Chapitre 4 : Contrat d’Ailes
Partie 1
Le ciel était empli d’un nuage de rouge en raison de la lumière du coucher de soleil.
La nuit viendrait bientôt dans le monde de la mythologie nordique. Ils avaient quitté Midgard où vivaient les humains, avaient traversé la terre déserte et avaient finalement atteint un coin du pays des géants.
« Kukukukuku. Alors tu es venu, morveux, » l’un des loups géants qui était descendu brusquement du ciel pourpre —, le loup gris victorieux avait laissé sortir de sa bouche une voix rieuse et familière.
Il s’agissait juste d’un rire avec un sens caché, mais comme on pouvait s’y attendre d’une bête de taille qui pouvait être confondue avec un monstre, sa voix résonnait avec intensité dans le ciel rouge qui ressemblait à du sang frais.
Les yeux du loup qui brillaient d’une couleur émeraude étaient dirigés directement vers la surface du sol.
Il était tourné vers Rokuhara Ren qui était descendu du char à chèvres et qui s’approchait en ce moment.
« Très bien, je vais me présenter une fois de plus… Je suis Dejanstahl Voban. J’ai aussi été appelé en tant que marquis ainsi que d’autres noms à de nombreuses reprises. Tu peux te prosterner face au prestige d’un “roi” qui t’a énormément devancé, » déclara Voban.
« Merci pour cette présentation polie, » répliqua Ren.
Le grand corps du roi-loup commença à rétrécir sans attendre la réponse de Ren.
Il s’agissait d’une transformation de plus de 50 mètres de long vers un jeune homme caucasien d’une hauteur de 180 cm. Son front large et son regard aiguisé étaient intellectuels, mais féroces comme avant. Cependant…
Il y avait des taches sur le manteau noir et le costume d’affaires que le marquis portait ainsi que sur son épaule droite et sur le côté de son torse.
C’était probablement ainsi à cause d’un saignement. Son intention meurtrière bouillonnant en ce moment, mais il manquait légèrement de lustre par rapport à quand ils s’étaient rencontrés sur la côte de l’Espagne. C’était une bête blessée.
Après tout, il vient de poursuivre Fenrir pendant plus de quatre jours et n’a porté le coup de grâce qu’à l’instant, pensa Ren.
Pendant ce temps, il ne devrait même pas avoir le temps de prendre un repas décent et il semblait être totalement épuisé en ce moment.
S’il devait se battre contre Voban, n’était-ce pas l’occasion rêvée en ce moment… ?
Mais, Ren avait senti un frisson pour une raison ou une autre. À l’instant où il avait considéré une telle chose, un instinct terriblement irrationnel s’était manifesté en lui.
… C’était le contraire. La créature devant lui était encore plus dangereuse au moment exact où elle avait été blessée.
C’était ainsi parce qu’elle avait vraiment faim, qu’elle avait vraiment soif et qu’elle était fatiguée alors ces bêtes pouvaient utiliser leur puissance infernale du fond de leur être. Tout cela avait simplement renversé la logique de ce monde.
Et puis, comme s’il avait vu à travers l’instinct de Ren,
« C’est un bon instinct, morveux, » le marquis Voban avait parlé avec un regard aiguisé.
C’était logique, car c’était certainement un « collègue ». Rokuhara Ren et Voban qui s’était présenté comme un tueur de dieux partageaient sans aucun doute quelque chose qui dépassait le mur de la culture ou de l’âge.
« Et pourtant, il n’y a aucun moyen pour nous deux de devenir amis ? » demanda Ren.
« Évidemment. Nous sommes des tueurs de dieux, tu sais ? Même si la fin du monde approche, il nous est impossible de faire quelque chose comme nous entraider. Je suis tout à fait d’accord avec tout ça, » déclara Voban avec désinvolture.
« Hahahahahaha, » ria Ren.
En un coup d’œil, on pouvait penser qu’il s’agissait d’une conversation amicale et enjouée.
Mais, ce n’était rien de plus qu’une communication entre deux bêtes, entre les Rois-Démons. Il n’y avait pas d’amitié qui pourrait être présente en ce temps-là…
« Malgré tout, la liberté est une bonne chose, n’est-ce pas ? » Voban avait regardé à côté de lui et avait parlé avec satisfaction.
