Chapitre 1 : Les Histoires de Touko
Partie 1
« ... Alors qu’est-ce que vous essayez de faire ? » demanda une voix féminine.
« ... Désolée, » Touko s’excusa, le visage rempli de découragement.
À genoux sur le sol en position formelle de seiza, son dos était très droit pendant qu’elle tripatouillait ses mains indiquant qu’elle était mal à l’aise, regardant timidement la juge qui la dévisageait froidement.
Les bras croisés, celle qui se tenait sévèrement devant elle était l’arbitre, la vice-présidente du Conseil des Étudiants Uno Kirika.
Précisément parce que cette « sorcière » avait permis à Touko de rester à l’école, elle se sentait responsable de cet incident — non, plutôt, les incidents qui se sont produits récemment.
« Bien que vous ayez la liberté de mouvement à l’intérieur de l’école, vous devez savoir que tout vient avec des limites, n’est-ce pas ? » déclara Kirika.
« ... Je suis désolée, » Touko avait baissé sa tête plus bas avec un plus grand découragement.
Le corps déjà immatériel de la jeune fille était devenu encore plus transparent.
« Au cours de l’été, selon les rapports des étudiants participant à des cours supplémentaires et à des activités de club, les témoignages oculaires ont augmenté sans cesse. On pourrait ignorer les observations occasionnelles, mais à la place, vous les approchez de manière proactive. Selon les rapports du club de photographie, 80 % des photos prises récemment à l’école sont des photos de fantômes !? » s’exclama Kirika.
« Parce que dès que j’entends l’obturateur, je veux être photographiée... et je veux faire une bonne pose ! » répondit Touko.
« Ce fantôme est vraiment très volontaire, » observant depuis le banc de touche, Hisui n’avait pas pu s’empêcher d’offrir son commentaire.
Après l’agitation dans la salle de classe, ils avaient déposé Reina à l’infirmerie puis ils avaient amené Touko dans la salle de classe vide utilisée comme base du Club de Recherches Occultes.
Kirika qui avait rapidement appris l’affaire s’était dépêchée de venir et elle avait commencé à faire des sermons.
« Les étudiants de leur âge sont très sensibles et vous aurez une légère correspondance en longueur d’onde ! Et une fois que quelqu’un vous voit et que les nouvelles se répandront, il sera plus facile pour les personnes autour de vous de vous voir. Pouvez-vous considérer les effets, d’accord ? » demanda Kirika.
« ... Mais je veux être vue, » Touko boudait en étant malheureuse.
Son comportement mignon était vraiment approprié pour une adolescente et cela même si elle était déjà morte.
« On dirait que vous n’avez toujours pas compris votre position... ? » Kirika avait parlé froidement puis elle avait étendu ses mains au-dessus de la tête de Touko et avait frotté ses doigts ensemble.
Puis des cristaux blancs tombèrent de ses doigts et se répandirent sur la tête de Touko.
« Ah, arrêtez ça, Kirika-chan, ça pourrait être... !! » s’écria Touko.
« En effet. C’est du sel purificateur. Il y a eu des funérailles récentes de quelqu’un que je connaissais, alors j’y ai assisté. Et ainsi, j’ai obtenu cela. Pourquoi ne pas simplement vous aider à passer maintenant de l’autre côté ? » demanda Kirika avec un sourire, mais il n’y avait pas d’amusement dans ses yeux.
Comment aurait-on pu penser qu’une sorcière utiliserait du sel purificateur, comme c’était quelque chose de rare, mais ça marchait contre Touko.
« Ah, arrêtez, ça brûle ! Oh non, je disparais..., » cria Touko.
D’abord brumeuse, la silhouette de Touko était devenue encore moins définie.
Elle était sur le point de disparaître.
Alors qu’il sentait que l’affaire était sérieuse, Hisui n’avait pas d’autre choix que d’intervenir.
« Dites, Senpai, montrez-lui un peu de pitié ! Touko-san le comprend déjà..., » commença Hisui.
« Même si je ne prends pas les choses en main, l’école agira de son côté. Le Conseil des Étudiants a déjà reçu de nombreuses plaintes et il y a aussi des témoins parmi les enseignants. Ils discutent actuellement sérieusement de la possibilité d’avoir ou non les services d’un exorcisme, » déclara Kirika.
