Chapitre 8 : Que dites-vous quand quelqu’un vous dit qu’il écrit un roman ?
Partie 2
« Ma grande sœur a le syndrome du collège, » avait dit Yuichi, en réponse à la question d’Ibaraki.
« Yu, c’est horrible ! Accuser ta grande sœur d’avoir le syndrome du collège..., » Mutsuko avait crié de colère.
C’est vrai, elle ne s’en rend pas compte... Souvent, les personnes atteintes du syndrome du collège ne l’avaient pas réalisée.
Ils étaient dans un restaurant familial. Yuichi, dans son uniforme, était assis côte à côte avec Ibaraki, qui portait les vêtements de gymnastique de Yuichi. Mutsuko s’était assise, en face des deux autres.
Ils avaient commencé à se diriger vers l’endroit que Natsuki lui avait dit de venir, mais quand leur estomac s’était mis à grogner, ils s’étaient retrouvés ici.
Yuichi n’était pas vraiment d’humeur pour un long repas, mais Mutsuko avait commandé un ensemble de steak pour trois, insistant sur le fait que vous ne pouviez pas faire la guerre l’estomac vide, et aussi qu’elle paierait.
« Veux-tu parler du truc comme : “J’ai le pouvoir des flammes noires, mon bras droit devient fou” ? » Ibaraki avait demandé, apparemment plutôt connaisseur du sujet.
« Hé ! J’ai arrêté de faire ces trucs à la maternelle. Lâche-moi un peu ! » déclara Mutsuko.
« Tu crois à la magie de la vision et aux Onis ! » déclara Yuichi.
« C’est différent ! C’est stupide d’inventer des choses qui n’arrivent même pas ! » déclara Mutsuko avec insistance. Il semblait qu’elle était étrangement pratique quand il s’agissait de ses fantasmes. Elle s’était empressée de rejeter des choses qui s’étaient révélées fausses.
« Tu vois ? » Yuichi soupira.
« Voir quoi ? » Ibaraki avait répondu.
Réalisant que ce n’était pas assez explicite, Yuichi avait précisé ses pensées. « En d’autres termes, ma sœur poursuit des rêveries dans le cadre de ce qui peut être accompli dans la pratique. Et la plupart du temps, elle m’utilise comme cobaye ! » Il ne pouvait pas vraiment commencer à crier dans un restaurant familial, mais il avait haussé un peu la voix à la fin. Le cri de ses longues souffrances.
« Oh, Yu ! Tout ce que je fais, c’est t’entraîner à être l’homme le plus fort du monde. Ça me rend triste de t’entendre parler comme ça, » Mutsuko lui avait fait une moue exagérée.
« Oui... Eh bien... On dirait que tu as eu une vie difficile, » Ibaraki tapota l’épaule de Yuichi par sympathie.
Juste à ce moment-là, une assiette avait été déposée devant lui, contenant un plat de steak d’une épaisseur ostentatoirement importante. Mutsuko semblait vouloir que Yuichi mange de la viande. Ou au moins, le remplir de protéines.
Yuichi avait dit à Ibaraki. « J’ai aussi quelques questions à te poser. » S’il devait être forcé de s’asseoir et de manger, il voulait faire bon usage de son temps.
« Bien sûr, demande-moi n’importe quoi. Inutile de cacher des choses maintenant, » répondit-il.
« D’abord, à propos de l’endroit où nous allons. Sais-tu quelque chose à ce sujet ? » Yuichi lui avait montré l’adresse qu’il avait écrite. C’était l’endroit où Natsuki lui avait dit d’aller.
« C’est plein de vieux types minables qui se baladent. C’est un endroit horrible. Mais tu vis dans la région, donc tu en sais probablement autant, n’est-ce pas ? » L’endroit où Natsuki les avait invités était l’un des rares vrais bidonvilles du Japon. C’était un nid de travailleurs journaliers et de sans-abri, célèbre pour les flambées de violence occasionnelles qui s’y étais produites.
« C’est son territoire de chasse, hein ? » demanda Yuichi.
Il n’est pas rare qu’une ou deux personnes meurent ou disparaissent dans la région, pensait Yuichi.
« Je sais ce que tu penses probablement, alors laisse-moi clarifier une chose, » déclara Ibaraki. « Je ne chasserais jamais des types crasseux comme eux. Le terrain de chasse que je lui ai demandé était ailleurs. »
« Je pensais à Takeuchi. Pourquoi est-ce que je penserais à toi ? » demanda Yuichi.
« Pourquoi es-tu si méchant avec moi tout le temps !? » s’écria Ibaraki.
