Chapitre 2 : Le premier amour de quelqu’un qui a un trouble de la communication est semblable au goût du pain moisi
Table des matières
- Chapitre 2 : Le premier amour de quelqu’un qui a un trouble de la communication est semblable au goût du pain moisi – Partie 1
- Chapitre 2 : Le premier amour de quelqu’un qui a un trouble de la communication est semblable au goût du pain moisi – Partie 2
- Chapitre 2 : Le premier amour de quelqu’un qui a un trouble de la communication est semblable au goût du pain moisi – Partie 3
- Chapitre 2 : Le premier amour de quelqu’un qui a un trouble de la communication est semblable au goût du pain moisi – Partie 4
- Chapitre 2 : Le premier amour de quelqu’un qui a un trouble de la communication est semblable au goût du pain moisi – Partie 5
- Chapitre 2 : Le premier amour de quelqu’un qui a un trouble de la communication est semblable au goût du pain moisi – Partie 6
- Chapitre 2 : Le premier amour de quelqu’un qui a un trouble de la communication est semblable au goût du pain moisi – Partie 7
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Chapitre 2 : Le premier amour de quelqu’un qui a un trouble de la communication est semblable au goût du pain moisi
Partie 1
Et donc, revenons au présent.
Après avoir terminé son paiement sans incident notoire, Zagan s’était senti en pleine forme jusqu’à son retour au château. Cependant, après cela, il s’était retrouvé dans une situation où il ne savait pas comment lui parler. Il s’était inquiété sans fin pendant une demi-heure, mais la première chose que la jeune fille avait demandée à haute voix avait été — .
« Comment... allez-vous... me tuer ? »
Avec une voix qui ressemblait à un carillon, elle avait demandé une telle chose — et il n’avait pas eu le temps de s’immerger dans sa mémoire persistante pour trouver une réponse plus appropriée.
Les menottes autour de ses mains et de ses pieds avaient bien été retirées, mais le collier qui avait permis de sceller son mana était toujours attaché autour de son cou.
Il voulait aussi l’enlever, mais même pour Zagan, ce n’était pas quelque chose qui pouvait être si facilement détaché. Il semble que les organisateurs de la vente aux enchères ne savaient pas non plus comment le retirer, et il n’y avait rien comme une clé fournie avec elle.
Il s’agissait probablement d’une relique de l’acheteur original, l’Archidémon Marchosias. La seule option était de passer du temps à étudier le collier.
Cela ne se voyait pas dans son expression faciale, mais la jeune fille avait fait une demande à Zagan sur un ton déprimé.
« Si je sais de quelle manière je vais mourir, je pense que je pourrais mieux rassembler ma détermination... un peu. » Son visage sans expression ne semblait pas être quelque chose qui venait de la tension, mais cela semblait plutôt lié au fait qu’elle s’était clairement résignée à son sort.
Zagan haussa alors sa voix d’un air agité. « Attends, attends un peu ! Je n’ai pas l’intention de te tuer. Et même, ce serait plutôt un problème si tu n’étais pas en vie ! » Il avait dit cela pour essayer de la rassurer, mais pour une raison inconnue, l’expression de l’elfe semblait s’être encore plus assombrie qu’auparavant.
« En d’autres termes, vous ne me laisserez même pas trouver le repos dans la mort... est-ce ce que vous me dites ? » Alors qu’elle demandait ça, la fille regardait à ce moment-là vers le haut les chaînes suspendues au plafond, ainsi que le squelette attaché là-haut.
Des sueurs froides avaient couru le long de sa joue.
Ce n’est pas bien. C’est compliquer pour moi de tout ranger alors que je faisais de la sorcellerie tout le temps. Ainsi j’ai fini par tout laisser là où c’était ! Ce château était à l’origine la demeure d’un autre sorcier.
La fortune utilisée pour faire l’achat de cette fille était également quelque chose que le sorcier précédent avait laissé derrière lui. Pour le dire franchement, ce n’était pas quelque chose que Zagan avait en stock.
Cependant, pour le meilleur ou pour le pire, l’ancien propriétaire était un sorcier stéréotypé, et à l’intérieur de son château, ils avaient des appareils de torture, des dispositifs de sorcellerie, et même des squelettes éparpillés un peu partout. Les os suspendus au plafond n’étaient pas non plus au goût de Zagan, mais même s’il le disait à haute voix, il n’avait probablement aucune chance de la persuader.
Bien qu’elle soit pratiquement effrayée à en mourir, Zagan parlait afin d’apaiser la situation.
« Sois à l’aise. Je n’ai pas l’intention d’utiliser des choses aussi dérangeantes sur toi. Je n’ai pas non plus l’intention de te tourmenter. Il n’y a pas une seule chose... dont tu dois avoir peur. » Il n’était pas capable de le dire d’une voix si douce, mais du point de vue de Zagan, il pensait avoir réussi à transmettre ce qu’il voulait lui dire... qu’elle ait été convaincue ou non, c’était une tout autre histoire.
Et peut-être, comme attendu, la jeune fille avait incliné la tête sur le côté alors qu’elle était confuse.
« Euh... ? Dans ce cas, pourquoi m’avez-vous achetée ? » lui demanda-t-elle.
« Eh bien, c’est..., » il s’agissait d’un questionnement tout à fait approprié.
Toutefois, en raison de la personnalité de Zagan, il n’y avait aucun moyen qu’il puisse dire que c’était parce qu’il avait eu le coup de foudre pour elle.
Qu’est-ce que je suis censé faire dans ces moments-là ? J’aurais dû demander à Barbatos..., pensa-t-il.
Zagan l’avait perdu de vue sur le lieu de la vente aux enchères, mais pour une raison inconnue, il ne l’avait pas suivi.
Barbatos ne semblait pas lui-même avoir beaucoup d’expérience avec les femmes, mais c’était au moins au niveau où il pouvait naturellement dire « ce que les femmes apprécient ». Dans tous les cas, il en savait probablement plus sur les relations avec les femmes que Zagan, ou du moins c’était ce qu’il pensait.
Zagan avait fait sortir un gémissement comme s’il avait été poussé dans un coin puis ce qui était sorti de sa bouche fut les mots suivants. « Tu n’as pas besoin de savoir. »
Qu’est-ce que je dis comme connerie là !? Il criait ça dans son cœur.
Cependant, de façon inattendue, l’expression de la jeune fille n’avait pas du tout changé. Elle semblait légèrement déprimée, mais ce n’était pas si grave que ça.
N’est-ce pas un peu étrange ? C’était peut-être simplement que ses expressions ne se voyaient pas vraiment sur son visage, mais avant cela, il avait l’impression que la fille semblait avoir tout abandonné.
Il avait entendu dire qu’après qu’elle eut été capturée, son corps n’avait rien subi, mais qu’est-ce qui lui était arrivé exactement... ?
« Toi..., » il avait essayé de lui parler, mais Zagan s’était alors rendu compte qu’il ne connaissait même pas son nom.
Ce qui veut dire qu’elle ne sait probablement rien de moi, non ? se demanda-t-il.
Et finalement, il avait l’impression d’avoir saisi le sujet parfait pour entamer une conversation.
« Je m’appelle Zagan. Comme tu peux le voir, je suis un sorcier, mais ce n’est pas vraiment mon passe-temps de torturer les gens, » déclara-t-il.
« D’accord, » répondit la jeune fille.
« Et donc, qu’en est-il..., » même s’il voulait simplement lui demander son nom, Zagan ne pouvait plus parler.
Espèce d’idiot... ! Je demande simplement son nom ! Pourquoi est-ce que je deviens si nerveux simplement parce que je suis conscient que c’est une fille ? Zagan possédait déjà beaucoup de puissance en tant que sorcier.
Et malgré cela, il cherchait à rassembler assez de courage comme s’il s’opposait une mort certaine dans une situation sans aucune chance de victoire.
Le courage était en temps normal un mot qui n’avait pas aucun rapport avec lui.
Cependant, s’il n’arrivait pas à parler, il ne serait pas en mesure de faire un seul petit progrès ici.
« Quel est ton —, » et quand il avait ouvert la bouche, la fille s’était écrié avec un « Ah ».
« Excusez-moi... de vous l’avoir dit si tard. Je m’appelle... Néphélia. » Un sentiment de chaleur avait soufflé à travers la poitrine de Zagan comme un vent rafraîchissant.
Il semblait qu’elle était capable de deviner ce que Zagan essayait de lui dire. Cela lui avait fait penser qu’elle était une fille fantastique et attentive.
« Néphélia... Hein ? » Il avait l’impression de pouvoir entendre l’écho se répéter plusieurs fois dans la pièce.
Dans les légendes, le mot Néphélia signifiait « celle qui est tombée du ciel ». C’était ce genre de signification féminine. Il avait trouvé que c’était un nom mystique et beau.
Tout comme son apparence, c’est un nom adorable et mignon, pensa-t-il.
Le simple fait d’apprendre son nom donnait à Zagan l’impression qu’il s’envolait. Il parvenait amèrement à comprendre le sens des paroles « l’amour conduit l’homme à sa ruine ».
Il était déjà dans un état où il pouvait être décrit comme sur un nuage. Si l’on restait dans un tel état mental anormal, peu importe à quel point la personne était exceptionnelle, elle chuterait probablement vers sa ruine.
Attends, est-ce que Néphélia est son prénom ou son nom de famille ? Se demanda-t-il.
Tandis que son visage s’était adouci, Zagan avait posé sa question. « Néphélia... quoi, exactement ? »
« Juste Néphélia. Je n’ai pas de nom de famille. Si c’est difficile à dire, vous pouvez m’appeler Néphy. »
« Est-ce d’accord !? » s’écria Zagan.
« Oui ? » Le nom Néphélia avait un magnifique tintement, mais son surnom de Néphy était aussi adorable.
Zagan avait involontairement haussé la voix en lui demandant ça et la fille, Néphy, avait incliné la tête sur le côté.
Au contraire, c’est la même chose que moi qui n’ai pas non plus de nom de famille..., au moment où il s’était rendu compte de ce qui l’entourait, Zagan était en train d’amasser des pensées inutiles à une vitesse vraiment alarmante.
Oublions un nom de famille, il ne connaissait pas le visage de ses parents. Le nom Zagan était un mot d’argot venant des bidonvilles de la ville, et c’était quelque chose qui s’était attaché à lui à mesure qu’il grandissait pour être vu comme quelque chose qui ressemblait au diable.
En y repensant, c’était le moment le plus agréable de ma vie. À l’époque, j’avais pu parler correctement à mes compagnons de route et aux habitants de la ville. Et même si j’ai été battu à maintes reprises, c’était en quelque sorte satisfaisant, pensa-t-il.
Il avait commis des crimes immoraux, mais il s’était toujours tenu dans un endroit où le soleil brillait. Et naturellement, il avait aussi été capable de parler aux filles à cette époque. S’il y avait un endroit ensoleillé dans les souvenirs de Zagan, c’était bien cette période.
Réalisant que Néphy le regardait avec perplexité, Zagan secoua la tête.
« Pour un elfe, est-ce commun ? Ce dont je parle, c’est le fait que tu n’as pas de nom de famille, » lui demanda Zagan.
« Non. C’est parce que je suis une enfant maudite, » répondit Néphy.
« Une enfant maudite... ? » après avoir entendu un terme plutôt inexcusable, Zagan plissa ses sourcils.
Néphy avait ensuite fermé sa bouche comme si elle avait dit quelque chose qu’elle n’aurait pas dû.
« Euh... Pourquoi me posez-vous cette question ? » lui demanda finalement Néphy.
« Aucune raison, je suis juste un peu curieux, c’est tout..., » Zagan hésitait à dire qu’il ne voulait pas seulement connaître son nom et la signification de l’enfant maudit, mais aussi tout ce qui la concernait. Et après que Néphy ait hoché la tête comme si elle était parvenue à une entente, pour une raison inconnue, elle avait tiré vers le haut les ourlets à l’avant de sa jupe.
Ses cuisses laiteuses avaient ainsi été exposées, et Zagan pouvait même apercevoir la dentelle délicatement tissée de sa culotte.
« Soyez à l’aise. Je suis vierge. » Zagan était conscient que son visage rougissait.
« Comprends-tu ce que tu dis ? » lui demanda Zagan.
« Oh... ? On m’a dit qu’une vierge possédait plus de mana. Ne parliez-vous pas de savoir si ma valeur en tant que matériel de recherche avait été endommagée ? » lui demanda Néphy.
« Ne te méprends pas. Je n’ai pas l’intention de t’utiliser dans des expériences ou de te torturer. » Néphy avait alors fait une tête comme si elle était encore plus confuse qu’avant.
« Alors, pourquoi m’avez-vous achetée ? » lui demanda Néphy.
« ... » Zagan avait plissé son front puis il avait gardé le silence pendant un moment.
« Tu n’as pas besoin de le savoir, » puis il avait répété une fois de plus les mêmes mots qu’avant.
Ou plutôt, il ne pouvait pas lui répondre avec franchise. Peu importe qui c’était ou comment ils en avaient entendu parler, si on leur disait que Zagan avait acheté une esclave lors d’une sombre vente aux enchères après être tombé amoureux d’elle dès le premier regard, ils penseraient qu’il était tout simplement un pervers. Si Néphy le regardait avec des yeux comme ça, Zagan serait incapable de se rétablir. Même si les sorciers avaient une jeunesse perpétuelle, il était tout à fait possible d’envisager la mort à la suite d’un choc mental.
