Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 7 – Chapitre 4

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Chapitre 4 : Les sentiments de la marionnette ~ Point de vue de Rose ~

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Chapitre 4 : Les sentiments de la marionnette ~ Point de vue de Rose ~

Partie 1

« D’accord, il est temps que j’y aille, » annonça Lily au milieu de la cuisson alors que je travaillais comme d’habitude avec mon couteau à la main. « Désolée Kei, peux-tu surveiller le feu pour moi ? »

« Bien sûr. »

Le petit déjeuner d’aujourd’hui était composé des restes du dîner d’hier — une soupe avec de la viande de monstre que Berta nous avait apportée à son retour. Lily avait préparé quelques herbes sauvages comestibles et les avait utilisées pour garnir la soupe, elle laissa donc le reste à Kei, qui se réveillait encore avec un joli bâillement. Lily avait l’air d’être de bonne humeur.

« Ma sœur, vas-tu voir notre maître ? » lui avais-je demandé.

« Hm ? Oui, c’est le plan. »

Avec une serviette et un seau en main, elle s’était approchée de l’endroit où j’étais assise. Mais au lieu de bruits de pas, j’avais entendu quelque chose glisser sur le sol. Le bas du corps de ma sœur était toujours celui d’un slime. Le haut de son corps avait, en fait, les courbes voluptueuses d’une femme, mais elle ne pouvait pas en distinguer les moindres détails. Elle se remettait encore du dépassement de ses limites lors de la bataille contre la Bête folle.

« Son entraînement matinal devrait être terminé maintenant, » dit-elle. « Je pensais au moins lui apporter une serviette. »

« Notre maître s’est entraîné encore plus ces derniers temps. Veille à t’occuper de lui du mieux que tu le peux. »

« Bien sûr. Oh, je sais. Voulez-vous aussi venir toutes les deux ? »

« J’ai du travail à faire, » avais-je répondu.

C’était en partie une excuse. Je ne voulais pas me mettre en travers du temps qu’ils passaient ensemble.

« Je m’abstiendrai également, » répondit Mana avec un sourire doux-amer. Elle était en train d’apprendre à utiliser une pierre runique de traduction. « Ce n’est même pas encore le petit déjeuner. Je vais faire une overdose de sucre si j’y vais, » ajouta-t-elle en plaisantant, tout en brossant Ayame.

« Kuuu... »

Ayame était un peu plus docile ces derniers temps. Elle était recroquevillée sur les genoux de Mana, les oreilles repliées, laissant tranquillement Mana la brosser encore et encore.

« Mrgh. Tu sais que tu n’as pas à être aussi prévenante avec moi, n’est-ce pas ? » déclara Lily, puis elle leva soudainement les yeux. « Oh, c’est Gerbera. »

La partenaire d’entraînement de notre maître pour la matinée, Gerbera, venait vers nous.

« Leur entraînement du matin est-il terminé ? » demanda Lily.

« C’est ce qu’il semblerait, » avais-je répondu.

« D’accord. Alors, je m’en vais, » dit-elle en se retournant.

Le bas de son corps s’était glissé sur le sol tandis qu’elle se tournait à la taille et me souriait. C’était un sourire doux, comme si les sentiments chaleureux au fond de sa poitrine suintaient. Sa silhouette m’avait captivée. Assez mystérieusement, malgré l’état de son corps, son charme féminin semblait plus puissant qu’auparavant.

« Lily a changé, hein ? » murmura Mana, ressentant probablement la même sensation que moi.

« Elle a… »

Avant cela, ma sœur n’avait jamais vraiment aimé sa vraie nature de slime. Cependant, même si elle ne pouvait pas cacher son corps gluant en ce moment, il n’y avait pas la moindre ombre sur son visage. La voir se blottir contre notre maître était l’incarnation même du bonheur. Son état mental avait à tous les coups changé d’une manière ou d’une autre.

Peut-être influencée par ce changement, Lily s’était comportée différemment qu’avant. Par exemple, elle pouvait être proche de notre maître sans se soucier de sa silhouette gluante. Elle avait également utilisé de manière proactive son temps de récupération pour apprendre la langue de ce monde. Elle voulait lire des livres locaux. De plus, jusqu’à présent, seul mon maître avait parlé aux autres visiteurs. Mais avant qu’Iino Yuna ne parte, ma sœur avait conversé avec elle à plusieurs reprises. Je les avais moi-même aperçues en train de parler plusieurs fois. Je ne savais pas ce qui avait provoqué ce changement en elle, mais en la voyant si heureuse, j’étais certaine que c’était une bonne chose.

