Strike the Blood – Tome 6 – Chapitre 2 – Partie 7

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Chapitre 2 : Le deuil prématuré

Partie 7

Un bourdonnement à haute fréquence avait enveloppé le poing droit de Kojou. La puissance magique qui s’échappait était la même que celle d’un vassal bestial, mais elle n’était pas hors de contrôle — Kojou utilisait son pouvoir vampirique de son plein gré.

Il pouvait contrôler ça. Il le montrerait à tout le monde, pour que la mort d’Asagi ne soit pas vaine… pour qu’il ne laisse personne d’autre mourir sous sa surveillance.

L’alchimiste soupira. « Dégage de mon chemin, Quatrième Primogéniteur — . »

Il leva son bras droit sans même un avertissement. Le bout de ses doigts avait pris la forme d’un fouet, qu’il avait rapidement utilisé pour attaquer. Kojou s’y attendait. Mais Amatsuka n’avait pas déclenché une seule attaque : son bras s’était séparé au niveau du coude en des dizaines de flux, chacun attaquant sous un angle différent, comme des serpents autonomes.

Même la vitesse de réaction d’un vampire était insuffisante pour les éviter tous. De plus, Amatsuka possédait le pouvoir de transmutation, une technique alchimique secrète capable de rendre un vampire immortel impuissant en un instant.

Kojou s’était figé face à l’attaque inévitable.

Mais c’était Amatsuka qui avait été soufflé en arrière : Yukina avait bondi d’un angle mort sur son côté et l’avait frappé d’un coup de pied haut et féroce.

« Tonnerre grondant — ! »

La fine carrure du jeune homme fut projetée dans les airs par le coup de la Chamane Épéiste, assez pour fort mettre à genoux un robuste homme bête. Au moment où Kojou avait vu ça, il avait aussi sauté du sol.

« C’est fini, Amatsuka !! »

Le poing droit de Kojou, entouré d’un vent sauvage, avait traversé le corps d’Amatsuka.

Il ne s’était pas retenu du tout. Un simple corps humain ne pouvait pas résister à un coup de poing empli d’une force vampirique, encore moins à un coup de poing augmenté par la puissance d’un vassal bestial. Le résultat probable était qu’il serait réduit en miettes sans laisser de trace. Malgré cela, Kojou ne s’était pas retenu. Il ne pouvait pas.

Ce n’était pas parce qu’Amatsuka avait tué Asagi. C’était parce que Kojou avait compris, grâce à ses instincts démoniaques, que s’il ne battait pas Amatsuka d’un seul coup, Yukina serait la prochaine à mourir.

Le corps de l’alchimiste, plié dans une forme non naturelle, s’était écrasé sur le trottoir, creusant la surface pavée.

Très peu de démons pouvaient résister à ce niveau de dégâts.

Et pourtant, Amatsuka l’avait enduré.

Kojou et Yukina avaient regardé l’alchimiste se relever lentement. Son menton avait été brisé par le coup de pied de Yukina, son torse avait été enfoncé par le coup de poing de Kojou. Sa colonne vertébrale semblait être cassée. Aucun humain n’aurait dû être capable de se tenir debout dans cet état.

Mais Amatsuka n’était pas humain.

Il regarda sa propre peau, du col de son manteau déchiré jusqu’en bas.

« Vous êtes vraiment des gens horribles… Je ne peux pas garder ma forme correcte comme ça, n’est-ce pas… »

Sa peau était métallique, couverte de ce qui ressemblait à de la rouille noire. La pierre d’onyx enchâssée à la place de son cœur s’était brisée, s’effritant jusqu’à ses pieds. C’est peut-être ce qui avait déclenché la déformation soudaine de ses contours.

Sa forme humaine s’était effondrée, remplacée par un slime noir. Il était maintenant une masse amorphe de métal liquide.

Kojou avait fixé la créature qui était Amatsuka jusqu’à maintenant. « Mais qu’est-ce que c’est que ce type… ? »

« Ne me dites pas… que c’est le sang du Sage… ? » demanda Yukina, horrifiée.

Kojou s’était figé. Le sang du Sage était un corps immuable à l’énergie magique inépuisable, la chair du « Dieu » parfait que les alchimistes recherchaient.

« — Senpai ! »

Kojou se tenait là, à moitié perdu dans l’incrédulité, quand Yukina l’avait envoyé voler avec un coup sur le côté. L’instant suivant, un rayon noir se précipita à l’endroit où Kojou se tenait. L’asphalte du sentier avait explosé sans un bruit, creusant le sol comme si un tremblement de terre l’avait fissuré.

Ce devait être une attaque d’Amatsuka, mais elle s’était matérialisée si vite qu’il ne pouvait pas comprendre ce qui s’était passé. Si ce n’était pas grâce à la vision spirituelle de Yukina, qui regardait un instant dans le futur, les deux individus auraient été annihilés sans laisser de trace. Apparemment, Amatsuka ne pouvait plus utiliser la transmutation maintenant qu’il avait perdu sa forme humaine, mais à la place, il avait gagné une puissance offensive d’un niveau monstrueux.

