Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 9 – Chapitre 4

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Chapitre 4 : Archidémons et Archanges se sont réunis, alors nous avons donc décidé de faire un groupe

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Chapitre 4 : Archidémons et Archanges se sont réunis, alors nous avons donc décidé de faire un groupe

Partie 1

« … Hmph. Il semble que l’intrus qui se trouve devant moi se soit déchaîné. »

Des nuages de poussière étaient tombés du plafond, accompagnés d’une chaîne de secousses intermittentes. Il semblait que quelqu’un se battait au-dessus de ce géant blindé dans le grand labyrinthe souterrain de Raziel.

Ce n’était nul autre que Raphaël. Après avoir escorté Zagan et Néphy jusqu’à Raziel, il s’était infiltré dans le grand labyrinthe dès qu’il avait eu la permission d’agir seul. Son bras gauche artificiel brillait faiblement et illuminait la zone autour de lui.

Son but était, bien sûr, de prendre contact avec l’Archidémon Orias. Si son corps déjà âgé pouvait gagner en puissance, il s’appuierait même sur un Archidémon pour le faire.

Après tout, cet endroit est vraiment facile à infiltrer pour les membres. En fait, les clés de la trésorerie étaient les épées sacrées elles-mêmes. Le labyrinthe était installé de telle sorte que quiconque ne portait pas d’épée sacrée était assailli par un nombre incalculable de pièges. Cela signifiait que les seuls qui pouvaient entrer directement dans la trésorerie étaient les douze Archanges.

Même en tant que plus vieil archange, à l’exception de Michel, Raphaël ne connaissait que l’entrée de la cathédrale centrale. Les personnes qui avaient construit cet endroit n’avaient probablement jamais envisagé la possibilité d’un Archange traître. En un sens, la trahison d’un archange aurait entraîné la disparition de l’Église. L’hypothèse d’un tel scénario était quelque peu vide de sens.

C’était le cas, mais au moment où Raphaël s’était infiltré dans le lieu, celui-ci s’était déjà transformé en labyrinthe et jetait des pièges à un autre intrus.

J’ai entendu dire que l’Archidémon Orias était un peu plus intelligente à ce sujet, mais… Dans ce cas, il conviendrait d’envisager l’existence d’un autre intrus. Une semaine s’était écoulée depuis la disparition d’Orias. Il s’inquiétait du fait qu’elle était peut-être déjà venue et partie, mais à en juger par l’état actuel des choses, il y avait encore un peu d’espoir qu’elle ne l’avait pas fait. Au moins, elle n’était pas retournée dans sa cachette il y a deux jours.

Il y avait Raphaël, Orias, un troisième intrus, et selon les circonstances, il était probable que Zagan se faufilerait aussi en faisant du tourisme. Raphaël leur avait déjà tourné le dos, mais ce jour semblait être un désastre pour l’Église.

Il avait continué à parcourir la trésorerie en se fiant à ses vieux souvenirs et avait trouvé des gens qui étaient tombés par terre plus loin sur le chemin.

« Argh… Reste concentrée, Aristella… Tout… va bien se passer… »

« … Hak… Argh… Qui diable est cette femme… ? »

Il s’agissait de deux filles qui semblaient être des sorcières. Ils étaient très gravement blessés et saignaient de la tête avec des blessures sur tout le corps. La jeune fille habillée en bandit prêtait son épaule à la jeune fille vêtue de froufrous. À en juger par leurs blessures, elles avaient été blessées par une épée plutôt que par une quelconque forme de sorcellerie.

S’agit-il de deux intrus ? Il n’avait aucune obligation de les sauver. Au contraire, elles étaient plutôt comme des rivales. Cela dit, le fait de livrer le coup de grâce à des femmes et des enfants au bord de la mort lui avait quelque peu fait mal au cœur.

Raphaël se tenait au moins sur ses gardes afin de pouvoir dégainer son épée sacrée à tout moment, et lorsqu’elles avaient finalement remarqué sa présence, une des filles l’avait regardé.

« Eep, un chevalier angélique… »

Sa main s’était illuminée de sorcellerie. Elle ne mourrait probablement pas s’il la frappait avec le plat de sa lame. Mais au moment où Raphaël s’apprêtait à saisir son épée, un cri perçant avait traversé l’air.

« … »

Une ombre pâle apparut devant lui. Il n’avait pas vraiment la forme d’une personne et était probablement une sorte de fantôme. Il semblait dire quelque chose, mais il n’avait pas de mâchoire et était largement inintelligible.

Est-ce un des pièges de la Trésorerie ? Bien qu’elle ait été en grande partie déclenchée par ces deux filles, elle réagissait encore à Raphaël. Et sans autre choix, Raphaël avait balancé son bras artificiel en l’air.

« GWAH !? »

Le fantôme, qui ressemblait d’une manière ou d’une autre à un cardinal, s’était écrasé contre un mur et avait disparu.

« Hm ? Ce fantôme a-t-il peut-être une sorte de rancune envers moi ? » demanda Raphaël.

Les personnes ayant une rancune contre Raphaël étaient nombreuses, il n’avait donc aucune idée de qui cela pouvait être. Il avait ensuite porté son attention sur les filles qui se recroquevillaient à ses pieds. Et en voyant leurs visages souillés, les yeux de Raphaël s’étaient ouverts.

« … Hm ? Pourquoi diable êtes-vous ici ? » demanda Raphaël.

C’était certainement quelqu’un qu’il avait reconnu.

« Hein… ? »

« Hm… ? Est-ce que je me trompe ? » demanda Raphaël.

La fille qui le regardait en silence avait exactement le même visage que la fille à côté d’elle. Elles semblaient être des jumelles. Toutes deux avaient réagi comme si elles ne savaient pas qui était Raphaël. C’était peut-être compréhensible puisqu’il cachait son visage, mais un sorcier serait sûrement capable de le reconnaître à sa voix. La fois où ils s’étaient rencontrés, c’était au château de Zagan, après tout.

Ce qui signifie qu’il s’agit de quelqu’un d’autre. Elles se ressemblent pourtant beaucoup.

Ayant senti l’hostilité de Raphaël, la jeune fille avait posé son front contre le sol.

« À en juger par votre capacité à vaincre un fantôme sans sorcellerie et cette silhouette blindée, vous êtes l’ancien candidat Archidémon, l’Apparition Valefor, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle.

Il portait une armure différente de celle de Valefor, mais apparemment la fille avait décidé cela en fonction de sa taille et de son apparence.

Je suppose que j’utilise ce nom quand je suis à l’extérieur, donc ce n’est pas mal. Et après avoir hésité sur la façon de lui répondre, Raphaël acquiesça de la tête.

« En effet. Et vous, qui êtes-vous ? » demanda Raphaël.

« Monsieur ! Je suis la subordonnée de l’Archidémon Shere Khan, Dexia. Et celle-ci s’appelle Aristella. »

La fille à l’allure de bandit était Dexia, et celle avec des froufrous était Aristella. Cette dernière souffrait de graves blessures, et il était clair que sa conscience était trouble. Raphaël avait fait un signe du menton vers Aristella.

« Ne pouvez-vous pas utiliser la sorcellerie de guérison ? Si vous le pouvez, traitez-la. J’attendrai au moins aussi longtemps, » déclara Raphaël.

« D’accord ! Tient bon Aristella. Je vais te guérir maintenant, » déclara-t-elle.

Dexia, émue aux larmes, avait commencé à soigner l’autre fille. Des fantômes avaient surgi ici et là pendant qu’elle le faisait, et comme ils étaient gênants, Raphaël les avait tous chassés. Peu de temps après, son traitement était terminé. Dexia s’essuya le front et regarda Raphaël.

« Avez-vous terminé ? » demanda Raphaël.

« O-Oui. Je n’ai fait qu’arrêter l’hémorragie, mais elle devrait aller bien pour l’instant, » déclara Dexia.

Dexia l’avait prudemment placée sur ses genoux et lui avait répondu avec un regard soulagé.

« Et alors ? Qu’est-ce que vous faites ici toutes les deux ? » demanda Raphaël.

Dexia s’était redressée dans la panique et avait baissé la tête. « Monsieur ! Nous avons infiltré la trésorerie sur ordre de notre maître. À en juger par votre présence ici, je suppose que vous partagez le même objectif ? »

« En effet. Et alors ? » demanda Raphaël.

Le sorcier lui expliquait la raison de sa présence ici. Il était impossible qu’elle soit entrée sans but. Dexia s’était libérée de la tension, et ses prochains mots avaient été…

« Nous pouvons vous guider vers la Trésorerie. Pouvons-nous compter sur votre coopération ? » demanda Dexia.

Malheureusement pour eux, Raphaël connaissait déjà le chemin de la trésorerie.

Mais je suppose que mon suzerain ne les abandonnerait pas ici. Au cas où elles deviendraient un obstacle pour Zagan, tout irait bien tant que Raphaël en prendrait la responsabilité et s’en occuperait. En outre, il était vrai qu’il avait des affaires à régler dans la trésorerie.

« Très bien, » déclara Raphaël.

Aristella, qui n’avait montré aucun signe d’avoir la capacité à se lever jusqu’à présent, avait levé la main droite.

« Argh ! »

« Awawa ! Aristella !? » s’écria Dexia.

La jeune fille avait dû être acculée assez gravement plus tôt, et elle s’était mise à trembler violemment dans les bras de Dexia.

« Ne perds pas l’esprit pour chaque petite chose. J’ai dit que j’allais coopérer. »

« Oh… D’accord. »

Les deux filles s’étaient calmées, et Dexia s’était levée.

« Par ici, » déclara Dexia.

Elles semblaient encore nerveuses, mais les filles avaient commencé à le guider vers la trésorerie.

« Et alors ? Qui vous a fait ça ? » demanda Raphaël.

Les autres personnes présentes dans le labyrinthe étaient probablement l’Archidémon Orias et les archanges qui avaient remarqué leur intrusion. Il voulait avoir une idée de qui était là. Et pourtant, la réponse de Dexia était totalement inattendue.

« C’était un chevalier angélique nommé Oberon ou quelque chose comme ça, » déclara Dexia.

Il s’agissait de l’un des deux chevaliers qu’ils avaient ramassés dans la calèche l’autre jour. Raphaël savait que c’était le nom utilisé depuis des générations par les fabricants à l’origine de la création de l’Armure Sacrée. En fait, la première fois qu’il avait entendu les mots « le bâton d’Azazel », c’est la première personne qui lui était venue à l’esprit. Il était probable qu’elle ait pris des mesures pour défendre le bâton après avoir senti qu’il était leur cible.

Raphaël n’avait jamais vu Oberon de lui-même alors qu’il avait servi comme archange. Jusqu’à hier, il croyait que le fabricant connu sous le nom d’Oberon n’était qu’une fabrication de l’Église.

« Oberon ? Pas un archange ? » demanda Raphaël.

« Il y avait aussi un Archange, mais nous nous sommes occupés de celui-là, » déclara Dexia.

« Hmm… »

Il ne savait pas à qui elles avaient affaire, mais apparemment, ces filles possédaient assez de pouvoir pour vaincre un manieur d’épée sacrée.

Ce serait bien si ce n’était pas Chastille. Cette fille était le pont entre l’Église et les sorciers. Il lui avait fait porter les espoirs de la faction d’unification, faisant d’elle la personne que Raphaël devait le plus protégé, juste à côté de Foll. Bien que Zagan lui ait également attaché un garde du corps, elle ne mourrait probablement pas.

« Mais… cette femme… cachait… son pouvoir…, » ajouta Aristella d’une voix affaiblie.

« Elle n’utilisait pas une épée sacrée, mais…, » déclara Dexia.

« Elle a coupé… La sorcellerie d’Aristella… Cela n’a aucun sens…, » déclara Aristella.

Raphaël leur avait fait un signe de tête.

Hmm, est-ce quelque chose comme les épées courtes de Kuroka ? Ces épées étaient l’un des trésors sacrés de Liucaon, qui possédait un pouvoir similaire à celui d’une épée sacrée. L’histoire de l’Église avait été assez longue. Il ne serait pas étrange qu’ils aient caché d’autres reliques de ce genre.

En fait, il est plus probable que ce soit quelque chose fabriqué par l’artisan qui fabrique l’Armure Sacrée. En tant que haute elfe, Néphy était capable de fabriquer une Armure Sacrée plus puissante que l’Église. Ce qui signifiait qu’il y avait une forte probabilité que d’autres reliques des elfes de ce type existent. Lors de sa visite dans la ville natale de Néphy, il y a quelques mois, Zagan avait trouvé une arme légendaire qui n’était pas tout à fait du niveau d’une épée sacrée. Et considérant toutes ces possibilités, Raphaël acquiesça une fois de plus.

