Chapitre 9 : Enfin ! La bataille contre le Tueur en Série I
Partie 3
« ... Euh... S-Sakaki s’est ramassé un coup, n’est-ce pas ? Dans ses... euh... tu sais..., » Aiko bégayait, hésitant à dire le mot. Elle savait que l’entrejambe d’un homme était son point le plus vulnérable.
« Hé... Yu, tu as baissé ta garde ! Et si elle avait utilisé un scalpel à la place ? » Mutsuko semblait soulagée, laissant échapper un soupir alors qu’elle s’asseyait de nouveau sur l’acier.
« Pourquoi est-ce mieux ? » demanda Aiko.
« Parce que Yu peut facilement encaisser ça. Il fait du kotsukake. Il s’agit d’une technique où tu utilises tes abdominaux pour déplacer tes testicules dans ton corps, » expliqua-t-elle.
« Euh ? » Aiko avait été trop stupéfaite pour savoir comment réagir. Elle ne savait pas grand-chose sur les corps des garçons. Peut-être qu’ils pourraient le faire ? Ses cours sur le sujet n’avaient jamais couvert ça...
« Il y a des façons de bouger le corps enseigné dans les arts martiaux anciens. Tu peux changer la position de tes organes internes, ou arrêter leur fonctionnement pour canaliser cette puissance ailleurs et d’autre chose. Le Kotsukake en est une forme simple. Au début, on les a forcées à entrer..., » commença Mutsuko.
« Hein ? Tu les as forcées à entrer... » Aiko était devenue rouge vif. Elle imaginait quelque chose d’inconvenant.
« Hein ? Oh, franchement. Il n’avait pas encore de poils, donc cela ne compte pas ! » Mutsuko agita les mains avec dédain pendant qu’elle parlait.
Aiko se demandait, une fois que les poils avaient poussé, ça comptait-il ?
« Hé ! Arrête de parler de ça ! C’était traumatisant ! » cria Yuichi.
« Noro, au Japon, on les appelle kintama, ou “boules d’or”, mais en Amérique, on les appelle “bijoux de famille”. Savais-tu ça ? Je me demande si nous avons eu une inspiration similaire. Bref, je suis contente que les bijoux de Yu soient sains et saufs. Et je parie qu’il va beaucoup les utiliser à l’avenir ! » déclara Mutsuko.
« U-Utiliser ? Euh..., » Aiko devint encore plus rouge et regarda ailleurs. Elle n’avait pas besoin de demander. Elle pouvait facilement imaginer ce que Mutsuko voulait dire par là.
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« Arrête de parler de ça ! » Yuichi avait gémi, priant désespérément que la conversation se termine. Sa sœur parlait de ses testicules à une camarade de classe. Il souhaitait être mort dès à présent.
Mais ce n’était pas ce sur quoi il s’était concentré. La bataille n’était pas encore terminée.
Yuichi regardait Natsuki.
Elle avait été poussée un peu plus loin et après s’être levé, elle avait alors titubé sur ses pieds. Elle avait son nez cassé qui avait été remis à nouveau en place alors qu’il y avait du sang un peu partout.
« Ah, c’est incroyable. Qu’est-ce qui se passe, Hmm ? Es-tu vraiment humain, Sakaki ? » demanda Natsuki.
« Franchement... Est-ce qu’on peut annuler tout ça ? Je jure qu’on ne parlera de toi à personne, alors arrêtent ces bêtises, » déclara Yuichi.
« Comment peux-tu dire ça ? Je suis si excitée en ce moment... Tu ne peux pas le voir ? » Natsuki commença à tituber vers Yuichi.
« Non, je ne peux pas, » déclara Yuichi.
« Allons, continuons. J’en veux plus. Plus ! » cria Natsuki.
Natsuki s’était précipitée au corps à corps, frappant Yuichi d’une frappe du tranchant de sa main droite pendant que sa main gauche frappait de l’autre côté. Même sans scalpels, ses mains étaient très puissantes. Mais elles n’avaient pas pu le toucher.
Alors qu’elle avait sauté sur lui, Yuichi avait baissé ses hanches et il avait frappé. Ses mains avaient touché Natsuki au niveau de sa poitrine molle. C’était un mouvement où les paumes des deux mains frappaient l’adversaire simultanément, semblable à un coup connu sous le nom de Double Frappe des Paumes.
