Kuma Kuma Kuma Bear – Tome 4 – Chapitre 76

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Chapitre 76 : L’ours remodèle la boutique

Le jour après l’achat de la boutique, je m’étais rendue à l’orphelinat afin de rencontrer la directrice pour prendre des nouvelles et lui parler de la boutique. J’avais vu un groupe de petits enfants qui jouaient à l’extérieur de l’orphelinat. Attendez, est-ce que je connaissais ces enfants ? Bien sûr que oui, hein ?

J’avais rassemblé les enfants qui s’étaient approchés de moi et leur avais distribué des fruits que j’avais achetés à la capitale comme souvenirs. Quand j’avais goûté les fruits, ceux-ci étaient sucrés et acidulés. Je leur avais dit de partager. Après m’avoir donné une réponse polie, ceux-ci s’étaient dirigés vers l’orphelinat. Je les avais suivis à l’intérieur pour voir la directrice.

« Oh, qu’est-ce que vous avez tous là ? »

J’avais entendu la voix de la directrice.

« Nous l’avons obtenu de la fille-ours ! »

« Oh ! Yuna est là ? »

« Yuna est là. Je suis de retour. », avais-je dit en me mettant en évidence.

« Vous êtes de retour. Vous devez être épuisée par le voyage. »

C’est vrai. Techniquement, j’étais allée à la capitale pour travailler sur une quête d’escorte, mais tout cela ressemblait plus à des vacances.

« Directrice, comment vont les enfants ? »

« Ils vont bien, grâce à vous. Ils mangent bien, dorment bien, et font de leur mieux pour maintenir l’orphelinat à flot. »

De bonnes nouvelles pour tout le monde, donc. Je lui avais dit que je commençais une boulangerie et je lui avais demandé si elle pouvait y affecter quelques orphelins.

« Une boulangerie ? »

« Oui. J’aimerais bien que les enfants me donnent un coup de main. »

« Nous avons des enfants qui ne travaillent pas bien avec les oiseaux, et il y en a aussi qui aiment simplement cuisiner. S’il y a des enfants qui veulent faire du bénévolat, permettez-leur d’en faire. »

S’il y avait des enfants qui aimaient cuisiner, ils seraient certainement un atout. Faire du pain restait quand même un travail manuel, ils s’en sortiraient donc beaucoup mieux s’ils étaient volontaires. Pas de travail forcé pour les orphelins, merci beaucoup.

« De combien d’enfants avez-vous besoin ? »

« J’ai besoin de personnes pour préparer la nourriture et pour servir les clients, j’aimerais donc avoir trois enfants pour chacune de ces tâches, soit six au total. Bien sûr, je les ferais travailler à tour de rôle, pour qu’ils apprennent à connaître toutes les tâches dans une certaine mesure. »

Cela semblait être une quantité décente d’orphelins.

« Je vois. Alors, rassemblons les enfants pour le leur demander directement. »

La directrice dit aux enfants près d’elle de rassembler tout le monde. Les enfants se séparèrent pour chercher les autres. Ils devaient être principalement dans le poulailler, mais il y en avait probablement dans l’orphelinat. Pendant que j’attendais, les enfants commencèrent à se rassembler dans le réfectoire.

« Qu’est-ce qu’il y a, directrice ? »

« Je vous le dirai quand tout le monde sera là. Asseyez-vous et attendez. »

Les enfants obéirent aux instructions de la directrice. Quelques enfants m’avaient remarquée et s’étaient approchés, mais la directrice les avait avertis et ils prirent place. Le temps que tous les orphelins finissent de se rassembler, j’étais sûre qu’ils étaient plus nombreux.

« Tout le monde, s’il vous plaît, écoutez attentivement ce que je vais dire. Cela peut décider de votre avenir. »

Décider de votre avenir ? Ça semblait exagéré. Je suppose que ce n’était pas comme si ça n’avait pas de sens dans un monde fantaisiste. S’ils pouvaient apprendre à cuisiner, ils pourraient gagner leur vie avec ça. Pour les orphelins, c’était comme leur montrer un nouvel avenir.

« Il semblerait que Yuna va ouvrir une boulangerie, et elle veut que six d’entre vous l’aident. Il y aura du travail physique ainsi que du service à la clientèle. Ce sera probablement difficile à bien des égards. Des volontaires ? »

« Vous faites seulement du pain ? »

« Principalement, mais vous ferez aussi du pudding. »

« Moi ! Je vais le faire. »

« Oh ! Oh, moi aussi. »

« Comptez sur moi ! »

Dès que j’avais dit qu’on ferait du pudding, des enfants levèrent la main.

« On va vendre le pudding. Vous ne pourrez donc pas le manger. »

« Aie. »

« Allez, vous le saviez bien, non ? Aussi, puisque vous devrez gérer l’argent, je vais donner la priorité aux enfants qui savent lire, écrire et faire des maths. »

« Aie. »

Comme ils feraient du commerce, j’avais besoin qu’ils soient capables de mémoriser les informations sur la marchandise, et ce serait un problème s’ils ne savaient pas compter l’argent.

