Réincarné en mercenaire de l’espace – Tome 8 – Chapitre 6 – Partie 5

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Chapitre 6 : Planète coloniale Kormat III

Partie 5

La plateforme d’atterrissage de la ville coloniale prenait en charge l’amarrage automatique, nous avions donc pu atterrir sans trop d’efforts.

« Oh… L’air de la surface est si rafraîchissant et exaltant ! »

« C’est peut-être le faible parfum des fleurs, ou la brise qui caresse ta peau », avais-je dit en levant les yeux vers le ciel bleu limpide. « Franchement, regarder un ciel sans fin au lieu d’un plafond te fait vraiment te sentir libre. »

Il n’y avait pas tout à fait de nuages, mais l’humidité et la température étaient tout à fait correctes. Le temps était vraiment idéal. Était-ce un autre résultat du processus de terraformation ?

Nous avions regardé autour de nous en nous dirigeant vers la porte de la plateforme d’atterrissage, où nous avions été accueillis par une poignée d’habitants.

« Bienvenue, bienvenue ! », nous lança une femme d’âge moyen. Elle semblait être leur représentante, d’après son attitude. C’était une femme à l’allure gentille qui dégageait un air extrêmement doux.

« Merci. Et merci d’avoir accepté notre demande soudaine si gracieusement. Je suis le capitaine Hiro, propriétaire et capitaine du Krishna là-bas ainsi que mercenaire de la guilde des mercenaires. »

« Oui, je suis au courant. Nous avons regardé tout le tournoi en holostream, vous savez. »

« Oh, euh… Je ne sais pas trop comment réagir à ça », dis-je d’un ton penaud. « Pour le dire franchement, je suis un peu gêné. »

« Ah, notre héros à l’Étoile d’Or est tout simplement adorable, n’est-ce pas ? C’est sûrement pour ça que ces jolies femmes se pressent autour de lui. »

« S’il vous plaît, ne me taquinez pas trop… » Je n’avais pas la force de me mettre en colère contre une dame plus âgée à l’air si doux, et j’avais rapidement capitulé. Tu es fichu si tu perds ton sang-froid dans des moments pareils.

« Oh, je suis désolée. J’étais tellement excitée quand j’ai appris que j’allais rencontrer quelqu’un de si célèbre aujourd’hui. Pouvons-nous supposer que vous êtes ici pour visiter la colonie ? »

« Bien sûr. J’ai commencé à m’intéresser aux planètes terraformées. La surface semble si ouverte et libre, et l’air est si délicieux et rafraîchissant, n’est-ce pas ? Je me sens un peu mal de venir m’amuser ici alors que vous êtes tous si occupés, mais il a été étonnamment facile d’obtenir l’approbation de mon client. »

« Mlle Christina est jeune, mais elle est sage. Je suis sûre qu’il y a une signification plus profonde derrière ses actions. » Ses yeux se posèrent sur Chris, l’espace d’un instant.

Avait-elle compris ? Ou bien Chris lui avait-il parlé à l’avance ? Chris avait peut-être changé de vêtements, mais cela ne signifiait pas qu’elle était incognito. Si tu avais déjà vu son visage et que tu avais un peu d’imagination, il ne serait pas trop difficile de voir à travers son accoutrement de mercenaire.

« Oh, je suis désolée. Je ne me suis pas présentée. C’est très malpoli de ma part. Je suis la directrice de la deuxième ville coloniale, Clara. C’est un tel plaisir de vous rencontrer ! J’espère qu’il en est de même pour vous », déclara Clara, une femme d’âge moyen, avec un sourire élégant.

Je ne savais pas combien de personnes vivaient dans cette ville coloniale, mais si elle était la patronne de chacune d’entre elles, alors il s’agissait du genre de personne autour de laquelle je ne pouvais pas baisser ma garde.

 

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Clara s’excusa avant d’aller s’occuper d’autres affaires, nous laissant tous les quatre avec les deux hommes qui seraient nos guides. L’un était un homme d’âge moyen à l’air doux, tandis que l’autre était un petit enfant - pardon, un nain, apparemment. Malgré son statut de nain, il avait un visage lisse et imberbe que l’on pourrait qualifier d’adorable. Il avait apparemment le même âge que Mimi, il était donc tout juste considéré comme un adulte légal dans l’Empire.

« Bon sang… Ce n’est pas comme si nous n’avions pas de travail à faire », se plaignit le nain.