« J’ai une certaine connaissance de ces armes. Mais je ne pensais pas qu’elles existeraient dans l’Église, » déclara Raphaël.

« Il y a d’autres choses comme ça dans le monde ? » demanda Dexia en tremblant. « Mais… ses compétences sont plus effrayantes que son épée. Elle est bien plus forte que l’Archange. On aurait dit qu’elle cachait ses vraies compétences pendant qu’ils étaient ensemble, mais dès que nous avons baissé la garde, nous en avons eu assez… »

Eh bien, elles étaient assez puissantes pour se vanter d’avoir vaincu un Archange.

« Permettez-moi de vous poser une question. Qui était l’Archange que vous avez vaincu ? » demanda Raphaël.

« Je ne connais pas son nom. C’était un petit morveux, » déclara Dexia.

« Il a dit… qu’il était… Ginias…, » déclara Aristella.

« Oh ! C’est vrai ! Ça ! » déclara Raphaël.

Raphaël avait laissé échapper un soupir silencieux.

Le gamin, Ginias, hein ? C’était un jeune homme avec du potentiel, ce que Raphaël avait trouvé quelque peu regrettable. Mais ce serait faire fausse route que de blâmer ces deux filles. D’un côté, il y avait un Archange, et de l’autre, deux sorciers. Les ennemis destinés à se battre entre eux s’étaient battus. C’était sa faute, car il était trop faible.

Et sans aucun moyen de savoir à quoi pensait Raphaël, Dexia avait continué à parler.

« Mais j’ai entendu dire que les dix autres sont ici aussi, donc le simple fait de s’occuper de l’un d’entre eux ne nous mène nulle part, » déclara Dexia.

« Quoi ? Les dix ? » demanda Raphaël.

Raphaël avait entendu dire que Chastille était venue à la Ville Sainte pour une réunion des Archanges, mais il n’aurait jamais pensé que les onze Archanges s’étaient réellement réunis.

On dit que si les douze épées sacrées sont rassemblées, elles pourraient même vaincre un Archidémon. Il ne pensait pas que c’était possible contre un Archidémon du calibre de Zagan ou d’Orias, mais le rassemblement d’épées et d’Archidémon sacrés ici dans ce labyrinthe était quelque peu inquiétant.

« … Bon sang. C’est devenu assez gênant, » déclara Raphaël.

Il n’avait donc pas pu s’empêcher de soupirer cette fois-ci.

***

Partie 2

Au même moment, Chastille et Valjakka progressaient dans le labyrinthe.

« Les tremblements ont cessé. Les choses ont-elles été réglées ? » demanda Chastille.

« C’est probablement Ginias ou Diekmeyer qui était engagé dans le combat. Les frères Juutilainen ne feraient pas des sons aussi doux, » déclara Valjakka.

Les sons qui avaient résonné dans tout le labyrinthe s’étaient arrêtés il y a une demi-minute.

Tout irait bien si les voleurs étaient réprimés, mais si ce n’est pas le cas, cela signifie qu’un des Archanges est tombé. Chastille avait jeté ses yeux au sol.

« Êtes-vous inquiète ? » demanda Valjakka.

« Bien sûr que je le suis. Même si nous sommes opposés dans l’opinion, ce sont toujours mes camarades, » déclara Chastille.

« Je suis soulagé d’entendre cela, » déclara Valjakka.

Chastille avait plissé ses sourcils.

« Que voulez-vous dire par là, Seigneur Valjakka ? » demanda Chastille.

Valjakka avait haussé les épaules de façon exagérée. « Je crois en vous, mais je ne peux pas relâcher ma garde après avoir entendu les rumeurs sur vous, n’est-ce pas ? En tout cas, on dit que vous êtes lié à l’Archidémon Zagan, qui a été le sujet de nos récents troubles. »

« J’ai l’impression que ce n’est pas formidable que de telles rumeurs existent, mais il est vrai que je me suis effectivement liée à lui par un serment, » déclara Chastille.

« Un serment ? » demanda Valjakka.

Valjakka avait soudainement rétréci son regard, ce à quoi Chastille avait répondu avec résolution.

« C’est exact. Il n’y aura pas d’avenir pour ce monde si l’Église et les sorciers continuent à se battre entre eux jusqu’à ce que l’un d’entre nous périsse. Tout comme l’Église est une nécessité pour servir de dissuasion contre les sorciers, les sorciers sont requis par les faibles. C’est pourquoi je veux saisir cette ligne de démarcation que nous sommes tous deux incapables de céder et trouver un moyen de vivre de l’autre côté de cette ligne. »

« … Croyez-vous vraiment que l’Église reconnaîtra une telle chose ? » demanda Valjakka.

« S’ils ne le reconnaissent pas, il faudra que l’Église change jusqu’à ce qu’ils le fassent. Je deviendrai aussi forte que nécessaire jusqu’à ce qu’il le fasse, » déclara Chastille.

Ils s’étaient regardés l’un l’autre et le premier à céder avait été Valjakka.

« De telles absurdités… c’est ce que je voudrais dire. Cependant, il semble que vous soyez sérieuse, » déclara Valjakka.

« Vous me croyez ? » demanda Chastille

Il avait regardé le plafond, impuissant.

« Après avoir vu que vous avez même une elfe de votre côté, je n’ai pas d’autre choix que de l’accepter, n’est-ce pas ? Je parie que même Diekmeyer coopérera avec vous. Dans ce cas, vous êtes déjà une influence dans l’Église qu’ils ne peuvent pas ignorer, » déclara Valjakka.

Chastille n’avait jamais pensé qu’il accepterait, alors elle était restée émerveillée. Valjakka s’était alors incliné devant elle.

« Permettez-moi de vous présenter mes excuses en échange de la reconnaissance de votre statut d’Archange à part entière, » demanda Valjakka.

« … Que voulez-vous dire ? » demanda Chastille.

« Il s’agit de Sylvester, votre frère. J’étais un supérieur incompétent pour l’avoir laissé mourir, » déclara Valjakka.

« Ce n’est pas…, » commença Chastille.

Valjakka avait secoué la tête. « Ce jour-là, nous étions en train de gérer un incident appelé la chasse aux espèces rares. Cependant, nous avons été pris au piège de l’Archidémon Shere Khan, et j’ai perdu beaucoup de mes subordonnés. Sans la dévotion de Sylvester, je serais également mort là-bas. »

S’arrêtant un instant, Valjakka s’inclina encore plus profondément. « Si je peux vivre en portant ma honte, c’est grâce à Sylvester. Je jure de coopérer avec vous afin d’expier ce qui lui est arrivé. »

« Seigneur Valjakka…, » Chastille secoua la tête. « Levez la tête, Seigneur Valjakka. Mon frère et moi avons été sauvés par vos regrets sur ce qui s’est passé. »

« Vous dites ça pour moi ? » demanda Valjakka.

Et alors que les larmes lui montaient aux yeux, une grande secousse avait traversé le labyrinthe.

◇◇◇

« Bon sang, femme ! Combien de temps comptes-tu nous suivre ? » Kaltiainen avait rugi d’une voix endiablée.

Et trouvant ce problème ennuyeux, Stella avait levé les yeux vers son professeur.

« Tu l’entends ? Je peux déjà partir ? » demanda Stella.

« Haah... Prévois-tu de me laisser seul dans cet endroit étouffant ? Je vais pleurer ? » déclara Michael.

« Mais j’ai aussi envie de pleurer, » déclara Stella.

Michael et Kaltiainen avaient fini par former un groupe pour entrer dans le labyrinthe souterrain. Cependant, même Stella avait été obligée de venir, peut-être par pur harcèlement. On pouvait voir une veine se tordre sur la tête de Kaltiainen.

« On dirait que tu veux vraiment mourir, femme, » cracha Kaltiainen.

« Hé, professeur, de toute façon, pourquoi as-tu fait équipe avec ce type ? » demanda Stella.

Stella avait complètement ignoré l’archange rugissant d’âge moyen. Il y avait dix partenaires parmi lesquels choisir. Stella aurait été beaucoup plus à l’aise s’il avait fait équipe avec Chastille.

Michael avait ébouriffé les cheveux de Stella en faisant preuve d’un grand enthousiasme.

« Ne sois pas si méchante. Kaltiainen est un bon gars, tu sais ? Il déteste tellement les sorciers qu’ils le dégoûtent, » déclara Michael.

« Je te déteste aussi tellement que cela me dégoûte, » déclara Kaltiainen.

« Tu vois ? » déclara Stella.

Stella ne savait pas ce qu’elle était censée en tirer, mais Michael y avait apparemment réfléchi à sa manière… ou du moins elle l’espérait. Et alors qu’elle retenait un mal de tête, Michael fit soudain une grimace grave.

« Eh bien, arrêtons les plaisanteries. Kaltiainen est à peu près le seul en qui je peux avoir confiance sans condition dans cette affaire, » déclara Michael.

« Et Chastille ? » demanda Stella.

« Elle est aussi du genre honnête et ne ment pas, mais quand il s’agit de Zagan, tout va d’une oreille et sort par l’autre. Je me suis donc abstenu de me regrouper avec elle cette fois-ci, » déclara Michael.

Michael avait exposé avec audace le lien entre Chastille et Zagan, auquel Stella avait fait un signe de tête.

Donc il prévoit de finir ce schnock ici… C’était la première fois qu’elle en entendait parler elle-même, mais son professeur avait prévu de lui faire hériter d’une épée sacrée. Ce qui signifie que le plan était probablement d’achever Kaltiainen et de lui voler son épée. Franchement, c’était une faveur malvenue pour Stella, qui préférait simplement donner des coups de poing plutôt que d’utiliser une lame.

Et pourtant, Kaltiainen s’était mis à grogner comme s’il n’était pas agité par tout cela.

« Hmph. Je n’aime pas la façon dont elle s’attire les faveurs d’un Archidémon, mais la façon dont elle s’y prend pour lutter pour sa survie est splendide, » déclara Kaltiainen.

Stella n’avait mystérieusement ressenti aucune hostilité de sa part lorsqu’il avait dit cela, et elle s’était retrouvée la tête basse.

Hein ? Ne voulait-il pas utiliser cette raison pour en finir avec Chastille ? Cette fille était l’amie de Zagan, ou plus précisément de son épouse, Néphy. C’était quelqu’un qui méritait la protection de Stella. Et c’est pourquoi elle était sur ses gardes contre cet homme, mais à en juger par sa réaction à l’instant, cela semblait inutile. Michael était également d’accord avec un sourire amer.

« Eh bien, avec cet incident d’il y a un an, les Archanges sont tout simplement remplis de jeunes, » déclara Michael.

« Je me moque de leur âge, mais ils sont tous impatients de mourir. Ceux qui luttent pour vivre dans la saleté deviennent beaucoup plus forts que ceux qui veulent mourir d’une mort propre, » déclara Kaltiainen.

« Si l’on suit cette logique, le monde ne va-t-il pas se remplir d’ordures ? » demanda Michael.

« Dis-moi que la réalité est différente ? » demanda Kaltiainen.

C’est comme s’il disait qu’il était la preuve de ce fait. Stella avait l’impression de comprendre enfin pourquoi Michael avait choisi cet homme comme partenaire.

Il est conscient du fait qu’il est un méchant… En y repensant, il avait utilisé le mot « saint » avec ironie pendant la réunion. En ce sens, le processus de pensée de cet homme était plus proche de celui des sorciers. Il n’était pas un allié, mais on pouvait peut-être lui faire confiance.

Kaltiainen dévisageait Michael.

« Plus important encore, Diekmeyer. Le fait que tu m’as invité signifie que tu l’as remarqué, n’est-ce pas ? » demanda Kaltiainen.

« Hm ? Oh, tu veux parler de l’impression qu’il y a un traître parmi nous ? » demanda Michael.

« Un traître ? » demanda Stella.

Stella avait plissé ses sourcils.

« Oui. Il y a quelqu’un dans l’Église qui travaille avec ces foutus sorciers. Sinon, il n’y a aucune chance qu’un Archidémon puisse pénétrer aussi facilement dans la Trésorerie, » déclara Kaltiainen.

« De plus, c’est probablement de leur faute si Azazel a été anéanti, » déclara Michael.

C’était le nom qui avait été évoqué lors de la réunion. Stella avait été chassée immédiatement, mais elle avait naturellement écouté aux portes pendant leur conversation. Et incapable de comprendre ce qui se passait, elle avait interrompu leur conversation.

« Hé, Monsieur, ne soupçonnais-tu pas Chastille ? » demanda Stella.

« Je l’ai fait, mais elle n’est pas capable de tels tours, » déclara Kaltiainen.

« Eh bien, c’est une pleurnicheuse, » déclara Michael.

