Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 8 – Chapitre 1 – Partie 4

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Chapitre 1 : L’état de Maalt

Partie 4

Le suivant à agir avait été Nive. Elle avait pointé sa griffe vers le cou de l’homme et l’avait déplacé plus vite que l’œil ne pouvait le voir. Un instant plus tard, une ligne rouge horizontale était apparue sur son cou. Sa tête était tombée et du sang noir avait coulé de l’entaille. Mais la tête de l’homme était toujours vivante et fixait Nive. Son corps était à genoux, mais il n’était pas encore tombé. Sa force vitale était quelque chose à craindre. Ou puisqu’il était mort, j’aurais peut-être dû l’appeler autrement. Mais je n’ai rien trouvé. En tout cas, il pouvait encaisser plus de coups que la moyenne des monstres, comme les morts-vivants. Je pouvais probablement en supporter autant, mais cette idée me rendait malade. Mais bien sûr, il y avait quand même un moyen de détruire ces créatures. S’il n’y en avait pas, les vampires seraient inarrêtables.

 

 

Nive s’était approchée et avait ramassé la tête du thrall. Puis elle avait récité une incantation. La tête avait commencé à brûler. Ces flammes étaient plus puissantes que les précédentes. La tête était tombée en morceaux sans se régénérer, pour finalement se transformer en cendres. Au même moment où la tête s’était désintégrée, le corps s’était transformé en sable. Un tel phénomène ne se serait pas produit si l’homme était humain.

Tout ce qui restait du thrall était un cristal magique. Nive me l’avait jeté et m’avait dit : « Voilà votre récompense. Il se vendra à un prix assez élevé. »

Un cristal de thrall n’était certainement pas mauvais comme paiement. Les monstres vampiriques pouvaient vivre parmi les humains, leurs cristaux magiques étaient donc difficiles à acquérir et se vendaient très cher. C’était même vrai pour les thralls, une forme inférieure de vampire. En plus de cela, la guilde avait lancé une demande urgente pour tuer des thralls, donc il se vendait encore plus cher. À l’heure actuelle, ce cristal magique avait autant de valeur qu’un bijou décent.

« Vous êtes sûre ? » avais-je demandé.

« Oui, je ne chasse pas les vampires pour l’argent. Les vaincre me suffit, » avait-elle répondu.

Ça avait l’air un peu sadique. J’aurais été plus soulagé si elle avait dit qu’elle le faisait pour l’argent. Alors je pourrais au moins voir son humanité. Ça donnait juste l’impression qu’elle avait une envie folle de chasser les vampires, ce qui est le cas, je suppose.

« Vous ne pensez pas à quelque chose de grossier, n’est-ce pas ? »

« Non, pas vraiment. »

Nive m’avait regardé d’un air dubitatif. Elle avait un joli visage, mais quelque chose dans cette lumière dans ses yeux me donnait envie d’éviter son regard. Ils étaient comme les yeux injectés de sang d’un monstre affamé. Son regard avait l’air de pouvoir tuer. C’était extrêmement inconfortable.

Les yeux de Nive s’étaient détendus. « Bon, tant pis, alors. En tout cas, Rentt, vu tout ce qui se passe et comment on s’est croisés par hasard, et si on travaillait ensemble ? » suggère-t-elle, mais elle avait été rapidement interrompue.

« Nive ! » Quelqu’un avait crié derrière elle. C’était une femme habillée en clerc, aux cheveux argentés et aux yeux améthyste. C’était Myullias Raiza, une sainte lobélienne. Nive fronça les sourcils en entendant la voix, mais seulement un instant avant de sourire et de regarder par-dessus son épaule.

J’avais l’impression d’avoir vu quelque chose que je n’aurais pas dû voir. Je m’étais demandé si elles étaient en mauvais termes, mais j’étais tout à fait incapable de deviner ce que Nive ressentait. Peut-être que l’expression que j’avais vue n’avait pas de sens profond, ou peut-être qu’elle essayait délibérément de m’induire en erreur. C’était dangereux de trop y penser.