« C’est notre travail pour aujourd’hui, alors tu ferais mieux d’arrêter de te plaindre », déclara l’homme plus âgé. « Désolé, monsieur le mercenaire. Ce n’est qu’un enfant, alors je vais devoir vous demander de lui pardonner. »

« Je ne me plains pas. C’est nous qui forçons l’entrée au pied levé. » J’avais haussé les épaules en direction de l’homme, qui s’était excusé abondamment. Nous leur donnions probablement du travail supplémentaire, alors je ne pouvais pas en vouloir au garçon nain de s’être mis en colère.

« Klein, arrête de t’incliner comme — aie, aie ! »

« Ha ha, excusez-nous un instant. » L’homme nommé Klein entraîna le garçon nain à une courte distance et le gronda d’un ton feutré. « Fais preuve d’assurance, c’est très bien. Mais réfléchis au moins à qui tu parles, imbécile ! Cet homme est un vicomte honoraire. Tu ne vois pas ces épées !! »

Les gars, vous devriez peut-être vous calmer un peu. J’entends tout ce que vous dites.

« Qu’est-ce que tu dis ? Pourquoi un noble serait-il un mercenaire ? »

« Il est devenu noble parce qu’il a obtenu une importante récompense de la part de la princesse elle-même. Continue à parler, et il te coupera en morceaux. »

Eh bien, non, je ne le tuerais pas juste pour ça. À quel point pensez-vous que je suis colérique ? Les gens pensent-ils que les mercenaires sont des brutes sauvages et assoiffées de sang en général ? Eh bien, cette brute a un titre de noblesse, honorifique ou non, ce qui ajoute probablement au facteur de peur ici.

« Désolé, mais je vous entends. Je n’ai aucunement l’intention de brandir mes épées ici. Pouvez-vous juste nous faire visiter les lieux ? Ou si nous sommes autorisés à explorer par nous-mêmes, nous le ferons. »

« Ah, excusez-nous. Allons-y. Allez, idiot, il est temps d’y aller ! »

« Argh, bien… » Le garçon nain se frotta l’endroit où il avait été frappé sur la tête et jeta un coup d’œil aux armes sur ma hanche.

Je ne vais sérieusement pas m’en servir. Je te le promets. Alors, arrête de t’inquiéter.

Puis il nous avait de nouveau inspecté tous les quatre avant de me lancer un nouveau regard, comme s’il s’apprêtait à faire claquer sa langue en signe d’irritation. Ha ha ha ! Si Tina et Wiska étaient là, je parie qu’il le ferait vraiment.

« Au fait, qu’est-ce que vous faites ici ? » leur avais-je demandé.

« Vous pourriez nous appeler des touche-à-tout », répondit le plus âgé. « Nous sommes ici pour résoudre tous les problèmes qui surgissent sur le navire — euh, la ville, c’est-à-dire. »

Est-ce que c’était une sorte de département spécialisé dans la gestion des tâches gouvernementales diverses ? « Hmm… votre gouvernement local a donc un service de ce genre ? » demandai-je.

Il secoua la tête. « Non, nous ne faisons pas partie du gouvernement. Bien que Clara nous fasse venir pour travailler parfois, comme aujourd’hui. »

« Ah. » Ils sont donc en quelque sorte des hommes à tout faire privés. Est-ce que tu peux vivre de ça ici ? Eh bien, ils sont là, sous mes yeux, alors je suppose que oui. « Où nous emmenez-vous d’abord ? »

« Nous allons passer par le quartier résidentiel pour atteindre le site. Nous avons préparé des moyens de transport, nous n’aurons donc pas à marcher beaucoup. » Klein nous avait montré un endroit où un véhicule très simple était garé.

Qu’est-ce que c’est ? Cela ressemble un peu à un gros bateau gonflable avec des sièges attachés.

« Je n’ai jamais vu un véhicule comme celui-ci auparavant. »

« Je déteste dire ça, mais ça a l’air un peu ringard… »

« Et il est petit. Je suppose qu’ils ont mis l’accent sur la réduction des coûts. »

C’était bien moins cher que les véhicules de reconnaissance utilisés par les mercenaires et les sièges étaient complètement exposés aux éléments.

