Chapitre 7 : Le Chien d’Aiko est là
Partie 1
« Nous… pouvons nous en sortir, n’est-ce pas ? » Aiko regarda Mutsuko d’un air implorant en sentant de la sueur couler de son front.
« Hmm, je ne sais pas… C’est très bien réussi de leur part..., » apparemment, même Mutsuko n’avait pas pu trouver un plan pour sortir d’une telle situation.
Aiko regarda autour d’elle.
Il y avait des Anthromorphes partout — trop nombreux pour les compter en un coup d’œil. Il y en avait probablement au moins une vingtaine.
Elles étaient à peine à l’extérieur du manoir Kukurizaka.
Aiko était sur le point de suggérer de retourner à l’intérieur, mais juste à ce moment-là, elles avaient entendu des bruits de pas par-derrière. Apparemment, quelqu’un s’était rendu compte qu’elles s’étaient échappées, et leurs poursuivants les avaient finalement rattrapées.
« Je suppose qu’il n’y a pas moyen de s’en sortir, » déclara Yoriko, vaincue.
« Et si on les laissait nous attraper à nouveau ? Ils se sont bien occupés de nous…, » Aiko avait fait sa demande, mais savait que ce n’était pas une suggestion réaliste. Elles avaient profité de ces « bons soins » pour sortir déjà une fois, ce qui signifiait que leurs ravisseurs augmenteraient probablement la sécurité la prochaine fois, les privant ainsi d’une future chance de s’échapper.
« Hé, Noro ! Tu penses que Yu pourrait venir nous sauver à cet instant précis ? » demanda Mutsuko.
« H-Hey, ouais ! C’est à peu près au moment où Sakaki se pointe toujours ! Après tout, je suis apparemment l’Intérêt Romantique ! » déclara Aiko.
« Même en ignorant cette idiotie de l’Intérêt Romantique, mon frère ne manquerait jamais de sauver sa petite sœur chérie ! » déclara Yoriko.
Les trois filles avaient appelé à l’unisson :
« Yu! »
« Sakaki ! »
« Grand Frère ! »
Leurs cris résonnaient sur la montagne.
Aiko pouvait sentir le regard des Anthromorphes se refroidir d’un niveau.
« Hé ! Pourquoi Yu n’est-il pas là ? Ça va être difficile à ignorer ! Tu seras puni pour ça plus tard ! Avec des tortures à la Yugo ! » déclara Mutsuko.
« Sœurette, si on ne fait rien, il n’y aura pas de plus tard ! » avait gémi Yoriko.
Les Anthromorphes les entouraient.
« Qui sont ces individus ? » s’était demandé l’un d’eux.
« Oh, je sais. Nous les avons capturées hier avec le groupe dont je faisais partie, » déclara un autre.
« Alors elles se sont échappées, hein ? Leur garde dormait-il au travail ? »
« Eh bien, c’est le bon moment, n’est-ce pas ? Nous allons sur le site du festival de toute façon, alors emmenons-les. »
Ils ne semblaient pas vouloir les tuer tout de suite, il semblait qu’elles devaient être trop précieuses en tant que sacrifices.
Qu’est-ce que je fais !? Aiko était incertaine.
Devrait-elle libérer ses pouvoirs vampiriques ? Ou alors, devait-elle se laisser prendre et attendre les secours ?
Elle pourrait sucer le sang de Mutsuko ou de Yoriko et devenir une vampire, enfin, peut-être… mais pourrait-elle vraiment s’occuper de tant d’ennemis ? Elle ne le savait pas, mais elle devait essayer. C’est tout ce à quoi Aiko pensait. Et si elle ne pouvait pas tous les battre, ou si elles ne pouvaient pas s’enfuir, au moins elle serait la seule victime, Mutsuko et Yoriko auraient encore de la valeur comme sacrifices.
Aiko se dirigea vers Mutsuko et lui murmura. « Euh, Mutsuko… pourrais-je sucer ton sang ? »
« Oh ! C’est donc ça ton plan. Pas de problème ! Mais es-tu sûre ? » demanda Mutsuko.
Mutsuko avait donné son consentement sans aucune hésitation.
Aiko se déplaça derrière Mutsuko, qui s’accroupissait. Aiko posa doucement ses lèvres sur son cou…
Elle était sur le point de se concentrer sur l’extension de ses crocs, quand soudain, c’était arrivé. Ce qui ressemblait à la tête d’un chien, d’une belette et d’un ours volait dans les airs.
« Hein ? » demanda Aiko.
Alors qu’Aiko leva les yeux pour confirmer qu’elle ne l’avait pas imaginé, ils furent rejoints par les têtes d’un chat et d’un cochon. Les têtes volaient à droite et à gauche sur un rythme joyeux.
Aiko avait regardé, abasourdie. Elle s’était retrouvée avec tous les Anthromorphes qui les entouraient qui s’étaient effondrés. Aucun d’entre eux n’avait encore de tête.
« Sakaki ? Non… ça ne l’est pas, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle. Peu importe à quel point Yuichi était surhumain, il ne pouvait pas faire tout ça.
