Neechan wa Chuunibyou – Tome 1 – Chapitre 9

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Chapitre 9 : Enfin ! La bataille contre le Tueur en Série I

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Chapitre 9 : Enfin ! La bataille contre le Tueur en Série I

Partie 1

Yuichi et Mutsuko avaient suivi les instructions de Natsuki et étaient arrivés à la ville désignée. C’était un bidonville plein de sans-abri, à environ une heure de train de leur ville natale de Seishin.

Ils avaient utilisé le GPS de leur téléphone cellulaire pour trouver l’emplacement exact, ce qui s’était avéré être une vieille usine délabrée.

On pourrait s’attendre à ce qu’une usine abandonnée soit pleine de sans-abri à la recherche d’un toit, mais cela ne semblait pas être le cas ici. Le bâtiment était silencieux et empli de noirceur.

Yuichi et Mutsuko s’étaient dirigés vers l’intérieur, toujours en état d’alerte.

Des poutres d’acier et des matériaux traînaient tout autour d’eux, suggérant une ancienne usine de travail des métaux.

Bien que l’électricité semblait être coupée, ils pouvaient encore voir une lumière devant eux. Il y avait un son grave comme le tourbillon de turbines. Peut-être un générateur domestique.

Ils étaient entrés et avaient marché vers la lumière jusqu’à ce qu’ils voient une fille en uniforme du lycée. Elle les regardait d’un regard aiguisé.

Natsuki Takeuchi se tenait au centre d’un grand espace dégagé éclairé par des lumières aveuglantes.

Aiko était assise à ses pieds. Elle n’était pas attachée et ne semblait pas blessée.

« Sakaki ! » Dès qu’elle avait vu Yuichi, Aiko s’était levée et avait couru droit devant lui. Natsuki n’avait pas essayé de l’arrêter, mais l’avait regardée partir.

Aiko avait placé ses bras autour de Yuichi.

« Hé, ça va ? » avait-il demandé. Elle avait l’air terrifiée. Yuichi caressa doucement sa tête.

« Oui, je vais bien... Désolée de m’être fait attraper, » le sourire momentané d’Aiko s’était assombri en raison des regrets qu’elle ressentait.

« Ne t’en fais pas. Tu vas bien, et c’est tout ce qui m’importe, » il l’avait regardée de haut en bas, mais il n’avait rien vu d’anormal chez elle, si ce n’est un uniforme poussiéreux.

« Oh mon Dieu, Noro ! Comme c’est avant-gardiste de ta part ! » s’exclama Mutsuko.

Les paroles de Mutsuko avaient ramené Aiko à la réalité. Elle s’était rapidement arrachée à Yuichi comme si elle avait réalisé ce qu’elle faisait.

L’accolade avait été un peu bizarre pour Yuichi, alors il était un peu soulagé. Mais juste à ce moment-là, il avait remarqué l’étiquette au-dessus de la tête d’Aiko.

« Intérêt Romantique. »

 

 

Quand est-ce que c’est arrivé ? Se demanda-t-il.

« Qu’est-ce qu’“Intérêt Romantique” ? » murmura Yuichi.

« As-tu entendu ça !? » cria Aiko, son visage devenant écarlate.

« Hein ? Je parlais juste de ton étiquette qui dit maintenant “Intérêt Romantique”..., » répondit Yuichi.

Aiko avait balayé ses mains en haut de sa tête comme si elle essayait d’effacer les mots. Ils n’avaient pas disparu, mais pendant qu’elle y travaillait, Mutsuko avait relié ses bras derrière son dos et s’était promenée dans la ligne de vue de Yuichi, en fredonnant.

« Qu’est-ce que tu fais, sœurette ? » demanda-t-il, souhaitant silencieusement qu’elle ne sabote pas l’ambiance.

« Allez, qu’est-ce que mon étiquette dit ? » demanda-t-elle.

« Hein ? C’est écrit “Grande Soeur”, comme toujours, » déclara-t-il.

« Oh, franchement ! » Mutsuko grogna. « Si tu es le protagoniste, et que Noro est un intérêt amoureux, alors je devrais aussi l’être ! »

« N’es-tu pas ma vraie sœur ? » demanda Yuichi.

« Oui ! Nous sommes sans aucun doute frères et sœurs ! Il n’y aura pas de “non lié par le sang” plus tard ! » annonça Mutsuko.

« Alors ne trouves-tu pas cette idée bizarre !? » demanda Yuichi.

« Pourquoi ta sœur ne peut-elle pas être ton intérêt amoureux ? » Mutsuko lui avait fait la moue.

Yuichi l’avait poussée sur le côté pour pouvoir faire un pas en avant. Il pouvait l’entendre derrière lui, bouder encore, mais il était soulagé qu’elle ne fasse plus rien pour se mettre en travers de son chemin.

« De toute façon, vous deux, partez de là. Je m’occupe du reste, » déclara-t-il.

« Noro ! Je pense que cet endroit devrait être bien. C’est juste la bonne hauteur pour s’asseoir, » Mutsuko avait montré du doigt une montagne de matériaux en acier, et les deux filles s’y étaient assises.

Yuichi avait vérifié pour s’assurer qu’elles étaient à une distance de sécurité, puis avait commencé à marcher vers Natsuki.

Ils étaient à une dizaine de mètres l’un de l’autre, l’un en face de l’autre.