« ... Vraiment ? Dites, Touko-san, pourquoi tout cela est-il arrivé ? » demanda Hisui.
« Parce que Hisui-kun, aucun d’entre vous n’était à l’école pendant les vacances d’été, alors j’étais si seule..., » répondit Touko. « Je voulais que quelqu’un joue avec moi ! Je voulais juste profiter de la vie scolaire, alors pendant que je me promenais... ! »
« Oui, je peux comprendre ce que vous avez ressenti..., » déclara Hisui.
« Je veux beaucoup de souvenirs... Je veux beaucoup de chaleur ! » s’exclama Touko.
En disant cela, Touko était sur le point de pleurer.
Bien qu’Hisui ait voulu dire quelque chose pour la réconforter, il avait fini par faire des remarques sarcastiques dans l’exaspération.
« ... D’où viendrait la chaleur après la mort ? » demanda Hisui.
Une calamité résultant du glissement de sa langue.
« T-Très méchant... C’est vraiment une préoccupation pour moi ! » s’exclama Touko.
« Euh ! Même si vous êtes préoccupée, par cela... Ai-je tort ? » demanda Hisui.
Hisui s’était tourné vers les autres derrière lui pour obtenir leur accord.
Cependant, non seulement Kirika, qui grondait encore Touko à l’instant, mais aussi Rushella, Mei Sudou et Eruru Kariya, qui avaient toutes observé ça en silence, étaient vraiment furieuses contre Hisui.
« Eh... Quel est le problème maintenant ? » demanda Hisui.
« Hisui, il y a des choses qui peuvent et d’autres qui ne peuvent pas être dites, n’est-ce pas ? Tu dois être plus prévenant envers les cœurs vierges ! » déclara Rushella.
« Ouais, Hi-kun ! N’oublie pas qu’elle est une jeune fille au printemps de la jeunesse ! » s’exclama Mei.
« ... Eh bien ! Et si vous essayiez vous-même, mourir ? » demanda Eruru.
« Elle ne voulait pas devenir ainsi..., » Kirika avait été la dernière à le critiquer.
Néanmoins, c’est elle qui essayait d’exorciser Touko contre sa volonté.
« Depuis quand êtes-vous devenues si unies ? C’est quoi ce combo cruel occasionnel de l’alliance des filles ? C’est comme harceler une amie pour l’accompagner à une confession, puis dire au garçon : “Hé, dépêche-toi et sors avec elle !” C’est ce qu’on ressent là ! » déclara Hisui.
« Dépêche-toi de sortir avec elle, » déclara Mei.
« Tu l’as vraiment dit ! » Hisui avait crié sur Mei qui avait décidé d’aller avec l’approche directe.
D’un autre côté, Touko semblait assez satisfaite.
« Non, non et non, ce n’est pas juste. Et aussi, si nous sommes réunis ici, c’est à cause de ce qui s’est passé plus tôt, alors nous devons discuter sérieusement de l’ascension de Touko-san vers sa prochaine vie. Ai-je tort ? » Hisui avait demandé ça à Eruru qui devrait encore avoir l’esprit le plus calme.
Cependant, la petite beauté froide, avec ses lunettes en demi-cercles, rejeta sa suggestion sans hésitation. « ... Si vous parlez de satisfaire les regrets persistants des morts, alors bien sûr que oui. Touko-san n’a pas eu la chance de profiter du printemps de sa jeunesse en raison de son décès soudain. Même si je crois personnellement qu’il est bon marché et triste d’assimiler le romantisme à la jeunesse, si c’est son souhait, qui suis-je pour aller contre ? Tant que vous faites office de sacrifice, le problème peut parfaitement être résolu. »
« Est-ce que vous venez de parler de sacrifice... ? Oui, vous avez bien dit sacrifice ! » s’écria Hisui.
« Je l’ai dit, » répondit Eruru.
« Hey hey, pourriez-vous au moins le nier !? D’après la façon dont vous le dites, je pourrais très bien finir maudit à mort par elle ! » s’écria Hisui.
« En effet, » répondit Eruru.
« Ne vous contentez pas de l’affirmer sans délai ! » cria Hisui.
