Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 8 – Chapitre 4 – Partie 2

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Chapitre 4 : Une nuit sacrée, une vampire prie pour des miracles et un chat noir porte bonheur

Partie 2

Alshiera avait alors lâché un petit rire.

« En tout cas, vous êtes vraiment capricieux, n’est-ce pas ? Vous savez très bien que votre seigneur m’évite, n’est-ce pas ? Et pourtant, vous m’aidez, » déclara Alshiera.

« Je vous l’ai déjà dit, c’est différent de mon désir de vous aider », répondit Kimaris.

Peu après s’être séparé de Zagan, Kimaris était tombé sur cette fille dans une ruelle. Il avait déjà entendu parler d’elle par Zagan et avait même envisagé de l’éliminer si elle s’avérait dangereuse. Cependant, lorsqu’il l’avait rencontrée, il s’était rendu compte qu’elle était blessée, coincée et épuisée dans l’espoir d’aider Zagan.

Elle l’avait caché à l’aide de sa poupée en peluche, de ses gestes et de son bras, mais son côté gauche avait l’air humide comme s’il saignait. C’était une blessure assez grave pour que même un membre du Clan de la Nuit ne puisse la guérir. Ce n’était pas une blessure si vieille que ça, mais ce n’était pas non plus quelque chose qu’elle avait reçu ces derniers jours. Même aujourd’hui, l’existence d’Alshiera déclinait de plus en plus.

Elle ne doit pas… en avoir pour encore longtemps…

Et même ainsi, elle avait fait tout ce chemin pour accomplir quelque chose. C’était une raison plus que suffisante pour que Kimaris soit touché par ses actions.

Il avait ensuite regardé vers l’escarboucle morte.

« Alors, qu’est-ce que c’est exactement, ces gens ? Ils semblent être morts-vivants, mais ils sont clairement différents du Clan de la Nuit. Ils n’ont pas l’air d’avoir d’ego, » déclara Kimaris.

Ils n’avaient pas l’air d’une existence capable d’infliger une blessure grave à Alshiera, peu importe le nombre d’entre eux qui l’attaquaient. Ils ne semblaient pas non plus posséder assez d’intelligence pour la suivre quand elle était capable de transformer son corps en brouillard ou en chauve-souris.

Ce qui veut dire que quelque chose d’autre est responsable de la blessure de Mlle Alshiera.

Alshiera jeta son regard somnolent sur le sol.

« Vous auriez… raison. Je suppose qu’on peut dire que ce sont des échecs complets qui ne peuvent même pas être comparés à des vampires, des zombies, ou même des squelettes, » déclara Alshiera.

« Ce qui veut dire que ce sont des êtres qui n’ont pas réussi à devenir des morts-vivants ? » demanda Kimaris.

« Ce n’est pas tout à fait exact. Ce sont plutôt des marionnettes ratées qui ont été créées en essayant de créer un vrai mort-vivant. Ce ne sont que des réceptacles vides qui imitent leurs formes d’antan. Il y a quelque chose d’autre qui les a créés et les manipule, » expliqua Alshiera.

« En d’autres termes, le lanceur essaie de réparer de tels défauts en utilisant Mlle Kuroka et vous-même ? » demanda Kimaris.

Kimaris n’avait jamais rencontré Kuroka, mais on lui avait dit qu’elle était devenue une chatte et qu’elle était visée. Les seuls qui étaient au courant de ce fait étaient, selon toute vraisemblance, Kimaris et Alshiera.

Alshiera ne semblait pas avoir l’intention de cacher ce fait et acquiesça honnêtement.

« Le lanceur le pense probablement. » Elle avait ensuite serré dans ses bras sa poupée en peluche effrayante, à regret. « La plupart des espèces considérées comme rares ont hérité du sang d’une certaine personne. Ils croient qu’en recueillant un tel facteur, ils pourront ramener les vrais morts-vivants. »

« Ramener ? Il existait avant ? » demanda Kimaris,

Mais la fille secoua la tête. « Une telle chose n’a jamais existé. Cependant, les sentiments de l’homme renversent la providence du monde de temps en temps. »

« C’est vrai que l’homme tente souvent d’accomplir des choses bien au-delà de son propre pouvoir, mais est-ce la même chose ? » demanda Kimaris.

