Une vie en prison est facile pour une Vilaine – Tome 1 – Chapitre 20 – Partie 1

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Chapitre 20 : Le duc a une audience avec le roi

Partie 1

Le paysage rustique, mais de bon goût défilait devant la fenêtre. Le Duc Ferguson regardait le village thermal de Fracker alors que son attelage se frayait lentement un chemin à travers une foule de personnes.

« Oh, c’est impressionnant. J’aurais dû m’y attendre, vu que c’est la plus grande source de revenus du domaine du comte Naumann. »

À première vue, la route principale ressemblait à n’importe quelle autre ville de campagne, mais des magasins bordaient la rue et des gens marchaient partout. La plupart d’entre eux devaient avoir séjourné à long terme, car peu d’entre eux portaient quelque chose qui laissait penser qu’ils étaient des voyageurs. Les personnes qui se promenaient dans la calèche ressemblaient soit à des clients se relaxant dans une station thermale, soit à des touristes portant moins de choses que ce à quoi on pourrait s’attendre. Beaucoup d’entre eux faisaient des choses touristiques comme du lèche-vitrine ou prenaient leur repas au restaurant.

Ce village de thermal était clairement un succès. Le duc était impressionné… mais aussi méfiant.

« L’étendue de l’activité économique ici semble plutôt grande, mais les déclarations fiscales du comte Naumann suggéraient qu’elle était beaucoup plus petite. »

« Dan, tu n’as pas le temps de travailler en ce moment, tu te souviens ? », réprimanda la duchesse à son mari accro au travail, lui rappelant où devraient être ses priorités en ce moment. Le gros problème du jour n’était pas l’évasion fiscale, mais les fiançailles rompues de leur fille.

Des gardes conduisirent la voiture transportant le couple bizarre dans une zone bordée d’hôtels chics pour la classe supérieure.

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Alors que le roi s’essuyait les cheveux après s’être détendu dans un bain en plein air, son chambellan vint l’informer qu’il avait un invité.

« Votre Majesté, le Duc et la Duchesse Ferguson sont arrivés de la capitale. Ils sont venus aux sources chaudes pour se reposer et récupérer, et ils ont entendu dire que vous séjourniez également ici. »

« Ils ont entendu ça ? J’arrive tout de suite. Accompagnez-les jusqu’au salon. »

« Oui, Sire. »

Le roi finit de se changer et se dirigea vers le salon de sa suite. Là étaient assis ses vieux amis, le duc et la duchesse, toujours dans leurs vêtements de voyage, qui l’attendaient. Il leur répondit avec magnanimité alors qu’ils se levaient précipitamment et inclinaient profondément la tête, puis il s’assit sur le sofa en bout de table et leur fit signe de s’asseoir.

« Comme c’est gentil à vous d’être venu, Votre Grâce. Oh, mais c’est un logement loué, pas le palais royal. Comme personne ne nous observe ici, s’il vous plaît, détendez-vous. »

« Oui, Sire. Si vous voulez bien l’excuser », répondit le duc.

« En effet. Je suis aussi ici pour me détendre, il n’y a donc pas besoin de faire de cérémonie. Ah, vous là. J’aimerais entendre l’opinion du duc sur les événements de la capitale, et je soupçonne que notre discussion sera longue, alors veillez à ce que personne n’entre dans cette pièce sans être invité. »

« Compris ! », dit le chambellan qui était arrivé avec le thé.

Le roi prit une gorgée du délicieux thé glacé qui faisait la réputation de ces villes thermales. Le duc et la duchesse s’étaient assis en face de lui, buvant leur propre thé. Puis le chambellan quitta la pièce en s’inclinant.

Au moment où la porte se referma, le duc cria : « Hé, Robert, dans quoi est-ce que ton petit merdeux nous a entraînés ? »

Il commença alors à étrangler l’homme le plus puissant du pays.

« Attends, attends, calme-toi, Dan ! » supplia le roi.

« Il a raison, Dan ! Je sais comment sont les choses, mais tu ne peux pas étrangler Sa Majesté quand on ne sait pas qui peut entrer ! », intervint la duchesse.

Oh, Duchesse Iseria, êtes-vous en train de dire qu’il serait préférable d’avoir la certitude que personne ne vienne ?

Le roi était un peu préoccupé par la formulation de la duchesse, mais ce n’était pas le moment de s’écarter du sujet.

Après que le roi et la duchesse l’aient réprimandé, le duc lâcha le cou du roi et se retira, bien qu’il ne soit toujours pas satisfait.

« Je m’excuse. En raison du fils idiot d’une certaine personne, je me trouve épuisé mentalement et physiquement ces derniers temps. C’était un peu grossier de ma part. »

« Tu étrangles ton roi, et tu dis que c’était juste un “peu” impoli ? »

Maintenant libéré de l’emprise du Duc, le roi s’était assis sur le sofa.

« J’ai entendu parler de la situation. Ou plutôt, j’ai lu le rapport que tu m’as envoyé. Je n’aurais jamais cru que mon idiot de fils puisse faire ça. Écoute, je dois au moins m’excuser sincèrement pour ce qu’il a fait. »

« Honnêtement, ton fils porte l’idiotie à des sommets jamais atteints jusqu’ici. Il a vraiment tout gâché cette fois ! », dit le duc en soupirant.