« Et maintenant… »

Après avoir suivi du regard ma sœur, j’étais retournée à mon travail et j’avais pris mon couteau magique en main. Actuellement, je travaillais sur diverses pièces pour une manamobile. Il avait été décidé que j’irais en ville avec mon maître. Si nous pouvions acquérir la pierre runique nécessaire, je nous fabriquerais une manamobile. C’est pourquoi j’avais décidé à l’avance de fabriquer des pièces faciles à transporter.

J’étais à peu près à la moitié de l’analyse de la mécanique d’une manamobile. En conséquence, j’avais compris qu’il y avait plusieurs pierres runiques secondaires installées à divers endroits du véhicule. La taille du véhicule, ainsi que l’ampleur et la direction de la force motrice utilisée pour pousser le châssis, déterminait la taille de la pierre runique nécessaire, de sorte que je pouvais simplement les fabriquer pour qu’elles correspondent à ce que nous avions. J’avais du mal à analyser la pierre runique principale, qui servait de force motrice au véhicule, mais tout le reste, je pouvais déjà le reproduire avec des pierres runiques d’imitation.

Quelques jours après que la Skanda Iino Yuna se soit séparée de nous, j’avais appris que j’allais en ville avec mon maître. Mon travail avait progressé depuis, et même si les pièces que j’avais fabriquées étaient petites, il y en avait un bon nombre. Plus précisément, même en tenant compte des pièces de rechange, il y en avait assez pour quatre véhicules.

Peut-être que j’en ai fait trop… Elles devenaient lourdes aussi, alors il serait peut-être bon de commencer à travailler sur autre chose que des pièces de manamobile. Par exemple, nous avions un objet qui était plus pratique que tout ce que nous portions — le sac magique. Elle avait une capacité accrue, donc même s’il semblait petit à l’extérieur, il pouvait contenir plusieurs fois sa taille. Il était donc logique d’en fabriquer un pour tout le monde.

Le sac que j’utilisais pour tous mes outils devenait plutôt grand, alors quelque chose d’assez petit pour être accroché à ma taille serait plutôt pratique. J’aurais besoin de temps pour affiner la pierre runique, mais il me semblait utile d’essayer certaines choses par tâtonnement.

Alors que je réfléchissais à la manière de procéder, Gerbera s’était avancée vers moi. Elle s’était arrêtée à une courte distance du feu de camp et avait replié ses jambes pour place. J’avais commencé à travailler sur la taille et la conception d’un sac magique pour mes outils pendant que j’en discutais avec Mana. Peu de temps après, j’avais commencé à entendre des gémissements silencieux. La voix était de plus en plus forte. J’avais arrêté mon travail et j’avais levé les yeux. Gerbera se tenait la tête dans ses mains, gémissant sur ce qui semblait être un problème difficile.

« Gerbera, quelque chose ne va pas ? » demanda Mana.

« Hrm ? » Gerbera avait levé le visage, les yeux écarquillés. « Oh. Je ne t’avais pas vue, Katou. »

« Je suis là depuis le début…, » dit Mana avec étonnement.

« Vraiment ? Désolée pour ça. Je n’avais pas remarqué. » Gerbera avait fait une pause et elle pencha la tête. « Alors ? Qu’est-ce que c’est ? »

« Quoi… ? C’est moi qui te le demande. Tu n’as pas l’habitude de revenir juste après la fin de l’entraînement de Senpai. De plus, tu gémis à propos de quelque chose depuis tout ce temps. » Mana lui avait jeté un regard inquiet, puis elle avait demandé : « Quelque chose te préoccupe ? »

« Hrmm. Oui. En fait, il y a quelque chose, » déclara Gerbera, un peu hésitante au début, mais elle l’avait admis honnêtement. Elle nous avait fait un signe de tête grave, et son front s’était plissé. « Il y a quelques jours, j’ai fait promettre à mon seigneur d’avoir un rendez-vous galant avec moi. »

« Devrais-tu me dire ça ? »

Mana avait été prête à donner des conseils, mais maintenant ses yeux étaient à moitié fermés en signe d’exaspération.

« Hm, Katou, attends un moment. Ne tire pas de conclusions hâtives. »

« Alors tu dis… »

« J’aimerais avoir ton avis. »

Gerbera avait l’air sérieusement troublée. Pourtant, je comprenais l’envie de Mana de rouler des yeux.

