Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 1 – Chapitre 2 – Partie 2

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Chapitre 2 : Le premier amour de quelqu’un qui a un trouble de la communication est semblable au goût du pain moisi

Partie 2

« Maintenant, à propos de la chambre que tu utiliseras..., » il se demandait où il pourrait la faire dormir.

Néphy avait été capturée pour en faire une esclave. Elle avait sûrement dû vivre beaucoup d’émotions douloureuses depuis. Alors, plutôt que de la faire vivre sous terre ou dans un endroit sombre, une chambre avec une belle vue serait meilleure.

Dans ce cas, la pièce toute au sommet du château serait l’endroit le plus approprié. Et quand il était question de la vue, c’était vraiment le meilleur endroit qu’il pouvait imaginer. Et alors qu’il la guidait vers ce lieu, il s’était soudain rendu compte de quelque chose pouvant être gênant.

« Néphy, est-ce que tu te sens à l’aise dans les endroits en hauteur ? » Pour une fois, il avait l’impression de lui demander quelque chose d’une manière assez naturelle.

Et sans faire aucune sorte d’expression, Néphy acquiesça une fois amplement de la tête.

« Oui. Pendez-moi par les mains ou le cou, c’est comme vous le préférez, » répondit Néphy.

« Je me demande bien qui a parlé de torture là, non ? » lui demanda Zagan.

« Mes... excuses. Quand je vous ai entendu parler d’endroits en hauteur, rien d’autre ne m’est venu à l’esprit. » Tandis que Néphy le regardait fixement, Zagan plaça sa paume sur la tête.

J’aimerais que tu aies un peu plus d’espoir en vivant ici..., pensa-t-il.

Si c’était ainsi, alors peut-être qu’une pièce en hauteur serait un problème. Il ne pensait pas que c’était possible, mais le risque que Néphy se jette du balcon lui avait traversé l’esprit.

Mais ils avaient continué à monter l’escalier en colimaçon et s’étaient dirigés vers l’étage supérieur.

Il semblerait que la lumière extérieure était déjà en déclin.

Zagan claqua des doigts, et les bougies alignées le long du mur s’illuminèrent d’un seul coup.

« Par ici, » déclara Zagan.

« Oui... Ah. » Alors que Zagan commençait à monter l’escalier une fois de plus, Néphy poussa un petit cri en titubant.

Les flammes vacillantes des bougies n’étaient pas très fiables comme source de lumière. Leurs pieds étaient dans la noirceur, et avec les talons effilés des chaussures de Néphy, il semblait difficile pour elle de marcher.

Zagan avait soudainement pris sa main et l’avait soutenue.

« Mes... excuses..., » le visage de la fille qui avait dit cela était assez proche pour que son nez touche le sien.

Une légère odeur sucrée chatouillait le nez de Zagan.

Il avait regardé droit dans ses yeux azur, qui étaient bordés de cils blancs.

Il avait été complètement charmé par elle, et en même temps, il avait été assailli par un sentiment extrême d’embarras. Et comme s’il essayait de le faire passer inaperçu, Zagan avait laissé échapper un petit son avec un « Hmph ».

« S-Sois prudente. Fais attention où tu marches, » déclara Zagan.

« O-Oui..., » et il avait fini par lui parler sur un ton dur. Il lui avait alors semblé que Néphy vacillait d’une manière ou d’une autre.

Et ainsi, alors qu’ils continuaient à monter l’escalier en colimaçon, Zagan remarqua la sensation tendre se trouvant dans sa main.

Hm ? Se pourrait-il... que je tienne la main de Néphy ? Il avait saisi sa main quand il l’avait soutenue. Et après ça, il avait fini par la tenir de manière désinvolte tout au long de la montée.

Zagan ne pensait pas que c’était la première fois qu’il tenait la main d’une fille, mais il s’était avéré difficile pour lui de se souvenir d’un autre cas dans sa mémoire... En fin de compte, c’était peut-être sa première fois.

Sa main blanche était mince, douce et chaude. Sur la paume de sa main, il pouvait sentir une palpitation. C’était peut-être la sienne.

De façon inattendue, Néphy avait continué à fixer cette main tout en gardant le silence.

Zagan était empli par un inexplicable sentiment de timidité, mais il ne voulait pas non plus lâcher cette main.

En passant d’un rythme rapide de déplacement à un rythme lent, Zagan avait atteint le sommet du château.

Finalement, après avoir grimpé trois étages, la porte du dernier étage était apparue devant eux.

Il s’inquiétait un peu de la difficulté qu’elle aurait à monter et descendre s’il faisait de cette salle la chambre de Néphy, mais pour l’instant il avait mis sa main contre la porte.

« Il s’agit d’une pièce qui n’est généralement pas utilisée. C’est peut-être... un peu sale, mais..., » en disant cela, la question fondamentale de savoir s’il était déjà entré dans cette pièce auparavant était venue à l’esprit de Zagan.

Cela faisait environ dix ans qu’il avait commencé à vivre ici, mais en général, il se retirait dans les archives, de sorte qu’il était un propriétaire qui ne connaissait pas tout l’intérieur de son propre château.