De manière inattendue, son comportement en dehors du travail pendant la réunion avait prouvé son innocence. Mais Stella était toujours confuse.

« Hmm, je ne comprends toujours pas. Ce n’est pas bien de s’associer à des sorciers, mais c’est bien de collaborer ouvertement avec eux ? En quoi est-ce différent ? » demanda Stella.

Kaltiainen avait eu l’air vraiment exaspéré en entendant cela. « C’est une différence énorme. Travailler bêtement avec eux au grand jour se fait à tes propres risques, alors qu’un traître vend ses camarades. Combien de chevaliers angéliques sont morts à cause de ce traître, selon toi ? »

Stella pensait que la frontière entre les deux n’était qu’une question d’opinion individuelle, mais elle comprenait ce qu’il essayait de dire.

En gros, Chastille n’implique pas d’autres personnes, donc ça va ? Et le problème avec le traître, c’est qu’il avait fait mourir d’autres chevaliers, donc il est mauvais.

Est-ce le même type qui harcèle Chastille ? Zagan et Chastille semblaient avoir l’intention de régler les choses, mais Stella pensait que ce serait bien si elle aidait au moins à les chercher. Apparemment, Michael avait fait équipe avec Kaltiainen pour qu’il puisse aussi le chercher.

« Alors, qu’en penses-tu ? » demanda Kaltiainen.

« Voyons voir… Les personnes qui ont réagi lors de la réunion étaient Valjakka, les frères Juutilainen et Junior. Je ne sais pas grand-chose sur Hartonen, mais il ne sait probablement rien, » déclara Michael.

« Ginias est un nouveau venu. Je parie qu’il ne sait pas grand-chose, » déclara Kaltiainen.

« Je me pose des questions à ce sujet. Il est possible qu’il soit utilisé sans même s’en rendre compte, n’est-ce pas ? » demanda Michael.

Ils faisaient probablement référence au garçon qui était venu à la fin. Il avait vraiment l’air bien trop honnête et facile à piéger. D’autre part, le mode non professionnel de Chastille était essentiellement une bombe à retardement, il n’était donc pas nécessaire de la suspecter.

Cette fille est incroyable, hein ? Son comportement de pleurnicheuse lui permet en fait d’éviter une crise. On pourrait dire que c’est une sorte de miracle. C’était quelque chose qu’elle voulait même analyser et rechercher en tant que sorcière.

Et juste à ce moment-là…

« Monsieur ? » demanda Stella.

« Whow ? Un tremblement de terre ? » s’écria Kaltiainen.

Le labyrinthe souterrain avait beaucoup tremblé.

***

Partie 3

« Lady Oberon ! Argh… J’espère qu’elle est encore en sécurité alors qu’elle affronte deux sorciers à la fois, » déclara Ginias.

Zagan s’était retrouvé dans un passage en pierre faiblement éclairé après sa téléportation. Il pouvait entendre la voix troublée de Ginias plus loin. Il semblait qu’Oberon n’était plus là. Les murs eux-mêmes émettaient une faible luminescence, ce qui était suffisant pour qu’un sorcier puisse voir clairement, mais toute personne normale ou un chevalier angélique aurait probablement besoin d’une autre source de lumière.

Zagan avait senti quelque chose sous lui et avait déplacé son attention vers le sol, où il avait remarqué une sorte de symbole gravé. De minuscules lettres étaient inscrites dans chaque écusson.

Sorcellerie… ou pas… c’est de l’elfique ? Il ne pouvait pas sentir la puissance des lettres ou des armoiries, mais il pouvait deviner que c’était une partie d’une sorte de dispositif elfique.

Il y avait un nombre incalculable de lacérations sur les plafonds et les murs, donnant un aperçu de la bagarre tape-à-l’œil qui avait eu lieu ici. Et alors qu’il confirmait la situation, Zagan se murmurait à lui-même, plein d’intérêt.

« Hmm. Il semble que ce soit la trésorerie souterraine de Raziel. Ou, je suppose, le labyrinthe souterrain qui y mène, » déclara Zagan en un murmure.

« Quel endroit mystérieux ! D’une certaine façon… ça semble nostalgique, » déclara Néphy.

« Nostalgique ? » demanda Zagan.

« Oui. L’air ici ressemble à celui du village caché dans lequel j’ai vécu un peu, » déclara Néphy.

« Je vois. Eh bien, c’est une Église. Les elfes peuvent avoir une affinité avec ces lieux. Puisque nous sommes ici, allons-nous faire une petite promenade ? » demanda Zagan.

« Oui, » déclara Néphy.

« Mais il fait un peu froid ici. Il vaut mieux le mettre et le garder au chaud, chérie, » déclara Zagan.

« Oui, mon cher, » déclara Néphy.

Zagan ajusta son manteau, et Néphy plaça son pardessus et son chapeau. Et maintenant qu’ils étaient tous deux habillés chaudement, ils avaient l’impression que leur cœur s’était également réchauffé.

« … Attendez un peu. Pourquoi êtes-vous si calmes tous les deux… ? Je veux dire, pourquoi êtes-vous ici ? » demanda Ginias.

Ginias avait finalement repris ses esprits et avait interrogé le couple d’un regard abasourdi, auquel Zagan avait simplement haussé les épaules.

« Je ne sais pas trop comment répondre moi-même. Nous étions ici avant même de nous en rendre compte. En fait, j’aimerais que tu m’expliques des choses, » déclara Zagan.

Quand il s’était téléporté, il avait fini ici. Il voulait notamment savoir où il se trouvait dans le labyrinthe et à quelle distance se trouvait la trésorerie.

Ginias se saisit la poitrine avec une expression douloureuse.

« … Je vois. Vous avez donc été pris dans ma téléportation. Je ne sais même pas comment m’excuser pour cela, » déclara Ginias.

Zagan faisait de son mieux pour l’apaiser, mais la façon dont ce garçon lui faisait confiance sans aucune hésitation faisait que Néphy se tenait les mains sur la poitrine avec une conscience coupable.

« Ce n’est pas de ta faute, n’est-ce pas ? Il n’est pas nécessaire de s’excuser, » déclara Zagan.

Zagan avait fait un spectacle comme quoi il était surpris, et Ginias avait souri avec un petit sentiment de soulagement.

« Cela me soulage que vous le disiez, » déclara Ginias.

Zagan était vraiment désolé pour ce garçon infiniment honnête.

« Il semble donc que ce ne soit pas un endroit que nous devrions fouler. J’aimerais bien sortir, mais par où est la sortie ? » demanda Zagan.

Ginias avait mis sa main sur son front, en retenant un mal de tête, et avait secoué la tête.

« C’est inutile. C’est la trésorerie de Raziel. Si vous vous déplacez de manière imprudente, vous activerez les pièges. Veuillez me suivre, » déclara Ginias.

« Mais ne serons-nous pas un obstacle pour toi ? » demanda Zagan.

« Je ne peux pas vous laisser mourir tous les deux, » déclara Ginias.

Ainsi, Zagan avait hoché la tête comme s’il avait perdu face à la persistance de Ginias.

« Très bien. Désolé, mais permettez-nous de t’accompagner. Nous nous cacherons tous les deux si cela devient dangereux. Ce n’est toujours pas sûr ici, n’est-ce pas ? » demanda Zagan.

« En effet. Vous êtes vraiment sage, » déclara Ginias, puis il brandit la poignée de son épée sacrée. « Ô lumière. »

Une petite quantité de lumière avait jailli de sa poignée et illumina le passage sombre. Cela n’avait pas atteint toute cette distance, mais il était juste assez lumineux pour qu’on puisse s’y promener.

Ils n’étaient pas attendus, mais Zagan tendit la main à Néphy, qui le serra timidement avec un sourire timide.

Ah, elle porte ses gants aujourd’hui. C’était les gants que Zagan lui avait offerts. Ils étaient bien assortis à son manteau et le simple fait de la regarder les porter l’avait rempli de bonheur.

Et ainsi, alors qu’ils suivaient Ginias, Zagan avait lancé une question à sa manière.

« Au fait, ce lieu est-il lié aux elfes ? Comme tu peux le voir, ma femme est une elfe. Il semble qu’elle ressente quelque chose ici, » demanda Zagan.

Les oreilles de Néphy étaient devenues rouge vif quand il l’avait appelée sa femme. Ginias avait regardé autour de lui d’un air gêné puis s’était éclairci la gorge en toussant.

« Je me pose des questions à ce sujet. Je n’ai jamais entendu de telles histoires, mais les elfes sont une existence sacrée pour l’Église. Il se peut qu’ils aient été impliqués ici, » déclara Ginias.

Les symboles sur le sol portaient clairement des lettres elfiques, mais il semblerait que les Chevaliers angéliques n’aient pas pu les lire.

Eh bien, je suppose qu’il n’y a pas non plus beaucoup de sorciers qui peuvent le lire. Néphy semblait également s’intéresser aux lettres sur le sol, et elle marchait en les regardant fixement. Et soudain, frappé par une idée, Zagan appela Néphy.

« Oh, oui. Es-tu capable de lire ces lettres sur le sol, chérie ? » demanda Zagan.

« Hein ? Moi ? » demanda Néphy.

Néphy n’avait qu’une connaissance de base de la lecture et de l’écriture avant de rencontrer Zagan. Elle ne reconnaissait vraiment que les chiffres et son propre nom. Lorsque Zagan lui avait appris à lire et à écrire en complément de son enseignement de la sorcellerie, il avait également fini par lui enseigner l’elfique. En bref, c’était comme un test pour voir si Néphy étudiait correctement ou non.

Ginias s’était retourné avec un regard surpris.

« Pouvez-vous le lire ? » demanda Ginias.

« Hum, dans une certaine mesure, » répondit Néphy.

Néphy fit un signe de tête et Ginias dirigea sa lumière vers le sol. Après avoir fixé un moment, les symboles, les lèvres roses de Néphy avaient tremblé lorsqu’elle avait commencé à le lire à voix haute.

« — s’il vous plaît, sauvez celle qui est infiniment pitoyable — si vous êtes ceux qui manient les treize épées et les treize Emblèmes, nous vous céderons le chemin —, » déclara Néphy.

C’était tous les mots gravés sur le symbole. Néphy avait jeté un coup d’œil sur Zagan. Sa traduction était quelque peu littérale par endroits, ce qui rendait difficile l’interprétation de son sens, mais il lui avait fait un signe de tête, indiquant qu’elle était en grande partie correcte.

La première moitié ne nécessitait aucun ajustement, mais la seconde moitié stipulait que seuls ceux qui possédaient une épée sacrée ou un emblème quelconque avaient les qualifications requises pour réussir. Le visage de Zagan se détendit à la vue de Néphy qui souriait avec soulagement, tandis que Ginias marmonna de stupéfaction.

« Est-ce tout ? » demanda Ginias.

« Oui. Toutes les pierres de cette région sont gravées des mêmes mots, » déclara Néphy.

« Hmm. Les épées ici font probablement référence aux épées sacrées, mais pourquoi treize ? » demanda Ginias.

« J’ai entendu dire qu’il n’y avait que douze épées sacrées, n’est-ce pas ? » demanda Zagan.

Ce qui signifiait qu’il y avait un treizième indépendamment des séraphins ?

Ou peut-être qu’une épée sacrée qui a scellé Azazel a déjà existé. Il pourrait comprendre ce qui avait été écrit ici si c’était le cas. Cependant, Zagan s’était concentré sur un autre mot.

Treize Emblèmes… Il n’était pas raisonnable de supposer que cela faisait référence aux Emblèmes des Archidémons. Cependant, il y a un Archidémon ridicule comme Andrealphus. Il ne pouvait pas nier la possibilité qu’il y ait d’autres personnes affiliées à la fois à la sorcellerie et à l’église.

« Alshiere Imera…, » murmura Zagan.

Et c’était le nom qui avait sorti des lèvres de Zagan en pleine réflexion.

« Et Alshiere Imera ? » demanda Ginias.

« Oh, rien… C’est censé être l’anniversaire d’une légende où une fille est revenue d’entre les morts, non ? » Zagan avait fait des recherches sur la légende de l’Église après l’incident d’Alshiere Imera. « Je me demandais juste où cette fille a disparu après avoir ressuscité. »

« Elle est retournée au ciel, bien sûr. N’est-il pas naturel qu’une Sainte qui a réalisé un tel miracle soit accueillie au paradis ? » demanda Ginias.

C’était une réponse vraiment exemplaire pour l’Église.

« Elle est donc morte à nouveau malgré sa résurrection ? » demanda Zagan.

Zagan savait évidemment que cette fille existait toujours, car elle avait commencé à pique-niquer dans son château récemment. Mais Ginias n’avait probablement pas de réponse claire à cette question. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était de secouer la tête.

