Chapitre 2 : Guerre de Troie
Partie 1
« Ô Lady Aphrodite qui gouverne sur la beauté et l’amour. Cela fait longtemps. »
Le dieu Soleil Apollon la salua avec un sourire éblouissant.
« Il semble que tu aies quitté ce sanctuaire il y a quelque temps déjà, mais... en as-tu fini avec tes affaires à l’extérieur ? » demanda Apollon.
« Ce n’est rien d’exagéré qui pourrait être traité comme une grosse affaire. J’étais simplement fatiguée de la guerre qui ne présente rien d’autre que l’odeur de la sueur et du sang, alors je suis allée prendre une bouffée d’air à la surface, » répondit Stella.
La fille de taille réduite Stella, qui était aussi la déesse Aphrodite, avait répondu depuis l’épaule droite de Ren.
Elle affichait un regard vif qui présentait un air vaniteux. Sa façon autoritaire de parler était la même, même lorsqu’elle parlait avec un dieu qui était son égal. Apollon fixa son regard sur la déesse alors qu’il lui souriait.
« Hmm. Ainsi, ton corps rétrécit aussi beaucoup pendant que tu te détends ? » demanda Apollon.
« Ça ! Il y a une certaine circonstance liée à ce fait. Sache que ce n’est pas nécessaire de poser d’autres questions ! » déclara Stella.
« En plus de ça, tu as même trouvé un nouvel amant, » déclara Apollon.
« Ne — ne te méprends pas ! Ren ici présent n’est qu’un humble roturier et un idiot, cet homme n’est rien d’autre qu’une personne ordinaire de basse naissance ! Il n’a même pas la moindre qualification pour devenir l’amant d’une déesse ! » s’écria Stella.
Stella était agitée, alors qu’Apollon souriait.
Ses lèvres et ses pupilles fendues contenaient une qualité tordue quelque part en eux. Il dégageait une forte atmosphère d’un ruffian qui ne pouvait pas être traité par des moyens normaux.
« Fufufufufufu. Restons-en là pour l’instant. Quoi qu’il en soit, j’ai ainsi rempli mes obligations envers mon amie Aphrodite. Je vais prendre mon —, » commença Apollon.
« Ah. Peux-tu attendre une seconde ? En ce moment, nous allons commencer un voyage dangereux, » Ren l’avait immédiatement coupé. « Si possible, ce serait formidable si tu pouvais nous prêter quelque chose d’utile pour le voyage et cela par respect pour Stella. »
« ... Toi..., » pour la première fois depuis son arrivée ici, Apollon regarda Ren.
Jusqu’à présent, il devait être reflété dans les yeux d’Apollon comme n’étant rien d’autre que « la place sur laquelle la déesse Aphrodite était posée ». Mais il n’était pas intéressé à l’humain qu’on appelle Ren.
Cependant, en ce moment, le dieu Soleil Apollon avait enfin perçu Ren comme « une personne » — .
« Humain. Tu interromps la conversation des dieux avec ton statut de personne ordinaire, et tu appelles même une déesse avec un nom intime. En plus de cela, tu harcèles même celui qui brille, Apollon, pour un cadeau d’adieu..., » déclara Apollon.
« Je fais ça justement par ce que ce n’est pas une grosse affaire pour toi, n’est-ce pas ? » demanda Ren.
Il y avait un truc pour quand on empruntait ou harcelait quelqu’un pour quelque chose.
C’était en changeant la façon dont on faisait la demande en fonction de la personnalité, de la richesse et de la situation de l’autre partie. La décision devait être prise en un seul instant, en utilisant l’improvisation. Parmi les multiples choix de « demander sincèrement », « incliner la tête », « se prosterner », etc., Ren avait choisi « mendier un petit peu sans vergogne ».
Il avait eu le sentiment que ce choix serait bon après avoir vu la discussion d’Apollon avec Stella.
Bien sûr, Apollon avait souri de tout son cœur comme un « magnat somptueux du pétrole venant du Moyen-Orient ».