Et puis, il avait regretté de ne pas avoir levé correctement ce doute dans son esprit avant de venir ici.

Dans cette pièce où soufflait un vent rafraîchissant, la lame d’une guillotine produisait un bruit inquiétant en se balançant dans l’air.

À part cela, il y avait plusieurs squelettes qui avaient été laissés là négligemment après de nombreuses années, et des fioles contenant des choses mystérieuses éparpillées à l’intérieur de la pièce. De concert avec la lugubre lumière des bougies, il s’agissait de l’endroit le plus inhabitable et le plus effrayant qu’il connaissait.

 

 

« N’utilisons pas cet endroit. » Il avait immédiatement commencé à fermer la porte, mais c’était un peu trop tard.

Après tout, les personnes ressentaient le plus grand désespoir lorsque leurs plus faibles espoirs avaient été anéantis.

Juste après avoir dit qu’il avait besoin d’elle, des appareils de torture avaient été placés devant elle, de sorte que la lumière dans les yeux de Néphy avait disparu.

La jeune fille avait ouvert les deux bras comme si elle abandonnait tout. « S’il vous plaît... faites ce que vous voulez, Maître. »

« Tu te trompes, tu entends ? C’est, eh bien... Oh, c’est juste ! Ce n’est qu’un piège préparé pour les ennemis qui envahiraient mon château en venant du ciel. » Après avoir dit ça, même Zagan s’était rendu compte que c’était une excuse boiteuse.

« Mais comment le dire franchement ? C’est finalement tout à fait inutile, et ce genre de choses ne ferait qu’entraver la vie ici. Je vais donc m’en débarrasser de la plus simple des manières, » déclara Zagan.

En disant cela, Zagan avait jeté de la sorcellerie de foudre dans la pièce avec la lame de guillotine pendante, et il avait une fois de plus fermé la porte.

Immédiatement après ça, le bruit d’une explosion avait éclaté.

L’onde de choc s’était échappée par l’ouverture sous la porte, faisant flotter doucement les cheveux blancs comme neige de Néphy. Et pendant que Zagan était captivé par ce spectacle, la porte s’était effondrée dans la pièce avec un bruit sourd.

Il semblait que même les charnières s’étaient fait détruire par le sort.

Ainsi, toutes les traces d’objets répugnants avaient complètement disparu de l’intérieur de la pièce...

Eh bien, le plafond était d’un noir brûlé, et il n’était pas certain que la pièce puisse servir de logement. Même les bougies avaient été soufflées au loin.

Et juste à ce moment-là, une sueur froide avait coulé sur la joue de Zagan.

J-Je voulais faire disparaître la source de ses peurs se trouvant ici, pensa-t-il.

Et lorsqu’il se retourna pour regarder une Néphy terriblement effrayée, il remarqua qu’elle était devenue encore plus pâle. Finalement, ses lèvres tremblantes s’étaient ouvertes.

« C’est la première fois... que je vois une sorcellerie si dévastatrice..., » murmura-t-elle.

Eh bien, je suppose que ce serait terriblement effrayant si la sorcellerie offensive était soudainement relâchée comme ça, n’est-ce pas ? De plus, même vu d’un point de vue prudent, il avait une force destructrice suffisante pour réduire un sorcier moyen en cendres plusieurs dizaines de fois de suite. Il n’y avait probablement pas une personne ordinaire qui ne serait pas ébranlée en étant témoin de cela.

Ce n’est pas bien ce que j’ai fait. Tout ça, c’est parce que Barbatos est la seule personne avec qui j’ai eu des conversations normales depuis des années, je..., pensa-t-il.

Il avait été de l’avant et avait réglé le problème en utilisant le bon sens partagé entre les autres sorciers et non pas le commun des mortels.

Alors qu’il pensait qu’il ne pourrait plus faire grand-chose avec ce qu’il avait fait, Zagan avait tourné le dos à la pièce.

« ... Mhm. Cet endroit n’est pas bon. C’est trop lugubre, » déclara Zagan.

« Est-ce que c’est... ce que vous appelleriez cet endroit lugubre ? » La fille avait incliné la tête sur le côté comme un petit oiseau chanteur, et Zagan ne pouvait rien lui dire en réponse.

Néphy avait ensuite fait un pas dans la pièce.

Alors qu’elle marchait, les cendres s’envolaient dans les airs. La fenêtre n’avait pas de vitre, et plutôt qu’une pièce, il était probablement plus approprié de l’appeler une cage à oiseaux ou quelque chose du genre. Bien que ce ne soit pas trop extrême, ce n’était pas le genre d’endroit qu’une fille devrait fouler.

Malgré cela, Néphy ne semblait pas y prêter attention et continuait à marcher vers la terrasse.

Je devrais... mettre en place une barrière pour l’empêcher de tomber par-dessus les rambardes, n’est-ce pas ? pensa-t-il.

Il ne croyait pas vraiment que Néphy se jetterait de la terrasse, mais Zagan avait quand même activé sa sorcellerie. Dans le pire des cas, il était possible de se dire qu’elle pourrait tombé par erreur, alors mieux valait prévenir que guérir.

