Neechan wa Chuunibyou – Tome 2 – Chapitre 5

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Chapitre 5 : Allons visiter la Résidence Noro

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Chapitre 5 : Allons visiter la Résidence Noro

Partie 1

Kyoya était enragé.

Il avait baissé l’un de ses bras avec assez de force pour fendre son lit en deux.

L’étagère était également dans un sale état. Le déchaînement de Kyoya l’avait laissé en morceaux.

Il était assez fort pour faire ça, et il était aussi très rapide. Cet homme n’aurait pas dû être capable de le battre. Il avait dominé tout ce groupe de délinquants, mais ils étaient complètement impuissants devant cet homme. L’ami d’Aiko...

Il était sur le point d’attraper l’homme quand il était soudainement tombé au sol. Il ne se souvenait même pas de ce que l’homme lui avait fait.

D’une manière ou d’une autre, cet homme avait enlevé tous ses esclaves.

Le partage des sensations était une aptitude vampirique que Kyoya n’avait maîtrisée que récemment. Il pourrait sucer le sang de quelqu’un et vivre ce qu’il vivait. Il avait vu de première main, à travers les yeux de ses esclaves, cet homme les écrasant tous dans l’hôpital abandonné.

Ces esclaves lui étaient maintenant inutiles. Les blessures n’étaient pas si graves, mais ils n’allaient pas être en mesure de combattre cet homme après qu’il ait démontré une telle puissance écrasante.

« Va te faire foutre ! » cria Kyoya. La défaite unilatérale avait été gravée dans son esprit.

Eriko avait ramené Kyoya à la maison après son échec, puis elle l’avait laissé déchaîner sa colère sur sa chambre. Assez rapidement, minuit était tombé.

« Combien de temps vas-tu rester là-dedans ? » demanda Eriko en revenant. Elle portait un cercueil sur ses épaules.

« J’ai entendu dire que dormir dans un cercueil peut augmenter encore plus tes pouvoirs, » avait-elle ajouté. Avec un grognement causé par l’effort, elle avait déposé le cercueil sur le sol.

« Que s’est-il passé ? Pourquoi mon charme n’a-t-il pas fonctionné ? » Kyoya s’était mis à crier sur Eriko.

Le « Charme » était un autre pouvoir vampirique que Kyoya avait réveillé. Celui-ci lui avait permis d’hypnotiser un membre de l’autre sexe pour qu’elle devienne son esclave. Ce n’était pas une domination durable comme la succion du sang pourrait l’être, mais cela aurait dû lui suffire pour prendre le dessus dans ce combat.

Kyoya avait essayé de charmer la fille se trouvant avec cet homme. Il était sûr que son pouvoir s’était activé, mais l’effet ne s’était jamais manifesté.

« Il est clair que ce n’est pas infaillible, » Eriko s’était assise sur le lit brisé et avait pris un cahier dans son sac. Elle n’avait pas dit à Kyoya où elle l’avait obtenu, mais il semblait contenir des secrets sur des vampires que le monde entier ne connaissait pas.

Du moins, c’est ce qu’elle avait dit. Kyoya n’avait lui-même jamais vu ce qu’il contenait.

« Ah, » dit-elle. « Cela dit que ce pouvoir ne fonctionne pas sur les fanatiques religieux, donc vous ne devriez pas trop compter sur ça. »

On ne pouvait pas savoir qui était un fanatique rien qu’en les regardant, alors la prudence était de mise. Kyoya avait appris cela de la manière la plus douloureuse possible.

« À ce propos, pourquoi as-tu attaqué ce garçon ? » demanda-t-elle. « Cela semblait être une action imprudente. »

Parce qu’il avait vaincu tous ses serviteurs. Parce qu’il voulait sucer le sang de la fille qui était avec lui. Un certain nombre de raisons flottaient dans l’esprit de Kyoya, mais il avait choisi de les garder pour lui.

« Eh bien, si tu ne veux pas me le dire, c’est très bien, » avait poursuivi Eriko. « Mais sois prudent à l’avenir. J’ai entendu dire qu’il y a des chasseurs de vampires dans le coin. »

« Je n’ai pas l’intention de rôder dans l’ombre ! » s’était écrié Kyoya. Mais il s’était également rendu compte que le fait d’attaquer les personnes sans discernement causerait des problèmes à long terme. « Cibler une communauté spécifique semble être une bonne idée, mais ces voyous semblent difficiles à contrôler, n’est-ce pas ? »

Kyoya avait asservi le chef d’un groupe criminel en suçant son sang, en supposant qu’à travers lui, il pouvait prendre le contrôle de leur organisation. Mais les sous-fifres de l’hôpital abandonné avaient enlevé cette fille de leur propre chef pour essayer de boire de son sang. Mais finalement, ceux dont ses généraux buvaient le sang — ses « petits-enfants » — n’étaient pas sous le contrôle de Kyoya. Cela pourrait être un signe de la faiblesse de Kyoya, ou une limitation fixe sur la capacité elle-même.

« Je ne les utiliserai plus... mais par coïncidence, cela porte quelques fruits, » dit-il. « Ces Anthromorphes. » Certains de ceux dont Kyoya avait bu le sang s’étaient avérés avoir la capacité de se transformer en créatures mi-animales, qui s’étaient révélées plus fortes que ses autres esclaves semi-vampiriques.

« Oh, ceux-là. Il y a aussi quelque chose à dire à leur sujet..., je crois qu’on les appelle : en sommeil. Il semble qu’il y ait des goules, des sorcières et des loups-garous. Certaines personnes ont ce potentiel en elles, mais elles n’en sont pas toujours conscientes. Je me demande à quel point ils sont rares..., » déclara Eriko en feuilletant les pages.

« Ils seront utiles dans mon armée, » avait annoncé Kyoya.

« Cependant, il ne semble pas y avoir de moyen de les trouver dans la foule, donc tu devras utiliser la chance, » avait commenté Eriko. « Et alors ? Que faire ensuite ? »

« Je pense que je vais d’abord prendre le contrôle de mon école, » l’école était l’environnement scellé le plus proche que Kyoya connaissait. S’il avait les professeurs sous son contrôle, les élèves suivraient bientôt.

« Est-ce un effet secondaire ? Ça n’affecte pas seulement le corps, mais aussi l’esprit ? » Eriko parlait d’une voix moqueuse.

« Effets sur l’esprit ? » demanda Kyoya. « Je suppose qu’il y en a eu. Mais je pense que c’est juste le vrai moi qui se montre. »

Boire du sang avait vraiment affecté son esprit. Il n’avait plus de scrupules à attaquer les gens. L’extase d’exercer sa volonté sur les autres était une drogue dont il n’en avait jamais assez. Plus que tout, il n’hésitait plus à s’adonner à ses propres désirs. C’est la raison pour laquelle il avait aussi attaqué cet homme.

« L’école, alors... très bien. En parlant de domination du monde, je n’ai pas l’intention d’aller aussi loin avec toi, » déclara-t-elle.

Kyoya ne pouvait pas lui en vouloir ; cela devait avoir l’air de parole en l’air en ce moment. Il n’avait encore rien accompli.

