Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 8 – Chapitre 10 – Partie 1

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Chapitre 10 : Une promesse avec un loup

Partie 1

Après avoir quitté Diospyro, nous avions retrouvé Gerbera et Shiran. Je leur avais donné les sucreries que nous avions reçues en souvenir, puis j’avais confirmé que rien n’avait changé. Tout ce qui restait à faire était d’attendre un contact de la colonie.

Le soir venu, après avoir terminé mon entraînement quotidien, j’étais retourné au camping avec ma partenaire de combat Rose et notre instructrice Shiran.

« Bon travail là-bas… Huh ? Rose ? S’est-il passé quelque chose ? » Katou demanda avec curiosité depuis sa position assise au sol à côté de Kei. « Tu as l’air plutôt heureuse. »

Je m’étais retourné pour regarder Rose et j’avais rencontré le visage d’une fille aux cheveux gris-argenté tressés.

Les expressions de Rose étaient fondamentalement subtiles. Elle le faisait intentionnellement parce que tout changement important dans son expression faciale rendrait évident qu’elle est une marionnette. Honnêtement, je ne pensais pas que c’était vraiment important quand il n’y avait que notre groupe comme ça, mais Rose n’aimait pas l’idée de paraître disgracieuse. Elle était une fille, donc je pouvais comprendre que de telles choses la dérangent.

Actuellement, elle était dans un état relativement neutre. Si elle perdait complètement le contrôle, son visage aurait l’air complètement inorganique, alors même si elle travaillait dur pour que cela n’arrive pas, elle n’avait pas vraiment d’expression. Pourtant, je pouvais sentir qu’elle était de bonne humeur grâce au cheminement mental. En d’autres termes, l’observation de Katou n’était pas sans fondement.

« Wow. Je suis surprise, Mana, » dit Kei avec admiration. « Comment peux-tu le dire ? »

« Je pense que toute l’atmosphère autour d’elle semble juste un peu plus doux, » répondit Katou avec un sourire.

« Doux ? » répéta Kei.

« Oui. De plus, j’ai l’impression que ses pas sont plus légers que d’habitude. »

« Euh, désolée. Je ne le vois pas vraiment… »

Je ne le savais pas non plus. En fait, j’étais presque sûr que personne d’autre ne le pouvait. Il semblait que, grâce au temps prolongé qu’elles avaient passé ensemble, Katou avait acquis une capacité spéciale à lire les émotions de Rose sans même avoir besoin du cheminement mental.

« Alors, Rose ? S’est-il passé quelque chose ? » Katou demanda à nouveau.

Rose acquiesça. « Oui. Écoute ça, Mana. Lors du combat simulé de tout à l’heure, mon maître a réussi à me porter un coup pour la toute première fois. »

Une fois qu’elle ouvrit la bouche, l’humeur de Rose devint très apparente.

« Hmm. C’est incroyable, » déclara Katou avec une réelle surprise.

Rose avait alors saisi joyeusement les deux mains de Katou et elle continua. « C’était un coup tranchant. Il a repoussé ma hache comme ça, puis a entaillé mon flanc. »

« Hé maintenant, Rose. Arrête ça », avais-je dit.

Même si c’était quelque chose que j’avais fait, je n’avais pas pu retenir un sourire amer en voyant Rose en parler si joyeusement.

« Jusqu’à aujourd’hui, nous avons eu plus de deux cents combats, et chaque fois, je me suis fait avoir », avais-je ajouté. « Même aujourd’hui, j’ai perdu dix fois. Parmi tout cela, je n’ai réussi qu’un seul coup, qui était plutôt un coup de chance. Je suis encore loin de t’égaler, alors quand tu exagères comme ça, c’est, eh bien… un peu gênant. »

En vérité, après l’avoir touchée, j’avais subi une série de pertes. Être si ouvertement félicité pour cela me gênait.

« Mais, Maître, tes efforts quotidiens ont porté leurs fruits à ce hasard précis. Je crois que c’est un jour qui mérite d’être célébré, » déclara Rose très sérieusement.

« Oh, c’est une idée géniale, » déclara Lily en regardant la marmite sur le feu. « Que diriez-vous d’ajouter une portion supplémentaire de viande au dîner ? »

« Lily ? Es-tu sérieuse ? » avais-je demandé, en grimaçant.

« Ne veux-tu pas ? N’es-tu pas content de t’améliorer ? »

« Je le suis… mais c’est un peu exagéré. »

« Je ne pense pas. Hee hee. En plus, on s’est réapprovisionné à Diospyro, donc je voulais utiliser un peu de notre vieille viande. Le timing est parfait. »

« Je suis heureux d’avoir des compagnons aussi fiables… »

« Mrrgh. Je préférerais que tu dises que je suis ton amante… Hm ? Es-tu gêné ? »

J’avais détourné les yeux. Ce faisant, j’avais vu Shiran ricaner avec un sourire amical sur le visage.