« Oh, si ce n’est pas la Sainte Myullias ? Ne cours pas comme ça, ça te donne l’air qu’à moitié sainte. Tu n’as déjà pas l’air d’une sainte, » dit Nive d’un ton cinglant. L’Église de Lobélie était de loin l’une des plus grandes organisations religieuses du continent, elle avait donc du cran pour dire cela.

Myullias parut momentanément irritée, mais elle se calma rapidement. « Je n’aurais pas eu à le faire si vous n’étiez pas partie brusquement, » dit-elle avant de remarquer les cendres sur le sol. « Qu’est-ce que c’est ? » Il semblait qu’elle connaissait déjà la réponse à cette question. Vu l’état de la ville, une sainte lobélienne serait capable de deviner ce qui s’est passé.

« Bien sûr, les restes d’un vulgaire insecte suceur de sang, » répondit Nive. « Rentt et moi, nous nous en sommes occupés. »

La façon dont elle les traitait comme des insectes était affreuse, mais c’est ainsi que les gens parlaient des vampires de façon désobligeante depuis longtemps. Le genre de personnes qui détestaient les vampires parlait comme ça.

« Je vois, c’est donc pour ça que vous vous êtes mise à courir. »

« Oui, il se déguisait en humain. Il était extrêmement difficile de le distinguer du vrai, mais Rentt l’a forcé à abandonner la comédie en l’interrogeant. Et quand il était sur le point d’attaquer quelqu’un, j’ai essayé de le purger avec des arts divins. Il s’est avéré que c’était après tout un thrall. Il s’en est fallu de peu, n’est-ce pas, Rentt ? »

Apparemment, elle avait écouté notre conversation, mais je ne pouvais pas deviner quand elle avait commencé. Si elle avait décidé d’utiliser les arts divins parce qu’il était sur le point d’attaquer quelqu’un, je suppose que c’était acceptable.

« Nive, quand avez-vous compris qu’il était un thrall ? » avais-je demandé.

« Je n’en ai eu la certitude que lorsqu’il était sur le point d’attaquer la foule. Par contre, j’ai bien senti l’odeur des thralls sur cette place. J’ai un bon nez. »

Je ne savais pas si elle voulait dire ça au sens figuré ou au sens propre, mais l’un ou l’autre aurait eu du sens venant d’elle. Je la croirais si elle pouvait trouver des thralls par instinct, mais je pourrais tout aussi bien croire qu’elle était une sommelière de vampires comme je suis un sommelier de sang. Je l’avais imaginée reniflant un vampire de 300 ans, commentant comment il était bien fermenté et mûr pour être tué. Cette idée me dégoûtait.

Myullias semblait également déconcertée. « Vraiment ? » dit-elle avec un soupir.

En tout cas, Nive et Myullias semblaient toujours travailler ensemble. Nive n’avait pas l’air très enthousiaste à ce sujet, mais ce n’était pas mes affaires. Le thrall était mort de toute façon, alors je voulais juste m’éloigner de Nive.

« J’aimerais aller voir s’il y a d’autres thralls dans le coin, alors je vais y aller maintenant », avais-je dit. « Que la lumière soit dans vos futurs. » J’avais récité à la hâte une prière lobélienne et j’avais quitté la place en courant.

« Attendez, Rentt ! Rentt !!! » Nive avait crié, mais je l’avais ignorée.

Heureusement, je ne faisais pas que fuir. J’avais mon travail comme excuse. Je n’avais toujours aucune idée de la relation qu’entretenait Nive avec l’Église de Lobélie, mais j’espérais qu’elle ne serait pas capable d’abandonner une sainte et de me poursuivre. J’avais couru pendant un moment avant de regarder par-dessus mon épaule, mais Nive n’était pas là et ne semblait pas se lancer à ma poursuite. Heureux d’être en sécurité, j’avais couru à travers la ville à la recherche du prochain thrall.

 

◆◇◆◇◆

J’avais coupé la tête d’un troisième thrall et l’avais purgé avec ma divinité. Il avait hurlé d’agonie en mourant. Ce n’était qu’un monstre que je tuais, mais pour les spectateurs, j’avais donné l’impression d’avoir tué quelqu’un sans raison. Les habitants de la ville étaient quelque peu déstabilisés, mais contrairement à ce qu’avait fait Nive, j’avais clairement indiqué qu’il s’agissait d’un thrall avant de le tuer. Je n’avais pas eu à craindre d’être arrêté de cette façon.

