Chapitre 58 : Au pays des demi-humain
« ... C’est, c’est fatigant, hein, Seigneur Hardt. »
« Aah, je ne pensais pas qu’elle détesterait ça à ce point. »
Je m’assis sur la chaise tout en soupirant. Hier, Mylène avait été terriblement têtue. Je ne pensais pas qu’elle détesterait à ce point se séparer de moi.
C’était la nuit où j’avais décidé d’aller dans le pays demi-humain. Naturellement, je ne pouvais pas laisser Mylène dans l’ignorance de mon départ, alors je lui ai parlé immédiatement de la situation actuelle du pays des demi-humains et du fait que je devais y aller.
Mylène, bien sûr, avait dit qu’elle me suivrait, mais cette fois-ci c’était trop dangereux, alors je l’avais convaincue de rester ici... mais j’avais rencontré une résistance énorme. Une résistance telle que je ne pouvais pas le mettre en mots.
Quand elle m’avait enlacé en me disant qu’elle ne voulait pas être séparée de moi, elle m’avait amené dans la chambre et était sur le point de m’attacher avec des chaînes. Comme on pouvait s’y attendre, j’avais paniqué. Après ça, j’avais passé toute une nuit afin de réussir à la convaincre.
« Kuku, je suppose que c’est la peur qu’a Mylène de rester seule ici, séparé du Maître. N’avez-vous pas épuisé toute votre chance en tant qu’homme, mon cher Maître ? »
Liscia, qui était assise à côté de moi, me taquinait le flanc avec son coude. J’avais pensé un moment à jeter sa tête par la fenêtre, mais, d’une façon ou d’une autre, je me contrôlais.
Bien qu’elle se soit calmée quand nous étions partis, j’étais encore un peu inquiet. Peut-être pouvait-elle dire que je m’inquiétais pour Mylène, Liscia me regarda et rit ainsi : « Nyufufu ». Avais-je vraiment besoin de me contrôler ainsi, hein ?
« Waaaa !? At-Attendez, Maître ! Ah, arrêtez de m’attraper la tête ! Ne va-t-elle pas se détacher !? »
J’avais accroché à la tête de Liscia et elle m’en empêchait. Après un certain temps, Mars vint entre nous deux et nous arrêta. Merde ! Juste quelques secondes de plus, et je l’aurais eu.
« Haa, haa, haa... c’était pas loin. Un peu plus et ma tête se serait détachée »
« Je veux dire, j’essayais de te l’enlever. Et c’est quoi ce rire tout à l’heure ? Je vais m’y accrocher à nouveau si tu ne le dis pas vite, d’accord ? »
« Il n’y avait pas d’intention étrange derrière tout ça. Comment dire, n’est-ce pas génial que vous puissiez avoir quelqu’un de précieux ? Jusqu’à récemment, même si vous n’aviez pas l’intention de mourir avant d’avoir terminé ce que vous aviez prévu de faire, vous faisiez des choses qui étaient très dangereuses. Comme le bracelet et le collier. »
... Une personne précieuse, hein. C’était vrai que Mylène était mon bien le plus précieux, donc je détesterais la laisser derrière et mourir avant. C’était en effet ce que disait Liscia si j’y pensais de cette façon, mais d’une certaine façon, c’était irritant d’entendre Liscia me le faire remarquer. J’avais ainsi silencieusement...
« Quoi ? Pourquoi vous accrochez-vous encore à ma tête ? Ar-Arrêtez ça ! Ça, ça va s’enlever ! »
... arracher avec force la tête de Liscia. Je l’enlevais avec assez de force pour faire un bruit d’éclatement et je lui pris la tête avec mes deux mains. Son corps agitait les bras et sa tête me regardait avec des yeux larmoyants.
Je fis un large sourire tout en chuchotant à son oreille. Liscia se figea et son visage devient très vite rouge.
Je lui avais ensuite ramené la tête sur le corps et, timidement, elle avait attaché sa tête, avait regardé par la fenêtre et s’était arrêtée de bouger. Mars me demandait ce que j’avais dit, je lui avais légèrement exprimé ma gratitude. Elle était aussi ma chose précieuse. Je devais la remercier de temps en temps.
« Ne-Néanmoins, c’est un beau paysage, hein. Dire qu’on peut voir le sol depuis le ciel ! »
Et peut-être parce qu’il ne supportait pas cette atmosphère étrange, Mars jeta un coup d’œil par la fenêtre et s’amusa à regarder le paysage. C’était parce que le moyen de transport que nous utilisons actuellement pour aller jusqu’au pays des demi-humains était quelque chose d’unique.
Ce que nous chevauchions actuellement était un monstre qui appartenait à l’espèce des Dragons appelée Wyvernes. Le tempérament de races dragoniques était fondamentalement sauvage et même un certain nombre possédaient assez de force pour faire tomber une ville.
Parmi les espèces de dragons, les Wyvernes étaient une espèce de dragons volants, et leurs caractéristiques étaient leurs griffes acérées comme des rasoirs et leurs grandes ailes au lieu de pattes avant. Bien qu’une Wyverne dans la nature soit quelque chose d’assez dangereux, il semblerait qu’il soit possible de l’élever comme monture s’il s’agissait d’œufs éclos.
Il semblerait que même parmi elles, la Wyverne que nous chevauchions actuellement était une Wyverne unique à l’usage personnel de la famille royale. Je supposais qu’on y avait droit parce que c’était Melda, qui est la seconde princesse, qui l’utilisait. Il semblerait que son corps soit près de deux fois plus grand qu’une Wyverne ordinaire, et il semblerait que sa vitesse et sa force soient également différentes. Je ne savais pas à quel point c’était différent puisque je n’avais jamais monté une Wyverne ordinaire avant.
Il était prévu que nous arriverions du royaume des demi-humains en une demi-journée si on utilisait cette Wyverne. C’était assez rapide si je considérais qu’il fallait deux jours à une Wyverne ordinaire. Néanmoins, même une Wyverne ordinaire aurait été plus que suffisante. Il semblerait que nous aurions dû nous résoudre à faire un voyage d’un mois si nous avions eu l’intention de partir en calèche.
« C’est ça !? »
Alors que je me disais : « Je veux une Wyverne. », tout en regardant le paysage qui était visible de la fenêtre, Melda qui était assise sur le siège avait fait entendre sa voix.
Melda, qui élevait la voix, regardait aussi l’extérieur par la fenêtre. Je me demandais s’il y avait quelque chose. Je m’approchais aussi de la fenêtre et je regardais dehors par derrière Liscia et... Ah, c’est ça, hein. Un grand nombre de personnes se battaient sur le terrain.
Je ne voyais que des petits points noirs qui se tortillaient devant mes yeux, mais Melda pouvait probablement dire qui c’était. Et puis, à en juger par sa réaction, on dirait que le pays des demi-humains combattait l’Empire.
Après avoir vu ce spectacle, Melda nous regarda et déclara au conducteur qui ordonnait à la Wyverne d’avancer.
« Melda, descendons de là. »
« Eh ? M-Mais... »
« Quoi qu’il en soit, nous affronterons l’Empire. Je suppose que cela ne présente pas d’inconvénient si on le fait maintenant. Liscia a aussi des démangeaisons. »
« Je, je ne me sens aucune démangeaison ! Je me sens juste un peu excitée ! »
... On dirait que ce n’était pas si différent que ça. Et à l’opposé de cela, c’était Mars qui faisait des bruits et se sentait nerveux. Ce serait génial qu’il s’y habitue un peu avec cette bataille.
Merci pour le chapitre