Son étiquette disait : « Jack l’Éventreur ». Le tueur en série qui avait terrorisé l’Angleterre en 1888. L’affaire n’avait pas été résolue et l’identité du tueur restait inconnue. Qui pourrait dire quelle aurait pu être sa faiblesse ?

Mutsuko ne connaissait pas non plus la vérité derrière les incidents, mais... « Plus de cent ans se sont écoulés depuis lors. Alors peut-être que la légende a donné naissance à une sorte de yokai, » avait-elle dit avec beaucoup d’intérêt.

Bien sûr, ce n’était pas Natsuki Takeuchi elle-même qui avait commis ces meurtres. Elle n’avait même pas l’air anglaise. Malgré ses traits exotiques, elle était clairement japonaise.

« Bonsoir. Tout est fini avec vos retrouvailles émotionnelles ? » demanda-t-elle.

« Je suis surpris que tu l’aies laissée partir si facilement. J’ai pensé que tu voudrais la prendre en otage, » avait commenté Yuichi. Il avait supposé qu’elle voudrait utiliser Aiko pour le garder docile, mais apparemment non. D’un autre côté, cela pourrait aussi être un signe de la confiance en Natsuki. Si c’est le cas, cela pourrait entraîner un nouveau type de problèmes.

« Mon temps et mon énergie sont précieux. Préparer une corde et l’attacher aurait été si difficile. Et je n’ai pas besoin de faire ça pour t’achever, » déclara Natsuki.

« Je peux dire que tu es vraiment confiante. Mais ne serait-il pas plus efficace d’utiliser un otage comme bouclier pour me tuer ? Cela te ferait économiser beaucoup de temps et d’énergie, » demanda Yuichi.

« C’est vrai, mais tuer une personne sans défense n’est pas satisfaisant, désolé de le dire. Donc, si tu es attaché, ou si tu ne peux pas résister parce que j’ai un otage, le meurtre ne me procure rien. Je veux dire, évidemment, ça ne fait pas de différence si je te tue pour te faire taire, mais pourquoi ne pas apaiser ma faim pendant que j’y suis ? » demanda-t-elle.

« Tu me dis beaucoup de choses sur toi, là, » déclara Yuichi.

« Tu es sur le point de mourir, alors je peux dire ce que je veux, » répondit-elle.

« Takeuchi, non ! C’est un drapeau rouge ! » s’exclama Mutsuko. « La phrase “Vous pouvez emporter ça en enfer avec vous” est un signe que tu es sur le point de perdre ! »

« Qui est-elle ? » Natsuki regarda Mutsuko avec perplexité. Elle devait s’attendre à ce qu’il vienne seul.

« Il s’agit de ma grande sœur. Je lui ai accidentellement dit ton identité, alors je l’ai emmenée, » répondit Yuichi.

« Oh ? As-tu fait ça pour moi ? Comme c’est prévenant... Au fait, as-tu laissé une lettre avant de venir ? » demanda-t-elle.

« Pas nécessaire. Je suis venu ici pour parler. Je suis sûr qu’on peut trouver un compromis pour s’en sortir sans tuer personne, » déclara Yuichi.

« Hmm, d’accord. As-tu un téléphone portable ? C’est peut-être plus naturel. Tu n’as qu’à envoyer un courriel à tes parents plus tard... Hmm, mais le fait que ta sœur soit là complique les choses, » Natsuki exsudait une confiance désinvolte, pensant apparemment que tout allait dans son sens.

« Hé... C’est quoi cet endroit ? » demanda Yuichi. Comme Natsuki ne s’engageait pas du tout, il allait passer à un autre sujet. Son premier objectif était de la faire parler avec lui. Il avait besoin d’un moyen de l’accrocher.

« C’est notre Colisée, » annonça Natsuki.

« Hein ? » Yuichi était abasourdi. C’était la dernière chose qu’il s’attendait à entendre.

« Crois-tu que je chasse les sans-abri du coin ? Penses-tu que je suis un tueur immoral ? » demanda-t-elle.

« Veux-tu dire que tu ne l’es pas ? » Yuichi venait de supposer que lorsqu’il avait appris que c’était son territoire de chasse. Cet endroit avait connu plusieurs centaines de morts par le gel et la famine chaque année. Ce serait assez facile pour elle de mélanger ses meurtres avec ça.

« Comme c’est grossier. Je me sens insultée. Crois-tu que je tue des adversaires sans défense ? Bien sûr, je suis une tueuse, mais j’essaie toujours de me fondre dans la société. Je ne cause pas de souffrances inutiles, et je ne tue pas les gens qui ne sont pas prêts à mourir, » déclara Natsuki.

« Noro n’était pas prête à mourir, mais tu allais la tuer, » déclara Yuichi.

« Cela relève de la catégorie des “souffrances nécessaires”. C’est une affaire complètement différente de celle de la satisfaction personnelle, » répondit Natsuki.

Yuichi avait décidé de renoncer à comprendre sa logique. Il n’allait pas entrer dans l’esprit d’un tueur en série.

« C’est un Colisée où les intrépides viennent se battre. Tous ceux qui viennent ici savent qu’il y a une chance qu’ils meurent. Ainsi, s’ils meurent, personne ne peut se plaindre, et cela rend le nettoyage beaucoup plus facile. Bien sûr, nous ne faisons pas de publicité pour ce genre d’endroit, mais l’odeur du sang l’imprègne encore. Alors, même si c’est un bon refuge, les sans-abri restent à l’écart, » expliqua Natsuki.