Cela dit, si je ne réponds pas du tout à sa question, alors Néphy se sentirait aussi anxieuse, n’est-ce pas ? Se demanda Zagan.
Que devait-il faire ? Aurait-il mieux valu la renvoyer chez elle... ?
Eh bien, en premier lieu, a-t-elle un endroit où retourner ? Plus tôt, elle s’appelait elle-même une enfant maudite. Elle avait parlé avec une expression troublée, et il ne pensait pas qu’il allait pouvoir lui poser des questions à ce sujet. Zagan lui-même n’avait nulle part où retourner, et il ressentait la même absence chez elle.
Bien sûr, si elle voulait retourner à son lieu de naissance, alors il voulait l’aider, mais cela ne semblait pas être une atmosphère où il serait capable de lui demander cela sans réfléchir.
Dans ce cas, puisque Zagan l’avait achetée, cela signifierait qu’en surface, ils finiraient par vivre ici ensemble, mais...
Attends ! Vivre ensemble ? Lui, qui ne pouvait même plus rien dire correctement, était censé vivre sous le même toit que cette adorable fille ? Zagan avait été frappé par une légère vague d’étourdissements.
Dans quelle situation scandaleuse s’était-il mis en agissant ainsi ?
C’était vrai qu’il en était heureux, mais pour une raison inconnue, il avait l’impression d’avoir fait quelque chose qu’il n’aurait pas dû faire.
Du calme. Je suis un sorcier. Un puissant sorcier ne se déstabilise jamais, pensa-t-il.
Ce n’était pas comme s’ils allaient dormir dans le même lit. Tout d’abord, je dois penser à ce qu’il faut pour vivre... ensemble.
Zagan était assis sur son trône qui était placé devant Néphy.
« Néphy, » déclara Zagan.
« Oui. » Il avait essayé de l’appeler par son nom face à face, et un étrange sentiment d’embarras avait rempli son cœur.
Mais même ainsi, il n’avait pas hésité et Zagan s’était adressé à elle.
« Écoute-moi, Néphy. Tu es quelque chose que j’ai acheté, et donc, tu m’appartiendras désormais, » déclara Zagan.
« Je sais, » répondit Néphy.
« Pour l’instant, je t’accorde une chambre. Tu es autorisée à choisir la pièce que tu aimes le plus, » déclara Zagan.
« En d’autres termes, vous me dites de choisir l’endroit où je vais mourir ? » demanda Néphy.
« N’ai-je pas dit plus tôt que je ne te tuerai pas ? » Ayant finalement élevé la voix en raison de son chagrin, Néphy déplaça ses yeux vers le bas comme si elle était troublée.
« Je ne comprends pas... la signification de cela. Comment allez-vous m’utiliser de façon à ce que je ne meure pas ? » lui demanda Néphy.
Depuis qu’elle avait été capturée par les humains, elle avait sûrement été torturée par les pensées de son funeste destin. En raison de cela, elle ne croyait probablement même plus à l’espoir.
En vérité, Zagan était aussi familier avec de tels sentiments.
Cela s’était passé à peu près à l’époque où il était en train de commettre des agressions sur les routes tout en cherchant des restes de nourriture dans les ordures des bidonvilles.
À l’époque, qu’est-ce que j’aurais voulu entendre... ? se demanda-t-il.
Même à l’époque, il ne connaissait sûrement pas la réponse à cette question. Néanmoins, Zagan étendit lentement sa main vers les cheveux de Néphy.
Il avait alors touché ses cheveux blancs comme la neige avec la paume de sa main. Il savait que le corps de Néphy tremblait et frémissait.
Et à ce moment-là, tout en s’assurant de ne pas mettre de force dans sa main, Zagan lui murmura quelque chose.
« Je t’ai achetée... parce que j’ai besoin de toi. Alors, arrête de dire quelque chose comme : “Mourir, mourir, mourir”. » Néphy avait écarquillé les yeux et avait levé les yeux vers le visage de Zagan.
Elle avait été surprise.
C’était la toute première fois qu’il voyait quelque chose comme une expression sur son visage.
« Vous... avez besoin de... moi ? » C’était quelque peu embarrassant, mais il sentait qu’il devait clairement le lui dire.
« Oui, j’ai besoin de toi. C’est pourquoi, à partir de maintenant, tu vivras pour moi, » déclara Zagan.
« ... D’accord, » comme d’habitude, l’expression de Néphy ne varia pas du tout, mais elle ne montrait aucun signe de doute face aux paroles de Zagan.
Ce n’était probablement pas qu’elle croyait tout ce que Zagan avait à dire. Mais même ainsi, elle n’avait pas prononcé un mot de plus quant au fait de se plaindre de sa mort.
Ce fut ainsi le début d’une longue cohabitation entre deux individus forts maladroits.
***
Partie 2
« Maintenant, à propos de la chambre que tu utiliseras..., » il se demandait où il pourrait la faire dormir.
Néphy avait été capturée pour en faire une esclave. Elle avait sûrement dû vivre beaucoup d’émotions douloureuses depuis. Alors, plutôt que de la faire vivre sous terre ou dans un endroit sombre, une chambre avec une belle vue serait meilleure.
Dans ce cas, la pièce toute au sommet du château serait l’endroit le plus approprié. Et quand il était question de la vue, c’était vraiment le meilleur endroit qu’il pouvait imaginer. Et alors qu’il la guidait vers ce lieu, il s’était soudain rendu compte de quelque chose pouvant être gênant.
« Néphy, est-ce que tu te sens à l’aise dans les endroits en hauteur ? » Pour une fois, il avait l’impression de lui demander quelque chose d’une manière assez naturelle.
Et sans faire aucune sorte d’expression, Néphy acquiesça une fois amplement de la tête.
« Oui. Pendez-moi par les mains ou le cou, c’est comme vous le préférez, » répondit Néphy.
« Je me demande bien qui a parlé de torture là, non ? » lui demanda Zagan.
« Mes... excuses. Quand je vous ai entendu parler d’endroits en hauteur, rien d’autre ne m’est venu à l’esprit. » Tandis que Néphy le regardait fixement, Zagan plaça sa paume sur la tête.
J’aimerais que tu aies un peu plus d’espoir en vivant ici..., pensa-t-il.
Si c’était ainsi, alors peut-être qu’une pièce en hauteur serait un problème. Il ne pensait pas que c’était possible, mais le risque que Néphy se jette du balcon lui avait traversé l’esprit.
Mais ils avaient continué à monter l’escalier en colimaçon et s’étaient dirigés vers l’étage supérieur.
Il semblerait que la lumière extérieure était déjà en déclin.
Zagan claqua des doigts, et les bougies alignées le long du mur s’illuminèrent d’un seul coup.
« Par ici, » déclara Zagan.
« Oui... Ah. » Alors que Zagan commençait à monter l’escalier une fois de plus, Néphy poussa un petit cri en titubant.
Les flammes vacillantes des bougies n’étaient pas très fiables comme source de lumière. Leurs pieds étaient dans la noirceur, et avec les talons effilés des chaussures de Néphy, il semblait difficile pour elle de marcher.
Zagan avait soudainement pris sa main et l’avait soutenue.
« Mes... excuses..., » le visage de la fille qui avait dit cela était assez proche pour que son nez touche le sien.
Une légère odeur sucrée chatouillait le nez de Zagan.
Il avait regardé droit dans ses yeux azur, qui étaient bordés de cils blancs.
Il avait été complètement charmé par elle, et en même temps, il avait été assailli par un sentiment extrême d’embarras. Et comme s’il essayait de le faire passer inaperçu, Zagan avait laissé échapper un petit son avec un « Hmph ».
« S-Sois prudente. Fais attention où tu marches, » déclara Zagan.
« O-Oui..., » et il avait fini par lui parler sur un ton dur. Il lui avait alors semblé que Néphy vacillait d’une manière ou d’une autre.
Et ainsi, alors qu’ils continuaient à monter l’escalier en colimaçon, Zagan remarqua la sensation tendre se trouvant dans sa main.
Hm ? Se pourrait-il... que je tienne la main de Néphy ? Il avait saisi sa main quand il l’avait soutenue. Et après ça, il avait fini par la tenir de manière désinvolte tout au long de la montée.
Zagan ne pensait pas que c’était la première fois qu’il tenait la main d’une fille, mais il s’était avéré difficile pour lui de se souvenir d’un autre cas dans sa mémoire... En fin de compte, c’était peut-être sa première fois.
Sa main blanche était mince, douce et chaude. Sur la paume de sa main, il pouvait sentir une palpitation. C’était peut-être la sienne.
De façon inattendue, Néphy avait continué à fixer cette main tout en gardant le silence.
Zagan était empli par un inexplicable sentiment de timidité, mais il ne voulait pas non plus lâcher cette main.
En passant d’un rythme rapide de déplacement à un rythme lent, Zagan avait atteint le sommet du château.
Finalement, après avoir grimpé trois étages, la porte du dernier étage était apparue devant eux.
Il s’inquiétait un peu de la difficulté qu’elle aurait à monter et descendre s’il faisait de cette salle la chambre de Néphy, mais pour l’instant il avait mis sa main contre la porte.
« Il s’agit d’une pièce qui n’est généralement pas utilisée. C’est peut-être... un peu sale, mais..., » en disant cela, la question fondamentale de savoir s’il était déjà entré dans cette pièce auparavant était venue à l’esprit de Zagan.
Cela faisait environ dix ans qu’il avait commencé à vivre ici, mais en général, il se retirait dans les archives, de sorte qu’il était un propriétaire qui ne connaissait pas tout l’intérieur de son propre château.
Et puis, il avait regretté de ne pas avoir levé correctement ce doute dans son esprit avant de venir ici.
Dans cette pièce où soufflait un vent rafraîchissant, la lame d’une guillotine produisait un bruit inquiétant en se balançant dans l’air.
À part cela, il y avait plusieurs squelettes qui avaient été laissés là négligemment après de nombreuses années, et des fioles contenant des choses mystérieuses éparpillées à l’intérieur de la pièce. De concert avec la lugubre lumière des bougies, il s’agissait de l’endroit le plus inhabitable et le plus effrayant qu’il connaissait.
« N’utilisons pas cet endroit. » Il avait immédiatement commencé à fermer la porte, mais c’était un peu trop tard.
Après tout, les personnes ressentaient le plus grand désespoir lorsque leurs plus faibles espoirs avaient été anéantis.
Juste après avoir dit qu’il avait besoin d’elle, des appareils de torture avaient été placés devant elle, de sorte que la lumière dans les yeux de Néphy avait disparu.
La jeune fille avait ouvert les deux bras comme si elle abandonnait tout. « S’il vous plaît... faites ce que vous voulez, Maître. »
« Tu te trompes, tu entends ? C’est, eh bien... Oh, c’est juste ! Ce n’est qu’un piège préparé pour les ennemis qui envahiraient mon château en venant du ciel. » Après avoir dit ça, même Zagan s’était rendu compte que c’était une excuse boiteuse.
« Mais comment le dire franchement ? C’est finalement tout à fait inutile, et ce genre de choses ne ferait qu’entraver la vie ici. Je vais donc m’en débarrasser de la plus simple des manières, » déclara Zagan.
En disant cela, Zagan avait jeté de la sorcellerie de foudre dans la pièce avec la lame de guillotine pendante, et il avait une fois de plus fermé la porte.
Immédiatement après ça, le bruit d’une explosion avait éclaté.
L’onde de choc s’était échappée par l’ouverture sous la porte, faisant flotter doucement les cheveux blancs comme neige de Néphy. Et pendant que Zagan était captivé par ce spectacle, la porte s’était effondrée dans la pièce avec un bruit sourd.
Il semblait que même les charnières s’étaient fait détruire par le sort.
Ainsi, toutes les traces d’objets répugnants avaient complètement disparu de l’intérieur de la pièce...
Eh bien, le plafond était d’un noir brûlé, et il n’était pas certain que la pièce puisse servir de logement. Même les bougies avaient été soufflées au loin.
Et juste à ce moment-là, une sueur froide avait coulé sur la joue de Zagan.
J-Je voulais faire disparaître la source de ses peurs se trouvant ici, pensa-t-il.
Et lorsqu’il se retourna pour regarder une Néphy terriblement effrayée, il remarqua qu’elle était devenue encore plus pâle. Finalement, ses lèvres tremblantes s’étaient ouvertes.
« C’est la première fois... que je vois une sorcellerie si dévastatrice..., » murmura-t-elle.
Eh bien, je suppose que ce serait terriblement effrayant si la sorcellerie offensive était soudainement relâchée comme ça, n’est-ce pas ? De plus, même vu d’un point de vue prudent, il avait une force destructrice suffisante pour réduire un sorcier moyen en cendres plusieurs dizaines de fois de suite. Il n’y avait probablement pas une personne ordinaire qui ne serait pas ébranlée en étant témoin de cela.
Ce n’est pas bien ce que j’ai fait. Tout ça, c’est parce que Barbatos est la seule personne avec qui j’ai eu des conversations normales depuis des années, je..., pensa-t-il.
Il avait été de l’avant et avait réglé le problème en utilisant le bon sens partagé entre les autres sorciers et non pas le commun des mortels.
Alors qu’il pensait qu’il ne pourrait plus faire grand-chose avec ce qu’il avait fait, Zagan avait tourné le dos à la pièce.
« ... Mhm. Cet endroit n’est pas bon. C’est trop lugubre, » déclara Zagan.
« Est-ce que c’est... ce que vous appelleriez cet endroit lugubre ? » La fille avait incliné la tête sur le côté comme un petit oiseau chanteur, et Zagan ne pouvait rien lui dire en réponse.