Mais alors que Wolf m’avait dit qu’il pouvait y avoir beaucoup de thralls, j’avais été choqué par leur nombre. J’avais aussi été surpris qu’ils puissent tous parler comme des humains normaux, une grande différence par rapport à l’époque où j’étais un thrall. Je m’étais demandé ce qui les rendait différents. Peut-être qu’ils s’étaient habitués à parler de cette façon. Peut-être que mes cordes vocales étaient simplement pourries. Différents thralls pouvaient être pourris à différents endroits, donc j’étais probablement juste malchanceux. Eh bien, ces thralls étaient probablement des humains vivants dans le passé, donc je suppose que nous étions tous malchanceux.

Ces thralls pouvaient parler assez bien, mais cela ne signifiait pas qu’ils possédaient toujours le même esprit que dans la vie. Ils pouvaient agir comme tel, mais seulement pour tromper les humains, ou du moins c’est ce qu’on disait. Je ne savais pas à quel point c’était vrai. Ils avaient commencé à se contredire après avoir été interrogés assez longtemps, donc c’était probablement correct, mais le fait qu’ils agissent de façon si humaine faisait qu’il était douloureux de les tuer. Quoi qu’il en soit, si on les laissait tranquilles, ils attaquaient les humains et mangeaient leur chair, pour finir par se transformer en vampires et devenir une menace pour l’humanité.

Me demandant si le moment était venu, j’avais regardé les thralls comme si je vérifiais la chaleur pendant que je faisais griller du poisson. Ils s’étaient pour la plupart transformés en cendres et ne pouvaient probablement pas se réanimer.

D’ailleurs, les autres aventuriers aspergeaient les thralls d’eau bénite pour s’en débarrasser. C’était un article assez cher, mais la guilde le fournissait pour cette occasion. Même s’ils ne le faisaient pas, certains aventuriers pouvaient simplement appeler Nive quand ils en trouvaient un. Elle viendrait certainement en courant. Mais il n’y avait qu’une seule Nive, pour autant que je le sache. Elle ne pouvait pas répondre à des appels venant de toute la ville.

J’avais aussi vu d’autres saints chercher des thralls dans la ville. Leurs arts divins étaient particulièrement efficaces contre eux. Mais peu de saints avaient de véritables capacités de combat, alors ils servaient surtout à les achever. Les saints dont le travail principal était la purification pouvaient purifier des villes entières en une seule fois, ils auraient donc probablement beaucoup à faire s’ils étaient ici en ce moment, mais ils n’étaient pas vraiment nombreux. Il y en avait peut-être un par pays, et les engager pouvait coûter une fortune. On pourrait penser qu’ils accorderaient des réductions lors de catastrophes de ce genre, mais je suppose qu’ils ne pourraient jamais travailler au prix fort. Quand on avait autant de pouvoir, c’est difficile de trouver le bon moment pour l’utiliser.

Quoi qu’il en soit, je m’étais demandé ce que le vampire pouvait gagner à mettre le feu à la ville et à semer le chaos. S’il avait déjà créé autant de thralls, je pensais que corrompre lentement tout Maalt aurait été un plan plus intelligent. Mais peut-être que ça aurait été difficile en soi. Les thralls n’avaient pas besoin de beaucoup de sang, mais s’ils devenaient de petits vampires, ils en auraient besoin d’une tonne. Si les gens commençaient à découvrir des signes d’attaques de vampires, les chasseurs de vampires pourraient venir les chercher en grand nombre. Peut-être qu’ils voulaient commencer quelque chose avant que cela n’arrive. Ça a du sens, mais ça n’en a pas.

Cependant, il n’y avait pas beaucoup d’utilité à réfléchir à ça. J’étais retourné à la chasse aux thralls. Si je les chassais tous, le patron devrait se montrer. Ou quitter Maalt, mais ça serait bien aussi. Je ne savais pas combien il en restait, mais grâce à Edel, je pouvais toujours en trouver plus.

« Allons de l’avant, » avais-je dit à la souris sur mon épaule, puis je m’étais mis à courir.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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