« Tu tues des gens et tu les manges. On ne sera jamais amis, » répliqua Yuichi.
Mutsuko avait regardé les deux se disputer avec amusement.
« OK, suivant. Je n’ai pas entendu tous les détails à l’école, mais tu as dit que Takeuchi était une race différente de ce que tu es, n’est-ce pas ? Donc si elle est comme un Oni ou un vampire ou un yokai ; elle devrait avoir un point faible, » déclara Yuichi.
« Bien sûr, mais si je le savais, elle ne serait pas capable de me donner des ordres, » déclara Ibaraki.
« Quel est le nom de sa race ? Le sais-tu ? » demanda Yuichi.
S’il le faisait, Yuichi espérait que Mutsuko pourrait être en mesure de donner quelques conseils.
« C’est une Jack l’Éventreur, » répondit Ibaraki.
Yuichi fixa l’autre pendant un instant de silence. Jack l’Éventreur était un tueur en série, bien sûr, mais il venait du passé et d’un autre pays. Qu’est-ce que ça avait à voir avec quoi que ce soit ? Après une brève hésitation, il avait dit : « Désolé, je ne comprends pas ce que ça veut dire. »
« Ouais, eh bien, moi non plus, » lui avait Ibaraki en souriant.
« Espèce de connard ! » Ennuyé par son attitude insouciante, Yuichi avait fait une légère claque à Ibaraki.
« Oh, l’amitié qui germe après une dure bataille ! » déclara Mutsuko gaiement.
« Quelle amitié !? » Yuichi avait crié sur sa sœur.
« Ouais ! Je l’aime bien, tu sais ? » Ibaraki avait mis son bras autour des épaules de Yuichi, tandis que Yuichi grimaçait ouvertement.
« Franchement, je ne sais pas. Mon clan non plus. Elle a une nature similaire, avec celle des proies et des trucs comme nous. On pense qu’il doit y avoir un lien. C’est ce que disent les autres, donc ça doit être vrai, non ? Il y a d’autres tueurs en série, comme Ed Gein, non ? C’est peut-être une réincarnation de lui ou quelque chose comme ça ? Mais quand il s’agissait de lui, je ne sais pas si le meurtre était le but ou juste un moyen de faire ses œuvres d’art malades, » déclara Ibaraki.
« Ed Gein ! » Les yeux de Mutsuko brillaient d’intérêt.
« Sœurette, je sais que c’est l’un de tes sujets préférés, mais ne nous attardons pas là-dessus, » déclara Yuichi.
« Le tueur en série légendaire qui a inspiré le Silence des Agneaux et Psycho ! Il a découpé les corps des personnes et en a fait des choses ! Il a conçu des abat-jour en peau et des bols à soupe en crâne ! Et des gilets faits de peau humaine, et il les portait vraiment ! Et... » commença-t-elle.
« Stop ! Ce n’est pas un sujet pour un restaurant familial ! » Yuichi se pencha sur la table et serra une main sur la bouche de Mutsuko. Mutsuko continuait à parler même avec la bouche couverte, semblant s’amuser.
« Quoi qu’il en soit, revenons à notre sujet. Tu dis que Takeuchi est la réincarnation de Jack l’Éventreur ? » demanda Yuichi.
« Je te le dis, je ne sais pas ! » Ibaraki avait riposté. Qu’il n’en sache pas plus ou qu’il refuse de le dire, le sujet semblait être terminé pour Ibaraki.
« Alors ? Tu es un étranger ou quoi ? » Le sujet étant clos, Yuichi avait décidé de satisfaire son autre curiosité. Le gars était blond avec des yeux bleus et des traits marqués. Il avait l’air étranger, mais il parlait couramment le japonais.
« Je suis né et j’ai grandi au Japon, d’accord ? Je suppose que nos ancêtres étaient peut-être des étrangers qui se sont échoués sur le rivage, » Ibaraki parlait avec emphase, apparemment heureux de se faire interroger sur lui-même.
« Oh, désolé. J’ai pensé que je devrais demander, mais je n’étais pas vraiment intéressé, » déclara Yuichi.
« Pourquoi, toi..., » Ibaraki s’était effondré de déception.
« En parlant de ça, il avait “Tueur en Série” au-dessus de sa tête au début, comme Takeuchi, non ? Y a-t-il un lien ? » Mutsuko avait parlé, un peu tard dans leur discussion.
Yuichi avait jeté un coup d’œil par-dessus. À l’heure actuelle, il était écrit « Ibaraki-doji » au-dessus de sa tête, mais à l’origine, il était écrit « Tueur en Série II ».
