Shiniki no Campiones – Tome 5 – Chapitre 2

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Chapitre 2 : Athéna enragée

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Chapitre 2 : Athéna enragée

Partie 1

Athéna était restée exposée au vent fort et à la pluie pendant toute la durée de l’opération.

La surface ─ la terre que les humains appelaient ainsi était dans le même état partout. Le pays insulaire à l’extrême est, le champ de glace qui s’étendait à l’extrême nord, la crête de glace qui s’élévait à l’extrême sud, le bord du continent à l’extrême ouest… La tempête faisait rage partout à ces endroits, sans fin, avec des pluies torrentielles qui tombaient du ciel.

Naturellement, Athéna était elle aussi mouillée. Elle était constamment trempée.

Ses vêtements absorbaient l’eau et s’alourdissaient. La terre était boueuse. Mais, bien sûr, il n’était pas question que des choses aussi insignifiantes donnent du fil à retordre à Athéna.

Elle continua à errer dans le monde entier sans y prêter attention.

Athéna n’avait rien fait d’autre que marcher sans s’arrêter. Elle traversa la mer, marcha, traversa la mer ─.

En ce moment même, elle constata de ses propres yeux la fureur de la pluie et du vent qui emplissaient le monde entier. Non, c’était justement à cause de la visite d’Athéna que la terre était remplie de vent et de pluie.

Quelque chose que la grande déesse portait secrètement ─ elle provoquait continuellement la « destruction par l’eau ».

De plus, la température était également en hausse dans les terres qu’elle avait visitées.

A tel point que la froideur de l’hiver avait été repoussée et que les gens avaient eu l’impression, à tort, de se trouver dans le sud du pays en été.

Sur les terres déjà chaudes à l’origine, comme le désert ou la jungle, la chaleur, la pluie et l’humidité tourbillonnaient et se transformaient en une atmosphère terriblement désagréable pour l’espèce humaine.

Même les terres qui étaient à l’origine extrêmement froides avaient été visitées par un temps chaud qui était comme un printemps éternel, faisant fondre la neige.

─ La puissance divine du feu qui réchauffait la terre et l’atmosphère.

C’était dû à la flamme qui lui avait été confiée par Apollon qui avait péri à Hyperborée. Ce miracle n’était autre que le grand feu destructeur de monde qui dormait dans le corps d’Athéna.

« Fufufufu »

Athéna s’esclaffa.

« La destruction par l’eau que j’apporte. La destruction par le feu qu’Apollon m’a confiée. Humains de la surface, résignez-vous à ces deux destructions comme au jugement des cieux… »

La surface actuelle, la soi-disant terre de la race humaine, était tout simplement trop sale.

C’était en raison de la civilisation qu’ils avaient bâti. Elle était due à leur existence même. Elle allait d’abord balayer ces créations insensées, éradiquer les humains qui se multipliaient de façon incontrôlée, puis elle créerait un nouveau ciel et une nouvelle terre.

« Fuh »

Athéna imagina l’avenir et sourit férocement.

« Il serait peut-être bon de changer la forme de la terre elle-même. Pour l’instant, elle a la forme d’une sphère, mais… il serait intéressant d’en faire une terre plate. »

Les humains appelaient cette terre « 地球 » (Note : 地球, lire « chikyuu », signifie terre. Il a été créé à partir du kanji /terre et /sphère, il signifie littéralement sphère de terre).

Cependant, même si la terre n’était pas sphérique, mais plane, les dieux n’y verraient aucun inconvénient.

C’était vraiment une possibilité qui n’était permise qu’aux dieux, mais pas vraiment pour les simples dieux, mais uniquement pour le dieu suprême et pour personne d’autre. L’actuelle Athéna avait la liberté et l’atout qui lui permettait d’imposer sa volonté même au ciel et à la terre.

Les cheveux de la déesse qui contenait l’éclat de la lune argentée étaient longs et tout simplement divins.

Plus de dix serpents avaient montré leur visage entre ses cheveux. Les longs et minces serpents tordaient leur corps. C’était la preuve qu’elle avait récupéré le pouvoir d’un ancien dieu suprême.

« Mais, avant de commencer la destruction et la création »

Après avoir voyagé partout sur la surface polluée, Athéna était arrivée à un certain endroit.

« La fin du monde est déjà inévitable grâce à mon jugement. Avec la préparation prise en charge à ce point, même le chevalier du destin ne pourra pas arrêter sa mise en œuvre. Cependant ─. »

La nuit…

Athéna s’était vantée tranquillement tout en menant avec elle un vent fort et une pluie abondante.

Elle se trouvait à la périphérie d’une ville prospère et inesthétique, devant un manoir construit autour de nombreux champs.

C’était un endroit où il y avait une forte présence de tueurs de dieux et de personnes semblables à des dieux. C’était tout à fait normal, il s’agissait d’une métropole où Rokuhara Ren avait élu domicile.

Les personnes au service de cet homme étaient également solidement établies ici. Mais, le point le plus important était ─

« Une existence qui peut éventuellement détourner le cours du destin en utilisant une sorte de “mouvement surprise qui est au-delà du divin”… est ici. Une telle existence doit être éliminée. »

Le sens spirituel d’Athéna, dieu de la sagesse, le lui avait appris.

Elle était une existence qui devait toujours être plus sage que n’importe qui d’autre, dépassant les autres par son ingéniosité et ses manœuvres. Elle avait également été dépeinte comme telle dans la mythologie grecque, où elle était considérée comme la fille de Zeus.

Elle utilisait le hibou comme messager divin. Ses yeux brillants de sagesse étaient également comparés à cet oiseau.

Cependant, à l’origine, Athéna était aussi une déesse du serpent qui débordait d’intelligence. Pour preuve, l’ombre du monstre serpentin Méduse l’avait constamment poursuivie tout au long de sa vie.

La tête de la Méduse, que le héros Persée lui dédia, fut ensuite intégrée au bouclier d’Athéna.

En ce qui concerne la Méduse, elle était la plus jeune des trois sœurs gorgones. En échange de ses cheveux, d’innombrables serpents couronnaient sa chevelure. Après sa mort, on avait également dit qu’elle était une existence qui restait constamment près d’Athéna comme un bouclier. En outre, Athéna était une déesse de la sagesse, mais le nom de Méduse signifiait également sagesse….

À partir de Méduse, les déesses-serpents et Athéna constituaient une existence qui pouvait être vue comme les deux faces d’une même pièce.

« C’est maintenant que le marteau de fer de la déesse doit frapper la prospérité établie au moyen du fer et de l’épée ─. »

Athéna murmura solennellement et s’avança dans le sol du manoir, afin d’éliminer l’obstacle qui devait dormir ici.

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La fin du monde devrait progresser chaque seconde.

Cependant, une discussion qui n’avait rien à voir avec elle se déroulait dans la résidence principale de la maison Blandelli. Non, il était vraiment douteux que le contenu de la discussion soit digne d’être appelé discussion…

Si l’on résumait les points de vue des deux camps, on obtiendrait le résultat suivant.