Et pour être prêt pour cet événement improbable, Zagan s’était aligné à côté de Néphy.

La terrasse avait une rambarde en briques de pierre à hauteur de taille, alors il pensait qu’il ne serait pas étrange qu’elle se fendille et s’effondre en morceaux.

Posant ses mains sur la pierre de la rambarde, Néphy avait levé les yeux vers le ciel.

Il faisait maintenant nuit, et les nuages s’étaient quelque peu dissipés. Une fine ligne de lumière de la lune était apparente d’ici tel un fil.

Regardant vers le haut, Néphy étendit les deux mains vers le ciel. Même s’il s’agissait d’un geste si désinvolte, Zagan avait l’impression qu’il s’agissait d’une sorte de rituel sacré.

« Aimes-tu... la lune ? » lui demanda Zagan.

« ... Je n’en sais rien. » Néphy secoua la tête comme si elle était troublée en répondant à la question de Zagan.

« Alors, quel est le sens de ce geste ? » lui demanda Zagan.

« ... Je n’en sais rien. » Et maintenant, elle disait seulement qu’elle ne savait pas.

Cependant, les yeux de Néphy, lorsqu’elle regardait la lune, semblaient présenter un sentiment de nostalgie déchirant. Et, sans raison particulière, Zagan l’imita et étendit les mains.

« Je n’arrive pas à saisir quoi que ce soit, hein ? » murmura Zagan.

« ... Je crois que c’est bien le cas. » Zagan avait l’impression de mourir d’embarras en entendant sa réponse faite d’une manière si sérieuse par l’elfe.

Comment se fait-il qu’à ces moments-là, il ne pût pas penser à quelque chose de sensé à lui dire ?

Et puis, Néphy marmonna. « Est-ce acceptable... pour moi de... recevoir cette chambre ? » C’était la première fois que Néphy parlait d’elle-même.

Cependant, Zagan se retourna pour regarder la situation horrible de la pièce.

Les articles dangereux avaient certainement disparu, mais il ne restait pas une seule chose, pas même une fenêtre en verre. Ça ne ressemblait pas à un espace dans lequel quelqu’un pourrait vivre.

Si j’utilise la sorcellerie pour le restaurer, alors même la guillotine reviendra..., pensa-t-il.

Le nettoyage et la décoration devraient donc être faits que par un effort classique et non pas à l’aide de la magie.

« Peut-être qu’une pièce plus appropriée serait…, » et quand il avait commencé à dire cela, il s’était souvenu que toutes les pièces étaient à peu dans la même situation qu’ici.

Même s’il n’y avait pas d’appareils de torture, il y avait de sinistres dispositifs de sorcellerie qui traînaient partout. En fin de compte, aucune d’entre elles n’était une pièce qu’une fille normale devrait utiliser.

Et, alors que ce fait le troublait, Zagan avait une fois de plus parlé. « Ça ne te dérange pas d’avoir un endroit comme ça ? »

« Tout à fait. Après tout, il s’agit de la pièce que vous m’avez préparée, Maître. » Tout ce qu’il avait fait, c’était de balancer sans réfléchir de la sorcellerie offensive pour réduire tout ce qui se trouvait dans la pièce en cendres. Zagan ne pensait pas vraiment que cela pouvait être décrit comme ayant préparé la pièce...

Cependant, comme il ne pouvait s’empêcher d’incliner la tête sur le côté, car il se demandait si une autre pièce serait meilleure pour elle, Zagan lui avait fait signe de la tête.

« Très bien. Alors, utilise cet endroit comme bon te semble. » Sur l’impulsion du moment, il avait fini par parler encore une fois de façon exagérée, mais Néphy inclina la tête en un mouvement de haut en bas puis elle se remit à parler.

« Merci beaucoup, Maître. » Et, pour une raison inconnue, cette seule phrase avait percé de part en part la poitrine de Zagan.

Néphy avait ensuite incliné la tête sur le côté.

« Il y a un problème ? » lui demanda Néphy.

« ... Non, c’est juste que ça fait longtemps... que personne ne m’a dit ça, » il y avait parfois des moments où il laissait partir sans les tuer les individus qui s’étaient perdus dans le château, mais Zagan n’était pas naturellement une bonne personne.

Dans la totalité des cas, ils s’enfuiraient à pleine force et n’offriraient pas un seul mot de gratitude.

Cependant, Néphy n’avait pas du tout semblé trouver cela curieux, et avait hoché la tête comme si elle était pleinement convaincue.

« J’ai aussi l’impression que... cela fait longtemps que je n’ai pas dit cela, » déclara Néphy.

« Je vois…, » Zagan se demandait si le jour viendrait où il dirait aussi merci à quelqu’un.

Le fait d’ouvrir son cœur aux autres était encore quelque chose de lointain pour lui, mais il était franchement heureux qu’elle écoute maintenant ce qu’il avait à dire d’une manière appropriée.

C’est ainsi que leur première journée ensemble s’était terminée pacifiquement.

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5 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre.

  3. merci pour le chapitre

  4. Merci pour le chapitre

  5. Hé ben… Il est vraiment pas doué ! Merci pour le chap ^^

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