Natsuki avait été projetée en arrière une deuxième fois, et avait frappé le sol avant de s’immobiliser.
Cette fois, c’était fini.
Yuichi était tombé à genoux en raison de l’épuisement, l’effet secondaire du furukami. Il l’utilisait à petites doses, mais maintenant il avait atteint sa limite.
« Yu, pervers ! » cria Mutsuko.
« Hein ? » L’accusation avait laissé Yuichi bouche bée en raison de son état de choc.
« Sakaki, espèce d’obsédé ! » ajouta Aiko, en cœur avec Mutsuko.
« Euh !? » s’exclama Yuichi.
C’était un coup spontané effectué par désespoir, mais pour Mutsuko et Aiko, peut-être qu’il avait l’air d’avoir eu envie de le faire. Mutsuko lui avait enseigné ce mouvement dans le cadre de son entraînement dit « kamehameha », alors il ne comprenait pas pourquoi elles étaient si en colère contre lui.
Il avait survécu à un affrontement à mort pour simplement être traité de pervers par sa sœur et sa camarade de classe. Pourrait-il y avoir un résultat plus pathétique ?
« Hé... Pourquoi devez-vous m’appeler comme ça ? » demanda Yuichi.
« Yu ! Je sais que tu voulais les toucher parce qu’ils sont plus gros que ceux de Noro, mais ce n’est pas une raison pour la tromper ! » déclara Mutsuko.
« Pourrais-tu ne pas le dire comme ça ? Ça fait vraiment mal..., » Aiko marmonnait.
« Wôw... Je crois que j’ai gagné, mais qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » Yuichi s’était effondré sur le sol. Même s’asseoir tout droit était hors de portée pour lui. Deux batailles en deux jours avaient fait des ravages.
« Nous devons juste lui parler, n’est-ce pas ? La bataille est terminée, alors elle doit faire ce que nous disons, » avait proposé Aiko.
Yuichi avait accepté. Si ce n’était pas assez pour l’arrêter, il ne savait pas ce qui l’arrêterait.
« C’est quoi ce bordel ? » La voix soudaine avait fait reculer tout le monde.
Un grand homme gonflé de muscles était arrivé au bord de l’arène.
Les mots « Le laquais du tueur en série » pendaient au-dessus de sa tête.
Il y avait un katana dans sa main. Il avait l’air vraiment surpris de voir comment la bataille s’était déroulée.
« Merde ! Elle m’a fait oublier ça..., » Yuichi avait juré. Il savait qu’elle avait un allié dans les coulisses, mais Natsuki avait retenu toute son attention.
Il avait essayé de s’asseoir, mais il n’avait pas pu trouver de force. Il n’arrivait même pas à se tenir debout.
« Sœurette ! » cria Yuichi, suppliant.
« Oui, oui, oui. J’ai compris. Quand tu ne peux pas gérer quelque chose, c’est là que j’interviens, » comme si elle lisait l’esprit de Yuichi, Mutsuko commença à se déplacer jusqu’au grand homme.
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« Je suppose qu’on peut supposer que tu es contre nous, hein ? » demanda Mutsuko avec arrogance.
Aiko était arrivée avec Mutsuko, se recroquevillant derrière elle. « Es-tu sûre de ça ? »
L’homme était si grand qu’elle avait dû se tordre le cou pour le regarder. Il serait un adversaire redoutable, même pour Yuichi. Il était difficile de croire que Mutsuko avait une chance.
L’homme n’avait pas attaqué tout de suite, ne comprenant peut-être pas totalement la situation. La pensée que son patron pourrait perdre ne lui était probablement jamais venue à l’esprit.
« Ne t’inquiète pas ! Pas besoin d’avoir peur juste parce qu’il est grand ! Il est peut-être plus fort que moi, mais la force n’est pas ce qui compte quand il s’agit de neutraliser quelqu’un, » avait déclaré Mutsuko en toute confiance.
Comme s’il reprenait ses esprits, le grand homme s’était lancé dans une course à pied, diminuant rapidement la distance qui les séparait. Peut-être pensait-il qu’elle serait une cible facile, parce qu’il avait ignoré un Yuichi tombé et avait couru jusqu’à Mutsuko et Aiko.
Mutsuko avait pris quelque chose dans la poche de son blazer et le lui avait lancé dessus.
