Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 8 – Chapitre 15 – Partie 1

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Chapitre 15 : Les sœurs dragons ~ Point de vue de Katou Mana ~

Partie 1

Au moment où le soleil commença à se coucher, Kath visita la maison où nous étions logés, apportant des sacs d’ingrédients.

« Utilisez-les, s’il vous plaît », déclara-t-elle.

« Merci. Ça m’aide beaucoup », répondit Lily en acceptant quelques sacs en cuir.

J’étais aussi allée à l’entrée et j’avais pris un des sacs. Il y avait plusieurs ingrédients à l’intérieur. En Draconia, à part les pommes de terre qu’ils cultivaient dans les champs, ils vivaient essentiellement des poissons du lac, des plantes sous-marines qui poussaient ici à l’état naturel et des monstres qu’ils pouvaient chasser dans les bois sombres.

Le sac que j’avais pris était rempli de plantes aquatiques épaisses, tandis que Lily avait un sac de pommes de terre, un sac de poisson et un sac de pilons d’oiseaux. La viande provenait d’un grand oiseau monstre appelé faisan hurlant. D’après ce qu’on m’avait dit, il ressemblait presque exactement à un faisan vert, sauf pour sa taille. Les pilons dans le sac avaient déjà été déplumés et préparés, donc je ne pouvais rien dire d’autre que c’était un assez gros oiseau.

« En fait, les faisans verts ont été utilisés comme nourriture pendant longtemps au Japon, n’est-ce pas ? » demanda Lily. « Maintenant, ils sont l’oiseau national du Japon et sont traités comme tel, mais l’une des raisons pour lesquelles ils ont été choisis est que leur viande était tout simplement savoureuse. »

« Hein ? Était-ce pour ça… ? » J’avais marmonné.

« Ces pilons sont également délicieux. Je considère que c’est la nourriture la plus savoureuse que l’on puisse trouver dans la région », déclara Kath.

Nous avions discuté toutes les trois dans l’entrée. La façon dont Kath traitait si facilement les monstres comme de simples denrées alimentaires montrait le léger écart de cognition entre les humains et les dragons. C’était assez amusant. En tout cas, la viande savoureuse était quelque chose à attendre avec impatience. J’étais sûre que Majima-senpai serait ravi.

Si j’avais demandé du luxe, j’aurais préféré que les habitants de la colonie fassent la cuisine, vu qu’ils étaient habitués aux ingrédients. Mais même s’ils semblaient nous recevoir chaleureusement, ils devaient aussi tenir compte de Lobivia, ainsi que de ceux qui, comme Rex, n’avaient pas une très bonne opinion des humains. Par conséquent, ils ne nous avaient donné que des ingrédients. C’était malheureux, mais il n’y avait pas de raison de se plaindre à Kath quand elle nous l’avait expliqué avec une expression d’excuse.

Quant à Kath, elle regardait la maison avec agitation.

« Vous demandez-vous comment va Lobivia ? » avais-je demandé.

« Ce n’est pas… Je veux dire, oui. Comment va-t-elle ? »

Elle avait essayé de le faire passer, mais elle avait immédiatement cessé d’essayer de sauver les apparences.

« Elle est vraiment joyeuse », avais-je répondu. « En apparence, du moins. »

« Vraiment ? » demanda Kath avec un soupir alors que la porte s’ouvrait.

« Hrm ? Qu’est-ce que vous faites toutes à parler ici ? » demanda Gerbera en entrant. « C’est quoi cette tête ? »

« Oh, hum… Que fait Lobivia ? » Kath le lui demanda.

« Vous avez vu le jouet que Rose a fabriqué pour Ayame, non ? Lobivia l’utilise pour jouer avec Ayame en ce moment. »

Gerbera marcha dans ma direction pendant qu’elle répondait. D’ailleurs, le jouet dont elle parlait était en fait un jouet pour chien.

« Est-ce ma grande sœur… ? »

Maintenant que j’y pense, cette conversation semblait un peu absurde. Peut-être que c’était juste une grande sœur qui aidait sa petite sœur à se détendre. Ça ne semblait pas vraiment être le cas, cependant…

« Je comprends maintenant, » dit Gerbera. « Kath, vous vous inquiétez pour Lobivia ? » Elle avait rapidement compris la situation après leur bref échange. « Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Vous pouvez vous en remettre à notre seigneur. »

Elle avait déclaré ça facilement. Ça semblait irresponsable, mais elle faisait entièrement confiance à Majima-senpai. Elle croyait vraiment que tout se passerait bien si on le laissait faire. Comme quelqu’un qui passait toujours autant de temps à penser à tout, je trouvais son comportement attachant.

