Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 10 – Chapitre 11 – Partie 1

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Chapitre 11 : Bataille au village

Partie 1

Avant que quiconque ne s’en rende compte, un élément étranger s’était frayé un chemin dans le village. Vingt chevaliers de la quatrième compagnie, l’élite de l’élite, commandée personnellement par Travis Mortimer du Saint Regard, s’étaient faufilés.

Travis avait déjà envisagé la possibilité que les esprits fouillent activement la région pendant l’attaque du village elfique, et bien qu’il ait déjà formé une force détachée, il avait également prévu que leur attaque-surprise puisse échouer. C’est pourquoi il avait également préparé un moyen de passer à travers le filet de recherche des esprits. En tant que descendants de visiteurs, ces chevaliers en avaient le pouvoir. Ils n’étaient ni la force principale ni la force détachée, mais le véritable noyau de l’assaut. Cependant, les chevaliers étaient actuellement déconcertés.

« N’est-ce pas étrange… ? » dit l’un des chevaliers plusieurs minutes après être entré dans le village. « D’après le plan, la force détachée devrait charger le village à l’heure qu’il est… »

Il n’y avait personne dans les environs. Ni leurs compagnons chevaliers, ni même le moindre villageois. La seule chose présente était un mince brouillard qui recouvrait la zone, donnant au village une atmosphère effrayante.

« Quelqu’un a probablement remarqué notre avance et nous empêche d’entrer », dit Travis. Sa voix était calme, mais le coin de ses yeux avait tressailli.

« J’avais envisagé cette possibilité, c’est pourquoi j’ai mis ce plan au point. L’attaque frontale a été stoppée, et l’attaque-surprise aussi… La force détachée se bat sans doute désespérément pour entrer en ce moment même. Ses gardes monstrueux étant tous occupés, nous visons la gorge. »

Travis semblait certain que tout se passait comme prévu, mais un autre chevalier prit la parole.

« Par contre, je n’entends pas de combats. »

« Alors… quoi ? » répondit Travis en grinçant des dents. « Es-tu en train de dire que la force détachée a été prise dans un combat dans la forêt avant même d’arriver au village ? » L’irritation tachait ses traits élégants. « Si c’est vrai, alors Majima Takahiro s’est rendu compte que la force détachée était là avant que l’attaque du village ne commence. Avons-nous eu une faille dans notre sécurité ? »

« Peut-être… »

Le chevalier ne répondit que brièvement, car il savait très bien à quel point son commandant pouvait être cruel. Il serait malvenu de toucher un point sensible maintenant.

« Dans ce cas, il est possible que la force détachée soit tombée dans une embuscade dans les bois », dit Travis en faisant claquer sa langue. « S’ils ont été pris au dépourvu dans la forêt et qu’ils y ont été retenus, alors ils auront pris beaucoup de retard pour atteindre le village. »

Travis n’était pas incompétent. À en juger par les circonstances actuelles, il savait que son plan ne se déroulait pas comme prévu. En réalité, sa force détachée n’était pas seulement maintenue sur place. Ils étaient en réalité sur le point d’être anéantis. Mais ce serait trop lui demander d’imaginer cette issue.

« Franchement, quelle perte de temps ! »

« Que faisons-nous ? »

« Le plan reste le même. Nous sommes arrivés jusqu’ici, nous n’avons donc plus besoin d’eux. Nous allons tuer Majima Takahiro, et ce sera la fin de l’histoire. »

Si les autres étaient retenus, on pouvait supposer que la quasi-totalité des forces ennemies se trouvait sur le terrain. Travis décida donc que les chevaliers à sa disposition étaient plus que suffisants pour éliminer un seul garçon.

Il s’était quelque peu trompé dans ses calculs, mais cela n’affecterait pas la réussite de la mission. Le but ultime était de prendre la tête de Majima Takahiro. Peu importait le nombre de sacrifices à faire pour y parvenir. Ce sang-froid était peut-être la meilleure arme de Travis.

« Voici l’endroit… »

Les chevaliers avaient repéré les bâtiments dans lesquels Majima Takahiro s’était barricadé en se basant sur leur emplacement et d’autres éléments. Le groupe de Travis se faufila vers l’un d’entre eux. Ils étaient convaincus que c’était le bon endroit, car cette maison avait manifestement été modifiée.

Des plaques de métal noir ostentatoires renforçaient les murs de la maison. Travis estimait qu’il serait difficile de les faire voler en éclats avec de la magie. Il était impressionnant de voir de telles défenses construites en une nuit, mais il n’y avait plus personne pour les défendre. Il ne restait plus aux chevaliers qu’à vérifier si Majima Takahiro se trouvait bien sur place.

« Oh ! » L’un des chevaliers haussa le ton. « J’ai vu un garçon à la fenêtre tout à l’heure. »

Travis jeta un coup d’œil par lui-même et repéra une fenêtre ouverte.

« Es-tu sûr ? » demanda-t-il.