« Ça n’a pas d’importance, » avait-il dit. « Si je peux mettre l’école à ma portée, je suis sûr que je peux l’utiliser à une certaine fin. »

« Alors, est-ce pour l’entraînement ? » demanda-t-elle.

« Quelque chose comme ça, » répondit-il.

« Fais ce que tu veux. Oh, c’est vrai. Assure-toi de compter le nombre de personnes dont tu as bu le sang. C’est important de garder le contrôle de tes esclaves, » après avoir dit ça, Eriko s’était levée et avait quitté la pièce en faisant un simple geste de la main.

Maintenant seul, Kyoya s’était approché de la fenêtre et avait regardé dehors.

La forêt s’étendait sous lui. La forêt qui constituait la terre de la famille Noro avait sombré dans l’obscurité, sans un seul point de lumière pour l’illuminer.

Kyoya y avait visualisé son propre empire de ténèbres.

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Partie 2

Il s’agissait d’un sanctuaire pour Susano-o Mikoto.

Mutsuko ne le savait pas quand elle l’avait choisi pour sa taille et en raison de la proximité avec leur maison, mais elle avait été enchantée par la coïncidence.

Des bruits aigus retentissaient à l’arrière de ce sanctuaire : le son des coups de poing de Yuichi déchirant l’air, encore et encore.

Il était quatre heures du matin. Il faisait encore nuit dehors. Yuichi était habillé en survêtement, en train de suivre ses leçons d’arts martiaux.

L’entraînement était simple. Cela consistait à frapper avec le bras droit tout en avançant avec la jambe droite. Puis il devait ramener le bras et la jambe en position arrière, et faire de même avec la gauche.

En effectuant ce mouvement encore et encore, cela l’entraînait lentement vers l’avant, et après une certaine distance, il se retournait et faisait la même chose dans l’autre sens.

À l’origine, il avait pratiqué sur la pelouse de leur maison, mais au fil des ans, le piétinement avait durci le sol à tel point qu’aucune herbe n’y poussait.

Sa famille vivait dans une maison de style étranger, avec un design élégant que sa mère avait choisi. Comme on pouvait s’y attendre, elle était donc très exigeante quant à l’apparence de la pelouse et de l’extérieur.

Sa mère, habituellement facile à vivre, était tombée dans une profonde tristesse lorsqu’elle avait appris que leur pelouse était maintenant stérile. Ils avaient rapidement travaillé pour creuser, changer la terre et replanter l’herbe, mais Mutsuko, normalement obstinée, avait ressenti un rare sentiment de remords à propos de ce qu’elle avait fait. Ainsi, ils ne s’entraînent plus chez eux.

À la place, Mutsuko était allée jusqu’à chercher de grands espaces isolés à proximité pour diriger son programme d’entraînement, et ils avaient changé d’endroit périodiquement pour éviter que cet incident ne se reproduise.

Yuichi et Mutsuko étaient actuellement les seuls au sanctuaire. Mutsuko était également en survêtement, assit sur un sac à dos converti en chaise et regardant les mouvements de Yuichi.

Si elle voyait des problèmes, elle les signalait, mais dernièrement, elle n’en avait pas eu besoin. C’était surtout à Yuichi de prêter attention à la façon dont son corps se comportait.

« Hé. Hé ! » Mutsuko avait pris la parole, clairement ennuyée par le simple fait de s’asseoir.

« Quoi ? » répondit Yuichi alors que son poing fendait les airs.

« J’ai entendu dire que le propriétaire du sanctuaire a une fille ! Je me demande si c’est une miko ! » déclara-t-elle.

« Une miko ? Je ne vois aucune raison pour qu’elle le soit juste parce qu’elle est la fille du propriétaire. » Cela semblait être une pensée extrêmement superficielle pour Yuichi.

« Oh ? Je pense qu’ils engagent la famille, car il y a une Miko. Eh bien, je suppose que parfois ils recrutent aussi au bureau de placement, » déclara-t-elle.

« Pourquoi recruter une miko dans un bureau de placement ? » demanda Yuichi, en ne se concentrant nullement sur ce qu’elle disait vu que cela ne l’intéressait pas.

« Peut-être qu’elle te regarde secrètement t’entraîner, attendant de t’apporter de quoi manger et boire ! » déclara sa sœur.

« J’espère vraiment que non ! » Il faisait ça en secret parce qu’il n’aimait pas qu’on le regarde. Il n’aimait pas l’idée que quelqu’un le trouve en train de faire ça.

Yuichi regarda par-dessus la forêt si paisible se trouvant derrière le sanctuaire. C’était plein d’arbres morts. C’était également le résultat de la pratique zélée de Yuichi, un type d’entraînement où l’on frappait un arbre en prétendant qu’il s’agissait d’un adversaire. Beaucoup d’entre eux étaient devenus sans vie à cause de cela.

« Ah, regarde, il y a quelqu’un ! » dit Mutsuko, en montrant du doigt la forêt.

« Quoi ? » Yuichi avait rapidement cessé de s’entraîner et avait regardé en direction de Mutsuko. Quelqu’un s’approchait de la forêt crépusculaire.

Le premier instinct de Yuichi était de courir, mais il s’était arrêté lorsqu’il avait reconnu le visage. « Oh, c’est juste toi. Ne me fais pas peur comme ça. »

En effet, c’était Natsuki Takeuchi. Elle portait un justaucorps noir moulant. C’était certainement un mode vestimentaire provocateur, mais pour Yuichi, qui savait qu’elle était une tueuse en série, c’était tout aussi évocateur de la tenue d’un assassin.

 

 

« Hé, ne peux-tu pas faire quelque chose pour cette tenue ? » avait-il demandé. « Je sais que c’est probablement facile pour bouger, mais... »

Natsuki venait de temps en temps pour rejoindre Yuichi dans son entraînement, et c’était ce qu’elle portait habituellement. Cela moulait tellement son corps que Yuichi avait eu du mal à savoir où regarder.

« Quel est le problème ? Elle ressemble à Orin le Fugitif ! C’est cool ! » Comme d’habitude, les exemples de Mutsuko ne rendaient pas les choses plus claires pour Yuichi.

« Si ça te distrait, Sakaki, alors c’est d’autant plus à mon avantage, » avait déclaré Natsuki. Il semblerait qu’elle le portait spécifiquement au bénéfice de Yuichi. « Maintenant, allons-nous nous battre ? », avait-elle ajouté, en allant droit au but.

« Bien sûr, mais montre un peu de pitié, d’accord ? » demanda Yuichi.

« Je ne peux pas. Je me bats avec mon instinct meurtrier, » immédiatement, Natsuki lui avait sauté dessus, étendant ses doigts pour viser droit vers ses yeux.

Il n’y avait pas une once d’hésitation dans ses mouvements. Elle bougeait si vite que si ses doigts frappaient ses yeux, ils lui transperceraient le cerveau.

La plupart des personnes se blesseraient en essayant d’attaquer les yeux comme ça, mais Natsuki n’était pas la majorité de la population.

Heureusement pour Yuichi, il pouvait voir arriver l’attaque à un kilomètre de distance. Il avait balayé son bras de côté avec le sien pour dévier l’attaque loin de sa cible, puis s’était déplacé à côté d’elle avec un pas en diagonal, et avait frappé légèrement avec sa paume sur son côté exposé.

