Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 3 – Chapitre 11 – Partie 2

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Chapitre 11 : Le faux ange

Partie 2

« Paris Pamphilj… J’aimerais te faire beaucoup de choses, mais d’abord, tu vas m’écouter. »

« Taisez-vous ! Alors, vous êtes la reine de l’Arachnée, c’est ça ? Eh bien, peu importe ! Votre vie s’arrêtera ici ! Vous ne ferez pas un pas de plus. Vous ne souillerez pas plus cette terre sainte que vous avez déjà trop souillée ! » proclama Paris.

« Oh. C’est intéressant. Qu’est-ce que tu vas faire, appeler ton ange ? Nous poser un basilic ? Ou peut-être, faire ressortir cette chose que tu appelles Métatron ? Peu importe ce que tu fais, alors vas-y. Essaie. »

« Hmph. Vous connaissez Metatron, n’est-ce pas ? Mais à en juger par votre attitude, vous n’avez pas idée à quel point il est vraiment effrayant. Eh bien alors, vous devrez apprendre à la dure ! »

À ce moment, un hymne commença à être joué depuis l’intérieur de l’église. Je pouvais dire que c’était un hymne parce qu’il était plutôt grandiloquent, et c’était assez ennuyeux. La musique religieuse, ce n’était pas vraiment mon truc.

Et au son de cette musique solennelle, la lumière nous éclaira alors qu’une silhouette géante se présentait. Son corps humanoïde était couvert d’une armure et il tenait une épée longue dans une main.

Attendez. Je le connais.

« Le Séraphin Métatron ! C’est la forme finale évoluée de l’unité héroïque de Marianne ! », avais-je laissé échapper.

Dans le jeu, c’était l’unité des héros de Marianne. Au début, c’était l’Archange Métatron. Après avoir évolué plusieurs fois, il avait atteint sa forme finale, le Séraphin Métatron.

Quand j’avais entendu le nom pour la première fois, j’avais pensé que ce serait le même genre de monstre que les chevaliers de Maluk avaient invoqué il y a si longtemps. Mais j’avais tort. Le Séraphin Métatron n’était en aucun cas une simple présence ennuyeuse sur le champ de bataille.

J’avais rapidement commencé à donner des ordres.

« Sérignan, Lysa, concentrez vos attaques sur le géant ! Essaims Génocidaires et Essaims Toxiques, tenez vos positions ! Essaims Toxiques, envoyez-lui des dards, Essaims Génocidaires, préparez-vous à l’attaque ! »

« Selon vos désirs ! » criaient Sérignan et Lysa à l’unisson.

Sérignan chargea Metatron avec son épée sainte corrompue à la main, tandis que Lysa utilisait son arc long pour tirer plusieurs flèches à la fois. Les Essaims Génocidaires se tenaient en formation défensive, et les Essaims Toxiques tiraient leurs projectiles sur Metatron.

« Raaagh ! Au nom de Dieu, vous serez vaincu ! Seule la foi apportera le salut ! », s’écria le monstre.

Notre assaut aurait dû faire un tabac sur Métatron. J’avais déjà réussi à le battre dans le jeu avec des attaques normales, même si j’avais dû sacrifier beaucoup d’Essaims pour le faire. Il y avait aussi eu un cas où un de mes alliés jouant la faction Grégoire utilisa ses tirs pour réduire Metatron en cendres.

En ce qui concerne les unités héroïques, les tuer avec des unités standard était presque impossible, à moins d’être prêt à subir de grosses pertes. Sérignan en était un bon exemple. Les unités héroïques étaient si puissantes qu’il fallait envoyer des masses d’unités standard pour avoir une chance de les vaincre.

Pire encore, le soleil brillait sur nous d’en haut. Le Seraphin Metatron, comme beaucoup d’autres unités du bien, était plus fort en plein jour. En d’autres termes, ce monstre était actuellement en pleine forme.

« Foi ! Une foi inébranlable et sans réserve ! », cria Métatron tout en balançant sa longue épée.

« Ngh ! »

« Aaaah ! »

Ce seul coup de Metatron envoya Sérignan voler à des dizaines de mètres en arrière, la faisant finalement s’écraser contre un mur, et fit tomber Lysa d’une volée de marches. Les Essaims Génocidaires s’étaient fermement implantés au sol, maintenant désespérément leurs positions défensives.