Aiko regarda autour d’elle. Il y avait un Anthromorphe debout là.
C’était un homme-loup. Ses traits du visage avaient une allure masculine et il mesurait environ deux mètres de haut, bien bâti et costaud.
Il était immédiatement clair qu’il n’était pas l’un de leurs ravisseurs, c’était lui qui les avait tués. Il avait autour de lui une présence qui manquait chez les Anthromorphes qu’ils avaient rencontrés sur cette île jusqu’à présent.
Le loup-garou se dirigea vers Aiko et s’agenouilla. Il s’inclina si bas que son nez toucha le sol — bien qu’il parût encore très grand face à la petite Aiko.
« E-Euh…, » Aiko bégayait de confusion.
« Noro ! Je parie que tu es censé dire “debout” ! Il a l’air d’être ce genre de type ! » déclara Mutsuko.
Certes, il semblait qu’il pourrait rester ainsi si elle ne disait rien.
« Je suis désolée. Pourriez-vous vous lever, s’il vous plaît ? » demanda Aiko.
Le loup-garou avait fait ce qu’on lui avait dit, levant les yeux pour la regarder. C’était vraiment un beau loup.
« Comment appelleriez-vous ça, un WILF ? » murmura Yoriko en regardant le loup-garou.
« Euh, merci. Vous nous avez sauvées, n’est-ce pas ? » demanda Aiko avec hésitation.
« Je suis indigne de vos paroles…, » déclara le loup.
Aiko avait reculé en raison de la surprise.
« Euh… pourriez-vous s’il vous plaît agir normalement ? » demanda-t-elle. C’était difficile de savoir ce qui était normal pour lui, mais Aiko avait l’intuition que la conversation n’irait pas très loin avec lui en continuant comme ça.
« Vous nous avez sauvées, n’est-ce pas ? » ajouta Aiko.
« En effet, » déclara le loup-garou. « J’ai vu que le mal était sur le point de frapper ma princesse, et j’ai donc pris leurs têtes sans hésitation. »
« Princesse ? Euh… ouais, OK, je suppose que je vois où ça nous mène. Vous voulez dire moi, c’est ça ? » demanda Aiko. Elle se sentait un peu gênée de reconnaître qu’on s’adressait à elle en tant que princesse.
« Vous ne vous souvenez pas de mon être indigne ? » Le loup s’était rapproché d’elle.
Aiko avait reculé. « Non, je ne me souviens pas de vous. Je n’ai aucune idée de qui vous êtes, et j’ai peur que vous ayez trouvé la mauvaise personne. »
« Impossible ! Je reconnaîtrais l’odeur de la princesse n’importe où ! » déclara le loup-garou.
« L’odeur ? » Aiko était de plus en plus gênée à l’idée d’avoir une odeur distinctive.
« Donc, je ne comprends pas tout ce qui se passe ici, mais est-ce que je peux supposer que vous êtes de notre côté ? » demanda Mutsuko au loup-garou.
« Oui. Si vous êtes avec la princesse, alors je suis aussi avec vous, » déclara le loup-garou.
« Si nous restons ici à parler, quelqu’un d’autre viendra probablement tôt ou tard. On devrait peut-être y aller ? » demanda Mutsuko.
Le loup-garou regarda Aiko à nouveau, comme s’il demandait la permission de se lever.
Attends un peu… est-ce qu’il va continuer à faire ça !?
« Euh… Cette femme est la présidente de notre club. Elle est mieux classée que moi. Donc, si vous pouviez vous en remettre à elle…, » déclara Aiko.
« Je comprends. Si Votre Altesse ne me donne pas d’ordre et que je n’y vois rien de mal, j’obéirai à la Présidente du Club, » déclara le loup-garou.
Aiko doutait qu’il comprenne vraiment ce qu’elle lui demandait.
✽✽✽✽✽
Yuichi et Natsuki avaient fouillé les bagages au port, avaient pris tout ce qui pouvait être utile et l’avaient chargé dans la fourgonnette. Puis ils avaient vérifié la carte, puis s’étaient dirigés vers le site du festival. C’était de l’autre côté de la montagne, de l’autre côté du manoir Kukurizaka, alors ils avaient fait le tour de la côte, du port à l’autre côté de l’île.
Cette partie de l’île était habituellement interdite, et il y avait même une clôture qui la séparait. Mais Yuichi avait utilisé ses talents de crocheteur de serrures, et ils avaient réussi à passer sans problème.
Heureusement, Natsuki n’était pas aussi mauvaise conductrice qu’il le craignait. C’est juste qu’elle avait ignoré tous les panneaux routiers, peu nombreux qu’il y avait.
« Takeuchi, où as-tu appris à conduire ? » demanda Yuichi.
« Je n’ai pas eu à “apprendre”. Ce n’est pas si dur, tu sais, » déclara Natsuki.
Une fois de l’autre côté de l’île, ils pouvaient voir l’arrière de la montagne. Ce côté était une falaise abrupte, avec quelques roches brunes en saillie ici et là.