« C’est quand même désagréable d’entendre tout ce que tu as entrepris de sale, » déclara Mana.

« Soit à l’aise. Je n’ai pas encore entrepris de tels projets. Je ne pourrais pas t’en parler même si je le voulais. »

« Maintenant que tu le dis, tu as raison. Tu n’as fait que “promettre” jusqu’à présent, hein ? » murmura Mana, en mettant un doigt sur sa lèvre.

Gerbera avait hoché la tête avec joie. « Oui, c’est vrai. Mon seigneur m’a dit que nous flirterions quand nous serions seuls. »

« Euh. C’est un peu inattendu. C’est Majima-senpai qui l’a dit de cette façon ? »

« Hm ? Non. C’est peut-être moi qui ai dit ça. »

« Donc il ne t’a pas du tout dit ça… »

« C’est peut-être vrai, mais il m’a pris dans ses bras ! Il a aussi dit qu’il était désolé de m’avoir fait attendre ! »

« Hmm. Senpai a dit que…, » Mana s’était tournée vers moi pendant un moment. « Donc il pense finalement de cette façon. C’est une bonne chose. »

« En effet. Alors après, il va prendre du temps pour moi. »

« Haah... C’est vrai ? Félicitations. Mais je suis déjà à ma limite là. Vas-tu continuer à te vanter ? Honnêtement, tout ce sucre va me donner des caries. » Sur ce, Mana avait souri ironiquement, mais son regard était doux. « Il ne te reste plus qu’à faire avancer les choses, non ? Si tu as du mal à passer du temps seule avec lui, je te donnerai un coup de main. »

Je savais très bien que Mana était douée pour s’occuper des autres.

« Hrmm. Si possible, j’aimerais faire cela. Cependant, il y a un petit problème, » dit Gerbera.

« Un problème ? » demanda Mana.

Le ton de Mana était gentil, mais ce n’était pas pour encourager Gerbera à se confesser si honnêtement. Gerbera l’avait fait quand même.

***

Partie 2

« En effet. Il semble que lorsque je suis excitée, je ne peux plus réguler ma force. Je risque d’écraser mon seigneur dans mon étreinte par accident. Que penses-tu que je doive faire ? »

Mana avait fixé Gerbera, avait louché sur elle, puis s’était tournée vers moi. Les mots « Elle est une cause perdue » étaient écrits sur son visage.

« Rose, il semble que nous devons absolument empêcher Senpai d’être seule avec Gerbera. »

« Katou !? » Les yeux de Gerbera s’étaient ouverts en grand en signe de désespoir.

En voyant les épaules de Gerbera s’affaisser, j’avais décidé de me joindre à la conversation.

« Mana ne faisait que plaisanter. Tout ira bien tant que tu ne feras rien toi-même, n’est-ce pas ? »

« Hm ? Qu’est-ce que tu veux dire ? » demanda Gerbera.

« Si tu ne l’enlaces pas, tu ne pourras pas l’écraser. »

Ce n’était qu’une solution de fortune, mais c’était mieux que rien. Plus important encore, la vie de notre maître en dépendait.

« Je… je vois. En d’autres termes… Je dois devenir un bloc ! » Gerbera avait crié joyeusement.

« C’est probablement ça, » avais-je dit avec un vague hochement de tête en la regardant serrer les poings. « Cependant, je ne comprends pas vraiment. »

« Moi non plus, » dit Gerbera. « N’est-ce pas comme notre seigneur ? »

« Ne dis pas ça. »

« C’est bon, non ? C’est du passé. Ces derniers temps, notre seigneur s’est plutôt affirmé. »

« Vraiment ? »

« Attends Gerbera, » interrompit soudainement Mana. « Comment sais-tu cela ? »

« J’ai de bons yeux et de bonnes oreilles. De temps en temps, je vois et j’entends toutes sortes de choses. Comme ceci et cela avec Lily… Je pensais que tu le savais, Katou. N’as-tu pas rencontré une telle scène toi-même dernièrement ? »

« Qu-Qu-Qu-Quoi - !? J- Je ne fixais pas ou quoi que ce soit ! Donc je n’ai aucune idée si Senpai est proactif ! »

« Oh. C’est vrai. Maintenant que j’y pense, tu es partie immédiatement après les avoir vus. »

« C-Comment sais-tu ça ! ? »

« Comme je l’ai dit, j’ai de bons yeux et de bonnes oreilles. »

Maintenant que j’y pense, Mana était allée se soulager un soir, et elle était revenue toute rouge. Elle avait dit qu’elle ne pouvait pas dormir, et je lui avais prêté mes genoux. Elle avait été étrangement nécessiteuse ce soir-là, ce qui était plutôt mignon à mon avis. Apparemment, c’était la raison de son comportement.