« Il le faut, n’est-ce pas ? Jack l’Éventreur est assurément un tueur en série, et Ibaraki est un Ibaraki-doji... en d’autres termes, un Oni qui a besoin de tuer les personnes pour les manger, ce qui fait de lui un tueur en série. Je suppose que ce sont deux formes de la même chose. L’un fait des choses monstrueuses, tandis que l’autre est un monstre au sens propre..., » déclara Mutsuko.
Mutsuko avait ajouté son propre commentaire, mais cela n’avait pas pu aider à élucider le mystère. Les étiquettes de Yuichi étaient trop imprécises.
« De toute façon, comment pouvons-nous avoir plusieurs tueurs en série vivant ici ? » avait-il demandé. « Quelqu’un qui meurt devrait faire un tapage énorme. Pourquoi ne pas en entendre parler quand tu tues quelqu’un ? »
« Franchement, mec. Sais-tu combien de personnes disparaissent chaque année au Japon ? Environ 80 000. Environ 20 % d’entre eux sont des enfants, la plupart des fugueurs. Si quelqu’un disparaît un jour et ne revient pas, on ne découvre pas nécessairement ce qui lui est arrivé. Eh bien, il se trouve que beaucoup d’entre eux sont mangés par nous. D’une certaine façon, qu’ils s’en prennent à eux-mêmes. Si vous marchez dans le droit chemin, vous ne croiserez jamais des personnes comme nous. Et bien sûr, nous travaillons dur pour que personne ne sache rien sur nous, » déclara-t-il.
Ibaraki semblait vraiment croire ce qu’il disait. C’était comme s’il vivait dans un monde avec un code moral complètement différent.
« Alors, où est-ce que le fait d’attaquer un adolescent hétérosexuel au milieu de son lycée s’inscrit là-dedans ? » demanda Yuichi.
« Eh bien, je me suis dit que je pourrais le faire sans trop d’histoires, » répondit Ibaraki.
« Eh bien, tu as échoué ! Tu as saccagé l’école ! » s’écria Yuichi.
« Hein ? Je suis presque sûr que c’est toi qui as fait tous ces dégâts, mec..., » répliqua Ibaraki.
Yuichi avait immédiatement détourné le regard, essayant de jouer les innocents.
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« Eh bien, je rentre chez moi, » avait annoncé Ibaraki en quittant le restaurant.
« Oh, ouais ? Il était temps, » avait commenté Yuichi.
« Mec, tu es si froid. Tu n’acceptes même pas mes regards d’amour ? » demanda Ibaraki.
« Désolé, Yu, mais je n’aime pas BL ! J’espère que tu considérerais une relation hétéro pure et vraie ! » déclara Mutsuko gaiement.
Yuichi avait fait un pas en arrière.
« Hein ? Hé, ne prends pas ça au sérieux ! Mais tu ne vas pas me demander pourquoi je pars ? » demanda Ibaraki.
« Non, mais je parie que tu allais nous le dire, » murmura Yuichi. « Finissons-en avec ça. »
« ... Hé, la sœur de Yuichi, ton petit frère est toujours comme ça ? » demanda Ibaraki.
« Je pense qu’il est juste timide ! » répliqua Mutsuko.
« Je ne le suis pas. Alors quelle est la raison ? » demanda Yuichi.
« Parce que je t’aime bien. Si je vais chez Takeuchi, je devrai me retourner contre toi. Je dois après tout penser à ma réputation. Mais si je lui dis que je suis rentré chez moi sur un coup de tête, c’est probablement acceptable. À bientôt. Je laverai l’uniforme et je rendrai..., » déclara Ibaraki.
« Garde-le et reste en dehors de ma vie, » déclara Yuichi.
Ibaraki soupira. « Si impossible. Oh, eh bien. À plus tard. » Après avoir dit ça, Ibaraki était parti.
« Plus tard. Attends, qu’est-ce qui est arrivé à “garder à jamais” ? » demanda Yuichi.
Pourtant, Ibaraki avait agi comme s’il allait les revoir... Ça voulait dire qu’il ne pensait pas que Yuichi allait mourir. Il y avait quelque chose de rassurant à ce sujet.
« Ce n’est pas le moment de se dire au revoir en pleurant ! Retrouvons ce tueur en série ! » proclama Mutsuko, joyeusement.
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Quand elle s’était réveillée, Aiko s’était retrouvée sur le côté, la joue appuyée contre un sol froid et dur.
Il y avait un faible bruit de ronronnement dans l’air. Il y avait une étrange lumière vive devant elle, mais elle ne pouvait pas tout à fait dire ce qu’elle regardait.