Natsuki, contrariée, avait commencé une rafale rapide d’attaques, mais Yuichi avait esquivé chacune de ces attaques. Il pouvait facilement prédire les schémas d’attaque instinctifs de Natsuki et la tenir à distance, même sans furukami. Elle était beaucoup trop prévisible dans ses mouvements.

Après un peu de va-et-vient similaires, Natsuki s’était effondrée sur le sol. Son expression semblait indiquer une pleine extase, suggérant qu’elle avait obtenu tout ce dont elle avait besoin du combat.

Il semblerait que le fait de pouvoir se déplacer avec son intention meurtrière était suffisant pour satisfaire les pulsions meurtrières de Natsuki. Donc, tant qu’il y avait quelqu’un qui pouvait vraiment esquiver ses coups, elle pouvait se passer du meurtre en soi. Et pour l’instant, Yuichi était le seul qui correspondait à la demande.

« C’est une chose assez élémentaire, mais tu devrais vraiment arrêter de te battre avec les lignes de ton corps exposées, » lui avait-il dit. « C’est très facile de voir la façon dont tes muscles bougent. Tu sais pourquoi les gens portent un hakama dans les arts martiaux japonais ? C’est là pour masquer leurs mouvements. »

« Je vois. Tes yeux ont parcouru la totalité de mon corps pendant le combat, n’est-ce pas ? » Natsuki, sur le sol, se serrait dans ses bras comme pour cacher sa poitrine. C’était vraiment comme un geste théâtral qu’elle ferait là.

« Hé, ne le dis pas comme ça. Tu l’as dit toi-même : tu ne peux pas combattre quelqu’un si tu ne le regardes pas. N’est-ce pas de la communication ? » Mais Yuichi avait décidé de laisser tomber les conseils. Il ne voulait vraiment pas qu’elle s’améliore au combat.

***

Partie 3

C’était vendredi après les cours, six jours après la séance d’achat de Yuichi avec Aiko. Il était venu dans la salle du club de survie pour trouver les membres habituels déjà rassemblés.

« D’accord ! En ce qui concerne notre sujet de la semaine dernière, le camp de formation estival... De nouvelles idées ? » Mutsuko avait proclamé ça avec son ton audacieux habituel, debout devant le tableau blanc.

Leur disposition selon laquelle l’argent n’était pas un objet n’avait pas donné de nouvelles idées à Yuichi. Tandis qu’il restait silencieux, Aiko leva la main et donna la première suggestion.

« Nous avons une maison de vacances près de la plage. On peut y aller ? » Aiko se tourna vers Yuichi. « Est-ce que c’est bon si c’est une maison de vacances ? »

Il pensait qu’elle lui posait la question parce que c’était lui qui s’était opposé à l’utilisation de l’argent de sa famille pour le voyage.

« Si c’est quelque chose que tu as déjà, je suppose qu’on peut l’utiliser, » avait-il dit. Il se sentait encore comme s’il comptait sur la richesse de sa famille, mais c’était différent du simple fait qu’elle payait pour tout.

« J’aime ça ! » déclara Mutsuko gaiement. « Aller dans la maison d’été d’une riche amie est un vrai trope ! »

Yuichi n’avait aucune idée de la figure de style dont elle parlait.

Mutsuko avait écrit « La maison d’été de Noro » sur le tableau blanc, qui contenait encore les autres suggestions de la dernière fois.

« La Terre Non Marquée, » chuchota Natsuki. Un autre endroit étrange. « C’est une région en dehors de la juridiction de la loi japonaise. Une ville de monstres inhumains, où vous devez garder vos esprits en alerte en tout temps. »

« Tu peux le faire sans moi ! » Yuichi s’y était opposé avec véhémence. Il n’y avait aucune chance qu’il aille dans un endroit comme ça.

« Est-ce différent du Dépotoir dont tu as parlé précédemment ? » demanda Mutsuko avec une intense curiosité.

« La Terre Non Marquée est dans l’océan Pacifique. C’est assez loin, donc ça peut être difficile de s’y rendre. Tu pourrais avoir besoin d’affréter un hélicoptère, » déclara-t-elle.

« Je vois. Donc on aurait besoin d’argent pour ça, hein ? » Mutsuko hocha la tête et écrivit « La Terre Non Marquée » sur le tableau blanc. « Et toi, Orihara ? As-tu trouvé un moyen d’accéder à un isekai ? »

« Quoi ? Est-ce qu’on parle sérieusement de l’isekai ? » Yuichi avait demandé ça à Mutsuko, juste pour être sûr. L’idée de proposer un isekai pour une discussion de camp de formation semblait tout simplement bizarre.

« Nous passons beaucoup de temps à parler d’isekai, donc nous devrions vraiment en visiter un de temps en temps ! » répondit-elle joyeusement.

« Tu rends ça aussi facile que d’aller aux bains publics ! » Yuichi était de plus en plus mal à l’aise. Il commençait à croire qu’ils existaient vraiment.

« Euh, et la Mayoiga ? » demanda Kanako.

La Mayoiga — en d’autres termes, la Maison des Perdus — était une maison légendaire cachée dans les montagnes, dont on disait qu’elle apparaissait devant les voyageurs perdus et leur apportait des richesses. On ne pourrait jamais la visiter deux fois, alors certaines personnes pensaient qu’elle existait dans un isekai. C’est pour ça que Kanako en parlait.

« J’ai compris ! C’est comme un isekai ! Alors, la zone de Tono ? » Mutsuko était facilement devenue d’accord de l’idée.

Yuichi avait un mauvais pressentiment. Tono était une région du nord du Japon avec un lien puissant avec le folklore. Cela semblait être un lieu probable pour les Onis, ainsi que pour les kappa, tengu, zashiki-warashi et d’autres formes d’esprit maléfique.

« Eh bien, je pense que c’est assez de possibilités, » déclara Mutsuko. « Nous avons jusqu’aux vacances d’été pour décider. Si quelqu’un a d’autres idées, faites-le-moi savoir ! »

Les propositions pour leur camp de formation n’avaient rempli Yuichi que d’anxiété.

« Mis à part ça, je pense qu’il est temps de commencer nos activités normales. » Pendant qu’elle parlait, Mutsuko écrivait sur le tableau blanc : « Discussion sur la survie d’Isekai 4 : Résistance psychologique au meurtre dans une guerre en Isekai. »

Cela faisait partie d’une série.

La deuxième discussion avait été « Une approche de psychologie du développement pour l’apprentissage des langues Isekai. » La troisième avait été « NAISEI : Les forces et les faiblesses de la rotation des cultures. » Yuichi avait oublié la plupart de ce qu’elles impliquaient.

Incidemment, NAISEI était un terme qui se moquait de l’utilisation de la connaissance anachronique et moderne de la gouvernance des cultures dans les histoires fantastiques d’isekai.

« Maintenant, pour aujourd’hui, notre “qu’est-ce que je fais si je finis dans un isekai” concerne la guerre ! » déclara-t-elle.

« Maintenant que tu en parles, est-ce qu’ils n’ont pas très peu tendance à être paisibles ? » Yuichi avait repensé à de nombreuses histoires fantastiques d’isekai qu’il avait lues. Ils avaient toujours eu une sorte de combat en eux.

