Chapitre 34 : La jeune demoiselle n’a rien pu faire vu qu’elle est en prison
Partie 1
Harceler Rachel était progressivement devenu une activité parascolaire pour le prince Elliott et ses acolytes. Ils étaient de retour aujourd’hui, se tenant près de la prison et se préparant pour leur assaut.
Et tandis qu’Elliott donnait des ordres, la voix pleine d’espoir que les choses se passeraient bien cette fois-ci, Rachel passa la tête par la fenêtre grillagée.
« Le Seigneur Sykes est-il avec vous ? », demande-t-elle à Elliott.
Sykes s’était alors approché de la fenêtre : « Hein ? Moi ? Qu’est-ce qu’il y a ? »
« J’ai pensé que je devais m’excuser à l’avance. Je suis désolée. »
« Tu es censé dire ça à Margaret ! », dit Elliott en s’interposant.
Rachel ignora Elliott et lança à Sykes un sourire troublé.
« Tu vois, avec l’abondance de temps libre dont je dispose, j’ai écrit à toutes mes amies. Quand Martina a entendu parler de l’histoire avec Margaret, eh bien… »
« Quoi ?! Ne me dis pas que tu as parlé de Margaret à Martina ?! », cria Sykes.
Rachel tira alors sa langue et gloussa gentiment : « Je l’ai fait, et, eh bien… Elle est venue. »
Rachel commença à expliquer que Martina lui avait rendu visite l’avant-dernière nuit, mais Sykes partit en courant aussi vite que ses jambes le lui permettaient.
« Hey, Sykes ?! », bégaya l’un des assistants d’Elliott.
« Seigneur Abigail ?! », cria un autre.
Le reste de l’entourage d’Elliott appela Sykes, mais il était peu probable qu’il les ait entendus.
Elliott, le seul à être conscient de la situation, était devenu pâle.
« Rachel, qu’est-ce que tu as fait ?! »
« Non, non, tu te méprends. Le sujet principal concernait la façon dont tu as rompu nos fiançailles et tu m’as emprisonnée. Mais pour une raison inconnue, Martina a réagi à la nouvelle que le Seigneur Sykes et Margaret s’entendaient bien. », avait-elle répondu.
« Oui, bien sûr qu’elle l’a fait ! Que tout le monde retourne au palais ! Sykes est en danger ! »
« Hein ? »
Le reste du groupe, peu au fait des détails, inclinait la tête en signe de confusion.
*****
Le Seigneur Abigail, commandant des chevaliers, était assis dans une salle de conférence avec d’autres hauts responsables. Il caressait sa barbichette tout en écoutant un rapport. Soudainement, des bruits de pas précipités résonnèrent dans le hall à l’extérieur. Les chevaliers, tous des vétérans, pouvaient discerner que, malgré le bruit qu’ils faisaient, ils n’appartenaient qu’à une seule personne.
« Que se passe-t-il ? Que l’un d’entre vous aille voir. », demanda l’un des capitaines assis à la table.
Un jeune chevalier qui se tenait à proximité s’était approché de la porte juste au moment où elle s’était ouverte, l’envoyant s’étaler au sol.
« Qu’est-ce qui se passe ?! »
Les chevaliers s’étaient levés et avaient dégainé leurs épées alors que Sykes, affreusement désemparé, entrait dans la pièce.
« Sykes ? », demanda le Seigneur Abigail.
Le père de Sykes regardait, incrédule, son fils pointer un doigt vers lui et rugir : « Vieil homme ! Donne-moi de l’argent !!! »
Voyant qu’il ne s’agissait que du fils idiot de leur commandant venu mendier de l’argent de poche, les capitaines chevaliers assemblés se frottèrent les tempes de consternation.
Le seigneur Abigail soupira, puis parla à son fils en leur nom.
« Sykes, tu es presque un adulte, et bientôt un vrai chevalier. Pourtant, tu es là, à perturber une réunion officielle pour me demander de l’argent. Laisse-moi être clair, d’accord ?! Tu es déjà critiqué pour ne pas avoir dissuadé son Altesse au sujet de Mlle Ferguson ! Et en plus de cela, tu as flirté avec sa maîtresse, malgré le fait que tu aies ta propre fiancée ! N’as-tu aucun bon sens ?! C’est pour quoi cette fois ? Un autre cadeau pour Mlle Poisson ? Si tu es si généreux, prends d’abord quelque chose pour Martina ! »
Sans tenir compte de la leçon de son père, Sykes s’emporta : « Il s’agit de Martina ! Elle a reçu une lettre de Rachel, et maintenant elle est ici ! Nous n’avons pas le temps de faire la morale, vieil homme ! J’ai besoin de l’argent pour m’échapper ! »
Le seigneur Abigail sortit alors son portefeuille de sa poche et le jeta à Sykes. Puis il regarda les autres commandants et ordonna : « Rassemblez les chevaliers et préparez-vous au combat armé ! Mobilisez les troupes de nos garnisons à l’extérieur de la ville et déployez-les également ! Si elle s’approche, il n’y aura pas moyen de l’arrêter ! Demandez aux soldats de sortir les grands boucliers que nous utilisons pour les batailles de siège ! »
Les chevaliers s’étaient alors mis en action. Ils criaient dans tous les sens pour répondre à cette crise soudaine.