Néphy avait ensuite fait un pas dans la pièce.
Alors qu’elle marchait, les cendres s’envolaient dans les airs. La fenêtre n’avait pas de vitre, et plutôt qu’une pièce, il était probablement plus approprié de l’appeler une cage à oiseaux ou quelque chose du genre. Bien que ce ne soit pas trop extrême, ce n’était pas le genre d’endroit qu’une fille devrait fouler.
Malgré cela, Néphy ne semblait pas y prêter attention et continuait à marcher vers la terrasse.
Je devrais... mettre en place une barrière pour l’empêcher de tomber par-dessus les rambardes, n’est-ce pas ? pensa-t-il.
Il ne croyait pas vraiment que Néphy se jetterait de la terrasse, mais Zagan avait quand même activé sa sorcellerie. Dans le pire des cas, il était possible de se dire qu’elle pourrait tombé par erreur, alors mieux valait prévenir que guérir.
Et pour être prêt pour cet événement improbable, Zagan s’était aligné à côté de Néphy.
La terrasse avait une rambarde en briques de pierre à hauteur de taille, alors il pensait qu’il ne serait pas étrange qu’elle se fendille et s’effondre en morceaux.
Posant ses mains sur la pierre de la rambarde, Néphy avait levé les yeux vers le ciel.
Il faisait maintenant nuit, et les nuages s’étaient quelque peu dissipés. Une fine ligne de lumière de la lune était apparente d’ici tel un fil.
Regardant vers le haut, Néphy étendit les deux mains vers le ciel. Même s’il s’agissait d’un geste si désinvolte, Zagan avait l’impression qu’il s’agissait d’une sorte de rituel sacré.
« Aimes-tu... la lune ? » lui demanda Zagan.
« ... Je n’en sais rien. » Néphy secoua la tête comme si elle était troublée en répondant à la question de Zagan.
« Alors, quel est le sens de ce geste ? » lui demanda Zagan.
« ... Je n’en sais rien. » Et maintenant, elle disait seulement qu’elle ne savait pas.
Cependant, les yeux de Néphy, lorsqu’elle regardait la lune, semblaient présenter un sentiment de nostalgie déchirant. Et, sans raison particulière, Zagan l’imita et étendit les mains.
« Je n’arrive pas à saisir quoi que ce soit, hein ? » murmura Zagan.
« ... Je crois que c’est bien le cas. » Zagan avait l’impression de mourir d’embarras en entendant sa réponse faite d’une manière si sérieuse par l’elfe.
Comment se fait-il qu’à ces moments-là, il ne pût pas penser à quelque chose de sensé à lui dire ?
Et puis, Néphy marmonna. « Est-ce acceptable... pour moi de... recevoir cette chambre ? » C’était la première fois que Néphy parlait d’elle-même.
Cependant, Zagan se retourna pour regarder la situation horrible de la pièce.
Les articles dangereux avaient certainement disparu, mais il ne restait pas une seule chose, pas même une fenêtre en verre. Ça ne ressemblait pas à un espace dans lequel quelqu’un pourrait vivre.
Si j’utilise la sorcellerie pour le restaurer, alors même la guillotine reviendra..., pensa-t-il.
Le nettoyage et la décoration devraient donc être faits que par un effort classique et non pas à l’aide de la magie.
« Peut-être qu’une pièce plus appropriée serait…, » et quand il avait commencé à dire cela, il s’était souvenu que toutes les pièces étaient à peu dans la même situation qu’ici.
Même s’il n’y avait pas d’appareils de torture, il y avait de sinistres dispositifs de sorcellerie qui traînaient partout. En fin de compte, aucune d’entre elles n’était une pièce qu’une fille normale devrait utiliser.
Et, alors que ce fait le troublait, Zagan avait une fois de plus parlé. « Ça ne te dérange pas d’avoir un endroit comme ça ? »
« Tout à fait. Après tout, il s’agit de la pièce que vous m’avez préparée, Maître. » Tout ce qu’il avait fait, c’était de balancer sans réfléchir de la sorcellerie offensive pour réduire tout ce qui se trouvait dans la pièce en cendres. Zagan ne pensait pas vraiment que cela pouvait être décrit comme ayant préparé la pièce...
Cependant, comme il ne pouvait s’empêcher d’incliner la tête sur le côté, car il se demandait si une autre pièce serait meilleure pour elle, Zagan lui avait fait signe de la tête.
« Très bien. Alors, utilise cet endroit comme bon te semble. » Sur l’impulsion du moment, il avait fini par parler encore une fois de façon exagérée, mais Néphy inclina la tête en un mouvement de haut en bas puis elle se remit à parler.
« Merci beaucoup, Maître. » Et, pour une raison inconnue, cette seule phrase avait percé de part en part la poitrine de Zagan.
Néphy avait ensuite incliné la tête sur le côté.
« Il y a un problème ? » lui demanda Néphy.
« ... Non, c’est juste que ça fait longtemps... que personne ne m’a dit ça, » il y avait parfois des moments où il laissait partir sans les tuer les individus qui s’étaient perdus dans le château, mais Zagan n’était pas naturellement une bonne personne.
Dans la totalité des cas, ils s’enfuiraient à pleine force et n’offriraient pas un seul mot de gratitude.
Cependant, Néphy n’avait pas du tout semblé trouver cela curieux, et avait hoché la tête comme si elle était pleinement convaincue.
« J’ai aussi l’impression que... cela fait longtemps que je n’ai pas dit cela, » déclara Néphy.
« Je vois…, » Zagan se demandait si le jour viendrait où il dirait aussi merci à quelqu’un.
Le fait d’ouvrir son cœur aux autres était encore quelque chose de lointain pour lui, mais il était franchement heureux qu’elle écoute maintenant ce qu’il avait à dire d’une manière appropriée.
C’est ainsi que leur première journée ensemble s’était terminée pacifiquement.
***
Partie 3
Le lendemain matin.
Comme la chambre accordée par Zagan à Néphy au dernier étage du château ne pouvait pas encore être utilisée, ils dormaient tous les deux dans la salle du trône.
En vérité, je n’ai pas pu du tout dormir, pensa-t-il.
Zagan n’avait pas non plus dormi la veille. Il pensait qu’il allait pouvoir s’endormir tout de suite, mais le simple fait de penser que Néphy était juste à côté de lui l’avait tenu bien éveillé. De toute façon, ce n’était pas comme s’il avait le courage de faire quoi que ce soit. Mais malgré cela, il pensait simplement à la façon dont elle finirait par le haïr s’il ne s’empêchait pas de le faire.
D’un autre côté, Néphy devait être probablement assez fatiguée avec tout ce qui s’était passé avant ça.
Après s’être recroquevillée sur le tapis, elle s’était tout de suite endormie.
Cependant, il s’agissait également de l’une des raisons pour lesquelles Zagan n’arrivait pas à s’endormir. Le fait d’avoir une telle silhouette sans défense exposée face à lui faisait qu’il n’arrêtait pas de penser à elle.
Au cœur de la nuit, Néphy avait semblé avoir froid, alors, au lieu d’une couverture, il l’avait couverte de son manteau. Cependant, cela avait peut-être été une mauvaise décision de sa part. Pour une raison inconnue, le fait de penser à cette charmante fille portant son manteau avait encore plus chamboulé le cœur de Zagan.
Et pendant qu’il s’inquiétait sans fin à propos de n’importe quoi, le temps s’était écoulé, et le soleil du matin s’était levé.
Son estomac avait alors laissé échapper un son chaleureux et pathétique.
« ... Je vais chercher quelque chose à manger. » Après que Zagan soit descendu dans l’entrepôt de la cave, il avait préparé deux portions de viande séchée et du lait qu’il y avait stocké. Il ne savait pas quand Néphy se réveillerait, mais il voulait être préparé pour qu’elle puisse prendre tout de suite son petit-déjeuner.
Quand il était retourné dans la salle du trône, Néphy était déjà bien réveillée et l’attendait, assise sur ses genoux. Le manteau dont il l’avait recouverte était soigneusement plié sur le côté. Pour une raison inconnue, il lui semblait maintenant inutile de le remettre.
« Alors tu es réveillée, » déclara Zagan.
« Oui. Bonjour, Maître, » Zagan s’était presque involontairement mis à sourire.
Donc, elle m’accueille correctement, pensa-t-il.
Et bien qu’il avait essayé de répondre, une pensée l’avait laissé complètement perplexe. Hm ? Après qu’on me dise bonjour, avec quoi devrais-je répondre ?
Était-ce bien de dire bonjour en réponse ? Ou était-il censé dire salut ? Bonjour à toi lui semblait un peu trop, du moins c’était ce qu’il pensait.
Après qu’il ait réfléchi ça, combien d’années s’étaient écoulées depuis qu’il n’avait pas reçu une salutation aussi franche à son égard ?
Et tandis que Zagan se tordait d’agonie, Néphy le fixait d’un regard abasourdi.
En voyant cela, il s’était éclairci la gorge à l’aide d’une toux.
« Je t’ai apporté un repas. Vas-y, mange. » Après avoir dit cela, Zagan avait lui-même été repoussé par ce qu’il venait de dire.
Donc je ne peux même pas la saluer correctement... ? Quand était-il devenu si désespéré ?
... En y repensant, il avait l’impression d’être si désespéré depuis le tout début.
Alors même qu’elle regardait Zagan avec curiosité alors qu’il était en pleine angoisse, Néphy avait pris la viande séchée et la tasse de lait.
« Merci beaucoup, Maître, » déclara Néphy.
« ... Hmm. » Tandis que Zagan se sentait découragé par son manque de courage, Néphy le regarda timidement.
« Maître, » demanda Néphy.
« Quoi ? » lui demanda Zagan en retour.
« Qu’est-ce que je devrais faire ? » lui demanda Néphy.
« Hmm, voyons voir..., » même si une soirée s’était écoulée, il n’avait pas encore réfléchi à ce que Néphy devrait faire.
Dois-je lui demander de faire un peu de ménage ou autre chose ? Cependant, hier encore, jeter un coup d’œil dans une seule pièce était tout à fait un événement catastrophique.
Dans ce château, il y avait près de cinquante pièces dans un tel chaos, et plus important encore, Zagan n’en avait jamais nettoyé une seule. Ce n’était pas quelque chose qui pouvait être fait par une seule personne, et d’une manière ou d’une autre, il avait l’impression que s’il lui en donnait l’ordre, cette fille irait jusqu’au bout de la tâche.
En premier lieu, Zagan ne se souciait pas de l’esthétique, et même si elle ne s’y intéressait pas, il ne voulait pas lui faire faire faire quoi que ce soit qui la conduirait à la mort.
Cependant, dans ce cas, que pouvait-elle faire ?
Elle deviendra probablement anxieuse si elle n’a rien à faire, n’est-ce pas ? Se demanda-t-il.
On avait donné à cette fille l’idée qu’elle allait être un sacrifice ou un rat de laboratoire. Donc, si l’homme qui l’avait achetée lui avait simplement dit de ne rien faire, il ne pensait pas qu’elle serait contente de penser : « Ah, c’est bien de ne rien avoir à faire. »
Pendant qu’il gémissait, Zagan était incapable de trouver une réponse, alors il avait posé sa tasse de lait sur le sol et avait commencé à mâcher la viande séchée.
Néphy avait ensuite fait une grimace comme si elle avait trouvé cela inattendu.
« Maître, mangez-vous aussi la même chose ? » lui demanda Néphy.
« Bien sûr... ? Y a-t-il quelque chose d’étrange à ce sujet ? » lui demanda Zagan.
« Non, euh..., » on aurait dit qu’elle avait quelque chose qu’elle voulait dire, mais le regard de Néphy errait comme si elle avait du mal à trouver les mots.
« Parle, c’est tout. Tu ne me fâcheras pas trop en le faisant. » Alors que Zagan s’était lui-même maudit pour avoir été incapable de le dire d’une manière un peu plus amicale. Mais il avait réussi, d’une manière ou d’une autre, à dire cela.
Néphy avait maintenu son expression immuable, et avait ouvert la bouche comme si c’était difficile à dire.
« Je me sens... privilégiée d’avoir simplement reçu un repas. Cependant, Maître, je trouve étrange que vous mangiez les mêmes choses..., » à sa manière, elle avait fait de son mieux pour exprimer ses doutes.
Zagan avait alors croisé les bras et y avait réfléchi. Qu’est-ce que Néphy trouvait si étrange ? La seule chose devant ses yeux était une tasse sale remplie de lait, et de la viande séchée depuis un temps que seul Dieu devait connaître.
Hm ? Maintenant que j’y pense, il y avait un groupe qui mangeait des choses semblables en ville hier aussi, pensa-t-il.
Oui. S’il s’en souvenait bien, c’était les esclaves de Kianoides.
Les voir au milieu des rues était assez pitoyable, mais quand il y avait bien réfléchi, Zagan mangeait lui-même quelque chose de semblable.
Après avoir hoché la tête, Zagan avait ouvert la bouche pour parler.
« Serait-ce parce que c’est un repas trop modeste ? » lui demanda Zagan.
« Euh, oui... Je crois qu’il s’agit de la nourriture convenable pour un esclave comme moi, » en d’autres termes, plutôt qu’un repas, c’était des déchets.
Cependant, plutôt que de s’offenser de cela, Zagan le déplorait sincèrement. Ou en vérité...
S’inquiète-t-elle... pour moi ? Non, c’était peut-être un peu faux.
