Réincarné en mercenaire de l’espace – Tome 8 – Chapitre 6 – Partie 6

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Chapitre 6 : Planète coloniale Kormat III

Partie 6

Ma première impression de l’installation de production alimentaire était extrêmement simple : « Hmm… C’est une ferme. Juste une ferme. »

Je veux dire que les champs étaient bien labourés, mais ce n’était qu’une ferme. Littéralement, une vieille ferme ordinaire. Ce n’était pas non plus une ferme particulièrement grande. Je voyais bien que c’était plus grand qu’un terrain de foot, mais il n’y avait que six champs au total.

« C’est intéressant ! Ils les cultivent dans le sol, comme les autres plantes », Mimi fit remarquer ce fait.

« Ouais… Ce n’est pas si intéressant que ça. » Elma n’avait pas tort. Il n’y avait rien d’intéressant à regarder un champ labouré, peut-être que ça aurait été plus amusant si on avait regardé de grosses machines faire le labourage ou quelque chose comme ça.

« Ah… Il y a quelque chose qui vient de ce côté, » fit remarquer Chris.

C’est… Wôw, qu’est-ce que c’est ? Des objets de la taille d’un ballon de handball roulaient vers nous à grande vitesse sur le sol mou et labouré.

« De petits robots agricoles, peut-être ? »

« On dirait bien. »

Ils étaient passés devant nous à intervalles réguliers. Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer que rien n’avait pourtant changé.

« Pourquoi ces choses courent-elles dans tous les sens ? » demandai-je.

« Je ne sais pas. Je ne fais pas partie du département de production de nourriture, alors je ne peux pas répondre à cette question », répondit le garçon nain, ouvertement irrité. Si tu ne veux pas être un guide, pourquoi es-tu là ?

« Nous sommes censés rencontrer quelqu’un qui pourra nous expliquer ces choses, mais…, » dit Klein en cherchant sur le terrain. « Ah, là-bas ! C’est sûrement eux. »

Nous avions continué à rouler, en observant la file indienne de robots, jusqu’à ce que nous apercevions un autre aéroglisseur antigravité devant nous. Celui-ci était biplace, et sur le siège passager se trouvait une sorte de grosse machine.

« Heeeey ! » Klein avait appelé le véhicule depuis notre siège de conducteur. « Je suis Klein, celui qui a appelé tout à l’heure ! »

L’autre conducteur leva la main. « Oh, bonjour ! » répondit-il.

Il a l’air terriblement décontracté, me dis-je en me penchant en avant pour mieux le voir. La personne qui conduisait était un grand homme à l’allure joyeuse. Wow, il est grand. Il doit facilement mesurer plus de deux mètres.

Des crocs ressortaient de derrière sa lèvre inférieure lorsqu’il souriait. « Ce sont les mercenaires dont tu as parlé ? Il y a un tas de jolies filles là-bas… Quand tu as parlé de mercenaires, j’ai pensé qu’ils seraient tous grands et durs ! »

Hmm, alors il n’est pas humain ? Les humains sont la principale race de l’Empire, mais il y en a beaucoup d’autres qui vivent ici aussi. Je n’ai jamais vraiment parlé aux autres races, mais tu as tendance à les voir souvent quand tu vas dans les quartiers portuaires des colonies commerciales. Cependant, je n’avais jamais vu quelqu’un comme ce type.

Les deux véhicules s’étaient garés et j’étais sorti, j’avais tendu la main et je m’étais présenté. « Enchanté de vous rencontrer. Je suis le capitaine Hiro. Merci d’être venu malgré notre demande soudaine. »

Il m’avait retourné la poignée de main et m’avait souri gentiment. « Oh, vous me semblez vraiment familier. Vous êtes le mercenaire qui a battu tous ces nobles au tournoi, n’est-ce pas ? Vous êtes minuscule, mais vous êtes fort. Je suis Eifa, du clan Ragile. Je suis ravi de travailler avec vous aujourd’hui. »

« Tout le plaisir est pour moi. »

Hmm… Peut-être que le fait d’être aussi connu est pratique. La plupart des gens qui me connaissent depuis le tournoi semblent avoir une impression positive de moi. Enfin, si tu peux compter le fait d’avoir peur comme un point positif.

« Désolé de vous poser une question tout de suite, mais qu’est-ce que c’était que ces petites choses qui roulaient ? » lui avais-je demandé.

« Oh, ce sont des robots agricoles polyvalents. Ça, c’est l’unité primaire », a-t-il dit en pointant du pouce la machine géante à l’arrière de son véhicule. « Ceux qui sont là-bas sont les agents secondaires. Vous nous avez surpris en train d’inspecter et d’ajuster le sol. »

« Ajuster ? »

« Oui. Il faut s’assurer qu’il contient les bons nutriments pour les cultures, garder le pH équilibré, des choses comme ça. Nous recueillons ces données et procédons aux ajustements nécessaires. »

« Ça a l’air d’être beaucoup de travail. L’agriculture hydroponique ne serait-elle pas plus facile ? » demanda Mimi en penchant la tête.

L’homme éclata de rire. « Ha ha ha ! C’est sûr, mais toutes les cultures ne peuvent pas être cultivées de cette façon. La plupart des produits que nous cultivons ici ne sont pas très adaptés à la culture hydroponique. »

« Oh. Je vois. » J’entends ce léger changement dans ton ton, Mimi. « Alors cela veut dire que vous donnez la priorité aux cultures qui ont un prix de vente élevé ? »

« Oui, nous en avons quelques-unes qui se vendent cher. Mais elles sont aussi nutritives et savoureuses. Elles n’ont cependant pas encore été plantées. C’est dommage que nous ne puissions pas en partager avec vous. »

« On dirait que ce n’est pas la première fois que vous faites ce travail, » dis-je. « Avez-vous déjà fait cela ailleurs ? »

« Ma famille travaille dans ce domaine depuis des générations. J’ai entendu dire qu’ils cherchaient des travailleurs agricoles pour une planète nouvellement terraformée, alors je me suis inscrit. C’est la première fois que j’utilise une machine aussi folle que celle-ci. Vous ne savez pas à quel point j’ai étudié pour en arriver là. » Eifa se gonfla et sourit fièrement.

