Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 8 – Chapitre 10 – Partie 2

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Chapitre 10 : Une promesse avec un loup

Partie 2

« À propos des sous-vêtements, » répondit Rose à sa place. Je m’étais figé sur place. « Surtout ceux pour les seins. Dans ce monde, il n’y a pas de sous-vêtements spécifiques aux femmes comme dans le tien, Maître. C’est pour cela que nous avons parlé de ma tentative d’en fabriquer et de celle de Gerbera. Selon Mana, il vaut mieux choisir des sous-vêtements adaptés à une fille pendant sa période de croissance. »

« Euh… Kei est dans sa période de croissance, donc ça ne peut pas faire de mal, » déclara Katou.

En contraste avec la réponse sérieuse et éloquente de Rose, Katou était extrêmement gênée. C’était gênant pour moi aussi.

« De plus, » continua Rose, « Mana et Lily voulaient aussi des sous-vêtements. Ma sœur ne t’en a pas informé ? »

« Oh… Maintenant que tu le dis, je crois qu’elle a déjà dit quelque chose comme ça ? Quelque chose à propos de vouloir des choses de l’autre monde… »

J’aurais préféré que Rose comprenne pourquoi j’étais terriblement vague dans le choix de mes mots. Les occasions de parler de ces choses avec Lily ne se présentaient qu’à des moments très précis. Incidemment, les femmes de ce monde s’enveloppaient le plus souvent de tissu autour de leur poitrine. Ce n’était certainement pas aussi fonctionnel que ce que nous avions ni mignon… Je ne dirai pas pourquoi je sais ça.

« Il y a la forme du bonnet, le choix d’utiliser un fil, l’épaisseur de la sangle, et même le design général. Tout cela est plutôt amusant », expliqua Rose avec indifférence. « Ma sœur aînée a dit qu’elle ne s’intéressait pas vraiment à ces choses-là. »

Rose avait la bonne attitude. C’était une conversation normale, il n’y avait donc pas de quoi être gêné. Cela dit, même si je pouvais comprendre la logique derrière cela, parler de ces choses était toujours gênant pour moi.

J’avais détourné les yeux pour essayer de m’échapper, quand je vis Kei regarder dans notre direction, complètement abasourdie. Elle nous avait probablement entendus.

« Hey, Kei, ça brûle, » avais-je dit.

« Oh, c’est vrai, désolée. »

Utilisant cela comme une excuse, je m’étais levé et m’étais éloigné des filles. J’étais soulagé d’éviter toute autre conversation gênante. Peu de temps après, alors que j’attendais près du pot, Lily s’appuya contre moi.

« À propos de ce que Rose disait, je ne suis pas moi-même vraiment pointilleuse à ce sujet, alors peut-être que je vais choisir quelque chose que tu préfères, Maître. »

J’avais été plongé dans un silence encore plus embarrassant.

« Dis-moi tes préférences plus tard, d’accord ? » ajouta-t-elle.

J’avais senti que des yeux rouges me fixaient depuis un trou dans le tissu couvrant la manamobile. Lily avait au moins parlé à voix basse pour que Kei ne l’entende pas, mais Gerbera nous avait apparemment entendus avec ses sens aiguisés. On dit que les yeux en disent plus que la bouche. Il semblait que je n’allais pas être en mesure d’échapper à ce sujet pendant un certain temps. Et juste à ce moment-là…

« Deuxième Roi. »

Une voix m’avait appelé de la forêt. Je savais que c’était Berta, mais je ne pouvais pas la voir. Elle était probablement prudente, au cas improbable où quelqu’un passerait par là.

« J’ai quelque chose à vous dire, » dit-elle. « Prêtez-moi un peu de votre temps plus tard. »

◆ ◆ ◆

Après avoir terminé le dîner et atteint un bon point d’arrêt dans le cours de Shiran, je m’étais éloigné du groupe pour parler avec Berta. Tout en nous demandant de quoi il s’agissait, Lily et moi avions suivi les traces du loup.

« Alors ? De quoi avais-tu besoin ? » avais-je demandé.

« Je ne vous accompagnerai pas au-delà de ce point », dit-elle en allant droit au but. « Je n’ai pas besoin de vous dire la raison, je suppose ? »

Tout cela était plutôt soudain, mais j’avais tout de suite compris la raison. Draconia était une colonie cachée. Seul le strict minimum d’étrangers pouvait être autorisé à y entrer. Même Fukatsu était resté en arrière. Sans parler du fait que Berta était la servante de Kudou Riku. Elle connaissait parfaitement les dangers que pouvait entraîner sa position.

« Je n’irai pas à Draconia. De cette façon, je n’aurai aucun moyen de savoir où il se trouve. Ce qui signifie que mon roi n’en saura rien. »

Tant que Berta restait ignorante, Kudou Riku ne pouvait pas lui demander de lui apporter des informations et d’en faire quelque chose. D’une certaine manière, cela pouvait être considéré comme un petit acte de défiance envers le maître auquel elle avait juré fidélité absolue. Berta était ici en tant que notre garde, elle n’avait pas reçu l’ordre de recueillir des informations.