Ce n’était pas comme si elle allait soudainement ouvrir son cœur après hier et aujourd’hui.
Ce n’était pas ça, mais c’était comme si elle ne pouvait pas rester là et regarder qui que ce soit. C’était presque comme si elle disait : « Cette personne ne mourra-t-elle pas si je ne fais pas quelque chose à ce sujet ? »
Zagan rongea sa viande pendant un certain temps, puis il regarda la viande sèche ratatinée.
Aaah, c’est vrai. Cette nourriture est à un niveau où on ne peut même pas l’appeler un repas, pensa-t-il.
Depuis qu’il avait été un bandit de grand chemin, c’était la seule chose qu’il avait à manger, alors il n’y avait jamais pensé une seule fois à changer son habitude. Il en était au point où, tant qu’il ne mourait pas de faim, peu importe ce qu’était la nourriture.
Outre la viande séchée, il mangeait aussi du pain dur, mais qui moisissait trop vite et ne restait pas longtemps comestible. Il avait déjà essayé de le manger de force quand il en était rendu là, mais après cela, il n’avait eu que des maux d’estomac et des souvenirs tragiques.
En repensant à la façon dont je n’ai pas progressé avec elle depuis hier, cela me fait me souvenir du goût du pain, hein ? pensa-t-il.
Il avait déjà entendu dire qu’un premier amour avait un goût de citron, mais en réalité c’était plutôt un sentiment d’amertume qui semblait déchirer son estomac.
S’il devait nommer une chose qu’il trouvait franchement délicieuse, ce serait de l’alcool. L’alcool que Barbatos apportait en parlant comme un idiot était vraiment délicieux, mais à ces moments-là, le plat principal était aussi de la viande séchée.
Quand il s’agissait d’alcool, Zagan ne savait pas ce qu’il valait mieux acheter, et donc, finalement, de viande séchée et du lait avait simplement continué à être consommé tous les jours.
« Qu’est-ce que... une personne normale mange, je me le demande... ? » Alors qu’il marmonnait involontairement cela, Néphy avait ouvert la bouche comme si elle s’était décidée.
« Euh, Maître, » déclara-t-elle.
« Quoi ? » lui demanda-t-il en réponse.
Après avoir pris une petite, mais profonde respiration, Néphy s’était mise à parler.
« Bien qu’il soit impertinent de ma part de le dire, devrais-je... cuisiner quelque chose pour vous ? » Zagan s’était levé d’un coup en entendant ça.
Il avait alors saisi la main de Néphy alors qu’elle se rétrécissait sur elle-même en étant effrayée par lui.
« Sais-tu cuisiner ? » lui demanda Zagan.
« Je n’ai appris qu’en regardant. Donc je ne peux pas garantir le goût, mais..., » quel talent inattendu venant de sa part !
De la cuisine maison... Non seulement ça, mais cela serait fait par la fille dont il était tombé amoureux. Pour Zagan, cela n’avait jamais été une option auparavant.
Maintenant que j’y pense, parmi les trois grands désirs de l’homme, c’est l’appétit pour la nourriture..., commença-t-il à penser.
Il n’avait fait que des recherches sur la sorcellerie, alors il n’avait jamais pensé à satisfaire ce genre de désir.
Les contours de ses yeux étaient devenus brûlants.
Ce sentiment gonflait-il dans ses larmes sortant de ses yeux ? C’était une révélation choquante pour Zagan qu’une telle chose restait encore présente en lui.
Par la suite, il avait avalé son lait en une gorgée.
« Ouf, écoute-moi, Néphy. J’ai décidé de ce que tu dois faire, » déclara Zagan.
« Oui. Qu’est-ce que c’est ? » lui demanda Néphy.
« Tu vas faire des achats ! » Dans ce château, il n’y avait pas d’autres ingrédients que de la viande séchée et du vieux lait. Même Zagan savait qu’il était impossible de faire quelque chose de délicieux avec ces produits.
« ... Ah, d’acc... d’accord, » Néphy avait répondu comme si elle était décontenancée, fixant Zagan tout le temps. Puis, elle avait acquiescé légèrement.
Elle avait peut-être pensé qu’elle devait réagir d’une façon ou d’une autre, mais c’était plutôt embarrassant.
***
Partie 4
La plus grande ville dans les environs était certes Kianoides, mais il y avait plusieurs autres petits villages et agglomérations près du château abandonné.
Zagan se dirigeait vers l’un d’entre eux, mais en quittant le château, il s’était vite rendu compte qu’il y avait un problème.
En y réfléchissant bien, j’ai dépensé toute ma fortune pour Néphy, hein ? pensa-t-il.
Il était sans doute sans le sou.
Au moment de la vente, il était agité par la voix de son cœur, de sorte qu’il n’avait pas ménagé une seule pensée de ce qui allait arriver par la suite.
Comme Kianoides était une ville de commerce, elle avait des routes bien entretenues qui s’étendaient jusqu’à divers endroits. Des villes étaient parsemées le long de ces routes, et il était normal d’utiliser des chariots pour se déplacer entre elles. Si l’on marchait le long de la route, ils pourraient au moins attraper assez rapidement une diligence.
Cependant, Zagan s’était finalement rendu compte qu’il ne possédait pas d’argent pour monter à bord d’une telle diligence.
« Vous ne montez pas ? » Le cocher, un jeune homme thérianthrope avec le visage d’un chat, avait incliné la tête sur le côté, et Zagan avait secoué négativement la tête en réponse.
« Aaah, il semble que j’ai oublié quelque chose. Continuez sans moi, » déclara Zagan.
« Vraiment ? » Le cliquetis des roues de la diligence avait retenti au moment de son départ.
Tandis que Zagan fixait en vain le chariot, derrière lui, Néphy inclinait sa tête sur le côté.
« Retournons-nous au château ? » lui demanda Néphy.
« Non, ce n’est pas nécessaire, » lui répondit Zagan.
« Est-ce que c’est si... ? » Même s’il était retourné au château, il ne restait plus une seule pièce de cuivre. Il lui aurait été possible de vendre certains de ces appareils de torture, mais cela lui coûterait beaucoup d’argent de faire venir un commerçant capable de les évaluer et d’effectuer la transaction.
En plus, Néphy a aussi besoin de nouveaux vêtements, pensa-t-il.
Depuis la nuit précédente, cette fille portait toujours la même robe blanche. De plus, comme le château était sale, elle avait été salie.
Pour pouvoir faire quelque chose pour régler ça, il fallait se procurer de l’argent.
Et comme s’il l’oubliait, Zagan avait marmonné avec une expression solennelle. « Cela fait un bon moment que je ne suis pas sorti à cette période de la journée. Ce n’est pas mal de se promener de temps en temps. »
« Oui. » Tout en faisant une excuse boiteuse, Zagan commença à marcher dans la direction où se dirigeait la carriole, et Néphy avait suivi son exemple.
Alors qu’il jetait un coup d’œil derrière lui, il remarqua que Néphy soulevait les ourlets de sa jupe et faisait une petite course. Il y avait le fait que la longueur de leur pas était différente, mais il pensait que la difficulté était surtout présente, car elle avait du mal à marcher avec cette robe et ces chaussures. Et ainsi, Zagan avait gardé cela à l’esprit et avait marché à un rythme plus réduit.
Alors qu’il marchait, Zagan avait commencé à s’inquiéter à propos de diverses choses. Serait-il acceptable de s’attaquer à la diligence de plus tôt et de prendre tout leur argent et toutes leurs marchandises ? Dernièrement, il ne l’avait pas vraiment fait, mais à l’époque, c’était comme ça qu’il se nourrissait.
Mais hier soir, il avait fini par effrayer Néphy en utilisant sa sorcellerie offensive sans penser aux conséquences.
Et en plus, à quoi penserait cette fille en regardant un homme voler des innocents ? Finalement, j’ai l’impression que voler ne sert à rien.
Cependant, dans ce cas, comment gagnerait-il de l’argent ?
Quoi qu’il en soit, alors que Zagan pensait que puisque Néphy pouvait cuisiner, il devrait vendre son château et ouvrir un restaurant en ville... un cri venant de plus loin sur la grande route avait retenti.
Néphy avait dégluti. « Maître. »
« Hm ? Oh, c’est probablement un vol. Des bandits apparaissent dans cette zone de temps en temps, » au loin, des hommes portant des haches attaquaient un chariot.
Il y avait une douzaine d’hommes armés. C’était une bande de brigands inoffensifs pour les hommes et les bêtes.
Mais ce n’étaient pas des sorciers, mais de simples personnes. Aucun d’entre eux n’avait reçu une formation comme les Chevaliers Angéliques, et ils ne portaient pas non plus d’armure gênante comme les Archanges. C’étaient des gens ordinaires qui couraient comme des fous, maniant des outils tranchants faciles à utiliser.
C’était ainsi que Zagan les voyait.
Les passagers avaient été tirés hors de la carriole, et les bandits volaient tout l’argent et les marchandises. Il semblerait qu’ils avaient l’intention d’emmener une jeune femme en butin, alors qu’ils la traînaient dans un autre chariot. Ils avaient probablement l’intention de la vendre comme esclave ou de l’utiliser comme jouet. Dans les deux cas, le sort de cette femme était déjà scellé.
Zagan pensait vraiment que ce qui arrivait à jeune fille enlevée était pitoyable, mais lui-même avait déjà fait des choses similaires auparavant. Il ne pensait pas que c’était une scène si misérable.
Alors qu’il regardait la scène comme si elle ne le concernait pas du tout, il s’était finalement rendu compte que Néphy tremblait sur place.
« Qu’est-ce qui ne va pas ? » lui demanda Zagan.
« R-Rien..., » la personne en question faisait semblant d’être calme, mais son visage était complètement pâle et ses lèvres tremblaient. En vérité, il semblait qu’elle ne pouvait pas quitter des yeux la scène qui se déroulait devant eux.
Zagan avait été décontenancé.
Se pourrait-il que Néphy ait été enlevée de cette manière ? Ce n’était pas comme si Néphy avait été capturée par des marchands d’esclaves dès le début. Elle aurait dû mener une vie paisible quelque part avant cela. Ainsi, cette scène lui avait peut-être rappelé un souvenir douloureux.
Zagan avait ensuite pointé du doigt les bandits.
« Néphy, regarde bien. Ces choses ne sont que des ordures, » déclara Zagan.
« ... D’accord, » sa voix semblait indiquer qu’elle était très déprimée.
Il ne savait pas ce qui la décourageait, mais Zagan avait rassemblé son mana dans le doigt qu’il avait tendu.
Immédiatement après cela, un unique éclair avait jailli comme une flèche.
« Kyaaaaa. » Néphy s’était couvert le visage alors qu’elle lâchait un adorable glapissement.
Touchés par l’éclair qui s’était ramifié, plusieurs bandits avaient disparu de la surface du monde.
La bouche de Néphy s’était ouverte et fermée sans faire de bruit.
En raison de cette attaque soudaine, les bandits s’étaient également raidis comme s’ils ne comprenaient pas ce qui s’était passé.
Je n’ai pas l’intention de dire que je te protégerai ou une autre phrase aussi grandiose, pensa-t-il.
Bien sûr, la sorcellerie offensive l’avait peut-être effrayée, mais, quelles que soient les circonstances, il était inacceptable d’être effrayée par de simples bandits. Ces êtres étaient comme de la mauvaise herbe ou des cailloux, donc il n’y avait rien à craindre.
C’est pourquoi il lui avait montré que les bandits n’étaient que de minuscules insectes.
Dans tous les cas, il semblerait que les bandits avaient au moins compris qu’un ennemi était apparu.
« N-Ne paniquez pas ! Même si c’est un sorcier, ce n’est pas comme s’il pouvait continuer à lancer sa magie sans arrêt ! Frappons le avant qu’il puisse invoquer le sort suivant ! » en entendant la voix de ce qui semblait être leur chef, les bandits s’étaient précipités sur eux avec leurs armes à la main.
« Maître, » déclara Néphy.
« Reste simplement derrière moi, » en disant cela à Néphy après que la voix tremblante de la jeune elfe se soit fait entendre, Zagan avait fait un pas en avant.
Le bandit le plus proche de Zagan était un homme de grande taille d’environ deux têtes de plus que lui. Ses bras étaient bombés par des muscles peut-être plus épais que la taille de Néphy.
Cet homme était venu à lui avec la hache à la main. Même un grand arbre serait probablement coupé en deux, puisqu’il s’agissait d’une frappe vraiment brutale. Quelque chose comme la tête de Zagan serait facilement écrasé comme un œuf, et en ce moment, l’arme descendait directement sur le crâne de Zagan.
« R-Ridicule... Argh ? » Cependant, celui qui avait laissé échapper une voix choquée avait été l’homme de grande taille.
Zagan avait attrapé la hache du grand homme à mains nues. Non seulement cela, même lorsque l’homme avait poussé dessus avec plus de force, la hache n’avait pas bougé d’un pouce.
« Défier un sorcier avec une force brute n’est-il pas un acte vraiment ridicule ? » En parlant de sorciers, pour la plupart des gens, ils avaient probablement l’impression d’un individu peu athlétique qui s’enfermait dans un laboratoire sombre entouré d’une grande quantité de livres.
Cependant, avec la puissance apportée par la sorcellerie, ils pouvaient appeler la foudre, manipuler le feu et donner naissance à des boucliers invisibles. Même s’ils étaient toujours des mortels, ce pouvoir tout-puissant serait d’abord utilisé pour se protéger.