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La demande du plaignant, Toba Riona

« C-C-C-C-C, C’est vraiment effronté de la part de Rokuhara-san !? Faire une telle chose avec la princesse Cassandre ! Fu, en plus, le faire secrètement dans mon dos ─. »

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La demande de l’accusé, Rokuhara Ren

« Désolé Riona. Il est certain que faire cela dans ton dos n’est pas bon. Par réflexe, je l’ai caché à cause de mes habitudes du passé. En y repensant, ce serait mieux de le faire effrontément. Je pense que tu t’en es déjà rendu compte, mais ma relation avec Cassandre est devenue comme ça, avec mes meilleurs sentiments ♪. »

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Riona fit « Fuah !? » et elle perdit ses mots lorsque son Goshujin-sama déclara cela en toute décontraction.

Bien qu’il ait été pris en flagrant délit, Rokuhara Ren ne se comportait pas du tout comme un coupable et il disait cela joyeusement.

Il avait également ajouté ceci.

« Par ailleurs, je pense qu’on ne peut pas vraiment parler d’impudeur. Nous avons agi sournoisement parce que nous étions prévenants, afin de ne pas heurter les sentiments des autres. »

« Pr-Pr-Prévenants envers les autres !? »

Riona se tordit de douleur en entendant cette excuse audacieuse. Rokuhara Ren eut un sourire radieux.

« Oui. Il n’y a pas que toi, Riona, je crois que Julio et Stella seraient également offensés par quelque chose comme ça. »

« C’est certainement vrai. »

Le spectateur 1, Julio, qui était arrivé en courant lorsqu’il avait entendu l’agitation, avait acquiescé.

« Si je disais que je ne suis pas exaspéré par ce que vous faites en cette période d’urgence où la fin du monde approche, je mentirais. Cependant, c’est aussi un peu grossier d’essayer de mettre un terme aux émotions romantiques entre les individus. Vous pouvez garder cette romance tant qu’elle n’entrave pas l’accomplissement de la mission. »

« Merci, Julio ! »

Le joyeux Goshujin-sama fit un signe joyeux vers son « meilleur ami ».

Aussi, spectatrice 2 la minuscule déesse Stella qui s’était montrée dès que l’agitation avait commencé ─ elle avait soupiré « haa » profondément et avait commenté avec un ton de ras-le-bol.

« Je l’ai remarqué depuis longtemps, alors je m’en fiche… Franchement, quand il s’agit de Ren, comme on s’y attend de la part de quelqu’un qui a attiré l’attention d’Aphrodite, tu es un fonceur même sous cet aspect. Eh bien, même la fille-oiseau l’a découvert, alors fais ce que tu veux à partir de maintenant. »

« Comme on s’y attendait de la part de Stella. On peut parler avec toi. »

« Même moi, j’ai fait quelque chose de semblable plusieurs fois, alors on n’y peut rien — . Ce n’est pas vrai ! »

« Attends ! Vous êtes vraiment d’accord avec ça, Stella ? »

« Ou plutôt, qu’en est-il de toi, fille-oiseau ? Ces deux-là se regardaient, se prenaient dans les bras et s’embrassaient dès qu’ils en avaient l’occasion, tu sais ? Et dire que tu n’as rien remarqué du tout, en tant que jeune fille, il y a une limite à être pathétique. »

« C’est plutôt moi qui me suis fait dissuader !? »

Riona était abasourdie. Stella alias la déesse Aphrodite qui nourrissait de l’affection pour Rokuhara Ren, elle pensait qu’elle était sûrement à ses côtés. Et puis…

« Puis-je dire quelque chose ? »

L’autre accusée et aussi la défenderesse de Rokuhara Ren, Cassandre, ouvrit la bouche.

« D’après ce que j’ai observé… Ren-sama et Riona-sama, vous êtes certainement fiancés. Mais, en fin de compte, cette relation n’est limitée qu’à la surface. Un engagement contractuel avec la prémisse que les deux parties feront usage de la force et du statut de l’autre ─ est-ce ce que c’est correct ? »

« Uguh »

Elle avait fait mouche. Riona resta une fois de plus sans voix. En effet.

Elle et son Goshujin-sama ont échangé « ce genre de promesse » pour leurs fiançailles. D’ailleurs, lorsque les fiançailles avaient été évoquées pour la première fois, il lui avait dit ceci.

« Dans ce cas, gardons l’apparence de mari et femme seulement en surface alors que chacun d’entre nous aura une autre personne comme véritable amant ─. »

« Un faux mariage simplement pour la forme, un mariage contractuel. Quelque chose comme ça arrive souvent ─. »

Riona s’en était souvenue alors qu’elle cherchait quelque chose à dire.

Mais elle n’avait trouvé aucune plainte dont elle puisse formuler.

C’était un spectacle honteux qui ne convenait pas à Toba Riona qui était intelligente et douée pour la parole. La princesse troyenne observa son état d’un air serein tout en esquissant un sourire.

« Ne vous inquiétez pas. En fin de compte, je suis quelqu’un qui ne peut pas rester sous les feux de la rampe. Il n’y a rien à changer au fait que Riona-sama sera l’épouse légitime. Je suis satisfaite de pouvoir rester proche de Ren-sama et de lui prouver mon amour de cette manière. »

Ce qui précédait était le plaidoyer du côté de Cassandre.

C’est ce qu’elle avait déclaré avec un sourire doux et mature.

C’était un calme qui venait de la connaissance de l’amour immuable. Ou peut-être était-ce la chaleur du cœur qui provenait du sentiment de plénitude d’être aimé par lui à la fois dans son corps et dans son cœur. Quoi qu’il en soit, quelque chose comme cela soutenait fermement la Princesse Cassandre en ce moment et la rendait forte.

Riona avait été bouleversée par le sourire de la princesse.

Donc ─ quelque chose n’est pas bon dans tout ça, n’est-ce pas !?

Un sentiment inconnu de défaite et de malaise l’habitait. C’était un sentiment qu’elle ressentait pour la première fois depuis sa naissance. Ce n’est pas bon. Riona parla pour se convaincre.

Je dois rester calme… Comme l’a dit le tacticien, Vandels Grineed, « Calmez-vous… Calmez… » D’abord, pourquoi est-ce que je me sens comme ça… ?

Avait-elle vraiment commencé à aimer ce Goshujin-sama ?

***

Partie 2

Elle aimait cet esprit libre et bon à rien, Rokuhara Ren ? Non, non, ce n’était pas possible. Peut-être que ce n’était pas le cas. Il ne devrait pas en être ainsi. Mais, peut-être ─ ?

En premier lieu, nous sommes tous deux liés par l’autorité de Nike…

La déesse ailée Nike qui fut vaincue par Goshujin-sama à Troie.

Le contrat d’autorité des Ailes avait été usurpé au dieu subordonné qui servait Athéna. Il s’agissait d’un pouvoir qui renforçait l’existence d’une personne qui s’élevait dans le ciel en tant que partenaire de Rokuhara Ren.

Ce lien magique et spirituel poussait parfois Riona à prendre des mesures étranges.