« Cela a-t-il un rapport avec les mots écrits ici ? » demanda Ginias.

« Juste un peu. En entendant “celle qui est infiniment pitoyable”, cela m’a simplement rappelé l’histoire de cette fille, c’est tout. Ne la trouves-tu pas pitoyable si elle errait encore dans ce monde où personne ne la reconnaît ? » demanda Zagan.

Faire une telle déclaration ne pouvait que lui faire gagner l’animosité des gens de l’Église, mais Ginias avait fait un signe de tête admiratif.

« Je vois, je n’y avais jamais pensé de ce point de vue, » Ginias avait brandi son épée sacrée. « Ces inscriptions peuvent donc impliquer la nécessité de la sauver. »

« C’est possible, » répondit Zagan.

Zagan ne savait pas s’il fallait faire de ce garçon un ennemi ou un allié, mais il avait honnêtement acquiescé. Il avait alors regardé autour de lui d’une manière contrariée.

J’ai un mauvais pressentiment depuis que je suis arrivé ici. Il avait l’impression qu’il était surveillé. C’était un malaise qu’il connaissait bien. Il ressentait la même chose lorsque Kuroka était venue en ville. Et l’identité de celui qui le surveillait à ce moment-là était…

« Heeheehee, on dirait que tous les acteurs sont en place, alors, commençons la fête, d’accord ? »

C’était en gros comme il l’avait prévu. Une voix familière et irritante résonnait dans l’air, et Zagan ne pouvait pas retenir un soupir.

« Qui va là ? » demanda Ginias.

Ginias avait brandi vaillamment sa lame, tandis que Zagan attrapa Néphy par la taille. Et presque comme si c’était un signal pour que les choses commencent, le sol du labyrinthe s’était soudainement effondré.

***

Partie 4

Il semblait y avoir un autre niveau du labyrinthe en dessous d’eux, et sans plus de plancher à leurs pieds, Zagan, Néphy et Ginias tombaient maintenant dans les airs.

« Nous sautons. Néphy, accroche-toi bien, » murmura Zagan.

« Oui, Maître Zagan. »

Zagan chuchota à l’oreille de Néphy alors que le sol s’effondrait, et elle serra ses bras autour du cou. Et avec sa bien-aimée qui l’enlaçait, Zagan avait donné un coup de pied sur les fragments du sol en ruine et s’était échappé en l’air.

Cela devrait être possible pour quelqu’un qui n’est pas sorcier. C’est parce que Zagan n’avait pas vraiment utilisé la sorcellerie pour se renforcer qu’il pensait ça. Et ainsi, après s’être échappé des décombres en toute sécurité, il avait entendu un cri sous lui.

« UAAAAAAH ! »

C’était Ginias. Comme on pouvait s’y attendre, cette situation était difficile à gérer pour un garçon de treize ans.

Quel enfant difficile ! Au rythme actuel, il était probable qu’il soit écrasé par les décombres qui tombaient, alors Zagan tendit à contrecœur le bras vers l’arrière du cou de Ginias. Immédiatement après, les décombres s’étaient écrasés sur le sol. Et avec un nuage de poussière qui s’élevait autour de lui, Zagan avait atterri en toute sécurité sur les décombres.

Bon, Néphy n’a pas du tout été blessée ! Après l’avoir immédiatement confirmé, il avait lâché le jeune garçon et avait corrigé sa prise sur la fille aimée dans ses bras.

« Uwah ! »

« Oups, désolé. Est-ce que ça va ? » demanda Zagan.

Ginias s’était écrasé sur les décombres, et Zagan s’était excusé pour son imprudence.

« Qui êtes-vous ? Ce genre de mouvement n’est pas quelque chose qu’une personne normale peut faire, » demanda Ginias.

« Hein… ? Vraiment ? Mais je pense qu’il est tout à fait naturel que quelqu’un le fasse pour protéger sa femme, » répondit Zagan.

En tout cas, Zagan devait surpasser l’ensemble de l’Église et tous les sorciers. Il n’y avait pas de quoi se vanter. Néphy, en revanche, devenait de plus en plus rouge et elle s’enfouissait le visage contre la poitrine de Zagan.

« Hmm. La situation est mauvaise ici. Fais attention, » déclara Zagan.

Zagan l’avait soigneusement descendue sur les décombres, et Néphy avait fait des pas incertains en se tenant debout.

Hm. C’est dangereux, alors il faut se tenir la main ! Zagan lui avait saisi la main droite, et Néphy enveloppa timidement ses doigts entre les siens. Et en les regardant faire, Ginias sourit amèrement comme s’il cédait à la logique de Zagan.

« Je vois. C’est donc une force nécessaire pour vous, » déclara Ginias.

Cependant, Zagan ne regardait pas Ginias. L’espace dans lequel ils étaient tombés était une grande pièce. Elle était à peu près de la même taille que sa salle du trône au château. Il y avait assez de place pour mettre plus de cent personnes en ligne.

Au centre de la pièce se trouvait un piédestal en pierre, un peu comme un trône, d’où sortait un seul bâton. Il émettait une lueur pâle comme l’argent, mais cette lueur était le mana — ou, selon la définition de l’Église, l’aura — et n’était pas une propriété de l’argent.

Mithril… C’est le bâton d’Azazel ?

Et en remarquant le regard de Zagan, Ginias avait élevé la voix.

« Ce n’est pas possible… Est-ce la Trésorerie ? Quelqu’un a-t-il réussi à percer notre labyrinthe ? » demanda Ginias.

Il s’agissait apparemment de la Trésorerie. En regardant de plus près le sol, il y avait un assortiment coloré de bijoux et d’or qui avait été impitoyablement écrasé par les décombres. C’est un peu comique que tout ce trésor qu’ils avaient amassé en collectant les dons forcés du public ait été si splendidement mis à mal comme ça.

La zone autour du bâton n’avait pas non plus fait exception. Il manquait environ la moitié du piédestal, et il y avait même un filet de saleté qui tombait par terre. Zagan n’avait tout simplement pas remarqué tout cela à cause de la lueur sublime du Mithril.

Et apparemment ramenés à la raison par la voix choquée de Ginias, des gémissements se faisaient entendre dans toute la pièce.

« Oh… Êtes-vous blessé, Seigneur Valjakka ? » demanda Chastille.

« Je vais bien… Vous aussi, vous semblez indemne, Chastille, » déclara Valjakka.

Le corps de Zagan s’était raidi sous l’effet d’une secousse. Il s’était tourné vers la voix familière et avait repéré une fille aux cheveux roux qui se mettait sur ses pieds à une courte distance de lui.

Ah, je ne m’attendais pas à ce que la pleurnicharde soit là aussi… Il était à peu près garanti que l’identité de Zagan serait révélée. Eh bien, il avait été informé qu’elle serait dans la Ville Sainte, il était donc négligent de sa part de ne pas prévoir cette situation, même s’il était tout étourdi pendant sa fausse lune de miel.

Chastille remarqua immédiatement Zagan et éleva la voix.

« Hein… ? Ah ! Pourquoi êtes-vous — ? » demanda Chastille.

« Hm ? C’est Ginias ? » déclara Valjakka.

Chastille avait été ramenée à la raison par la voix du chevalier angélique à côté d’elle et s’était couvert la bouche de panique.

« Gah ! Pas question ! Pourquoi ce morveux est-il encore en vie ? » demanda Dexia.

« Dexia, tu es trop bruyante. Il sera difficile d’affronter autant d’épées sacrées à la fois en ce moment, » déclara sa sœur.

Zagan avait jeté un coup d’œil aux voix chuchotantes et avait repéré deux filles qui ressemblaient à des sorcières qui se cachaient dans l’ombre du passage, ainsi qu’un Raphaël entièrement en armure. Il ne comprenait pas bien leur regroupement, mais ils semblaient être les intrus qui s’étaient glissés dans la Trésorerie.

En regardant à nouveau dans la salle, on avait vu des signes d’agitation partout.

Celui qui se cache derrière les décombres là-bas, je crois que c’est Oberon. Il semblait qu’elle ne voulait pas être repérée ici et avait pris une position où les autres chevaliers angéliques ne pouvaient pas la voir. Parmi les autres personnes présentes dans la pièce se trouvait Michael, qui riait sans vergogne, et pour une raison inconnue, Stella était avec lui.

Hein ? Pourquoi s’habille-t-elle en chevalier angélique ? Il ne savait pas quelles étaient ses circonstances actuelles, mais Stella était également sans voix lorsqu’elle avait aperçu Zagan.

L’épée sacrée de Ginias se mit alors à trembler d’un bourdonnement secouant. Et il n’y avait pas que les siens, même les épées de Chastille et Michael fredonnaient.

L’un des chevaliers angéliques marmonna alors d’incrédulité.

« Ils résonnent ? Cela signifie-t-il que les douze épées sacrées sont réunies ici ? »

Et avec cela, tous les regards s’étaient naturellement tournés vers Zagan.

Eh bien, je suppose que je suis le seul étranger ici. En d’autres termes, les douze Archanges, dont Raphaël, étaient réunis dans cette salle. Zagan n’avait pas pu s’empêcher de soupirer.

Douze épées sacrées et quatre Archidémons. Cela va devenir un scandale ridicule… Et après avoir observé les visages de toutes les personnes présentes, Zagan était resté quelque peu confus. Il y avait un nombre étrangement important de jeunes Archanges. Il avait entendu dire que Raphaël était le plus âgé, mais l’écart entre lui et la plupart des autres était assez important.

Comme c’est étrange… Mais ce n’est pas le moment de se montrer curieux… Et au moment où il avait commencé à réfléchir à la façon de les tromper tous, une autre voix avait retenti dans l’air.

« Heeheehee, c’est vrai ! C’est parce que l’homme qui se tient là n’est autre que celui qui possède l’épée sacrée perdue ! N’est-ce pas, Archidémon Zagan ? »

Ah, ce maudit Bifrons fait vraiment les choses les plus détestables… Il aurait peut-être mieux valu écouter l’avertissement de Barbatos à l’époque et tuer l’Archidémon plutôt que de faire quelque chose de si peu enthousiaste que de tenter de le punir. Barbatos se roulait sûrement de rire lui-même, voyant que l’ombre aux pieds de Chastille se tortillait.

La tension régnait dans les corps de tous les Archanges alors qu’ils concentraient leurs regards sur Zagan. L’objectif de Bifrons était probablement aussi le bâton. Cela dit, il n’était pas si simple de déjouer douze Archanges et Zagan en même temps, même pour un Archidémon.

Le meilleur plan était donc de dresser ses ennemis les uns contre les autres. Zagan avait l’intention de le faire lui-même.

Et le premier à s’avancer lors de cette révélation n’était autre que Ginias.

« Ne vous y trompez pas ! Ces deux-là ne sont que de simples civils ! Le propriétaire de cette voix n’est-il pas l’Archidémon ici présent ? » demanda Ginias.

« Mais qu’est-ce que les civils font ici ? N’est-ce pas étrange ? »

L’un des jeunes chevaliers angéliques avait souligné une chose parfaitement évidente.

« C’est parce que…, » Ginias avait échoué à répondre. En tout cas, Zagan avait réussi à lui soutirer des informations et avait aussi obtenu de lui de le faire venir ici. Il était vraiment pitoyable de le tromper plus longtemps, alors Zagan avait parlé pour lui-même comme si ce n’était pas si grave.

« Oh, maintenant que j’y pense, je ne me suis jamais nommé. Je m’appelle Zagan. J’ai élu domicile près de Kianoides et je suis un roi parmi les sorciers, » déclara Zagan.

Le visage de Ginias s’était figé comme s’il venait d’être trahi.

« Pas question… Vous mentez, n’est-ce pas ? » demanda Ginias.

C’était un peu pitoyable, mais cela servirait aussi de leçon pour ne pas faire confiance aux sorciers. Cela pourrait lui servir d’incitation à en vouloir aux sorciers, mais les Chevaliers angéliques et les sorciers étaient avant tout des ennemis. C’était comme ça que ça devait être.

Zagan avait retiré son gant droit et avait révélé son Emblème de l’Archidémon. Une tempête de mana avait soudainement éclaté, et les Archanges avaient tous dégluti.

Ginias était complètement stupéfait. Alors que Chastille se préparait sûrement à la bataille. Elle regardait Zagan et les Chevaliers angéliques avec vigilance. Stella gardait le silence, mais elle surveillait sagement les mouvements de Michael. Quant à Michael, il détournait simplement son regard avec indifférence, comme si cela n’avait rien à voir avec lui.

Zagan avait alors progressivement étendu son bras et l’avait poussé dans sa poche de poitrine. Et tandis qu’il faisait ce geste exagéré pour dominer la salle, il avait jeté un regard à Raphaël.