« Alors ils ont fait venir des travailleurs expérimentés d’autres planètes, hein ? » dit Elma. « Eh bien, ce n’est pas comme si toutes les planètes avaient un surplus de terres. »

« Vous avez raison. D’où je viens, le fils aîné hérite de tout. Je suis le quatrième, donc je n’aurai pas la ferme. Ce projet de colonisation a été un véritable coup de chance. »

« Ouah ! Vous venez d’une grande famille ! » Mimi était étrangement impressionnée. Pour être honnête, les familles avec quatre enfants n’étaient pas non plus si courantes au Japon, la plupart en avaient un ou deux. Est-ce que c’était le cas dans l’empire Grakkan ?

« Comme tu le sais, je suis l’une des trois enfants », me dit Elma. « Il me semblerait que les familles avec un seul enfant, comme Chris, sont les plus rares. »

« Je suis d’accord. »

« Vraiment ? Je connais beaucoup d’autres enfants uniques… » se souvint Chris.

Les nobles et les colons avaient donc des perceptions différentes ici. Intéressant. Cependant, Klein fit une drôle de tête en les entendant. Soit il était vraiment rapide à comprendre, soit il était instruit. Elma et Chris étaient sur le point de griller leur couverture et de révéler qu’ils étaient des nobles s’ils continuaient à discuter.

« Au fait, est-ce que ces robots agricoles ont créé ces terres agricoles ? » demandai-je en changeant de sujet. « Ils n’avaient pas l’air capables de creuser la terre. »

« Nob, les fermes elles-mêmes sont construites par un truc moléculaire… Une sorte de machine. Ce sont de minuscules machines comme celles-ci. Elles s’allument et transforment tout, des mauvaises herbes aux arbres, en terre molle en un rien de temps. »

L’explication d’Eifa était pour le moins douteuse, ces machines ne devaient pas faire partie de son travail. Quoi qu’il en soit, on aurait dit qu’il s’agissait d’incroyables petites machines capables de défricher et de niveler un terrain, d’aménager des champs, de construire des bâtiments, le tout en tenant dans la paume de ta main. Oh, est-ce qu’elles fonctionnent comme ces projecteurs de matériaux que la flotte impériale utilisait sur Kormat IV ?

« Ça m’a l’air pratique », avais-je répondu. « Je parie qu’ils seraient aussi utiles dans notre travail. Puis-je les acheter quelque part ? »

« Je me le demande… » dit Mimi. « Il faudra que je me penche sur la question. Peut-être que les kits de survie comprennent quelque chose comme ça. »

« Merci. Je m’en remets à toi, Mimi. »

Chris avait l’air de vouloir couper la parole, mais ce serait suspect si elle proposait d’aller les chercher pour nous. S’en rendant compte, elle ravala ses mots et resta silencieuse.

Après cela, Eifa nous avait enseigné plus de choses sur les cultures et l’agriculture. Puis nous avions quitté la ferme — euh, « installation de production alimentaire » — et nous nous étions dirigés vers notre prochaine destination.

 

☆☆☆

 

« Vous devez avoir faim. »

Klein avait proposé de nous offrir un repas, alors nous avons accepté de nous rendre dans la « ville » proprement dite — la base du vaisseau. D’après lui, des tonnes de boutiques et de réfectoires publics avaient été ouverts depuis qu’ils avaient décollé dans l’espace. Ces installations étaient restées en service et servaient maintenant de lieu de détente pour les colons.

« Wôw, c’est agité ici ! »

Le réfectoire situé dans la base du vaisseau des colons était normal, sans aucune particularité à proprement parler, ressemblant presque à une aire de restauration. Mais les personnes qui y mangeaient semblaient différentes de celles que nous avions rencontrées dans les colonies. Comment dire ? C’était comme s’ils débordaient de vie. Ils avaient une vitalité, ce zèle débordant, qui les séparait des résidents des colonies.

« Il n’y a pas encore beaucoup d’endroits où l’on peut manger dehors, après tout, bien que les gens mangent assez souvent des rations militaires à l’extérieur de nos jours. La nourriture dont vous vous êtes lassé a soi-disant meilleur goût à l’extérieur. »

« Oui, je comprends un peu ça. »

« C’est la même chose. Pourquoi l’endroit où vous la mangez a-t-il de l’importance ? » protesta l’enfant nain.

« Préfères-tu manger ta nourriture tout triste et seul ou avec une charmante dame ? La situation fait une différence. »

« Meh, je suppose que c’est un bon point. »

Nous, les trois hommes, avions dit des bêtises en attrapant la nourriture et en la traînant jusqu’aux sièges que les filles étaient parties garder pour nous.

Il n’y avait d’ailleurs pas grand-chose de remarquable dans le choix de la nourriture. Franchement, la qualité de la nourriture qui sortait des cuiseurs automatiques qu’ils possédaient n’était probablement pas aussi bonne que ceux du Krishna et du Lotus Noir. C’était probablement assez bon pour satisfaire les dizaines de milliers de personnes à bord des vaisseaux de colons pendant des mois, alors ça ne pouvait pas être si mauvais.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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