Cependant, elle avait parfaitement compris cette question depuis leur voyage à Midgard…

L’autre possibilité à laquelle je pense est la suivante.

Riona avait ignoré avec force cette émotion déconcertante et avait réfléchi sérieusement.

Quoi qu’il en soit, elle se demanda avec ferveur si elle était capable de trouver une raison logique pour laquelle « il » était si présent dans son esprit avant de finalement crier.

« Rokuhara-san ! »

« Qu’est-ce qu’il y a, Riona ? On dirait que tu as réfléchi très fort. »

« Eh bien, dans tous les cas, laissons de côté la question des prétendues fiançailles pour un moment. S’il te plaît, ne flirte pas avec la Princesse Cassandre sous mes yeux… Oui… c’est un problème de “coeur de femme” très délicat ! »

« Coeur de femme ! »

Riona insista avec force auprès de son Goshujin-sama surpris.

« Même si nous ne sommes pas amants, je ne peux pas tolérer qu’un homme proche de moi dirige ses sentiments vers une autre femme que moi. C’est la même chose que l’idole du lycée Meisei ou le superviseur de la salle Ikkoku ! »(TN : Référence à Mix et Maison Ikkoku)

« Eeee, c’est juste une histoire de manga, n’est-ce pas ? »

Rokuhara Ren avait une connaissance assez approfondie des hobbies otaku, même si le fondement de sa personnalité était comparativement non-otaku malgré cela. Il s’était facilement opposé à Riona.

« De plus, tu fais référence aux mangas de l’ère Showa »

« Il n’y a rien de mal à cela… Ou es-tu en train de dire que je suis en train de me laisser distancer par Minami-chan ou Kyouko-san ? »

« Fille-oiseau. C’est un conseil de ma part en tant que déesse de l’amour… en ce moment, tu es presque en train de t’enliser dans un marécage dans lequel tu ne dois pas t’enliser. »

Ren était déconcerté, Riona était dérangée et Stella était exaspérée.

Et alors qu’ils s’étaient égarés dans ce genre d’argumentation.

Il semblerait qu’un appel téléphonique ait été reçu. Julio avait sorti son smartphone. La conversation fut brève. Le visage du responsable de l’association était terriblement sombre après avoir écouté le rapport de son subordonné ─.

« Mauvaise nouvelle. »

L’appel s’était terminé et Julio prit la parole.

« Une déesse que l’on suppose être Athéna est apparue à Valence. De plus, c’est dans une installation de l’association. C’est arrivé dans le manoir qui conserve l’Horloge du Jugement dernier. »

« Que va-t-elle faire dans ce genre d’endroit ? »

L’expression de Rokuhara Ren s’était immédiatement crispée dès qu’il entendit le nom du dieu.

Son visage était celui d’un guerrier. Le jeune noble qui soutenait ce tueur de dieux comme son plus proche assistant secoua la tête.

« Je ne sais pas. Actuellement, cette horloge n’a aucune valeur. Une possibilité à laquelle je pense, c’est peut-être ─. »

Quoi qu’il en soit, ils devaient rapidement se rendre sur place.

Riona changea également d’avis pour le moment et fit un signe de tête à son Goshujin-sama.

+++

Il y avait une petite chapelle à l’intérieur du manoir dans laquelle Athéna avait fait irruption.

C’était l’endroit où se trouvait l’Horloge du Jugement dernier depuis qu’elle avait été amenée ici il y a plusieurs mois. Cependant, la déesse ne lui accorda pas un seul regard.

D’un pas imposant, digne d’une reine, elle s’approcha du bâtiment principal à deux étages.

« Une puissance incompréhensible et redoutable ─ une puissance qui fausse le résultat du karma approprié est tapie ici, attendant le moment de sa libération… Que d’ennuis ! »

Le bâtiment était protégé par un sort magique.

C’était quelque chose qui ne permettait pas l’invasion de qui que ce soit. Ce manoir délabré était une zone confinée qui ne permettait même pas à une personne ordinaire d’en ouvrir la porte.

Mais une barrière formée par une technique humaine n’avait aucun sens devant Athéna.

Il suffisait de chanter un seul mot de pouvoir pour que tout soit réglé.

« Brûler jusqu’au néant. »

La divinité du feu qui lui avait été concédée par Apollon. Ce mot de pouvoir l’invoquait.

En un clin d’œil, le manoir fut enveloppé de flammes ardentes. Le feu commença à brûler avec force. La conflagration brûlante illuminait les ténèbres de la nuit. Même la pluie battante ne pouvait espérer affaiblir la vigueur du feu.

Le manoir était construit en briques et comportait deux étages. Ce n’était pas du tout un petit bâtiment.

Cependant, il redevint cendres en quelques secondes à l’intérieur de ces flammes ardentes. C’était le seul résultat naturel après l’utilisation des mots de pouvoir du feu divin.

Ne parlons pas du bois, même la brique solide avait fondu sous l’effet de la température élevée.

Après que tout ait été réduit en cendres jusqu’à ce qu’il ne reste plus que la base du manoir, la flamme s’intensifia encore avec une force telle qu’elle brûla jusqu’au ciel ─ ou du moins c’est ainsi qu’il devrait en être.

En ce moment même, une scène qui bouleversait la logique se déroulait sous les yeux d’Athéna.

La conflagration qui anéantissait le manoir se réduisit peu à peu !

« Comme je le pensais. »

La flamme finit par disparaître complètement. Athéna la regarda jusqu’au bout et marmonna.

La terre qui devrait contenir tout ce qu’elle contient avait été détruite par le feu et s’était transformée en cendres.

Un lit s’y trouvait silencieusement. Le drap blanc était sali jusqu’à devenir noir. Mais c’était à cause de la suie. Ce n’était pas parce qu’il était brûlé.

Sur le lit noir, une jeune fille salie par la suie dormait profondément.

Sa peau était brune. Ses deux bras étaient repliés sur son ventre. Elle portait un vêtement de nuit. Son sommeil semblait très paisible. Cette fille avait enduré la conflagration d’Athéna.

Et pourtant, la flamme qui avait anéanti le manoir s’était éteinte.

Ce n’était pas un acte qui pouvait être fait par une personne ordinaire. Cependant, si c’était avec la chair d’un tueur de dieux qui possédait une grande résistance à la magie et à la puissance divine, ce ne serait pas étrange du tout ─.

« Il y en a donc un autre… »

Un autre tueur de dieux que Rokuhara Ren. Athéna acquiesça.

« Cependant, il semble qu’elle soit également emprisonnée dans un cercueil de sommeil… Dans ce cas, il me suffit d’abattre le marteau de fer du châtiment divin une fois de plus et de me débarrasser d’elle. »

« A -Attendez, s’il vous plaît, attendez une seconde ! » Soudain, une voix de jeune fille l’interrompit.

Un « esprit vivant » était apparu juste au-dessus du lit. C’était une jolie fille à la peau brune qui portait des vêtements de nuit. Son apparence ressemblait à s’y méprendre à celle de la tueuse de dieux endormie.

