Chapitre 3 : L’Ombre des Loups
Partie 4
C’était à l’époque où Rokuhara Ren avait encore 18 ans.
On pourrait penser qu’il était un lycéen ordinaire qu’on pouvait trouver n’importe où, mais ce n’était pas ce qu’il semblait être.
Il vivait dans les basses terres de Tokyo sans personne qu’il pouvait appeler comme parent. Ses parents étaient morts dans un accident quand il était enfant. La grand-mère qui l’avait élevé était également décédée il y a un an.
Mais le jeune homme Rokuhara débordait de vitalité.
Il s’en sortait en utilisant l’argent de l’épargne et de l’assurance dont il avait hérité. Il avait également utilisé sa bourse d’études sportive qui l’avait exempté de payer les frais de scolarité de la prestigieuse école secondaire privée qu’il avait fréquentée pour terminer sa vie de lycéen qui était relativement insouciante.
Mais il n’avait pas eu de marge de manœuvre supplémentaire pour vivre. Naturellement, il travaillait aussi à temps partiel afin de compléter ça.
Il livrait le journal tous les matins. Il avait également fait bon usage de son temps libre entre les activités de son club très occupé afin de faire du travail à temps partiel irrégulier.
C’était pour cette raison qu’il entrait et sortait du quartier des affaires la nuit. C’était là qu’il avait fait connaissance et s’était mis d’accord avec un ami qui voulait étudier à l’étranger. Ainsi, après avoir obtenu son diplôme, il était parti en Espagne.
Il avait alors rencontré la déesse Aphrodite. Il avait affronté sa poursuivante nommée Némésis.
Il y avait aussi le temps où il avait abrité la déesse qui s’était assimilée au corps de Rokuhara Ren. Le premier tueur de dieux. La rencontre fortuite avec Julio, mais aussi la découverte de la « société secrète » qu’était l’association des Campiones…
Et puis, Ren avait appris… ce qu’était l’autorité de châtiment qu’il avait enlevée à la déesse Némésis.
Lorsque cette autorité « s’était pleinement déchaînée », une situation inattendue qui aurait pu se produire avait été — .
***
« Dis-moi Julio. Qu’est-ce que c’est que c’est… !? » demanda Ren.
« Il vaut mieux ne pas le demander. Si ma conjecture est correcte, alors je vais devoir te donner une réponse qui n’est vraiment pas satisfaisante… ! » répliqua Julio.
Qu’est-ce que ça peut bien être ? « Ce Rokuhara Ren » avait l’air abasourdi. Julio Blandelli lâchait ses mots en affichant un regard triste.
Ce qu’ils regardaient tous les deux devrait être quelque chose que beaucoup de Japonais pouvaient reconnaître.
Il s’agissait de l’immeuble du siège social d’une certaine station de télévision. Rainbow Bridge. Le groupe d’immeubles de grande hauteur.
Odaiba. Il s’agissait de la baie de Tokyo du 21e siècle.
Cependant, l’eau de mer affluait vers cette zone telle des flots déchaînés. Cette vision était prise depuis le toit d’un bâtiment où se tenaient Rokuhara Ren et Julio.
Un tsunami géant déferlait depuis la baie de Tokyo — et cela n’avait pas seulement englouti Odaiba.
Cela n’avait pas seulement affecté les quartiers qui étaient près de la mer comme ceux de Koutou ou d’Edogawa, mais aussi le centre-ville et la zone résidentielle se trouvant plus à l’intérieur de Tokyo. Cela avança jusqu’à ce que Saitama soit rempli de vagues déferlantes.
De plus, un son très lourd avait secoué l’air.
« Le Fujiyama est… »
« Le risque que la montagne Fuji ait une éruption…, »
De la fumée et des cendres volcaniques s’envolèrent vers le ciel, rendant le monde terriblement sombre.
Mais l’éclat du soleil avait quand même percé le voile de poussière et de cendres. Cela illuminait la surface qui n’était recouverte que d’eau de mer, mais — .
« Le soleil a… été avalé par une ombre noire, » déclara Ren.
« Ce n’est pas juste une éclipse de Soleil. C’est pour ainsi dire “la mort du soleil”. Le soleil matinal ne se lèvera pas pour la deuxième fois…, » répliqua Julio.
Les mots de Julio étaient corrects.
Même le lendemain, et les jours suivants, le soleil ne se leva plus.