« Oh, c’est vrai, Shiran », dit Kei. « Désolée de demander juste au moment où tu rentres, mais j’ai une requête. »

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Pourrais-tu montrer à Mana un exemple de magie ? Elle a du mal à stabiliser la magie d’eau de grade 1. Le mien est un peu trop mal fait pour être utilisé comme exemple. Je pense que ce serait mieux si tu pouvais le lui montrer. »

« Vraiment ? » dit Shiran, en plissant les yeux un moment avant de continuer. « Alors Kei, en guise de test, montre-moi ce que tu as fait jusqu’à présent. »

« O-Oui. »

Kei hocha la tête un peu nerveusement et prit la main de Katou. Une lumière bleue scintilla dans sa paume, et un glyphe prit forme. Katou plissa les yeux, ce qui lui fit froncer les sourcils. Elle se concentrait sur le flux de mana. C’était la façon la plus simple d’enseigner la magie à quelqu’un. En touchant un professeur et en lui faisant activer la même magie plusieurs fois, on pouvait mémoriser le flux de mana et le reproduire. Quand il s’agissait d’apprendre simplement un sort, il n’y avait pas de méthode plus rapide.

D’ailleurs, pour aller plus loin et faire des ajustements personnels dans la magie, il fallait étudier la mysticologie, un domaine qui détaillait les parties instinctives de la magie en tant que théorie. Les spécialistes de ce domaine étaient associés à une institution éducative de l’Empire qui regorgeait de nobles.

Cependant, les soldats combattant sur le front n’avaient pas besoin de ce niveau de connaissances ou de techniques. La magie de grade 1 et de grade 2 qu’ils pouvaient apprendre n’avait que des applications limitées en combat, alors ils se concentraient plutôt sur l’apprentissage d’un seul sort avec autant de force destructrice que possible. C’était suffisant pour combattre en formation. Les constructions magiques plus élaborées n’étaient importantes que pour le petit pourcentage de mages qui maîtrisaient plusieurs magies de grade 2, ou les grands maîtres qui avaient atteint le niveau de magie de grade 3.

Les spiritualistes étaient une exception. Les esprits avec lesquels ils passaient un contrat construisaient eux-mêmes la magie, de sorte qu’un spiritualiste pouvait utiliser de la magie au-delà de ses capacités.

J’avais aussi demandé à Lily comment ça marchait pour les monstres, et elle m’avait dit : « Je suppose que c’est tout à fait instinctif ». Si elle devait un jour s’impliquer dans la mysticologie, peut-être pourrait-elle contribuer à de grandes avancées dans ce domaine.

Une balle d’eau avait jailli du glyphe de Kei et s’était enfoncée dans un arbre.

En regardant cela, Shiran offrit calmement son évaluation, disant : « Il y a des parties de sa construction qui manquent encore, et il y a des moyens de mieux l’optimiser, mais il devrait être parfait pour les objectifs de l’enseignement. »

Si la construction du glyphe était trop bâclée, la magie ne pourrait même pas s’activer. Au début, un étudiant ne pouvait rien faire de plus qu’une copie inférieure de ce que le professeur lui avait montré, donc si la magie du professeur était déficiente, l’étudiant pouvait ne pas être capable d’activer sa propre magie. Cependant, cela ne semblait pas être le cas ici.

« La façon dont tu as assemblé ta magie en premier lieu est très propre, Kei, » ajouta Shiran. « Par exemple, ce serait probablement la même chose si Lily ou moi devions utiliser la même magie. »

« Vraiment… ? » demanda Kei.

« Tu vois ? C’est comme je te l’ai dit, Kei. Je suis juste mauvais à ça, » dit Katou avec un signe de tête, tenant toujours la main de Kei. « Senpai m’a seulement recommandé d’essayer d’apprendre la magie de l’eau pour l’utiliser comme une forme d’auto-défense. Ce n’est pas vraiment une priorité par rapport à la magie de guérison. Je vais juste le faire à mon propre rythme. »

« Mana… »

« Allez, tout le monde est de retour maintenant, alors faisons une pause jusqu’au dîner, » déclara Katou en donnant une bonne tape sur la tête de Kei.