« Attaquer quelqu’un comme ça sans rien dire d’abord, c’est trop ! Je suppose que vous êtes une grande déesse avec une lignée extraordinaire. Ne peut-on pas discuter d’abord !? »

« Refusée. »

Athéna avait répondu de manière succincte.

« C’est comme vous l’avez dit. Je n’ai pas l’intention de dialoguer. Périssez. »

« Hieeeeeeeeh !? S’il vous plaît, épargnez-moi ! Mon corps est en train de dormir, donc je suis pratiquement impuissante, vous savez ! »

Il semblerait que son autorité ait été scellée. C’était bien pratique.

Mais elle ne l’avait pas exprimé avec des mots. Elle était rebutée par cet esprit vivant et bavard.

Le ciel nocturne était couvert d’un nuage de pluie qui tombait à verse. Athéna lança rapidement plusieurs éclairs à partir de là.

La foudre qui appartenait à Zeus. C’était l’armement familier de sa fille.

Le nuage de pluie émettait des grondements de basses lourdes qui résonnaient au-dessus d’eux deux. La tueuse de dieux à l’esprit vivant hurla de toutes ses forces.

« Je, je ne peux que tenter mon dernier recours ! Mon corps, s’il te plaît, montre ta force ! »

Sa voix était celle du désespoir. C’était le cri de son âme.

C’est alors qu’une formidable poussée d’énergie jaillit du corps allongé sur le lit.

« Les heureux, accordent la grâce à ceux qui accomplissent le bien ─ ! Les vertueux seront bénis par de bons résultats, les méchants seront confrontés à de mauvais résultats. »

« Mais… c’est ! »

Athéna avait été émerveillée.

L’ondulation du pouvoir qui déformait avec force le résultat du destin. Les gens appelaient cela de la chance, mais c’était aussi quelque chose qu’ils détestaient comme de la malchance.

L’instinct d’Athéna avait perçu l’autorité que ce tueur de dieux dissimulait.

« Bonne et mauvaise fortune, bénédiction et désastre… cette autorité augmente étrangement ces deux types de pouvoirs qui faussent la conclusion du destin. Vous provoquez une fortune commode pour vous-même tout en poussant la malchance à d’autres personnes ─. Quel pouvoir incorrigible et égoïste ! »

Son activation devait avoir été scellée. Cependant…

La peur de la mort ayant servi d’aiguillon, il avait été facilement activé.

C’était vrai. La bête tueuse de dieux était une existence sans vergogne qui faisait constamment ce genre de gâchis. Athéna claqua la langue et entendit le bruit du tonnerre.

Un éclair tomba du ciel.

Elle tomba vers le lit de la tueuse de dieux et vers l’esprit vivant.

Mais Athéna abandonna rapidement ce plan d’action, car l’attaque serait de toute façon bloquée. C’est pourquoi elle ne fut pas surprise de voir la puissance de la foudre absorbée par « quelque chose ».

Un cylindre était soudainement apparu devant la jeune fille et le lit.

C’était une épée de fer plantée dans le sol. Elle brillait comme du platine. Sa lame était aussi grande qu’un enfant. La lame épaisse rappelait celle d’une hachette.

Cette grande épée brillante absorba tous les éclairs d’Athéna et les emprisonna.

« Quelle magnifique épée ! Est-ce qu’une personne bienveillante quelque part l’a envoyée ici pour moi ? J’ai l’impression de l’avoir déjà vue quelque part ! »

Les yeux de la tueuse de dieux à l’esprit vivant s’illuminèrent d’espoir devant ce miracle soudain.

En revanche, Athéna fut complètement choquée cette fois-ci en présence de l’éclat divin de la grande épée.

« De toutes les personnes, pourquoi descendez-vous ici ? L’épée qui contient la lumière divine blanche. Le trésor sacré qui apparaît à la fin de ce monde et protège le monde ─ o L’épée divine du salut ! »

Le sauveur que la fille tueuse de dieux avait appelé avec l’autorité de la fortune ─.

Celui qui possédait cette épée était qualifié de sauveur, de héros. On lui confiait le destin de protéger le monde. C’était l’outil divin par excellence.

Personne ne devrait être chargé de cette responsabilité pendant un certain temps, mais….

Athéna l’avait immédiatement remarqué.

« Je vois… En ce moment, je suis un grand pécheur qui déforme le destin de ce monde et tente de le détruire. C’est à cause de cela que l’épée du salut est descendue. Elle est attirée ici par l’autorité de ce maudit tueur de dieux, afin de me frapper ─ ! »

« Je ne comprends pas vraiment, mais je suis sauvée ! Merci ! »

La fille à l’esprit vivant avait souri avec entrain.

Elle devait penser qu’elle allait pouvoir se sortir de cette crise avec ça. Mais Athéna gloussa. Elle avait compris qu’il n’y aurait plus de chance pour elle à partir de maintenant.

Athéna était un dieu de la sagesse. Elle devenait brusquement éclairée sur divers sujets grâce à une révélation divine.

« Comme je le pensais, la chance et la malchance sont comme une corde emmêlée. Quel malheur pour vous, tueuse de dieux. Certes, cette épée sacrée est un armement de salut légitime au pedigree étonnant. Mais il n’y a pas d’épéiste pour la manier. C’est quelque chose d’un peu trop lourd pour vous qui êtes encore plongée dans le sommeil. »

« Hein ? »

La fille à l’esprit vivant flottait dans les airs, paniquée.

***

Partie 3

Elle alla jusqu’au côté de l’épée divine plantée dans le sol et tendit les deux mains vers sa poignée. Elle l’attrapa et tenta de la retirer, mais en vain. Après tout, elle n’était qu’un fantôme. Elle ne pouvait pas toucher l’épée.

L’esprit vivant sourit largement pour cacher sa gêne.

« Ah, non, peut-être que ça ira, j’en suis sûre. Si tu te déplaces tout seul comme tout à l’heure, et que tu me protèges en pilote automatique alors ─ ».

« Moi aussi, je vous enverrai en enfer cette fois-ci, c’est sûr, de toutes mes forces. »

Athéna sourit d’un air hautain.

« Tout d’abord, je ne devrais pas utiliser l’armement d’un homme comme Zeus. C’est quelqu’un que j’ai appelé mon père, mais en réalité, cet homme n’est rien d’autre qu’un ennemi détestable pour Athéna. Après tout, c’est un homme injuste et infidèle qui a, non seulement violé la déesse Métis, qui est ma mère et aussi mon autre moi, mais qui l’a même dévorée… »

« Vous, vous ne devriez pas exposer la discorde entre les membres de la famille devant d’autres personnes…, » déclara la fille esprit-vivant en faisant semblant de sourire. « Je vais bientôt prendre congé ! Excusez-moi ! »

« Je vous donne un coup de main… N’hésitez pas à partir, au fond du sombre royaume d’Hadès. C’est le territoire où la terre mère règne en maître, le pays de la reine qui gouverne à la fois la vie et la mort. »

La bruyante fille esprit-vivante, le lit où dormait le vrai corps de la tueuse de dieux.