« Nous avons tendance à penser que l’isekai est moins civilisé que le Japon moderne, avec un taux de mortalité élevé ! » répondit Mutsuko.

« C’est exact. Je passe beaucoup de temps à m’inquiéter de ce que je ferais si je me retrouvais dans un monde comme ça..., » annonça Kanako, inquiète.

« Passes-tu beaucoup de temps à t’inquiéter de ça ? » demanda Yuichi. C’était étrange de passer son temps à y penser.

« Oui ! » Kanako avait répondu sincèrement. « On ne sait jamais quand un portail vers un isekai pourrait s’ouvrir ! »

Apparemment, elle y croyait vraiment.

« Quoi qu’il en soit, il est possible qu’un isekai soit truffé de créatures magiques et de formes de vie dangereuses, mais le prédateur le plus dangereux est l’homme, n’est-ce pas ? Si tu es au milieu d’une zone de guerre, ou jeté sur un champ de bataille... que ferais-tu, Noro ? Pourrais-tu tuer quelqu’un ? » demanda Mutsuko.

« Hein ? Moi ? Probablement pas..., » déclara Aiko après mûre réflexion.

« Et si c’est tuer ou être tué ? Ce sont des personnes d’un isekai. Ils n’ont rien à voir avec toi, n’est-ce pas ? » demanda Mutsuko.

« Même ainsi... Je ne pense pas que je pourrais, » répondit Aiko.

« C’est exact. C’est probablement la réponse que la plupart des gens donneraient ! » Mutsuko avait probablement demandé à Aiko parce qu’elle donnerait la réponse qu’elle cherchait. Si elle avait demandé à Natsuki, les choses seraient devenues un peu plus compliquées. « Je pense que c’est plutôt bien connu, mais vous ne l’avez peut-être pas entendu, alors je vais vous expliquer ! La question est : les personnes peuvent-elles tuer d’autres personnes ? »

« Eh bien, les gens tuent des gens tout le temps, » avait dit Yuichi. « Les nouvelles sont pleines d’histoires de guerres dans le monde entier, et de meurtres d’individus. »

« Ce sont des exceptions. Eh bien, je suppose qu’il arrive trop souvent pour les appeler des exceptions, mais... Pour l’instant, prenons comme conclusion “les gens ne peuvent pas tuer d’autres personnes”, et travaillons à l’envers, » déclara Mutsuko.

« Est-ce vraiment le cas ? » demanda Aiko avec doute.

Yuichi ressentait la même chose.

« Commençons par ceci. Le taux de réussite des armes à feu de l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale se situait entre 15 et 20 %. La plupart des personnes ne pouvaient pas tirer, même lorsqu’il y avait un soldat ennemi devant eux, ce qui suggère une forte résistance à l’idée de tuer un autre être humain. Ils disent que même sous les ordres, la plupart des soldats ont manqué intentionnellement leur tir, » expliqua Mutsuko.

« Quand nous pensons à la guerre, nous pensons généralement à des soldats dans une frénésie barbare, arrachant les membres d’autres soldats, mais la vérité n’est pas vraiment comme cela. En d’autres termes, les humains ont une résistance instinctive à s’entretuer. C’est quelque chose dont nous sommes fiers ! C’est pourquoi nous utilisons le mot “inhumain” pour décrire les tueurs en série ! Nous disons que les gens qui tuent des gens ne sont pas vraiment humains. Ce sont des monstres, » continua Mutsuko.

« Je suis d’accord que c’est quelque chose dont on peut être fier, mais ce n’est pas très convaincant venant de toi, sœurette ! » avait lâché Yuichi. Étant donné les choses sauvages auxquelles elle avait tendance à réfléchir et les idées dangereuses qu’elle avait proposées, il n’avait pas pu s’empêcher de remettre en question son discours sur la résistance humaine à l’assassinat.

Yuichi jeta un coup d’œil à Natsuki à côté de lui. Elle avait l’air plutôt déprimée.

« Takeuchi ? » demanda Yuichi, inquiet. Après tout, ce n’était pas comme si elle avait choisi d’être esclave de son désir de tuer.

« Je vais bien. Ne t’inquiète pas, » répondit Natsuki, même si sa voix était exceptionnellement monotone.

« Et si vous pensez que c’est simplement parce que nous étions plus sophistiqués culturellement avant la Seconde Guerre mondiale, eh bien, on croit que c’était la même chose dans l’Antiquité. Les pertes en combat au corps à corps à l’époque étaient beaucoup moins élevées que ce à quoi on pouvait s’attendre, » déclara Mutsuko.

« Cependant, des tonnes de gens sont mortes pendant la Période des Royaumes combattants du Japon, » avait déclaré Yuichi, en repensant aux scènes des innombrables drames de la période qu’il avait regardé. Les films n’avaient pas peur de montrer des gens qui s’entretuaient pendant la guerre.

« Tu le penses probablement à cause des représentations tape-à-l’œil dans la fiction. Mais la plupart des gens qui se sont battus à l’époque étaient des agriculteurs. Tu penses qu’ils allaient commencer à tuer des gens justes parce qu’ils ont été traînés sur un champ de bataille ? La clé, à l’époque, c’était surtout de réunir beaucoup de personnes et de crier : “Hé, vous ne pouvez pas nous battre ! Rendez-vous maintenant !” et faites une grande scène de bataille pour qu’ils pensent que vous allez les tuer pour qu’ils disent, “Oh, nous nous rendons” ! Si vous pouvez assurer la victoire rapidement, personne n’aura à s’entretuer inutilement, » déclara Mutsuko.

Mutsuko avait dit cela comme si elle l’avait vu de première main.

« À l’époque, les individus n’étaient pas trop différents des personnes d’aujourd’hui, psychologiquement parlant. Ce n’est pas facile de tuer juste parce que quelqu’un vous le demande. Donc, si vous êtes dans un isekai où il y a une guerre en cours, ne pensez-vous pas que la même chose s’appliquerait ? Passons à autre chose avec cette hypothèse en place ! » déclara Mutsuko.

Yuichi avait toujours supposé que les personnes d’autrefois n’avaient eu aucun problème à tuer d’autres personnes. Mais peut-être que cette idée était enracinée dans les préjugés.

« OK, voilà le problème. Si les gens ne peuvent pas tuer les gens, il est difficile de faire la guerre, n’est-ce pas ? C’est important de savoir si vous voulez utiliser les connaissances modernes pour tricher ! La question est : comment créer des humains qui peuvent tuer d’autres humains ? C’est un élément fondamental dans un combat plus important que la tactique ou la stratégie, » expliqua Mutsuko.

Mutsuko semblait vraiment joyeuse lorsqu’elle parlait.

« Il y a beaucoup d’exemples sur la façon de procéder, mais prenons l’armée américaine comme exemple. Ils savaient qu’ils ne pourraient pas gagner une guerre si leurs soldats ne voulaient pas se battre, alors ils ont fait beaucoup de recherches à ce sujet. Cette recherche a permis d’obtenir le taux de tir des soldats dans la guerre du Vietnam jusqu’à 90 %, » expliqua Mutsuko.