La lune avait également disparu du ciel. Qu’il soit midi ou la nuit, il n’y avait que des rideaux de couleur grise qui couvraient entièrement le ciel. Les gratte-ciel de Tokyo avaient été complètement engloutis par la grande inondation. Il n’y avait aucun signe que le niveau de l’eau allait baisser.
Julio avait utilisé la magie et avait vérifié la situation à d’autres endroits.
Ce n’était pas seulement sur l’archipel du Japon, toute l’Asie, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, le Moyen-Orient, l’Afrique, l’Europe — .
Une tragédie similaire se produisait dans le monde entier, y compris au pôle Nord et au pôle Sud.
« Il n’y a déjà aucun doute. La fin du monde — le destin commence, » chuchota Julio.
C’était un monde où même la lune et le soleil étaient morts. Les dieux qui étaient en colère par ce ciel gris s’étaient manifestés les uns après les autres. Et ce n’était pas seulement les dieux, car même les démons et les monstres étaient venus.
Rouge, bleu, noir, vert, or, argent, etc. Il y avait aussi des dragons de différentes couleurs qui arrivaient là.
Étaient-ils « La Bête du 666 » qui étaient écrits dans la bible ? Cette énorme baleine était-elle un Léviathan ? Cette bête géante qui ressemblait à un éléphant pourrait-elle être un Béhémoth ?
Un serpent d’argent n’était visible qu’un instant — la fille aux cheveux argentés chevauchait sa tête. Pouvait-elle être la déesse Athéna ?
Tout le monde était ainsi descendu pour apporter la destruction sur cette ère.
Et puis ils avaient tout regardé.
« … »
Riona était tombée dans ses pensées sans émettre le moindre mot.
Elle se posait des questions quand à quel sens avait la scène qu’elle venait d’apercevoir,
***
Elle se trouvait dans une chambre dans une auberge de Sanctuaire de Midgard.
Riona était encore assise en position de lotus sur le lit. La flamme qui recouvrait tout son corps il y a peu de temps avait déjà disparu. Et puis, il y avait la vision qu’elle venait d’entr’apercevoir.
« Franchement…, qu’est-ce que c’était… ? » murmura Riona une fois de plus.
Il semble qu’une sorte de « connexion » avait été établie entre elle et Rokuhara Ren. C’est pourquoi elle avait reçu le pouvoir mystérieux lors de la lutte contre la tête de loup et elle avait aussi pu voir un peu son passé.
Cependant, la chose qu’elle avait vue après ça…
« La fin du monde ? Quelle absurdité… ! » après que Riona ait arbitrairement décidé cela, elle avait été effrayée.
Elle voulait le rencontrer, elle n’avait pas pu s’en empêcher de ressentir ça. C’était ce qu’elle avait ressenti au plus profond d’elle.
« Hein ? Qu’est-ce que c’est que ça ? » murmura Riona.
C’était évidemment une émotion contre nature pour elle. Elle ne pouvait s’empêcher de sentir à quel point il lui était cher. Elle voulait retrouver cette personne le plus vite possible, même si ce n’était que quelques secondes plus tôt. Alors qu’un tel sentiment s’amplifiait de plus en plus en elle, Riona répliqua à elle-même. « Entre toutes les personnes, quel genre de chose folle suis-je en train de penser… ? »
*Toc Toc*. La porte en bois avait été frappée à cet instant précis.
« Riona, es-tu là ? » demanda une voix d’homme.
« !? Q-Quoi !? » Elle pouvait entendre la voix de la personne en question. Riona sauta précipitamment du lit et répondit.
*Clac*. Rokuhara Ren entra dans la pièce.
Riona demanda alors. « Ne me dites pas que vous allez encore me parler du mariage politique !? »
« Ah, ce sera bien de faire ça, mais nous en reparlerons plus tard sans nous presser. Mais pour le moment, mettons-le de côté. »
Le visage de Rokuhara Ren était anormalement sérieux.
« Je ne trouve Cassandre nulle part, » annonça Ren.
***
Ren et Riona se dirigèrent après ça vers l’écurie.
« Cassandre fait-elle ce que je pensais ? » demanda Ren.
« Je crois que oui, » répondit Riona. « Si une personne non apparentée venait la voler alors la chèvre ferait du grabuge, et la princesse s’est souvent occupée des animaux domestiques alors elle peut même monter sur un cheval sans selle. »
Il restait le char du dieu de la foudre et l’une des chèvres.
Cependant, « l’autre chèvre » qui devrait tirer l’objet emprunté à Dieu n’avait pu être trouvée nulle part.
