Leçon 1 : Le réveil du corbeau doré
Partie 4
Il suffisait d’y penser pour savoir pourquoi les utilisateurs de mana se verraient accorder l’autorité des nobles. C’était le prix à payer pour supporter le fardeau d’avoir à lutter contre les ennemis. Melida était incapable d’utiliser le mana, et si une arme infusée de mana se heurtait à une arme normale, il en résultait ceci.
« Changeons les plans. D’abord, nous devons réveiller votre mana, » déclara Kufa.
Kufa regarda vers les morceaux brisés de l’épée de Melida, et sourit amèrement. « Il faudrait préparer une nouvelle arme. »
« … Désolée. » Melida n’avait rien fait de mal, mais elle s’était excusée et avait également baissé la tête en raison de la frustration.
Kufa récupéra les épées d’entraînement et il soutint après ça Melida par le bras au milieu de la cour.
Kufa détendit sa posture et commença à enseigner les bases à Melida.
« Le corps des utilisateurs de mana possède quelques organes qui ne pouvaient pas être vus par les yeux. Sur tout le corps, il y a plus d’une douzaine de trous qui permettent de sortir le mana et qui s’appellent Manteau. Il y a aussi vingt-deux tunnels reliant ces endroits appelés Vaporisateur. »
Kufa posa doucement sa main sur la tête de Melida. Même s’il voulait souligner avec précision que l’endroit se trouvait au milieu du sommet de sa tête, il avait dit qu’il s’agissait d’un endroit qui n’était pas vraiment la tête.
« Les trous de sortie ont leurs propres noms. Ici, c’est le “Ketel”, » déclara-t-il.
Kufa bougea alors la main et toucha le bras droit, l’avant-bras droit, le bras gauche et l’avant-bras gauche de Melida, puis la cuisse droite et le mollet, la cuisse gauche et le mollet. Tout en touchant, il avait indiqué les noms, respectivement « Binah (Compréhension), Gevurah (Sévérité), Chochmah (Sagesse), Chesed (Bonté), Hod (Gloire), Malkhout (Roi), Netzach (Éternité), Yesod (Fondation) ».
Finalement, Kufa plaça le bout de son doigt au milieu de la poitrine de Melida. Le visage de Melida devint rouge, mais Kufa garda son expression sérieuse. La jeune fille de treize ans avait gardé les lèvres serrées, prenant cela au sérieux.
« Tiferet (Beauté) — c’est le Manteau le plus important. La fontaine de mana est ici, les vingt-deux vaporisateurs s’accumulent ici. Si l’utilisateur souligne consciemment la “Beauté”, le mana peut être libéré par les vaporisateurs. »
« Essayez et vous verrez —, » Kufa l’avait exhorté, Melida hocha la tête.
Elle ferma les yeux, les deux mains jointes, comme si elle priait.
Elle avait attendu un moment… mais rien ne s’était produit.
Le front de Melida avait commencé à transpirer, et des gouttelettes de sueur commençaient à couler sur son visage.
— Toujours pas pu ? Kufa n’avait rien dit d’autre, alors qu’il murmura à lui-même.
Par exemple, Kufa ne comprenait pas la sensation d’avoir une queue comme un chat, incapable de copier comment les chauves-souris qui détectent leur environnement en utilisant les ultrasons, et contrairement aux poissons, il ne pouvait pas respirer sous l’eau en utilisant des branchies.
Si quelqu’un ne possédait pas le même organe que lui, cette personne ne serait pas le même type d’organisme que lui.
En ce moment, Melida ressentait de la détresse, c’était la même chose que ce sentiment.
Parce que son corps ne possédait ni Manto ni Filipoleux, et même le mana n’existait pas — .
« … Milady, c’est presque l’heure d’aller à l’école. »
Finalement, jusqu’à ce qu’Emy vienne appeler Melida, il n’y eut aucun résultat. La servante avait un visage empli de tristesse en regardant le dos solitaire et petit de sa maîtresse retourner au manoir.
Emy s’était ensuite tournée vers Kufa, forçant un sourire.
« D’accord, Monsieur Kufa. Prenez soin aussi de notre Milady à l’école, » déclara Emy.
« S’il vous plaît, laissez-moi m’en occuper. En tant que domestique chez le duc, je dois être sur mes gardes, » déclara Kufa.
