Chapitre 5 : Le Dieu sans visage
Partie 7
« Non seulement l’épée, mais aussi la magie de prévoyance, en plus du choix de la magie défensive avec des attributs supérieurs à utiliser. Je vois, donc c’est un épéiste magique, la nouvelle possibilité de Kazuki Hayashizaki… » chuchota Kaguya avec admiration. C’était quelque chose qui ne pouvait exister que grâce à la seule présence de la Prémonition du style Hayashizaki et des 72 Piliers du Roi de Salomon, l’Omni-Magie, Basilleus Goetia.
« La magie offensive de Senpai a été complètement empêchée ! » proclamait Kazuki en la frappant avec son katana.
Mais Kazuki était aussi dans une certaine impasse, puisque le corps de l’adversaire était couvert du Suicide Noir, alors il ne pouvait pas utiliser une puissante magie offensive.
Avec un katana, il ne pouvait que consommer peu à peu la magie de Kaguya.
Et puis Kaguya avait continué à chanter son sort au mépris de l’impact qui consommait sa magie.
« Cinq étoiles qui brillent dans l’interstice de la vie et de la mort, pillées par le caprice du dieu de la mort, devenez la poupée d’argile de l’indicible misère ! … L’Anneau de la mort extrême, la Roulette de la mort imminente !! »
Faisant appel aux cinq sens de l’humain, Kaguya avait cherché à faire coïncider son attaque afin de frapper simultanément en faisant basculer la faux présente dans sa main. Kazuki avait esquivé avec une différence de la largeur d’une feuille de papier, de sorte que seul son propre katana avait pu réussir à toucher son adversaire.
Tout en endurant l’hallucination de l’agonie, le fait d’esquiver la faux vis-à-vis de laquelle il ne devait absolument pas être frappé avait été un travail extrêmement difficile. Sa force mentale s’était donc amoindrie régulièrement.
« Spectre des Profondeurs ! »
Même pendant ces échanges, Kaguya convoqua de nouveau le Spectre des Profondeurs. Non seulement la faux, mais Kazuki devait aussi échapper à l’assaut de ce monstre d’ombre.
« Mes pensées méchantes sont remplies de malédictions, je vous supplie pour obtenir votre agonie… Je n’ai pas honte de mes pensées méchantes ! Ressentez la douleur ! »
Un projectile de malédiction s’était alors abattu sur Kazuki !
Ce projectile aussi, s’il ne pouvait l’éviter, la douleur illusoire serait doublée par l’Ultra Violence !
Tout en endurant la douleur illusoire, il avait esquivé à la chaîne, et encore esquivé. Tout avait été esquivé de la largueur d’une feuille.
Il n’avait jamais combattu une Magica Stigma aussi forte que Kaguya dans un combat en tête-à-tête comme celui-ci. Même l’attaque de la faux, l’assaut du monstre, s’il avait été touché ne serait-ce qu’une seule fois, cela serait vu comme une blessure mortelle.
Kazuki avait continué à danser sur le sommet de la mince couche de glace, alors qu’il n’avait même pas pu commettre la moindre erreur.
Mais s’il ne pouvait pas vaincre Kaguya, il n’y aurait aucune chance de victoire dans cette bataille !
« Ça ne sert à rien. Senpai, toutes tes attaques… ont toutes été scellées, » déclara Kazuki.
Ce qui soutenait Kazuki qui continuait à esquiver en utilisant sa concentration aiguisée n’était qu’une seule certitude.
Il s’agissait d’une chose unique — sa foi.
« Tout a été scellé ? » Déplaçant sa faux, Kaguya parlait sans expression. « … Même si j’ai Guernica ? »
La magie de niveau 9 d’Asmodée, Guernica. Si l’adversaire n’était pas dans la catégorie des Divas matérialisées, alors l’adversaire détesté allait instantanément mourir sans contestation, une flamme de l’enfer.
Il s’agissait de la magie la plus forte qui avait fait de Kaguya la plus forte magicienne. Une magie qui représentait Kaguya. Oui, tant que l’adversaire ne pouvait pas gérer cette magie d’une manière ou d’une autre, peu importe à quel point l’adversaire élaborait des contre-mesures contre les autres magies, il ne serait pas capable de gagner contre Kaguya. Cependant — .
« Le Guernica de Senpai ne marchera pas contre moi, » déclara Kazuki.
« Pourquoi ? » demanda Kaguya.