Il y avait aussi quelque chose de si incroyable que Yuichi ne pouvait pas en croire ses yeux immédiatement.
« C’est… un vaisseau spatial, non ? » demanda Yuichi.
« Est-ce le cas ? Je n’avais jamais vu de vaisseau spatial auparavant, donc je ne pouvais pas dire, » répondit Natsuki.
« Je n’en ai jamais vu non plus, mais…, » Yuichi avait l’impression qu’il y avait un vaisseau spatial qui sortait de la montagne.
C’était un objet en argent brillant, de forme aérodynamique, qui sortait de la falaise à peu près à mi-hauteur. Yuichi avait vérifié la carte. Le label de site du festival correspondait à l’emplacement du « vaisseau spatial ».
Une fois qu’ils avaient atteint le côté exactement opposé de l’île depuis le port, ils avaient changé de cap pour se diriger vers la montagne.
Les routes n’étaient pas pavées, alors le camion avait été secoué pendant qu’ils roulaient.
Plus ils s’approchaient, plus ce qui sortait de la montagne ressemblait à un vaisseau.
Il sortait à angle droit, alors cela semblait être tombé du ciel et s’y être écrasé. Yuichi était de plus en plus convaincu que c’était un vaisseau spatial.
« S’ils veulent appeler ça un site de festival, OK, mais…, » murmura-t-il.
« Pourquoi ça te dérange ? Qu’est-ce que ça peut faire la manière dont quelqu’un l’appelle ? » demanda Natsuki.
« Je suppose que non… mais quand je rentre chez moi, je regarde Google Maps, » déclara-t-il.
Peu de temps après, la voiture était arrivée au pied de la falaise. Ils étaient sortis et avaient examiné la falaise.
Ça ressemblait à une paroi presque verticale. Ce n’était pas une montagne très haute — à seulement 400 mètres du sommet — et le vaisseau spatial était bloqué à mi-chemin. En d’autres termes, environ 200 mètres.
« J’ai pensé qu’il pourrait y avoir une route ou quelque chose comme ça, mais…, » il n’avait jamais imaginé que le site du festival serait un vaisseau spatial saillant d’une falaise.
Yuichi avait vérifié la carte une dernière fois. Il avait l’impression que l’entrée du navire devait se trouver à l’intérieur de la montagne.
« Je parie que le vaisseau spatial était ici à l’origine, et que le manoir a été construit plus tard pour servir de… comme un passage ou une porte d’entrée pour y accéder, » déclara-t-il. Mais ça ne les aiderait pas à entrer.
« Ça prendrait trop de temps pour revenir en arrière. Devrions-nous y grimper ? Ça semble plus rapide, » Yuichi avait sorti la corde de soie d’araignée qu’il avait mise dans les bagages et l’avait mise sur ses épaules.
Il avait levé les yeux vers la falaise, avait déterminé le chemin le plus court, puis avait sauté pour s’agripper à la paroi rocheuse.
« Que vas-tu faire, Takeuchi ? » demanda-t-il. Il avait attaché la corde, puis avait regardé en bas pour voir si elle la suivait.
Elle n’était pas là.
« Tu essaies de t’en aller tout seul ? » La voix de Natsuki parlait d’à côté de lui.
Elle se soutenait à l’aide d’un scalpel enfoncé dans la paroi rocheuse.
« Tu peux utiliser ça comme ça ? » Yuichi fixa un regard choqué tandis que Natsuki continuait à utiliser les scalpels pour grimper en douceur sur la paroi rocheuse.
« Ne tarde pas trop, ou je te laisse derrière, » déclara Natsuki.
Yuichi avait vite fait de la suivre.
La paroi rocheuse était solide, avec de nombreuses poignées, permettant à Yuichi de grimper les 200 mètres sans trop de difficulté.
De loin, le vaisseau spatial avait l’air lisse, mais de près, il était assez patiné, avec beaucoup d’endroits où s’accrocher. Tous les deux avaient escaladé l’extérieur du vaisseau spatial pour atteindre le sommet.
« Alors, il y a une entrée ou quelque chose ici ? » demanda-t-il.
Ils avaient regardé autour d’eux sur le vaisseau spatial. De ce point de vue, ils pouvaient voir qu’il était vraiment assez grand. Il mesurait environ 100 mètres de large, et la partie visible de la longueur, à elle seule, était d’environ 200 mètres. Mais il n’y avait pas d’entrée aussi loin qu’ils pouvaient voir.
« Sakaki, et ça alors ? » Natsuki montra du doigt ses pieds.
Il avait regardé et s’était rendu compte qu’il y avait des fissures dans le châssis ici et là.
Yuichi s’était accroupi à côté d’une des fissures, et Natsuki marcha à côté de lui pour regarder. Les murs et le sol à l’intérieur étaient tous éclairés, ce qui permettait de voir facilement ce qui s’y trouvait.
« Hein ? » Yuichi s’exclama en voyant un spectacle inattendu.
Yuri Konishi était à l’intérieur du vaisseau, et elle était furieuse.