Chapitre 34 : La jeune demoiselle n’a rien pu faire vu qu’elle est en prison
Partie 2
Les officiers déglutirent et firent inconsciemment un pas en arrière.
« Elle a frappé à cette vitesse, et pourtant elle a réussi à les frapper à la poitrine avec le plat de sa lame ?! », dit l’un des capitaines, stupéfait.
Les hommes s’étaient approchés d’elle par-derrière, et pourtant elle avait frappé plusieurs personnes simultanément sans même regarder. C’était presque miraculeux.
« Oh, elle est seulement aussi impressionnante quand Sykes est impliqué. »
« Pas étonnant qu’on l’appelle l’Enragée de l’amour ! »
Martina était une jeune fille prometteuse, mais ses capacités ne la plaçaient que parmi les cinq meilleurs apprentis chevaliers. Elle aurait dû être en dessous de Sykes, qui aurait pu se battre pour la première place, mais dès qu’il y avait une femme autour de Sykes, Martina se lançait dans ces déchaînements inhumains.
« Je pensais qu’un bref passage à la frontière lui rafraîchirait la tête. »
« La distance ne l’a-t-elle pas fait empirer ? Avant ça, elle n’aurait pas abandonné ses devoirs pour revenir… »
Les chevaliers chuchotaient entre eux, jetant un coup d’œil à Sykes. Il pouvait sentir leur pression silencieuse afin qu’il « l’épouse maintenant ».
Sykes, plus pâle qu’il ne l’avait jamais été, s’emporta : « Ne soyez pas ridicules ! Vous agissez tous comme si ça n’avait rien à voir avec vous. Avant de me mettre ça sur le dos, essayez de l’épouser vous-mêmes ! »
Ce fut alors que cela s’était produit.
Les visages des chevaliers semblaient tous dire « Oups ». Sykes réalisa qu’il venait de dire quelque chose qu’il n’aurait pas dû. Il se retourna avec hésitation, mais avant même que Martina n’entre dans son champ de vision, il pouvait déjà voir l’aura tourbillonnante et courroucée qui l’entourait. Ce dernier s’était figé, trop effrayé pour tourner la tête plus loin.
Contrairement à la colère enflammée qui menaçait de le roussir, un murmure glacé était entré dans son oreille.
« Hey, Sykes, qu’est-ce que tu n’aimes pas chez moi ? Si tu as quelque chose à dire, pourquoi ne pas me le dire en face ? Nous sommes proches, non ? Je veux que tu sois honnête avec moi… »
Sykes se résolut et s’adressa lentement à sa fiancée suppliante.
« Martina, écoute… »
« Non ! Je ne veux pas l’entendre ! »
« Mais je n’ai encore rien dit ?! »
Mais avant que Sykes ne puisse dire autre chose, ce dernier prit un coup de pied au cul. Il bascula en avant, tomba sur le sol et roula sur le dos. Il essaya bien de ramper, mais Martina se tenait au-dessus de lui, son épée pointée vers lui.
« Sais-tu que j’ai entendu une étrange rumeur ? Dernièrement, tu as été obsédé par cette petite truie appelée Margaret. Alors, Sykes, marions-nous. Tu ne te marierais quand même pas dans une famille qui élève des cochons ? »
Quand il vit les yeux de Martina, même un cancre comme lui pouvait dire qu’il avait de sérieux problèmes. Les rumeurs l’avaient rendue complètement folle.
Souriant poliment pour éviter de l’agiter, Sykes joua le jeu et lui dit : « Bien sûr que non, Martina ! Je… »
« Ne me mens pas ! J’ai entendu partout que tu étais obsédé par une salope en chaleur appelée Margaret ! »
Martina enjamba Sykes, l’attrapa par le col, et balança son autre poing.
« As. Tu. La. Moindre. Idée. De. Combien. J’ai pensé. A. Toi. Durant. Mon. Absence ?! »
Un bruit sourd et humide ponctua chaque mot.
« Tu. Es. Le. Seul. Pour. Moi ! Ne. Regarde. Pas. Les. Autres. Filles ! »
Ses pauses étaient de plus en plus courtes. La foule, qui ne pouvait rien faire d’autre que regarder, commençait à s’inquiéter du fait que Sykes soit peut-être déjà mort.
« Ne. Regarde. Que. Moi ! Ne. M’oblige. Pas. A. Te. Frapper. Comme. Ça ! »
Alors que Martina continuait, la foule s’inquiétait moins de savoir si Sykes était vivant et plus de savoir si sa tête allait rester attachée à son corps.
« Tu comprend ? ! Cela. Peut. Te. Faire. Mal. Mais. Cela. Me. Fait. Encore. Plus. Mal. Au. Cœur ! »
Martina leva les yeux vers le plafond et pleura de désespoir.
En entendant le chagrin dans ses cris, la foule se mit à penser ceci : ça blesse vraiment plus Sykes. Sur ce point, ils étaient tous d’accord.