Ils possédaient une peau si dure qu’une lame moyenne ne laisserait pas une seule blessure, des pieds si puissants qu’ils pouvaient même dépasser un cheval rapide, des bras qui pouvaient déchirer, même à mains nues, le corps d’un homme, et un cœur qui ne se fatiguait pas même après s’être battus pendant toute une journée et une nuit.
En tant que sorciers âgés, ils accédaient à des capacités encore plus surhumaines qui semblaient sortir tout droit des légendes. Même s’ils pouvaient tomber face à un Chevalier Angélique qui consacrait d’innombrables heures à l’entraînement, le simple corps d’une personne normale ne pourrait pas croiser le fer avec ces monstres.
Il s’agissait des existences connues sous le nom de sorciers.
Zagan avait mis sa force dans sa main pour tenter de contre-attaquer. Une fissure était apparu le long de la hache d’acier, et les yeux du grand homme s’étaient écarquillés.
« I-Impossible..., » avec un cliquetis, la hache s’était brisée comme du verre, et la voix choquée de l’homme s’était échappée.
L’homme s’était effondré à genoux et Zagan avait légèrement frappé son front avec son doigt comme s’il s’agissait simplement de chasser une mouche.
« FUGYAH !? » Laissant échapper une voix comme un cochon qu’on égorgeait, l’homme avait été soufflé jusqu’au chariot. Un vil bandit qui se trouvait là s’était retrouvé coincé sous lui.
« Eeek, le chef ! »
... Il semblait que le malheureux bandit était le chef. Avec leur chef à terre, les autres bandits se jetèrent dans l’ombre du carrosse, certains se précipitant même dans les fourrés environnants.
« Geh, a-ahh... Monsieur le Sorcier ! Aidez-nous ! » Bien que ce soit une voix suppliant de l’aide, ce n’étaient pas des paroles dirigées vers Zagan.
Il n’était pas clair où il était caché auparavant, mais un homme s’était soudain mis en travers du chemin de Zagan, en étant apparemment à l’aise.
Un sorcier.
Il semblait que ces bandits avaient engagé un sorcier.
« Hmmm... Un sorcier qui sauve des personnes ? C’est un événement bien étrange. » Tandis que le sorcier caressait son menton d’une manière perplexe, il leva l’autre main.
« Cependant, il s’agit également d’un contrat. Je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous assure que vous regretterez d’avoir comparu devant moi, » déclara le sorcier ennemi. Après qu’un petit cercle magique avait fini par se former dans la paume de cet homme, des flammes en étaient sorties.
Il faisait assez chaud pour éprouver des difficultés à respirer. L’herbe des environs brûlait, et même les bandits qui s’y cachaient étaient couverts de flammes lorsqu’ils poussaient des cris.
Observant attentivement les mouvements du sorcier et les flammes, Zagan marmonnait quelque chose pour lui-même.
« Je vois... en utilisant les flammes comme médium, il dessine un autre cercle magique, hein ? » Les flammes ne se répandaient pas sans une trajectoire bien définie. Elles progressaient comme si elles dessinaient un cercle avec le sorcier en son centre. Il ne s’agissait pas d’une attaque, mais d’une forme de restriction employée pour former un cercle magique.
Engouffrant le carrosse et Zagan, un cercle magique massif s’étirait. Il semblait qu’il considérait Zagan comme un ennemi redoutable et qu’il avait l’intention d’utiliser une sorcellerie à grande échelle.
Et bien, je n’ai aucune raison de rester assis et d’attendre ça non plus, pensa-t-il.
Un jet de flammes se referma devant ses yeux. Néphy s’était réfugiée derrière lui, mais Zagan était celui qui se tenait devant elle.
Zagan avait balancé son bras sur le côté comme si c’était tout simplement quelque chose d’irritant.
Les flammes avaient disparu comme si elles se dissolvaient, et même les broussailles et le chariot en feu avaient été éteints. Il ne restait plus que la lumière du cercle magique se trouvant à ses pieds.
Mais même ainsi, le sorcier avait tendu son bras et avait crié de manière retentissante.
« Vous êtes plutôt bon. Mais vous avez un temps de retard ! Transformez-vous en cendres ! » Le cercle magique avait brillé — et puis, il ne s’était rien passé.
« Qu’est-ce que... ? » Le cercle magique brillait encore maintenant.
Cependant, il n’appartenait plus à ce sorcier.
Zagan avait émis un soupir de façon exagérée.
« Après avoir fait un si grand cercle magique, ne vas-tu pas utiliser la moindre sorcellerie sur moi ? » Quand Zagan avait dissipé les flammes, il avait volé l’hégémonie du cercle magique de l’autre sorcier.
Il s’agissait de la même chose que l’autre jour, lorsque Barbatos s’était téléporté dans la barrière de Zagan.
« C’est bon pour les imbéciles comme toi. » Après avoir levé l’index en l’air, Zagan l’avait fait basculer vers le bas et avait tracé une ligne verticale.
Une grande lumière avait alors jailli du cercle magique.
« Gah ? » Une lance de lumière s’était tombé depuis le ciel.
Il s’agissait de simple frappe de foudre convergeant. Ce n’était pas si sophistiqué, mais quand Zagan l’avait déclenchée, elle avait assez de puissance destructrice pour pulvériser un mur de château.
Quant au sorcier qui avait pris la frappe dans la tête, il avait été volatilisé sans même laisser une seule trace.
Cependant, la chose la plus terrifiante était le fait que le carrosse et ses passagers dans les environs n’avaient pas du tout été blessés.
Le sorcier n’avait créé qu’une seule série de flammes et il y avait même entraîné ses alliés, tandis que Zagan n’avait détruit que sa cible. La différence de capacité avait été clairement démontrée ici.
Zagan s’était alors approché de la voiture à un rythme détendu. Il restait encore des bandits devant lui.
« Qu’est-ce qui ne va pas ? Venez me chercher. Si vous êtes prêt à voler les autres, alors ça ne vous dérange pas non plus qu’on vous vole, n’est-ce pas ? » demanda Zagan.
« E-Eeek ! Pensez-vous qu’on voudrait vraiment cela ?? » s’écria un autre homme.
« Je ne veux pas entendre cela de votre part » aurait probablement été une réponse appropriée à ce moment-là.
Le chef des bandits s’était finalement échappé de dessous l’homme de grande taille, et il s’était rétracté sur lui-même tout en tenant sur ses fesses.
« Je me demande un truc. N’est-ce pas juste parce que tu es une horreur visuelle ? Tu devrais vraiment subir la même chose, n’est-ce pas ? » demanda Zagan.
« HIGYAAAAAAAAAAAAAAH ! » En poussant un cri, le bandit avait été effacé de la surface de ce monde pendant qu’il écarquillait les yeux en raison de la peur...
À ce moment-là, Zagan pensait qu’il y avait une odeur désagréable dans l’air, et il s’était avéré que le bandit s’était piteusement chié dessus.
Les autres bandits s’étaient également rendus et avaient jeté leurs armes en voyant ce qui était arrivé à leur chef.
S’assurant qu’il n’y avait plus personne lui faisant face, Zagan se retourna pour regarder Néphy.
Il avait l’intention de dégager un chemin sûr pour elle, mais Néphy était complètement raide, les yeux grand ouverts.
Hm ? Est-ce que j’ai encore fait une erreur ? Zagan avait eu des sueurs froides, mais il s’était raclé la gorge et avait calmement essayé d’expliquer les faits tels qu’il les avait vus.
« M’entends-tu bien, Néphy ? Comme tu l’as vue, les bandits sont de simples déchets inoffensifs pour l’homme et la bête. Ils n’ont aucune chance de pouvoir te causer le moindre tort, et ils sont une plaie pour les yeux. De plus, ils deviennent dociles après avoir reçu une petite tape sur la main comme je viens de le faire. »
« Ils ont attaqué un chariot, donc sont-ils vraiment inoffensifs... ? » lui demanda Néphy.
« Euh..., » le fait que Néphy lui avait fait remarquer cela avait été dur, surtout quand elle avait encore ce regard vide encore présent sur son visage.
Cette fille... Quand elle est dans un état de confusion, elle peut vraiment répliquer durement, hein ? pensa-t-il.
Il était étonné, mais le fait de se rendre compte de tout ça était aussi une heureuse découverte pour lui.
Cependant, en les regardant tous les deux, quelqu’un avait lâché des mots comme s’ils ne pouvaient plus rester silencieux. Et comme si elle surgissait, une voix en plein essor avait retenti.
« C’est incroyable, Monsieur le Sorcier ! » avec cette voix, les passagers s’étaient rassemblés autour de Zagan.
« Hé, n’êtes-vous pas la personne qui n’êtes pas montés plus tôt ? »
« Merci, vous nous avez sauvés. »
« Il y a des gens bien, même parmi les sorciers, hein ? » Les yeux de Zagan avaient commencé à s’agiter face à tout ce qui se passait autour de lui.
Ce n’était pas la première fois qu’il donnait un coup de pied aux culs de bandits. Il avait aussi sauvé sans aucune raison des personnes qu’il avait déjà croisées auparavant, mais c’était la première fois qu’il entendait des paroles de gratitude.
Et celui qui était mis dans le lot n’était pas seulement Zagan.
« Hé, êtes-vous la compagne de Monsieur le Sorcier ? »
« Quelle enfant magnifique ! »
« Est-ce un bon maître, hein ? »
« Euh..., » Néphy était également bousculée.
Et Zagan avait ainsi été convaincu de quelque chose.
C’est peut-être parce que Néphy est avec moi, n’est-ce pas ? S’il était seul, comme toujours, ils se seraient enfuis en raison de la peur.
Il ne savait pas ce qui changeait avec la présence de Néphy à ces côtés, mais il semblerait qu’elle était le principal facteur qui provoquait d’autres sentiments que la peur.
Jusqu’à il y a quelques instants, Zagan envisageait sérieusement de prendre tout leur argent et leurs biens, mais maintenant il lui restait une sensation de chatouillement complexe et inconfortable.
Et puis, le cocher avait sorti une petite pochette.
« Hé, vous. Si ça ne vous dérange pas, pourriez-vous nous accompagner en tant qu’escorte ? Naturellement, je vous paierai... Bien que je n’ai pas beaucoup d’argent, » déclara le cocher.
« Bien sûr. Cela a l’air bien, » alors que la petite pochette avait été placée de force dans sa main, Zagan l’accepta sans poser de questions. D’après la sensation de poids, il pouvait dire qu’il y avait des douzaines de pièces d’or à l’intérieur.
Auparavant, ce montant aurait été de la petite monnaie pour lui, mais maintenant il en était très reconnaissant. Il y avait de quoi acheter des ingrédients et des vêtements pour Néphy.
Qu’est-ce que c’est ? L’or est-il quelque chose qui surgit si facilement ? En d’autres termes, il semblerait que s’il se contentait d’anéantir les vils êtres comme il le voulait, alors l’argent viendrait à lui de cette façon.
Juste au moment où il avait commencé à nourrir ce léger espoir, il en était venu à une prise de conscience surprenante. Aux yeux d’une personne moyenne, il était au premier rang de la liste de ces vils êtres.
Cette pensée lui fit penser que ses genoux allaient lâcher, et pendant que Zagan se tordait intérieurement en raison de l’angoisse, lui et Néphy furent poussés dans le chariot.
Puis, assis l’un à côté de l’autre, ils avaient échangé des regards.
« Maître, » demanda Néphy.
« ... Quoi ? » lui demanda-t-il en retour.
« Pourquoi... avez-vous sauvé ces personnes ? » lui demanda Néphy.
« Hein ? Ah... Je vois. J’ai fini par les sauver, hein ? » Tout ce que Zagan voulait faire, c’était de démontrer à Néphy qu’il n’y avait pas besoin d’avoir peur des bandits. Il ne s’était pas rendu compte qu’il sauvait par la même occasion les passagers de la calèche ou quelque chose du genre.
Mais n’est-ce pas une bonne occasion d’attirer son attention ? Les arrière-pensées avaient commencé à gonfler à l’intérieur de Zagan.
Selon lui, il lui fallait simplement prononcer des paroles motivantes qui amèneraient Néphy à lui ouvrir son cœur.
Tout en priant pour que des conseils lui parviennent de Barbatos pour cet instant précis, Zagan avait répondu comme si c’était parfaitement naturel. « Tout ce que j’ai fait, c’est d’enseigner leur place à ces ordures prétentieuse. »
Pourquoi est-ce que je foire toujours tout !? Était-ce son ego qui l’empêchait de bien agir ? Il n’arrivait tout simplement pas à dire des mots doux en annonçant par exemple qu’il l’avait fait pour protéger Néphy, ou qu’il ne pouvait pas abandonner les faibles ou alors quelque chose dans le même genre.
Et pourtant, la seule chose qui sortait de sa bouche était un bluff qui ne valait pas plus que de la merde de chien. Après avoir foutu tout seul son occasion tant attendue à la poubelle, Zagan était une fois de plus en proie à l’angoisse.
C’est pourquoi il n’avait pas remarqué que, contrairement à ses attentes, Néphy le regardait avec les yeux pleins d’intérêt et d’admiration.
***
Partie 5
« À plus tard, mon pote. Tu peux repartir avec moi quand tu veux. En fait, si c’est toi, alors tu peux l’emprunter gratuitement, » après avoir fait un tour en calèche, Zagan avait fini par aller à Kianoides. Alors que le chariot s’arrêtait, le cocher au visage de chat lui avait dit ça avant de partir.