Sa vision était floue et ses pensées étaient mélangées.
« Oh, tu es réveillée ? » Aiko s’assit lentement et regarda dans la direction de la voix. Alors que ses yeux se concentraient, elle pouvait distinguer quelqu’un debout dans la lumière. C’était une fille portant l’uniforme du Lycée de Seishin.
Natsuki Takeuchi regardait Aiko.
Aiko n’arrivait pas à comprendre ce qui se passait. Elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle se trouvait, et ses souvenirs de son arrivée étaient dans un brouillard total.
Aiko regarda autour d’elle. Elles semblaient être dans une usine, mais tout, sauf l’espace dégagé et éclairé dans lequel elles se trouvaient, était si sombre qu’elle ne pouvait pas en être sûre.
Aiko s’était ensuite inspectée. Son uniforme était couvert de poussière. L’endroit ne devait pas être nettoyé très souvent.
Sa conscience lui revenait peu à peu. Aiko se souvient...
Elle se souvenait d’avoir quitté son siège pour aller aux toilettes parce que la conférence d’Orihara était incompréhensible. Elle se souvenait d’avoir remarqué que les salles de bains de l’ancien bâtiment ne contenaient rien d’autre que des toilettes sales, alors elle s’était dirigée vers celles du gymnase. Elle se rappelait avoir tout fini là-bas et s’être préparée à retourner à la salle de club, quand quelque chose l’avait soudainement prise autour du cou, et...
C’est... vraiment mauvais, hein..., pensa-t-elle.
Natsuki pensait qu’Aiko connaissait son secret. Elle avait essayé de faire disparaître les personnes qui connaissaient son secret...
« Hé... Takeuchi. Peux-tu me dire ce qui se passe ? » Elle avait décidé de sonder tranquillement l’état d’esprit de son ravisseur.
« En vérité, je voulais vous enlever tous les deux, » avait répondu Natsuki. « Je ne peux pas vous laisser mourir à l’école ou en ville, mais une fois que je vous ai amené ici, je peux faire tout ce que je veux avec vous. Alors que je regardais l’école, me demandant comment j’allais m’y prendre pour vous kidnapper tous les deux à la fois, quand je t’ai vue, toute seule. C’est là que j’ai réalisé qu’un seul suffisait. »
Ouais, je me suis dit qu’elle a fait ça parce qu’elle a découvert que je savais pour elle ! pensa Aiko.
« J’ai infiltré la salle de bains et je t’ai étouffée par-derrière. Puis tu as perdu connaissance et je t’ai amenée ici, » déclara Natsuki.
Cela n’avait pas beaucoup de sens pour Aiko, mais cela expliquait pourquoi elle se souvenait d’avoir été étranglée.
« Hé... Takeuchi, qu’essayes-tu d’accomplir ? » Elle n’arrivait pas vraiment à comprendre pourquoi elle avait été kidnappée. Si Natsuki voulait juste qu’elle se taise, elle l’aurait déjà tuée. Mais elle venait d’être laissée par terre. Elle n’était même pas attachée.
« Je veux avoir une vie scolaire paisible, » répondit Natsuki. « Une vie normale entourée d’amis normaux, qui s’amusent normalement. Mais en une seule journée, tout s’est effondré. Que ferais-tu si tu étais moi, Noro ? »
Natsuki n’avait même pas l’air d’attendre une réponse. Elle semblait dire tout ce qu’elle voulait dire.
« Je ne le dirai à personne, alors tu pourrais me laisser partir... n’est-ce pas ? » Aiko avait fait à Natsuki ses meilleurs yeux de chiot, même si elle pensait que c’était probablement inefficace contre une fille.
« Non, » répondit Natsuki.
« Mais on a beaucoup parlé, tu sais ? N’est-on pas amies ? Tu sais que je protégerai le secret de mon amie ! » Mis à part les questions éthiques et juridiques, elle était presque certaine de pouvoir garder le secret. Après tout, elle avait un sombre secret, étant une vampire. Elle avait une certaine sympathie pour la situation de l’autre fille.
« Ouais, je pensais aussi qu’on pourrait être de bonnes amies, Noro. C’est une honte, » déclara Natsuki.
« Non, non, non, non, ne dis pas ça ! On peut toujours être... amies, tu sais !? » Aiko avait décidé de pousser plus loin le coup de l’amitié. Après tout, Natsuki semblait vraiment vouloir des amis.
« Est-ce que tu m’as écoutée, Noro ? » demanda Natsuki avec dédain.