Kimaris cherchait la confirmation, mais Alshiera secoua de nouveau la tête.

« De telles choses se trouvent en dehors de la providence du monde, » répondit Alshiera. « On pourrait même dire qu’ils changent le tissu même du monde. Un tel pouvoir était appelé sorcellerie par les sorciers, mysticisme par les hauts elfes, et miracles par l’Église. »

Kimaris doutait de ses propres oreilles. « Vous voulez dire que ces trois-là sont tous les trois pareils ? »

La sorcellerie, le mysticisme et les miracles, qui se référaient probablement aux épées sacrées, avaient tous des structures différentes et des forces motrices différentes. Ils étaient tous des pouvoirs dans leurs propres catégories. Mais, Alshiera secoua la tête.

« La manifestation du pouvoir lui-même est certainement différente. Néanmoins, la source qui a donné naissance à tous ces enfants est la même, » répondit Alshiera.

« Et c’est… les sentiments de l’homme ? » demanda Kimaris.

« Oui. Que ce soit la colère. Que ce soit une prière. Ou peut-être même le désespoir. Le point commun est qu’ils possédaient une volonté assez forte pour changer le monde même, » déclara Alshiera.

Son explication dépassait déjà la compréhension de Kimaris, mais il n’était pas capable de « sentir » la tromperie de sa part.

Mais… les saints dont l’Église parle dans les légendes étaient censés avoir fait des miracles…

Il était tout à fait possible qu’il y ait des sorciers parmi eux. Les contes transmis par les légendes et le folklore étaient susceptibles de changer en fonction de qui les transmettait. Il était raisonnable de supposer que moins de dix pour cent de ces miracles étaient en fait de vrais miracles. Même ainsi, si dix pour cent des saints existaient vraiment, des miracles se produiraient à plusieurs reprises dans le monde entier. Mais quel genre de miracle se produisait-il maintenant ? Kimaris s’interrogea sur le mystère alors que la jeune fille éclatait de rire.

« Inutile de me regarder comme ça. Je ne suis pas allongée là, vous savez ? Ne voyez-vous pas à travers tout avec votre nez ? » demanda Alshiera.

Kimaris ne s’était même pas ouvert à Zagan qu’il était capable de dire ce que quelqu’un pensait dans une certaine mesure en se basant uniquement sur l’odeur. Il ne lisait pas vraiment dans les pensées, mais il pouvait savoir si quelqu’un était d’accord ou non, mentait ou non, était amical ou non. De telles distinctions lui venaient facilement à l’esprit. Ce n’était pas de la sorcellerie, c’était une capacité innée des léonins, donc même Zagan serait incapable de l’entraver. Et précisément à cause de ce pouvoir, Kimaris croyait fermement que cette fille devait être protégée.

« En tout cas, c’est du karma. Cet enfant ne sait même pas que le chat qu’il porte est la fille qu’il a lui-même sauvée, mais il essaie toujours désespérément de la protéger. Quant à la fille… Je n’aurais jamais pensé qu’elle se jetterait dans une organisation appelée Azazel…, » Alshiera marmonna d’un soupir.

Kimaris avait entendu dire que Kuroka faisait autrefois partie d’Azazel, mais le petit monologue d’Alshiera sonnait comme s’il y avait là aussi une sorte de karma.

Il vaudrait peut-être mieux lui en parler…

Cependant, le fait de lui en parler lui-même lui donnait l’impression qu’il essayait de lui forcer la main, alors il l’avait simplement interrogée sur ce qui était pertinent par rapport à ce qui se passait maintenant.

« Par cet enfant, vous voulez dire Sire Shax ? Se sont-ils déjà rencontrés ? » demanda Kimaris.

Alshiera n’avait pas répondu immédiatement. Et peu de temps après, elle avait commencé à parler comme si elle se souvenait du passé.