« Et bien, c’est certainement vrai. D’ailleurs il semble que — la force originelle de la belle déesse est dans un état scellé. Je suppose qu’il n’y a rien de mieux si elle a un moyen de se protéger, » déclara Apollon.
« U-Une telle chose, il n’y a aucune chance que ce soit vrai — ! » s’écria Stella.
Stella était agitée. Dans tous les cas, elle restait encore une grande déesse.
Et pourtant, avec sa personnalité, elle était incapable de garder un secret. Apollon avait légèrement souri.
« Très bien. J’apporterai mon aide pour ta sécurité et celle de la déesse. En y repensant, la princesse Aphrodite est quelqu’un qui a toujours reçu un hommage de tous les hommes des cieux, » déclara Apollon.
« On dirait que oui. Stella s’en est aussi vantée devant moi tout à l’heure, » déclara Ren.
« Ren ! » s’écria Stella.
« Hahahahahaha. Cette fois-ci, permets à cet Apollon de te présenter ma flèche du soleil — trois exemplaires, » déclara Apollon.
Apollon avait présenté trois flèches. La pointe de chaque flèche était en or.
Au moment où Ren les avait reçus, toutes les flèches — furent absorbées dans sa main. Comme on pouvait s’y attendre des flèches du monde de Dieu, elles étaient miraculeuses.
« Alors, cette fois, il s’agit d’une vraie séparation. Revoyons-nous, ô déesse qui est née de l’écume, » déclara Apollon.
La figure galante d’Apollon, le dieu du soleil, avait disparu avec le son *chu* cette fois pour de vrai.
Toute cette scène était observée avec un regard de suspicion par Toba Riona qui était retournée à son corps humain...
☆☆☆
« Ce Rokuhara-san n’est pas complètement incompétent, » murmura Riona avec son expression fronçant les sourcils de mauvaise humeur. « Vous possédez l’atout qu’est la déesse Aphrodite et son outil divin, n’est-ce pas ? »
« Il est plus approprié de dire : “elle est devenue une avec mon corps”, non ? Quand je voyageais en Espagne, j’ai rencontré Stella qui, par coïncidence, venait dans notre monde. À ce moment-là, elle a failli être kidnappée, » expliqua Ren.
« Une déesse qui est l’un des douze dieux de l’Olympe, kidnappée ? » demanda Riona.
« Celui qui essayait de kidnapper Stella était après tout aussi un dieu, » répondit Ren.
Ren parlait calmement de ce qui s’était passé il y a quelques mois.
Juste après la destruction du groupe de Minotaures, ils s’étaient assis tous les deux et s’étaient réunis au quai qui avait été transformé en champ de bataille.
« Le but de ce dieu était la “ceinture”. N’est-ce pas, Stella ? » demanda Ren.
« Oui. En parlant de la ceinture qui est en ma possession, moi, la déesse de la beauté et de l’amour Aphrodite, c’est un outil divin pour contrôler l’amour et l’amitié comme tu le souhaites. Même les dieux ne peuvent résister à son effet miraculeux... Tu le sais, la fille oiseau ? » demanda Stella.
Stella était apparue juste à côté de Ren.
Alors que sa taille n’était que d’environ 30 cm, elle parlait avec arrogance à Riona.
« Dans le passé, la femme du roi des dieux Zeus, la déesse aux bras blancs Héra a emprunté ma ceinture pour séduire son mari. Cet outil divin qui est puissant et mon corps — sont caché à l’intérieur du corps de Ren qui se trouvait être présent à ce moment, et après le danger passé..., » déclara Stella.
« Elle est devenue incapable de se séparer de mon corps. Hahahahahaha, » ria Ren.
« Votre relation est devenue comme la grenouille et le T-shirt..., » déclara Riona [1].
Riona soupira « haa ».
En revanche, Stella était furieuse contre Ren.
« Ce n’est pas drôle, Ren. Je ne peux même pas retourner dans le monde de Dieu avec ce genre de corps embarrassant ! » s’écria Stella.
« Alors, on ne peut rien y faire. Tu peux rester à mes côtés jusqu’à ma mort, » déclara Ren.