« Oui, c’était un garçon aux cheveux noirs. »

« Hmm. Il n’y a pas de doute, c’est bien Majima Takahiro », dit Travis, dont les traits élégants se tordirent en un sourire cruel. « Préparons-nous à entrer. Abattez-les jusqu’au dernier. »

 

 ◆ ◆

Des braises crépitaient dans l’air. Zoltan fixait le bâtiment en flammes, les yeux froids. Que faisait-il ici ? Cette pensée acide se bousculait dans son esprit et il commença à se sentir nauséeux.

« Passons à autre chose », déclara-t-il.

« C’est ça, » répondit Edgar.

Tous deux s’éloignèrent rapidement de la maison en flammes. Ils avaient infiltré le village avec Travis, mais travaillaient temporairement sur des ordres distincts. Travis leur avait ordonné de rechercher des individus embusqués dans le village et, selon les circonstances, de les faire parler. Pendant ce temps, ils devaient aussi mettre le feu à toutes les maisons.

Maintenant qu’ils étaient à l’intérieur du village, leur présence était connue; il n’était donc plus nécessaire de se cacher. Si le village qu’ils tentaient de protéger partait en flammes, les défenseurs seraient ébranlés et le moral des forces principales et détachées qui attaquaient sous différents angles serait également reboosté. Zoltan admettait que c’était une stratégie efficace, mais il trouvait inattendu qu’Edgar l’accompagne dans cette mission.

« Pourquoi n’es-tu pas allé avec le commandant Travis ? » demanda Zoltan.

« Hm ? Pas de raison. Juste de l’instinct. »

« L’instinct ? »

Zoltan et Edgar se connaissaient depuis longtemps, mais cette réponse était tout de même curieuse.

« Je me suis dit que ce serait plus amusant de venir avec toi. C’est tout. »

En bref, il percevait l’odeur de la bataille de cette façon. Le sourire d’Edgar était épouvantable, comme si un loup assoiffé de sang avait pris forme humaine. Selon ses propres mots, ce n’était pas la prémonition d’un abattoir pathétique. C’était Edgar Guivarch, l’ogre de la bataille, qui se préparait à un véritable combat à mort.

Il était même difficile pour Travis de le contrôler lorsqu’il était dans cet état. Les autres membres de la compagnie n’osaient même pas s’approcher de lui.

Après avoir passé tant de temps avec lui, Zoltan était le seul à se tenir à ses côtés sans éprouver de sentiments particuliers.

« D’ailleurs, qui d’autre travaillera avec toi ? » ajouta Edgar.

« Tu as raison. »

Même s’ils allaient bientôt rejoindre la force, Travis n’était pas du genre à laisser ses subordonnés les plus talentueux agir de manière indépendante. Malheureusement, beaucoup de gens dans la compagnie évitaient Zoltan à cause du don qu’il avait hérité de son ancêtre. Les types louches l’évitaient en particulier comme la peste. Mais Edgar était différent. Il ne s’intéressait qu’au combat et n’avait pas l’intention de le cacher.

« C’est calme. D’après le plan, la force détachée devrait être en train de forcer le passage à peu près maintenant », chuchota Zoltan tout en se déplaçant.

Tout comme Travis, ces deux-là trouvaient étrange que la force détachée ne soit pas encore arrivée. En fait, alors qu’ils se promenaient dans tout le village, ils avaient sans doute une meilleure idée de la situation.

« Ce n’est pas tout. As-tu remarqué ? Il n’y a aucun signe de combat à la porte par laquelle la force principale était censée attaquer. Il leur est probablement aussi arrivé quelque chose. »

Ils ne pouvaient rien voir à cause des murs et des maisons qui les gênaient, mais s’il y avait des combats, ils pourraient les entendre à cette distance. À l’inverse, si les autres forces n’avaient rencontré aucun combat, elles seraient déjà à l’intérieur du village. Il était déconcertant qu’aucun de ces deux cas ne se produise.

« J’ai un mauvais pressentiment… » murmura Zoltan.

« Eh bien, pour moi, ça a l’air amusant de les voir se battre. »

« C’est pour ça que je n’aime pas ça », répondit Zoltan sérieusement.

« Comme c’est inhabituel ! » dit Edgar avec un regard suspicieux. « Tu détestes ça à ce point ? »

Le Zoltan qu’Edgar avait connu était fatigué de tout. Il n’y avait aucune joie dans sa vie; il accomplissait simplement son devoir. Même lorsqu’on le remerciait d’avoir vaincu des monstres, même lorsqu’il se rendait coupable de méchantes actions sous les ordres de Travis, rien ne l’émouvait vraiment. Pourtant, Edgar avait pu apercevoir une lueur d’émotion chez Zoltan à propos de ce combat. Cela attira l’attention d’Edgar.

« Se passe-t-il quelque chose ? » demanda-t-il.

« Je…, » commença Zoltan, avant de se taire brusquement. Il grimaça, comme s’il avait remarqué quelque chose.

« Qu’est-ce que… ? Pourquoi ? »

Les yeux ahuris de Zoltan étaient fixés sur un bâtiment précis.

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