« C’est trop cool ! Je pensais que le Colisée souterrain du Dôme de Tokyo était le seul de ceux-là ! » Mutsuko s’était exclamée.

« Franchement, il n’y a pas de colisée souterraine dans le Dôme de Tokyo, » avait dit Yuichi, se détournant instinctivement de sa confrontation avec Natsuki pour corriger la déclaration ridicule de Mutsuko.

« Est-ce que tu diffuses tes combats sur Internet ? » avait-elle demandé avec enthousiasme.

« La cotisation est chère, mais il est possible de la consulter en ligne... Qui est-elle, déjà ? » Natsuki avait fait demi-tour pour vérifier ce point avec Yuichi. Il était clair qu’elle avait peu d’expérience avec des commentaires bouleversants comme ceux de Mutsuko. Yuichi ne pouvait s’empêcher de sympathiser.

« Désolé, s’il te plaît, ignore ma sœur. De toute façon, on ne parlera de toi à personne d’autre. Alors s’il te plaît... ne nous laisserais-tu pas partir ? » demanda Yuichi.

« Tu sais que je ne peux pas. Vous tuer est la façon la plus simple de s’en sortir, » déclara Natsuki.

« Tu sais, on pourrait s’enfuir, » déclara Yuichi.

« Peux-tu le faire ? Je n’ai pas l’intention de te laisser partir d’ici, et même si tu m’as franchis, j’ai un ami qui bloque l’entrée, » déclara Natsuki.

« Un ami !? » Yuichi n’y avait même pas pensé. Il pensait qu’elle était seule.

« Yu... Tu aurais dû y penser quand Noro a été capturée ! Comment aurait-elle pu l’amener ici alors qu’elle était inconsciente ? Elle aurait besoin d’une voiture ! Et Takeuchi est une adolescente, donc elle ne pouvait pas conduire. Elle devait avoir un collaborateur ! » déclara sa sœur.

« Sœurette... Est-ce que tu avais fait cette déduction avant maintenant ? » Yuichi s’était retourné vers Mutsuko. Il aurait pu utiliser cette information plus tôt.

« C-Certainement pas ! » L’expression triomphante de Mutsuko s’était effondrée en raison de la question décourageante de son frère. Il devait avoir raison. Yuichi savait que si Mutsuko avait eu une telle théorie à l’avance, elle n’aurait pas attendu pour la révéler.

Elle ruinait vraiment la tension dans l’air. Mais même ainsi, Yuichi s’était tourné vers Natsuki et avait continué la conversation.

« Un ami... Tu veux dire un Oni comme Ibaraki ? » demanda-t-il.

Un ami tueur en série, pensa Yuichi. Au moins, celui qui l’avait fait n’était probablement pas humain.

« Hmm ? Qu’est-ce que tu veux dire ? A-t-il révélé son secret ? Je ne peux pas imaginer comment..., » commença-t-elle.

« Il parle beaucoup. Il doit vraiment te détester, » déclara Yuichi.

« Oh ? C’est inattendu... Je me demande s’il me sous-estime. J’aurais peut-être dû tuer l’une de leurs espèces pour leur servir d’exemple, » déclara Natsuki.

Combattre plusieurs adversaires serait délicat en soi, et Yuichi ne savait toujours pas à quel point Natsuki était douée. Il avait décidé de demander.

« Es-tu... vraiment forte ? » demanda-t-il.

« Hmm ? Bonne question. Je ne suis pas à la hauteur d’un Oni sur le plan de force brute. Mais c’est surfait à notre époque, » Natsuki avait tendu la main dans sa poche de poitrine et avait sorti quelque chose, puis s’était tournée vers Yuichi.

« Hein ? » s’exclama Yuichi.

D’une certaine façon, il convenait à la scène de cinéma qui les entourait, mais son apparition avait quand même surpris Yuichi.

C’était une arme.

« Les Onis et d’autres êtres de l’ancien monde sont extrêmement vulnérables à ce genre de choses. Bien sûr, ça marche aussi sur les humains, » déclara-t-elle.

Yuichi avait jeté un coup d’œil à Mutsuko tout en essayant de ne pas quitter le fusil des yeux trop longtemps.

« Je suis désolé, Yu. Je ne connais pas grand-chose aux armes à feu, » Mutsuko avait l’air vraiment désolée.

Mais ce n’était pas une déception. Ses espoirs n’avaient pas été grands au départ. Il savait que Mutsuko n’étudiait pas les armes légères en détail, prétendant qu’elles n’étaient pas une préoccupation réaliste au Japon.

« Maintenant, parler semble ne nous mener nulle part, alors je pense que je vais te tuer maintenant. Tu es sûr que tu ne veux pas de déclaration d’amour avec Noro ? Ça ne me dérange pas de te donner assez de temps pour ça, » déclara Natsuki.

« Non, rien de tel, » déclara Yuichi en soupirant.

« P-Parce qu’on n’est pas comme ça ! » Aiko bégayait d’irritation.

« Vraiment ? J’espérais un échange de baisers passionnés, ou quelque chose comme ça, » déclara Natsuki.

« Ouais, donnez-lui un gros smoochie-poo ! » Mutsuko plaça ses bras autour d’Aiko et fit semblant de l’embrasser.

« Personne ne t’a demandé ton avis, sœurette ! » avait gémi Yuichi.

La tension s’était rapidement dissipée.