Ne bouge pas de là… Il serait mauvais pour les chevaliers d’ici de découvrir que Raphaël était toujours vivant. C’était Zagan qui avait mis en lumière cette situation, il n’était donc pas nécessaire de prendre d’autres risques. Les autres éléments incertains étaient Oberon et Bifrons, mais il était probablement bon de laisser Oberon hors de ça.

Maintenant, il faut enfumer Bifrons. Zagan avait retiré sa main de sa poche, récupérant sa pipe.

« Argh, ça doit être un outil de sorcellerie ! »

« Ne baisse pas ta garde, Julius ! »

Les Chevaliers angéliques se mirent en garde avec de la sueur sur le front, se préparant à une sorte de sorcellerie atroce. Et alors qu’ils le faisaient, Zagan avait levé la main et avait tourné son attention vers Néphy à ses côtés.

« Oh oui, Néphy. Maintenant que j’y pense, quelle est la bonne façon de tenir cela ? » demanda Zagan.

« Ah, c’est vrai, » déclara Néphy.

Néphy avait aligné ses doigts sur ceux de Zagan et avait guidé son pouce et son index dans les bonnes positions.

« La façon élégante de le tenir est de placer ton doigt sur le fond, ici au centre, » répondit Néphy.

« Hmm. Il faudra de la pratique pour s’y habituer, » déclara Zagan.

« Cela te va bien, Maître Zagan, » déclara Néphy.

Ils s’étaient alors mis à rire tous les deux.

« Que nous montrez-vous exactement ? »

« Est-ce aussi une forme de sorcellerie ? »

***

Partie 5

Plusieurs des Chevaliers angéliques gémissaient, incapables de le supporter plus longtemps. Malgré cela, Zagan avait mis du tabac dans sa pipe en faisant des mouvements calmes et l’avait allumée. Après avoir soufflé un peu de fumée, il s’était soudain tourné vers Michael comme s’il venait de le remarquer.

« Ooh, n’est-ce pas l’Archange Michael Diekmeyer là-bas ? » demanda Zagan.

Zagan avait fait des efforts pour nommer Michael, qui faisait de son mieux pour prétendre ne pas le connaître.

« Ah, idiot, ne me regarde pas —, » Michael avait élevé la voix, mais il était trop tard.

« J’ai vraiment eu envie de ce tabac que tu m’as recommandé en signe d’amitié, » déclara Zagan.

« T-T-Toi ! » cria Michael.

« Ahah ! Ahahahahahahaha ! Tu as l’air hilarant, professeur ! » déclara Stella.

« Silence, toi ! » cria Michael.

 

 

Les cris de ressentiment de Michael étaient vraiment agréables à l’oreille.

Hmph. Sois content que je ne t’aie pas appelé Andrealphus. Les Chevaliers angéliques devraient maintenant veiller à couvrir leurs arrières. Ils n’avaient sûrement pas non plus oublié Bifrons. Il était impossible que Zagan les laisse tous s’entendre joyeusement. Stella, par contre, continuait de ricaner bruyamment.

Zagan s’était ensuite tourné vers les autres Archanges.

« Au fait, messieurs, ce lieu n’est-il pas sacré pour l’Église ? Il y a des intrus ici. Ne devriez-vous pas les capturer ? » demanda Zagan.

« Il arrive ! » s’était exclamée Chastille.

Zagan avait levé son index, et une flamme noire était apparue au-dessus de lui. Sûrement consciente de ce qu’il allait faire, Chastille était devenue remarquablement pâle en hurlant.

« S-Sérieusement !? Tout le monde à l’abri ! » s’écria Chastille.

Il n’était pas clair à quel point ils lui faisaient confiance, mais les autres chevaliers angéliques pouvaient voir dans son désespoir que quelque chose de grave allait se produire. Ils avaient tous sauté hors du chemin de Zagan.

Mmm, ils ont été correctement formés… Zagan s’était assuré d’éviter tous les Archanges et avait pointé le doigt vers le bâton.

« Phosphore des cieux — un seul pétale, » déclara Zagan.

Un seul ongle noir avait été arraché de son doigt.

Voici une version miniature de la Fleur quintuple… C’est en tirant cinq des aiguilles en même temps que la Fleur quintuple avait été créée. Cette sorcellerie était capable de même détruire un démon, mais elle avait un défaut : son pouvoir de destruction était trop élevé et elle effaçait tout et n’importe quoi dans la région. Le Pétale unique était une sorte d’expérience pour faire progresser ses recherches, mais il avait juste assez de pouvoir destructeur pour s’occuper de tout ce qu’il voulait voir mort. Et cette fois-ci, il avait visé le bâton de l’Église.

« Oh non ! Le bâton ! »

« Ce n’est pas le moment ! Dégagez le passage ! »

Ils avaient tous réussi à sortir de la portée effective de son sort. L’aiguille était entrée en contact direct avec le bâton, mais il ne présentait aucun signe de rupture.

« … Tu es vraiment un type désagréable. Que comptais-tu faire si je ne protégeais pas le bâton ? »

Un mur de verre s’était formé devant le bâton. Il s’agissait probablement d’un sort défensif d’un haut niveau terrifiant, mais il s’était effondré pendant que Zagan tentait de l’observer. Et alors qu’il le faisait, un sorcier qui ne pouvait pas être identifié comme un garçon ou une fille était apparu derrière lui.

« Hmm, quand je pense que tu as réussi à te défendre contre le phosphore des cieux, même si je l’ai retenu. Tu es vraiment un Archidémon, Bifrons, » déclara Zagan.

Zagan applaudit pour le spectacle, ce qui fit que Bifrons avait répondu avec un sourire plein de dépit.

« Salut, Archidémon Zagan. Je n’ai fait que te taquiner un peu, et tu as essayé de briser le trésor. Tu es comme un enfant qui fait une crise de colère, tu sais ? » déclara Bifrons.

« Rien de tel. J’ai simplement cru que tu le bloquerais, » déclara Zagan.

« Aah, peu importe. Ce n’est pas de cela que je veux parler. » Bifrons avait souri. « Parlons de ta mignonne petite fille. Elle crachait du sang, tu sais ? Est-ce qu’elle va bien ? »

« F-Foll ! » s’écria Néphy.

Néphy avait dégluti, et Zagan avait doucement enlacé son épaule.

« Ne t’inquiète pas. Elle est devenue plus forte. Assez forte pour que ce salaud lui donne un nom, » déclara Zagan.

Zagan savait que Bifrons avait attaqué Foll.

La vision de ce type est étonnamment étroite. Zagan pensait vraiment que Bifrons s’était retiré en remarquant que Zagan le regardait, mais apparemment, l’Archidémon s’était juste enfui normalement.

Bifrons souriait comme un enfant innocent.

« Hehehe, et tu es venu jouer ici alors que tu le savais ? Cela ne correspond pas aux rumeurs sur la quantité d’émotions humaines qui brûlent encore en toi. Pourquoi te réjouisses-tu ? » demanda Bifrons.

« Ma fille m’a envoyé avec ses meilleurs vœux. Quel genre de parent refuserait cela ? » demanda Zagan.

C’était la raison pour laquelle Zagan était parti s’amuser pendant ses petites vacances, même si cela déconcertait tout le monde autour de lui.

Je serais sans espoir si c’était moi qui la préoccupais. Il devait montrer qu’il était capable de s’amuser correctement de temps en temps, sinon son entourage ne pourrait pas se détendre. Cela dit, cela l’avait énervé que Bifrons ait dit cela devant Néphy et l’avait fait trembler.

Zagan avait ri légèrement.

« Eh bien, arrêtons là nos discussions sur l’émotion humaine, » déclara Zagan.

« Oh ? Qu’est-ce que c’est ? Quelque chose s’est-il passé ? » demanda Bifrons.

« J’avais pourtant l’intention d’être très prévenant envers toi, » déclara Zagan.

Bifrons n’avait probablement pas compris le sens de tout cela. L’Archidémon plissa les sourcils, et Zagan lui répondait par un doux sourire.

« La grande sœur que tu aimes tant ne t’a-t-elle pas quittée précisément parce que tu ne comprends pas les émotions humaines ? » demanda Zagan.

Et avec cela, on avait l’impression d’entendre quelque chose claquer dans l’air.

« … Attendez, n’est-ce pas vraiment mauvais ? » déclara Michael en se grattant la tête.

Au même moment, le corps de Bifrons avait disparu.

« Ne vous avancez pas trop vite, jeune homme ! »

« Ne sommes-nous pas tous les deux des jeunes ? »

Des cristaux ressemblant à du sable s’étaient rassemblés dans l’air et s’étaient tortillés comme s’ils étaient aspirés dans le corps de Zagan. Et juste à ce moment-là, Zagan avait levé le poing.

« Argh ! »

Zagan et Bifrons gémirent tous deux.

Ce type est déconnecté de la sorcellerie ! Le mouvement des cristaux ne pouvait pas être arrêté en dévorant la sorcellerie. Même si elle était déplacée avec le mana, elle était de nature différente de la sorcellerie.

Les cristaux avaient glissé à travers ses vêtements, s’étaient collés à son corps et l’avaient transpercé, tentant de lui arracher le cœur. Il semblait qu’il n’était même pas nécessaire de changer les cristaux en forme de main ou de lame ou quoi que ce soit si Bifrons était sérieux. Et si Zagan avait agi un instant trop tard, il aurait probablement eu le cœur arraché.

Zagan avait utilisé les cristaux comme un moyen de claquer son mana dans l’existence même de Bifrons. Le corps de l’Archidémon était apparu en plein air, avec le visage rouge, et était tombé au sol. Et au même moment, Zagan était tombé à genoux.

« Maître Zagan ! » cria Néphy.

« … Nous avons juste fait une petite folie. Ce n’est rien, » déclara Zagan.

Cependant, dans le peu de temps qu’il avait fallu à Zagan pour répondre à Néphy, le corps de Bifrons s’était à nouveau effondré en débris.

« Raphaël ! » cria Zagan par réflexe. Le Bifrons cristallisé ne se dirigeait pas vers Zagan, mais rampait vers Raphaël, qui se cachait secrètement dans les décombres.

« Brûle en cendres — Metatron ! » cria Raphaël.

Raphaël avait immédiatement dégainé son épée sacrée et avait déclenché les flammes de la purification, mais les cristaux de Bifrons avaient avancé sur lui malgré les brûlures. Cependant, celui qui avait crié à ce moment-là n’était pas Raphaël.

« Aristella ! Gah ! »

Les deux filles qui étaient avec Raphaël avaient été avalées par l’essaim de cristaux.

« Heehee. J’ai une promesse avec Shere Khan, voyez-vous. Je vais donc les récupérer, » déclara Bifrons.

Après cela, Bifrons et les filles avaient disparu sans laisser de traces.

« Tch ! »

Bon sang ! Je me suis fait avoir ! Les provocations de Zagan n’avaient pas du tout touché Bifrons. Attaquer Zagan, se faire frapper, tout cela faisait partie d’un plan pour enlever ces deux filles. Il ne restait plus que Raphaël, dont l’identité était désormais dévoilée. Bifrons avait revendiqué une victoire complète et totale, tout en gênant Zagan.

L’un des Archanges d’âge moyen avait timidement élevé la voix.

« Cette épée… Pas seulement ça… Le fait que Metatron ait répondu… Est-ce vous, Raphaël ? »

Il était impossible d’expliquer comment ils s’en sortaient, alors Raphaël avait poussé un petit soupir et retiré son casque.

« Cela fait longtemps, tout le monde. »

Le chevalier angélique, à côté de Chastille, avait alors élevé la voix en état de choc.

« Impossible ! Un homme de votre calibre nous a trahis !? »

« Trahie ? Hmm, je suppose que oui. J’ai bien tué un cardinal et je me suis enfui, après tout, » déclara Raphaël.

« C’est faux ! » cria Chastille. « Le cardinal Clavwell assassinait des archanges depuis des générations ! C’est pourquoi le seigneur Raphaël n’a pas eu d’autre choix que de l’abattre ! C’est l’Église qui l’a trahi ! »

Et c’est là que Michael avait finalement décidé d’intervenir.

« Il a donc fini par vivre sous le patronage de Zagan, qui avait une relation cordiale avec la faction d’unification, n’est-ce pas ? » demanda Michael.

Raphaël ne déclara rien et se contenta de hausser les épaules. Cela avait été en soi une réponse suffisante pour les personnes réunies. Plus de la moitié d’entre eux, en particulier les jeunes chevaliers, étaient clairement perturbés. Ils s’étaient tous mis à hésiter, ne sachant pas sur qui ils devaient pointer leur épée.

Et pourtant, Zagan n’avait pu retenir une grimace.

