Prologue
Dans une zone dévastée, les ruines d’un grand bâtiment entouré de maisons démolies donnaient l’impression qu’une catastrophe naturelle avait affecté toute la région.
Il ne restait plus rien qui suggérait que la région avait été autrefois remplie d’habitants qui y avaient vécu une vie épanouie. Divers arbres et plantes grimpantes s’étaient établis depuis longtemps parmi les bâtiments abandonnés. L’endroit avait été évacué il y a plus de cent ans et tout ce qui restait là pourrait même disparaître après quelques années de vieillissement supplémentaire. Le fait d’affirmer que l’ancienne civilisation avait été détruite ne serait pas non plus une revendication farfelue. Quoi qu’il en soit, tout ce que l’on pouvait encore voir s’estomperait certainement avec le temps.
Un ciel bleu clair et parfait s’étendait à travers les cieux où il disparaissait dans la lueur d’un horizon brumeux. La verdure luxuriante grouillait de vies sous l’abondante lumière du soleil qui inondait la terre d’un flot de couleurs vives. Ce paysage majestueux respirait la nature alors que des animaux s’affairaient sur le tapis vert présent entre les nombreux arbres.
Quelqu’un avait dit un jour : « L’humanité est le cancer de cette planète ». La situation actuelle confirmait véritablement cette affirmation. Il s’agissait du résultat d’un organisme grotesque et contre nature qui s’était glissé dans le royaume de la nature. Beaucoup hésiteraient même à prétendre que ces organismes étaient même vivants.
L’arrivée de ces apparitions grotesques ressemblait étrangement à l’intrigue d’un conte de fées. Si ces créatures fantastiques avaient donné à la Terre l’occasion de récupérer son écosystème d’origine, leur arrivée avait également marqué un tournant dans l’histoire de l’humanité. Ils avaient ainsi lancé son compte à rebours vers l’extinction de la race humaine.
Cependant, ces apparitions grotesques n’étaient certainement pas telles les créatures d’un conte de fées, car elles étaient sinistres et assoiffées de sang. Telle était leur existence. Peut-être agissait-il en tant que procuration de Dieu, alors qu’elles servaient de messie de la planète. Il était clair qu’elles étaient l’ennemi de l’humanité.
L’humanité avait nommé ces apparitions grotesques des mamonos.
☆☆☆
Un jeune garçon tout seul était sur le point de s’engager dans un combat avec plusieurs monstres grotesques portant des arbres comme s’il s’agissait de massue. Un seul coup serait une blessure mortelle pour n’importe qui.
Pendant ce temps, ce jeune homme se servait d’une épée courte, et d’une épée de forme tordue. Sa forme était déformée, donnant l’illusion qu’il tremblait de peur. Il s’agissait d’une arme qui existait dans le seul but de tuer ces grotesques mamonos. Une fine chaîne reliait la poignée du couteau à son fourreau se trouvant suspendu à la taille du garçon. Quoi qu’il en soit, il s’agissait d’une arme qui pourrait de prime abord sembler inefficace contre un mamono doté d’un corps plusieurs dizaines de fois plus gros que celui du garçon.
Des mamonos de différentes formes l’entouraient en ce moment. Cependant, même s’ils n’étaient pas de la même race, tous, du premier jusqu’au dernier possédaient des traits communs. Ils étaient tous hideux et sinistres. Personne ne penserait qu’ils seraient issus de ce monde. Un deuxième trait commun chez les mamonos était leur peau foncée assortie. Ceux ressemblant à des géants à un œil et les thérianthropes avec un haut du corps humain donnaient d’abord une impression positive, mais c’était seulement jusqu’à ce qu’un regard fait de plus proche ou qu’un coup d’œil vers le bas de leurs corps soit effectué.
À l’heure actuelle, le jeune homme faisait face à plus de dix mamonos. Cependant, il était fort possible que bien plus d’individus se soient cachés plus loin dans la zone et dans les sous-bois environnants. Peut-être en raison de leur arrogance en tant que prédateurs absolus, ils le regardaient de haut comme leur proie venue jouer avec eux. Personne dans cette situation désespérée n’envisagerait même de résister face à eux.
Pourtant, ce garçon ne ressentait pas de consternation en ce moment ni de peur. À la place, sa démarche triomphante était pleine de vigueur et d’élégances, comme s’il se baladait dans une nature exempte de ces créatures. Ses cheveux noirs se balançaient à chaque pas qu’il faisait vers eux. Alors que les bords des lèvres du jeune homme s’élevèrent, les mamonos attaquèrent d’un seul coup.
Le jour semblait se transformer en nuit alors que les mamonos géants bloquaient le soleil avec leurs énormes corps. Puis, le premier rugissement d’un mamono borgne se fit entendre. Les Mamonos avaient eux aussi fait entendre leur voix à gauche et à droite. Mais à cet instant, ce rugissement s’arrêta, et il fut remplacé par le silence.