Cela avait tracé un arc de cercle net directement sur le visage de l’homme qui chargeait. Il avait bougé son cou pour l’esquiver, mais il était un peu trop tard. Il n’avait pas réalisé le danger réel de l’objet volant lentement.
Cela avait explosé juste en face de son visage.
« Euh... » Aiko regarda ça avec incrédulité.
L’homme avait tourné en rond en semblant s’agripper à son visage.
« Tu vois ? Peu importe à quel point tu es grand ! Personne ne peut résister à une explosion en plein visage ! » déclara Mutsuko.
« Je suppose que non, mais... qu’est-ce que vous avez fait ? » demanda Aiko.
« C’est une bombe à batterie ! Une bombe faite maison à partir d’une batterie, » expliqua Mutsuko.
« Euh... te balades-tu avec ça ? » demanda Aiko. Tout était incroyable. Une bombe ? Il y avait une lycéenne, debout devant elle, qui se promenait avec des bombes artisanales ?
« C’est pour l’autodéfense ! » répondit Mutsuko.
Soudain, Aiko repensa aux objets dangereux qu’elle avait vus à l’intérieur de l’étui et du sac de Yuichi. Mutsuko les avait choisies, donc naturellement, elle en avait quelques-uns.
« Et maintenant, la suite ! » Mutsuko avait sorti quelque chose de sa poche. La mâchoire d’Aiko était tombée. On aurait dit une arme.
Elle l’avait pointé sur l’homme et avait appuyé sur la détente. Quelque chose comme un long ressort s’était coincé dans l’homme et cela avait provoqué un choc dans tout son corps. Puis il était tombé à moitié inconscient.
« Est-ce... un pistolet ? » demanda timidement Aiko.
Natsuki avait une arme, et Mutsuko avait ce truc. Elle commençait à craindre pour l’avenir du Japon.
« C’est un Taser ! Je l’ai moi-même conçu. C’est illégal au Japon, alors je le garde secret ! C’est une sorte de pistolet paralysant, tu sais ce que c’est ? » demanda Mutsuko.
Les bombes étaient probablement illégales aussi, mais Aiko avait décidé de ne pas en parler. « C’est pour l’autodéfense, n’est-ce pas ? Il électrocute les gens ? »
« Oui ! Il projette des électrodes. Tu peux donc l’utiliser même à longue portée ! Le Taser est le nom d’une entreprise qui les fabrique. Le choc bloque les muscles et neutralise la cible. Mais cela n’a d’effet que lorsque l’électricité est en marche, donc c’est relativement inoffensif en ce qui concerne les armes ! Les pistolets paralysants ne sont pas illégaux, mais ceux qui ont un mécanisme de tir le sont ! »
Aiko écoutait pendant que Mutsuko continuait joyeusement à parler des pistolets Taser.
« Il est inconscient, n’est-ce pas ? » Le flux d’électricité semblait s’être arrêté, mais il ne bougeait toujours pas. Aiko commença à se demander à quel point ces choses étaient « inoffensives ».
« Je suppose que ce n’était peut-être pas bon d’augmenter la tension jusqu’au max ! » déclara Mutsuko avec désinvolture, en détournant la question.
Il était facile d’imaginer comment l’augmentation de la tension augmenterait le danger. Aiko sentait que sa compréhension de ces frères et sœurs s’éloignait de plus en plus.
« Wôw... Crois-tu que c’est fini ? Penses-tu qu’il n’y a plus personne ? » De sa place sur le sol, Yuichi poussa un soupir de soulagement et regarda autour de lui.
Aiko avait fait la même chose. Natsuki ne semblait pas avoir d’autres amis.
« Je pense que c’est fini. Alors, Yu, on s’en va dès que tu seras de nouveau mobile ! » Même après la fin de la bataille, Mutsuko était toujours dans sa propre petite bulle. Aiko avait presque admiré la façon dont elle avait tout mis de côté.
« Hein ? Qu’est-ce qu’on fait de ces deux-là ? » demanda Aiko.
« Ils ne se lèveront pas avant un moment. Donc on peut probablement laisser un mot ou quelque chose comme ça, » après avoir dit ça, Mutsuko s’était approchée de Natsuki toujours inconsciente.
Elle avait fait quelques mouvements inconnus des autres, en écrivant apparemment quelque chose.
Au bout d’un moment, Mutsuko était revenue et avait déclaré : « D’accord, rentrons à la maison ! »
Merci pour le chapitre !