’y vais. »

« Pourquoi dites-vous ça ?! », demanda Wolanski.

« Je suis curieux de savoir pourquoi vous pensez que je ne le ferais pas, mais bon, changeons la question. Qu’est-ce qui vous fait croire qu’un singe vous a donné ça en gage d’amitié ? », répondit le chevalier.

« Ah, il disait que ça fait bondir la plupart des mecs. »

« Hey, va voir s’il y a des femmes qui ont perdu le leur. Ce type est assez fou, cela peut appartenir à une noble. », ordonna le chevalier.

« Vu l’état dans lequel il se trouve, nous ne devrions probablement pas mettre de limite d’âge aux femmes qu’il aurait pu poursuivre. », répondit un autre chevalier.

« Allons, les gens ! Pourquoi insistez-vous pour me traiter comme si j’étais fou ?! », demanda Wolanski.

« Parce que c’est exactement ce que vous êtes. Oh, excusez-moi. C’est parce que vous avez dit que vous l’avez eu d’un singe. », répondit le chevalier.

« Je sais aussi à qui il appartient ! Puisque Henry me l’a donné, il doit appartenir à Mlle Rachel Ferguson. »

« Pourquoi ne pas l’avoir rendu sur le champ ? »

« Parce qu’il est rempli de l’amitié d’Henry ! »

« Hé, descendez au donjon et rapportez ça à Mlle Ferguson », ordonna le chevalier.

« On devrait peut-être y coller ce type ? », suggéra l’autre.

« On ne peut pas mettre ce dégénéré avec la jeune femme ! »

Alors que les deux chevaliers discutaient ouvertement de ce qu’il fallait faire devant lui, Wolanski demanda : « Vous pensez que j’ai volé les sous-vêtements de Mlle Rachel pour satisfaire un de mes penchants ?! »

« Eh bien, oui. Si vous nous permettez d’être francs à ce sujet. »

« Ne soyez pas absurde ! »

Au nom de sa fierté… oui, de sa fierté en tant que président de la Société des Poitrines Plates, Wolanski s’insurgea bruyamment.

« Je ne serais jamais intéressé par les sous-vêtements de Mlle Rachel ! Je suis à tout égard un adorateur des poitrines plates ! Je ne suis intéressé que par les poitrines plus modestes ! »

« Trouvez d’autres hommes ! On ne peut pas laisser ce pédophile s’échapper ! »

« Excusez-moi ?! Je viens de vous le dire. J’apprécie les poitrines plates ! Pourquoi me traitez-vous comme un pédophile ?! »

« Après tout ce que vous avez dit, pourquoi pensez-vous que nous ne le ferions pas ?! »

« Vous êtes stupide ?! », demanda Wolanski, indigné.

En tant qu’homme aux convictions fortes, il affirma alors avec audace : « Nous apprécions celles qui ont une poitrine modeste ! Les pédophiles apprécient celles qui sont mineures ! Nous pouvons sembler similaires, mais nous ne le sommes pas ! Il peut y avoir des croisements, mais nos goûts sont différents ! »

« Oui, oui, vous pourrez nous raconter tout ça au poste des chevaliers ! Ne résistez pas ! »

Ce jour-là, plusieurs personnes virent les chevaliers traîner un jeune noble alors qu’il criait tout le temps.

« Vous vous trompez ! Vous avez tout faux sur moi ! Écoutez, poitrine plate ne veut pas dire mineur ! Je ne suis pas un pédo !!! »

*****

C’était l’une des rares occasions où Sofia, la responsable générale des servantes, venait au donjon pour faire elle-même un rapport.

« Leurs Majestés vont bientôt arriver dans la capitale, alors je voulais avoir une réunion avec vous pour discuter de nos actions futures », expliqua Sofia.

« Bonne idée. Une fois qu’ils seront de retour, tout ce grabuge sera terminé, et je préfère ne pas m’attirer des ennuis à la toute fin. », répondit Rachel en hochant la tête.

Pendant que sa maîtresse et sa servante discutaient, Haley croquait une pomme en pensant à l’homme qu’il avait rencontré dans le couloir. Il avait été impoli, et il s’était trompé dans le nom de Haley, mais c’était aussi un gars amusant qui riait et pleurait beaucoup. Il divaguait sur quelque chose, mais comme il semblait être de meilleure humeur quand il était parti, il devait avoir réglé son problème.

Quand ils s’étaient séparés, Haley lui avait donné quelque chose que tous les mâles humains aimaient. Comme sa maîtresse en avait beaucoup, elle ne s’en apercevrait sûrement pas. Il espérait que le gars passerait un bon moment avec ça.

Haley regarda les étoiles à travers la petite fenêtre grillagée.

*****

« Votre Altesse, le chef m’informe que ce truc s’appelle du pop-corn. De plus, c’est comestible. », dit un serviteur.

« Est-ce que ça m’intéresse ? ! Maudite soit cette Rachel ! Je ne peux pas dormir comme ça ! »

***

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