« Il y a cinq ans, un certain village a été détruit par l’Archidémon Shere Khan, » déclara Alshiera.

Kimaris sentit sa fourrure se dresser à la fin de la mention de ce nom, et Alshiera se couvrit la bouche, remarqua qu’elle avait laissé sortir quelque chose qu’elle n’aurait pas dû.

« Oh oui… ça vous est aussi arrivé… n’est-ce pas ? » demanda Alshiera.

« … C’est déjà il y a cinq ans. Vous savez tout, n’est-ce pas ? » demanda Kimaris.

« Oui. Je suis une vilaine enfant qui sait tout, mais ne fait rien. Maintenant, et avant, » répondit-elle, comme si elle priait pour son propre châtiment.

« Si vous le croyez, pourquoi restez-vous spectateur ? Je suis sûr qu’avec votre pouvoir, vous devriez pouvoir changer le cours des événements comme vous le souhaitez, » déclara Kimaris.

Alshiera répondit alors avec un sourire tendu comme si c’était une question stupide à poser. « Je crois qu’un simple cadavre que même la mort a renoncé à s’immiscer dans le sort des vivants est absolument absurde. »

Kimaris plissa ses yeux. Cette vampire n’avait pas dit qu’elle avait vaincu la mort ni rejeté la mort. La mort l’avait abandonnée.

Donc elle n’est pas devenue comme ça par sa propre volonté ?

Dans ce cas, n’était-ce pas beaucoup trop cruel ? Cela signifierait que cette fille avait plusieurs centaines d’années, ou même plus de mille ans et que cela était contre sa volonté. Et comment avait-elle interprété le regard pitoyable de Kimaris ? Alshiera continua à parler avec un soupçon de pénitence à sa voix.

« Maintenant que j’y pense, l’incident de l’époque était aussi ma faute… Cette colonie était sous la protection de l’Archidémon Marchosias. Cependant, l’attention de Marchosias n’était pas concentrée sur la protection… c’était sur moi, » déclara Alshiera.

« Étiez-vous… ciblée à ce moment-là aussi ? » demanda Kimaris.

« La tragédie vient avec le fait d’être une beauté malchanceuse, » dit Alshiera en riant joyeusement, puis son expression s’assombrit soudainement en continuant. « … Marchosias a dit qu’il était incapable de me protéger. C’est pourquoi il m’a envoyé un “certain quelque chose”. Cependant, je ne l’ai pas accepté. Si j’avais juste grogné et que je l’avais pris… ces enfants auraient sûrement aussi été protégés… »

En d’autres termes, c’était là où Shax et Kuroka s’étaient rencontrés alors que Marchosias n’avait pas été capable de protéger cette colonie.

« Pourrais-je vous demander ? » Kimaris commença prudemment. « Qu’est-ce que c’était exactement, ce “certain quelque chose” ? »

Il n’avait bien sûr pas l’intention d’insister si elle ne pouvait pas répondre. S’il n’avait pas besoin d’en être informé pour accomplir son travail ici, elle pourrait simplement garder le silence. Il l’avait sous-entendu de son regard, car Alshiera prononçait alors fermement son nom.

« Le Chasseur de séraphin. »

Cela faisait soixante ans que Kimaris était un sorcier, mais il n’avait jamais entendu ce nom auparavant.

Est-ce une sorte d’outil destiné à tuer un séraphin ?

Mais il n’avait aucune idée de ce qu’était un séraphin. Il n’avait jamais entendu le terme utilisé pour décrire les races ou même les monstres.

Alshiera poussa un profond soupir.

« C’est un pouvoir destiné à tuer Dieu que moi-même, Salomon et Marchosias avons créé… C’est un pouvoir qui ne devrait plus être nécessaire. »

Un Archidémon, l’ancien du Clan de la Nuit, et un autre… quelqu’un d’autre. Quel genre de pouvoir ces trois-là ont-ils créé ? Kimaris s’était pincé le front alors qu’il gardait en mémoire les détails importants.

Mlle Alshiera, Marchosias… et un autre… quel est le nom qu’elle vient de dire ?

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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