C’était parce que son corps s’était ouvert comme s’il avait été écrasé par quelque chose des deux côtés.
Le garçon était resté là, se tenant debout alors que ses deux mains étaient serrées l’une contre l’autre comme s’il effectuait en ce moment une prière. Le massacre des mamonos avait commencé à survenir au moment où il avait pris cette pose.
Le sang vert foncé s’était mis à pleuvoir sans fin, mais les féroces mamonos refusaient d’hésiter. Ainsi, le garçon avait continué à trancher dans le corps des mamonos les uns après les autres avec son couteau tenu avec légèreté. Il s’agissait d’un spectacle où une entité absolument surpuissante écrasait un groupe de fourmis.
Le garçon avait à peine bougé lors de ces prestations. Il s’était simplement retrouvé avec le couteau dans sa main et les différents composants venant avec lui avant que quelqu’un ne s’en rende compte. Les chaînes offraient un soutien en allant vers la gauche et vers la droite pour toucher ses cibles. L’arme ne bougeait pas dans une trajectoire droite, mais volait comme un fil avec une aiguille au bout en effectuant des courbes avec la chaîne qui s’allongeait à l’arrière.
Chaque mamono touché par le couteau s’était vu perforé de part en part comme s’il était mou et les restes suspendus à la chaîne étaient restés ainsi, figé dans leur mort. Ils étaient tellement immobiles qu’il était impossible de savoir s’ils étaient vraiment morts. Le seul son que l’on pouvait entendre était produit par les anneaux métalliques sans fin de ses chaînes.
À ce moment-là, sa chaîne s’enfonça dans le buisson d’arbres où une étrange série de cris de mort agonisants résonnèrent.
Le garçon parla finalement. « J’en ai fini d’eux, » ces mots étaient pour lui-même. Il toucha ensuite la chaîne avec un doigt qu’il enfonça dans l’un de ses anneaux. « Résonnance. »
La 207e Formule de la Chaîne — les anneaux de la chaîne étaient si nombreux qu’on devenait fou à les compter — chaque anneau avait une formule magique pour un sort unique gravée sur lui. Le son d’une cloche avait provoqué de légers tremblements dans l’air et avait chatouillé ses lobes d’oreille.
Le garçon avait tendu la chaîne avant de l’arracher comme une ligne qu’il rapportait à lui. Lorsqu’un léger tremblement s’était produit au-dessus de la chaîne, les mamonos qui y étaient suspendus s’étaient envoyés dans un vol plané en même temps. Le paysage avait été teint par le sang des mamonos alors que tout cela devenait cauchemardesque lorsque des morceaux de chair se joignirent également afin de décorer la zone alors que tous les cadavres explosèrent en fragments sanglants. Cela donnait vraiment une impression d’une petite zone d’horreur presque isolée de la beauté du monde extérieur.
Le garçon lui-même n’avait pas eu une goutte de sang sur lui. Sa tenue était toujours impeccable et rien n’avait prise sur elle ou sur le reste de son corps. Quoi qu’il en soit, à cause de l’odeur répugnante qui pesait sur la zone, il avait sorti une boîte à repas de son sac. Puis il regarda autour de lui alors qu’il soupira en l’ouvrant. À l’intérieur, il y avait une bouteille d’eau pure et claire.
Le garçon regarda le ciel. Le ciel était magnifique. Les nuages blancs purs qui le remplissaient avaient chacun une forme différente. Il ne savait pas à quelle vitesse ils s’épanouissent ni où ils allaient. Il enviait leur liberté, car il était l’opposé absolu. L’ironie qu’un tel point de vue ne pouvait être vu que dans le monde extérieur qui était gouverné par les mamonos qui pouvaient encore en jouir.
Il avait eu l’occasion d’entrer dans le monde extérieur pour effectuer des missions d’extermination de mamonos. En tant que telle, cette scène n’était familière qu’à une poignée d’autres personnes dans ce monde. Quoi qu’il en soit, ils aspiraient instinctivement à ce monde du passé. Comme le disait le proverbe, la vraie valeur d’une chose n’est comprise qu’après sa perte.
Tout en regardant le ciel sans fin, le garçon leva un bras et se nettoya son visage avec l’eau. Le filet d’eau ne dura qu’un moment avant de s’épuiser. Le garçon secoua son visage et regarda à nouveau le ciel.
C’était devenu son habitude. Regarder le beau ciel tout en se rafraîchissant avec de l’eau lui donnait une impression différente. Cela affectait tellement son cœur qu’il n’avait même pas de mots pour décrire ce qu’il ressentait en ce moment. Avec un cœur plein de regrets, il quitta cet endroit. Rester était dangereux avec le sang des mamonos qui attirait encore plus de mamonos.
Le garçon s’appelait Alus Reigin. Dans la longue guerre contre les mamonos, son nom était celui de la personne régnant au sommet des magiciens qui combattaient au cours de cette guerre.
Merci pour le chapitre.