« J’aime Senpai, et Senpai m’aime aussi. La douleur illusoire est effrayante. Cette faux voleuse de sens est aussi effrayante. Le Spectre des Profondeurs fait aussi peur. Cependant, dès le début, je n’ai pas eu peur des flammes de haine de Senpai, ne serait-ce qu’une seconde » répondit Kazuki.
{Comparé à la période où tu ne pouvais pas croire au niveau de positivité de Mio Amasaki, tu as considérablement grandi.} Le message télépathique de Leme résonna dans sa tête.
Kazuki se souvint de la fois où Mio mourait dans ses bras. À cause du fait de ne pas croire aux sentiments de l’autre partie, il avait blessé une personne très importante. Depuis, il ne voulait pas le faire.
« … Je me demande si ce n’est pas un peu trop d’orgueil, » déclara Kaguya.
Kaguya, dont les émotions avaient été scellées par la magie de Nyalatoteph, avait dirigé une voix froide vers Kazuki.
« Je ne pourrais pas utiliser Guernica contre Otouto-kun ? Je ne suis pas si gentille que ça, tu sais ? » déclara Kaguya.
« Faux, Senpai est quelqu’un de gentille, » répondit Kazuki.
À partir de maintenant, ce n’est plus une dispute entre moi et Kaguya-senpai.
C’est un combat entre la manipulation mentale de Nyalatoteph et la force des liens entre moi et Senpai.
« Je… dois te vaincre. Il n’y a pas d’autre méthode pour te vaincre que la meilleure… Je n’ai aucune hésitation, » Kaguya avait commencé à chanter un long sort.
« Alors je vais… accepter tout de Kaguya-senpai comme tu l’es maintenant, » répliqua Kazuki.
Kazuki rengaina son katana. Il attendait la magie de Kaguya tout en prenant une pose intimidante.
Le temps s’écoula en un instant, mais en même temps, comme si c’était une éternité. Il pouvait entendre les bruits des combats de Beatrix, de Mio et de tous les autres, mais même tout cela s’éloignait progressivement de sa conscience, Kazuki et Kaguya étaient enfermés dans le silence.
L’esprit de Kazuki se souvient de ses souvenirs avec Kaguya. De cette Kaguya qui était venue gentiment à lui alors qu’il avait été agressé avec des sentiments d’aliénation dans la Division Magie. Le doux parfum qui chatouillait son raisonnement quand elle l’enlaçait. De Kaguya qui était gênée par sa robe magique. De la fois où elle était devenue trop câline envers Kazuki à cause de l’effet secondaire d’Asmodée, avant qu’elle ne pleure de honte à cause de l’embarras, ce genre de Senpai.
J’adore Kaguya-senpai !
À l’intérieur du temps où ils se regardaient attentivement, la magie avait finalement été invoquée.
« Ô pensées brûlantes venant de ma poitrine, peignez la scène de l’enfer dans ce monde… Vous êtes le démon-roi des mauvais désirs, ô incarnation d’une illusion profonde invitant à la tragédie, suivant ce souhait… peignez le monde. Guernica ! » chanta Kaguya.
… Il n’y avait aucun malaise ! Kazuki attendait avec conviction.
Aux côtés de Kaguya, Asmodée flottait.
« Ce n’est pas bon, Kaguya, » déclara Asmodée.
« … Hein ? »
« Il n’y a pas de sentiment comme ça en toi, tu vois ? » Laissant ces mots à une Kaguya abasourdie, Asmodée disparut.
Et puis il ne s’était rien passé.
De la surprise avait surgi sur le visage de Kaguya qui était restée sans expression pendant tout ce temps.
« Ce genre de… pourquoi… ? » tout en chuchotant, une fissure s’était formée dans ce visage sans expression envahissant le masque de Kaguya. C’était comme si elle était libérée de l’hypnose.
« Puis-je vraiment me battre comme ça… ? » murmura Kaguya comme si elle n’y croyait pas elle-même.
Le choc était finalement arrivé après tant de temps. À cette heure tardive, Kaguya avait manifestement compris la situation qu’elle avait laissée derrière elle.
« Pourquoi est-ce que je… combats Otouto-kun ? » demanda Kaguya.
Les flammes de l’enfer allaient brûler sa cible en utilisant l’hostilité de Kaguya comme combustible. Si Kaguya nourrissait le moindrement de l’hostilité envers l’autre, alors ce serait comme lorsque la vie de Kaya avait failli être volée auparavant, dans une situation où quelque chose comme la facilité ou le contrôle ne pouvait être fait de sa part.