Si le combat s’étirait, Kojou et Yukina avaient peu de chance de gagner.

Yukina s’était retournée. « Senpai ! Il est déjà… »

« Je sais ! »

Kojou acquiesça sans hésiter. Amatsuka n’était maintenant plus un alchimiste, ni un démon, ni même une personne, il était un monstre difforme incapable de penser. Kojou ne pouvait même pas imaginer combien de personnes mourraient si on le laissait vivre.

Kojou s’était dit qu’en tant que personne dotée du pouvoir stupidement énorme du Vampire le plus puissant du monde, il avait le devoir d’éliminer une créature comme celle-ci…

Il leva ses bras en l’air alors que le sang en jaillissait.

« Viens, Al-Meissa Mercury !! »

Le sang scintilla comme un mirage et prit la forme d’un vassal bestial géant. C’était la troisième des douze bêtes invoquées qui servaient le Quatrième Primogéniteur, habitant dans son propre sang — un dragon serpentin à deux têtes recouvert d’écailles de vif-argent.

La masse noire qui avait été Amatsuka avait rugi.

« Oo... oo... Oooooo... »

Des tentacules géants s’étendirent, essayant d’empaler le corps du dragon à deux têtes. Mais la bête d’argent ne les laissa pas faire, son corps de serpent coula comme une rivière, ouvrant sa gueule caverneuse pour avaler l’attaque en entier. Il était déterminé à ne pas laisser une seule trace de l’attaque derrière lui.

Le troisième vassal bestial du quatrième Primogéniteur était un mangeur de dimension, capable de consumer n’importe quel espace et la dimension elle-même avec lui, l’effaçant du monde.

« Oooooooooooooo... ! »

Même un corps amalgamé, autopropagateur, immuable et régénérateur était impuissant devant l’attaque du dragon à deux têtes. La brume noire, maintenant certaine de sa propre défaite, avait essayé de se diviser et de fuir. Cependant

« — dévore-le, Al-Meissa Mercury !! »

Les deux têtes géantes s’étaient abaissées, avalant tous les morceaux du corps liquide et les annihilant.

Il ne restait plus que le parc public en ruines et les morceaux brisés d’un joyau noir.

Il fallut à Kojou un certain effort pour dissiper l’invocation, car le serpent à deux têtes semblait consterné de ne pas avoir pu se déchaîner suffisamment. Laissant échapper un long soupir, Kojou baissa les yeux sur la pierre précieuse brisée qui avait fait partie d’Amatsuka.

« Est-ce… fini maintenant… ? »

Kojou était resté immobile dans le crépuscule alors que Yukina le regardait sans un mot.

L’alchimiste difforme n’était plus. Mais ce n’était pas le résultat que Kojou avait recherché. Au final, ils n’avaient toujours aucune idée de ce qu’Amatsuka cherchait.

Cependant, elle pensait que Kojou ne voulait même pas le savoir. Le savoir ne ramènerait pas Asagi à la vie. Asagi avait été tuée, et était maintenant partie pour toujours…

C’est alors qu’ils avaient entendu une voix familière.

« Ko… jou… ? »

Kojou et Yukina, debout en silence, avaient tourné la tête. Au sommet du sentier, avec des débris éparpillés partout, une écolière à l’allure magnifique s’était maladroitement levée.

« Aie, aie, aie… Wôw !? Que s’est-il passé ici ? »

Asagi baissa les yeux à la vue de son uniforme déchiré et de ses deux bras tachés de sang et elle laissa échapper un cri pathétique. Pendant ce temps, Kojou et Yukina étaient complètement choqués par cet étalage de frivolité.

Elle n’aurait même pas dû être en vie. Il n’avait pas eu besoin de vérifier son pouls ou sa respiration. Il l’avait trouvée dans une mare de sang, le corps profondément découpé. Il n’y avait aucun moyen pour une personne ordinaire, un non-vampire, de revenir de cet état…

« Asagi… Est-ce toi… ? » Kojou demanda nerveusement.

Asagi, levant les yeux pour voir le doute sur le visage de Kojou, semblait quelque peu amusée en souriant. Elle avait ce sourire complètement neutre.

« À qui d’autre je ressemble ? Euh, attendez, c’est quoi ce bordel !? »

En se levant, Asagi avait enfin remarqué l’horrible spectacle qui l’entourait.

Kojou pouvait comprendre où elle voulait en venir. L’édifice du couvent effondré, le parc en ruines, le sentier creusé… Elle ne croirait probablement jamais qu’elle avait fait partie de ce spectacle déchirant quelques instants auparavant.

Un sourire involontaire s’était dessiné sur le visage de Kojou, qui avait murmuré sans ambages. « Mais qu’est-ce qui se passe ici !? »

Quand Yukina remarqua son regard, le soulagement était aussi venu sur le sien.

Alors que Kojou haussait la voix en riant, une Asagi trempée de sang le fixait, mystifiée.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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