« Je n’ai pas envie de mourir aujourd’hui, et je ne te laisserai pas tuer Noro ou ma sœur. Si tu veux ma mort, tu devras te salir les mains pour que je meure, » dit Yuichi, en se tournant vers Natsuki.

« Oh, quelle chose virile à dire ! » déclara-t-elle avec joie. « J’aime ce genre de choses... Mais au revoir. »

Natsuki avait appuyé sur la détente.

***

Partie 2

« Euh !? » Les yeux de Natsuki s’ouvrirent en grand. Elle avait tiré deux autres coups de feu en une succession rapide, mais ni l’un ni l’autre n’avait laissé une égratignure. Yuichi les avait tous esquivés avec de très faibles mouvements.

« Qu’est-ce qui se passe !? » demanda Natsuki, en pleine consternation et ne faisant plus attention aux restes.

« Je pensais que tu allais utiliser une sorte de super-pouvoir, mais tu tires sur les gens, hein ? C’est un soulagement, » déclara Yuichi.

Ce n’était pas qu’elle avait raté exprès. Elle avait visé la poitrine pour s’assurer d’un coup direct. Il était à une dizaine de mètres — plus qu’assez près — et sa balle était allée exactement là où elle l’avait dirigée. C’était juste que Yuichi n’était pas là.

« Ce n’est pas si surprenant, non ? Les balle volent en ligne droite à partir de l’embouchure du canon. Ce sont les choses les plus faciles à lire au monde » avait-il expliqué calmement.

Au moment où elle avait appuyé sur la gâchette, il avait marché sur le côté, esquivant la balle. Une chose assez simple à dire, mais presque impossible à faire pour une personne ordinaire.

Natsuki avait regardé ça sans expression pendant un moment, puis avait ajusté son objectif.

Encore et encore, elle avait tiré, poussant Yuichi vers un coin. Elle voulait l’emmener quelque part où il n’aurait pas de place pour l’esquiver.

Assez rapidement, elle avait accompli ça et elle avait encore tiré.

Mais il n’avait pas été touché.

La mâchoire de Natsuki s’était relâchée en raison de l’incrédulité. C’était inconcevable.

La balle avait été déviée.

Yuichi se tenait devant elle, tenant son bras droit perpendiculairement au sol, le long de son plan médian.

La manche de son blazer s’était déchirée, révélant quelque chose de noir en dessous. C’était une arme connue sous le nom de tonfa. Yuichi l’avait caché dans son blazer.

« Les projectiles ne fonctionneront pas contre Yu ! Il peut même esquiver un fusil à bout portant tiré en plein visage ! » s’exclama Mutsuko.

« Ouais, sœurette... bien que je pensais que j’étais mort quand tu as commencé à utiliser de vraies pointes de flèches sans me le dire..., » déclara Yuichi.

« Il s’agit d’un bâton spécial connu sous le nom de tonfa ! Il est fait d’acier pour pouvoir dévier même les balles de 9 mm ! » expliqua Mutsuko.

« Pourquoi as-tu ça avec toi ? » demanda Aiko en exaspération.

Natsuki écoutait dans un silence stupéfait.

« J’en avais un dans ma chambre ! » elle avait gazouillé. « Yu a dit qu’il ne porterait pas de lames, mais ça marche quand même assez bien ! Et c’est cool ! »

Après avoir épuisé ses balles, Natsuki avait changé de chargeur. Mais peu importe combien de fois elle avait tiré, elle ne pouvait pas le toucher.

« Je parie que je sais ce que Yu pense... Maintenant, Takeuchi ! Jette ton arme et viens vers moi ! » déclara Mutsuko.

« Je ne pense pas faire ça ! » cria Natsuki.

Natsuki avait jeté son arme de côté. Pour les autres, elle avait probablement l’air d’avoir réagi à la provocation.

« Hein ? » Yuichi grinça dans l’incertitude. Il ne s’attendait probablement pas vraiment à ce qu’elle jette son arme.

« Je n’arrive pas à y croire... En fait, je t’ai sous-estimé... » Natsuki avait commencé à changer de position. Des scalpels chirurgicaux étaient apparus dans ses deux mains.

« Je vais te disséquer, » criait-elle, « Et décorer ma chambre avec ta peau et tes tripes ! » Et puis, elle avait chargé dans sa direction.

 

♡♡♡

 

Natsuki avait franchi l’espace entre eux en un instant, attaquant avec l’un des scalpels. Yuichi avait bloqué avec son tonfa, et elle avait été instantanément repoussée. Le tonfa s’était fendu en deux et avait frappé le sol avec un cliquetis.

Elle avait coupé de l’acier. Était-ce une propriété spéciale de l’arme, ou est-ce Natsuki qui possédait une telle capacité ? De toute façon, il savait qu’il ne pouvait pas se permettre d’encaisser un coup direct. La moindre égratignure pourrait lui arracher le bras.

« Il y a beaucoup de théories sur les victimes possibles de Jack l’Éventreur, mais il y en a cinq que nous connaissons avec certitude. Elles étaient toutes des prostituées, mais il y avait des signes que même après le début des incidents, elles ont invité Jack dans leur chambre de leur plein gré, ce qui a conduit à une théorie selon laquelle il était vraisemblablement une femme. Et il a utilisé une sorte de lame pour tuer, c’est pourquoi nous l’appelons “l’éventreur”. En raison de la précision chirurgicale avec laquelle il a prélevé leurs organes internes, on pensait qu’il aurait pu être un professionnel de la santé... Alors Takeuchi qui est une femme qui se bat avec des scalpels est une sorte de cliché, » expliqua Mutsuko, jetant à peine un coup d’œil à la lutte entre Yuichi et Natsuki.