Comme d’habitude, la ville était bruyante. D’un côté, une noble dame faisait des achats. En regardant ailleurs, un sale voyou vendait des narcotiques. Bien qu’il s’agisse d’une ville chaotique, elle avait l’avantage que tout était à sa disposition.
Alors, où devrions-nous aller ? se demanda-t-il.
Pour l’instant, son objectif était de rassembler les ingrédients, mais le château ne possédait pas tous les objets nécessaires au quotidien de Néphy.
Pour commencer, de quoi a-t-elle besoin au quotidien ? Zagan était totalement ignorant de la réponse.
Après s’être raclé la gorge en toussant, il s’était focalisé sur Néphy.
« Écoute-moi, Néphy. La plupart des choses sont disponibles ici dans cette ville. Tu peux tout à fait choisir ce que tu veux, » déclara Zagan.
« Même si vous me donniez des haillons, je serais satisfaite, » en entendant cette réponse, qui ne contenait aucune allusion de rêves ou d’espoirs, Zagan avait eu envie de pleurer.
Voyons voir la situation... Même dans un avenir proche, je ne pense pas que cette fille souhaite quelque chose tout d’un coup, pensa-t-il.
Cependant, dans ce cas, qu’était-il censé lui acheter ?
Alors qu’il souffrait face à cette pensée, Zagan s’était concentré sur les individus qui se promenaient dans la ville.
Ce n’était pas comme s’il n’y avait pas de nobles portant des robes éblouissantes, mais la plupart étaient habillés avec des vêtements relativement faciles à porter. Lorsqu’il s’agissait de chaussures, la majorité d’entre eux portaient des bottes ou des sandales ou d’autres choses semblables qui étaient faciles à enfiler.
La longue robe où les ourlets semblaient devoir être soulevés et les chaussures à talons effilés que portait Néphy avaient vraiment l’air d’être difficiles à porter. Et c’était d’autant plus vrai pour un tel trajet pour aller faire des achats.
« ... Hmm. Pour l’instant, va-t-on te chercher des vêtements ? » lui demanda-t-il.
« Vêtements... est-ce bien ça ? » lui demanda-t-elle en réponse.
« Tout à fait. Cette tenue... c’est dur de se déplacer avec, n’est-ce pas ? » Hier, elle avait titubé en montant les escaliers, et aujourd’hui, lorsqu’elle avait dû marcher, elle avait dû soulever les ourlets de sa robe.
Néphy avait cligné des yeux comme si elle ne pouvait pas croire ce qu’il lui disait, mais mystérieusement, elle ne montrait aucun signe d’aversion face à ses paroles.
Tout en marchant dans la rue et en regrettant qu’il n’eût pas au moins demandé au cocher où ils vendaient des vêtements féminins, après un certain temps, ils avaient pu trouver un magasin qui semblait correspondre à ce qu’il voulait en matière de prix.
Il semblerait que ce magasin s’était spécialisé dans les tenues destinées aux voyageurs, mais ils avaient des ensembles complets d’équipement pour les femmes posés sur des stands en bois. Ils avaient l’air d’avoir au moins quelques vêtements décontractés.
Lorsque Zagan avait ouvert la porte du magasin, l’intérieur était soudainement devenu silencieux.
Il semblerait qu’ils étaient sur leurs gardes en voyant le vêtement d’un sorcier.
Ce qui ressemblait à une jeune employée du magasin était immédiatement arrivé auprès de lui. Il s’agissait d’une femme-oiseau avec des ailes vertes sur le dos, et elle portait avec style un exemple de l’un des ensembles de vêtements alignés dans la boutique. Sur sa poitrine bien arrondie se trouvait une plaque avec l’inscription « Manuela ».
La vendeuse, Manuela, s’adressa à Zagan avec un sourire crispé.
« B-Bienvenue. Quel genre de vêtements désirez-vous ? » Il s’agissait d’une atmosphère franchement peu accueillante, mais Zagan était vraiment reconnaissant que la vendeuse soit venue.
Il désigna alors Néphy, qui se tenait derrière lui.
« J’aimerais que tu choisisses des vêtements appropriés pour cette fille, » Manuela regarda Néphy puis elle avait eu la bouche grande ouverte.
« Wôw, quelle belle enfant... ! » Il semblait que même les membres du même sexe ressentaient la même chose. Même s’il ne s’agissait pas de lui, pour une raison inconnue, Zagan se sentait fier.
Cependant, l’expression de Manuela s’était instantanément assombrie. Et son regard était dirigé vers le collier.
Comme je le pensais, je devrais enlever son collier dès que possible, hein ? se dit-il.
Si elle recevait déjà des regards si bizarres juste parce qu’elle était dans un magasin, elle ne pourrait pas s’en sortir. Il se fichait de la façon dont on lui avait dit qu’elle pourrait s’enfuir s’il enlevait le collier.
Zagan souhaitait vraiment sauver Néphy. Naturellement, il avait une arrière-pensée, puisqu’il était amoureux d’elle, mais il n’y avait pas de sens à tout cela même si le collier signifiait qu’elle lui appartenait. Même sans lui, il était sûr qu’elle le regarderait toujours comme un sorcier de la même manière avec ce visage effrayé.
Néphy avait été emmenée par la préposée plus profondément dans le magasin et avait disparu de sa vue.
Zagan ne savait pas vraiment où se tenir, alors pour le moment, il était placé vers l’entrée et s’était tenu le long d’un mur.
Un peu après avoir fait ça, Manuela était revenue le voir.
« Que diriez-vous de ce genre de style ? » lui demanda-t-elle.
« Hm... Euh, quoi !? » En regardant Néphy sortir de l’intérieur de la cabine d’essayage, les paupières de Zagan s’ouvrirent en grand.
Sur son corps nu, Néphy n’avait rien d’autre que des ceintures de cuir qui l’habillait.
Cela avait plus ou moins la forme d’un vêtement, du moins en apparence. Ses mamelons et son aine étaient superbement dissimulés. Cependant, tout le reste avait été mis à nu, et ses gros seins n’étaient pas du tout cachés.
Il pensait que même le collier semblait se fondre dans le décor d’une manière quelque peu artistique, mais ce n’était pas comme s’il avait fait ce genre de demande. S’il y avait des commis ou des clients de sexe masculin dans le magasin, cela aurait dû leur arracher les yeux en le voyant.
Néphy était rouge jusqu’au bout de ses oreilles blanches, et elle se tortillait en essayant de cacher son corps.
Il s’agissait d’une réaction qu’il n’avait jamais vue, même lorsqu’elle avait relevé calmement sa jupe la nuit précédente.
Même quelqu’un qui voulait vraiment mourir ne pouvait pas supporter cette honte. En ce sens, elle avait au moins un peu de volonté de vivre en elle, et cela rendait Zagan un peu heureux, mais ce n’était pas le moment pour avoir ce genre de pensée.
Les cheveux blancs cachaient une petite partie du corps tremblant de la jeune fille.
« S-S’il vous plaît... ne regardez pas..., » alors que Zagan avait été ramené à la réalité par la voix hésitante de Néphy, pour une raison ou pour une autre, Manuela avait gonflé sa poitrine avec fierté.
« Comment est-ce ? Je crois que c’est la combinaison parfaite si je devais moi-même la décrire, » déclara Manuela.
« En quoi est-ce parfait ? J’ai juste dit de choisir des vêtements appropriés. Alors comment ça s’est terminé comme ça ? » demanda Zagan.
« Euh... ? Je voulais correspondre à vos goûts, mais... » Que pensait-elle exactement de lui ?
Je suppose qu’elle me voit comme un infâme sorcier avec une jolie fille dans un collier..., pensa-t-il.
Le titre de sorcier était fondamentalement synonyme de mal. En y réfléchissant bien, la réaction de la vendeuse semblait assez raisonnable.
... Non, même ainsi, ce genre de vêtements était toujours hors de question.
En se grattant la tête, Zagan avait parlé. « Je cherche des vêtements de tous les jours. »
« Eeeh... Même si vous avez de si jolis éléments que vous pouvez embellir ? » Pendant que la vendeuse faisait une expression insatisfaite de façon flagrante, elle emmena Néphy plus profondément dans le magasin.
« Attendez, laissez derrière vous ce que vous tenez dans votre main. » Incorrigible, Manuela s’était accrochée à des vêtements lascifs qui semblaient être des sous-vêtements.
Ayant elle aussi remarqué cela, même Néphy avait les larmes aux yeux.
Après s’être fait parler ainsi par Zagan, comme on pouvait s’y attendre, la vendeuse avait levé les deux mains et avait renoncé.
« Allez, c’est bon. Je plaisantais, d’accord ? » Cela ne ressemblait pas du tout à ça, et Zagan avait dirigé un regard suspect vers elle. Après que la vendeuse ait déposé les vêtements douteux, Néphy avait posé ses mains sur sa poitrine comme si elle était soulagée du fond du cœur.
Peu de temps après s’être changé une deuxième fois, Néphy était revenue.
« Alors, comment est-ce ? » demanda Manuela.
« Hoo..., » cette fois, Zagan avait poussé un soupir d’admiration.
Elle portait une robe bleu vif avec un tablier sur le dessus, qui était décoré de dentelle voyante, et des bottes qui semblaient faciles à porter protégeaient ses pieds.
Il s’agissait des vêtements appropriés pour une servante, mais il pensait franchement qu’elle était adorable dans cette tenue.
Manuela commença alors à expliquer d’une manière quelque peu morose.
« Il s’agit là d’un uniforme de bonne classique, mais la robe et le tablier sont tous les deux en soie, de sorte qu’ils peuvent même être utilisés comme habits pour une dame d’honneur. Les bottes ont également des propriétés curatives, ce qui réduit la fatigue pour tout travail effectué debout, » ils n’avaient pas mauvaise mine et ils semblaient également très fonctionnels.
En la regardant une fois de plus, Zagan avait senti que c’était de beaux produits qu’il avait devant ses yeux.
« Alors Néphy, est-ce que ça va ? » lui demanda Zagan.
« Si c’est quelque chose que vous me donnez, Maître, alors je l’utiliserai, » déclara Néphy.
« ... Écoute, si tu continues à dire ça, je vais te faire porter les vêtements de tout à l’heure. » Les yeux de la vendeuse femme-oiseau à côté d’elle avaient brillé d’un éclat suspect, et elle avait une fois de plus attrapé les vêtements faits de ceintures de cuir se trouvant sur une étagère.
À ce moment-là, Néphy secoua rapidement la tête en montrant son agitation. Zagan avait l’impression que c’était la première fois qu’elle faisait une réaction aussi amusante.
« J-Je pense que c’est bon, Maître ! » déclara Néphy.
« Je vois. Alors ça fera l’affaire. » Manuela avait claqué sa langue. Il s’agissait d’une employée de magasin avec de mauvaises manières.
Après avoir fait la facture, la vendeuse avait chuchoté quelque chose à l’oreille de Néphy.
« Heureusement que ton maître te chérit tant. » Zagan n’avait pas du tout entendu ce qui avait été dit, mais les yeux de Néphy s’étaient soudainement écarquillés.
Et après cela, elle avait hésité et avait hoché la tête avec sérieux.
« ... Tout à fait, » son expression avait l’air d’indiquer qu’elle était heureuse.
Après avoir quitté le magasin, Zagan l’avait interrogée sur ce qui s’était passé.
« Qu’est-ce que la vendeuse t’a dit ? » lui demanda-t-il.
« Oh... Que j’ai un bon Maître, » répondit Néphy.
« Est-ce que c’est vraiment le cas ? » Ce n’était probablement que des paroles en l’air, mais il ne pouvait pas vraiment comprendre la raison d’avoir été jusqu’à lui dire cela.
À côté de Zagan, qui inclinait maintenant sa tête, Néphy brossa doucement ses nouveaux vêtements comme si elle en était satisfaite.
« Suis-je... vraiment chérie par lui..., je me le demande ? » Cette voix tremblante qui ne savait pas si elle pouvait vraiment le croire n’avait atteint aucune oreille quand elle s’était dissipée dans le vent.
***
Partie 6
Alors, où va-t-on maintenant ? se demanda-t-il.
Ayant changé de vêtements, Néphy semblait pouvoir marcher beaucoup plus facilement. Avec cela, il serait probablement correct de se promener ici et là.
Tout en pensant cela, Zagan avait senti que quelque chose le retenait. Tandis qu’il se retournait, il pouvait voir que Néphy saisissait timidement l’ourlet de sa robe.
La personne en question semblait l’ignorer alors qu’elle avait incliné la tête pour voir tout autour d’elle.
Je vois... Après avoir été taquiné par la vendeuse, il se peut qu’elle ait eu peur, pensa-t-il.
Le fait de comparer sa silhouette glauque d’hier à son charme d’aujourd’hui avait rendu Zagan heureux.
Zagan avait continué à marcher prudemment en s’assurant de ne pas lui serrer trop fort la main, mais il avait aussi essayé de s’assurer que Néphy ne réalise pas ce qu’il faisait. Et tandis qu’ils marchaient, ils entendirent ensuite le son bien audible du métal contre le métal.
En regardant la source du bruit, il semblait qu’il y avait un forgeron à proximité. À côté des épées et des armures utilisées par les Chevaliers Angéliques et les soldats, il y avait une montagne de bibelots de métal empilés ensemble.
Et parmi eux, il y avait également des colliers d’esclaves.
« Nous entrons dans ce magasin, » déclara Zagan.
« D’accord, » tandis que Zagan marchait vers le forgeron, Néphy le suivait.
