Saikyou Mahoushi no Inton Keikaku LN – Tome 7 – Chapitre 38 – Partie 5

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Chapitre 38 : Champ de bataille éblouissant

Partie 5

Si Alus était là, elle n’aurait pas à se préoccuper de ce genre de racaille, et elle pourrait s’amuser même si leur environnement devenait un peu bruyant. Alus passerait sûrement outre ses récriminations. Et tandis qu’il afficherait un sourire en coin comme pour réprimander Loki pour ses mots mordants, il ajouterait probablement quelques mots francs, mais pour Loki, agréables, de son cru.

Quand elle pensait à ça, elle commençait vraiment à regretter leur habituel va-et-vient. Dans l’ouverture faite quand elle avait pensé cela, une dame avait fait un pas vers elle, et Loki avait dirigé un regard acéré vers elle. Elle portait un maquillage lourd et un parfum terriblement fort, ainsi que de nombreuses bagues ornées de pierres précieuses non-magiques.

Loki aurait du mal à sourire, même en présence d’un seul de ces aspects. Son regard avait une nette impression d’hostilité, comme pour dire de ne pas s’approcher davantage. Elle ne pouvait surtout pas supporter cette odeur.

Pourtant, quelques personnes l’avaient approchée malgré son avertissement. Ils devaient être imprudents, ne pas connaître leur place, ou peut-être même être forts et confiants dans leur force… au moins, s’ils étaient des magiciens en herbe, ils devraient comprendre.

Mais en regardant leur façon de marcher du coin de l’œil, Loki détermina qu’ils étaient tout simplement idiots. Ils étaient loin d’être des maîtres du contrôle du mana, car ils étaient pleins d’ouvertures. En conséquence, Loki était la plus mécontente qu’elle ait été jusqu’à présent ce soir.

Alors qu’elle s’asseyait avec lassitude sur une chaise voisine, quelqu’un était entré dans son espace personnel avec beaucoup d’enthousiasme.

C’était un homme bien habillé, portant une queue de pie d’apparence confortable, ornée d’accessoires luxueux ici et là. Il était difficile de croire qu’il était un magicien ou qu’il ait déjà mis les pieds dans le Monde Extérieur. Bien sûr, les capacités d’un magicien n’étaient pas les seules choses à déterminer la position d’une personne dans l’armée ou dans les cercles nobles.

L’homme avait une quarantaine d’années, et était accompagné d’un autre homme dans la force de l’âge, soit un majordome, soit un garde du corps. D’après l’évaluation de Loki, il serait au moins un peu plus utile dans un combat.

« Tu es Loki Leevahl, n’est-ce pas ? Mon nom est Buhon, le chef de la noble famille Moretruo. J’ai fait tout le chemin depuis Halcapdia pour t’apporter une offre que, j’en suis sûr, tu trouveras favorable. »

Il avait choisi de se tenir au bout de la table, obligeant la petite Loki à lever les yeux vers lui depuis son siège, mais il n’était lui-même pas si grand. Ainsi, la main qu’il tendait à Loki n’atteignait pas plus haut que sa poitrine.

Le bruit du métal frottant contre le métal avait résonné dans sa main. En la regardant, elle avait vu un étalage criard de bagues sur chacun de ses gros doigts.

Loki regarda l’homme sans expression. Alors qu’elle le faisait, son regard grossier tomba sur son visage et descendit sur son cou, puis sur sa poitrine, et enfin sur ses jambes. Elle eut du mal à supporter son regard vulgaire et serra inconsciemment le pendentif qui pendait à son cou. Il était muni d’une gemme sombre, et il lui avait été offert par Alus dans le passé.

Sans se soucier le moins du monde de ses sentiments, l’homme avait prononcé son nom de manière grossière. Sa bouche s’était tordue en un affreux sourire, c’était suffisant pour savoir ce qu’il pensait. Il avait fini par interpréter le manque de réaction de Loki comme le fait qu’elle ne voulait pas lui serrer la main. Il avait calmement haussé les épaules et s’était tourné vers le majordome derrière lui.