« Mutsuko ! Ce n’est pas le moment de faire des conférences ! Sakaki va mourir ! Ne devriez-vous pas l’aider ? » Aiko lui avait fait un reproche.

« Euh. Yu va très bien. Quoi qu’il en soit, selon la théorie de la “femme”, c’est bizarre d’appeler le tueur Jack, alors ils utilisent habituellement Jill l’Éventreuse ou Jane l’Éventreuse. Jack est un nom commun comme Taro en japonais, tu vois ? Et je suppose que Jane serait comme Hanako, hein ? » continua Mutsuko.

« Excuse-moi ! Est-ce vraiment le moment pour ça ? » cria Yuichi en esquivant des frappes de scalpel venant de toutes les directions. Son manque d’intérêt apparent commençait vraiment à l’atteindre.

« Continue comme ça, Yu ! » Mutsuko l’avait acclamé.

« Sakaki ! » cria Aiko.

Le manque d’encouragement de Mutsuko trahissait un manque total de tension de sa part. Il était reconnaissant qu’Aiko, au moins, criait de tout son cœur.

« Oh, Noro, je n’arrête pas de te le dire, ne t’inquiète pas tant, » déclara Mutsuko calmement. « Il utilise son furukami, même si ce n’est qu’à un niveau très bas ! C’est probablement à cause de cet ami dont Takeuchi a parlé. Il ne veut pas épuiser tout ce qu’il a en combattant Takeuchi et finir immobilisé ! »

C’est vrai, mais tu n’es pas obligée de lui dire ça, tu sais..., Yuichi se plaignait à lui-même alors qu’il continuait d’esquiver. C’était vraiment ennuyeux d’avoir quelqu’un qui voyait à travers vous.

« Oh, donc tu me sous-estimes vraiment..., » murmura Natsuki d’une voix glaciale. Ses attaques s’étaient accélérées.

Yuichi n’arrêtait pas d’éviter ses frappes. Il savait qu’il devait analyser sa contre-attaque avec soin. S’il devenait trop négligent, il pourrait finir en tranches. Mais même l’esquive commençait à devenir dangereuse...

Les scalpels de Natsuki bougeaient déjà plus vite que ses yeux ne pouvaient voir. Ses mains bougeaient dans des schémas constamment changeants et désorientants. Il ne pouvait pas les éviter ainsi pendant une éternité.

Il se déplaçait au moins à moitié à l’instinct maintenant. S’il continuait comme ça, elle le rattraperait.

Il n’avait pas d’autre choix que de trouver un moyen de finir ça maintenant. Il avait rassemblé toute sa concentration, puis avait instinctivement poussé ses bras dans la direction du mouvement des scalpels.

« Ah ! » Les yeux de Natsuki s’étaient ouvert en grand. Les mains de Yuichi avaient trouvé une prise autour de ses poignets.

Les scalpels étaient tombés de ses mains quand il avait commencé à serrer. Il avait ensuite essayé d’appliquer une force d’écrasement, mais elle n’avait pas voulu se plier. Ils étaient enfermés tous deux dans une impasse.

« Wôw, c’est impressionnant qu’elle puisse s’accrocher contre la force de préhension de Yu ! Et il utilise un furukami de faible puissance, donc sa force de préhension dépasse les 200 kg. Elle doit vraiment être une sorte de yokai, » expliqua Mutsuko.

Le commentaire de Mutsuko lui était revenu à l’oreille. Elle ne devait pas se soucier de lui. Il était heureux de savoir qu’elle avait foi en lui, mais un peu d’inquiétude aurait quand même été agréable.

Le regard meurtrier de Natsuki l’avait ramené à la réalité. Ce n’était pas le moment de partager ses pensées avec sa sœur.

Les mains de Natsuki étaient immobilisées, mais les siennes aussi. C’était la force contre la force. Ni l’un ni l’autre ne pouvait utiliser leurs mains, ce qui signifiait que les coups de pied étaient la seule option. Mais même ainsi, il pouvait dire que Natsuki était sur ses gardes pour tout signe de mouvement soudain.

Alors il s’était déplacé en effectuant un coup de pied que Natsuki ne pouvait pas anticiper.

Ça venait d’en haut, s’écrasant sur la tête de Natsuki.

Natsuki s’était effondrée à genoux, ne sachant pas ce qui l’avait frappée.

 

♡♡♡

 

« Hein ? Quoi ? » Aiko ne pouvait pas croire ce qu’elle venait de voir.

Yuichi s’était avancé, lançant sa jambe droite derrière lui. Son orteil avait tracé un arc dans l’air, au-dessus de son dos, et s’était écrasé sur la tête de Natsuki.

Elle n’avait jamais vu le corps d’une personne bouger de cette façon.

« Scorpion ! Un coup spécial de finition numéro un, faisant usage d’une flexibilité extrême pour envoyer un coup de pied par-dessus votre propre dos dans une imitation d’une piqûre de scorpion ! » Mutsuko avait crié en voyant ça.

« ... je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose sur le fait de savoir que les jambes de Sakaki sont si longues me tape sur les nerfs..., » murmura Aiko.

« Peu importe à quel point le mouvement est incroyable, elle semblait être capable de le bloquer si elle savait qu’il arrivait, » poursuit Mutsuko. « Mais on dirait qu’elle ne l’avait pas anticipé. »

Yuichi baissa les yeux vers Natsuki, qui avait été forcée de se mettre à genoux.

