Kuma Kuma Kuma Bear – Tome 2 – Bonus 3

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Bonus 3 : Les aventuriers débutants (3)

« J’y vais. »

« Mlle Yuna ! »

« Je vais prendre les ours et aller chercher très vite Brandaugh et les autres. »

« C’est trop dangereux ! Les tigres-loups sont différents du gardien de la forêt. Ils sont féroces ! »

Le chef était vraiment inquiet pour moi.

« C’est vrai. Le gardien a juste mangé toutes nos récoltes alors qu’il ne nous a rien fait, mais les loups-tigres vont en fait attaquer les gens. »

« Yuna, c’est dangereux. »

Les villageois étaient vraiment inquiets pour moi.

« Bien que cela coûte un peu d’argent, nous allons faire une quête à la guilde des aventuriers, alors ne vous inquiétez pas. »

Ne pouvaient-ils pas voir qu’ils avaient un aventurier sous les yeux ?

« Mais chef, que devrions-nous faire ? Qui devrions-nous envoyer en ville ? Nous ne pouvons pas attendre un marchand comme la dernière fois. »

« Et nous devons le faire rapidement. »

« On devrait trouver quoi faire pour Brandaugh avant tout ça, n’est-ce pas ? »

« Je le dirai autant de fois que nécessaire, mais nous n’irons pas sauver Brandaugh. Nous devons juste espérer qu’il reviendra au village. »

Les villageois se sentaient tristes face aux paroles du chef. Personne ne voulait se battre contre le loup-tigre. Ils savaient qu’ils mourraient s’ils le faisaient. Ma seule option était-elle de me taire ? J’avais monté Kumayuru.

« Mlle Yuna ? » dit le chef.

« Juste une petite balade », lui répondis-je, car le persuader de quoi que ce soit serait pénible. Mes yeux rencontrèrent ceux de Marie.

« J’ai Kumayuru et Kumakyu autour de moi, je ne devrais pas avoir de problèmes pour sortir me promener. »

J’espérais que mes ours donneraient à Marie un peu de tranquillité d’esprit.

« Mais… »

« Je vais juste me promener, vous n’avez donc pas besoin de vous inquiéter pour moi comme ça. »

« Yuna… » dit Marie, en regardant ses pieds.

« Mlle Yuna, s’il vous plaît, faites ce que vous pouvez. », dit le chef à sa place

Il baissa la tête très bas.

« Je ne sais pas ce que vous demandez. Je vais juste faire une promenade. »

« Mademoiselle Yuna… »

« Bon, je vais aller faire un petit tour. Désolée Fina, mais tu attends ici. »

« Yuna », dit Fina en se précipitant. Elle semblait inquiète.

« Ça va aller. J’en ai déjà tué avant. »

« Oui, mais fais attention. »

J’avais chevauché Kumayuru à bride abattue. Kumakyu avait suivi le rythme.

La détection d’ours avait révélé beaucoup de loups, mais aucun signe de Brandaugh. Le loup-tigre se rapprochait également. Je devais me dépêcher, sinon ça allait mal tourner.

« Kumayuru, Kumakyu, vite. »

Nous nous étions précipités à travers la forêt. J’avais détecté cinq personnes à proximité. Je m’étais demandé si c’était les novices et Brandaugh. Si je les avais détectés, c’était qu’ils devaient être encore en vie. On dirait que j’allais arriver à temps.

« Cours, Horn ! »

« Shin ! Un loup est parti par là. »

« Où est le tigre-loup !? »

« Brandaugh ! C’est dangereux. »

« Allez-y ! »

« Mais… »

« Cette forêt est mon expertise ! Je vais trouver une solution. En fait, vous vous mettriez tous en travers de mon chemin ! »

Je pouvais entendre leurs voix. Il semblerait qu’ils étaient dans une situation difficile. Kumayuru avait couru plus vite. Je les avais aperçus. Si je pouvais les voir, c’est qu’ils pouvaient me voir.

« Un ours ! »

Un des garçons pointa son épée vers Kumayuru.

« Idiot, regarde de plus près ! »

« C’est Mlle Ours ! »

J’avais tiré une flèche de glace, perçant le front du loup qui les poursuivait. Ma deuxième salve avait permis de me débarrasser des autres qui se trouvaient dans les broussailles.

« Whoa. »

J’avais alors réalisé que c’était le groupe du gars qui m’avait tapé la tête hier. Heureusement pour eux, ce n’était pas le moment de se mettre en colère.