« Je sais lire, écrire, et faire des maths. Je suis volontaire ! »

« Ouais, moi aussi ! »

« Je ne suis pas très bon en maths, mais je veux essayer. »

« Je veux faire de la pâtisserie ! »

Ils levèrent leurs mains les uns après les autres. La directrice utilisa son jugement pour en choisir quelques-unes pour moi. On s’était retrouvé avec quatre filles et deux garçons. Nous avions confié à Miru, l’aînée de douze ans, le rôle de chef et lui avions demandé de gérer tout le monde.

« Dès que la boutique sera prête, je viendrai vous voir. »

Après avoir réglé les choses à l’orphelinat, je m’étais rendue au manoir pour faire les préparatifs nécessaires. L’endroit était vraiment immense — je n’avais pas pu m’empêcher de me sentir un peu intimidée quand je m’étais trouvée devant, même si j’imaginais plutôt quelque chose comme un fast-food. Mais comme j’avais déjà acheté la chose, il était inutile de me prendre la tête.

L’emplacement était vraiment génial. Le grand terrain était proche de l’orphelinat et un peu à l’écart de la route principale de la ville, mais pas trop loin pour que nous n’ayons pas de clients. J’avais utilisé la clé de Milaine pour ouvrir la porte et j’étais entrée.

Première étape : aller à la cuisine et installer le four en pierre dont nous aurions besoin pour faire du pain et des pizzas. J’avais mis provisoirement tout ce qui pouvait me gêner dans la réserve des ours, puis j’avais regardé la cuisine maintenant vide pour trouver un emplacement pour le four.

J’avais installé trois fours au bord de la cuisine. J’avais vérifié la chambre froide l’autre jour, je n’avais donc pas besoin de faire quoi que ce soit à ce sujet. De quoi d’autre aurions-nous besoin ? J’avais réfléchi, mais rien ne m’était venu à l’esprit. Je verrai ça avec Morin quand elle arrivera.

C’était tout pour la cuisine. J’avais donc grimpé les escaliers jusqu’au deuxième étage. C’était petit comparé au premier étage, mais il y avait une zone sans rien. Je pourrais probablement en trouver l’usage.

Au-delà de cette zone vide, il y avait des couloirs à droite et à gauche qui menaient à des pièces comme des salons ou des chambres avec leurs propres lits et meubles. Une chambre double conviendrait certainement à Morin et Karin. Après un dernier passage au deuxième étage, je m’étais dirigée vers le jardin.

Plutôt spacieux ! Je pourrais peut-être en faire un café en plein air quand il fera beau, même s’il était plus qu’envahi par la végétation pour le moment. Il faudrait que je demande à Milaine ce qu’il en est.

Les préparatifs s’étaient déroulés sans problème les jours suivants. Grâce à Milaine, j’avais pu nettoyer l’intérieur et le jardin. J’avais également recueilli l’avis de Milaine et de Tiermina sur la décoration intérieure — des choses comme le nombre de chaises et de tables, la meilleure utilisation des pièces vacantes et du jardin, toutes ces bonnes choses — mais je leur avais surtout dit quelle ambiance je souhaitais et je les avais laissées s’en occuper.

Alors que nous étions encore en train de préparer la boutique, Morin et sa fille étaient arrivés de la capitale, se rendant directement à l’orphelinat.

« Yuna, tu es déjà là ? »

« Oui, euh, j’ai pris un peu d’avance. » Je ne voulais pas mentionner la porte des ours, après tout.

Je pouvais voir qu’elles étaient fatiguées, c’était un long voyage depuis la capitale. J’avais décidé de laisser une discussion détaillée pour demain et de leur donner un peu de temps pour se reposer. Après une rapide présentation de la directrice, nous nous étions toutes les trois dirigées vers la boutique et leurs chambres.

« Yuna, l’auberge est-elle loin ? », demanda Karin derrière moi.

« Vous n’allez pas à l’auberge. Nous allons à la boutique où vous allez travailler. »

« La boutique ? »

« Il y a de jolies chambres vides là-bas, alors j’ai pensé que ça pourrait être un bon endroit pour dormir. Ça rend le travail plus pratique et tout. »

Je les avais conduits à la boutique… et elles se figèrent quand ils la virent.

« Yuna, tu as dit que c’était une boutique. C’est un manoir. »

Le manoir se dressait bien devant elles.