Arghhhh, quel mal de tête, pensa Hisui.
La vie quotidienne d’Hisui consistait déjà à fournir du sang à une vampire et à voir sa virginité menacée par une humaine artificielle. Ajouter la possession par un fantôme à cela ne serait pas du tout une question propice à des plaisanteries.
« Touko-san... A part un humain vivant comme moi... N’y a-t-il pas d’autres candidats parmi les fantômes ? Je pense qu’il devrait y en avoir à l’intérieur de l’école..., » demanda Hisui.
« Hmm, oui, il y en a. Il y en a un avec seulement la moitié du visage qui lui reste..., » répondit Touko.
« Effrayant ! C’est encore pire qu’un esprit maléfique ! » s’écria Hisui.
« Il se dirige apparemment vers la prochaine vie et m’a demandé si je voulais y aller avec lui, mais je l’ai rejeté. Ce n’est pas mon type, » déclara Touko.
« Hmm, d’accord... Hmm, je crois que vous avez le droit de choisir. D’autres fantômes qui attirent votre attention ? » demanda Hisui.
« Hmm... Ah, il y a ce type avec seulement un squelette qui porte une cape noire et une grande faux. Il a bavardé avec moi à plusieurs reprises..., » répondit Touko.
« Je pense que c’est la Grande Faucheuse. Je n’aurais jamais imaginé qu’elle existait vraiment..., » répondit Hisui.
Hisui n’avait pas pu s’empêcher de se rappeler de l’existence de ceux qui avaient récolté des âmes mortes dans la légende.
Dans un certain sens, il était probablement le candidat le plus apte à emmener Touko.
« Mais son apparence est trop effrayante, alors j’ai refusé. Après ça, on a bavardé quelques fois et j’ai découvert que c’est un type bien, » déclara Touko.
« Hé, vous agissez comme si vous choisissez un mari... Vous avez dit que vous avez refusé... Et il vous a même parlé !? » s’écria Hisui.
« Oui. Il a dit que les objectifs de ce mois-ci sont assez élevés, alors le quota est plutôt difficile à remplir, et il m’a demandé de l’aide. Il a même annoncé : “Dépêchez-vous d’aller dans l’au-delà, ne pensez pas, faites-le”..., » déclara Touko.
« Il doit même remplir des quotas !? Quel travail tragique ! » s’exclama Hisui.
« Mais c’est un type sympa, il dit que s’il y a quoi que ce soit qu’il pourrait faire pour moi, je devais le trouver quand je le voudrais..., » déclara Touko.
« Wôw, quel modèle pour l’industrie des services..., » Hisui s’épuisait à force de parler de toutes ces bêtises.
L’existence de Touko chamboulait tout ce qu’il pensait savoir sur les fantômes.
« Hisui-kun, me haïssez-vous ? » Touko demandait ça prudemment alors qu’elle flottait autour d’Hisui.
Des lumières fantomatiques semblaient commencer à apparaître.
Si quelqu’un à l’extérieur devait arriver par hasard au moment de cette scène, les Sept Merveilles augmenteraient probablement d’un.
« Non, pas du tout... Alors que dois-je faire ? Je suppose que même si je vous emmenais à un rendez-vous à l’extérieur de l’école, vous ne seriez pas satisfaite, n’est-ce pas ? » demanda Hisui.
« ... On dirait que tu vas devoir devenir sérieux et mettre fin à ses jours de jeunesse emplie d’innocence d’un seul coup. Hi-kun, dépêche-toi d’en faire une femme ! » Mei serra les poings et cria avec beaucoup d’émotion.
Puis-je abandonner les sarcasmes ? pensa Hisui.
« Hey hey hey, elle est déjà morte. Pourrais-tu arrêter de faire des suggestions ordurières ? » demanda Hisui.
« J’y ai bien réfléchi. Hi-kun, je pense que le simple fait de prendre goût pour une femme pourrait aiguiser ton appétit lubrique, alors peut-être que cela te ferait me désirer..., » expliqua Mei.
« Quelle idée absolument horrible ! Et avec un fantôme, comment est-ce possible ? » demanda Hisui.
Cette réplique provoqua le regard fixé sur lui de Mei et cela la plongea dans une profonde réflexion.
Merci pour le chapitre !