Le sol juste en dessous d’eux s’était soudainement effondré. Un trou ressemblant à un nid de fourmis s’était créé à la surface du sol. Il commença à engloutir la terre, la boue et le lit.

L’esprit vivant s’enfonçait lui aussi à force d’être entraîné par son « lien d’âme » avec son corps de chair.

« Hiiih ! Fait encore de ton mieux, mon corps ! »

Le corps de chair de la tueuse de dieux avait réagi en tentant d’annuler le pouvoir divin et le sort.

C’est pourquoi le lit où dormait la jeune fille s’enfonçait lentement, petit à petit, dans le sol. À l’origine, il devait disparaître à l’intérieur en un clin d’œil.

Athéna informa avec arrogance la tueuse de dieux qui résistait de toutes ses forces.

« Ne demandez plus l’impossible. Le combat acharné de votre corps mérite d’être salué. Mais, avec son âme séparée de lui, même sa résistance désespérée ne servira pas à grand-chose… »

Ce n’était pas le feu ou la foudre qui avaient été empruntés.

Cette fois-ci, Athéna avait sérieusement infligé un châtiment divin en usant de son autorité originelle. Oui. Athéna, qui avait repris sa forme ancienne et s’était unie au « serpent », était une déesse de la terre mère. C’était une déesse de la mort.

La jeune fille ne pouvait pas résister, son corps et son esprit n’étant pas au mieux de leur forme.

« Alors, quelque part, je vous supplie de sauver Aishaaa ! »

L’esprit vivant hurla une prière qui n’était pas digne d’une tueuse de dieux.

Il semblerait qu’elle s’appelait Aisha. Mais ce nom n’avait plus aucune valeur. Le lit et le corps endormi, y compris l’esprit vivant, la tueuse de dieux s’enfonçaient finalement profondément dans le fond de la terre. Ils ne remonteraient plus à la surface ─.

La première victoire pour le départ.

Athéna acquiesça en levant les yeux au ciel.

Le vent et la pluie soufflaient violemment dans l’obscurité. Le ciel nocturne était terriblement orageux. Cependant, une lumière dorée était apparue au loin.

C’était sans aucun doute un oiseau de feu. Un oiseau sacré qui brillait d’une couleur or.

Il semblerait que le serviteur de Rokuhara Ren transportait son maître jusqu’ici. La deuxième bataille allait bientôt commencer.

+++

« C’est très gentil à vous d’être venu, Rokuhara Ren. »

Athéna s’était transformée en une déesse aux cheveux de serpent dans le royaume des morts d’Hyperborée.

L’« ennemi juré » qui était manifestement sous tension et Ren s’étaient retrouvés de manière inattendue à la périphérie du fief de Ren, Valencia.

« J’ai presque terminé la préparation de la purification de la surface polluée. Vous êtes la seule préoccupation restante. Je m’occupe de vous immédiatement. »

« C’est tout à fait exact. »

Ren fit face à la grande déesse qui débordait d’ardeur au combat et marmonna.

« Mais, je suppose qu’il n’y a pas d’autre choix que de se battre après être venu aussi loin ─. J’accepte. Avec ma combinaison dorée et celle de Riona ! »

« Oui ! Donnons-lui une leçon, Goshujin-sama ! »

Yatagarasu volait dans le vent et la pluie de la nuit humide et orageuse.

Elle déploya entièrement ses ailes dorées et vola en traversant calmement le vent qui soufflait. Mais Ren n’était pas le seul à avoir un partenaire ailé.

Athéna avait également fait appel au ciel.

« En échange de Nike qui a été vaincue à mi-parcours ─ sers-moi, Harpyia ! »

C’était un oiseau à visage humain qu’ils avaient également rencontré à Kobe, un monstre de la mythologie grecque.

Son visage et le haut de son corps étaient ceux d’une belle fille humaine. Des ailes d’oiseau lui poussaient des deux épaules. Le bas de son corps était celui d’un oiseau. C’était Harpyia. Son plumage était noir comme celui d’un corbeau.

Mais cette fois, l’oiseau mythique invoqué par Athéna était ─.

Bien qu’elle portait également le nom de Harpyia, son plumage était d’un blanc pur. De plus, elle était énorme.

Ses ailes mesuraient plus de vingt mètres, soit presque la même taille que Yatagarasu. L’oiseau sacré du Japon brillait d’un éclat d’or, tandis que l’oiseau mythique de la mer Méditerranée brillait d’un blanc pur.

Puis, Yatagarasu tira des flammes blanches bleutées de ses deux ailes ─.

Un éclair rouge avait jailli au même moment des beaux yeux d’Harpyia.

Les flammes et les éclairs s’entrechoquèrent dans les airs et s’annihilèrent. Avec ce signal, Yatagarasu et Harpyia entrèrent dans un combat aérien.

Elles se poursuivaient l’une et l’autre tout en tirant des flammes ou des éclairs.

Yatagarasu prit le dos de son adversaire et libéra ses flammes en battant des ailes d’or.

Harpyia l’esquiva d’une roulade souple tout en tournant dans le dos de Yatagarasu et tira un éclair de ses deux yeux.

En réponse, Yatagarasu effectua un virage serré. Harpyia la poursuivit en plongeant instantanément.

Le combat des compagnons oiseaux divins n’avait pas seulement utilisé la puissance de feu pure, ils avaient également essayé de décider de la supériorité des « ailes » en tant que contrôleur du ciel.

C’est à ce moment-là que leurs camarades avaient commencé à s’affronter sur le sol boueux.

« Ô bouclier de la foudre Aegis. Le moment est venu d’écarter ta protection et d’exterminer celui qui s’oppose à moi ! »

« Encore ce truc ! C’est nostalgique ! »

Le bouclier d’Aegis qu’il avait également affronté dans le passé à Troie.

Il s’agissait d’un bouclier carré recouvert de peau de chèvre. Cependant, il flottait dans les airs même sans qu’une main le tienne. Il lança des attaques foudroyantes au-dessus d’Athéna, l’une après l’autre. Sa cible était bien sûr Rokuhara Ren.

Ren avait commencé à courir avec les pieds fuyants de la Déesse Némésis, sauta et fit un pas. Il continua d’esquiver.

Si Rokuhara Ren avait pu résister à tous les éclairs tirés à bout portant, c’était parce qu’il était un tueur de dieux qui possédait la vitesse des dieux ─ une vitesse égale à celle des éclairs.

S’il avait pu éviter l’attaque ennemie, c’était aussi grâce à son mouvement emblématique de sa période de boxeur.

Mais cette fois-ci, il y avait un obstacle qui gênait le « point fort » de Ren.

« Ce regard dans tes yeux, il me donne la chair de poule, tu sais, Athéna-san ! »

« Kukukuku. Le lien de la Méduse vous retiendra pour l’éternité. Vous ne vous transformerez en statue de pierre qu’après avoir cessé de sauter à droite et à gauche à la fin ! »

Athéna avait laissé l’offensive à Aegis.