« Sérignan ! Tu dois t’attaquer à Métatron, quoi qu’il arrive ! Tu es la seule ici à pouvoir le faire ! Je compte sur toi, alors fais tout ce que tu peux pour l’abattre ! »

« Compris, Votre Majesté ! »

Envoyer une unité héroïque pour en tuer une autre était la méthode la plus efficace. Dans les situations où un joueur avait déjà perdu son unité héroïque, il n’avait pas d’autre choix que de se fier au nombre. À ce moment-là, cependant, les pertes seraient suffisamment graves pour renverser le cours de la bataille contre eux.

Pourtant, Sérignan n’en était qu’à sa troisième forme. L’un des points faibles de l’Arachnée — le fait que ses unités héroïques mûrissent plus lentement en fin de partie — se révélait pleinement ici.

Peut-elle gagner ? Non, il faut qu’elle gagne. Par tous les moyens nécessaires.

« Lysa ! Tire sur Sérignan par-derrière pour le couvrir ! Tire des flèches de feu, des flèches trempées de venin, tout ce que tu as ! Continue à tirer ! »

« Compris, Votre Majesté ! »

Lysa s’était vite mise à tirer. Et bien qu’elle ait un nom, ce n’était pas une unité héroïque, il y avait donc des limites à ce qu’elle pouvait accomplir. Quoi qu’il en soit, je lui avais ordonné de faire tout ce qu’elle pouvait. J’avais des effectifs limités, je devais donc les utiliser de manière appropriée.

« Hmph ! »

« Haaah ! »

Metatron et Sérignan verrouillaient les lames par un assourdissant affrontement métallique. Mon chevalier était clairement repoussé, mais elle tenait désespérément bon. Elle avait probablement senti ma volonté à travers la conscience collective, car ses mouvements étaient plus agiles que d’habitude.

« Haaaaaaah ! »

Enfin, elle porta un coup. Sa lame trancha la poitrine de Metatron, et l’épée sainte corrompue creusa profondément dans la chair du géant. Et pourtant, la chose maudite ne voulait pas tomber.

Même cela n’était pas suffisant !?

« C’est inutile ! Ceux qui n’ont pas la foi ne peuvent pas s’opposer à moi ! » dit Métatron alors que sa contre-attaque frappa Sérignan de plein fouet.

Elle fut envoyée en arrière comme une feuille emportée par une tornade, et son corps s’écrasa à nouveau contre le mur. Des fissures traversèrent son armure. Le simple fait de la regarder me faisait souffrir.

« Je ne vais pas… abandonner ! Je ne me rendrai pas ! Pour Sa Majesté ! »

Sérignan cria en se remettant de l’impact.

« Je te couvrirai ! », cria Lysa.

« Ngggh ! »

Les flèches trempées de venin de Lysa transpercèrent les yeux de Métatron, l’aveuglant.

Même une unité héroïque serait limitée sans sa vue. Peut-être que maintenant nous aurions un combat plus facile.

« Les infidèles ne connaîtront pas la gloire ! Les infidèles ne connaîtront pas la victoire ! »

Metatron rugit comme une machine enragée et chargea vers moi.

Merde.

En tant que joueuse, je n’avais jamais eu à me soucier d’être attaquée dans le jeu, je n’avais donc pris aucune mesure pour me défendre dans cette bataille. À ce rythme, je serais tuée.

Ahh… Je vais mourir. Je me demande ce qui va se passer ensuite. J’ai l’impression que Sandalphon va venir m’aider. Quelque chose me dit que je la verrai.

« Je suis -là, Votre Majesté ! »

Sérignan trancha le flanc du monstre avant qu’il ne puisse m’atteindre.

L’attaque prit Metatron complètement par surprise. La lame de Sérignan lui coupa le bras droit, le lacérant de l’épaule au poignet.

« Gaaaaah ! »

Metatron cria de douleur.

« Je ne le permettrai jamais ! Non, personne ne pourra toucher un cheveu de Sa Majesté ! Je suis un chevalier ! Le chevalier de l’ Arachnée ! », hurla Sérignan, ses yeux flamboyaient de colère.

Sérignan taillada, taillada et taillada. Elle trancha désespérément, sérieusement, et avec haine, à travers le séraphin. À ce moment, Sérignan m’avait paru extrêmement fiable, comme si elle serait toujours là pour me sauver. Eh bien, cette fois, elle venait de le faire.

Franchement, si seulement ce Metatron pouvait tomber, nous pourrions mettre fin à tout cela. Et pourtant…

« Hmph ! Les infidèles ne connaîtront pas la victoire ! »

Métatron secoua Sérignan et la frappa avec son épée.