« Kumakyu ! Tu prends le relais. »

J’avais laissé Kumakyu pour les protéger et j’avais couru vers Brandaugh. Il se tenait au sommet d’un affleurement rocheux assez élevé, son arc était prêt. J’avais suivi sa ligne de mire et j’avais repéré le tigre-loup qui tentait de traverser la forêt. Il lui lança une salve de flèches.

Honnêtement, à quoi pensait cet homme ? Toute cette histoire de gentils garçons finissant le dernier était vraie, apparemment. Effectuer ce genre de coup était une façon sûre de se faire malmener.

Le tigre se glissait entre les flèches, virant à gauche et à droite en s’abattant sur Brandaugh.

« Kumayuru ! »

Kumayuru accéléra, se rapprochant en un instant du tigre-loup. Son corps frappa le tigre-loup alors qu’il s’apprêtait à bondir. Kumayuru avait bien pris l’impact. Je n’avais même pas bougé de mon siège.

« Mademoiselle ! »

« Ça fait longtemps, Brandaugh », dis-je en levant ma marionnette ourse pour le saluer.

« Pourquoi êtes-vous ici ? »

« Je me promenais », lui répondis-je.

Mon attention était fixée sur le tigre-loup. Il se leva lentement et regarda dans ma direction.

« Mademoiselle, courez ! »

Il était impossible quoiqu’il dise que je puisse courir alors que ma cible était là. C’était après tout ma précieuse, précieuse fourrure. J’étais descendue de Kumayuru et j’avais fait face au tigre-loup.

« Mademoiselle, c’est dangereux. », dit Brandaugh

« Dangereux pour qui ? De toute façon, vous venez d’avoir un bébé, vous ne devriez donc pas vous mettre en danger », l’avais-je gondé sans détourner mon attention.

Nous n’avions pas eu le temps de tenir une longue conversation. Le tigre-loup lança un regard furieux, serra les dents et grogna. Si je n’avais pas mon équipement d’ours, je serais en train de me recroqueviller. Je m’étais approchée et j’avais lancé une frappe de vent. Le tigre-loup détecta le changement de pression et s’en était éloigné de manière acrobatique qui était très peu digne d’un loup.

Mais en même temps, esquiver n’était pas la même chose qu’agir de son plein gré. C’était une chose que votre adversaire vous forçait à faire. J’avais réduit la distance que son esquive avait construite, et j’avais fortifié mon corps. Je l’avais alors écrasé sur le côté avec un coup de poing d’ours. Son corps frappa contre le sol.

Oh, pensais-je, je l’ai peut-être frappé trop fort, jusqu’à ce que le tigre-loup essaie de se relever. Une flèche était passée devant ma tête et l’avait frappée directement dans l’œil droit.

« Brandaugh ? »

« Je ne pensais pas que vous aviez besoin de mon aide, mais j’ai vu une ouverture. »

Le tigre-loup se tenait debout avec la flèche encore coincée dans l’œil.

« Cela aurait pu aggraver les choses. »

La main de Brandaugh trembla alors qu’il préparait son arc. Je pouvais aussi sentir l’aura meurtrière à l’état pur se dégager du corps du tigre-loup. Je ne savais pas s’il s’agissait d’un buff de l’équipement d’ours, de mon expérience de jeu, ou simplement une sorte de filet sécurité, mais je ne ressentais pas le genre de crainte que Brandaugh ressentait.

« Ça va aller. »

Le tigre-loup et moi avions démarré simultanément.

Même avec un œil détruit, il évita toutes les attaques tranchantes d’ours que j’avais tirés. Mais Brandaugh m’avait donné un point aveugle à exploiter. J’avais foncé à droite et je lui avais envoyé une grêle de boules d’eau comprimée. Le tigre-loup poussa un cri en s’effondrant, mais il se releva quelques secondes plus tard. Il ouvrit sa bouche gigantesque, comme s’il voulait que je connaisse intimement toutes ses dents. Quand il me donna cette opportunité, je tirai une flèche de glace directement dans sa gorge.

Juste au moment où je pensais que son regard borgne me montrait qu’il était encore vivant, il s’effondra sur le côté.

« L’avez-vous tué ? »

Il ne s’était pas relevé.

« On dirait que c’est ça. »

Brandaugh relâcha son arc.