*Bêêêêêê*. La bête divine qui servait le dieu de la foudre hennissait d’une voix insouciante. Cette chèvre avec son visage et ses yeux très intelligents comprenait le langage humain, mais.. ,
« Elle ne peut pas parler, donc il sera inutile de lui demander où a été sa partenaire, » déclara Ren.
« Non, cette idée est bonne. Vous, pouvez-vous suivre la trace de votre partenaire ? » demanda Riona.
*Bêêêêêê*. La chèvre répondit.
Ainsi — .
Ren et Riona se précipitèrent dans un char qui n’était tiré que par une seule chèvre.
Le char quitta la ville de l’auberge et s’élança sans hésitation à travers la nature sauvage alors qu’il faisait nuit. D’ailleurs, il semblerait que les chèvres de Thor s’appelaient Tanngrisnir et Tanngnjostr.
« Il n’est pas clair lequel des deux est “lui” ! » s’exclama Ren.
« Je me demande s’il peut suivre l’odeur. Il va en ligne droite ! » répondit Riona.
Les roues du char du dieu de la foudre étaient au nombre de deux. Tous deux étaient faits de fer et tournaient légèrement. Cependant, le son n’était pas aussi fort et impressionnant que d’habitude.
La force de traction de deux chèvres avait été divisée par deux, et cela devait aussi être parce que la chèvre suivait l’odeur de son partenaire.
À cause de cela, la vitesse habituelle n’avait pas pu être atteinte, mais le confort de conduite était meilleur que d’habitude. Ren avait parlé à Riona qui se tenait à côté de lui au poste de conduite.
« Comme je pensais, cela aurait été mieux si j’étais resté dans la même pièce que Cassandre, non ? »
« Encore ça… Même s’il est aussi la question du mariage politique avec moi, Rokuhara-san, vous êtes vraiment un bon à rien de Goshujin-sama, n’est-ce pas ? » répliqua Riona.
« Mais tu sais, je ne sais pas comment c’est arrivé, mais…, » Ren avait souri avec son humeur insouciante habituelle et il lui déclara doucement. « Mon pouvoir est en train d’entrer dans toi, Riona, n’est-ce pas ? Dans ce cas, faire de toi ma partenaire officielle pourrait être une bonne chose. C’est ce que je pense vraiment. »
« Alors vous l’avez remarqué. Vous êtes perspicace sur certains sujets étranges…, » Riona soupira au-dessus du char qui roulait. « Rokuhara-san, c’est peut-être à cause de l’autorité que vous avez volé à la déesse Nike. Finalement, vous n’avez pas pu battre Athéna à Troie, mais vous avez vaincu Nike, qui était sa remplaçante, n’est-ce pas ? »
« Ah, maintenant que tu en parles ! » s’exclama Ren.
L’homme qui tuait un Dieu allait manger son âme et ainsi, il allait obtenir l’autorité du Dieu.
Dès le départ, c’était cela qui avait permis à Rokuhara Ren d’acquérir un « pouvoir qui avait largement surpassé l’humanité ».
« La partenaire ailée d’Athéna, la déesse de la victoire Nike — . Peut-être, c’est une autorité qui a créé la même existence que Nike pour vous, Rokuhara-san…, » déclara Riona.
« Je vois. Alors, maintenant Riona, tu peux aussi augmenter ta puissance, ce qui est vraiment génial, n’est-ce pas ? » demanda Ren.
« Je m’interroge à ce sujet, » répondit Riona.
Ren accepta la situation à la légère, tandis que Riona était sombre pour une raison inconnue.
« Si j’accepte formellement votre autorité, j’ai l’impression que vous ferez irruption dans ma vie privée, alors… Je me méfie de cela, » continua Riona.
« C’est bon. Je suis une personne qui est capable de séparer clairement les affaires privées des affaires publiques, même dans une relation, » répliqua Ren.
« On dirait que oui. Je le comprends très bien quand je pense à l’état du cercle d’amis de vous avez, Rokuhara-san… surtout votre relation avec les femmes, » répliqua Riona.
« Hahahahahaha, » Ren avait ri et avait ensuite incliné la tête avec un visage sérieux. « Hein ? Est-ce que j’en ai parlé à toi avec autant de détails, Riona ? »
« Ce doit être l’influence de cet état qui est comme un contrat provisoire. Même si ce n’est pas mon intention, je peux voir des choses comme votre mémoire, Rokuhara-san. Mais c’est très fragmentaire, » répondit Riona.