Quatre-vingt-dix pour cent ? C’était une énorme augmentation par rapport au chiffre de vingt pour cent qu’elle avait mentionné auparavant, pensa Yuichi.

« Ils ont utilisé un conditionnement psychologique. C’est un peu trop complexe pour entrer dans les détails, alors utilisons un exemple relativement facile à comprendre : s’entraîner à tirer sur des cibles ressemblant à des cibles humaines. Dans le passé, les cibles à portée de tir n’étaient que des cibles rondes immobiles, mais ils ont transformé les cibles en cibles humanoïdes réalistes et les soldats se sont entraînés à tirer sur elles. Ils plaçaient des ballons dans des uniformes de combat sur ces cibles ou les remplissaient de peinture rouge pour qu’ils éclatent de “sang” lorsqu’on leur tirait dessus. Finalement, cela a amené les soldats à tirer instinctivement sur d’autres humains et, après un certain temps, ils ont commencé à considérer l’ennemi comme une simple cible. Ils se sont convaincus que c’était des cibles qu’ils tiraient, pas d’autres personnes, » expliqua Mutsuko.

« Euh... tout cela semble un peu absurde..., » Aiko était vraiment mal à l’aise. Ce n’était pas vraiment une chose agréable à entendre.

« C’est exact. Peu importe la formation ou la justification que vous leur donnez, vous ne pouvez pas éliminer complètement la résistance d’une personne à tuer ! C’est pourquoi ils ont conditionné les soldats de la guerre du Vietnam à tuer les gens de cette façon, mais cela signifiait que beaucoup d’entre eux sont rentrés chez eux traumatiser... Qu’est-ce qui ne va pas avec Takeuchi ? » demanda Mutsuko.

Natsuki s’était effondrée sur la table.

« Franchement. Essaye simplement d’être plus prévenante, » avait dit Yuichi.

Il était difficile de dire ce que pensait Natsuki en ce qui concerne le meurtre, mais il était clair pour Yuichi qu’elle n’y était pas complètement indifférente.

Il avait quitté la pièce avec Aiko.

Mutsuko et Kanako étaient restées derrière pour discuter du roman de cette dernière, et Natsuki avait annoncé qu’elle rentrait chez elle après un peu de repos.

***

Partie 4

Yuichi et Aiko marchaient côte à côte entre le gymnase et le terrain d’athlétisme.

Il était tard dans la journée, mais la lumière du soleil d’été frappait encore assez fort pour brûler. Même Yuichi l’avait trouvé un peu étouffant.

Inquiet, il regarda Aiko. Elle marchait à ses côtés sans se soucier de rien. Elle semblait très bien aller, malgré sa nature vampirique.

De l’autre côté de la clôture, il pouvait voir les clubs sportifs s’entraîner sur le terrain de sport. Il avait supposé qu’ils seraient de plus en plus sérieux en prévision des vacances d’été, mais les silhouettes semblaient sporadiques et apathiques. Yuichi pensait que c’était un peu étrange quand Aiko avait parlé.

« Takeuchi nous a dit qu’elle voulait des amis normaux. Alors, je me demande si elle est gênée de ne pas être elle-même normale..., » déclara Aiko.

« Je ne sais pas, » avait répondu Yuichi. Il était difficile d’entrer dans l’esprit d’une tueuse en série, mais le fait de parler de tuer aujourd’hui semblait l’avoir bouleversée.

Elle avait été pacifiée, mais elle était toujours une tueuse, et il n’était toujours pas sûr de ce que cela signifiait. Il l’avait laissée à contrecœur entrer dans le club, mais il ne savait toujours pas vraiment comment se comporter avec elle.

« Hé, ça va pour les coups de soleil ? » demanda Yuichi. La conversation de Natsuki devenait gênante, alors il avait décidé de changer de sujet.

« Oui, » dit Aiko. « D’habitude, je ne m’inquiète pas vraiment de ça, car cela ne m’affecte pas du tout. »

« C’est pratique, » avait commenté Yuichi.

« Ne penses-tu pas qu’un peu de bronzage serait plus sain ? » demanda Aiko.

« Pour ma part, je pense que tu es mieux avec une peau claire, » répondit Yuichi.

« V-Vraiment ? » s’exclama Aiko.

« Au fait, qu’est-ce qui se passe avec ton frère ? Il parle encore de trucs dingues ? » Yuichi avait accepté de laisser Aiko se confier à lui au sujet de son frère en échange de Yuichi se confiant à elle au sujet de son Lecteur d’Âme, et il s’en souvenait à l’occasion et lui posait des questions à ce sujet. Il avait supposé qu’elle dirait que c’était plus ou moins la même chose, mais à la place, son expression s’était assombrie.

Après avoir baissé la tête pendant un moment, elle la leva à nouveau. « Hé... veux-tu bien venir chez moi ? »

« Pourquoi ? » demanda Yuichi.

« Je veux te parler de mon frère, » répondit Aiko.

« Bien sûr, » Yuichi avait accepté volontiers sa demande.

« Je vais juste appeler à la maison et leur faire savoir, » déclara Aiko.

Après avoir fait ça, ils s’étaient tous les deux dirigés vers la maison d’Aiko.

Leurs voisins l’appelaient « le parc naturel », car de l’extérieur, cela ressemblait à une forêt entourée d’une clôture.

Le terrain était immense et le manoir était placé au centre, ce qui le rendait presque invisible depuis l’extérieur, ce qui avait naturellement conduit à supposer qu’il s’agissait d’un parc.

« Ouf... c’est un peu incroyable, » déclara Yuichi. Mêmes après qu’ils soient à l’intérieur de la clôture, cela ressemblait encore à une forêt. Le cri strident des cigales était assourdissant tout autour d’eux.

« Désolée..., » déclara Aiko.

« Pourquoi t’excuses-tu ? » demanda Yuichi.

« Eh bien, c’est un peu gênant..., » répondit Aiko, se contractant un peu sur elle-même.

Ils avaient marché sur un sentier bien éclairé par la lumière du soleil. Cela ressemblait tellement à une promenade dans les bois qu’il avait failli oublier qu’ils se dirigeaient vers la maison d’Aiko.

« N’est-ce pas bien d’avoir toute cette verdure ? » avait-il demandé.

« Il y a trop de choses, cependant... j’entends les autres penser que nous sommes un parc..., » murmura Aiko.

Yuichi avait regardé autour de lui. Il avait vu un étang, de grosses pierres et ce qui ressemblait à une grotte. C’était vraiment trop grand pour être une vraie pelouse. « Ne te perds-tu jamais ? »

« C’est bon tant que tu suis les chemins. Nous avons aussi des caméras de sécurité partout, donc si tu te perdais, on peut rapidement te retrouver, » déclara Aiko.

« Je parie que Mutsuko adorerait ça, » murmura Yuichi. C’était un bon endroit pour s’entraîner à la survie.

Après avoir marché pendant un certain temps, ils étaient finalement tombés sur un manoir de style occidental à l’ancienne. Il ne mesurait que trois étages, mais il se rattrapait avec la longueur.

« Désolé de me répéter, mais c’est vraiment incroyable, » dit-il.

« Crois-tu aussi qu’il a l’air hanté Sakaki ? » demanda Aiko nerveusement, en levant les yeux vers lui.