L’intérieur ressemblait à n’importe quel atelier un peu ancien. Les murs présentaient une grande quantité de marchandises alignées sur les étagères et, dans les profondeurs de l’atelier, plusieurs hommes frappaient du métal surchauffé.
Après avoir appelé les hommes, l’un d’entre eux avait sursauté, clairement surpris.
Cependant, cette réaction était tout à fait naturelle que lorsqu’un sorcier vous avait soudainement appelé.
Alors qu’il avait l’air terrifié, l’homme se retourna vers Zagan.
« Que puis-je faire pour vous aider ? » lui demanda l’homme après avoir marché vers eux.
« Alors, il y a un sujet sur quoi je voudrais ton avis, » celui qui était venu auprès de lui était un nain. Il n’avait pas de barbe, et à cause de cela, il était difficile de lui donner un âge. Il avait l’air d’être un jeune homme, mais il était peut-être aussi d’un âge bien plus important.
Les nains étaient agiles de leurs mains, et on disait qu’ils étaient fiers d’eux-mêmes lorsqu’il s’agissait des bijoux et d’objets délicats.
Zagan avait placé Néphy devant lui.
« Je veux que tu jettes un coup d’œil au collier de cette fille... Sais-tu comment l’enlever ? » Le corps de Néphy s’était mis à trembler avec une unique secousse.
Et puis, elle avait regardé Zagan comme si elle n’y croyait pas.
Hm ? Maintenant que j’y pense, ai-je dit à Néphy que j’enlèverais son collier ? Il avait l’impression de n’avoir jamais rien dit à ce sujet.
Même s’il ne pouvait pas l’enlever tout de suite, si elle savait qu’il avait l’intention de le faire, elle serait probablement plus à l’aise, de sorte que Zagan était découragé par son niveau déplorable quand il s’agissait de ses compétences sociales.
Néphy avait alors ouvert nerveusement la bouche pour parler. « Maître... »
« Si tu continues à porter ce collier, tu seras à jamais la propriété de Marchosias, n’est-ce pas ? Tu n’en as plus besoin. » Ayant une fois de plus fait référence à Néphy en tant qu’objet, Zagan se couvrit le visage.
Et pourtant, les joues de Néphy rougirent légèrement quand elle hocha la tête.
« ... Oui, » répondit-elle.
« ... Bien. » Il ne savait pas ce qu’il y avait quelque chose de bien à ce sujet, mais il avait fallu tous les efforts de Zagan pour prononcer cette réponse.
Après cela, le forgeron nain avait haussé la voix d’une manière troublée. « L’enlever, vous dites ? Voulez-vous parler de ce collier ? »
« Tout à fait, » répondit Zagan.
« ... S’il vous plaît, épargnez-moi les blagues. N’est-ce pas un dispositif de sorcellerie ? Nos mains ne peuvent pas faire face à ça. » L’épaule de Néphy s’était légèrement affaissée, mais Zagan en savait déjà beaucoup plus grâce à ça.
« Je veux entendre parler de sa structure. Est-ce que c’est quelque chose qui peut être enlevé en cassant la serrure ? » Après avoir entendu cette question, le forgeron observa fixement le collier.
Finalement, il avait désigné la serrure qui reliait le collier ensemble. La masse de métal reliée au trou de serrure avait six fûts qui en sortaient, et semblait lier ensemble les deux bouts du collier.
« Jetez un coup d’œil à cette serrure. Ce collier est structuré de telle sorte qu’il est fixé sur ce point central. Dès que la serrure sera enlevée, elle se séparera en morceaux. Normalement, c’est ainsi. » En ajoutant normalement, cela signifiait probablement qu’il ne savait pas quel genre de mécanisme avait été ajouté avec la sorcellerie.
Zagan répondit alors par un grognement. « Et précisément parce que la sorcellerie est un pouvoir qui a pour but de renverser les notions naturelles, elle est faite pour ressembler à l’original. Vis-à-vis d’un collier possédant une telle structure, la serrure n’est probablement pas seulement une décoration, n’est-ce pas ? »
« Et aussi, c’est un peu difficile à vous dire, mais..., » le forgeron avait fait une grimace comme s’il hésitait à parler.
Il semblait qu’il ne voulait pas que Néphy l’entende. Et après s’être éloigné d’elle, il chuchota à l’oreille de Zagan.
« Il est probable qu’il y a un piège dans ce truc, » murmura le nain.
« Un piège ? » demanda Zagan en un murmure.
« Oui, s’il n’est pas enlevé avec les bonnes procédures, alors un mécanisme s’activera... Dans le pire des cas, il y a une probabilité que quelque chose d’horrible arrive au cou de cette petite dame..., » répondit le nain.
Zagan ne voulait même pas penser à ce que cette horrible chose impliquerait.
C’était probablement la raison pour laquelle le forgeron était aussi quelque peu évasif dans ses réponses.
Comme je le pensais, il sera dangereux de l’enlever par la force..., pensa-t-il.
S’il s’agissait simplement de détruire le collier, alors la puissance de Zagan était plus que suffisante.
Cependant, il avait décidé de faire preuve de prudence puisque le collier avait été laissé par un Archidémon, et il semblait qu’il avait pris la bonne décision.
« Je pense que la meilleure option serait d’utiliser la clé d’origine pour l’ouvrir, » déclara le nain.
« Je parie que oui, » Zagan le savait déjà, mais même les employés de la vente aux enchères ne l’avaient pas.
Quant aux indices, eh bien, ce n’est pas comme si je n’en avais pas..., pensa-t-il.
Cependant, il était vrai qu’il n’y avait pas de carte en main qu’il pouvait réellement jouer en ce moment.
Pour l’instant, Zagan avait découvert tout ce qu’il voulait savoir, puis il avait sorti quelques pièces d’argent de sa poche. C’était la monnaie de quand il avait acheté les vêtements de Néphy.
« Tu as mes remerciements. Prends-le, » déclara Zagan.
« Non ! Je n’ai rien fait qui vaille la peine de vous faire payer. En plus, il n’y a aucun moyen que je puisse vous prendre de l’argent, » déclara le nain.
« Euh... ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » Tout en affichant un sourire amer, le forgeron nain avait déclaré ce qui avait suivi.
« Après tout... j’ai été... sauvé par vous avant ça, » Zagan ne se souvenait pas du tout d’une telle chose, alors il avait incliné la tête sur le côté.
« Ça fait déjà... c’était il y a environ un an. Quand notre chariot a été attaqué, vous nous avez sauvés, ma fille et moi. À l’époque, nous avons paniqué et nous nous sommes enfuis, mais vous nous avez ignorés sans vous mettre en colère. S’il vous plaît, pardonnez-nous pour ça, » déclara le nain.
Il semblait que parmi la racaille se présentant devant ses yeux, Zagan avait donné des coups de pied parce qu’il trouvait qu’ils étaient des horreurs pour ses yeux, que cela soit un sorcier ou autre chose qui s’était présenté devant lui. Et comme résultat, cet homme et sa fille avaient fini par être sauvés par Zagan.
Il n’avait pas véritablement l’intention d’exiger d’eux de la gratitude, mais il était reconnaissant de ne pas vouloir être payé maintenant. Zagan avait ensuite replacé dans sa poche les pièces d’argent qu’il avait sorties.
« Alors, je vais ranger ça. Tu devrais aussi oublier cette chose insignifiante. Je ne m’en souviens pas non plus. » En disant cela, il donnait l’impression qu’il essayait de passer sous silence le fait qu’il n’avait pas donnée de pièces, mais le forgeron avait laissé échapper un rire étrange.
« Je ne l’oublierai pas, vous savez ? Si vous avez besoin de quoi que ce soit d’autre, n’hésitez pas à passer. » Après cela, Zagan et Néphy avaient quitté le magasin.
Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Les individus autour de lui étaient beaucoup trop amicaux au point où cela en faisait peur. Était-ce que le fait d’emmener Néphy avait vraiment changé les choses de façon aussi drastique ?
Zagan ne semblait pas réaliser la terrible vérité, du point de vue d’un sorcier.
Il ne semblait pas savoir que lui, qui avait toujours fait un visage comme si tout dans le monde méritait sa colère, faisait maintenant une expression terriblement douce et affectueuse.
***
Partie 7
Après cela, ils avaient continué à faire tous les achats dont ils avaient besoin et à la toute fin, le soleil commençait à se coucher.
Il n’était pas si tard dans la journée. Mais il était assez tard qu’il serait déraisonnable de retourner au château et de faire préparer un repas par Néphy. Et ainsi, tous les deux étaient allés dans un petit restaurant.
Et peut-être à cause de l’heure de la journée, il n’y avait pas trop de clients présents. Si l’on incluait Zagan et Néphy, il n’y avait qu’une dizaine de personnes dans les lieux. Les planchers de bois grinçaient au fur et à mesure que les employés du restaurant marchaient, et les poutres atteignaient jusqu’au toit de la bâtisse. Les lampes suspendues aux poutres éclairaient faiblement les différentes tables.
Zagan n’avait rien compris de ce qui était écrit sur le menu. Après tout, même les noms de tous ces plats lui étaient étrangers. Pourtant, pour l’instant, il avait essayé de commander quelque chose qui était probablement de la viande, ainsi que quelque chose comme une salade et du pain.
Il n’avait pas vraiment l’habitude de manger des légumes, mais il n’avait pas besoin de s’imaginer ce qui arriverait à la silhouette de Néphy si elle ne mangeait que de la viande.
En attendant la nourriture, Zagan s’était rendu compte que Néphy le regardait comme si elle avait quelque chose à dire.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » lui demanda Zagan.
« Non, euh..., » elle hésitait à parler, mais Néphy avait quand même touché son collier avant de se remettre à parler.
« Maître, avez-vous l’intention d’enlever ce collier ? » demanda Néphy.
« Hm ? Oh, maintenant que tu en parles, je n’en ai jamais vraiment parlé, non ? Oui, c’est tout à fait exact, » parce qu’il l’avait dit d’une manière si détournée auparavant, il semblait qu’elle n’était pas sûre de ce fait.
Alors qu’il se sentait un peu gêné de la voir lui poser cette question en face à face, Zagan répondit en agissant de façon un peu trop brusque. « Bien sûr que oui ! » ou d’autres mots qui lui apporteraient la paix de l’esprit ne sortiraient pas facilement.
Néphy avait ouvert la bouche plusieurs fois comme si elle était quelque peu en conflit, mais elle n’avait pas vraiment trouvé les mots qu’elle voulait lui dire.
Cependant, comme si elle rassemblait sa résolution, la jeune fille à l’allure d’une servante avait ouvert la bouche pour parler.
« Ne vous inquiétez-vous pas... que si le collier m’est enlevé, je m’enfuirais ? » lui demanda-t-elle.
Néphy était une elfe. Non seulement cela, mais elle était un individu aux cheveux blancs comme neige, qui possédait d’énormes quantités de mana en eux. Si le collier lui était retiré, elle pourrait probablement utiliser la sorcellerie.
Ce collier lui-même était aussi la preuve qu’elle était liée à Zagan. Cependant, Zagan avait essayé de faire enlever ce collier.
Il n’y a aucune chance que je ne m’inquiète pas pour ça, hein ? pensa-t-il.
Bien sûr, même Zagan avait pensé à ce risque. Il avait dépensé une somme d’argent scandaleuse, un million de pièces d’or, pour l’acheter. Il n’avait pas les moyens de la perdre après tout ça. En tant qu’homme, et en tant que sorcier, ce serait une énorme perte à son image.
Il pensait aussi qu’en réalité, ça finirait ainsi. Après tout, contrairement à Zagan, Néphy n’avait aucune affection pour lui.
C’était tout à fait le cas. Mais même si c’était le cas, si par exemple elle s’était échappée — .
Mais même ainsi, je veux l’enlever, pensa-t-il.
Zagan n’avait pas l’intention de traduire ses sentiments en mots.
C’est pourquoi, à la fin, tout ce qui sortait de sa bouche était les mots suivants.
« Hmph... Quoi qu’il en soit, ce n’est pas quelque chose qui peut être enlevé dans l’immédiat. Ne garde donc pas d’espoirs futiles, » il était vraiment à bout de nerfs.
Mais dans un tel cas, ne disait-il pas « Mais même ainsi, je veux quand même enlever le collier, » ?
C’est probablement parce que je veux rester à ses côtés. C’est probablement pour cela qu’il lui avait dit de ne rien attendre de ce côté-là.
Cela mis à part, l’utilisation du mot « futile » allait vraiment trop loin. N’y avait-il pas quelque part un grimoire du genre « Comment tenir une conversation avec une fille pour les nuls et les sorciers » ? À cette occasion, Zagan souhaitait de tout son cœur que quelqu’un lui dise une telle chose, même si elle était fausse.
Et pourtant, Néphy hocha la tête comme si elle était satisfaite de la réponse.
« D’accord. » Zagan avait l’impression d’avoir dit quelque chose de cruel à la fille, et il était, encore une fois, de plus en plus perplexe.
Pourtant, cette fois-ci, la période de temps qu’il avait passé à se tourmenter par l’angoisse se termina plus rapidement.
Leur repas leur fut rapidement apporté.
Il s’agissait d’un menu qu’il n’avait jamais vu auparavant, mais c’était quelque chose dont il avait rêvé de mangé il y a longtemps. Il ne se souvenait même pas de la dernière fois qu’il avait utilisé un couteau et une fourchette, mais il se souvenait au moins comment les utiliser.