« Explosion ! »

Une fois de plus, Sérignan s’envola vers le mur.

Son armure s’effritait, et elle ne semblait pas en état de se battre. Chaque fois qu’elle bougeait, une partie de sa carapace s’effritait et tombait au sol. Sa vue me terrifiait.

J’avais peur. Je ne pouvais pas supporter l’idée qu’elle meure.

Je dois la garder en sécurité. Cette fois, je te protégerai, Sérignan.

« Lysa, continue. »

Après ça, j’avais pris ma décision.

« Essaims Génocidaires, en avant ! »

Sérignan avait déjà blessé Métatron, qui l’avait à son tour blessée. Il ne nous restait plus qu’à riposter. J’avais ordonné aux Essaims Génocidaires de charger la créature, de se battre et d’honorer notre unité héroïque.

Respectant mes ordres, les Essaims Génocidaires s’étaient précipités sur Métatron. Ils s’étaient entassés autour de lui, lui arrachant la chair avec leurs griffes et leurs crocs. J’avais déjà vu ce genre de scène dans le jeu : des unités régulières battant une unité héroïque grâce à leur nombre.

Mais eux aussi étaient des soldats sur le champ de bataille, et je savais bien qu’une unité héroïque seule ne pouvait pas renverser le cours d’une guerre. Le jeu était construit autour d’unités standard, elles étaient une existence importante, indispensable, qui pouvait changer le cours de la bataille.

« Insectes infidèles ! Vos efforts ne signifient rien face à une vraie dévotion ! »

Le courage de ces unités standard leur permettait de s’affirmer et de servir leur but en tant qu’armes de guerre. Metatron avait déchiré les Essaims Génocidaires, balançant ainsi sa longue épée pour les repousser. Mais ses efforts étaient vains, les dégâts que Sérignan lui avait infligés auparavant le ralentissaient.

« Achevez-le, Essaims Génocidaires ! », criai-je.

Les essaims m’obéirent. Ils enfoncèrent leurs crocs dans le cou de Métatron, le déchirant de plus en plus profondément dans sa chair. Metatron lutta désespérément pour les abattre… mais sa tête fut arrachée avec une facilité presque comique. La fin caricaturale de la créature semblait se moquer de ses efforts frénétiques pour vivre.

Sa tête tomba sur le sol, son visage se contorsionna encore de rage et de haine, et roula sur une certaine distance.

« Nous… avons gagné ? », dit Lysa, surprise.

« Nous avons gagné, Lysa. Oh, mais ma pauvre Sérignan ! »

Je m’étais dépêchée de me mettre aux côtés de Sérignan.

L’armure de Sérignan était en pagaille, et sa respiration était si difficile qu’elle semblait pouvoir mourir à tout moment. Je me sentais terriblement impuissante. Je ne pouvais rien faire d’autre qu’espérer de tout mon cœur qu’elle s’en sortirait.

Je t’en prie, Sérignan… Ne meurs pas !

« Gah… Ack ! »

Sérignan toussa fortement.

« Sérignan ! Sérignan, ça va ? ! »

« Je vais… bien. Bien que je reconnaisse que mon corps souffre beaucoup. Mais ce n’est pas suffisant pour… », murmura-t-elle.

Mais elle n’allait clairement pas bien.

« Reste tranquille, Sérignan. Je vais demander aux Essaims Travailleurs de construire une Cosse de régénération, alors reste tranquille et ne pense qu’à ta récupération. Lysa et les Essaims Génocidaires te garderont en sécurité jusqu’à ce que tu ailles mieux. »

« J’apprécie votre inquiétude, Votre Majesté. Et je… m’excuse. Ma faiblesse, mon inaptitude… ont provoqué cela… »

« Tu as tant fait pour nous aider. Nous n’avons gagné que grâce à toi. »

Oui, notre triomphe est dû à Sérignan, à Lysa et aux Essaims Génocidaires. Cette victoire vous appartient à tous. Non, elle appartient à tout le monde sauf moi. Tous avaient combattu sans craindre la mort.

« Je vais mettre fin à cette guerre. Je suis fatiguée de tous ces combats », avais-je dit.

Sur ce, je rassemblai les Essaims Toxiques et me dirigeai vers Paris, qui était en état de choc après avoir assisté à la défaite de Metatron.

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3 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

  3. amateur_d_aeroplanes

    Beau combat.

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