Chapitre 2 : Le premier amour de quelqu’un qui a un trouble de la communication est semblable au goût du pain moisi
Partie 5
« À plus tard, mon pote. Tu peux repartir avec moi quand tu veux. En fait, si c’est toi, alors tu peux l’emprunter gratuitement, » après avoir fait un tour en calèche, Zagan avait fini par aller à Kianoides. Alors que le chariot s’arrêtait, le cocher au visage de chat lui avait dit ça avant de partir.
Comme d’habitude, la ville était bruyante. D’un côté, une noble dame faisait des achats. En regardant ailleurs, un sale voyou vendait des narcotiques. Bien qu’il s’agisse d’une ville chaotique, elle avait l’avantage que tout était à sa disposition.
Alors, où devrions-nous aller ? se demanda-t-il.
Pour l’instant, son objectif était de rassembler les ingrédients, mais le château ne possédait pas tous les objets nécessaires au quotidien de Néphy.
Pour commencer, de quoi a-t-elle besoin au quotidien ? Zagan était totalement ignorant de la réponse.
Après s’être raclé la gorge en toussant, il s’était focalisé sur Néphy.
« Écoute-moi, Néphy. La plupart des choses sont disponibles ici dans cette ville. Tu peux tout à fait choisir ce que tu veux, » déclara Zagan.
« Même si vous me donniez des haillons, je serais satisfaite, » en entendant cette réponse, qui ne contenait aucune allusion de rêves ou d’espoirs, Zagan avait eu envie de pleurer.
Voyons voir la situation... Même dans un avenir proche, je ne pense pas que cette fille souhaite quelque chose tout d’un coup, pensa-t-il.
Cependant, dans ce cas, qu’était-il censé lui acheter ?
Alors qu’il souffrait face à cette pensée, Zagan s’était concentré sur les individus qui se promenaient dans la ville.
Ce n’était pas comme s’il n’y avait pas de nobles portant des robes éblouissantes, mais la plupart étaient habillés avec des vêtements relativement faciles à porter. Lorsqu’il s’agissait de chaussures, la majorité d’entre eux portaient des bottes ou des sandales ou d’autres choses semblables qui étaient faciles à enfiler.
La longue robe où les ourlets semblaient devoir être soulevés et les chaussures à talons effilés que portait Néphy avaient vraiment l’air d’être difficiles à porter. Et c’était d’autant plus vrai pour un tel trajet pour aller faire des achats.
« ... Hmm. Pour l’instant, va-t-on te chercher des vêtements ? » lui demanda-t-il.
« Vêtements... est-ce bien ça ? » lui demanda-t-elle en réponse.
« Tout à fait. Cette tenue... c’est dur de se déplacer avec, n’est-ce pas ? » Hier, elle avait titubé en montant les escaliers, et aujourd’hui, lorsqu’elle avait dû marcher, elle avait dû soulever les ourlets de sa robe.
Néphy avait cligné des yeux comme si elle ne pouvait pas croire ce qu’il lui disait, mais mystérieusement, elle ne montrait aucun signe d’aversion face à ses paroles.
Tout en marchant dans la rue et en regrettant qu’il n’eût pas au moins demandé au cocher où ils vendaient des vêtements féminins, après un certain temps, ils avaient pu trouver un magasin qui semblait correspondre à ce qu’il voulait en matière de prix.
Il semblerait que ce magasin s’était spécialisé dans les tenues destinées aux voyageurs, mais ils avaient des ensembles complets d’équipement pour les femmes posés sur des stands en bois. Ils avaient l’air d’avoir au moins quelques vêtements décontractés.
Lorsque Zagan avait ouvert la porte du magasin, l’intérieur était soudainement devenu silencieux.
Il semblerait qu’ils étaient sur leurs gardes en voyant le vêtement d’un sorcier.
Ce qui ressemblait à une jeune employée du magasin était immédiatement arrivé auprès de lui. Il s’agissait d’une femme-oiseau avec des ailes vertes sur le dos, et elle portait avec style un exemple de l’un des ensembles de vêtements alignés dans la boutique. Sur sa poitrine bien arrondie se trouvait une plaque avec l’inscription « Manuela ».
La vendeuse, Manuela, s’adressa à Zagan avec un sourire crispé.