Aiko n’était pas sûre de ce qu’elle avait fait pour mériter ce mépris. « Oui, je l’ai fait. Tu as dit que tu voulais t’amuser à l’école avec tes amis, non ? Si tu t’arrêtais et devenais ami avec moi et Sakaki, tu n’aurais pas à faire ça ! »
« Je t’ai dit que je veux des amis normaux. As-tu compris ? Je ne peux pas être ami avec des tarés qui se fichent d’être amis avec un tueur en série. Je veux dire, franchement, n’importe quel citoyen normal et respectueux des lois appellerait la police tout de suite, » déclara Natsuki.
« Hein ? » s’exclama Aiko.
Eh bien, ça explique tout. Natsuki Takeuchi était folle. Le fait d’entendre une folle l’appeler bizarre avait vraiment mis Aiko dans un état de peur. La stratégie de l’amitié ne semblait pas fonctionner, alors Aiko avait abandonné.
Elle soupira. « Puis-je au moins te demander d’expliquer pourquoi tu m’as kidnappée ? » demanda Aiko.
« Pour te tuer. Sinon, pourquoi aurais-je fait ça ? » Natsuki l’avait dit avec désinvolture, ça ne semblait pas réel.
Aiko était seule dans une pièce avec un tueur en série. Elle aurait dû avoir plus peur, mais Aiko n’avait pas du tout peur. Elle n’arrivait toujours pas à croire que Natsuki était une tueuse en série, probablement parce qu’elles parlaient comme elles l’avaient toujours fait.
« Tu sais... Je pourrais m’enfuir, » Aiko n’était pas attachée. Elle était éveillée, alerte et indemne. Si elle voulait courir, elle pouvait le faire à tout moment.
Mais Natsuki avait rapidement anéanti ces espoirs. La jeune fille qui se tenait à une certaine distance était apparue devant elle en un clin d’œil. Elle avait tapoté le front d’Aiko avec un doigt.
« Aïe, » Aiko avait involontairement mis ses mains sur son front.
« Tu es libre parce que j’ai confiance dans le fait que je pourrais t’attraper s’il le fallait. Veux-tu tester cette théorie ? » demanda Natsuki.
« Non, merci..., » Aiko avait reculé un peu en réponse. Il était clair qu’elle ne pouvait pas la battre.
Je suis peut-être un vampire, mais ça n’aide pas du tout dans cette situation... Peut-être qu’elle pourrait le faire si elle suçait du sang de Natsuki, mais Natsuki était tellement plus forte, qu’il était impossible qu’elle puisse même la faire jusqu’à la morsure.
« Eh bien, reste tranquille et tu pourras peut-être survivre jusqu’à minuit, » déclara Natsuki de manière désinvolte.
Aiko avait vérifié sa montre-bracelet. Il était 21 h. Ça ne lui avait pas donné beaucoup de temps. « Pourquoi jusqu’à minuit ? »
« J’ai appelé Sakaki. S’il n’est pas là à minuit, je te tue. Maintenant, une fois qu’il sera là, je vous tuerai tous les deux. S’il ne vient pas, je te tuerais et lui pourra vivre plus longtemps. Qu’en penses-tu ? Sakaki viendra-t-il ? » demanda Natsuki.
Le bon sens lui avait dicté qu’il ne viendrait pas. Pourquoi quelqu’un viendrait-il pour se faire tuer ? C’était probablement la raison pour laquelle Natsuki avait demandé.
Mais Aiko avait répondu sans aucun doute dans son esprit. « Bien sûr qu’il viendra. »
« Hein ? » Natsuki avait répondu avec incrédulité.
Mais Aiko était certaine. Elle ne le connaissait pas depuis longtemps. Elle ne pouvait pas prétendre tout savoir sur lui. Mais elle savait que, dans cette situation, le garçon nommé Yuichi viendrait.
C’était la raison pour laquelle elle avait été si calme avant. Elle savait que Yuichi viendrait la sauver. C’était la chose la plus naturelle au monde. « Je veux dire, le héros vient toujours sauver son intérêt amoureux quand elle a été capturée par un tueur ! »
« Oh, épargne-moi tes clichés embarrassants, » Natsuki avait riposté, sèchement.
« C’est vrai, désolée. Fait comme si je n’avais pas dit ça ! Je me sens un peu embarrassée moi aussi. » Aiko s’était sentie gênée de s’appeler l’intérêt amoureux de l’autre et elle avait détourné les yeux.
Mais... même si je ne suis pas vraiment son intérêt amoureux, Sakaki viendra quand même pour moi. C’était la seule chose dont Aiko était sûre.
Merci pour le chapitre !
Merci pour le chap ^^