« — Eh ? »
Melida avait été choquée alors elle s’était retournée. Elle tremblait en demandant : « Sen… sensei viendrez-vous aussi à l’académie… ? »
« Oui. Ne saviez-vous pas ? En tant que votre professeur particulier, ainsi que votre accompagnateur. L’Académie pour Filles de Saint Fridesweide interdit l’entrée aux hommes, mais j’ai reçu une permission spéciale parce que je suis votre accompagnateur. »
« … Euh ! »
Melida avait affiché une expression complexe alors qu’elle s’était mordu la lèvre nerveusement, puis s’était retournée. Melida regarda le manoir et courut vers lui. Kufa et Emy qui étaient restés derrière se regardèrent.
Kufa se demanda alors pourquoi Melida s’inquiétait.
***
Melida étudiait à l’Académie pour Filles de Saint Fridesweide, avec un bâtiment scolaire semblable à un château avec une cathédrale attachée. C’était une académie qui possédait une histoire et un style. Elle était située sur l’avenue South Albert, des murs imposants entouraient le vaste campus. De loin, on pouvait voir la pointe du bâtiment de l’école s’élevant vers le ciel.
Les enfants de noble qui étudient dans — une école où les utilisateurs de mana apprennent à développer leurs connaissances. Il y avait un total de 13 écoles dans toute la Flandor. L’une d’entre elles était l’Académie pour Filles de Saint Frideswide qui accordait une attention particulière à ce que ses élèves deviennent des dames, et c’était une académie avec une longue histoire.
Une fois que l’heure des cours allait arriver, les rues étaient naturellement remplies d’élèves. Chaque école avait son propre uniforme, certaines filles étaient vêtues d’une robe traditionnelle, et d’autres de jupes mignonnes, etc.
Melida avait revêtu l’uniforme gothique de l’Académie pour Filles de Saint Frideswide, avait gardé la tête basse parmi les élèves, regardant le sol en marchant.
Ses mains minces tenaient un sac en cuir plein d’objets.
« Ça a l’air lourd, Milady. Laissez-moi vous aider ? » déclara Kufa.
« N... non ! C’est bon ! » Melida ne regarda pas Kufa, mais secoua la tête. Qu’y a-t-il à l’intérieur ?
Peu de temps après, près de l’avenue Albert, d’autres filles portant le même uniforme apparurent. L’impressionnant uniforme militaire de Kufa, peu importe si c’était la couleur de la noirceur, était particulièrement remarquable, et parfois il y avait des regards curieux pointés sur lui. Melida, comme si elle était assise sur un tapis criblé d’aiguilles, avait baissé ses épaules.
L’entrée de Frideswide était un tunnel étroit. On pouvait voir qu’il y avait quelques filles portant le même emblème de première année que Melida qui se rassemblaient sur le côté du tunnel.
Après avoir confirmé que Melida marchait, une fille qui s’était attaché les cheveux dans une queue de cheval jumelle avait levé la main.
« Tu es enfin venue ! Tu es trop lente, Melida ! »
Melida leva la tête. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait jeté un coup d’œil à Kufa, et elle montra d’une certaine façon qu’elle était contre sa présence.
Puis elle avait forcé un sourire, et s’était précipitée vers les étudiantes.
« Bonjour… bonjour tout le monde. »
« Bonjour ! Et les choses que nous avons demandées ? » La fille à la double queue de cheval tendit la paume de sa main, alors les autres gloussaient.
Melida ouvrit le sac, puis elle sortit un livre épais et lourd.
Il s’agissait du dernier recueil d’histoires d’amour d’un écrivain célèbre dans toute la région. Kufa se souvenait de ce que certaines personnes pensaient de ce travail que « son contenu est trop extrême, et cela ne convient pas aux étudiants ». C’était un sujet d’actualité au sein du District du Saint Roi.
La fille avec les queues de cheval avait pris le livre de Melida comme si elle le volait.
« Ça y est ! C’est ça ! Le dernier livre de Sensei Chris Lattwick ! J’ai toujours voulu le lire ! » déclara-t-elle.
« Lady Nerva, prêtez-le-moi quand vous aurez fini ! »
« Je le veux aussi ! S’il vous plaît, laissez-moi-le lire ! »
Les filles se pressaient pendant qu’elles discutaient bruyamment des romans. La double queue de cheval appelée Nerva avait souri lorsqu’elle se tourna vers Melida.