Argh, bon sang. Cela devient de plus en plus compliqué… Il voulait vraiment retourner faire du tourisme avec Néphy. Il y avait aussi l’affaire de Foll, il était donc temps qu’il termine leur voyage. En tout cas, il voulait déjà partir.

Il aurait probablement été bien de prendre Raphaël et de partir, mais Michael n’avait probablement pas prévu de le laisser partir afin qu’il puisse retrouver sa position. Et surtout, il ne semblait pas que ces Archanges allaient le laisser partir après que la trésorerie ait été réduite à un tel état.

S’il y avait une personne capable de briser cette situation, ce serait Oberon, qui n’avait encore rien dit jusqu’à présent.

Mais je doute qu’elle fasse quoi que ce soit… Elle avait détendu son corps et ne montrait aucun signe de vouloir participer.

Ils étaient dans une impasse totale. Cependant, un imprévu avait permis de sortir de l’impasse en un instant.

« Maître Zagan, allons-nous retourner au château ? Je m’inquiète pour Foll, » déclara Néphy.

« … Tu as raison. Je dois de toute façon frapper Bifrons, alors rentrons, » déclara Zagan.

Zagan acquiesça sans hésitation à la suggestion de sa bien-aimée épouse. Et voyant que celui qui pouvait être considéré comme le principal coupable de tout cet incident avait l’intention de partir, les Chevaliers angéliques s’étaient raidis de colère. L’impasse s’était effondrée si facilement.

***

Partie 6

« Ne… plaisantez pas ! »

Plusieurs archanges avaient dégainé leurs épées sacrées et les avaient pointées vers Zagan en même temps.

Hmm… Il n’y a pas lieu d’hésiter. C’est beau et simple. Il n’avait qu’à frapper tous ceux qui se mettaient en travers de son chemin et à rentrer chez lui. Cela résoudrait tout.

« Bon sang ! Pourquoi fais-tu toujours ce que tu veux ? » demanda Chastille.

Chastille avait également agi en ayant l’air de retenir un mal de tête. Et le premier à lâcher son épée fut…

« Lumière — Épée sacrée Azraël ! »

Un éclat de lumière s’était libéré au moment où elle avait sorti son épée de son fourreau. La lumière n’était pas dirigée vers Zagan, mais vers les Archanges. Plusieurs des chevaliers avaient eu les épées arrachées de leurs mains, tandis que les autres avaient bloqué le coup avec leurs propres épées ou avaient esquivés.

« Sois maudit, Lillqvist ! Vous nous avez donc vraiment trahis ! »

Les Chevaliers angéliques dirigèrent leur colère contre Chastille et tentèrent de récupérer leurs épées sacrées, mais ils furent une fois de plus bloqués par sa lumière.

« Ne vous méprenez pas. Vous êtes ceux que je protège ici. » Elle avait ensuite regardé les Archanges qui avaient lâché leurs épées. « Tous ceux qui ont lâché leur épée ont échoué. Aviez-vous l’intention de défier un Archidémon malgré votre incapacité à supporter une telle chose ? Je ne pourrais pas abandonner mes frères à la mort, n’est-ce pas ? »

Cela avait même surpris Zagan.

Elle est vraiment talentueuse quand elle est en mode travail… C’était la solution idéale pour la faction d’unification pour réduire le nombre d’ennemis de Zagan tout en protégeant les Chevaliers angéliques. Il semble que trois des Archanges aient été rendus impuissants. Elle avait réussi à en arrêter trois Archanges par elle-même, ce qui était plus qu’un effort suffisant de sa part. Cependant, les Archanges restants étaient encore en train de saisir leurs épées.

« Ce n’est pas comme si je vous faisais confiance ou quoi que ce soit, mais je suis d’accord avec cette opinion. Nous n’avons pas besoin d’entraves ici. »

« Kaltiainen !? » s’écria Chastille.

Un Archange d’âge moyen avait frappé Chastille avec son épée. Il semblait être très compétent, et il avait fallu à Chastille tout ce qu’elle avait pour le bloquer. Cependant, il n’était pas son seul adversaire.

« Mes excuses, mais moi, Hartonen, je ne reconnais pas comme allié celui qui est lié à un Archidémon. »

Un jeune homme se glissa sur le côté et essaya de faire claquer le plat de son épée sacrée sur Chastille.

« Whoa là. Pourquoi ne pas vous battre comme des chevaliers et le faire en tête à tête ? »

« Gah ! »

Stella avait donné un coup de pied à l’Archange avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit. Et en regardant cela, Michael avait tenu sa tête avec ses deux mains.

« Hé, toi ! Que diable fais-tu alors que ma position est dans un état aussi précaire ? » s’était exclamé Michael.

« Chastille est mon amie. Le pouvoir que tu m’as donné était-il destiné à ignorer mes amis ? » demanda Stella.

« Haaah... Ce satané Zachariel, pourquoi choisir quelqu’un d’aussi gênant ? » déclara Michael en poussant un soupir, il avait enlevé sa ceinture d’épée et l’avait jetée sur Stella.

« Alors, essaie-le. Les chemins sont censés être ouverts par sa propre force, n’est-ce pas, Zachariel ? » déclara Michael.

Les yeux de Zagan s’étaient ouverts sous le choc.

Stella est… la prochaine manieuse de cette épée sacrée… ? Stella elle-même s’était également raidie en ouvrant grand la bouche.

« Tu me la donnes ? » demanda Stella.

« Oui. Essaie-la comme tu le souhaites. Mais n’utilise rien d’autre que cette épée, d’accord ? » déclara Michael.

C’était apparemment mieux que de lui faire utiliser la sorcellerie ici. Zagan retint sa confusion sur tout cela et tourna un sourire rafraîchissant vers Michael.

« Tu ne vas pas toi-même te battre, Michael ? » demanda Zagan.

« Je suis neutre, tu sais ? Dans des moments comme celui-ci, vous pouvez tous faire ce que vous voulez, » déclara Michael.

Comme pour le prouver, Michael avait pris une boîte de tabac dans sa poche de poitrine et s’était mis à fumer. L’unification et les factions neutres étaient faussement similaires. La différence d’action de Chastille et Michael l’avait bien démontré.

Michael s’était alors tourné vers les trois Archanges qui avaient lâché leur épée comme s’ils se souvenaient soudainement de quelque chose.

« Oh oui, vous trois qui venez d’échouer. Asseyez-vous à genoux, juste ici. Vous recommencerez votre formation dès demain, » déclara Michael.

Les trois jeunes Archanges étaient restés sans voix, mais avaient timidement suivi ses ordres.

Tch. Ce maudit Andrealphus. Je lui ferai expliquer tout cela correctement par la suite… Et pendant ce temps, Stella avait crié d’un ton tout à fait déplacé et joyeux.

« Merci, professeur ! J’étais super énervée contre ce type ! » s’écria Stella.

« … Ne me regarde pas de haut, femme ! »

« Hahahah ! Ce n’est pas grave. Je ne suis pas douée avec l’épée, alors je me retiens. Oh, je suppose que je ne peux pas vraiment faire ça puisque je ne suis pas très compétente, hein ? Eh bien, peu importe. Allons-y — Zachariel ! » déclara Stella.

Stella avait dégainé l’épée sacrée en riant comme d’habitude et une flamme noire avait jailli de sa lame.

« Quoi !? Elle a vraiment… ! ? Gaah ! Hurlement — Zadkiel ! » déclara Stella.

L’Archange d’âge moyen qui croisait le fer avec Chastille avait changé de cible pour Stella. À sa place, l’Archange qui s’était fait appeler Hartonen commença à combattre Chastille. Et ce n’étaient pas les seuls combats à l’épée qui avaient commencé.

« Cela fait longtemps, Valjakka. »

« Lord Hyurandell. Pourquoi un homme de votre calibre... Ugh !? »

« Cela vous déplaît-il ? »

« Je ne peux pas vous pardonner ! »

Il semble que le jeune homme nommé Valjakka ait eu une sorte de rancune envers Raphaël et qu’il lui ait mis le grappin dessus.

Il semble qu’il y ait des gens ici qui est au même niveau que Chastille et Raphaël… Les trois premiers chevaliers à abandonner avaient semblé plutôt inexpérimentés. Avec eux, Chastille, Stella, Raphaël, et les trois avec qui ils combattaient constituaient neuf épées sacrées.

Quant à Ginias, il ne semblait pas s’être remis du choc d’avoir été piégé. Il se tenait simplement là, abasourdi. Cependant, il y avait douze épées sacrées dans cette salle. Quant aux deux autres…

« Notre adversaire est un Archidémon. Ne baisse pas la garde un seul instant, Julius. »

« Je le sais, mon frère. »

Deux jeunes hommes qui semblaient être des frères se tenaient devant Zagan.

« Néphy, reste bien loin de moi, » déclara Zagan.

« Oui. Fais attention, Maître Zagan, » déclara Néphy.

« Hm. »

Le fait qu’elle l’ait vu partir comme ça lui avait donné un sentiment de fraîcheur, et le visage de Zagan s’était involontairement relâché. Les Archanges devant lui avaient apparemment pris cela comme une provocation, et les frères avaient crié pendant que leurs joues convulsaient de colère.

« Archange Arvo Juutilainen ! Archidémon Zagan ! Je vais prendre votre tête ! »

« Archange Julius Juutilainen ! Me voilà ! »

Les frères s’étaient nommés de manière étouffante et étaient arrivés des deux côtés en même temps. Ils s’entendaient assez bien entre frères et étaient bien coordonnés.

Zagan avait baissé sa pipe. Cela aurait été du gâchis de l’éteindre, vu qu’il restait encore un peu de tabac, alors Zagan avait plié son corps de manière à éviter leurs frappes sans la laisser s’éteindre.

« Votre habileté à l’épée n’est pas mauvaise. Si vous accumulez un peu plus d’expérience, vous pourrez peut-être atteindre le niveau de Michael et Raphaël, » déclara Zagan.

Zagan les avait honnêtement loués, ce qui n’avait fait qu’attiser encore plus la colère des frères.

« Ne vous moquez pas de nous, Archidémon ! Flottement — Sandalphon ! »

Le frère aîné appela son épée sacrée, et un froid qui semblait pouvoir arracher la peau se répandit sur sa lame qui brillait d’un bleu radieux. En fait, c’était exactement ce qu’il pourrait faire. La peau de la joue de Zagan s’était figée en un instant, et une petite ligne de sang avait coulé sur son visage. Et il était impossible que l’attaque d’un Archange se termine sur une simple égratignure.

« Avec moi, Julius ! »

« Je le sais ! Danse — Gabriel ! »

L’épée sacrée du frère cadet avait laissé échapper un torrent d’eau. Une vague de froid et d’eau, et quand les deux s’étaient combinés…

« Hmm, c’est splendide, » déclara Zagan.

Une énorme masse de glace était née, puis était allée s’envelopper autour de Zagan. Il était vraiment content que Néphy soit partie.

La masse de glace s’enroula autour de Zagan et elle augmenta en taille, cherchant à l’écraser en son sein. De plus, au contact de l’aura des épées sacrées, il était impossible de tisser de la sorcellerie. Il était probablement impossible pour un sorcier moyen d’échapper à cette technique.

Mais ils manquent encore d’expérience. Et ce que Zagan avait choisi de faire… c’était de taper du pied. C’était tout. Toute la trésorerie avait tremblé à cause de cette simple action. Et sous son pied se trouvait le tas de décombres instable.

La glace enveloppait également les décombres, mais cela ne changeait rien au fait que son action avait introduit des substances étrangères dans le bloc de glace. En envoyant une onde de choc dans ces poches, même la glace serait incapable de la supporter. La glace avec de telles fissures était si fragile. L’énorme bloc de glace avait donc commencé à s’effriter en morceaux.

« Nous vous tenons maintenant… ! »

« Hmm… ? »

La glace brisée s’était transformée en lames aiguisées et avait plu sur Zagan.

« Je vois. Il s’agit donc d’une seule et même technique qui consiste à faire éclater la glace. Bien joué. »

Même un Archidémon ne pourrait pas échapper à cette combinaison d’un bloc de glace concassée à une pluie de lames gelées. Cependant, Zagan avait piétiné les décombres et les avait mis en pièces plus tôt. Les fragments avaient été projetés en l’air tout autour de lui. Après avoir trouvé un gros morceau de décombres dans tout cela, Zagan lui avait donné un bon coup de pied.

La pierre était de la taille d’un poing, et elle s’était écrasée sur une lame de glace qui avait été dirigée vers la tête de Zagan, changeant ainsi sa trajectoire. La lame s’était écrasée sur une autre lame, et la pierre qu’il avait initialement frappée avait également ricoché et s’était écrasée sur une autre lame. La chaîne se répéta, avec des lames qui claquaient dans des pierres qui claquaient dans des lames l’une après l’autre juste au-dessus de sa tête.