« He ! » s’exclama Ren.
La nuit de Midgard, illuminée par la pleine lune, fut ce soir d’une clarté inattendue.
Et, grâce à la lune d’argent qui se levait, la route de campagne dans la plaine dégagée possédait une bonne visibilité.
Et puis Ren l’avait finalement trouvée.
Il avait trouvé la chèvre du dieu de la foudre qui courrait à une allure régulière sur la route la nuit, et la belle Cassandre aux cheveux d’argent qui chevauchait son dos nu sans utiliser de selle.
« Whoohooo. On a tout de suite rattrapé le temps perdu ! » s’exclama Ren.
« Ren-sama et Riona-sama !? » s’exclama Cassandre.
***
Ils avaient finalement réussi à trouver la princesse Cassandre.
Ren et Riona lui avaient demandé pourquoi elle voyageait seule.
« La, il y a une situation irrésistible, » la princesse de Troie avait répondu avec un visage troublé.
Cependant, la perspicacité de Riona avait deviné sa situation. « Serait-ce, princesse, que vous avez obtenu une vision de l’avenir, n’est-ce pas ? »
« Mais c’est un secret ! » Cassandre fut effrayée et tourna son regard vers une direction lointaine.
Il n’y avait aucun doute. Ren s’en souvenait. Quand la prophétesse de Troie parlait de l’avenir, les gens qui l’entendaient se sentaient dégoûtés et méfiants.
C’était à cause de la malédiction du dieu du Soleil, Apollon, qui lui avait accordé le pouvoir spirituel de la prévoyance.
« Même si ça ira si tu me le dis parce que je suis immunisé à cela, » répondit Ren.
Le tueur de Dieux Rokuhara Ren pourrait même effacer la malédiction avec sa volonté.
Mais Cassandre secoua la tête devant les grognements de Ren.
« En fait… Je n’ai pas confiance de pouvoir vous guider jusqu’à la “terre appropriée”, Ren-sama. Et donc, je pense d’abord m’en assurer par moi-même, » la prophétesse maudite avait parlé en choisissant ses paroles. « Mais, en venant ici, j’ai vu quelque chose d’autre. Si cela se produit “comme je l’ai vu” — alors je dois me dépêcher. Ren-sama, Riona-sama. »
Le visage de Cassandre était devenu sérieux et elle leur avait demandé quelque chose. « Pouvez-vous venir avec moi sans rien me demander ? »
« Rokuhara-san. Pour l’instant, nous n’avons pas la moindre idée de ce qui se passe. Je crois que c’est une aubaine pour nous, » déclara Riona.
« Je suis d’accord. Laissons tout à Cassandre, » répondit Ren.
« C’est…, merci beaucoup ! » déclara Cassandre.
Ainsi, le voyage du groupe de Ren avait repris.
Le char avait à nouveau été tiré par deux chèvres pour ce voyage à trois personnes.
Mais ils n’allaient pas à pleine vitesse cette fois-ci aussi, ils conduisaient en toute sécurité tout en étant guidés par Cassandre qui s’assurait soigneusement de la direction à suivre.
Les deux filles étaient au poste de conducteur. Ren était à l’arrière de la plate-forme.
Et puis, Cassandre étirait parfois sa main droite et son index vers un point du ciel nocturne.
« Vérifiez-vous l’angle et la vue de l’étoile du nord… ? » demanda Riona.
Riona regarda dans la même direction avec la prophétesse de Troie et hocha la tête.
« Serait-ce, princesse, que vous êtes quelqu’un qui peut apprendre votre position actuelle en fonction de la direction dont vous avez vu l’étoile ? » demanda Riona.
« Oui. Mon grand frère me l’a enseigné quand il m’emmenait occasionnellement dans une plaine ou un désert, » répondit Cassandre.
Grand frère. La réverbération de la voix de Cassandre s’accompagnait d’un sentiment de tendresse particulière.
Elle parlait sûrement du prince Hector qui était mort, de l’héritier qui devait devenir le roi de Troie et du héros qu’on louait comme « un modèle du chevalier ».
Quand ils arrêtèrent le char pour une pause, Riona et Ren chuchotèrent l’un à l’autre.
« La princesse se souvient de l’étoile du nord dans sa prophétie, » murmura Riona.
« Elle prévoit donc de nous conduire jusqu’au même endroit que dans sa prophétie, » murmura Ren.
