Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 13 – Chapitre 4 – Partie 1

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Chapitre 4 : Vers le pays maritime

Partie 1

« Voyons voir… », m’étais-je murmuré.

Nous étions maintenant le lendemain, et je me dirigeais vers la forteresse contenant les cercles de téléportation. Capitan se trouvant dans la République maritime d’Ariana, c’était bien beau, mais le problème était de trouver le bon cercle de téléportation pour s’y rendre. La ville souterraine en était remplie, et je n’avais aucune idée de l’endroit où la plupart d’entre eux menaient.

J’aurais aimé faire une vérification superficielle de chacun d’entre eux, mais malheureusement, j’avais un emploi du temps relativement serré. L’examen d’ascension de la classe Argent approchait à grands pas, je n’avais donc pas le temps.

Quant à savoir comment j’allais trouver celui qui mènerait à Ariana…

« Heureusement que j’ai la carte d’Akasha. Merci, mystérieuse dame qui me l’a donnée. Franchement… »

Je le pensais aussi. La carte d’Akasha était un objet magique unique qui m’avait été donné en guise d’excuses par une femme à la présence terrifiante et à la force palpable, que j’avais rencontrée dans une zone inexplorée du donjon de la Lune d’eau. La carte enregistre automatiquement tous les endroits que je traverse, même l’intérieur des donjons. Elle avait aussi d’autres capacités, mais je ne les avais pas encore découvertes. Cependant, sa représentation de la Cité des donjons du bon roi Felt répertoriait commodément tous les cercles de téléportation que j’avais vus, ainsi que leurs points de sortie. C’était une véritable bénédiction pour quelqu’un comme moi qui n’avait pas beaucoup de temps devant lui.

Mais je ferais bien de garder ça pour moi. Je pense que si cette femme mystérieuse apprenait que je considérais sa carte comme un simple moyen de gagner du temps, elle se mettrait en colère.

Quoi qu’il en soit, c’est pour cela que je marchais sur la route de la forteresse, les yeux fixés sur la carte d’Akasha, à la recherche du cercle de téléportation qui menait à l’Ariana.

« Ariana, Ariana… Ah, nous y voilà. »

Enfin, je l’avais trouvé. L’étiquette sur la carte indiquait : « Vers : La ville portuaire de Lucaris, République maritime d’Ariana. »

J’avais imaginé une carte du continent dans ma tête, en essayant de me rappeler où se trouvait Lucaris. Comme c’était une ville portuaire, elle devait se trouver sur la côte… et j’étais presque sûr qu’il y avait un donjon à proximité. Cela signifiait qu’il devait y avoir une guilde là-bas aussi. La plupart des villes avaient des Guildes, mais il était rare d’en voir une dans un village, et les villes en dessous d’une certaine taille n’avaient généralement qu’une petite succursale. Il était donc plus difficile pour les aventuriers locaux de trouver du travail — en premier lieu, à la fois pour accepter des emplois et pour trouver des informations à leur sujet.

Dans une ville de la taille de Lucaris, cependant, cela ne serait pas un souci : elle était beaucoup plus métropolitaine que Maalt.

Mais encore une fois, il n’était en premier lieu peut-être pas juste de comparer les deux. Maalt était en plein essor, mais en fin de compte, il s’agissait toujours d’une colonie frontalière dans un pays reculé. La découverte récente d’un nouveau donjon à proximité y avait insufflé un peu de vie, mais c’était tout. Comparé à une ville portuaire d’un pays où le commerce est l’élément vital, Maalt ressemblait à un petit hameau de campagne ordinaire.

« J’espère qu’ils ne vont pas me considérer comme un plouc…, » marmonnai-je en moi-même, alors que j’atteignais la forteresse et que j’entrais dans le cercle de téléportation. L’instant d’après, je me trouvais dans la cité-donjon du bon roi Felt. Peu de temps après, le shakhor melekhnamer arriva et je sautai sur son dos.

« Merci », avais-je dit. « Allons-y. »

J’avais pointé du doigt la direction que je voulais et le monstre se mit à trotter à vive allure. Nous étions arrivés à destination en quelques minutes.

« Merci. Je compte aussi sur toi pour faire attention à moi sur le chemin du retour. »

Je lui avais lancé de la viande d’orc, qu’il avait habilement attrapée, en poussant un miaulement semblable à celui d’un chat — mais beaucoup, beaucoup plus fort — et en s’éloignant à grandes enjambées pendant qu’il dévorait son repas.