« Quoi !? Un simple roturier désire recevoir la déesse de l’amour et de la beauté en tant qu’épouse — en tant qu’épouse ? Comme c’est impudent. Oh, bien sûr, avec mon état actuel où je suis incapable de me séparer de toi, même à partir d’ici... Le jour où j’envisage ce genre de situation futur pourrait venir, mais, ce n’est toujours pas —, » déclara Stella.
« Ah, non. Ça n’a pas une signification si profonde. D’abord, tu es déjà une femme mariée, » déclara Ren.
« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Pfff, je suis un peu fatiguée aujourd’hui. Au revoir, Ren, et la fille-oiseau, » déclara Stella.
Stella avait soudain joué à l’imbécile et avait disparu.
Ren était complètement un amateur en termes de magie et de mythologie. Il se souvint néanmoins d’avoir entendu dire que la déesse Aphrodite avait un mari.
Quand ce sujet avait été abordé, Stella s’était immédiatement cachée. Ren haussa les épaules.
« Normalement, je devais vivre la vie d’un étudiant pauvre en Espagne. Mais grâce à Stella, j’ai pu trouver un emploi à temps partiel dans l’entreprise de magie — je veux dire l’association des Campiones, » déclara Ren.
« À propos de ça, Rokuhara-san, » Riona fusillait du regard Ren. « J’ai cru comprendre que vous avez un atout qui est Aphrodite. Mais, pourquoi un amateur comme vous est-il envoyé pour agir en solo comme ça ? Il vaudrait sûrement mieux qu’il y ait un magicien de plus que vous connaissiez pour vous accompagner. »
« C’est pour ça que Julio t’a contactée, » déclara Ren.
« ... Je pense qu’il vaudrait mieux que les Campiones envoient leur propre membre..., » répliqua Riona.
« À propos de ça. Notre patron, Julio, possède cette doctrine d’élire que très peu d’élite. Donc nous manquons toujours de main-d’œuvre. On dirait qu’ils n’ont aucune marge de manœuvre pour envoyer quelqu’un de l’autre côté de la planète pour être mon conseiller, » expliqua Ren.
« ... C’est donc bien ce que je pensais, » déclara Riona.
« Au fait, Riona. C’est comme si tu étais de mauvaise humeur depuis tout à l’heure, n’est-ce pas ? » demanda Ren.
« En ce moment, Rokuhara-san, je me sens exactement comme vous l’avez dit. Je me sens vaguement “forcée de protéger un agent qui est vraiment problématique dans ses connaissances et son jugement malgré un atout absurde” — je me sens incroyablement irritée par mon insouciance qui m’a astucieusement pris au piège dans cette position désagréable..., » déclara Riona.
Riona marmonnait d’une vexation qui venait du fond de son cœur.
« Même si normalement c’est moi qui joue avec d’autres personnes — dans la position de reine ! » déclara Riona.
« Hahahahahaha. Toi aussi, tu as une personnalité de merde, n’est-ce pas ? Ce côté de toi est le même que Julio. Je me sens en affinité avec toi. Occupe-toi bien de moi à partir de maintenant, » déclara Ren.
Ren riait de façon décontractée.
« Arrêtons ensemble la destruction de ce monde de Troie, » déclara Ren.
« Eh ? » Riona, toujours débordante d’ardeur, avait l’air exceptionnellement abasourdie.
Ren avait dit. « Tu sais... Hier, l’étrange hibou l’a bien dit ? Ce monde est destiné à être détruit un jour, et cette destruction sera ressentie jusqu’à la Terre, devenant une clé qui cause une calamité sans précédent — c’est ce qu’elle a dit. »
« Maintenant que j’y pense, elle a dit cela..., » déclara Riona.
Ren fit un pas en avant et regarda de près le beau visage de Riona.
« Dans ce cas, si nous pouvons arrêter la destruction de ce monde — le Sanctuaire de Troie, la calamité ne descendra pas sur notre monde. C’est vrai, n’est-ce pas ? » demanda Ren.
Notes
- 1 Référence au manga Dokonjo Gaeru/The Gutsy Frog