En peu de temps, toutes les lames de glace avaient succombé à la gravité et étaient tombées au sol. Zagan avait bien sûr commencé par confirmer que Néphy n’avait pas eu une seule égratignure, puis il avait pris une autre bouffée de sa pipe.

« Une technique merveilleuse. Cependant, il n’est pas assez tranchant pour couper un Archidémon. »

« Pas question… Complètement indemne… ? »

Les frères étaient abasourdis. Zagan n’avait pas souffert d’une seule égratignure de ce qui pourrait être considéré comme une pluie de lames. Le seul rocher que Zagan avait frappé avait fait tomber chaque lame comme une boule de billard déchaîné.

Ce serait probablement difficile à gérer complètement, même pour quelqu’un du niveau de Kimaris… Il aurait probablement été bien s’il avait enveloppé à l’avance son corps de sorcellerie, mais il était trop tard pour s’en prémunir maintenant. Le seul autre Archidémon qui pouvait en sortir indemne était Andrealphus, puisqu’il pouvait manipuler le temps.

Si Zagan avait pu complètement percer cette technique, c’était parce qu’il était un sorcier spécialisé dans l’observation de la sorcellerie et que son imitation était instantanée. En d’autres termes, il s’était spécialisé dans l’observation et l’analyse du flux des choses.

On pourrait dire qu’il était le pire adversaire de ces deux Archanges. Et pourtant, les frères n’avaient pas abandonné.

« Ne croyez pas que vous avez gagné, Archidémon ! »

Le frère aîné, celui qui se faisait appeler Arvo, avait fait irruption avec acharnement.

***

Partie 7

Eh bien, tu vas t’écraser sur Néphy si j’évite ça ! Zagan s’était assuré de faire en sorte de couvrir Néphy derrière lui pendant tout ce temps. Il n’y avait aucun moyen d’esquiver cette attaque. Cela étant dit, s’il frappait quelqu’un sans défense, il finirait par le tuer.

« Quel homme étouffant! » déclara Zagan.

Et sans autre choix, Zagan avait saisi le visage d’Arvo telle la serre d’un faucon afin de l’arrêter. Il pourrait en subir un grave choc au cou, mais il devra en supporter les conséquences. Cela aurait dû être assez douloureux, mais Arvo souriait.

« Cette… arrogance… s’est avérée… fatale ! »

« Quoi ? » demanda Zagan.

Immédiatement après, la glace avait commencé à se répandre, avec Arvo, au centre. Zagan s’étant emparé de son visage, son bras avait été englouti par la glace avant même qu’il ne puisse le lâcher. En y regardant de plus près, l’Archange s’était poignardé avec sa propre épée sacrée.

A-t-il l’intention de m’emmener dans la mort ?

« Maintenant ! Fais-le, Julius ! » cria Arvo.

« Frère… »

« Nous pourrons faire tomber un Archidémon rien qu’avec nos vies ! Il s’agit là d’un prix bon marché à payer ! » cria Arvo.

« Argh… Au diable tout ça ! Gabriel ! » cria Julius.

Après avoir hésité un instant, Julius s’était rapidement résolu à son sort. Arvo avait déjà une épée sacrée enfoncée dans son corps, il n’y avait plus aucun moyen de le sauver. L’eau jaillissant de l’épée de Julius s’était enroulée autour de son propre corps, et une lance d’eau géante s’était dirigée directement sur Zagan.

Il avait complètement ignoré toutes défenses et avait plongé vers Zagan comme une flèche déliée. Le tourbillon d’eau à la pointe semblait même pouvoir percer l’Écaille des Cieux d’un coup direct. Mais surtout, le courant d’eau avait même commencé à engloutir le corps de Julius. C’était comme s’il était pris entre deux engrenages en rotation. Même s’ils parvenaient à vaincre Zagan, ils ne manieraient plus jamais l’épée.

Il était probable qu’à part la Confession, il n’y avait pas un seul Archange capable de déclencher une attaque aussi puissante. On pourrait dire qu’il s’agit de la lance ultime. Sa seule faiblesse était que si elle était esquivée, ils mourraient en vain. Mais ils avaient réussi à surmonter cela grâce au sacrifice d’Arvo, non pas que Zagan ait choisi d’esquiver ce coup de toute façon, puisque Néphy était derrière lui. Et avec une telle crise devant lui, Zagan avait simplement poussé un soupir étonné.

« J’approuve votre résolution, mais vous n’avez pas assez d’attachement à vos damnées vies, » déclara Zagan.

Il avait alors avancé sa main droite, en tenant toujours sa pipe.

« Écaille du Ciel oriental. »

Un bras droit massif fait de l’Écaille du Ciel s’était manifesté aux côtés de Zagan. Michael, qui était assis sur la ligne de touche en regardant tout, siffla d’admiration.

« Pas mal du tout. Ils ont fait que Zagan utilise son bras droit. Vous devriez apprendre de lui, » déclara Michael.

« Que dites-vous, Lord Diekmeyer ? Allez sauver les Juutilainien ! »

« Que pensez-vous que ce vieil homme puisse faire sans une épée sacrée ? Eh bien, restez assis et regardez. »

L’un des jeunes Archanges s’était accroché à Michael pour lui demander de l’aide, mais il était resté assis là à rire.

L’Écaille des Cieux était le bouclier invincible que Zagan avait créé pour combattre l’Église.

Malheureusement pour vous, je n’ai jamais prévu de déprécier les épées sacrées… Zagan l’avait préparé dès sa première confrontation avec les Archanges. Il avait simplement cessé de lui fournir du mana, et au moment où il avait laissé s’écouler son mana une fois de plus, elle s’était instantanément activée.

Et ainsi, la lance ultime et le bouclier invincible s’étaient heurtés. Le Ciel oriental s’était emparé de l’épée sacrée de Julius. Un grincement d’oreille résonna dans l’air alors que des fissures couraient dans le ciel oriental, mais la sorcellerie connue sous le nom d’Écaille des Cieux se nourrissait de mana et d’aura pour se renforcer. Les parties endommagées s’étaient réparées d’elles-mêmes, et l’Épée sacrée avait perdu de plus en plus de puissance. Et avec un bruit qui ressemblait à du verre qui se brisait, le silence se répandit dans la salle.

Le courant d’eau de l’épée sacrée s’était arrêté, et il ne restait plus que le ciel oriental brillant. Le bouclier invincible avait surmonté ça. Ayant épuisé toutes ses forces, Julius tomba à genoux. Tout son corps était couvert d’ecchymoses et de lacérations. On avait l’impression que ses membres allaient s’arracher à tout moment.

« Impossible… Nous, les Juutilainiens, ne pouvions même pas obtenir un seul coup au but en y mettant notre vie en jeu ? »

Arvo était complètement abasourdi, ce à quoi Zagan répondit avec étonnement.

« Vous vous êtes plutôt bien débrouillé. Je n’avais pas du tout prévu d’utiliser le ciel oriental ici. Vous pouvez vous enorgueillir de m’avoir forcé à l’utiliser, » déclara Zagan.

Il avait ensuite tapé la glace avec sa pipe. Des flammes noires s’étaient envolées comme des lucioles et avaient brisé la glace d’Arvo. Zagan et Arvo n’avaient pas été blessés par les flammes. Seule la glace avait été détruite.

Le feu follet du phosphore des cieux. Je pensais que le manque de pouvoir destructeur était un défaut, mais il peut être utilisé pour quelque chose comme ça aussi, hein ?

Et alors qu’il réévaluait l’utilité du feu follet, Zagan s’empara de l’épée sacrée qui se trouvait dans le corps mourant d’Arvo.

Hm ? Il ne se passe rien. Zagan était prêt à brûler sa main, mais l’Épée Sacrée ne l’avait pas rejeté. C’était une agréable erreur de calcul de savoir qu’il n’était pas blessé après l’avoir touchée, alors Zagan avait sorti l’Épée sacrée sans pitié.

« Gak ! »

Peut-être que grâce à la congélation de son propre corps, nul sang ne s’était écoulé en tirant l’épée. Cela dit, il ne se sentait sûrement pas bien, et Arvo avait perdu connaissance. Zagan ramassa alors un Arvo mourant et le jeta à Néphy.

« Peux-tu le guérir, Néphy ? C’est un peu du gâchis pour lui de mourir ici, » déclara Zagan.

« Oui ! Je t’en prie, laisse-moi faire ! » répondit Néphy.

Néphy était tendue par le suspense qui régnait à l’instant, mais son sourire était merveilleusement revenu.

Il est difficile de guérir les blessures des épées sacrées avec la sorcellerie, mais le mysticisme de Néphy peut le faire. Il n’était pas sûr qu’un rétablissement complet soit possible, mais ils pourraient probablement empêcher Arvo de mourir. Et voyant cette conduite de la part de Zagan, Julius avait levé la voix en signe d’ahurissement.

« Pourquoi ? Pourquoi sauvez-vous mon frère ? Non… avant cela… vous auriez dû pouvoir l’éviter ! » s’écria Julius.

Même s’il ne s’était pas donné la peine d’utiliser le Ciel Oriental, Zagan aurait pu briser la glace à l’aide du Feu Follet, puis prendre Néphy et s’enfuir du coup avec facilité.

Après avoir savouré sa pipe pendant un moment, Zagan avait laissé échapper une bouffée de fumée en répondant.

« D’abord, j’ai une dette envers Chastille. Cette pleurnicheuse est en train de se démener pour obtenir sa faction d’unification. Je ne peux pas faire quelque chose comme ça devant elle. »

L’autre raison était qu’il n’était là que pour faire du tourisme, mais s’il avait dit cela, Julius aurait certainement été en colère. Le jeune Archange avait alors laissé tomber sa lame en signe de résignation.

« Hm ? Alors ? » demanda Zagan.

« Non seulement vous nous avez bloqués, mais vous avez même sauvé mon frère. Comment suis-je exactement censé continuer à me battre ? C’est… notre défaite, » déclara Julius.

Avec cela, les frères Juutilainen étaient devenus impuissants. En regardant autour de soi, les autres avaient également mis un terme à leurs combats. Ou plutôt que de les amener à une conclusion, c’était plutôt comme s’ils en avaient eu assez de se battre et qu’ils regardaient Zagan en silence.

« Alors, est-ce fini ? » demanda Zagan en haussant les épaules. « Alors j’aimerais maintenant y aller. »

« Nous n’avons pas… fini ici ! » Et le dernier à rugir… fut Ginias.

◇◇◇

Ayant enfin retrouvé la raison, Ginias tenait son épée sacrée prête et il se plaça devant Zagan.

« Je ne peux pas vous comprendre, » déclara Ginias.

« Hmm, et alors ? » demanda Zagan.

Ginias avait saisi la lame de son épée sacrée et laissa couler son sang en criant. « Cependant, ce que je dois faire est clair — Confession angélique Raziel ! »

Zagan avait spontanément laissé échapper un soupir d’admiration.

Il y a donc quelqu’un d’autre qu’Andrealphus qui peut utiliser cela. La différence avec la Confession d’Andrealphus était que celle de Ginias était faite d’une armure verte, et que l’arme qu’il tenait dans sa main n’était pas une lance, mais une épée. La Confession faisait environ deux fois la taille du garçon et portait une épée à deux mains encore plus grande que cela.

La Confession avait alors pointé sa lame vers Zagan.

« Abattre les sorciers, vaincre les Archidémons. C’est le devoir des chevaliers angéliques, » déclara Ginias.

Zagan acquiesça de la tête, louant son courage. « C’est exact. Si tu comprends cela, alors n’hésite pas. Celui qui se tient devant toi est ton ennemi. »

Zagan lui répondit d’un ton posé, mais il était secrètement paniqué à l’intérieur.

J’ai besoin que ce type fasse de son mieux ici, sinon il ne pourra pas continuer à vivre dans l’Église. Au rythme actuel, ce garçon deviendrait celui qui est chargé de guider un Archidémon dans la trésorerie, qui se trouve être également le principal responsable de son effondrement. Un Archidémon comme Zagan n’avait pas à s’inquiéter, mais il ne pouvait vraiment pas s’empêcher de se sentir un peu responsable.

« Pourquoi un homme comme vous… ! » Ginias avait crié en grinçant des dents.

« … Hmph, maintenant que j’y pense, elle m’a exactement dit la même chose avant, » déclara Zagan.

Zagan avait réfléchi en tendant un sourire. Chastille avait crié les mêmes mots lorsqu’il l’avait rencontrée pour la première fois. Il semblait lui ressembler à plus d’un titre.