Elle avait levé le visage, regardant Yuichi avec des larmes dans les yeux.

« Hein ? » avait-il demandé.

« C’était tout simplement méchant..., » elle avait gémi.

« On pourrait arrêter ça tout de suite si tu laissais tomber ton plan bizarre..., » Yuichi avait été pris au dépourvu par l’étrange changement de personnalité de Natsuki.

Elle commença à tendre la main vers Yuichi, lentement et prudemment. Prenant cela comme une concession, il lui prit la main et l’aida à se relever.

« Yu, non ! » cria Mutsuko, bondissant sur ses pieds.

Alors qu’elle commençait à se lever, Natsuki avait soudainement tiré sur la main de Yuichi, déséquilibrant son corps.

Puis elle avait frappé d’un coup de pied impitoyable, ce que Yuichi n’était pas en mesure d’esquiver.

Cela l’avait frappé directement à l’entrejambe.

 

♡♡♡

 

Son succès était accompli, Natsuki souriait d’un air triomphal.

Tant que Yuichi était debout, il semblait capable de défendre son point médian contre toute attaque. Le seul moyen de passer sa garde était de perturber son équilibre.

Une fois qu’elle l’avait fait, il ne lui restait plus qu’à donner des coups de pied de toutes ses forces.

Le plus grand point faible d’un homme. Même le moindre contact aurait un effet. Ça pourrait lui briser les couilles. Dans le pire des cas, le choc pourrait suffire à le tuer.

Mais son moment de victoire avait été de courte durée. Soudain, le monde était devenu blanc autour d’elle.

Un instant plus tard, elle avait été assaillie par la douleur.

Une fois de plus, sans savoir ce qui l’avait frappée, elle avait touché le sol, s’était tournée à plusieurs reprises, puis avait glissé jusqu’à arriver dans le tas de morceaux d’acier.

Du sang coulait de ses narines et elle avait craché du rouge.

Le tas d’acier s’était mis à osciller. Elle avait essayé de s’enfuir, mais ses jambes ne bougeaient pas. Elle s’était à peine couvert la tête à temps.

Un seul coup avait fait tout ça. C’était comme être frappé au visage avec une poutre d’acier.

« Ça fait mal ! » cria Yuichi, avec son ton plus ennuyé que toute autre chose. Il était clair que la frappe n’avait pas été aussi efficace qu’elle le pensait.

Cela n’avait aucun sens. Yuichi Sakaki... il avait défié sa compréhension.

Pourquoi a-t-il pu esquiver ses balles ?

Pourquoi a-t-il pu arrêter ses frappes ?

Pourquoi pouvait-il frapper à partir d’une position bloquée ?

Pourquoi pouvait-il contre-attaquer après un coup de pied dans les couilles ?

Son esprit était un tourbillon de questions. Mais elle les avait tous réduits au silence. Ça n’avait pas d’importance.

C’était amusant.

Un sentiment de joie jaillissait dans son cœur.

Yuichi était fort.

Oh, elle pensait déjà à l’extase que lui procréerait sa mort ! Cela pourrait satisfaire son envie de tuer pour les années à venir... Rien que d’y penser, elle avait tremblé.

Ses lèvres avaient commencé à se courber vers le haut en souriant.

***

Partie 3

« ... Euh... S-Sakaki s’est ramassé un coup, n’est-ce pas ? Dans ses... euh... tu sais..., » Aiko bégayait, hésitant à dire le mot. Elle savait que l’entrejambe d’un homme était son point le plus vulnérable.

« Hé... Yu, tu as baissé ta garde ! Et si elle avait utilisé un scalpel à la place ? » Mutsuko semblait soulagée, laissant échapper un soupir alors qu’elle s’asseyait de nouveau sur l’acier.

« Pourquoi est-ce mieux ? » demanda Aiko.

« Parce que Yu peut facilement encaisser ça. Il fait du kotsukake. Il s’agit d’une technique où tu utilises tes abdominaux pour déplacer tes testicules dans ton corps, » expliqua-t-elle.

« Euh ? » Aiko avait été trop stupéfaite pour savoir comment réagir. Elle ne savait pas grand-chose sur les corps des garçons. Peut-être qu’ils pourraient le faire ? Ses cours sur le sujet n’avaient jamais couvert ça...

« Il y a des façons de bouger le corps enseigné dans les arts martiaux anciens. Tu peux changer la position de tes organes internes, ou arrêter leur fonctionnement pour canaliser cette puissance ailleurs et d’autre chose. Le Kotsukake en est une forme simple. Au début, on les a forcées à entrer..., » commença Mutsuko.

« Hein ? Tu les as forcées à entrer... » Aiko était devenue rouge vif. Elle imaginait quelque chose d’inconvenant.

« Hein ? Oh, franchement. Il n’avait pas encore de poils, donc cela ne compte pas ! » Mutsuko agita les mains avec dédain pendant qu’elle parlait.

Aiko se demandait, une fois que les poils avaient poussé, ça comptait-il ?

« Hé ! Arrête de parler de ça ! C’était traumatisant ! » cria Yuichi.

« Noro, au Japon, on les appelle kintama, ou “boules d’or”, mais en Amérique, on les appelle “bijoux de famille”. Savais-tu ça ? Je me demande si nous avons eu une inspiration similaire. Bref, je suis contente que les bijoux de Yu soient sains et saufs. Et je parie qu’il va beaucoup les utiliser à l’avenir ! » déclara Mutsuko.