De plus, elle continuait à regarder fixement Ren. Parce qu’il courait à la vitesse des dieux, la silhouette de Rokuhara Ren ne pouvait même pas être perçue par l’œil d’une personne ordinaire. Malgré cela, ses yeux restaient fixés sur lui ─.

Comme les yeux d’un hibou, les yeux d’Athéna brillaient dans l’obscurité.

De plus, d’autres yeux fixaient Ren. La dizaine de serpents qui poussaient sur les magnifiques cheveux argentés de la déesse, leurs yeux respectifs. Des yeux, tous leurs yeux.

Leurs regards contenaient clairement une malédiction.

Le corps de Rokuhara Ren s’était raidi et ses jambes étaient devenues lourdes.

« Kuh ─ . Alors ! »

Ren augmenta son pouvoir magique pour se débarrasser de la malédiction du regard.

Cependant, le pouvoir d’Athéna, qui s’était transformée en déesse-serpent, avait considérablement augmenté. Même sa tentative n’avait pas porté ses fruits. À ce rythme, il avait l’impression qu’il allait se transformer en pierre. Non, cela ne pouvait que se terminer ainsi.

La foudre d’Aegis était apparue lorsqu’il sentit instinctivement le danger de la pétrification.

Elle avait d’abord arrêté ses mouvements, puis elle avait ajouté une attaque à la vitesse de l’éclair. C’était une combinaison très logique. Ren fit un grand saut et esquiva l’éclair.

Sans attendre, il utilisa les pieds fuyants de Némésis et fit des pas en arrière *Tan, tan, tan !*.

Il ne s’était déplacé que brièvement de cette façon. Cependant, il était revenu dans la ville en quelques secondes. De la périphérie au centre de la ville de Valence, il avait instantanément parcouru plus de 20 km.

« C’est proche des arènes, hein… »

Le stade rond qui ressemblait au Colisée de Rome.

L’hôtel de ville et le bâtiment de la gare situés à proximité étaient des structures que les Japonais qualifieraient de palais blanc. Si c’était une nuit normale, cet endroit serait l’un des quartiers les plus animés de la cité de Valencia.

Mais il y avait un orage ce soir. Il n’y avait pas un seul passant ici ─ non.

Athéna avait jailli du dallage de pierre juste devant lui. On aurait dit une herbe ou un arbre en train de pousser. Ren avait été abasourdi.

« Est-ce que c’est de la téléportation ? »

« L’actuelle Athéna n’est pas une simple déesse. Je suis aussi une grande déesse de la terre mère. Tant que vous êtes sur un sol, je vous sentirai instantanément, peu importe où vous courez. »

Athéna sourit brusquement et fixa Ren avec intensité.

« Je peux vous rattraper en me concentrant simplement comme ceci, comme vous pouvez le voir… »

« Ta compétence spéciale ennuyeuse a augmenté, hein, vraiment ! »

Les yeux d’Athéna et ceux des serpents le regardèrent à nouveau.

Œil, œil, œil ─ Le corps de Ren commençait à se durcir une fois de plus. Plusieurs éclairs l’attaquèrent.

« Si c’est comme ça, je dois fuir à tout prix ! »

Ren s’élança à nouveau de toutes ses forces pour esquiver la foudre.

Il se dirigea vers la Plaza de la Reina qui était aussi un lieu touristique. Athéna sortit à nouveau du sol.

Le bouclier Aegis lança également des éclairs.

Il l’avait encore une fois esquivé en fuyant. Cette fois, il se dirigea vers le marché oriental, le quartier où se trouvaient le musée et l’aquarium.

Puis, Athéna et Aegis réapparurent ─ Ren esquiva le barrage d’éclairs qui pleuvait sur lui tout en courant dans le marché.

Port. Parc. Rempart de la vieille ville. Retour à la plage.

Athéna et le bouclier l’avaient poursuivi dans tous les endroits où il s’était rendu.

Ren arrêta enfin ses jambes et cessa de fuir.

La nuit, la pluie tombait bruyamment sur la plage de sable. Bien sûr, il n’y avait aucune présence humaine ici. La lumière de la ville était visible de loin.

« J’abandonne. On dirait que c’est vrai que je ne pourrai pas m’échapper. »

« Il semble que vous ayez trouvé une solution. »

Ren abandonna en souriant. La déesse-serpent Athéna à qui le bouclier Aegis obéit…

Ils s’affrontèrent une fois de plus en tête à tête. Aucun d’entre eux ne se souciait de son partenaire ailé. Ils se précipiteraient immédiatement à leurs côtés si cela s’avérait nécessaire, s’il s’agissait d’eux.

Bien sûr, le « j’abandonne » de Ren n’était qu’un discours frivole. Athéna devrait aussi le savoir.

La pluie s’était ensuite progressivement affaiblie avant de s’arrêter complètement. Et ce, bien que la pluie ait déjà duré plus d’une semaine.

Peut-être la pluie avait-elle été submergée par l’atmosphère sérieuse qui régnait entre les deux.

C’est alors qu’un bâton apparut dans la main de la grande déesse. L’extrémité était décorée d’ailes d’oiseaux. C’était l’arme préférée d’Athéna.

En ce moment même, ce bâton était lancé vers Ren telle une lance !

« Maintenant ! Il s’agit là du point culminant de la guerre à partir d’ici, Rokuhara Ren ! »

« Dans ce cas, je vais aussi devenir sérieux… Némésis infligera le châtiment divin aux mauvaises actions qui portent atteinte à la vie. Que le jugement de la justice se manifeste ici

─. »

Pour détruire le bouclier d’Aegis qui créait des éclairs et toute la puissance d’Athéna ─.

Ren chanta enfin des mots du pouvoir.

***

Partie 4

Le stock de Justice rétributive s’était suffisamment accumulé à force d’être exposé aux attaques de foudre jusqu’à présent. Si la majorité de ce stock était libéré d’un seul coup, il serait même possible de porter un coup douloureux à Athéna et Aegis !

L’illusion de la déesse Némésis apparut derrière Ren.

Une beauté ailée aux cheveux bleu glacier, au masque noir et au vêtement rouge vif ─.

De plus, il n’y en avait pas qu’un seul. Ils étaient 24, flottant légèrement derrière Rokuhara Ren. Ils s’alignèrent en une seule ligne horizontale et tendirent leurs deux mains.

Des éclairs sphériques crépitaient et étincelaient dans leurs mains !

« Encaisse donc cette force totale venant de moi et de Némésis-san ! »

« Allez-y, Rokuhara Ren… Je répondrai également à cette ardeur avec ma carte maîtresse. Pour vous, il devrait devenir un bouclier qui surpasse Aegis. »

« Eh ─ !? »

Le groupe de Némésis derrière lui avait déclenché la foudre ─ juste un instant avant qu’ils ne le fassent.

Ren fut choqué.

 

 

Juste devant une Athéna qui était encore de petite taille, même si elle était devenue une grande déesse, deux humains apparurent soudains.

Il s’agissait d’un homme et d’une femme encore jeunes. Des cordes blanches ─ non, des serpents d’argent — enlaçaient leur torse et leurs deux bras pour les retenir.