« Ha ha ha, eh bien, les matériaux utilisés pour les produits de haute technologie ont été alloués à des besoins plus importants, » expliqua Klein. « Ceux-ci sont fabriqués avec l’idée que nous voulons simplement pouvoir transporter quelques personnes selon les besoins. Nous nous assiérons sur les sièges avant, et vous pourrez tous vous asseoir à l’arrière. »

« J’accepte volontiers cette proposition. » Chris s’était assise sur le siège situé juste derrière les sièges des conducteurs et m’avait regardé en tapotant celui qui se trouvait à côté d’elle. Ces véhicules ressemblant à des bateaux pouvaient accueillir exactement six personnes, avec deux sièges de conducteur, deux sièges de passager avant et deux sièges de passager arrière.

« Oui, oui, comme tu veux. Les filles, ça vous dérange de vous asseoir à l’arrière ? »

« Bien sûr que non. »

« Peu importe. »

Mimi et Elma montèrent solennellement à bord du véhicule sans se plaindre. Une fois que tout le monde avait été confirmé à bord, l’homme d’âge moyen commença à conduire la… voiture ?

« Je me demandais comment elle se déplaçait. Alors ça flotte », avais-je fait remarquer. « C’est bizarrement de la haute technologie pour sa taille. »

Chris avait acquiescé à mes murmures. « Cela lui permet de rouler sur des terrains plus accidentés. Je parie qu’ils ont privilégié le rapport qualité-prix et les fonctionnalités vis-à-vis de l’apparence. »

« Je déteste juste la poussière qui te tombe dessus puisque, tu sais, il n’y a pas de pare-brise », déclara carrément Elma derrière moi.

« Mais le fait de pouvoir sentir le vent sur ta peau, c’est amusant ! » ajouta Mimi avec enthousiasme.

Je m’étais retourné et j’avais vu Mimi tendre les bras et attraper le vent dans ses mains. Ce n’était pas vraiment nouveau pour moi, mais on ne sentait normalement pas le vent dans les colonies et les vaisseaux spatiaux, alors c’était certainement le cas pour elle. Même une si petite chose était si nouvelle et si fraîche pour elle. En y repensant, nous n’avions pas fait d’activités de sports motorisés pendant nos vacances dans le système de villégiature.

Alors que j’envisageais de me rendre dans un autre système de villégiature, l’aéroglisseur antigravité quitta la plateforme d’atterrissage et se dirigea vers un groupe de structures autour de la base du vaisseau colonisateur que nous avions vu depuis le Krishna.

« Wôw, tout cela est si bien entretenu. »

« C’est presque comme une colonie, mais sans le plafond. »

Le commentaire de Mimi était raisonnable. Il s’agissait probablement d’une sorte de zone urbaine. Le sol était pavé de quelque chose qui ressemblait à du béton et les bâtiments qui bordaient la rue donnaient l’impression d’être le quartier commercial d’une colonie marchande. Les grandes publicités sur holo-affichage que l’on trouve sur les murs des bâtiments des quartiers commerciaux des colonies étaient absentes ici, ce qui donnait une impression de désolation.

« Ça fait un peu vide sans les panneaux d’affichage, n’est-ce pas ? » fit remarqué Elma, manifestement sur la même longueur d’onde. « Les quartiers résidentiels des colonies sont aussi comme ça », ajouta Mimi.

« Ah oui ? Peut-être qu’il n’y a pas encore de magasins qui valent la peine d’être affichés », j’avais émis l’hypothèse.

« Les installations de divertissement ne sont probablement pas prêtes de voir le jour, » déclara Chris.

« Hé là, ce n’est pas comme si nous n’avions pas de tavernes et de magasins », avait répondu joyeusement l’homme qui conduisait l’aéroglisseur. « Nous y reviendrons plus tard, je vous le promets. »

Il semblait faire de son mieux pour détendre l’atmosphère, peut-être parce que j’avais entendu leurs chuchotements tendus plus tôt. Je me fichais pas mal de tout ça, mais vu sa position, il devait avoir des sueurs froides.

« Au fait, quel genre de site sommes-nous en train de visiter ? » demandai-je.

« C’est un site de production alimentaire. Ils travaillent à un rythme urgent en ce moment, alors je pense que c’est un arrêt qui en vaut la peine. »

« La production alimentaire, hein ? », déclara Elma d’un air désintéressé, se souvenant sans doute de notre visite de l’usine de cartouches alimentaires. Celle que nous avions vue ressemblait à une ferme de culture hydroponique, mais à quoi ressemblaient-elles en surface ? J’étais curieux.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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