Chapitre 4 : Un dîner fictif
Partie 1
« Voulez-vous… sortir avec moi ? »
C’était ce que Charl avait dit, avec des joues rouges et un regard pointé vers le haut.
Pensant qu’il avait mal entendu — souhaitant avoir mal entendu — Raishin avait confirmé sa demande. « — Hein ? »
Comme s’il s’agissait d’une tentative de cacher son rougissement, Charl avait parlé avec indignation, « Votre tête est-elle aussi mauvaise que votre visage ? Je vous ai demandé de sortir avec moi. »
En ayant reçu une attaque verbale considérable, Raishin se sentait étourdi.
Essayer de comprendre ce qu’elle venait de dire était comme essayer d’attraper une anguille glissante.
« Après l’école aujourd’hui, libérez votre emploi du temps. Compris ? » déclara Charl.
La première à réagir fut Yaya. En pâlissant et en tremblant de partout, « Bien qu’il apprécie le fait que vous ayez fait tout ce chemin pour l’inviter, Raishin a déjà des projets après l’école. Il n’a pas le temps de sortir avec vous. »
« C’est très bien. Je vais faire de la place dans mon emploi du temps, » répondit Raishin.
Yaya avait broyé les fragments de la coupe cassée dans sa main en plus petits morceaux.
« Alors, je devrais y aller. Je vous verrai plus tard au cours. »
Avec l’innocence et la maladresse de deux personnes qui venaient tout juste de commencer à sortir ensemble, elle était partie en toute hâte.
Regardant sa silhouette maladroite battre en retraite, Raishin fit un bâillement.
« Qu’est-ce qu’elle a ? Ça me donne la chair de poule si tôt le matin —, » déclara Raishin.
Un violent frisson l’avait subitement traversé.
Pendant un bref instant, il eut une hallucination que la faucheuse était sur le point de séparer sa tête de son corps avec sa faux. Se retournant timidement, il vit les cheveux de Yaya se dresser en l’air, se tortillant comme si elle était méduse.
« Attends une minute… calme-toi, OK ? Respire profondément et compte jusqu’au plus grand nombre premier que tu peux imaginer… s’il te plaît ? » demanda Raishin.
Une seconde plus tard, un gémissement d’agonie résonna dans tout le dortoir de la Tortue.
« Vous êtes vraiment un homme bruyant. Votre cerveau est-il infesté d’ascaris ? »
Étranglé, juste avant que sa vision ne devienne complètement obscure, la conscience de Raishin fut secouée par le son d’une voix familière qui l’insultait.
Peut-être qu’elle était revenue à la raison, ou l’apparition de quelqu’un d’autre l’avait effrayée, mais Yaya avait relâché la trachée de Raishin.
L’oxygène se précipitant dans ses poumons affamés, Raishin se tourna vers le propriétaire de la voix.
Debout, il y avait une étudiante à lunettes — Lisette. Elle était accompagnée de la belle patronne de la pension. Contrairement à Charl qui s’était présentée avec audace, Lisette avait obtenu la permission de visiter le dortoir des hommes.
Sans même le moindre sourire, Lisette lui tendit une grande enveloppe avec une attitude professionnelle.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? » demanda Raishin.
« N’est-ce pas évident quand on y pense ? Ou votre cerveau a-t-il été complètement dévoré par les vers ronds ? » demanda Lisette.
« Pourquoi êtes-vous si obsédée par les vers ronds ? » demanda Raishin.
Lisette lui jette un regard méprisant, avant de revenir à sa façon de faire professionnelle.
« Le contrat entre vous et le comité de discipline — et aussi, toutes les informations que nous avons sur Cannibal Candy, » déclara Lisette.