« Écoute, j’ai le droit de le dire moi-même, mais vas-tu vraiment le traiter d’idiot devant moi, son père, le roi ? »

« Comment pourrais-je l’appeler autrement ? C’est la vérité ! »

Le roi sourit, même s’il avait l’air tendu, et bu une gorgée de son verre pendant que son ami d’enfance se défoulait sur lui, les narines dilatées.

Il y avait plus de vingt ans, le roi et le duc avaient une relation qui n’était pas sans rappeler celle des princes Elliott et George aujourd’hui. Et bien qu’ils n’aient jamais été aussi stupides, pour autant qu’ils le sachent. Ils jouaient et apprenaient ensemble depuis avant l’âge de dix ans, il était donc juste de dire qu’après une si longue amitié, leur relation était aussi détendue que possible.

En raison de l’amitié de leurs parents, Elliott et Rachel auraient dû former un couple idéal, car il aurait eu le moins d’impact possible sur la dynamique des factions du monde politique. Mais qui aurait pu savoir que l’un d’eux découvrirait le « grand amour » et romprait les fiançailles de son propre chef ?

« Quand même, qu’allons-nous faire ? », se demanda le roi à voix haute.

« Je pense que nous pourrions commencer par vous mettre, toi et ton fils, à genoux afin de vous excuser », déclara le duc.

« Je n’ai pas envie de t’aider à te défouler pour l’instant. Je suis inquiet, car depuis qu’Elliott a fait cela si publiquement, il a dû secouer considérablement la haute société. »

Comme le roi regarde Iseria, son sourcil se fronça. Avec un sourire forcé, elle déclara : « Tous les nobles de rang moyen ou inférieur ayant une fille sont dans tous leurs états, pensant qu’ils ont peut-être une chance maintenant. Non seulement il a rompu ses fiançailles, mais la fille qu’il a choisie à la place n’est que la fille d’un baron par alliance. »

Rachel était, sans aucun doute, au sommet de la hiérarchie parmi les jeunes femmes de son âge et de celui d’Elliott. Pendant ce temps, Margaret Poisson, dont Elliott était si épris, était probablement au bas de l’échelle en termes de lignée et de carrière. Si la plus basse d’entre elles était capable d’écarter la dame la plus haut placée et de prendre la victoire pour elle-même… Eh bien, dans un certain jeu de cartes, cela aboutirait à ce qu’on appelle une « révolution ».

Par conséquent, le fait que les autres jeunes femmes nobles pensaient qu’un tel renversement de situation était possible était naturel. Elles pouvaient donc le faire elles aussi. Et comme Margaret avait réussi, elles auraient bien sûr pensé qu’elles le pouvaient.

Les parents qui ne s’attendaient pas à voir leurs enfants évoluer dans le monde étaient maintenant incroyablement excités d’avoir trouvé un moyen pour leurs filles de tout renverser. Eux, et leurs enfants, seraient sans doute en train de faire leurs pathétiques tentatives pour attirer l’attention d’Elliott en ce moment même.

« Je vois. Et en ce qui concerne les nobles supérieurs ? », demanda le roi.

« C’est comme vous le soupçonnez », répondit la duchesse, comprenant où le roi voulait en venir.

« L’idiotie inattendue du prince a perturbé l’ordre des choses pour la génération suivante, ils sont donc assez secoués et sur le point de commencer à paniquer. »

Iseria ne mâchait pas ses mots. Dan, quant à lui, n’avait même pas essayé de masquer ses insultes directes.

« Et l’ordure surdimensionnée que tu appelles ton fils ne comprend même pas ça. Robert, à moins que tu ne vives assez longtemps pour que le trône saute une génération, au moment où ce crétin montera sur le trône, les nobles puissants se révolteront et il y aura un exode du pays. »

Le fait est que la prédiction du duc avait suffisamment de vérité pour qu’on ne puisse pas en rire.

Il va sans dire que la haute société de la noblesse aurait aimé que ses filles remplacent Rachel. Ils avaient toujours eu une chance de réussir, alors contrairement aux nobles de second et troisième rangs, qui se bousculaient pour essayer maintenant, ils avaient sans doute élaboré des plans beaucoup plus réalistes. Mais en fin de compte, ils avaient décidé que les avantages qu’ils pourraient tirer du fait que leurs filles deviennent reines n’étaient pas assez importants pour compenser les pertes qu’ils subiraient en raison de la déstabilisation de la société.

Si Elliott avait avancé avec ses plans en secret, en gardant les détails privés, ça aurait été une chose. Mais, non, il avait tout révélé devant qui sait combien de personnes, plongeant la haute société dans le chaos. En échange de l’influence qu’elle avait sur la maison royale, la haute noblesse avait la responsabilité de soutenir son prince écervelé en restaurant l’ordre. Cependant, puisque le roi était toujours là, il aurait pu les écraser pour avoir été trop gourmand avant qu’Elliott ne puisse monter sur le trône. Aucun noble capable d’analyser correctement les risques et les avantages ne voudrait rejoindre la bataille à ce stade.

Cependant, si cela était vrai pour les maisons nobles, beaucoup de leurs filles étaient encore là à essayer de séduire Elliott, tout comme les nobles inférieurs. Cela n’avait cependant pas beaucoup d’importance pour le moment.

Après que le duc ait expliqué la situation, le roi lui adressa un sourire sardonique.

« Dan, il y a un trou dans ton plan. »

« Qu’est-ce que ça peut être ? »

Le roi poussa alors un doigt vers le visage de son ami d’enfance.

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