« Hein ? » a-t-il demandé. « Je pense que c’est cool. On ne voit pas beaucoup de bâtiments comme ça au Japon. »

« Eh bien, il a été déplacé ici depuis l’étranger il y a longtemps d’après ce qu’on m’a dit, » Aiko semblait plus heureuse maintenant. Yuichi avait décidé de ne pas mentionner qu’il semblait être le genre de maison qui accueillerait un meurtre mystérieux.

« Mais je suppose qu’il est naturel que les personnes pensent que c’est une maison hantée, » poursuit Aiko. « Tous ceux qui y vivent sont des vampires. »

Alors qu’ils s’approchaient du bâtiment, la porte s’était ouverte.

« Portes automatiques ? » demanda Yuichi. Ce ne serait pas surprenant, avec un manoir de cette taille.

« Non, non. Tu vois ? Il y a une caméra là-bas. Ils me voient rentrer à la maison, et ils l’ouvrent pour moi, » déclara Aiko.

« Aussi efficace qu’une porte automatique..., » déclara Yuichi, abasourdi. Les processus de pensée des gens riches le dépassaient.

« Bienvenue à la maison, mademoiselle, » une servante en tenue de bonne s’inclina devant Aiko. Son uniforme était classique et discret, mais la beauté de la personne qui le portait la rendait plus fantaisiste qu’il ne l’était. Elle semblait avoir une vingtaine d’années, avec un air placide autour d’elle. Au-dessus de sa tête se trouvait l’étiquette « Vampire IV ».

Comme Aiko l’avait déjà dit, les serviteurs étaient tous des vampires.

« Merci, Akiko, » déclara Aiko. « J’ai dit au téléphone que tu n’avais pas à te donner du mal ou quoi que ce soit... »

« Nous ne causerons aucun problème, mais je ne sais pas ce que vous..., » commença-t-elle.

« Est-ce que c’est Yuichi Sakaki !? » Une énorme voix s’était fait entendre d’un peu plus loin dans la maison. Yuichi avait jeté un coup d’œil à la bonne.

Un homme énorme, vêtu d’un manteau blanc, se tenait dans le vaste hall d’entrée, ses jambes écartées et ses bras pliés.

« Papa ! » cria Aiko avec surprise.

Apparemment, c’était le père d’Aiko. Kazuya Noro.

Aiko avait dit à Yuichi qu’il était le directeur de l’hôpital général de Noro, mais pourquoi l’homme le regardait-il soudainement ? Il ne pouvait pas comprendre. Il n’avait jamais rencontré l’homme avant.

Au-dessus de la tête de l’homme se trouvait l’étiquette « Super Docteur ».

Quoi, pas « Vampire » ? Se demanda-t-il.

Si tout le monde dans la maison était un vampire, est-ce que cela signifiait que cet homme était à la fois un vampire et un super médecin ?

« Enchanté de vous rencontrer. Je suis Yuichi Sakaki, » Yuichi s’était dépêché de lui dire bonjour. Aussi intimidant qu’il fût, cet homme était toujours le maître de la maison. Il ne voulait pas l’offenser.

« Hmph. Je suis le père d’Aiko, » Kazuya avait répondu à la salutation avec une certaine froideur alors qu’il continuait à analyser Yuichi avec son regard.

« Hé, papa ? Tu es vraiment impoli ! » s’exclama Aiko.

« Hein ? Oh, euh, eh bien..., » Kazuya ne s’attendait apparemment pas à ce que sa fille soit en colère, car il avait rapidement changé d’attitude. « Très bien, alors. Sakaki, c’est ça ? Venez ici une minute. »

« Attends un peu ! Qu’est-ce que tu vas faire ? » Aiko avait crié.

« Ne demande pas, vous, venez, » Kazuya se dirigea vers l’angle du hall d’entrée et Yuichi et Aiko suivirent.

Il y avait une table ronde avec un vase de fleurs vivantes, mais Kazuya avait balayé le vase de la table.

« Qu’est-ce que tu fais, papa !? » s’écria Aiko.

« C’est dans le chemin ! » Kazuya retroussa sa manche, révélant un bras comme un tronc d’arbre avec des veines visibles. Il avait placé son coude sur la table. « Sakaki, la règle est que personne ne peut entrer dans cette maison tant qu’ils ne m’ont pas battu au bras de fer. »

« Nous n’avons jamais eu cette règle avant ! » cria Aiko.

Le défi abrupt du bras de fer avait tellement confondu Yuichi qu’il ne savait pas comment réagir au début.

« Madame, c’est le chef de la maison qui fait les règles, » déclara Akiko en douceur. « Si c’est ce qu’il dit, c’est ce qui arrivera. En ce moment, c’est décidé. »

« Il n’y a pas de quoi s’inquiéter, » avait dit le père d’Aiko. « Je ne veux pas me vanter, mais je suis connu comme un super médecin. Un os cassé, une fracture ouverte ou deux... ce n’est rien que je ne puisse traiter. » Il avait ouvert et fermé sa main. Les doigts étaient épais et exsudaient de la puissance.

« C’est tellement stupide ! Allons-y, Sakaki, » déclara Aiko, furieuse.

« Un lâche ? Alors, ne croyez pas que vous franchirez à nouveau le seuil de cette maison ! » Kazuya avait soudainement crié.

« Oh, franchement ! Papa, qu’est-ce qui te rend fou ? » Aiko avait à nouveau crié en larme.

Yuichi était un peu sidéré, mais il avait compris ce qui se passait. Ceci voulait dire qu’il n’y avait qu’une seule chose à faire. Yuichi s’était approché de la table, avait saisi le bord avec sa main gauche et avait posé son coude droit sur la table.

« Sakaki ! Tu n’as pas à jouer avec lui ! » cria Aiko.

« Ce n’est pas grave. C’est juste un bras de fer. Et si je gagne, il me laissera entrer, n’est-ce pas ? » Yuichi avait répondu.

« J’irais plus loin, » avait confirmé Kazuya. « Si je vous casse le bras ou si je cause une fracture ouverte, et que vous pouvez toujours flirter avec Aiko dans cet état, vous passez quand même l’épreuve ! »

« On ne flirte pas... D’accord, Noro. Tu peux donner le signal, » Yuichi saisit la main de Kazuya.

« Euh ? ... Bien, peu importe ! Commencez ! » Aiko avait baissé sa main pour commencer le match.

« Rarrrgh ! » Tandis qu’Aiko donnait le signal, Kazuya avait poussé un cri strident. Son bras avait gonflé jusqu’à devenir encore plus grand, les muscles se gonflant à la surface. Il y mettait tout sa force, essayant de casser le bras de Yuichi. Son visage était devenu rouge. Il avait grincé des dents avec tant de fortes qu’il pouvait écraser des pierres entre elles.

« À quel point es-tu désespéré !? » cria Aiko en état de choc.

Tout le monde avait dû supposer que le match se terminerait en un instant, mais les secondes s’étaient écoulées, et aucun des deux bras n’avait bougé de sa position de départ. Yuichi tenait le sien face à la force de Kazuya.

« Quoi !? » cria Kazuya.