Là-bas, le cadavre d’un loup géant noir, Fenrir, qui venait d’être mordu à mort, se tenait.
« Je veux voyager à la recherche d’un nouveau champ de bataille selon mes désirs, à la recherche d’un ennemi digne de moi, le Marquis Voban. Je suis capable de me battre comme ça à ma satisfaction, » déclara Voban.
« Tu parles comme si tu n’étais pas libre jusqu’à récemment, » répliqua Ren.
« … Je me demande depuis combien d’années cela s’est produit… J’ai subi une défaite embarrassante sur un champ de bataille et je suis mort pendant un certain temps, » expliqua Voban.
Il avait soudainement libéré une proclamation choquante. Cependant, le marquis continua calmement.
« Mon corps a péri et même mon âme était au bord de l’anéantissement. Cependant, j’ai en quelque sorte tenu bon et j’ai peu à peu repris des forces — et j’ai célébré la cérémonie de la réincarnation. Grâce à cela, j’ai enfin pu ressusciter, » expliqua Voban.
« Par réincarnation, tu veux dire que tu es né de nouveau ? » demanda Ren.
« En effet. J’ai aussi perdu plusieurs de mes autorités, mais, en renaissant, mon esprit et mon corps ont rajeuni. Le négatif peut être équilibré avec le positif. C’est une histoire courante, » répondit Voban.
Ren grogna. « Pour ton information, c’est une histoire vraiment inhabituelle autour de moi, tu sais ? »
« Ce n’est pas vrai, » Voban avait refusé ce que disait Ren avec une conviction étrangement absolue. « Si tu es aussi l’un de mes collègues, alors tu dois avoir expérimenté le fait d’être ressuscité alors que tu es dans les profondeurs de la mort. Après tout, le fait que nous nous accrochions à la vie avec une ténacité encore plus inesthétique que les dieux immortels est bien l’une des raisons pourquoi nous sommes une créature qu’on appelle “tueur de dieux”, » déclara Voban.
« Hee. Donc Voban-san, tu es aussi comme ça ! » déclara Ren.
Il serait impensable que la discussion se fasse avec ce genre de sympathie entre eux.
Ren devenait encore plus fasciné dans la conversation avec la personne qui était comme une bête féroce se trouvant devant lui.
« À ce propos, Voban-san, on vous appelle quelque chose comme “marquis”, alors es-tu quelqu’un qui est né il y a plusieurs centaines d’années ? D’après ton apparence, tu n’as même pas dix ans de plus que moi et pourtant — j’ai l’impression que l’écart de génération entre nous est d’au moins trois ou quatre siècles, » déclara Ren.
« Fuh. Même si tu as raison, je n’ai aucune obligation de te répondre, » répliqua Voban.
La personne qui avait continué à stimuler la curiosité de Ren semblait vouloir s’en tenir à son propre chemin jusqu’au bout.
Le marquis Voban affichait un sourire qui ne pouvait pas être pris pour un sourire froid ou un sourire méprisant avec une dignité d’un grand noble des temps anciens.
Juste après, le cadavre du loup géant Fenrir derrière lui avait disparu.
Il s’était soudainement effondré et était devenu poussière avant de disparaître comme de la brume.
Cependant, le sixième sens de Ren, le tueur de Dieux, l’avait senti. Le pouvoir divin qui habitait à l’intérieur de l’immense corps et de l’âme de Fenrir avait été absorbé par son meurtrier.
« Hein ? Ce loup, n’était-ce pas un monstre !? » demanda Ren.
« Les géants et les monstres de la mythologie nordique — en particulier la bande qui joue un rôle actif dans le Ragnarök — sont considérés comme “parents de Dieu”. Par conséquent, l’autorité du loup démoniaque Fenrir est maintenant mienne. Mais, c’est assez peu inspirant de le tester soudainement. D’abord, je t’affronterai avec d’autres pouvoirs que ça, » déclara Voban.
« Hm, c’est comme ça que ça se passe., » Ren grogna.
Et puis, le corps de Voban s’était mis à flotter dans le ciel.