« B-Bienvenue. Quel genre de vêtements désirez-vous ? » Il s’agissait d’une atmosphère franchement peu accueillante, mais Zagan était vraiment reconnaissant que la vendeuse soit venue.
Il désigna alors Néphy, qui se tenait derrière lui.
« J’aimerais que tu choisisses des vêtements appropriés pour cette fille, » Manuela regarda Néphy puis elle avait eu la bouche grande ouverte.
« Wôw, quelle belle enfant... ! » Il semblait que même les membres du même sexe ressentaient la même chose. Même s’il ne s’agissait pas de lui, pour une raison inconnue, Zagan se sentait fier.
Cependant, l’expression de Manuela s’était instantanément assombrie. Et son regard était dirigé vers le collier.
Comme je le pensais, je devrais enlever son collier dès que possible, hein ? se dit-il.
Si elle recevait déjà des regards si bizarres juste parce qu’elle était dans un magasin, elle ne pourrait pas s’en sortir. Il se fichait de la façon dont on lui avait dit qu’elle pourrait s’enfuir s’il enlevait le collier.
Zagan souhaitait vraiment sauver Néphy. Naturellement, il avait une arrière-pensée, puisqu’il était amoureux d’elle, mais il n’y avait pas de sens à tout cela même si le collier signifiait qu’elle lui appartenait. Même sans lui, il était sûr qu’elle le regarderait toujours comme un sorcier de la même manière avec ce visage effrayé.
Néphy avait été emmenée par la préposée plus profondément dans le magasin et avait disparu de sa vue.
Zagan ne savait pas vraiment où se tenir, alors pour le moment, il était placé vers l’entrée et s’était tenu le long d’un mur.
Un peu après avoir fait ça, Manuela était revenue le voir.
« Que diriez-vous de ce genre de style ? » lui demanda-t-elle.
« Hm... Euh, quoi !? » En regardant Néphy sortir de l’intérieur de la cabine d’essayage, les paupières de Zagan s’ouvrirent en grand.
Sur son corps nu, Néphy n’avait rien d’autre que des ceintures de cuir qui l’habillait.
Cela avait plus ou moins la forme d’un vêtement, du moins en apparence. Ses mamelons et son aine étaient superbement dissimulés. Cependant, tout le reste avait été mis à nu, et ses gros seins n’étaient pas du tout cachés.
Il pensait que même le collier semblait se fondre dans le décor d’une manière quelque peu artistique, mais ce n’était pas comme s’il avait fait ce genre de demande. S’il y avait des commis ou des clients de sexe masculin dans le magasin, cela aurait dû leur arracher les yeux en le voyant.
Néphy était rouge jusqu’au bout de ses oreilles blanches, et elle se tortillait en essayant de cacher son corps.
Il s’agissait d’une réaction qu’il n’avait jamais vue, même lorsqu’elle avait relevé calmement sa jupe la nuit précédente.
Même quelqu’un qui voulait vraiment mourir ne pouvait pas supporter cette honte. En ce sens, elle avait au moins un peu de volonté de vivre en elle, et cela rendait Zagan un peu heureux, mais ce n’était pas le moment pour avoir ce genre de pensée.
Les cheveux blancs cachaient une petite partie du corps tremblant de la jeune fille.
« S-S’il vous plaît... ne regardez pas..., » alors que Zagan avait été ramené à la réalité par la voix hésitante de Néphy, pour une raison ou pour une autre, Manuela avait gonflé sa poitrine avec fierté.
« Comment est-ce ? Je crois que c’est la combinaison parfaite si je devais moi-même la décrire, » déclara Manuela.
« En quoi est-ce parfait ? J’ai juste dit de choisir des vêtements appropriés. Alors comment ça s’est terminé comme ça ? » demanda Zagan.
« Euh... ? Je voulais correspondre à vos goûts, mais... » Que pensait-elle exactement de lui ?
Je suppose qu’elle me voit comme un infâme sorcier avec une jolie fille dans un collier..., pensa-t-il.
Le titre de sorcier était fondamentalement synonyme de mal. En y réfléchissant bien, la réaction de la vendeuse semblait assez raisonnable.
... Non, même ainsi, ce genre de vêtements était toujours hors de question.
En se grattant la tête, Zagan avait parlé. « Je cherche des vêtements de tous les jours. »
« Eeeh... Même si vous avez de si jolis éléments que vous pouvez embellir ? » Pendant que la vendeuse faisait une expression insatisfaite de façon flagrante, elle emmena Néphy plus profondément dans le magasin.