Mais à l’inverse, si elle ne trouvait aucune hostilité même après avoir fouillé chaque recoin de son cœur, les flammes de l’enfer ne s’allumeraient même pas. C’était identique à la façon dont les flammes n’allaient pas brûler s’il n’y avait pas d’oxygène.
En premier lieu, c’est absurde, pensa Kazuki. Pour l’actuelle Kaguya qui avait un sens du devoir fabriqué avec ses émotions refoulées par la magie, comment pouvait-elle chanter quelque chose comme une magie d’attaque qui était alimentée par les émotions ?
Le contrecoup d’une chose aussi absurde qui s’était soldée par un échec avait réveillé Kaguya de son hypnose.
Pour Kaguya, cette prise de conscience lui avait fait ouvrir les yeux et lui avait permis de se battre contre le lavage de cerveau, alors même qu’elle n’était pas du tout hostile.
Les émotions furent de nouveau visibles dans les pupilles de Kaguya.
« Même si je ne veux pas faire ce genre de choses… pourquoi… ? » demanda Kaguya.
Le faux sens du devoir avait été brisé, et ce qui avait été mis à nu, c’était des regrets intenses et des sentiments de culpabilité envers ce qu’elle avait fait.
Les émotions originales appropriées pour Kaguya sans contrôle mental débordèrent d’elle d’un coup.
« Même si je n’aime pas ce genre de chose… pourquoi ai-je fait de telles choses sans pitié, il n’y a aucune raison que je puisse le faire… pourquoi… ? Pourquoi !?? » Dans la tristesse et la confusion, Kaguya haussa une voix teintée d’émotion jusqu’à ce que cela devienne un cri.
Sentant que Kaguya n’avait plus la volonté de se battre, Kazuki s’approcha d’elle. Kaguya avait alors tremblé de peur et avait regardé attentivement Kazuki qui approchait.
« O-Otouto-kun… J’ai… J’ai fait une chose vraiment cruelle…, » la voix de Kaguya tremblait lamentablement.
« Senpai, ne l’ai-je pas déjà dit ? J’aime beaucoup Senpai. Je ne vais pas devenir haineux envers Senpai juste à cause de quelque chose comme ça. Alors, regarde vers l’avant et ne pleure pas, d’accord ? » Kazuki l’avait dit afin d’empêcher Kaguya de pleurer, mais en un clin d’œil, des larmes s’étaient accumulées dans les yeux de Kaguya.
« Désolée… Je suis désolée… ! » déclara Kaguya en balbutiant.
« J’ai déjà dit que c’était correct de ne pas s’excuser, » répliqua Kazuki d’une voix douce.
Kazuki enlaça alors Kaguya qui éclatait en larmes.
« Moi, plus jamais… Je ne veux plus faire quelque chose comme ça… ! » murmura Kaguya.
« Senpai faisait un cauchemar. Mais c’est déjà fini. Tout comme Senpai m’a protégé alors que je suis son kouhai, à partir de maintenant je protégerai aussi Senpai, » déclara Kazuki.
« Mais, même si je suis la présidente du conseil des étudiants…, » murmura Kaguya.
« Même si Senpai est la présidente du conseil des étudiants, c’est normal de ne pas porter le fardeau toute seule, » répondit Kazuki.
« Mais, je suis après tout la magicienne la plus forte…, » déclara Kaguya.
« En ce moment, j’ai déjà vaincu Senpai, » déclara Kazuki.
« Est-ce… que je peux compter sur Otouto-kun… !? » demanda Kaguya.
« Oui, parce que j’aime beaucoup Senpai, » répondit Kazuki.
Ces mots n’avaient pas perdu leur éclat, peu importe combien de fois il les avait prononcés.
Avec chaque mot, Kazuki avait dévoilé les choses qui le liaient avec le cœur de Kaguya.
Kaguya avait alors serré Kazuki dans ses bras. Il pouvait sentir l’arôme sucré qui lui manquait beaucoup et la sensation de douceur.
Kazuki avait alors caressé la tête de Kaguya afin de la réconforter.
« … C’est une sensation est si bo ~ nne, » Kaguya avait fait entendre une voix extatique. « Je veux déjà… devenir la petite sœur d’Otouto-kun… »
Relâchant la forte pression qui l’écrasait jusqu’à maintenant, Kaguya avait d’une manière ou d’une autre laissé sortir un étrange discours.
Puis, une énorme marque de cœur s’était envolée vers lui, alors que le combat entre Kazuki et Kaguya était terminé.