Même lorsque Zagan avait commencé à couper sa viande, Néphy était restée immobile tout en regardant la nourriture de manière détournée.
« Qu’est-ce qu’il y a ? Ne sais-tu pas comment utiliser une cuillère et une fourchette. » S’il se souvenait bien, il avait entendu dire que dans les pays du Nord, ils utilisaient des bâtonnets de bois appelés « baguettes » pour manger leurs repas.
Donc, il se pouvait que les elfes, qui vivaient vraiment très au Nord, n’utilisaient pas non plus de couteaux et de fourchettes.
C’était ce que Zagan pensait en lui demandant ça, mais Néphy secoua la tête sur les côtés avec énergie.
« Non, ce n’est pas le..., » commença Néphy.
« Alors, mange. Il n’y a aucune chance que tu n’aies pas faim, n’est-ce pas ? » Il l’avait dit une fois de plus d’une manière où il avait l’impression de la presser à le faire, mais il semblerait que Néphy s’était aussi habituée à sa manière de parler. Elle n’avait fait qu’une curieuse expression et n’avait pas semblé avoir peur de lui cette fois-ci. Il s’agissait probablement de quelque chose qu’il aurait dû réaliser plus tôt.
En tant que sorcier, Zagan était capable d’utiliser la sorcellerie pour atténuer sa sensation de faim, mais Néphy avait son mana scellé par le collier, donc ce n’était pas possible. De plus, elle n’avait pas l’air d’avoir beaucoup de force physique. En premier lieu, elle n’avait eu rien d’autre à manger depuis ce matin que de la viande séchée et du lait, ce qui était quelque chose qu’on ne pouvait même pas appeler un repas.
Comme s’il confirmait ce que Zagan avait dit, l’estomac de Néphy avait émis un adorable grognement.
À ce moment-là, les oreilles pointues s’étaient légèrement teintes en rouge.
« Est-ce que même moi, je peux manger ? » lui demanda Néphy.
« Quoi... ? Y a-t-il une raison de ne pas le faire ? » lui demanda Zagan.
En fait, se pourrait-il que ce soit un choix de menu trop frugal ? Cependant, sa réaction cette fois-ci semblait être différente de celle qu’elle avait eue le matin.
Et puis, Zagan s’était soudainement souvenu de sa situation.
« ... Se pourrait-il que ce soit la première fois que tu aies un repas comme celui-ci ? » Néphy avait fait un simple signe de tête.
Ah, je vois... Néphy était... comme ça aussi..., pensa-t-il.
Zagan avait l’impression qu’il avait enfin compris pourquoi il était tombé amoureux de Néphy au premier regard.
Elle était la même chose que lui.
Elle était la même que Zagan à l’époque où il n’avait aucun pouvoir, aucun endroit auquel il appartenait, alors qu’il était désespéré face à la dureté du monde.
C’est pourquoi Zagan avait pu lui donner la réponse suivante comme si ce n’était rien.
« Alors, ne t’inquiète pas pour ça. Je suis également semblable à toi dans ce sens. C’est bien si tu manges tout ce qui a l’air bon. Ici, il n’y a personne face à qui tu dois faire preuve de retenue, » déclara Zagan.
« Pourtant, je..., » commença Néphy.
« C’est assez, mange. Il s’agit d’un petit restaurant, mais cela reste beaucoup mieux que la viande séchée de ce matin, » en disant cela, Zagan avait apporté une tranche de viande à sa bouche, mais en vérité, il ne pouvait pas vraiment en saisir le goût.
Ne se sent-elle pas déprimée à la suite des discussions sur le collier ? Et aussi, franchement, comment l’inviter normalement à un repas à deux ? Tandis que ses questions et ses angoisses tournoyaient dans son esprit, Zagan ne pouvait même pas goûter quoi que ce soit.
Néphy avait posé sa petite main serrée contre sa bouche. Les coins de ses yeux se relevaient aussi, et c’était peut-être l’imagination de Zagan, mais ces actions semblaient indiquer qu’elle riait.
Après cela, Néphy avait mis ses deux mains ensemble et avait pris la fourchette.
« Merci pour le repas, » la première chose qu’elle avait tenté de saisir avait été une petite tomate. Elle avait essayé de la poignarder avec la fourchette, mais cela ne s’était pas très bien passé et la tomate avait glissé.
L’expression de Néphy ne semblait pas du tout changer, mais l’extrémité de ses oreilles pointues était légèrement teintée en rouge. Il semblait qu’elle était embarrassée à sa façon.
« ... » Après avoir remarqué le regard de Zagan, le corps de Néphy avait tremblé en un léger frémissement, et cette fois elle avait pris une cuillère à la main. Après avoir ramassé délicatement la tomate, elle l’avait finalement portée à ses lèvres roses.
« Hein... ? » En le plaçant sur sa langue, Néphy avait fait un visage empli de curiosité. Il était probable que la tomate n’avait aucun goût.
Il n’a pas de goût si on lèche la peau... Mords dedans ! Zagan n’était pas assez confiant pour lui donner de gentils conseils comme il le souhaitait. Et, par-dessus tout, Néphy elle-même aurait probablement été embarrassée s’il avait essayé de le faire.
Tandis qu’il la regardait attentivement et l’encourageait dans son cœur, Néphy avait finalement enfoncé ses dents dans la tomate.
Avec le son de quelque chose de juteux écrasé, les yeux de Néphy s’étaient ouverts en grand.
« C-Comment est-ce que c’est... ? » Incapable de répondre, après avoir déplacé la bouche silencieusement pendant un certain temps, Néphy avait fait un simple signe de tête. En raison de ce mouvement, ses cheveux blancs comme neige s’étaient déplacés le long de sa poitrine.
« Je pense... que c’est délicieux. » Après qu’il eut dit ça, trouvant peut-être ses mots insuffisants, elle secoua la tête.
« C’est la première fois... que je mange... ça. » Maintenant qu’il y avait pensé, quand elle avait dit qu’elle allait cuisiner pour lui, elle avait dit qu’elle avait appris en observant. Il se pouvait aussi qu’elle ne fût pas dans un environnement où elle pouvait manger n’importe quoi.
Un tel environnement était quelque chose à déplorer, mais au contraire, le visage de Zagan semblait se relâcher en raison de l’affinité qu’il ressentait envers elle.
« L’aimes-tu bien ? » lui demanda-t-il.
« Je ne sais pas... vraiment. » En disant cela, elle avait ramassé une autre tomate dans sa cuillère.
« Je pensais... que ce serait une sorte de douceur. Mais... manger quelque chose de si juteux comme ça... est une première pour moi, » déclara-t-elle.
Eh bien, je suppose que la petite tomate ressemble à une boule de bonbons, pensa-t-il.
Zagan avait également vécu un événement comprenant le vol d’une tomate dans un magasin alors qu’il pensait avant ça qu’il s’agissait d’un bonbon. Il avait été déçu du goût aigre après l’avoir mangé. Et juste après ça, il s’était fait attraper et pour couronner le tout, il avait été tabassé.
Je vois. Après tout, c’est une fille. Je pense donc qu’elle aime les sucreries, pensa-t-il.
Zagan avait l’impression que c’était la première fois qu’il apprenait quelque chose sur ce que l’on pourrait appeler les goûts de Néphy. Il avait pensé à commander une sorte de dessert sucré plus tard.
Tout en pensant à de telles choses, Zagan avait également étiré sa fourchette vers une tomate.
« Argh..., » cependant, tout comme pour Néphy, elle avait été poussée plus loin.
Il avait essayé de l’attraper deux ou trois fois, mais comme prévu, il ne pouvait pas bien la poignarder. Zagan n’utilisait généralement pas de fourchette, donc sa lutte avait du sens.
Alors qu’il s’était résigné et qu’il pensait à la place à utiliser la cuillère... Néphy avait ramassé cette tomate avec sa cuillère. Puis, elle avait présenté cette cuillère à Zagan.
« ... Je vous en prie, » déclara Néphy.
« Qu’est-ce que... c’est... !? » Les yeux de Zagan s’étaient ouvert en grand.
— Est-ce qu’elle... me nourrit... ? Il essaya de se rappeler pourquoi la scène lui paraissait si familière. Il était sûr d’avoir déjà vu ça avant.
Un homme et une femme qui semblaient très proches et qui utilisaient une cuillère pour se nourrir mutuellement d’une confiserie — bien qu’il s’agissait dans ce cas d’une tomate.
À ce moment-là, un sentiment de haine s’était développé en lui, qu’il ne pouvait même pas expliquer correctement, mais il savait qu’il n’avait pas de sentiments particuliers envers l’action elle-même, mais à propos de quelque chose de différent. Pourtant, il pensait bien qu’un jour viendrait où il serait lui-même confronté à cela.
Elle faisait un visage calme, mais le bout des oreilles de Néphy était rouge vif. Après l’avoir regardée un peu plus longtemps, il avait remarqué que ses joues avaient aussi commencé à rougir légèrement.
Attends, n’est-ce pas la cuillère que Néphy a mise dans sa bouche ? N’avait-elle pas indiqué qu’il pouvait la mettre dans sa propre bouche ?
Zagan avait rapproché sa bouche de la cuillère, alors que la tension l’avait presque submergé. Finalement, la tomate était arrivée sur sa langue.
Mordant dedans, des gouttelettes remplies d’un goût acide avaient inondé sa bouche.
« ... Est-ce bon, hein ? » demanda Néphy.
« ... Oui, » répondit-il.
Après cela, Néphy s’adressa à lui d’une voix basse comme si elle chuchotait. « Maître, n’allez-vous pas me donner d’ordres ? »
« C-C’est vrai. » Avant ça, il ne savait même pas de quoi parler. Même s’il pensait vouloir lui donner une tâche, il n’avait aucune idée de ce qu’elle devait faire.
Tout en gardant la même expression, Néphy hocha la tête comme si elle vérifiait quelque chose.
« Maître, pourriez-vous me pardonner... de penser que je pourrais vous être utile ? » C’était le tout premier moment où Néphy avait mis son désir dans des mots de son propre chef.
Cependant, le fait d’avoir exprimé cela avec des mots ne lui avait pas mystérieusement donné l’impression qu’elle essayait de le flatter.
Elle était sûrement dans une position où elle hésitait même à s’accrocher à n’importe quelle sorte d’aspiration.
Et pourtant, il ne s’agit pas d’elle... Elle pose des questions sur moi, n’est-ce pas ? Pour une fois, Zagan avait été capable de répondre en toute honnêteté.
« Je te l’autorise. Néphy, tu peux faire ce que tu veux, » déclara Zagan.
... En fin de compte, il n’avait pu lui parler que sur un ton arrogant.
Malgré tout, Néphy acquiesça d’un signe de tête avec une expression sérieuse.
« D’accord. J’y mettrai tous mes efforts. » C’était une réponse terriblement formelle, mais Zagan était heureux de voir qu’elle faisait preuve de sa propre volonté.
« T-Très bien. Alors, je te laisse faire, » alors qu’il pointait sa fourchette vers une autre tomate pour tenter de cacher sa gêne, il avait réussi à l’embrocher.
Zagan était sur le point de le porter à sa bouche, mais il arrêta ses pensées et il la plaça devant Néphy.
« Euh... ? » Comme si elle ne comprenait pas le sens de ce geste, Néphy avait incliné la tête sur le côté.
Ne l’a-t-elle pas elle-même fait ? se demanda-t-elle.
Peut-être que par un pur hasard, l’avait-elle fait sans le remarquer ? Cependant, malgré cela, elle semblait assez embarrassée.
Pourtant, tout cela était aussi assez embarrassant pour Zagan. Le fait de maintenir une telle posture pendant une longue période de temps était difficile, même en utilisant le pouvoir de la sorcellerie.
« Ne l’as-tu pas aimée ? Alors peut-être que tu le voudrais, » après qu’il eut dit cela, Néphy avait finalement semblé avoir remarqué qu’il retournait ce qu’elle avait fait juste avant.
Non seulement ses oreilles, mais même ses joues étaient devenues rouges quand elle avait timidement ouvert la bouche.
Avec ses lèvres roses ouvertes, il avait aperçu ses dents blanches scintillantes, et la langue qui s’étirait de là semblait étrangement coquette. Pendant qu’elle faisait entendre une voix comme si elle haletait, la tomate était tombée dans les profondeurs au-delà de ses lèvres.
Après avoir retiré la fourchette, certaines gouttelettes s’étaient répandues, puis elles avaient transité le long de sa mâchoire.
Comme si elle n’était pas capable de supporter la timidité, Néphy se couvrit le visage.
D’une certaine manière, c’était comme s’il la taquinait, mais au lieu de ressentir des remords, Zagan voulait encore plus la voir faire ce genre de visage.
« Comment est-ce ? » Tandis qu’il essayait de lui demander cela, Néphy avait regardé à travers les ouvertures de ses doigts avec une expression trop sérieuse et avait hoché la tête.
« C’est... délicieux, » répondit-elle.
« ... C’est sûr, hein ? » murmura Zagan.
Zagan n’arrivait pas à se débarrasser du sentiment qu’il lui avait fait du tort d’une manière ou d’une autre. Et ce petit échange avait été vu par toutes les personnes à l’intérieur du restaurant. Lorsqu’ils s’en étaient finalement rendu compte, ils avaient fini par quitter le restaurant dans un certain état d’agitation.
Après tout cela, la paire maladroite s’était placée avec la perception mutuelle qu’ils étaient pour le moment à leur manière, maître et serviteur.
Merci. Bon, la route sera longue et douloureuse pour qu’ils se comprennent 🙂