« U-Utiliser ? Euh..., » Aiko devint encore plus rouge et regarda ailleurs. Elle n’avait pas besoin de demander. Elle pouvait facilement imaginer ce que Mutsuko voulait dire par là.

 

♡♡♡

 

« Arrête de parler de ça ! » Yuichi avait gémi, priant désespérément que la conversation se termine. Sa sœur parlait de ses testicules à une camarade de classe. Il souhaitait être mort dès à présent.

Mais ce n’était pas ce sur quoi il s’était concentré. La bataille n’était pas encore terminée.

Yuichi regardait Natsuki.

Elle avait été poussée un peu plus loin et après s’être levé, elle avait alors titubé sur ses pieds. Elle avait son nez cassé qui avait été remis à nouveau en place alors qu’il y avait du sang un peu partout.

« Ah, c’est incroyable. Qu’est-ce qui se passe, Hmm ? Es-tu vraiment humain, Sakaki ? » demanda Natsuki.

« Franchement... Est-ce qu’on peut annuler tout ça ? Je jure qu’on ne parlera de toi à personne, alors arrêtent ces bêtises, » déclara Yuichi.

« Comment peux-tu dire ça ? Je suis si excitée en ce moment... Tu ne peux pas le voir ? » Natsuki commença à tituber vers Yuichi.

« Non, je ne peux pas, » déclara Yuichi.

« Allons, continuons. J’en veux plus. Plus ! » cria Natsuki.

Natsuki s’était précipitée au corps à corps, frappant Yuichi d’une frappe du tranchant de sa main droite pendant que sa main gauche frappait de l’autre côté. Même sans scalpels, ses mains étaient très puissantes. Mais elles n’avaient pas pu le toucher.

Alors qu’elle avait sauté sur lui, Yuichi avait baissé ses hanches et il avait frappé. Ses mains avaient touché Natsuki au niveau de sa poitrine molle. C’était un mouvement où les paumes des deux mains frappaient l’adversaire simultanément, semblable à un coup connu sous le nom de Double Frappe des Paumes.

Natsuki avait été projetée en arrière une deuxième fois, et avait frappé le sol avant de s’immobiliser.

Cette fois, c’était fini.

Yuichi était tombé à genoux en raison de l’épuisement, l’effet secondaire du furukami. Il l’utilisait à petites doses, mais maintenant il avait atteint sa limite.

« Yu, pervers ! » cria Mutsuko.

« Hein ? » L’accusation avait laissé Yuichi bouche bée en raison de son état de choc.

« Sakaki, espèce d’obsédé ! » ajouta Aiko, en cœur avec Mutsuko.

« Euh !? » s’exclama Yuichi.

C’était un coup spontané effectué par désespoir, mais pour Mutsuko et Aiko, peut-être qu’il avait l’air d’avoir eu envie de le faire. Mutsuko lui avait enseigné ce mouvement dans le cadre de son entraînement dit « kamehameha », alors il ne comprenait pas pourquoi elles étaient si en colère contre lui.

Il avait survécu à un affrontement à mort pour simplement être traité de pervers par sa sœur et sa camarade de classe. Pourrait-il y avoir un résultat plus pathétique ?

« Hé... Pourquoi devez-vous m’appeler comme ça ? » demanda Yuichi.

« Yu ! Je sais que tu voulais les toucher parce qu’ils sont plus gros que ceux de Noro, mais ce n’est pas une raison pour la tromper ! » déclara Mutsuko.

« Pourrais-tu ne pas le dire comme ça ? Ça fait vraiment mal..., » Aiko marmonnait.

« Wôw... Je crois que j’ai gagné, mais qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » Yuichi s’était effondré sur le sol. Même s’asseoir tout droit était hors de portée pour lui. Deux batailles en deux jours avaient fait des ravages.

« Nous devons juste lui parler, n’est-ce pas ? La bataille est terminée, alors elle doit faire ce que nous disons, » avait proposé Aiko.

Yuichi avait accepté. Si ce n’était pas assez pour l’arrêter, il ne savait pas ce qui l’arrêterait.

« C’est quoi ce bordel ? » La voix soudaine avait fait reculer tout le monde.

Un grand homme gonflé de muscles était arrivé au bord de l’arène.

Les mots « Le laquais du tueur en série » pendaient au-dessus de sa tête.

Il y avait un katana dans sa main. Il avait l’air vraiment surpris de voir comment la bataille s’était déroulée.

« Merde ! Elle m’a fait oublier ça..., » Yuichi avait juré. Il savait qu’elle avait un allié dans les coulisses, mais Natsuki avait retenu toute son attention.

Il avait essayé de s’asseoir, mais il n’avait pas pu trouver de force. Il n’arrivait même pas à se tenir debout.

« Sœurette ! » cria Yuichi, suppliant.

« Oui, oui, oui. J’ai compris. Quand tu ne peux pas gérer quelque chose, c’est là que j’interviens, » comme si elle lisait l’esprit de Yuichi, Mutsuko commença à se déplacer jusqu’au grand homme.

 

♡♡♡

 

« Je suppose qu’on peut supposer que tu es contre nous, hein ? » demanda Mutsuko avec arrogance.