« Que faisait notre inspecteur à l’est ? Il était censé avoir des observateurs pour surveiller Mlle Evans, n’est-ce pas ?! », demanda un chevalier.
Un autre chevalier répondit : « La compagnie de cavalerie à laquelle elle était affectée la surveillait ! Cela fait quatorze hommes bien entraînés ! »
Lord Abigail regarda son fils et pointa du doigt le nord.
« Prends un cheval rapide pour aller au centre de commandement de la Vallée du Sable ! Emprunte l’argent dont tu as besoin là-bas ! »
« Désolé, papa ! Si nous survivons tous les deux, nous nous reverrons ! »
Sykes tourna les talons, prêt à filer à l’anglaise. Mais…
« Tu sais que je suis là, alors crois-tu que tu peux t’enfuir sans même venir me voir ? Eh bien, Sykes ? »
À un moment donné, Martina était apparue dans l’embrasure de la porte. L’incarnation de l’amour et de la mort se tenait calmement et bloquait la sortie. Après un moment, elle était entrée dans la salle de conférence. Son tronc était solide, ce qui lui permettait de marcher avec élégance sans faire trembler le cœur de son grand corps élancé.
Martina avait des cheveux noirs brillants, lui tombant à la taille, attachés en queue de cheval, et une peau lisse et bronzée. Son visage n’était pas maquillé et elle ne répondait pas aux critères de beauté attendus d’une fille de noble, mais ses grands yeux et ses lèvres fines projetaient une aura de noblesse. Elle aurait pu ressembler à une jeune femme de qualité, mais les pupilles de ses grands yeux sans lumière étaient complètement dilatées, et l’étrange soif de sang qui émanait de tout son corps aurait pu faire mouiller un homme adulte.
Quand les chevaliers dans la salle virent Martina, ces derniers se figèrent. Elle était folle aujourd’hui. Elle n’avait jamais été aussi déséquilibrée depuis qu’elle s’était fiancée à Sykes il y a dix ans. Les officiers avaient déjà été confrontés à un certain nombre de crises comme celle-ci, mais elle était si clairement déséquilibrée en ce moment qu’on pouvait entendre leurs genoux s’entrechoquer de terreur.
« Que faisaient les gars dans la forteresse ? », marmonna un des officiers.
« J’étais pressée de partir, mais tout le monde a essayé de m’arrêter, alors… j’ai utilisé mes poings nus pour persuader une vingtaine d’entre eux. Après cela, ils étaient tous trop heureux de me laisser partir. Mais il a fallu du temps pour les convaincre, et cela a retardé mon arrivée. », dit Martina en souriant.
La salle de conférence était silencieuse. Vu l’apparence qu’elle avait en ce moment, personne n’était assez fou pour douter d’elle.
Et alors que les chevaliers retenaient leur souffle, le seigneur Abigail leva la main afin que tout le monde s’arrête.
« Martina, je sais que tu es préoccupée par les rumeurs concernant Sykes, mais tu as juré de servir les chevaliers. Le fait de quitter ton poste pour venir le voir va causer des problèmes. », dit-il.
Martina jeta un regard furieux au commandant des chevaliers, les larmes aux yeux, et s’écria : « Je le sais, mais ce n’est pas le moment ! Peut-être qu’un vieil homme desséché comme toi ne comprendra pas, mais Sykes me trompe ! Je ne peux pas me permettre de perdre du temps à défendre le pays ! »
« S’il te plaît, mets le pays en premier ! », dit le Seigneur Abigail en la suppliant.
« Non ! Je suis devenu chevalier pour protéger Sykes ! Quand j’ai prêté serment, j’ai dit “mon cher Sykes” au lieu de “Sa Majesté le roi” ! Cette épée est pour défendre mon avenir avec Sykes ! Je me fous d’un vieux schnock à qui je n’ai jamais parlé ! »
« C’est la pire chose qu’un chevalier puisse dire ! »
Ignorant tous les vieillards abasourdis, Martina s’approcha de Sykes.
« Sykes… c’est quoi cette histoire ? Veux-tu bien tout me dire ? »
« U-Um, er, uh… »
Alors que Sykes continuait à bafouiller, l’un des capitaines fit silencieusement signe aux autres. Les chevaliers bougèrent tous comme un seul homme et chargèrent Martina par-derrière.
Dégainant son épée plus vite que l’œil ne puisse le voir, Martina la balança une fois de chaque côté d’elle. En quelques secondes, huit chevaliers étaient couchés sur le sol, gémissant de douleur. Elle les avait fait voler. Ils n’étaient pas blessés, mais ils se tenaient la poitrine et se débattaient.
merci pour le chapitre