Avec le même sourire déformé sur son visage, Martina commença à chercher autour de sa taille la dague qui y était suspendue.
« Hé, Sykes… Si tu continues à me trahir, c’est parce qu’il y a d’autres femmes dans le monde, non ? Je sais que je ne peux pas tuer toutes les femmes, alors allons au paradis, où il n’y aura que nous deux, d’accord ? Hee hee, nous serons ensemble pour toujours ! »
Pendant que les chevaliers se disputaient pour savoir qui devait intervenir, personne ne voulant être le premier, Martina trouva sa dague.
« Arrêtez ! Ne vous battez pas pour moi ! »
La voix d’une autre femme résonna dans toute la pièce. Toutes les têtes s’étaient tournées pour regarder Margaret qui entrait avec Elliott et ses acolytes.
Les chevaliers étaient devenus encore plus pâles qu’avant. C’est la dernière personne dont nous avons besoin ici ! pensèrent-ils. Elle ne serait que du carburant supplémentaire pour le foyer qui brûlait uniquement sur Sykes !
Quand le Seigneur Abigail vit Margaret, ce dernier cria : « Courez, Mlle Poisson ! Martina est en mode enragée ! Nous ne pouvons pas l’arrêter ! »
Margaret hocha alors la tête : « Encore ?! »
Se détachant de la forme immobile de Sykes, Martina se leva lentement.
« Oh, je vois. Donc vous êtes un zoo réuni en une seule personne. Une truie, une salope, et une mégère tout-en-un. »
« Une femme… quoi ? ! Qui êtes-vous, madame ?! »
Alors que Margaret répondait courageusement à Martina, les acolytes du prince tremblaient. Cette femme n’était clairement pas normale, elle était manifestement folle. Rachel, pour référence, était saine d’esprit, mais pas normale.
Les yeux de Martina indiquaient qu’elle était enragée. Elle ramassa l’épée qu’elle avait mise de côté plus tôt et afficha un sourire de travers.
« Enchantée de vous rencontrer. Je suis la fiancée de Sykes, Martina Evans. »
Margaret inclina la tête, ne sachant pas trop quoi penser de tout cela.
« Euh… Enchantée, si je puis me permettre ? »
Martina fit alors un pas en avant.
« Sykes a dû vivre l’enfer à cause de vos ruses féminines… »
Non, c’est toi qui lui as fait vivre l’enfer, pensèrent les chevaliers, mais ils furent assez intelligents pour se taire.
Martina ne se souciait pas de ce qu’ils pensaient. Elle se concentrait entièrement sur Margaret.
Avec un sourire levé, Martina déclara : « J’aurai ta tête ! »
« Attention, Margaret ! »
Sentant ce qui allait arriver, Elliott plaqua Margaret au sol. L’épée de Martina passa de justesse au-dessus de leurs têtes. La pointe émoussée de sa lame arracha plusieurs mèches de cheveux des nattes de Margaret, qui étaient tombées plus lentement que le reste de son corps.
« Aïe, ça fait mal ! », cria Margaret.
« Tch ! J’ai raté ! »
Margaret comprit la situation au moment où Martina préparait son épée pour frapper à nouveau. La couleur disparut de son visage au moment où elle réalisa que la lame de Martina l’avait presque coupée en deux.
« Ne vous a-t-on jamais dit que c’était dangereux de balancer des épées ?! », cria Margaret.
« Bien sûr. Je la balance pour te tuer. »
Martina ajusta alors sa prise sur l’épée.
« Il y a trop de chiennes dans le monde, qui font les yeux doux à Sykes. Lui et moi allons au paradis, où nous vivrons seuls ensemble dans la félicité. »
« Huh ? Euh, ah oui ? »
« Alors, pour être sûr que tu ne nous suivras pas même au Paradis, sale bâtarde, je vais te hacher menu et te disperser dans une porcherie. »
« Euh… Attends ! Moi ?! Pourquoi ?! Attendez ?! »
« Je n’attendrai pas ! »
Martina s’était lentement rapprochée, tandis que Margaret avait lentement reculé.
« Nous pouvons en parler ! », lui supplia Margaret.
« Non, nous ne pouvons pas ! », hurla Martina.
Margaret comprit que Martina était complètement folle, elle s’était alors retournée et s’était enfuie comme un lièvre.
Martina se lança aussitôt à sa poursuite, mais comme elle ne regardait pas ses pieds, elle finit par trébucher en marchant sur la tête d’Elliott.
« Bwah ?! », glapit Elliott.
« Merde ! »
Martina se releva et donna un coup de pied supplémentaire à l’homme qui s’était mis sur son chemin.
« Gweh ! »
Pendant ce délai de dix secondes, Margaret s’était éloignée d’une bonne distance.
« Tu ne t’échapperas pas ! », cria Martina.
Elle recula avec son bras en position pour frapper et elle commença à poursuivre la fille rousse de toutes ses forces.
merci pour le chapitre