« Compris », répondit Kei d’un signe de tête en se levant. « Alors je vais aller aider à préparer le dîner. Lily, y a-t-il quelque chose que je puisse faire ? »

« Veux-tu m’aider ? Merci. Dans ce cas, peux-tu aller chercher la viande ? »

« Bien sûr. »

Kei retourna à la manamobile et récupéra la viande salée. Pendant qu’elle le faisait, Lobivia releva le tissu à l’arrière du véhicule et sortit sa tête.

« Hein ? Y a-t-il un problème, Lobivia ? » demanda Kei en s’arrêtant et en se retournant. Contrairement à hier, Kei agissait normalement, sans aucune de ces étranges tensions dans l’air.

« Dîner… ? » demanda Lobivia.

« Ça va être un peu plus long. Peux-tu attendre ? »

« Compris. » Lobivia acquiesça d’un air renfrogné et se cacha à nouveau dans la manamobile.

Comme nous étions en dehors de la route menant à la ville, nous ne savions pas quand les gens passeraient. C’est pourquoi Gerbera, Ayame et Lobivia étaient restées à l’intérieur du véhicule. Ce n’était pas un problème pour Lobivia, qui pouvait sortir tant qu’elle avait son sac à dos, ni pour Ayame, qui passait la majeure partie de la journée à faire la sieste. Gerbera, par contre, ne pouvait sortir qu’au milieu de la nuit. Je m’étais demandé si elle ne pourrait plus supporter la grisaille de l’intérieur du véhicule pendant si longtemps, mais heureusement, elle semblait travailler avec passion à quelque chose, donc elle ne s’ennuyait pas du tout.

Berta, qui devait également éviter d’être vue, disparaissait pendant un moment lorsque le soleil se couchait. Elle était quelque part dans les environs, mais je doutais qu’elle fasse une erreur et laisse quelqu’un la découvrir.

« Ok, ajoutons la viande, » déclara Lily. « Kei, peux-tu remuer pour moi ? »

« Compris. »

Lily coupa la viande salée que Kei lui avait apportée en fines tranches et l’ajouta à la marmite, en utilisant quelques herbes pour ajuster la saveur. Kei remua le contenu de temps en temps pour s’assurer que rien ne brûle au fond.

Alors que je les regardais travailler, Katou s’était approchée de moi.

« Kei est une si bonne fille, n’est-ce pas ? » me chuchota Katou. « Elle aide tout le temps. »

« Oui, elle l’est. »

Ce n’était pas tout. Dernièrement, Kei était presque la seule responsable des leçons de magie de Katou. De plus, c’était aussi une forme d’entraînement pour Kei. En plus de cela, elle s’était entraînée aux arts martiaux pour devenir un chevalier, et elle allait même aider Lobivia dès qu’elle le pouvait.

« Kei semble t’idolâtrer, Mana », dit Shiran, qui se joignit à notre conversation. « Il semblerait que tu lui donnes aussi beaucoup de conseils ces derniers temps. Je dois te remercier. »

« Oh, ne t’inquiète pas pour ça. Je suis juste heureuse que les connaissances que j’ai de mon monde soient utiles. »

« Il s’avère que si je connais les manières des chevaliers, je suis plutôt ignorante en tant que femme. Il a été très utile que tu lui apprennes toutes sortes de choses. S’il te plaît, continue à lui fournir tes conseils à partir de maintenant. »

Shiran avait souri et avait baissé la tête, puis elle s’était retournée.

« Où vas-tu, Shiran ? » avais-je demandé.

« Je me sens plutôt raide ces derniers temps, alors je me suis dit que j’allais suivre votre exemple et manier un peu mon épée. Pendant que j’y suis, je vais jeter un coup d’oeil aux alentours. Je serai de retour avant la fin du dîner. »

« Ne vas-tu pas manger ? »

« C’est le cas. J’en ai déjà informé Lily. Oh, après le dîner, je t’apprendrai à utiliser un esprit comme d’habitude, donc il n’y a pas besoin de s’inquiéter. »

Après que Shiran soit devenue un monstre mort-vivant, elle n’avait plus besoin de manger ou de dormir. C’est pourquoi, de temps en temps, elle ne se joignait pas à nous pour nos repas. C’était tout à fait son genre de voir le bon côté des choses : cela lui donnait le temps de faire d’autres choses intéressantes.

Après l’avoir vue partir, je m’étais retourné vers Katou. « Ah oui, tu as mentionné des connaissances de notre monde tout à l’heure, non ? Qu’est-ce que tu as enseigné à Kei ? Ce que Shiran a mentionné, je veux dire. »

« Je suppose qu’on peut appeler ça enseigner, mais, euh… »

Ce n’était qu’une simple question, mais pour une raison inconnue, Katou avait hésité à répondre.

« Euh… » Katou continua à marmonner.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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