« Désolé que notre situation interfère ainsi avec tes ordres », avais-je dit.

« Êtes-vous vraiment d’accord pour me croire si facilement ? » dit Berta avec un souffle méchant. « Peut-être ai-je l’intention de vous suivre en secret. »

« Tu ne vas pas faire une chose pareille après tout ce temps, n’est-ce pas ? »

J’aurais pu dire que j’avais des doutes, surtout après son observation cynique, mais j’avais confiance en son caractère et j’avais jugé qu’elle ne pourrait pas me mentir en face.

Berta avait encore grogné. C’était peut-être sa façon de cacher son embarras.

« Eh bien, vous pouvez vous sentir à l’aise comme bon vous semble, » dit Berta. « Pour commencer, je ne peux rien faire qui puisse vous déplaire. Mon roi me l’a interdit. »

La queue de Berta s’agita négligemment derrière elle.

« C’est une opportunité, » ajouta-t-elle. « Je vais retourner aux côtés de mon roi pour un moment. Je n’ai pas encore eu de nouvelles de lui, mais j’ai l’intention de voir si je peux moi-même entrer en contact avec lui. » Elle s’arrêta un moment, puis baissa la voix. « Selon la volonté de mon roi, je pourrais ne pas revenir ici. »

« Je vois… »

Je n’étais pas assez bête pour ne pas comprendre ce qu’elle voulait dire. Si Kudou devait déclencher un autre incident, selon l’évolution de la situation, nous serions des ennemis mutuels lors de notre prochaine rencontre. Néanmoins, même si c’était le cas, cela ne changeait rien au fait que Berta nous avait protégées jusqu’à présent.

« Nous te sommes vraiment redevables », lui avais-je dit.

« Hmph. Ma présence ici n’avait cependant pas beaucoup de sens, » dit-elle avec un autre murmure.

Je secouai doucement la tête. « Ce n’est pas vrai. Pendant que Lily était blessée et ne pouvait pas bouger, tu nous as bien protégés », avais-je dit en jetant un coup d’œil à Lily à mes côtés. « Tu étais notre garde au cas où quelque chose se produirait, donc même si rien ne se produisait, ta présence ici avait un sens. Et puis, j’en ai aussi profité personnellement. »

« Que voulez-vous dire ? »

« Je sais maintenant qu’il y a quelqu’un comme toi au service de Kudou. »

Les deux paires d’yeux de Berta s’étaient écarquillées, comme si elle avait été prise au dépourvu.

« Je ne comprends pas ce que vous voulez dire », déclara-t-elle.

« Vraiment ? »

Berta détourna les yeux et regarda l’endroit où se tenait Ayame. Le petit renard s’était apparemment éloigné des autres. Ayame laissa échapper un jappement et s’approcha d’elle. Berta ne la repoussa pas. Voyant cela, j’avais décidé de forcer le sujet.

« Hé, Berta ? »

« Quoi ? »

« Si tu reviens ici, et tant que cela ne le dérange pas… pourrais-tu nous dire ce que fait Kudou ? »

Berta regarda dans ma direction. Comme prévu, elle avait un air féroce.

« Me demandez-vous d’être un espion ? »

« Non. Si tu veux, ça ne me dérange pas que tu lui parles de tout ça. Je ne veux pas que tu sois un espion. J’aimerais que tu serves de canal entre nous. »

Berta avait réfléchi un moment.

« Est-ce que vous comprenez vraiment ce que vous dites ? » demanda-t-elle. « Cela vous exposera tous les deux au danger. Il y a une possibilité que je vous divulgue des informations sur mon roi, tandis qu’un lien avec mon roi pourrait devenir un inconvénient majeur pour vous. »

« Malgré cela, je ne peux pas laisser Kudou seul. »

Cette proposition était réalisable précisément parce que je savais qu’on pouvait faire confiance à Berta maintenant. Elle avait un sens aigu du devoir. Elle n’était pas susceptible de faire quoi que ce soit de malhonnête, ni envers le roi auquel elle avait juré fidélité ni envers moi — indépendamment de l’ordre actuel de son roi de me garder. Selon les circonstances, cela pouvait la mettre dans une position terriblement difficile, mais j’avais décidé de proposer cela de toute façon parce que j’étais convaincu que je devais le faire.

« Qu’est-ce qui vous prend ? » demanda-t-elle. « Le slime a dit quelque chose de similaire. »

« Tu l’as fait ? » Avais-je demandé à Lily, en la regardant avec surprise, et elle hocha la tête. « Je vois. »

En d’autres termes, je n’avais pas tort de demander ça.

« Il ne s’arrêtera pas. On ne peut plus l’arrêter, » dit Berta, une pointe de colère dans la voix maintenant. « Vous devriez le savoir très bien. »

Elle avait probablement dit la même chose à Lily auparavant. Sa voix était sèche, comme si une ombre planait sur elle, mais il y avait définitivement de l’émotion derrière.