« En tout cas, c’est logique. Jouer calmement peut être une option, » dit Gerbera, ignorant le Mana maintenant rouge vif et se levant d’un coup. « Très bien ! Je vais être un bas maintenant ! »

« J’ai l’impression que tes perspectives viennent de s’amenuiser à force de crier cela si vigoureusement…, » plaisanta Mana, l’air épuisé.

« Peut-être, mais c’est la seule façon que je connaisse de me conduire, » répondit Gerbera, puis se tourna vers Mana avec un regard sérieux. « Dis, Katou. Je n’ai pas l’intention d’arrêter ma marche en avant, tu sais ? »

Je n’avais aucune idée de ce que ces mots impliquaient, mais Mana avait retourné le regard pesant de Gerbera.

« Et toi, Katou ? » Gerbera continua. « Combien de temps comptes-tu rester une épave ? »

« Je… »

« Eh bien, je comprends que tu aies ton propre rythme, » dit Gerbera avec un sourire soudain, enlevant toute la tension dans l’air. « Il n’y a pas de raison de forcer les choses. Mais sache que je veux aussi t’encourager. »

« Gerbera… »

« Après tout, tu es ma camarade dans la volonté de ravir mon seigneur ! »

« Ne t’ai-je pas dit la dernière fois que tu avais tort ? »

Mana était de nouveau cramoisie.

« Oh, oui, tu l’as fait. Cela signifie-t-il que tu veux qu’il se jette sur toi à la place ? »

« Où as-tu trouvé une idée pareille ? Tu te trompes ! Je t’ai dit de surveiller ton vocabulaire la dernière fois aussi ! »

« Oh, désolée. Hmm… Alors tu aimerais partager une étreinte, t’embrasser, le toucher et être touchée par lui, n’est-ce pas ? »

« Pourquoi es-tu si précise ? Oh, merde… »

C’était étrange de voir Gerbera pousser Mana dans un coin comme ça. À ce moment-là, Mana avait soudainement réalisé quelque chose et s’était tournée vers moi, encore toute rouge.

« C’est la première fois que j’entends parler de ça, » avais-je dit en hochant la tête. « Mana, souhaites-tu que mon maître se jette sur toi ? »

Elle avait poussé un cri strident. Sa bouche s’était ouverte et refermée comme une sorte de poisson hors de l’eau. Cela avait duré quelques secondes avant qu’elle ne tourne la tête vers Gerbera.

« Gerbera… ? »

« O-Oui ! ? Ai-je dit quelque chose que je n’aurais pas dû ? »

Gerbera avait eu des sueurs froides devant le regard larmoyant de Mana. Son traumatisme passé était encore bien vivant à ce jour, semble-t-il.

« Bon ! Cela mise à part..., » Gerbera marmonna en tournant ses yeux rouges vers moi comme pour échapper à Mana. « Rose, tu parles comme si cela n’avait rien à voir avec toi. »

« Qu’est-ce que tu veux dire ? » avais-je demandé avec curiosité.

« C’est simple. Je pense que tu partages également les mêmes sentiments que nous. »

« Quels sentiments ? »

Elle n’était pas logique du tout. Gerbera semblait aussi s’en rendre compte et me regardait d’un air dubitatif.

« Rose, j’ai entendu dire que tu voulais que notre Seigneur te prenne dans ses bras. Pour y arriver, tu t’es transformée en une jolie poupée. »

« Oui. »

« Donc, tu désires évidemment ce qui vient après, n’est-ce pas ? »

« Non. »

Mon ton avait dû traduire ma confusion totale, car Gerbera avait l’air de ne pas me croire. Non pas que je sache pourquoi.

« Oh là là. Alors… quoi ? Tu ne désires vraiment pas ce qui vient après ça ? » demande-t-elle.

« Je n’y ai même pas pensé. Si notre maître le souhaite, alors j’ai évidemment l’intention de m’y conformer, quoi qu’il en soit. » J’y avais réfléchi un moment, puis j’avais dit : « Mais n’est-ce pas impossible ? »

« Attends juste un moment, Rose, » dit Gerbera en se pinçant le front. Puis elle s’était tournée vers Mana. « Dis-moi, Katou… Qu’est-ce qui se passe ici ? Il me semble que Rose est sérieuse. »

« J’ai fait de mon mieux pour aider, malgré ce résultat, » avait répondu Mana.