« Si seulement je pouvais le garder à Maalt… mais ça n’arrivera jamais. »

C’est évident, pourquoi ne le fais-tu pas ? Je me l’étais rétorqué à moi-même, avant de me tourner vers le cercle de téléportation que j’avais prévu.

Je n’avais jamais utilisé celle-ci auparavant, alors j’avais revérifié la carte d’Akasha pour m’en assurer. Oui, c’était bien écrit : « Vers : La ville portuaire de Lucaris, République maritime d’Ariana. »

C’était donc le bon. Mais j’avais un peu peur — qui savait ce qui m’attendait de l’autre côté ? Il y avait toutes les chances qu’il me recrache au fin fond d’une forêt ou d’une caverne de montagne, ou même au fond de la mer. Et c’était une chance. Mon corps pouvait supporter ce genre d’environnement, mais s’il me recrachait dans une grotte effondrée ou autre, je serais coincé. Je devais prier pour que cela n’arrive pas.

Si le cercle de téléportation lui-même était endommagé, il ne fonctionnerait pas, mais tant qu’il était intact, il pouvait vous faire sortir littéralement n’importe où, ce qui était une idée terrifiante. Mais je m’en sortirais probablement, puisque Capitan l’avait aussi utilisé.

Je n’avais plus qu’à prendre mon courage à deux mains et à me placer dessus…

Avec précaution, j’avais posé le pied sur le cercle de téléportation. Il avait réagi à mon sang et s’était mis à briller, la lumière enveloppant tout mon corps et rendant mon environnement d’un blanc aveuglant. Lorsque la lumière s’estompa, j’étais ailleurs.

« Eh bien, me voilà… »

J’avais balayé du regard mon environnement. J’avais tout de suite compris que je n’avais pas atterri dans un endroit trop étrange — c’était juste l’intérieur d’une grotte.

Il n’y avait presque pas de lumière, mais mes yeux de mort-vivant avaient révélé la zone sans problème. Un humain normal aurait dû tâtonner un peu… mais là encore, Capitan avait probablement apporté un moyen de faire du feu. Ou alors, il était tellement habitué au voyage qu’il n’avait pas besoin de lumière pour s’orienter.

En fait, cette dernière solution semblait plutôt lui ressembler.

La grotte n’était pas très grande, et il y avait une ouverture qui semblait mener à l’extérieur, alors je m’étais dirigé vers elle. En sortant de la caverne, je m’étais retrouvé dans une forêt, en me retournant, j’avais vu que l’entrée de la grotte était petite et en grande partie cachée par de l’herbe. Attends, non — à bien y regarder, il y avait une sorte de magie d’inhibition de la perception qui jouait là. Capitan avait dû… Nan, c’était forcément Gharb.

L’enchantement n’avait pas l’air très vieux, il devait donc être renouvelé régulièrement — il y avait de fortes chances que je n’aurais pas pu voir l’entrée autrement. Il fallait quelque chose d’assez fort pour tromper les sens de mon corps de mort-vivant, surtout si j’avais déjà vu l’illusion une fois. J’étais à peu près certain que si je partais et revenais, je serais toujours capable de repérer l’entrée. Il allait de soi que Gharb pouvait la voir, puisqu’elle avait probablement lancé l’illusion en premier lieu, mais Capitan avait probablement un équipement de détection magique sur lui. Sinon, il serait bloqué sans aucun moyen de revenir…

Mais je me laissais distraire. J’avais mis de côté mes hypothèses pour l’instant et j’avais essayé de déterminer où se trouvait Lucaris. Bien que la carte d’Akasha indique la ville portuaire comme destination, j’étais entouré de forêts. Cela signifiait-il que j’étais à la périphérie ? Ou cela signifiait-il plutôt… ?

Je suppose que cela n’avait pas d’importance. D’une manière ou d’une autre, la ville ne devait pas être loin. Tout irait bien tant que je me dirigeais dans la direction où je pouvais sentir des gens.

D’ailleurs, je pouvais remercier mon odorat vampirique pour cette capacité. Toutes les fonctions de mon corps de mort-vivant m’avaient vraiment rappelé à quel point je m’étais éloigné de l’humanité…

Ah, peu importe. Pour l’instant, j’avais commencé à marcher.