Loki avait l’impression que tout ce que faisait l’homme était exagéré, et comme il s’était approché d’elle, son environnement semblait être devenu encore plus bruyant. Il s’était fait appeler Buhon, mais ce n’était pas un nom dont elle se souvenait. Cela dit, elle ne connaissait qu’une poignée de noms de nobles. Cela n’avait pas vraiment d’importance, car pour elle, ils étaient tous identiques.

En vérité, si Alus était autant sollicité, c’était en grande partie à cause d’eux. Un jeune magicien d’origine inconnue qui accomplissait une chose après l’autre attirait forcément l’attention, mais aussi le harcèlement. Et comme il était en quelque sorte le bras droit du gouverneur général, qui n’apparaissait que rarement en public, Alus ne pouvait qu’attirer encore plus de personnes qui n’avaient pas une bonne opinion de lui. Surtout avec les personnes qui avaient atteint le sommet pour des raisons indépendantes de leur volonté, comme l’utilisation de leurs privilèges de noble.

Bien que le gouverneur général ait le dernier mot sur les questions militaires, il ne pouvait pas ignorer toutes les demandes égoïstes des nobles. Si les militaires se déchiraient à cause de cela, ils ne pourraient pas se concentrer sur la lutte contre les Mamonos. Sans compter qu’il y avait une certaine raison derrière leurs demandes. Laisser un puissant magiciens s’amuser comme bon lui semble ne serait pas dans l’intérêt national, alors que mettre cette puissance au service de la reconquête d’un maximum de territoires le serait.

De plus, même s’il voulait plus d’alliés en dehors du gouverneur général, très peu de gens connaissaient Alus. C’était en partie à cause de la nécessité de garder ses pouvoirs confidentiels, et en partie parce que lui-même le voulait ainsi. En tout cas, avec ce raisonnement, Loki n’aimait pas la noblesse.

Elle avait l’impression que cette « offre favorable » de Buhon ne valait même pas la peine d’être écoutée, mais il semblait prendre son silence pour une confirmation qu’elle voulait l’entendre.

« J’ai pris la liberté de m’intéresser à toi. Tu es encore jeune, mais avec tant de pouvoir, je pense donc que tu as suffisamment de qualités pour te marier dans ma famille. Mon fils a vingt-trois ans, mais la différence d’âge n’a rien d’inquiétant. Nous te prendrons comme première épouse. Si tu donnes naissance à un héritier d’ici quelques années, notre avenir sera assuré. J’ai aussi des relations dans l’armée, donc si tu veux des promotions rapides, cela peut être arrangé. C’est une bonne affaire pour toi, ne le penses-tu pas ? »

Sa bouche vulgaire était restée ouverte tandis qu’il la regardait de haut en bas, ses yeux se posant finalement sur son visage. « Et je suis sûr que mon fils se plaira à ta beauté… »

C’était presque comme s’il disait qu’il la prendrait lui-même comme épouse s’il avait dix ans de moins. Il la regardait comme si elle était une poupée à vendre dans un magasin, faisant courir son regard lubrique de son visage à sa clavicule, à ses seins, et s’arrêtant sur ses cuisses.

Loki laissa échapper un lourd soupir, souhaitant que l’homme devant elle soit plutôt un Mamono. En même temps, elle s’était dit que quelqu’un comme lui serait utile pour se débarrasser une bonne fois pour toutes des regards des curieux. « Je ne m’intéresse pas à vous, mais ne savez-vous pas que j’ai un partenaire ? »

« Hmph ! Peu importe de qui tu es la partenaire. Ne t’inquiète pas, je m’assurerai de te libérer immédiatement de cette stupide contrainte. Ce serait une affaire insignifiante pour la famille Moretruo. »

L’expression de Loki avait changé à ces mots. Son visage, qui était resté sans expression, se tordait maintenant en un regard d’indignation et de dédain. Il ne savait pas du tout combien de temps elle avait travaillé pour réaliser son rêve. Et il l’avait même rejeté comme une « stupide contrainte ». Allant même jusqu’à dire qu’il la libérerait de lui !