Aiko était arrivée avec Mutsuko, se recroquevillant derrière elle. « Es-tu sûre de ça ? »

L’homme était si grand qu’elle avait dû se tordre le cou pour le regarder. Il serait un adversaire redoutable, même pour Yuichi. Il était difficile de croire que Mutsuko avait une chance.

L’homme n’avait pas attaqué tout de suite, ne comprenant peut-être pas totalement la situation. La pensée que son patron pourrait perdre ne lui était probablement jamais venue à l’esprit.

« Ne t’inquiète pas ! Pas besoin d’avoir peur juste parce qu’il est grand ! Il est peut-être plus fort que moi, mais la force n’est pas ce qui compte quand il s’agit de neutraliser quelqu’un, » avait déclaré Mutsuko en toute confiance.

Comme s’il reprenait ses esprits, le grand homme s’était lancé dans une course à pied, diminuant rapidement la distance qui les séparait. Peut-être pensait-il qu’elle serait une cible facile, parce qu’il avait ignoré un Yuichi tombé et avait couru jusqu’à Mutsuko et Aiko.

Mutsuko avait pris quelque chose dans la poche de son blazer et le lui avait lancé dessus.

Cela avait tracé un arc de cercle net directement sur le visage de l’homme qui chargeait. Il avait bougé son cou pour l’esquiver, mais il était un peu trop tard. Il n’avait pas réalisé le danger réel de l’objet volant lentement.

Cela avait explosé juste en face de son visage.

« Euh... » Aiko regarda ça avec incrédulité.

L’homme avait tourné en rond en semblant s’agripper à son visage.

« Tu vois ? Peu importe à quel point tu es grand ! Personne ne peut résister à une explosion en plein visage ! » déclara Mutsuko.

« Je suppose que non, mais... qu’est-ce que vous avez fait ? » demanda Aiko.

« C’est une bombe à batterie ! Une bombe faite maison à partir d’une batterie, » expliqua Mutsuko.

« Euh... te balades-tu avec ça ? » demanda Aiko. Tout était incroyable. Une bombe ? Il y avait une lycéenne, debout devant elle, qui se promenait avec des bombes artisanales ?

« C’est pour l’autodéfense ! » répondit Mutsuko.

Soudain, Aiko repensa aux objets dangereux qu’elle avait vus à l’intérieur de l’étui et du sac de Yuichi. Mutsuko les avait choisies, donc naturellement, elle en avait quelques-uns.

« Et maintenant, la suite ! » Mutsuko avait sorti quelque chose de sa poche. La mâchoire d’Aiko était tombée. On aurait dit une arme.

Elle l’avait pointé sur l’homme et avait appuyé sur la détente. Quelque chose comme un long ressort s’était coincé dans l’homme et cela avait provoqué un choc dans tout son corps. Puis il était tombé à moitié inconscient.

« Est-ce... un pistolet ? » demanda timidement Aiko.

Natsuki avait une arme, et Mutsuko avait ce truc. Elle commençait à craindre pour l’avenir du Japon.

« C’est un Taser ! Je l’ai moi-même conçu. C’est illégal au Japon, alors je le garde secret ! C’est une sorte de pistolet paralysant, tu sais ce que c’est ? » demanda Mutsuko.

Les bombes étaient probablement illégales aussi, mais Aiko avait décidé de ne pas en parler. « C’est pour l’autodéfense, n’est-ce pas ? Il électrocute les gens ? »

« Oui ! Il projette des électrodes. Tu peux donc l’utiliser même à longue portée ! Le Taser est le nom d’une entreprise qui les fabrique. Le choc bloque les muscles et neutralise la cible. Mais cela n’a d’effet que lorsque l’électricité est en marche, donc c’est relativement inoffensif en ce qui concerne les armes ! Les pistolets paralysants ne sont pas illégaux, mais ceux qui ont un mécanisme de tir le sont ! »

Aiko écoutait pendant que Mutsuko continuait joyeusement à parler des pistolets Taser.

« Il est inconscient, n’est-ce pas ? » Le flux d’électricité semblait s’être arrêté, mais il ne bougeait toujours pas. Aiko commença à se demander à quel point ces choses étaient « inoffensives ».

« Je suppose que ce n’était peut-être pas bon d’augmenter la tension jusqu’au max ! » déclara Mutsuko avec désinvolture, en détournant la question.

Il était facile d’imaginer comment l’augmentation de la tension augmenterait le danger. Aiko sentait que sa compréhension de ces frères et sœurs s’éloignait de plus en plus.

« Wôw... Crois-tu que c’est fini ? Penses-tu qu’il n’y a plus personne ? » De sa place sur le sol, Yuichi poussa un soupir de soulagement et regarda autour de lui.

Aiko avait fait la même chose. Natsuki ne semblait pas avoir d’autres amis.

« Je pense que c’est fini. Alors, Yu, on s’en va dès que tu seras de nouveau mobile ! » Même après la fin de la bataille, Mutsuko était toujours dans sa propre petite bulle. Aiko avait presque admiré la façon dont elle avait tout mis de côté.

« Hein ? Qu’est-ce qu’on fait de ces deux-là ? » demanda Aiko.

« Ils ne se lèveront pas avant un moment. Donc on peut probablement laisser un mot ou quelque chose comme ça, » après avoir dit ça, Mutsuko s’était approchée de Natsuki toujours inconsciente.

Elle avait fait quelques mouvements inconnus des autres, en écrivant apparemment quelque chose.

Au bout d’un moment, Mutsuko était revenue et avait déclaré : « D’accord, rentrons à la maison ! »

***

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