« Désolé, mais j’ai l’intention de gagner, » déclara Yuichi calmement. Il était très compétitif. Une fois provoqué, il n’avait aucune chance qu’il recule.

***

Partie 5

Yuichi avait mis toutes ses forces à contribution. Le bras de Kazuya avait commencé à trembler et à céder.

Mais Kazuya était tout aussi déterminé. Il s’était baissé encore plus et avait poussé en réponse, permettant à leur force d’être égalée une fois de plus. « Qui diable êtes-vous ? Comment pouvez-vous avoir autant de force dans ces bras si maigres ? »

« Papa ! Tu ne peux pas dire ça à un invité ! » s’exclama Aiko.

« Graaaaaaaaaaaaaaah ! » cria Kazuya.

Et ainsi, c’était fini, car la table s’était brisée en deux lors d’un accident.

Yuichi et Kazuya se regardaient l’un l’autre, toujours dans leur prise.

« On appelle ça une égalité ? » demanda Yuichi, en gardant les yeux braqués sur Kazuya.

« C’est l’heure du deuxième round, le match retour ! Maintenant, vous allez voir ma vraie..., » déclara Kazuya.

Il y avait un léger bruit de claquement. Aiko avait frappé Kazuya au bras. Ça n’avait pas dû lui faire très mal, mais ça avait provoqué une interruption dans les pensées de Kazuya.

« Papa, espèce d’abruti ! Je te déteste ! » Il y avait des larmes dans les yeux d’Aiko.

« Ah, eh bien, Aiko, je voulais juste tester l’homme de ta vie. Un garçon doit être fort, pour protéger sa fille..., » déclara Kazuya.

Une gifle. Elle l’avait encore frappé.

« Papa, imbécile ! » Avec cela comme dernier mot, Aiko s’était enfuie en pleurant.

Les deux hommes étaient restés là, se tenant toujours la main, tandis que la bonne en uniforme à l’ancienne observait placidement.

« J’imagine que pour nous deux, “imbécile” ferait plus mal..., » murmura Yuichi, espérant que la trivialité pourrait briser le silence.

« Ouais..., », mais Kazuya ne pouvait que soupirer en réponse.

« Puis-je aller auprès d’elle ? » demanda Yuichi.

Kazuya le regarda en étant mal à l’aise. La rage d’Aiko semblait l’avoir pacifié. « ... S’il vous plaît, faites. »

Kazuya avait lâché sa main, et Yuichi avait fait la même chose.

La déception était clairement écrite sur le visage de Kazuya. Il ne supportait pas de voir Aiko pleurer. « Elle est probablement allée dans sa chambre. C’est au bout du couloir au deuxième étage. Elle ne m’écoute jamais quand elle devient comme ça... »

« Si vous voulez savoir si je peux la protéger, ne vous inquiétez pas. Je vais le faire. Et comme il semble y avoir un malentendu, sachez que Noro et moi ne sortons pas ensemble, » déclara Yuichi.

« Vraiment ? » Les yeux de Kazuya s’ouvrirent et il s’approcha de Yuichi.

« Je suis juste venue ici pour parler de son frère, » surpris par le mouvement vers l’avant de Kazuya, Yuichi avait fait un pas en arrière.

« Je vois... Mais écoutez-moi ! Vous feriez mieux de ne rien faire pour briser le cœur d’Aiko et la déshonorer ! » déclara Kazuya.

« Je n’y penserais même pas, » lui assura Yuichi.

« Jamais, dites-vous ? Espèce de salaud ! Voulez-vous dire que ma Aiko n’est pas attirante ? » s’exclama Kazuya.

Quelle personne difficile..., Yuichi soupira et décida de ne pas répondre.

« Eh bien, je vais y aller, » dit-il, puis il avait grimpé les escaliers et s’était dirigé vers l’avant-dernière pièce au deuxième étage.

Il avait tout de suite trouvé la chambre d’Aiko. Il y avait une plaque avec son nom sur la porte.

« C’est moi. Puis-je entrer ? » demanda Yuichi en frappant.

Au bout d’un moment, la porte s’était ouverte. Aiko le regarda, ses yeux rouges et humides. « Sakaki... Je suis désolée. Mon père a été si impoli avec toi... »

« Ne pleure pas. Ça ne m’a pas dérangé, » Yuichi découvrit que la vue d’Aiko en larmes le déstabilisa. Cela lui avait donné une sensation de malaise dans sa poitrine.

« Désolée de m’être enfui..., » marmonna-t-elle.

« Ce n’est pas grave. Bref, ton père m’a donné la permission d’entrer, alors ne t’en fais pas, » déclara Yuichi.

« Oui... Quoi qu’il en soit, ne reste pas là dehors. Entre, » Aiko semblait se sentir un peu mieux quand Yuichi était entré dans la pièce.

Sa chambre était l’opposé de la chambre de Mutsuko, peu encombrée, féminine et de couleur blanc et rose. Il y avait une rangée d’animaux en peluche contre le mur.

C’est comme une chambre de fille..., Yuichi avait pris place sur le canapé.

« Oh, je vais t’apporter quelque chose à boire, » déclara Aiko en sortant.

Yuichi avait commencé à se sentir agité. J’ai entendu dire que le rose est une couleur apaisante, mais...

C’était peut-être parce que c’était la première fois qu’il se trouvait dans une chambre de fille autre que celle de sa grande sœur. Yuichi avait supposé que le fait de vivre avec ses sœurs pendant tout ce temps l’avait habitué aux filles, mais peut-être qu’être entouré d’une fille qui était sa camarade de classe était différent.

Finalement, Aiko était revenue avec un plateau de thé froid et l’avait placé sur la table.

« Hé, n’as-tu pas une bonne ? » demanda Yuichi. « Elle semblait être du genre “à votre service”... »

« Oui, mais elle n’est pas là pour nous, les enfants. Nous avons été élevés pour faire les choses par nous-mêmes. Et ne te fais pas de drôles d’idées ; tous les serviteurs sont de vieilles dames. La jeune femme de ménage n’est qu’une illusion, » expliqua Aiko.

« Hein ? Même la fille à la porte d’entrée ? » La servante Akiko qui l’avait rencontrée à la porte semblait certainement jeune...

« Akiko a plus de cinquante ans. Oh ! Et toutes les personnes dans la maison, y compris les domestiques, sont des vampires, » déclara Aiko.

Cinquante ans, avait-elle dit, en mettant l’accent sur le mot. Il avait entendu dire que les vampires ne vieillissaient pas, et le fait d’avoir l’air si jeune à cinquante ans suggérait certainement qu’elle n’était pas humaine.

« Wôw... Je ne sais pas si c’est le truc de l’argent ou du vampire, mais c’est comme si nous vivions dans des mondes différents... Hey, je me demandais. Si tu es si riche, pourquoi ne vas-tu pas dans une école privée ? » Yuichi lui avait demandé ça.

« Ceci fait également partie de notre éducation, » avait répondu Aiko. « Nous sommes censés aller à l’école publique. »

« Ça me fait penser à quelque chose, » avait déclaré Yuichi. « J’ai pensé que c’était bizarre que Konishi vienne aussi à notre école. Penses-tu que c’est pareil pour elle ? »

« Konishi ? Bonne remarque... Si elle est aussi riche qu’elle le dit, on pourrait penser qu’elle fréquente un cours de maintien, » répondit-elle.