« — Ahh !! » Prenant de plein fouet l’intention meurtrière de Loki, Buhon tressaillit. Le majordome derrière lui regardait avec étonnement, sans bouger d’un pouce. Cependant, presque personne à part Buhon et son majordome ne remarqua le changement chez Loki. Et qui pourrait les en blâmer ? Il était difficile d’imaginer ce genre d’intention venant de la petite fille.

Buhon avait des sueurs froides, et ses lèvres tremblaient. Loki le regarda fixement et dit tranquillement : « Ce n’est pas quelque chose que vous pourriez faire. Et si vous insistez, êtes-vous prêt à mettre votre vie en jeu ? Voulez-vous que j’épouse un porc qui ne peut que se faire plaisir ? C’est une blague… Je suis sûr qu’il y a du bétail quelque part qui convient pour épouser le fils d’un cochon. »

« T-T-Toi, petite - ! ! Ne me fais pas le coup de la langue de bois, petite morveuse ! Tu ne t’en sortiras pas facilement en me lançant de telles insultes !! »

« Il semblerait que vous compreniez le langage humain, alors laissez-moi vous le redemander… Êtes-vous prêt à risquer votre vie ? » Loki ne faisait que dire la vérité. Pour elle, annuler son partenariat avec Alus reviendrait à perdre sa vie.

« C’est ridicule ! La vie d’un simple magicien novice n’aura jamais autant de valeur que la mienne. Pour qui te prends-tu ? J’étais en train d’offrir généreusement de t’accueillir… mais j’ai changé d’avis maintenant. Il semble que je doive te montrer qui est le vrai bétail. »

Elle peut sembler mature, mais au bout du compte, ce n’est qu’une enfant ignorante, pensa Buhon en faisant signe au majordome dans son dos. Comprenant ses intentions, le majordome s’était rapproché.

« Tu peux faire ce que tu veux… il faut juste capturer cette fille. Tu connais la suite. J’ai déjà enquêté sur toi, » continua Buhon en se tournant vers Loki. « Tu es toute seule, et il n’y a personne pour te sauver… et même si c’était le cas… »

« Compris. Je vais faire les préparatifs tout de suite. » Le majordome s’inclina devant son maître, et au moment où il se redressa —

« C’est une discussion qui a l’air terriblement violente. »

« … !! »

« Si je devais emprunter vos propres mots, vous êtes très puéril envers un simple étudiant, Seigneur Moretruo. Cette fête est destinée à célébrer les vainqueurs du tournoi. Et qu’aviez-vous l’intention de faire dans un endroit comme celui-ci ? Il semblerait que vous ayez l’intention d’être tout à fait scandaleux dans cette fête organisée par les souverains. Vous êtes passé d’Alpha à Halcapdia, et maintenant il semble que vous soyez dos au mur. » La femme souriante — Frose — ne montra aucun signe d’hésitation face à l’intention meurtrière toujours présente chez Loki, alors qu’elle s’avançait.

Quand il l’avait vue, Buhon avait fait claquer sa langue avec une expression amère. « … La mégère des Fables. »

Loki avait été convaincue dès qu’elle avait entendu le nom. Pas étonnant qu’elle lui soit familière. C’était la mère de la rousse dont s’occupait Alus. En même temps, elle trouvait qu’elle avait l’air un peu trop jeune pour être sa mère.

« Oh mon dieu, donc vous vous souvenez encore de moi. Mais si vous êtes ici, cela signifie que vous n’êtes pas encore complètement tombé en ruine. »

« Quelle impudence ! »

« Mais vous êtes devenu décrépit… et vous mettez votre incompétence en évidence. »

La situation semblait potentiellement explosive, mais les deux parties savaient qu’elles ne faisaient que parler. Ils n’étaient pas assez fous pour s’affronter ici, et leur échange de mots vifs ressemblait plus à une partie de cartes.

La famille Moretruo n’avait pour elle qu’une lignée, car son histoire était relativement profonde pour la noblesse. De ce fait, ils avaient une forte fixation sur le lignage, typique des familles nobles traditionnelles.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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