« Oui. C’est comme tu le dis », lui avais-je dit en hochant la tête. « Il ne s’arrêtera pas. Par-dessus tout, il ne veut pas s’arrêter. »

« Alors, dans ce cas — »

« Mais tu veux qu’il le fasse, non ? »

Berta s’était figée. C’était exactement comme je le pensais. On aurait dit qu’elle essayait de se convaincre d’abandonner.

« Quel est le sens de mon propre désir ? », avait-elle murmuré.

« Donc tu ne nies pas que tu veux ça ? »

Elle resta silencieuse. Elle était vraiment un loup maladroit. Kudou n’était pas le seul que je ne pouvais pas laisser tranquille.

« Tu es la seule à décider s’il y a un sens à tout cela », avais-je dit.

« Me dites-vous de vivre selon mes désirs ? »

« C’est aussi toi qui décides de ça. »

Les bords de la bouche de Berta s’étaient écartés, révélant ses crocs acérés. On aurait dit qu’elle essayait de nous menacer, mais j’avais tout de suite vu qu’elle souriait.

« Heh. Heh heh… Quel homme détestable ! C’est comme si j’étais acculée par ce que j’ai essayé de fuir depuis tout ce temps. »

Contrairement à ses paroles acerbes, Berta semblait être de bonne humeur. Elle avait même l’air rafraîchie.

 

 

« Non… Maintenant qu’on en est là, ça aurait fini par me rattraper », poursuit Berta. « Je l’ai compris plus tôt en raison du temps que j’ai passé avec vous tous. »

Elle jeta un coup d’œil sur le côté comme si elle avait remarqué quelque chose, mais elle continua à parler sans indiquer ce que c’était.

« Si je ne l’avais pas réalisé maintenant, il est possible que je le regrette plus tard. Dans ce cas, c’est une chance que je sois là. Très bien. À mon retour, j’essaierai d’en parler à mon roi. »

« Merci, Berta. »

« Hmph… » Elle souffla une dernière fois et tourna sur ses talons. Cette fois, il était évident qu’elle cachait son embarras.

Sur ce, l’énorme loup gris à deux têtes disparut au-delà des arbres, laissant Ayame glapir tristement derrière elle.

« Viens ici, Ayame », avais-je dit en prenant le petit renard dans mes bras. J’avais caressé sa tête alors qu’elle poussait son museau contre moi. « Tu n’as pas besoin de te sentir seule. Elle va revenir. »

Je ne savais pas combien de semaines cela prendrait, mais j’étais sûr que nous nous retrouverions. Berta nous l’avait promis.

Lily nous avait regardés avec un sourire jusqu’à ce qu’Ayame se calme, puis se tourna soudainement vers les arbres.

« Et si tu sortais maintenant ? » dit-elle. « Tu es là, non ? »

Quelques secondes plus tard, Lobivia sortit de l’ombre d’un arbre. Je n’avais pas été particulièrement surpris. J’avais senti sa présence à travers le cheminement mental. Je ne m’attendais pas à voir Kei avec elle, cependant.

« Désolé, je ne voulais pas écouter aux portes, » déclara Kei en s’inclinant.

« Tu es juste venue pour m’arrêter, n’est-ce pas ? » marmonna Lobivia.

Lobivia était probablement venue ici en se demandant ce que nous faisions, et Kei l’avait suivie quand elle avait remarqué que Lobivia partait. Cela les avait naturellement amenées à écouter notre conversation.

« Eh bien, je suis sûre que Berta l’a déjà remarqué », dit Lily en croisant les bras et en soupirant. « Vu qu’elle n’a rien dit à ce sujet, ça ne l’a pas vraiment dérangée. Mais ce n’est pas un comportement digne d’éloges. »

« Désolé…, » déclara maladroitement Lobivia.

Elle ne l’avait pas fait exprès, donc c’était suffisant. Lily laissa ça comme étant un léger avertissement.

« Ce loup… » marmonne Lobivia, en regardant au loin, là où Berta avait disparu.

« Hm ? » J’avais murmuré.

« Elle m’a regardée. »

« Vraiment ? »

« Nos yeux se sont croisés. »

Berta avait jeté un coup d’œil vers l’emplacement de Lobivia plus tôt. Je ne savais pas qu’elle avait regardé le dragon, mais il n’y avait aucun doute maintenant. Dans ce cas, peut-être que Berta en avait parlé pour que Lobivia puisse l’entendre. Elle était douée pour prendre soin des autres, après tout.

Lobivia avait certainement ressenti quelque chose en écoutant la confession de Berta et en voyant sa détermination. C’est ce que signifie posséder un ego. En expérimentant les nombreuses choses que le monde avait à offrir, elle était sûre de grandir. Je surveillais attentivement la jeune dragonne, qui mûrissait légèrement en cet instant.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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