◆◇◆◇◆

En fait, je n’avais pas mis longtemps à sortir de la forêt. Il y avait un mur devant moi, alors j’avais continué à me diriger vers lui.

Le ciel matinal était dégagé, ce qui me permettait de bien voir la région — une route s’étendait vers les murs de la ville, et le nombre de personnes autour augmentait progressivement au fur et à mesure que j’approchais. Il n’y avait pas non plus que des chariots sur la route — il y avait beaucoup de gens qui voyageaient à pied.

De plus, les gens que j’avais vus étaient de races différentes. Je n’étais pas vraiment surpris, mais ce n’était pas un spectacle que l’on voyait habituellement à Maalt. Ce spectacle, c’est celui d’un grand nombre d’hommes bêtes.

L’homme-bête est le terme générique pour désigner les races humanoïdes ayant des traits d’animaux, et elles étaient en fait divisées en plusieurs catégories différentes, c’est juste que les humains comme moi avaient trouvé plus facile de les mettre tous dans le même panier.

Si on voulait être plus précis, il y a des loups, des oiseaux et bien d’autres choses encore. J’avais même entendu dire qu’il existait des loups-dragons, mais ils étaient rares et je n’en avais jamais vu. Les hommes bêtes apparaissent de temps en temps à Maalt, mais ils étaient peu nombreux. C’était généralement le cas dans l’ensemble du Yaaran, mais la situation particulièrement reculée de Maalt n’en faisait pas un lieu de vie attrayant pour eux.

Je soupçonnais que la principale raison pour laquelle nous en avons vu si peu, c’est tout simplement que Maalt était si loin au milieu de nulle part que personne ne voyait l’intérêt de voyager aussi loin. Il y avait bien d’autres races dans le monde, mais les hommes bêtes étaient parmi les plus nombreuses, et ils pouvaient vivre n’importe où avec une relative facilité. Maalt en faisait partie, à moins que quelque chose ne m’échappe, et tout cela ne faisait qu’étayer ma théorie du « ils ne viennent pas parce que c’est au milieu de nulle part ».

En comparaison, Lucaris était une ville parmi les villes, elle offrait donc beaucoup de choses aux hommes bêtes. Je parie que si Maalt était plus prospère, leur nombre augmenterait aussi. Ce serait une bonne chose — les hommes bêtes sont assez habiles physiquement, et il existe une corrélation entre le fait d’en avoir beaucoup et l’amélioration de la force de la guilde locale. En retour, le fait d’avoir beaucoup d’aventuriers compétents signifiait que la population de la région avait plus de facilité à vivre.

Mais c’en était assez de rêvasser sur l’avenir. Il est temps d’entrer dans Lucaris.

J’avais rejoint la foule de gens qui attendaient devant les portes principales. S’il s’agissait de Maalt, je franchirais les portes, je montrerais aux gardes ma pièce d’identité et ce serait tout. Même s’il s’agissait d’un pays différent, la procédure générale aurait dû être la même. Bien sûr, les taux d’imposition et la paperasserie étaient différents, mais Ariana était connue pour être très ouverte aux étrangers et pour offrir à ses habitants un haut degré de liberté, comme on peut s’y attendre d’un pays dont le nom contient le mot « république ». Compte tenu de son économie commerciale florissante, Ariana ne souhaitait probablement pas imposer trop de restrictions.

« Suivant ! Passez par là ! »

La file d’attente avançait progressivement, et en peu de temps, je me retrouvai face à un garde qui me jeta un regard scrutateur. Je m’étais demandé pourquoi pendant une seconde avant de comprendre : les gardes de Maalt avaient pris l’habitude, mais…

« Peux-tu enlever le masque, s’il te plaît ? »

Oui, le masque de crâne. La première fois que j’avais essayé d’entrer à Maalt avec ce masque, j’avais eu quelques ennuis, si je me souviens bien. La présence de Rina avait arrangé les choses, mais j’étais seul aujourd’hui.

Cela dit, j’avais sur moi des papiers d’identité en règle, et ce n’était pas comme s’ils allaient immédiatement sauter à la conclusion que j’étais un monstre. La confiance en soi est la clé du succès.

« J’aimerais bien, mon ami, » dis-je. « Malheureusement, ce masque est maudit. Il ne s’enlèvera pas. »

« Vraiment ? Je ne veux pas te traiter de menteur, mais… »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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