Ils semblaient tous deux inconscients. Leurs yeux étaient fermés.

On aurait dit que la télékinésie ou quelque chose d’autre les maintenait en place. Ils se tenaient droits comme un poteau. L’homme et la femme ressemblaient même à des piliers humains. Ren cria par réflexe.

« Cassandre ! Julio ! »

Il s’agissait de sa princesse de Troie bien-aimée et du jeune homme qui méritait d’être appelé son meilleur ami, même s’ils se connaissaient depuis peu.

Ren envoya immédiatement une pensée. Je vous en supplie, Némésis-san. Attendez encore un peu pour la Justice rétributive… !

Le groupe de déesses avait répondu à cette pensée.

Les coups de foudre de la Justice rétributive avaient été immédiatement interrompus. Cependant ─

Les éclairs qui avaient perdu leur cible avaient explosé en vain dans les mains du groupe de Némésis. L’onde de choc avait soufflé leurs fantômes !

De plus, des éclairs intenses traversèrent Rokuhara Ren de la tête aux pieds !

Les dégâts de l’attaque foudroyante qui devaient se diriger vers Athéna et Aegis furent renvoyés non seulement vers le groupe de Némésis qui disparaissait, mais aussi vers Ren lui-même.

« UWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !? »

Ren cria et tomba.

Il s’était retrouvé face contre terre sur la plage de sable mouillé et il cessa de bouger.

La douleur dans tout son corps était tout simplement énorme. Il ne pouvait même pas deviner laquelle de ses blessures était grave. Mais il était conscient que son cœur s’arrêtait presque.

C’était un gros dégât qui ne convenait pas à un boxeur qui courait partout avec ses pieds.

Athéna regarda l’état de Ren et grommela de satisfaction.

« J’ai senti qu’il serait très intéressant que je puisse intervenir exactement au moment où le karma du passé et du présent est manipulé par vous en utilisant l’autorité de Némésis. Et lorsque j’ai tenté de le faire, cela s’est passé exactement comme je l’avais pensé. Vous avez baissé votre garde, jeune tueur de dieux. »

« Je, je n’avais pas l’intention de baisser ma garde, pourtant… »

Ren avait continué à s’allonger sur le sable mouillé de la plage tout en soulevant son visage et son cou.

Il fixa Athéna qui se tenait tranquillement debout. Cependant, ses yeux étaient embrumés, la déesse qu’il voyait était complètement floue.

Malgré cela, Ren n’avait pas pu s’empêcher de parler d’une voix faible.

« Cassandre… a prévu qu’elle et Julio seraient attaqués… J’ai déjà parlé de cette affaire à Julio et à la reine ─. »

Il confia le rôle de garde du corps à la Reine Blanche qui était capable de se battre à armes égales contre un dieu, même si ce n’était que pour une courte durée.

C’est pourquoi il pensait que le danger ne s’approcherait de Cassandre et Julio qu’après un combat acharné de toutes leurs forces et qu’il n’y aurait plus personne pour les protéger tous les deux. Et pourtant…

Athéna prit alors la parole d’une voix pleine de rires.

« Il y avait certainement une femme chevalier héroïque à côté de ces deux-là. J’aurais eu beaucoup de mal à m’opposer à elle de front. Mais Athéna est aussi un dieu de la tactique. Pensez-vous que les serpents qui me servent ne seront pas capables de faire une attaque surprise ? »

C’était un discours inapproprié pour une courageuse déesse de la guerre ─ non. Ren s’en rendit compte.

« Maintenant que tu en parles, la tactique du cheval de bois de Troie est aussi en partie une idée d’Athéna-san… »

« Haha. La manœuvre et la ruse accompagnent la guerre. J’ai exercé ma sagesse et j’ai obtenu l’atout d’une reine qui dirige toute une armée. C’est tout ce qu’il y a à faire. »

« Tu es après tout quelqu’un qui a fait preuve de favoritisme même à l’égard de cet Ulysse-san… »

Le héros tricheur, Ulysse, était un rustre intelligent et un menteur.

Peut-être que la partie d’Athéna qui protégeait ce genre de personnes devrait plutôt être appelée la partie incommensurable de la déesse Athéna.

C’était une ennemie extrêmement puissante. Cependant…

« … Même si je dois montrer mon esprit et sauver Cassandre et Julio ─, »

murmura Ren d’une voix tremblante pour s’encourager.

Il s’agissait d’un esprit combatif capable de stimuler la vitalité et la force vitale d’un tueur de dieux par-dessus tout. C’était quelque chose qu’il avait appris auparavant, peut-être de Julio.

Cependant, la voix de la déesse informa doucement Rokuhara Ren qui était comme ça.

« Assez. Ne vous forcez pas, tueur de dieux… Le jeune homme et la princesse Cassandre sont sous ma protection. Même s’ils seront placés dans le maelström de la destruction du monde, je m’arrangerai pour qu’aucun d’entre eux ne soit blessé. Je le jure sur le nom d’Athéna. »

Athéna déclara ça avec un sourire ravi.

Cependant, c’était un sourire sadique qui trouvait de la joie à tourmenter un ennemi.

« Les humains seront de toute façon à nouveau nécessaires après que j’aurai détruit ce monde pollué une fois. À ce moment-là, ces deux-là seront utiles. C’est pourquoi vous ─ pouvez déjà arrêter de vous battre. »

« Uwaa. Tu me brises vraiment le cœur, là… »

Penser qu’elle écraserait l’esprit combatif de son ennemi en lui promettant la vie de son otage.

Le talent d’Athéna pour parler, ses négociations étaient très intelligentes et méchantes. De plus, la conscience de Ren commençait à s’embrouiller progressivement ─.

C’est à ce moment-là que l’on s’était rendu compte de la situation. Une idée vint de son partenaire.

« ─ J’y vais tout de suite, Rokuhara-san ! »

« Ho »

Le ciel nocturne avait cessé de pleuvoir. Le Yatagarasu doré vola jusqu’ici au milieu des nuages sombres.

Athéna jeta un coup d’œil et sourit d’un air hautain.

« Elle s’est donc occupée de mon Harpyia. Dans ce cas, il faut que je joue mon autre atout ─ le vrai… »

« Le, le véritable atout !? »

« Écoutez-moi bien, ô vaisseau de la fin. Ô tous les désastres, rassemblez-vous. Devenez mes serviteurs et maniez vos crocs et votre épée pour le bien de votre nouvelle reine ! »

Ren entendit des mots terriblement inquiétants alors que sa conscience s’amenuisait.

Athéna prononça son ordre avec bravoure. Elle ne fixait plus Rokuhara Ren, mais un point dans le ciel.

Le ciel sombre de la nuit. La pluie avait cessé, mais des nuages sombres couvraient le ciel. Et puis devant le regard de la grande déesse Athéna ─ une porte géante était apparue.

Une porte en bois était soudainement apparue de nulle part dans le ciel.

Elle était tout simplement grande. On aurait dit que même les monstres des films de tokusatsu ─ oui, cinquante ou soixante de ce genre de monstres seraient capables de passer par la porte. La fabrication de la porte était simple. Elle n’avait même pas de poignée.