Ou peut-être est-ce le type de personne que les épées sacrées préfèrent ? Si c’était le cas, ceux qui les combattaient avec rage plus tôt pourraient aussi avoir possédé des facettes similaires. Et tandis que Zagan méditait sur de telles pensées, Ginias tenait son épée prête.

« Archange en chef Ginias Galahad II ! Archidémon Zagan, je vous mets au défi ! » cria Ginias.

« Oui, viens vers moi. Montre-moi ton pouvoir, » déclara Zagan.

La Confession verte avait abaissé sa grande épée et Zagan avait braqué le Ciel oriental pour arrêter le coup.

Le pouvoir d’Andrealphus est bien plus grand… Il était peut-être pitoyable de le comparer à un monstre qui possédait à la fois le pouvoir d’une épée sacrée et celui d’un Archidémon, mais il s’agissait de l’évaluation que Zagan avait faite de son attaque. Cependant, il avait alors réalisé que Ginias n’était pas là sous la Confession.

« Hmm ? »

Zagan se retourna et trouva Ginias qui frappait déjà avec son épée.

« Chante — Raziel ! »

Le vent avait violemment soufflé de sa lame. C’était apparemment le pouvoir de l’Épée Sacrée. Plusieurs sortilèges que Zagan avait préparés avaient été emportés avec facilité. Il était maintenant sans défense, incapable de recourir à la sorcellerie. À cet égard, la bataille qui l’attendait se chevauchait avec la période où il avait vu Alshiera s’entraîner dans le château.

Comment combattre quelqu’un plus rapidement que le temps d’invocation de la sorcellerie ? Ce n’était pas quelque chose face à laquelle il pourrait agir consciemment.

« Hein ? »

***

Partie 8

C’était Ginias qui avait porté un coup fatal, mais il s’était retrouvé à l’envers alors qu’il avait commencé à rouler dans l’air. Afin de faire ça, Zagan avait saisi l’arrière du poignet de Ginias, avait brisé son centre de gravité puis il l’avait jeté au loin. Ginias s’était écroulé au sol alors qu’il avait eu un regard qui avait fait comprendre à tous qu’il n’avait aucune idée de ce qui s’était passé. Cependant, Zagan ne l’avait pas regardé avec un sourire victorieux.

« … Finalement, j’ai fini par utiliser les arts martiaux dans le dernier moment… Je ne peux plus vraiment me plaindre de Decarabia, » déclara Zagan.

La première technique avec laquelle Zagan avait appris à survivre était l’art martial. Il était reconnaissant envers Marc de lui avoir appris cela, mais il n’y avait rien d’agréable à l’utiliser ici. Et avec un soupir, il tourna le dos à Ginias.

« Hé, ça suffit. C’est ma perte, » déclara Zagan.

Voyant que Zagan était complètement déçu de lui-même, Ginias avait crié de colère.

« Voulez-vous vous moquer de moi ? » s’écria Ginias.

« Aah ! Non, c’est une affaire personnelle, » répondit Zagan en se grattant la tête. Puis il avait poursuivi en lui disant. « Un Archidémon qui s’appuie sur un pouvoir autre que la sorcellerie, c’est comme s’il reniait sa propre sorcellerie, n’est-ce pas ? C’est pour cela que tu gagnes. »

C’était une chose dont Zagan était conscient. S’il ne pouvait pas maintenir ses principes, alors il n’était rien d’autre que le vaincu.

« … Ne me faites pas chier…, » dit Ginias d’une voix tremblante. « Que voulez-vous dire par “vous avez perdu” ? Vous vous croyez si fort que ça ? »

« C’est vrai, et alors ? » Zagan répondit avec arrogance, ce à quoi Ginias répondit en ricanant.

« Comment quelqu’un qui ne peut même pas s’affirmer peut-il être fort ? Vous êtes faible. Pitoyablement faible ! Très bien. Rentrez votre queue et courez. L’abattage d’un Archidémon aussi pitoyable n’est pas une raison pour se vanter. »

Il était peut-être sur la bonne voie. C’est pourquoi il avait été quelque peu efficace pour irriter Zagan. Cependant, cela n’avait suffi qu’à le faire changer d’avis, passant de « Je t’ai piégé, donc je te laisse sauver la face » à « Je suppose que je peux te tuer ». Mais dans ce cas, c’était la différence entre la vie et la mort pour Ginias.

C’était parce que Zagan avait simplement décidé de ne tuer personne devant Néphy. Ce n’était pas son credo de ne pas tuer. La seule raison pour laquelle il s’était donné du mal pour garder les frères Juutilainen en vie était que le fait de voir des gens mourir pendant sa fausse lune de miel laisserait un mauvais arrière-goût. C’est tout ce qu’il y avait à faire.

Zagan avait de son coté pensé qu’il était quelque peu gênant de les vaincre sans les tuer. C’était justement la différence entre eux en termes de capacité.

Que cela me plaise ou non, il ne l’aura peut-être pas, car c’est un gamin. Et prenant un moment pour y réfléchir à nouveau, il avait décidé de donner un seul avertissement à Ginias.

« Tu penses peut-être que je ne tue pas les gens ? Si c’est le cas, il s’agit d’un malentendu majeur, » déclara Zagan.

« Vous ne pouvez pas me tuer. Quelqu’un d’aussi faible que vous s’enfuira même s’il doit tuer d’autres personnes, » cria Ginias.

L’air s’était figé, et Michael avait levé la voix. « Hé, arrête ça, Ginias. Je n’ai pas Zachariel, je ne pourrai pas aider, tu sais ? »

« On dirait que vous arrivez un peu tard pour les arrêter, » cria Ginias.

Ce garçon n’avait probablement pas l’intention de mendier sa vie, et Zagan le trouvait tout simplement fatigant et prévoyait de mettre fin rapidement aux choses en le tuant. Zagan lui avait déjà tourné le dos, mais il s’était à nouveau tourné vers lui.

« Je ne me soucie pas vraiment de tes raisons, mais je ne comprends pas tes actions. Je te dis que je vais me retirer. Eh bien, je suppose que c’est gênant que ta précieuse trésorerie soit dans cet état, alors que tu te retrouves avec deux Archidémons qui s’enfuient en même temps. L’honneur de l’Église pourra se maintenir, n’est-ce pas ? Pourquoi fais-tu tout pour hâter ta mort ? » demanda Zagan.

Zagan pourrait au moins comprendre que les Juutilainiens soient prêts à renoncer à leur vie. Ils pensaient que Zagan visait leur trésorerie, et que leur honneur avait été brisé. Mais par-dessus tout, il y avait l’espoir qu’ils puissent le vaincre en le faisant.

Cependant, leur honneur avait pu se maintenir maintenant, et la différence de pouvoir entre eux était claire. Plus important encore, Zagan avait déjà dit qu’il allait partir. Il n’y avait aucun sens à mourir ici, et le résultat ne changerait pas même s’il gagnait.

Ginias avait grincé des dents à haute voix.

« Êtes-vous un sorcier incapable de comprendre cela ? Abandonner un combat, céder sur la victoire… Comment appelleriez-vous cela si ce n’est une humiliation ! » cria Ginias.

Zagan acquiesça de la tête en signe de compréhension. Même s’il avait montré sa puissance, il n’avait jamais lancé une attaque de son propre chef. Les frères Juutilainen s’étaient infligé eux-mêmes leurs blessures. On ne pourrait même pas appeler ça une bagarre.

« Hmm. Tu as certainement raison. Je suis désolé, » déclara Zagan.

Zagan aurait probablement fait la même chose si quelqu’un l’avait ridiculisé à ce point. Il avait fini par être incapable de comprendre les sentiments des faibles avant de le savoir. Zagan avait eu tort de le faire. Eh bien, Zagan avait pris le pouvoir parce qu’il détestait l’idée de devenir une telle mauviette, on pouvait donc dire que c’était une issue parfaitement naturelle.

C’est pourquoi Zagan avait décidé d’exercer tout son pouvoir pour écraser ce garçon, en guise d’excuse.

Cela laissera un mauvais arrière-goût, mais je suppose que je vais accepter cette responsabilité. Il devra s’excuser auprès de Néphy plus tard. Et comme un minimum de pitié, Zagan avait fait sa déclaration.

« Alors me voilà. Essaie au moins de garder les yeux ouverts jusqu’à la toute fin, » déclara Zagan.

« Co — ! »

 

 

Ginias n’avait même pas pu dire ce seul mot. Tout était terminé quand Zagan avait fait un geste. Le Ciel oriental transforma sa main en une lame qui écrasa à la fois la Confession et Ginias.

Combien de personnes avaient pu percevoir ce mouvement ? Il y avait probablement juste Michael et peut-être un autre. Même Chastille et Stella retenaient leur respiration et se raidissaient complètement.

Cependant, il y avait là une personne qui s’était levée lentement.

« … Bon sang. Cela ne te ressemble pas du tout de tuer un enfant dans un tel combat. »

C’était une voix comme une cloche de tumulte, n’appartenant à personne d’autre que celle qui avait obstinément refusé de faire quoi que ce soit dans cette grande mêlée : Oberon.

Elle avait Ginias dans ses bras. Elle l’avait apparemment couvert à la dernière seconde. Cependant, il n’était pas possible qu’elle soit sortie indemne de la frappe du Ciel oriental. Une fissure s’était abattue sur son casque, et il s’était cassé en deux.

« Hein ? Ce visage est…, » murmura Chastille.

Le visage révélé sous le casque était celui d’une jeune fille dans l’adolescence, comme le laissait entendre sa voix. Ses grands yeux inclinés présentaient des pupilles azurées, elle avait de petites lèvres roses, et ses cheveux, maintenant libérés de son casque, descendaient jusqu’à sa taille. De purs cheveux blancs. Et ses oreilles, tout comme celles de Néphy, étaient pointues vers un bout. Les oreilles d’une elfe.

Je n’ai pas pu l’arrêter. Zagan savait qu’Oberon s’était interposée. Cependant, après avoir lancé une frappe du ciel oriental à pleine puissance, il n’avait pas pu l’arrêter.

Alors même qu’un filet de sang coulait sur son front, curieusement, elle riait.

« Cependant, la façon dont tu t’es mis en colère pour quelque chose d’aussi trivial est vraiment humaine. Je l’aime bien. »

Zagan ne savait pas trop comment répondre pendant un instant, et au moment où il allait ouvrir la bouche…

« Tu as finalementttttt montré une ouverture. » Cette voix crasseuse n’appartenait à personne d’autre que Bifrons, que tout le monde pensait déjà parti.

« Merde ! »

Au moment où ils s’en étaient rendu compte, le bâton de Mithril s’était effondré comme du sable.

Quelle situation pitoyable... Zagan avait grincé des dents, mais Oberon avait secoué la tête comme si ce n’était pas grave.

« C’est correct. En tout cas, allez-y. La situation est devenue un peu incontrôlable, » déclara Oberon.

Elle avait ensuite ramassé le balai sale qui était tombé près du piédestal.

« … Désolé. Je te laisse cet endroit, » déclara Zagan.

Zagan s’était incliné devant Oberon, puis s’était tourné vers Raphaël. Il avait également sa lame sortie, et en remarquant le regard de Zagan, il replaça son épée sacrée dans son bras artificiel.

Zagan s’était avancé aux côtés de Néphy. Il semblerait qu’elle ait traité à la fois Arvo et Julius pendant qu’elle y était. Les frères Juutilainen étaient tous deux disposés à ses côtés.

« On y va ? » demanda Zagan.

« Oui, » répondit Néphy.

Zagan lui tendit la main, et Néphy s’installa dans son bras tandis que Raphaël les suivait.

« Néphy, qu’aurais-tu pensé si j’avais tué Ginias là-bas ? » demanda Zagan.

« J’aurais trouvé cela pitoyable, et un peu triste, mais…, » elle s’était alors appuyée contre lui. « Si c’est quelque chose qui t’inquiète, Maître Zagan, alors je porterai le fardeau avec toi. Donc, tout va bien. »

Je ne peux vraiment pas la battre. Et avant de partir, il avait jeté un dernier regard sur Ginias.

Un faible qui ne peut pas s’affirmer… hein ?

C’était un gamin irritant et impertinent, mais cette affirmation était tellement évidente qu’il ne pouvait pas du tout la réfuter.

Zagan avait regardé sa propre main.

Les arts martiaux étaient un pouvoir qui lui avait été accordé dans son enfance et qu’il avait abandonné lorsqu’il était devenu sorcier. Était-il vraiment normal de compter sur eux après être devenu un Archidémon ?

Il avait sûrement perdu son sang-froid en se faisant frapper sur la tête. Cependant, certains diraient que c'était mieux ainsi.

Et avec un arrière-goût légèrement amer pour terminer leur doux voyage, le rideau s’était baissé sur la fausse lune de miel de Zagan et Néphy.

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