« Attendez, laissez derrière vous ce que vous tenez dans votre main. » Incorrigible, Manuela s’était accrochée à des vêtements lascifs qui semblaient être des sous-vêtements.
Ayant elle aussi remarqué cela, même Néphy avait les larmes aux yeux.
Après s’être fait parler ainsi par Zagan, comme on pouvait s’y attendre, la vendeuse avait levé les deux mains et avait renoncé.
« Allez, c’est bon. Je plaisantais, d’accord ? » Cela ne ressemblait pas du tout à ça, et Zagan avait dirigé un regard suspect vers elle. Après que la vendeuse ait déposé les vêtements douteux, Néphy avait posé ses mains sur sa poitrine comme si elle était soulagée du fond du cœur.
Peu de temps après s’être changé une deuxième fois, Néphy était revenue.
« Alors, comment est-ce ? » demanda Manuela.
« Hoo..., » cette fois, Zagan avait poussé un soupir d’admiration.
Elle portait une robe bleu vif avec un tablier sur le dessus, qui était décoré de dentelle voyante, et des bottes qui semblaient faciles à porter protégeaient ses pieds.
Il s’agissait des vêtements appropriés pour une servante, mais il pensait franchement qu’elle était adorable dans cette tenue.
Manuela commença alors à expliquer d’une manière quelque peu morose.
« Il s’agit là d’un uniforme de bonne classique, mais la robe et le tablier sont tous les deux en soie, de sorte qu’ils peuvent même être utilisés comme habits pour une dame d’honneur. Les bottes ont également des propriétés curatives, ce qui réduit la fatigue pour tout travail effectué debout, » ils n’avaient pas mauvaise mine et ils semblaient également très fonctionnels.
En la regardant une fois de plus, Zagan avait senti que c’était de beaux produits qu’il avait devant ses yeux.
« Alors Néphy, est-ce que ça va ? » lui demanda Zagan.
« Si c’est quelque chose que vous me donnez, Maître, alors je l’utiliserai, » déclara Néphy.
« ... Écoute, si tu continues à dire ça, je vais te faire porter les vêtements de tout à l’heure. » Les yeux de la vendeuse femme-oiseau à côté d’elle avaient brillé d’un éclat suspect, et elle avait une fois de plus attrapé les vêtements faits de ceintures de cuir se trouvant sur une étagère.
À ce moment-là, Néphy secoua rapidement la tête en montrant son agitation. Zagan avait l’impression que c’était la première fois qu’elle faisait une réaction aussi amusante.
« J-Je pense que c’est bon, Maître ! » déclara Néphy.
« Je vois. Alors ça fera l’affaire. » Manuela avait claqué sa langue. Il s’agissait d’une employée de magasin avec de mauvaises manières.
Après avoir fait la facture, la vendeuse avait chuchoté quelque chose à l’oreille de Néphy.
« Heureusement que ton maître te chérit tant. » Zagan n’avait pas du tout entendu ce qui avait été dit, mais les yeux de Néphy s’étaient soudainement écarquillés.
Et après cela, elle avait hésité et avait hoché la tête avec sérieux.
« ... Tout à fait, » son expression avait l’air d’indiquer qu’elle était heureuse.
Après avoir quitté le magasin, Zagan l’avait interrogée sur ce qui s’était passé.
« Qu’est-ce que la vendeuse t’a dit ? » lui demanda-t-il.
« Oh... Que j’ai un bon Maître, » répondit Néphy.
« Est-ce que c’est vraiment le cas ? » Ce n’était probablement que des paroles en l’air, mais il ne pouvait pas vraiment comprendre la raison d’avoir été jusqu’à lui dire cela.
À côté de Zagan, qui inclinait maintenant sa tête, Néphy brossa doucement ses nouveaux vêtements comme si elle en était satisfaite.
« Suis-je... vraiment chérie par lui..., je me le demande ? » Cette voix tremblante qui ne savait pas si elle pouvait vraiment le croire n’avait atteint aucune oreille quand elle s’était dissipée dans le vent.
Manuela doit adoré Alain Souchon 🙂
https://youtu.be/r1A2AcC09Aw
Toujours aussi sympa ce novel ^^
merci pour le chapitre
Merci pour le chapitre