« Mademoiselle, vous m’avez sauvé. Merci. »

« Je l’ai déjà dit, mais je faisais juste un tour, alors ne vous inquiétez pas. »

« Vous êtes si modeste, même après m’avoir sauvé la vie. »

Alors que Brandaugh me tapota la tête en touchant le haut du capuchon d’ours, j’avais entendu les buissons bruisser derrière nous.

« Brandaugh, allez-vous bien ? »

Les novices étaient arrivés.

« J’étais presque sûr de vous avoir dit à tous de vous enfuir. »

« Désolé. On s’inquiétait pour vous. Merci pour ce que vous avez fait tout à l’heure. Si vous n’aviez pas causé cette diversion, nous aurions été… »

« Ne vous inquiétez pas. J’étais juste là au bon moment. Il se trouve juste que j’en sais plus sur cette forêt que vous tous. »

« Alors, c’est vous qui as tué ce tigre, Brandaugh ? », demanda le bleu, en regardant la flèche qui sortait de l’œil du tigre.

« Non, cette jeune femme a abattu le tigre-loup. J’ai juste profité d’une ouverture qu’elle a faite. »

Les bleus me regardèrent.

« Cet ours a fait ça ? »

Au moment où un des garçons marmonnait ça, j’avais vu la fille à côté de lui lui donner un coup de coude.

« Il veut dire merci pour tout ce que vous venez de faire. »

« Merci beaucoup. Vous nous avez sauvés. »

Les quatre bleus avaient poliment baissé la tête.

« Alors, que devrions-nous faire de ce type ? J’aimerais le reprendre, mais… », demanda Brandaugh, en regardant le tigre-loup mort.

« Je vais le porter. »

J’étais allée voir le tigre-loup et je l’avais mis dans mon stockage d’ours.

« Étonnant, comme toujours. Ça me tracasse depuis un moment maintenant… c’est quoi cet ours blanc ? »

En y repensant, c’était la première fois que Brandaugh voyait Kumakyu.

Quand nous étions rentrés au village, les hommes étaient armés et l’entrée était fermée.

« Brandaugh ! Tu es en vie ! Et les aventuriers aussi ! »

« Oui, elle nous a donné un coup de main. »

« C’est vrai ? Quel soulagement ! Tu viens juste d’avoir un bébé, alors ne fais pas peur à Marie. »

« Je suis désolé. »

« Alors, qu’est-il arrivé au tigre-loup ? Est-il tout près ? Si ce n’est pas le cas, nous envisageons d’aller à la guilde des aventuriers en ville. »

« Oh, le tigre-loup est mort. Elle l’a tué. »

« … Quoi ? »

Tous les hommes eurent la même réaction.

« Ça va aller maintenant. »

« Est-ce vrai ? »

Personne ne semblait croire Brandaugh.

« Mais le tigre-loup est à un autre niveau par rapport au gardien. »

« À quoi bon mentir sur une chose pareille ? Je vous expliquerai les détails plus tard. De toute façon, laissez-moi aller voir le chef pour que je puisse faire mon rapport. »

Les hommes s’étaient séparés à droite et à gauche pour faire un chemin. Brandaugh et moi étions allés ensemble à la maison du chef. Kumayuru et Kumakyu nous avaient suivis, et les bleus avaient suivi à la toute fin de la procession.

« Brandaugh, tu es de retour !? »

Le chef et Marie étaient sortis de la maison du chef. Fina les avait suivis.

« Tu n’es pas blessé ? »

« Je vais bien. »

Le soulagement s’était répandu sur le visage de Marie.

« Alors, Brandaugh, qu’est-il arrivé au tigre-loup ? » demanda le chef.

« Elle l’a tué. »

« C’est vrai !? »

J’avais pensé qu’il serait plus rapide de leur montrer la chose réelle que de l’expliquer, alors j’avais sorti le tigre-loup de l’entrepôt d’ours. Ils avaient regardé le corps avec incrédulité. Quand le chef avait vu qu’il était mort, il baissa la tête.

« Mlle Yuna, merci beaucoup. Vous avez ma sincère gratitude pour avoir sauvé Brandaugh et être allée jusqu’à vaincre le tigre-loup. Bien que cela ne représente pas grand-chose, permettez-nous de vous remercier. »

« Il se trouve que je me promenais et que j’ai découvert par hasard Brandaugh et battu un tigre-loup. Je n’ai aucune raison de prendre de l’argent au village. »

« Mais… »

Le chef semblait vouloir dire quelque chose, mais il n’arrivait pas à faire sortir les mots.