Yuri Konishi. Dans sa présentation le premier jour d’école, elle avait attiré l’attention de la classe en disant qu’elle venait d’une famille riche et qu’elle était au-dessus des roturiers comme eux. Mais l’attention de Yuichi s’était portée sur l’étiquette « Anthromorphe » au-dessus de sa tête.

« Maintenant que tu en parles, j’ai l’impression d’avoir déjà rencontré Konishi quelque part auparavant, » déclara Aiko.

« Quoi ? Crois-tu l’avoir rencontrée à une fête de riches ? » demanda Yuichi.

« Je pense que oui. J’ai un souvenir d’elle en robe de bal, ou quelque chose comme ça, » répondit Aiko.

Un bal..., ils vivaient vraiment dans des mondes différents, pensait Yuichi. « Au fait, qu’est-ce qui se passe avec ton frère ? »

« Je ne l’ai pas vu depuis longtemps, » avait admis Aiko. « Je crois qu’il s’est enfui d’ici. »

« Hein ? » commença Yuichi, choqué par la révélation. « Tu as dit que tu ne l’avais pas vu depuis un certain temps, donc tu ne sais pas avec certitude depuis combien de temps ? Quand lui as-tu parlé pour la dernière fois ? A-t-il dit quelque chose ? »

« Je pense que la dernière fois que je lui ai parlé, c’était le jour où je suis sorti faire du shopping avec toi, » avait dit Aiko. « Il s’est précipité vers moi quand je suis arrivée à la porte, mais tout ce qu’il a fait, c’était pour demander de tes nouvelles. C’était la première fois qu’il me parlait depuis un moment..., » ajouta Aiko, avec une note de regret.

« Hein ? Vraiment ? » Leur voyage pour l’achat avait eu lieu il y a une semaine. Le fait qu’il ne lui avait pas parlé depuis lors, et qu’il avait disparu à un moment donné, suggérait un certain degré d’éloignement.

« Il se comportait bizarrement ces derniers temps, » poursuit Aiko. « La dernière fois que je l’ai rencontré il était vraiment belligérant, et lui aussi... comme il avait dit des choses bizarres avant, j’ai supposé que c’était son syndrome du collège et je ne l’ai pas pris au sérieux. Mais dernièrement, j’ai l’impression que c’est devenu autre chose... Je n’ai pas beaucoup essayé de lui parler ces derniers temps parce qu’il m’a tellement effrayée. »

« Je vois... Eh bien, je crois que j’ai compris la dérive, » avait dit Yuichi. « Alors, qu’est-ce que tu veux faire maintenant que tu sais qu’il est parti ? »

« J’ai pensé que nous pourrions vérifier sa chambre, » répondit Aiko. « On pourrait y apprendre quelque chose. »

« Ça vaut le coup d’essayer. Où est-elle ? » demanda Yuichi.

« En face de la mienne, » avait répondu Aiko.

Yuichi se leva, quitta la pièce et se dirigea vers celle d’en face. Aiko l’avait suivi.

La porte n’était pas verrouillée et la poignée avait tourné sans résistance. Yuichi avait ouvert la porte et était entré dans la pièce.

« ... Hé, Noro, laissez-vous traîner des cercueils d’habitude ? » demanda Yuichi.

« Hein ? » La mâchoire d’Aiko était tombée.

La chambre de Kyoya, comme celle d’Aiko, mesurait environ douze pieds sur douze. Il y avait un cercueil juste devant la porte. Yuichi avait soulevé le couvercle. Il y avait de la terre à l’intérieur.

« Je n’ai jamais vu cette chose ici, » murmura Aiko. « Je me demande... s’il l’a ramené de la crypte... »

« La crypte ? » demanda Yuichi avec scepticisme. Ce n’était pas un mot que l’on entendait habituellement dans les conversations quotidiennes.

« Oui, c’est sous la pelouse. C’est le lieu de repos des membres de notre clan, » répondit Aiko.

« Lieu de repos ? Ne veux-tu pas dire ça littéralement ? » demanda Yuichi.

« Hein ? Oh, non, non... Je veux dire, c’est là où on les met après leur mort, » répondit Aiko.

Yuichi ne pensait pas qu’il était déraisonnable de supposer que les vampires pouvaient dormir dans des cercueils, mais apparemment ils n’étaient pas allés aussi loin. Pourquoi, alors, y avait-il un cercueil dans la chambre du frère d’Aiko ?

« Est-ce que ton frère dort ici ? » demanda-t-il.

« N-Non, pas possible. Il ne va pas si loin... Je ne pense pas..., » Aiko avait pris du temps pour répondre, manquant clairement de confiance dans l’affirmation.

Yuichi s’approcha du cercueil et jeta un coup d’œil à l’intérieur. Il n’y avait qu’une mince couche de terre au fond, de sorte qu’il était possible de se coucher à l’intérieur et de fermer le couvercle. Il y avait de la couleur mélangée avec la terre, et aussi, une tache d’un liquide rouge foncé. Du sang, très probablement.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Aiko avec crainte. Elle avait aussi dû remarquer le sang.

« Il a été blessé, peut-être... Dormir dans un cercueil pourrait-il accélérer ta convalescence ? » demanda Yuichi.

« C’est la première fois que j’en entends parler... Je veux dire, nous guérissons presque instantanément des blessures même majeures. Alors pourquoi aurait-il besoin de le faire ? » demanda Aiko.

Yuichi avait décidé qu’il serait peut-être mieux de parler à Mutsuko dès que possible.

Il avait regardé dans toute la pièce pour trouver d’autres indices.

Le cercueil avait attiré son attention dès le départ, mais le reste de la pièce était tout aussi étrange. C’était comme si une tornade l’avait traversé. Le lit était coupé en deux, l’étagère était écrasée et les livres étaient éparpillés.

« Hé. Ce n’est pas comme ça tout le temps, n’est-ce pas ? » avait-il demandé.

« Bien sûr que non ! J’ai jeté un coup d’œil une fois avant quand la porte était ouverte, et ce n’était pas du tout comme ça..., » elle devait parler de la fois où elle avait vu son frère s’entraîner à faire les déplacements de sa cape dans le miroir.

D’après les motifs dans la poussière, Yuichi avait décidé que cela avait dû se produire très récemment. Yuichi avait commencé à parcourir les livres et les magazines dispersés à la recherche d’indices.

« Ton frère aime-t-il les filles avec de gros seins ? » demanda Yuichi.

« Euh !? D’où est-ce que ça vient ? » s’exclama Aiko.

« Eh bien, je ne vois pas de jeu de rôle ou de fétichisme costumé... Juste des magazines de nichons, » Yuichi avait montré les objets en question à Aiko, dont le visage était devenu écarlate.

« Pourquoi regardes-tu ça !? C’est du harcèlement sexuel ! » cria Aiko.

« J’ai pensé que ça pourrait nous donner un indice sur l’endroit où il est allé. Peut-être qu’il est parti quelque part avec plein de filles à poitrine..., » déclara Yuichi.

« Idiot ! » Aiko s’était mise à crier. « Ça vise à la fois lui et toi ! »

***

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