« Je vois. Alors c’est comme ça… »

Gerbera s’était retournée vers moi avec un regard troublé.

« Rose ? Je pense beaucoup à toi en tant que sœur aînée. Alors, permets-moi de te dire ceci. Ne manques-tu pas de… désir ? »

« Ce n’est pas vrai. L’affection de notre maître n’appartient qu’à Lily, après tout. »

Je voulais revivre la nuit que j’avais passée dans les bras de mon maître. Je voulais revenir à cette rencontre de rêve. J’étais pleinement consciente que ce simple souhait était le comble de l’insolence. Alors souhaiter plus ? Honnêtement, ce serait comme si le ciel me tombait sur la tête. On peut dire que ma conviction était inébranlable.

« Mais, Rose, » reprit Gerbera, « tu dis que c’est impossible, mais notre seigneur désire maintenant une telle chose de moi aussi, tu sais ? »

À cet instant, mes pensées s’étaient arrêtées net.

 

 ◆ ◆

Les mots de Gerbera m’avaient fait penser à des choses que je n’avais jamais envisagées auparavant. C’était comme elle l’avait dit, la situation avait changé. Mon maître avait décidé d’accepter les sentiments de Gerbera. Le ciel était déjà tombé. L’impossible n’existe pas.

Si c’est le cas… Si oui… alors… quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Des pensées inutiles avaient commencé à tourner dans ma tête. Notre conversation était terminée, mais tout était encore flou pour moi. En fait, Kei nous avait écoutées parler tout le temps pendant qu’elle regardait le feu, et comme notre conversation avait été trop stimulante, elle avait fini par s’évanouir et nous avions été obligés de nous arrêter.

Le petit déjeuner était maintenant terminé, et nous étions en train de nettoyer et de nous préparer au départ. Je rassemblais nos bagages, mais les choses avançaient à pas de tortue. J’étais bien consciente d’avoir été secouée jusqu’au plus profond de moi-même, mais je ne comprenais pas pourquoi j’étais si secouée. Enfin, c’était un peu faux. J’en avais une vague idée. En d’autres termes, tout comme Lily et Gerbera, peut-être que je désirais aussi que notre maître m’aime.

Avais-je vraiment souhaité une chose aussi scandaleuse ? Je ne le savais pas. Le concept même ne m’avait jamais traversé l’esprit. C’est pourquoi je n’y avais jamais pensé auparavant, et je ne pouvais pas l’imaginer maintenant que j’y pensais.

Cependant, il est vrai que j’étais agitée rien qu’en me demandant si je souhaitais « ça ». Dans mon corps exsangue, il y avait une émotion semblable à un feu qui couvait. Elle avait toujours été là. C’est ce qui m’avait poussée à vouloir que mon maître me prenne dans ses bras. Je n’en avais pas conscience, mais j’avais finalement saisi cette sensation. Qu’est-ce que je désire vraiment ? m’étais-je demandé.

« Rose. »

Avant que je ne m’en rende compte, Mana se tenait juste en face de moi. Elle était déjà habillée pour le voyage. J’avais alors remarqué que mes mains s’étaient complètement arrêtées.

« D-Désolée, Mana. Est-ce que j’ai fait attendre tout le monde ? »

« Pas du tout. Nous avons encore du temps. J’étais un peu pressée de me préparer, c’est tout. »

« Vraiment ? » J’étais soulagée d’entendre ça, mais je m’étais rendu compte que quelque chose m’avait échappé. « Tu étais pressée ? »

« Ouaip. Il y a quelque chose dont je voulais te parler, » avait répondu Mana d’un signe de tête, puis elle était entrée dans le vif du sujet. « C’est à propos de Majima-senpai. »

J’avais sursauté. Je ne pouvais pas cacher mon trouble à l’évocation soudaine du nom de mon maître. Si Mana avait remarqué ma déconfiture, elle fit semblant de ne pas voir et continua.

« Nous accompagnons Senpai dans la prochaine ville, n’est-ce pas ? »

« Oui, qu’en est-il ? »

« Je pense que c’est une bonne occasion, » dit-elle avec un léger sourire. « Rose, voudrais-tu profiter de cette chance pour sortir avec lui ? »

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