Soudain, un courant ascendant s’était produit. Cela avait envoyé le marquis tueur de dieux dans le ciel.
« C’est une autorité pour laquelle beaucoup d’individus qui me craignaient se sont prosternés et ont m’appeler “La Tempête”. Petit, montre-moi comment le tueur de cette génération est fort ! » déclara Voban.
Le ciel rouge du coucher du soleil s’était soudain rempli de nuages emplis d’éclairs.
Le marquis Voban avait pointé son index vers ce ciel nuageux. Instantanément, la foudre était descendue avec un grondement tonitruant. C’était allé vers Rokuhara Ren !
« Une attaque de foudre !? Alors, c’est la même autorité avec Zeus et Thor ! » s’exclama Ren.
Ren s’était servi de sa spécialité pour se déplacer rapidement tout en se sentant étonné.
Il avait reculé de dix mètres à l’instant où il ne restait que 50 cm de plus avant que la foudre ne le frappe. Le marquis Voban se mit à rire en voyant ce mouvement.
« Hahahahahaha ! L’utilisateur d’une vitesse divine est intéressant ! »
« Je souhaite que tu sois plus intéressé par ma personnalité ou autre chose que par mon pouvoir ! » répondit Ren.
Alors même qu’il se plaignait, il y avait des éclairs qui tentaient de le frapper. Il avait tout esquivé avec la capacité de mouvements rapides qu’il avait volés à la déesse Némésis.
Il avait utilisé le jeu de jambes et les mouvements défensifs qu’il avait appris en s’adonnant à la boxe dans le passé.
Grâce à son sens inné du rythme et de la finesse, la légèreté de son mouvement avait déjà atteint quelque chose proche de la danse.
Mais, encore plus de frappes de foudre descendirent du nuage d’éclairs vers Ren qui sautait magnifiquement dans la zone.
« Oups ! » s’exclama Ren.
« Kuku. Tu es agile et rapide, » déclara Voban.
Le marquis s’était vraiment moqué du jeu de jambes de Ren qui empêchait la foudre de l’effleurer.
Un ennemi calme et sérieux flottait dans les airs. Devrait-il essayer de renvoyer l’attaque de foudre en ce moment même avec l’autorité du châtiment — .
Il remarqua alors que le vent soufflait.
De plus, il faisait un froid terrifiant, un vent mélangé à de la neige. C’était peut-être le signe d’un blizzard imminent. La force du vent augmentait peu à peu, ce qui lui avait fait penser cela.
Et pourtant…
Le marquis Voban flottait dans ce vent enneigé.
Il portait un manteau noir. Mais son long tissu ne bougeait pas du tout. Le corps du marquis n’avait pas non plus été affecté par le puissant vent.
Mais c’était comme si ce n’était pas seulement la foudre, mais même la neige et les tourbillons de vent étaient aussi les serviteurs du marquis.
« Est-il capable de flotter dans le ciel en contrôlant le vent ou même l’air ? » se demanda Ren.
« C’est exact, Rokuhara-san ! »
« Riona !? » s’exclama Ren.
« C’est probablement une autorité qui contrôle l’air ou la météo ! » Une voix mentale répondit au monologue de Ren.
C’était Riona qui devrait être à l’arrière avec Cassandre.
« C’est exactement comme dans le combat avec Zeus, je crois qu’il ne sera pas vraiment efficace même si vous appliquez un châtiment de foudre qu’un utilisateur de foudre a tiré un par un. C’est pourquoi, avec mon pouvoir — ! »
C’était plus une communion entre les esprits qu’une conversation. Leur cœur communiquait entre eux.
Ren ressentait vivement ce qu’il fallait peut-être appeler le « pouvoir du lien » avec eux, puis il criait. « Vas-y à fond, Riona ! »
« Bien sûr ! »
Un oiseau sacré doré Yatagarasu survola alors Ren et Voban.
Ren infusa son propre pouvoir magique d’un seul coup vers la silhouette majestueuse aux ailes d’une vingtaine de mètres d’envergure. Ren imaginait une telle image dans son esprit. Et à ce moment-là.
Tout le corps du Yatagarasu se couvrit instantanément — avec une lumière d’un blanc bleuté flamboyant !