« C’est génial ! Ma famille est stricte, et le coursier n’ose même pas envoyer quelque chose comme ça chez moi. Tu as de la chance, Melida, ta maison n’a ni ta mère ni ton père ! » déclara Nerva.
Melida hocha la tête avec une expression ambiguë et fit un sourire raide en réponse.
À ce moment, Nerva remarqua l’homme en uniforme militaire derrière Melida.
« Oh, Melida, qui est-ce ? » demanda Nerva.
« Ah… il est venu me donner des cours personnels aujourd’hui, c’est mon professeur particulier…, » répondit Melida.
« Melida a un professeur particulier ! » déclara Nerva.
Nerva semblait être la leader des filles qui étaient en ce moment dans une discussion animée sur le roman d’amour. Elle avait immédiatement levé la main pour attirer leur attention.
Nerva marcha jusqu’à Kufa et elle s’inclina avec élégance.
« Enchantée de vous rencontrer. Je suis Nerva de la famille Martillo. Melida est ma “Blumen”, nous sommes très proches, » déclara Nerva.
« Blumen ? » demanda Kufa.
« “Blumen Blatt”… c’est une unité, sensei ? » Nerva avait fait un sourire ridicule en le disant.
Une unité devait protéger l’organisation militaire de Flandors — elle était composée d’utilisateurs de mana, et c’était le plus petit groupe au sein du « Régiment de Cavalerie ».
Au maximum, il y aurait 5 personnes dans un groupe, le Régiment de Cavalerie était composé de plusieurs groupes. Qu’il s’agisse de défense ou d’attaque, le fondement des stratégies était constitué à partir de ces groupes.
Ces académies qui enseignaient à ces nobles filles avaient suggéré d’utiliser ce système de groupe à partir de leur temps d’apprentissage pour leur permettre de s’habituer à l’armée.
En regardant fièrement, Nerva expliqua. « Blumen signifie Jardin. Dans la Sainte Frideswide, ce nom serait utilisé pour appeler l’unité. Où que nous soyons dans l’enceinte de l’école, nous ne serons jamais séparées, nous organisons des séances d’étude, des goûters ou des soirées pyjama… nous sommes aussi proches que des sœurs biologiques. »
« Ah, je vois. Quelle merveilleuse coutume ! » déclara Kufa.
« Fufu, venez-vous en cours ? Sensei. »
Face au ton sarcastique de Nerva, Kufa n’avait pas reculé, mais avait répondu avec un sourire détendu. « Je me souviendrai de vos enseignements, je suis Kufa Vampir, prenez soin de moi à partir de maintenant. »
« Vampir… Je n’ai jamais entendu parler de ce nom de famille, » Nerva en douta pendant un certain temps, et pensa que ce n’était rien et s’en détourna.
Ensuite, le groupe — non, l’unité (Blumen) avait agi comme s’il y avait quelque chose de drôle sur quoi parlé.
« Élise n’a-t-elle pas aussi engagé un professeur particulier ? »
« Quoi ? »
Melida s’était soudainement tortillé les épaules.
De loin, il y avait une fille de première année qui se cachait derrière des filles. Ses cheveux argentés, sa peau blanche comme neige et son regard froid tombèrent directement sur Melida.
Il y avait quelque chose de similaire entre les deux filles. Les lèvres de Melida devinrent blanches, comme si elle frissonnait. « Tu es là, Éli. » Sa voix était si faible qu’on aurait dit qu’elle aurait disparu, pour ne pas être entendue par Kufa.
La jeune fille appelée Élise avait répondu sans une expression sur son visage. « … Elle est venue au manoir ce matin. »
« Et apparemment, cette tutrice, est l’une des plus jeunes à avoir rejoint les gardes impériaux, un individu de l’élite ! »
« Ah, d’un tout autre niveau ! » Nerva sursauta, et à part Élise, les autres se mirent à rire. Même si elle n’avait pas dit quel niveau était différent, les épaules de Melida avaient baissé.
« D’accord, on ne pourra pas rattraper le retard en classe, allons-y, » s’exclama Nerva, les étudiants de première année avaient aussi commencé à se rendre en classe. Melida n’en avait pas envie, mais suivait quand même.
Merci pour le chapitre. J’avais pas vu, mais dans l’URL y a écris « leçon » mdr.
Tiens, l’auteur utilise les termes de la cabale pour le mana.