« Ancien manoir, futur magasin. Qu’est-ce que c’est que ces mots, hein ? », dis-je en haussant les épaules

« Ça va être un magasin ? Veux-tu dire qu’on va vendre du pain dans un manoir ? »

« Ancien ! Je veux dire, j’ai seulement fini de remodeler l’intérieur jusqu’à présent. »

Je n’avais toujours pas d’enseigne ou de nom pour ce magasin. J’espérais faire un brainstorming avec tout le monde. Peut-être que c’était un snack-bar, ou peut-être un café. Ou non, une boulangerie, une pizzeria, un pudding, peut-être un de ces combinés hors de prix jeu de société-snack-bar-café-brasserie ?

« Tu veux faire du pain dans un endroit comme celui-ci… »

« On passera aux choses sérieuses demain. Reposez-vous pour aujourd’hui. »

J’avais conduit le duo dans le manoir.

« C’est incroyable. »

« Maman, on va vraiment vendre du pain ici ? »

Elles examinèrent l’étage ouvert, maintenant sans taches.

« Le premier étage est un magasin, donc… oui. Vous pouvez utiliser les chambres du deuxième étage. »

Je leur avais montré leurs chambres momentanément.

« Wôw, on va vraiment vivre ici ? »

« Le trajet court est un vrai bonus, non ? »

Je les avais emmenées dans les pièces intérieures du deuxième étage. Le décor n’était pas vraiment époustouflant, mais c’était quand même très joli. Avec une fenêtre, le plan sophistiqué ressemblait vraiment à la maison d’un noble.

« Et voilà. Je vais sortir les bagages que j’ai apportés de la capitale pour vous, alors faites-moi savoir si quelque chose ne vous convient pas. »

Leurs meubles et autres objets de la capitale étaient dans mon entrepôt à ours. J’avais commencé à les sortir.

« Vous pouvez utiliser les meubles qui sont déjà là comme vous le souhaitez. »

« On peut vraiment dormir sur un lit comme ça ? », dit Karin en le touchant, émerveillée.

« Pourquoi pas ? La literie est aussi neuve, donc c’est plutôt confortable. »

« Merci beaucoup pour tout. », dit Morin en inclinant la tête.

« J’ai aussi nettoyé la baignoire, alors utilisez-la quand vous voulez. »

« Une baignoire… »

Morin avait pratiquement haleté.

« Rien que d’y penser, j’en ai des frissons dans le dos », balbutia Karin.

« Super. Si vous avez besoin d’autre chose, faites-le-moi savoir. », dis-je.

« Rien en particulier. C’est juste trop. »

« Ouais… »

Eh. Après avoir vécu ici un moment, je suppose qu’elles trouveront ce dont elles ont besoin.

« Très bien, je reviendrai demain, alors allez-y doucement pour aujourd’hui. »

Sur ce, je les avais laissées et j’étais sortie du manoir transformé en magasin.

Le lendemain, j’avais amené les six orphelins volontaires au magasin. Ils étaient déjà venus plusieurs fois. La première fois, ils étaient choqués, mais ils semblaient tout de même assez enthousiastes à l’idée de travailler là.

L’arôme délicieux du pain nous envahit. Morin et Karin faisaient du pain dans la cuisine. Si j’avais su qu’elles allaient faire du pain, je n’aurais pas déjà pris mon petit-déjeuner.

« Bonjour, les gars ! »

« Bonjour, Yuna », dit Karin.

« Vous avez eu une bonne nuit de sommeil ? »

« Oui, je me suis endormie dès que je me suis mise sous les couvertures. »

« C’est bien. »

« Bonjour, Yuna », dit Morin.

« Vous cuisinez déjà ? »

« Je voulais me familiariser avec les fours. Comme j’ai trouvé des ingrédients pour le pain, j’ai tout préparé dans la soirée. »

Je suppose qu’elles avaient exploré la cuisine après que je sois rentrée.

« Comment sont les fours ? Tout fonctionne bien ? »

« Pour l’instant, tout va bien. Ça va prendre du temps de comprendre les bizarreries des fours, mais c’est normal. »

« Les fours ont des bizarreries ? »

« Oh, certainement. Certains endroits seront plus chauds que d’autres, et je dois savoir combien de temps il faut pour que la température monte. Ces facteurs varient d’un four à l’autre et affectent la cuisson du pain. »

C’était vraiment une pro. Quand je faisais une pizza, j’improvisais. Pas étonnant que le pain de Morin soit si bon.

« Yuri, qui sont ces enfants ? »

« Ne t’ai-je pas parlé d’eux hier ? Ils vont t’aider à la boutique. »

Les enfants avaient salué Morin avec fougue.

« Pourrais-tu leur apprendre à cuisiner ? Tu n’as pas besoin de leur dire la recette de ton mari, mais ce serait vraiment bien. »

Si c’était hors de question, ils resteront cloisonnés au pudding et à la pizza.

« C’est bon. Savoir que le pain de mon mari sera partagé avec des gens me rend heureuse. »

« Très bien, tout le monde, après qu’elle vous aura enseigné, assurez-vous de ramener le pain avec vous à l’orphelinat. »

Les orphelins laissèrent échapper des applaudissements enthousiastes. Aww !

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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