« En plus, avec le bébé qui vient de naître, je ne pouvais pas laisser Marie devenir veuve. »

« Yuna… »

Marie m’avait souri, essuyant ses larmes. À ce moment, Yuuk tendit les bras aussi loin qu’il pouvait le faire dans les bras de Marie.

« Yuuk ? »

Yuuk tendait les bras vers le cadavre du tigre-loup. Marie s’était mise à genoux tout en tenant Yuuk, celui-ci avait attrapé la fourrure du tigre-loup.

« Yuuk ? »

Quand Marie avait essayé de retirer la main de Yuuk de la fourrure, il s’était mis à pleurer. Quand elle s’était énervée et qu’elle avait lâché sa main, il s’était à nouveau accroché à la fourrure du tigre-loup.

« Yuna, je suis vraiment désolé. Je vais le faire lâcher tout de suite. »

Quand Marie avait arraché la main de Yuuk, il s’était vraiment mis à pleurer. Elle l’avait bercé du mieux qu’elle pouvait, mais il ne voulait pas s’arrêter. On aurait dit qu’il aimait vraiment la peau.

« Marie, accepte ce tigre-loup comme cadeau d’anniversaire tardif pour ton fils. »

« Mais… je ne peux pas accepter ça. Je vais le faire se calmer. »

Néanmoins, Yuuk n’arrêtait pas de pleurer dans les bras de Marie.

« Pourquoi n’arrête-t-il pas de pleurer pour moi ? »

J’avais fini par rire en regardant Marie travailler dur pour apaiser son bébé.

« Ha ha. Marie, s’il te plaît, prends-le. Chef, la peau est pour Yuuk, mais le village peut utiliser la viande comme bon lui semble. »

« Êtes-vous sûre ? »

J’avais fait un signe de tête.

Après cela, nous avions fait dépecer le loup-tigre par Fina. Les villageois étaient assez choqués de la rapidité avec laquelle elle travaillait. Nous avions partagé les peaux et la viande comme nous l’avions convenu.

Pendant que je regardais l’opération de dépeçage de Fina, les novices étaient venus.

« Hum, vous avez une seconde ? »

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Merci beaucoup, »

Ils baissèrent la tête.

« Si vous n’étiez pas venu et agit à ce moment-là… »

« Nous aurions pu être morts. »

« Aussi, je suis désolé que nous ayons été grossiers avec vous à la guilde des aventuriers. »

« Hum, s’il vous plaît, pardonnez Shin. Il ne le pensait pas méchamment. Tout le monde nous a dit que vous étiez terrifiante et violente, alors quand on a vu que vous étiez si mignonne, il a pensé que c’était une blague. »

« Nous ne savions pas que vous étiez si forte. Nous ne sommes que des débutants, nous avons pensé que c’était un bizutage. Si vous êtes effectivement comme le disent les rumeurs, punissez-moi, s’il vous plaît. Les autres n’ont rien fait de mal. »

« Puis-je vous demander quelque chose ? Que vous ont-ils dit à la guilde des aventuriers ? »

« Eh bien… »

Ils m’avaient dit la même chose qu’Helen. Mais par rapport à ce qu’avaient dit les autres aventuriers… Il semblerait que j’avais une punition à distribuer à mon retour à Crimonia.

« Allez-vous vraiment rentrer chez vous ? Il est déjà tard, alors s’il vous plaît, restez cette nuit. »

« Cela ne me dérangerait pas si j’étais seule, mais j’ai celle-ci avec moi », avais-je dit tout en mettant ma main sur la tête de Fina.

« Nous sommes venus ici sans le dire à ses parents. Je ne veux pas qu’ils s’inquiètent. »

« Oui, vous avez raison. On ne peut certainement pas vous garder. Yuna, merci encore pour tout ce que vous avez fait pendant cette visite. »

« Je reviendrai faire une autre promenade. »

« Oui, je vous attends. Revenez aussi quand vous voulez, Fina. »

« Oui, j’attends ça avec impatience », dit Fina en leur souriant.

Les novices étaient restés un moment pour continuer la chasse au loup. J’avais monté Kumakyu, Fina avait monté Kumayuru. Nous nous étions dépêchées de retourner en ville, mais le temps que nous arrivions là-bas, le soleil s’était couché. Nous avions fini par avoir des ennuis avec Tiermina.

Fina, désolée de t’avoir mêlée à tout ça.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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