Cette porte s’était ouverte d’elle-même en grinçant fortement.

Ce qui en sortait l’un après l’autre, c’était vraiment des « monstres ».

« C’est ce que Julio et moi avons vu… ! »

Ren réalisa alors que sa conscience était sur le point de s’éteindre.

Une partie de la mer Méditerranée qui faisait face à l’ancienne ville de Valence, la mer de Valence. En ce moment, de nombreuses créatures géantes apparaissaient dans le ciel au-dessus de la ville.

Rouge, bleu, noir, vert, doré, argenté, etc. La couleur des dragons était variée.

Une bête géante qui ressemblait à une baleine plongeant dans la mer depuis le ciel, une bête géante qui ressemblait à un éléphant ─ s’il se souvenait bien, Julio appelait ces créatures Léviathan et Béhémoth.

En outre, il y avait même des géants ailés qui ressemblaient à des anges.

Le nombre de bêtes était de plusieurs centaines, non, plusieurs milliers au total…

« Riona… prend toute ma force restante ─ ! »

« Reposez en paix, tueur de dieux. »

Ren, qui était allongé à plat ventre sur la plage de sable, avait senti quelque chose de froid et de dur se balancer sur sa nuque alors qu’il perdait finalement connaissance.

« Oh. Vous vous accrochez toujours à la vie, même avec ça. Vous êtes tenace, comme on pouvait s’y attendre. Comme je le pensais, il semble qu’un coup de grâce digne de l’ennemi juré des dieux soit également nécessaire pour vous. »

En écoutant le murmure admiratif d’Athéna…

.

« Rokuhara-san !? »

Riona s’était élevée dans les cieux en criant sans la forme de Yatagarasu.

Une douleur courut sur sa nuque transformée en oiseau sacré. Sa connexion spirituelle avec Rokuhara Ren l’en informa. Athéna balançait en ce moment même une faux sur la plage de sable en dessous d’elle.

La grande faux qui ressemblait à l’arme d’un dieu de la mort se dirigeait en ce moment même vers le cou de son Goshujin-sama ─.

Mais, comme on pouvait s’y attendre de la part de la chair d’un tueur de dieux qui ne mourrait pas même s’il était tué.

Il n’était pas encore complètement mort. Leur lien issu du contrat d’autorité des Ailes se connectait encore à peine. Bien sûr, Athéna devrait être sur le point de porter le coup de grâce, mais ─.

« Je ne vous laisserai pas faire ! »

Riona alias Yatagarasu débordait d’esprit combatif et de puissance de tout son corps.

Juste avant qu’il ne tombe, son Goshujin-sama avait attribué toute la puissance magique qui lui restait à Riona. C’est ce qui en avait résulté.

Riona descendit en piqué de toute sa puissance vers la plage où il s’était effondré.

… Actuellement, il y avait une armée de bêtes géantes absurdement grande autour d’elle. Des dragons de différentes couleurs et des anges géants. Presque tous avaient des ailes et volaient dans le ciel.

Naturellement, ils s’étaient mis en travers du chemin de Riona, Yatagarasu, pour l’entraver, mais ─

« Ne vous mettez pas en travers de mon chemin ! Vous feriez mieux de me laisser passer ! »

Tout le corps de Yatagarasu était recouvert de flammes bleues. Elle accéléra tout en dispersant des étincelles autour d’elle.

Les bêtes qui s’approchaient brûlaient d’un feu blanc bleuté rien qu’en touchant cette étincelle. Elles reculèrent devant Riona.

Elle dispersa les obstacles en accélérant encore plus ─.

La vitesse de Riona augmenta jusqu’à rivaliser avec celle de la foudre. Elle descendit vers la plage comme un éclair. Elle cacha son Goshujin-sama derrière ses pieds.

De plus, elle avait l’intention d’écraser Athéna sous ses pieds en atterrissant à l’instant même si la chance le permettait. Mais…

« Alors vous venez, oiseau de feu. »

Athéna s’éloigna rapidement et esquiva les pieds de Yatagarasu.

Elle recula de plusieurs dizaines de mètres d’un seul bond. Comme on pouvait s’y attendre de la part d’un dieu, c’était un mouvement surnaturel. Elle hocha la tête avec un visage serein, même après avoir assisté à la descente de Riona.

La belle chevelure argentée d’Athéna était agrémentée de plus de dix serpents vivants.

Comme prévu, elle n’était pas une adversaire ordinaire. La victoire était revenue à celui qui avait fait le premier pas ─.

« Flamme sacrée pure et claire ! Avec la purification du feu, toutes sortes de malheurs… »

Riona essaya de chanter les mots du pouvoir.

Mais Athéna parla plus vite qu’elle.

« Vous arrivez trop tard. Vous partirez avec votre maître. La porte du pays des morts s’est ouverte depuis longtemps. Partez pour le voyage des morts et obtenez la paix définitive sur mon territoire… »

Eh ─ !? »

Riona avait été étonnée.

Lorsqu’elle le remarqua, un sceau sculpté apparut soudain sur le sol sablonneux où se tenaient les trois pattes de Yatagarasu.

Il s’agissait d’un dessin au trait grossier. Il avait la silhouette d’un visage humain, avec des yeux et un nez, ainsi que des dizaines de serpents dessinés à la place des cheveux ─.

Bien sûr, Riona avait immédiatement compris la signification de ce sceau.

« C’est le portrait de la déesse serpent Gorgone ! La figure originale d’Athéna qu’elle devrait avoir, c’est vraiment la divinité de l’ancienne déesse mère de la terre exactement comme ce que vous avez obtenu ─ ! »

« Fuh. Vous êtes aussi vive que prévu, fille oiseau de feu. Partez ensemble avec cette sagesse inutile. »

La plage de sable où se tenaient Yatagarasu et Rokuhara Ren.

Cette zone avait changé de couleur pour devenir noire et boueuse, engloutissant les vivants comme un marais bouillonnant. Il s’agissait de Riona qui s’était transformée en Yatagarasu et du tueur de dieux qui était encore à peine vivant.

« O esprits divins du bois, du feu, de la terre, de l’or et de l’eau, protégez-moi ! »

Riona psalmodia désespérément une prière d’invocation avec le bec de Yatagarasu.

C’était une technique pour purifier la puissance divine d’Athéna. Cependant, cela ne fonctionnait pas du tout. L’oiseau sacré qui faisait la fierté du Japon s’enfonçait sous terre avec son Goshujin-sama.

.

« Umu. Avec cela, tous les obstacles sont levés. »

Athéna se contenta de regarder la plage qui se vidait.

Après le tueur à l’esprit vivant, elle avait également tué Rokuhara Ren. C’était la deuxième victoire, décisive de surcroît. Il n’y avait déjà plus personne à la surface qui pouvait arrêter le jugement de la déesse.

« Commençons. Le grand œuvre final ─, détruisons ce monde et recréons-le à nouveau. »

C’était une malédiction pour la surface polluée, et une bénédiction pour le nouveau monde qui naîtrait bientôt.

***

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