Cependant, à mi-chemin, le mur qui séparait Midgard de « l’extérieur » était sur leur chemin. Mais dès que les deux chèvres hennirent, l’air autour d’elles vacilla — .
Le mur qui devait être juste devant eux s’était déplacé derrière eux avant qu’ils ne puissent le remarquer.
Devant eux s’étendait un terrain vague sans fin où les plantes ne poussaient que rarement ici et là. Le char à chèvres sacrés avait effectué une « téléportation instantanée » avec Ren et ses compagnons toujours dessus.
« Mon Dieu. Pour que vous puissiez tous les deux passer à travers le mur ! » s’exclama Ren.
« Maintenant que j’y pense, le dieu de la foudre a souvent attaqué le pays des géants, » répliqua Riona.
Cassandre avait été surprise. Riona aussi hochait la tête.
Cependant, comme prévu, la limite de leur endurance était arrivée, car ils n’avaient pas dormi de la nuit. Avant que le ciel nocturne ne s’illumine, Ren et son groupe avaient arrêté le char et avaient campé.
Ils firent un feu de joie, s’enveloppèrent de la couverture qu’ils placèrent sur le chariot et dormirent.
Riona avait placé quatre talismans dans les quatre directions du camp. Non seulement c’était devenu une barrière, mais cela les avertirait aussi du danger.
Le lendemain matin. Ils avaient effectué un petit déjeuner avec du pain, de la viande séchée et des fruits qu’ils avaient apportés avant leur départ.
Étonnamment, Cassandre avait pu voir l’« étoile » même quand il était midi. Elle avait continué à les guider vers « une certaine direction ». Sa vue était sûrement très bonne. À bien y penser, il y avait aussi ceux qui, parmi les nomades du désert ou des prairies, possédaient le même talent particulier.
Cela avait duré ainsi pendant environ deux jours.
Ren et son groupe avaient continué à parcourir les terres arides où « les géants vivaient ».
Ils étaient finalement arrivés au bord d’un grand lac.
Le soleil s’était presque totalement couché. C’était le soir. La moitié du ciel nocturne était déjà engloutie par l’obscurité.
« C’est ici ! C’est juste à côté de ce lac ! » Cassandre cria soudainement. « Voilà, c’est ici. Je ne peux pas parler en détail de ce qui va se passer, mais, de toute façon, nous sommes arrivés ! »
Cependant, la zone était immédiatement devenue claire.
De l’autre côté du ciel nocturne qui devenait de plus en plus sombre chaque seconde, deux bandes de lumière tombaient vers eux. Tous deux étaient des loups démoniaques qui se vantaient d’avoir un corps géant d’une longueur de plus de dix mètres.
Juste après, un tremblement de terre s’était produit.
Le loup géant noir et le loup géant gris s’étaient écrasés au sol — . Cependant, le loup gris aux yeux d’émeraude était en position de vaincre l’autre loup.
Ces yeux leur étaient familiers. S’il s’en souvenait bien, ils appartenaient au marquis Voban.
Et puis, le loup gris aux yeux verts avait enfoncé ses dents dans la trachée de son ennemi et l’avait mordu !
Du sang avait été éclaboussé.
« Ah ! Pardonnez-moi Ren-sama ! » Cassandre poussa un cri douloureux. « Nous aurions pu éviter que cela se produise si seulement nous étions arrivés un peu plus tôt ! »
« Non… C’est déjà assez que vous nous ayez amenés ici. Je vous remercie, » répondit Ren.
Ren hocha la tête face à la princesse de Troie.
Après cela, il regarda dans les yeux de la grande onmyouji japonaise qui pourrait bien devenir sa partenaire un jour. Les yeux de Riona avaient rapidement commencé à briller en bleu.
En réponse à la volonté de Ren, son « plein pouvoir » avait été libéré.
C’était rapide, même si c’était avant que Ren ne lui donne la permission avec ses mots. Mais, Ren avait mis la question de côté pour plus tard et avait dit. « Pour l’instant, je vais y aller. Je vais affronter Voban-san. Riona, ça ne me dérange pas si tu viens m’aider avec tes forces à tout moment. »
Ren s’était ensuite dirigé tout seul vers le loup gris géant.
Le loup noir était coincé par ce loup géant — Fenrir ne tremblait même pas. Après une poursuite qui avait duré si longtemps, il était totalement épuisé et avait finalement abandonné. C’était la fin du chemin pour ce monstre.