« Mais si vous êtes inquiet, pourquoi ne pas vous joindre à nous pour le dîner ? » ajouta Gerbera. « Il y a assez d’ingrédients ici pour que ça ne soit pas grave si une personne de plus se joint à nous. »

« Je vais m’abstenir. J’ai… L’aînée m’a interdit de le faire. »

« Aah, je vois. Mais cela ne serait-il pas bien de l’ignorer ? » dit Gerbera avec désinvolture, laissant Kath bouche bée. « Elle n’a pas forcément toujours raison. En fait, je trouve moi-même ses opinions plutôt discutables. Si l’on considère l’avenir, je comprends au moins qu’elle affirme que Lobivia doit être tenue à distance, mais cela ne signifie pas qu’il faille prendre les sentiments de Lobivia à la légère dès maintenant, n’est-ce pas ? »

Gerbera s’était arrêtée là et elle laissa échapper un grognement.

« Vous pouvez prétendre que nous vous avons forcé à rester, si vous avez besoin d’une excuse », ajouta-t-elle.

« C’est… peut-être vrai, » dit Kath en hésitant, détournant son regard et fronçant les sourcils. « Mais je vais quand même m’abstenir. Lobivia va détester ça. »

« Hmm. Si vous insistez, je ne vais pas forcer la question… Mais réfléchissez-y. Une fois qu’elle sera partie, Lobivia ne reviendra jamais ici. Eh bien, un lien restera cependant toujours à travers Thaddeus. »

Malvina avait seulement interdit à Lobivia de revenir dans la colonie. Cependant, Thaddeus passait son temps en dehors de la colonie, et si Lobivia en avait besoin, Malvina ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’elle le contacte.

À sa manière, Malvina était aussi inquiète pour Lobivia. Elle avait même accommodé Majima-senpai autant qu’elle le pouvait. Elle lui avait dit que si quelque chose arrivait, il pouvait compter sur elle, et s’il le fallait, il pouvait même s’enfuir à Draconia. Naturellement, s’il décidait de faire cela, il devrait couper tous les liens avec la société humaine, mais Majima-senpai était simplement reconnaissant d’avoir une option d’évasion de dernier recours.

Puisque Malvina l’avait approuvé, Lobivia aurait toujours un lien minimal avec cet endroit même après son départ. Néanmoins, cela ne serait encore possible que par la médiation de Thaddeus.

« Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve », poursuivit Gerbera, « mais vous ne vous verrez pas avant un certain temps. Ne serait-il pas stupide de ne pas faire ce que vous pouvez faire maintenant et de le regretter plus tard ? »

Son opinion était optimiste, directe, et surtout, elle allait droit au but. C’était tout à fait son genre de répondre de cette façon.

Rien ne se passerait si Kath craignait d’être détestée. Elle hésita encore un peu, mais finalement, elle se résolut quant à ce qui allait arriver et acquiesça.

« Je suppose que vous avez raison, » dit-elle. « Dans ce cas, permettez-moi de vous accompagner. »

« Hee hee. Pas besoin de s’énerver comme ça », dit Lily, ravie de la décision de Kath. « Lobivia est têtue, mais elle a bon cœur. Je suis sûre qu’elle comprendra. Je serais heureuse si vous pouviez nous apprendre à cuisiner ces ingrédients. »

« Bien sûr. Je serai heureuse de vous apprendre. »

Nous étions ensuite entrées dans la maison tout en discutant.

« Oh, c’est vrai. Il y a quelque chose que je dois vous demander, Kath, » dit Gerbera en chemin. « Il y a une grotte ici dans laquelle Lobivia vivait, non ? J’aimerais l’emprunter pour la nuit. Est-ce qu’elle est utilisée pour quelque chose ? »

« Non. Cette grotte ne servait qu’à garder Lobivia enfermée, alors plus personne n’y va. » Kath n’en avait sûrement pas gardé un bon souvenir et une ombre était apparue sur son visage. « Elle devait être détruite, mais avec la visite du seigneur Takahiro, cette question a été laissée en suspens. Elle est toujours là, alors vous pouvez l’utiliser autant que vous le voulez. »

« Vous avez mes remerciements. Il y a juste un petit quelque chose que j’aimerais faire là-bas. »

Tout en continuant à parler, nous nous étions dirigés vers l’âtre. Lobivia fronça les sourcils en voyant Kath, ce qui attrista la dragonne plus agée. Nous l’avions encouragée à rester forte et avions commencé à préparer le repas.

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